23 mai 2019
Intenses
préparatifs pour la marche familiale de solidarité
avec les travailleurs d'ABI en lockout
Faisons de la
marche du 25 mai
à Trois-Rivières le plus grand
succès possible!
Trois-Rivières
Samedi
25
mai
à
10
h30
Devant
l'amphithéâtre Cogéco au 100, avenue des Draveurs
Pour plus d'information sur les autobus au
Québec, cliquer
ici.
Les
métallos
du
district
6
(Ontario
et
Provinces
de l'Atlantique)
intéressés à organiser des autobus vers
Trois-Rivières,
contacter
Tony
DePaulo du bureau du
district au
416-243-8792
ou d6@usw.ca
|
|
• Les
travailleurs d'ABI mobilisent l'opinion publique en appui à
leur juste cause
• Nous faisons tous cause commune avec les
travailleurs d'ABI - André Jacob, dirigeant de
l'éducation
et de l'organisation du Syndicat des travailleurs et travailleuses des
postes, Région de Québec
Vale rompt les
discussions avec les métallos à Voisey's Bay au Labrador
• La compagnie refuse de répondre aux
préoccupations des travailleurs sur la santé, la
sécurité et d'autres enjeux
Les travailleurs
accidentés luttent pour leur dignité et leurs droits
• Entrevue - Peter Page,
vice-président exécutif,
Réseau ontarien des groupes de travailleurs accidentés
La lutte des
travailleurs d'aéroport pour la santé et la
sécurité
• Les conditions de
travail à l'aéroport Pearson de Toronto doivent
être améliorées!
Intenses préparatifs pour la
marche familiale de solidarité
avec les travailleurs d'ABI en lockout
Les travailleurs et leurs alliés manifestent dans les rues
de Pittsburgh le 8 mai 2019
où se tenait l'Assemblée
générale annuelle des actionnaires d'Alcoa.
L'enthousiasme grandit parmi les travailleurs et leurs
alliés à mesure qu'approche la grande marche de
solidarité pour les travailleurs d'ABI en lockout. Par nos
propres efforts et notre unité d'action, faisons de la marche
dans les rues de Trois-Rivières, qui se tient ce samedi
à 10 h 30, un événement significatif
à la défense de la
classe ouvrière et de ses droits!
Le Syndicat des Métallos rapporte que les
préparatifs vont bon train. Beaucoup de travailleurs et de
personnes de différents milieux se sont déjà
inscrits en réservant leur place sur les autobus nolisés
par la Fédération des travailleurs et des travailleuses
du Québec (FTQ). Des autobus vont partir de plusieurs villes du
Québec, comprenant des
contingents de travailleurs venant d'aussi loin que Chibougamau dans le
Nord-du-Québec, Rouyn-Noranda en Abitibi, et différents
endroits de la Côte-Nord.
Les Métallos de l'Ontario ont annoncé leur
participation à la marche. Ils ont eux aussi affronté
l'intransigeance et le diktat des monopoles mondiaux qui refusent de
négocier des arrangements acceptables avec leurs travailleurs et
ils ont affronté les mesures répressives
organisées par l'État telles les ordonnances de la cour
niant la possibilité de
tenir des lignes de piquetage effectives et les faillites
organisées pour mettre la main sur les pensions des
travailleurs. Ils ont nolisé des autobus pour se rendre à
Trois-Rivières et rapportent que les inscriptions se poursuivent
alors que d'autres personnes vont venir en covoiturage.
L'événement étant de
caractère familial, la marche elle-même durera une heure
environ et sera suivie d'un lunch aux hot dogs. Cela permettra aux
personnes présentes de fraterniser dans une ambiance conviviale
et de discuter de la voie vers l'avant pour la classe ouvrière
face au pouvoir mondial de l'oligarchie financière appuyé
par l'État.
Pour de plus amples informations sur la marche ou pour
réserver des places sur les autobus, cliquer
ici.
(Photos:
Syndicat des Metallos)
Les travailleurs d'ABI et leurs alliés
poursuivent leur travail d'explication de leur conflit avec Alcoa/Rio
Tinto et de mobilisation d'appui à leur lutte, dont
l'appui financier. Dans leur lutte pour faire lever le lockout et
obtenir une convention collective acceptable, les travailleurs d'ABI et
leur syndicat, la section locale 9700
du Syndicat des Métallos, s'adressent à tous les
travailleurs, aux jeunes et aux étudiants, leur demandant leur
appui.
Le 15 mai, un représentant des travailleurs
d'ABI est intervenu lors d'une conférence organisée
à Bruxelles, en Belgique, par le Syndicat mondial IndustriALL.
Il a présenté la chronologie du conflit et
expliqué la nécessité de l'appui de tous les
travailleurs en ces termes : « Après 16 mois de
conflit, nous demandons de l'aide.
Nous devons intensifier le niveau de notre pression sur ces entreprises
mondiales. Non seulement veulent-elles nous appauvrir mais elles nous
demandent de grandes concessions. [...] Ce ne sont pas les travailleurs
qui devraient être sous pression. C'est le temps de nous unir et
d'exercer une pression de force égale. Ce conflit a
créé une vague
incroyable de solidarité. Sans cette solidarité, nous ne
serions pas ici aujourd'hui. Cela est dû en grande partie
à l'appui financier, qui nous a permis de rester
forts. »
Une délégation des travailleurs d'ABI est
aussi intervenue au Congrès de la section du Québec du
Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui s'est tenu
du 14 au 17 mai. Directement, sur le plancher, tout
près de 200 000 $ ont été
amassés, qui seront partagés entre les travailleurs d'ABI
et le Syndicat
des travailleurs de l'entretien de l'Université de
Montréal (SCFP) en grève.
Ces dernières semaines, les travailleurs d'ABI
ont reçu l'appui de plusieurs syndicats, y compris financier, et
certains d'entre eux ont ajouté à l'appui qu'ils donnent
déjà. Les travailleurs ont reçu l'appui de
plusieurs sections du Syndicat
de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), de
l'Alliance du personnel professionnel et technique de la
santé et des services
sociaux (APTS), de plusieurs sections locales d'Unifor, des
Métallos de Matagami dans le Nord-du-Québec et de Fermont
sur la Côte-Nord.
La lutte des travailleurs d'ABI est notre lutte à
tous. Affirmons tous notre solidarité avec leur juste cause en
amenant le message partout que la classe ouvrière doit se tenir
unie face à l'oligarchie financière et ses
représentants politiques. Continuons d'amasser de l'appui
financier pour les travailleurs d'ABI en lockout et
participons en grand nombre à la marche familiale de
solidarité samedi le 25 mai à Trois-Rivières.
(Photos: Forum
ouvrier)
- André Jacob, dirigeant de
l'éducation et de l'organisation du Syndicat des travailleurs et
travailleuses des postes, Région de Québec -
Les travailleurs en lockout d'ABI manifestent devant l'Assemblée
nationale à Québec,
le 27 mars 2019.
La lutte des travailleurs d'ABI doit être
appuyée parce que les syndicats sont attaqués par la
classe politique et les gens en place qui dirigent l'économie.
Par exemple, en ce qui concerne le STTP, nous sommes tout le temps sous
le coup d'une loi spéciale. Les syndicats se retrouvent avec les
mains liées, dans des situations où ils n'ont plus
de marge de manoeuvre parce que leurs droits sont niés par des
dispositions législatives. C'est ce que nous vivons.
Dans le cas d'ABI, on a un employeur qui se permet de
prendre une position parce que le gros coût économique de
la position qu'il prend est assumé par le gouvernement
québécois. C'est nous les Québécois qui
payons la facture du contrat d'électricité d'ABI. Quand
je suis allé à la manifestation devant l'Assemblée
nationale avec les
travailleurs d'ABI, cela revenait encore sur le tapis et Legault n'est
pas capable de prendre ses responsabilités. En plus, Alcoa est
un empire mondial, alors il peut faire produire son aluminium à
une autre place pendant que c'est nous qui le payons pour faire son
lockout.
En ce qui nous concerne au
STTP, nous sommes sous le coup de la loi spéciale qui nous
empêche de faire des moyens de pression, et notre arbitrage qui
est en cours est constamment reporté. Nous sommes au mois de mai
et nous venons d'apprendre qu'il a été reporté au
mois de décembre. Nous avons commencé nos moyens de
pression au
mois d'octobre 2018. Après cela, en novembre, le
gouvernement a adopté une loi spéciale qui nous
empêchait de faire des moyens de pression. Aussitôt qu'on
avait un membre du STTP qui faisait un moyen de pression contre Postes
Canada pour altérer la livraison du courrier,
c'était 50 000 dollars d'amende par jour, par
membre. Nous n'avons plus le droit de faire des moyens de pression et
les
dossiers traînent en longueur. C'est là que cela devient
important d'avoir d'autres syndicats qui viennent nous aider et
prennent la relève pour faire des moyens d'action, comme c'est
arrivé dans notre cas.
Dans le cas des travailleurs d'ABI, cela fait seize mois
qu'ils sont en lockout. Dans un combat de longue durée comme
cela, l'aspect financier devient très important. Nous leur avons
donné des montants et nous avons souvent fait venir le
président du syndicat dans nos sections locales nous expliquer
où le conflit en est rendu. Nos sections
locales se rendent sur leurs lignes de piquetage. C'est important parce
qu'il n'y a pas de limites à l'appui qu'on peut apporter.
Il faut renforcer notre force syndicale, lutter les uns
pour les autres.
(Photos: Forum
ouvrier,
Syndicat des Métallos)
Vale rompt les discussions avec les
métallos de Voisey's Bay au Labrador
Les travailleurs de Voisey's Bay pendant leur grève de 2009-2010
contre Vale et son imposition d' « offres finales » et son
refus continuel de négocier.
Le Syndicat des Métallos rapporte que la
société minière brésilienne Vale a rompu
les discussions à la table
de négociation avec la section locale 9508. La section
locale représente 250 travailleurs de la production et de
l'entretien aux opérations minières de Vale à
Voisey's Bay au Labrador. Les travailleurs y extraient du minerai
dans une mine à ciel ouvert et travaillent au concentrateur
associé à la mine depuis 2005.
Les travailleurs produisent deux types de
concentré : du concentré de nickel, cobalt et de
cuivre et du concentré de cuivre. Le concentré de nickel
que produisent les travailleurs de Voisey's Bay est présentement
transporté et traité par un autre collectif de
travailleurs au complexe de traitement hydro-métallurgique de
Vale de Long
Harbour à Terre-Neuve.
Le complexe de Voisey'Bay est une exploitation à
accès aérien. Il comprend des Ententes sur les
répercussions et les avantages (ERA) signées avec le
gouvernement Nunatsiavut, qui représente les Inuits du Labrador,
et avec la Première nation Sheshatshiu et la Première
nation Mushuau qui représentent les Innus. Le minerai et le
complexe
minier et de traitement sont situés sur leurs terres. On dit que
les ERA établissent des engagements spécifiques d'emplois
pour les Innus et les Inuits et des relations avec les entreprises
autochtones pour qu'elles fournissent des biens et des services au
complexe.
La convention collective des travailleurs s'est
terminée le 31 mars et Vale a rompu les pourparlers
le 15 mai. Les Métallos soulignent que Vale a mis fin aux
discussions en dépit de la nomination d'un conciliateur
provincial qui doit faciliter les négociations. Le conciliateur
va maintenir produire son rapport pour le ministre du
Travail de la province. Le rapport fait partie du processus en vertu
duquel les parties pourront légalement déclencher une
grève ou un lockout d'ici quelques semaines.
« Nous avons commencé à
négocier en février et nous n'avons pas été
capables d'amener la compagnie à négocier
sérieusement sur quelque enjeu que ce soit », a dit
le permanent syndical des Métallos Boyd Bussey.
Selon le Syndicat des Métallos, Vale n'a pas
voulu aborder des questions importantes comme les préoccupations
au sujet de la santé et de la sécurité qui sont
devenues encore plus cruciales au moment où Vale
développe
ses activités minières souterraines à Voisey's
Bay. En 2018, Vale a annoncé qu'il entreprenait la
construction d'une
mine souterraine sur le site, pour en prolonger l'activité d'au
moins 15 ans, soit jusqu'en 2035. On s'attend à ce que
le premier minerai qui sera extrait de la mine souterraine le sera
en 2021.
Les Métallos font remarquer qu'une mine
souterraine amène des dangers additionnels et différents
de ceux d'une mine à ciel ouvert, dont les explosions, des coups
de charge, de même que les risques accrus liés aux
problèmes d'exposition, d'urgences environnementales et d'autres
problèmes pour ceux qui effectuent le travail. La rupture des
discussions et le refus de Vale d'aborder les questions de santé
et de sécurité avec les travailleurs sont inacceptables
et n'augurent rien de bon pour ce qui va suivre.
Forum ouvrier va
suivre la situation de près et faire rapport des
développements, car ils indiquent une pratique possible de
diktat et de gestes irresponsables semblable à ce qu'on voit
chez ABI , qui est la propriété d'Alcoa/Rio Tinto, et
à la fonderie Brunswick à Belledune au Nouveau-Brunswick
dont le propriétaire est Glencore.
Le refus de négocier de Vale rappelle aussi la
grève de 18 mois au complexe de Voisey's Bay qui s'est
terminée en janvier 2011, pendant laquelle Vale a
honteusement eu recours à un grand nombre de mercenaires
briseurs de grève afin d'imposer son cortège de
concessions antiouvrières sur des questions comme les pensions
et les
salaires.
Cette grève accompagnait celle des travailleurs
de Vale Inco de Sudbury et de Port Colborne, en
Ontario. La compagnie y a eu recours à des tactiques
provocatrices semblables pour briser la grève afin d'extorquer
des
concessions antiouvrières. En agissant ainsi, la compagnie
s'empare d'une quantité
encore plus grande de la richesse sociale que les travailleurs
produisent, réduisant la portion qui demeure dans les
communautés et les économies locales et
régionales. Manifestement, la compagnie en veut encore plus.
Les travailleurs ne veulent pas que ce scénario
se répète et demandent de vraies négociations dans
lesquelles ils ont un mot décisif à dire sur la
détermination de leurs conditions de travail, étant ceux
qui effectuent le travail dans des conditions difficiles.
Les travailleurs accidentés
luttent pour leur dignité et leurs droits
- Peter Page, vice-président
exécutif, Réseau ontarien
des groupes de travailleurs accidentés -
1er juin: 36e
Journée des travailleurs accidentés de l'Ontario
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À la veille
du 1er juin, la Journée des travailleurs accidentés,
Forum ouvrier s'est entretenu
avec Peter Page, le vice-président exécutif du
Réseau
ontarien des groupes de travailleurs accidentés (ONIWG),
à propos des préoccupations et du travail de
l'organisation à ce moment-ci et en particulier de la campagne
« L'indemnisation
des travailleurs est un droit ! »
Forum ouvrier : Quels sont les
principaux enjeux que vous soulevez dans la campagne «
L'indemnisation des travailleurs est un droit ! »
à l'approche de la Journée des travailleurs
accidentés ?
Peter Page : Nous avons
commencé notre campagne « L'indemnisation des travailleurs
est un droit ! » à l'automne 2017. Notre
objectif est d'éduquer et de mobiliser le public sur le droit
à l'indemnisation, ainsi que de rappeler à nos
politiciens et aux employeurs le compromis historique qui a conduit
au régime d'indemnisation.
Le compromis historique était un accord conclu
entre les travailleurs et les employeurs, par lequel nous avons
renoncé à notre droit de poursuivre les employeurs en
échange d'une indemnité. Fondamentalement, si vous
êtes blessé à la suite d'un accident de travail,
vous devez recevoir une indemnité aussi longtemps que dure
l'invalidité. En
échange, vous renoncez à votre droit de poursuivre votre
employeur en justice.
Ce qui se passe, c'est que les gouvernements et les
employeurs renient cet accord. Ils ne respectent pas la partie de
l'accord qui leur impose une obligation. Les travailleurs ne sont
toujours pas autorisés à poursuivre les employeurs en
justice, mais les employeurs, le gouvernement et le régime
d'indemnisation des accidents du travail ne
fournissent pas les prestations dont sont censés
bénéficier les travailleurs accidentés.
À l'heure actuelle, la Commission de la
sécurité professionnelle et de l'assurance contre les
accidents du travail (CSPAAT) dispose d'un régime
entièrement capitalisé, avec un compte bancaire de
près de 40 milliards de dollars, et ce montant ne cesse
d'augmenter. Il y a amplement d'argent pour subvenir aux besoins des
travailleurs
accidentés. Pourtant, nos prestations continuent d'être
réduites par le biais des changements de politiques de la
Commission.
Celle-ci crée des politiques qui rendent
difficile l'obtention d'une indemnisation pour les travailleurs
accidentés, que ce soit les « conditions
préexistantes », ou des mesures telles que le «
deeming » (la présomption). La présomption
continue d'être un problème. La mesure de
présomption est utilisée pour retirer des prestations
à un
travailleur. La Commission dit au travailleur qu'il doit occuper un
emploi, que celui-ci existe ou non, sinon elle déduira de ses
prestations un montant équivalent au salaire minimum ou tout
montant que, selon elle, le travailleur est capable de gagner.
Nous avons la preuve que beaucoup de travailleurs
accidentés ne retournent pas sur le marché du travail. En
fait, ils finissent par recevoir un montant du Programme ontarien de
soutien aux personnes handicapées (POSPH), ou une prestation
d'invalidité du Régime de pensions du Canada, ou une aide
au revenu. Cela revient à transférer l'indemnisation, qui
est censée être assumée par les employeurs
conformément au compromis historique, au trésor public de
l'Ontario.
En plus, la Commission
laisse traîner des choses importantes comme la situation des
travailleurs de General Electric à Peterborough qui ont
été
exposés pendant des décennies à des produits
chimiques toxiques; celle des travailleurs des mines du Nord de
l'Ontario qui ont été forcés d'inhaler la poudre
MacIntyre qui était supposée prévenir la silicose,
mais qui sont morts du cancer et d'autres maladies professionnelles, ou
tous les nombreux autres cas de maladies professionnelles.
La Commission dit qu'elle va examiner le cas de GE,
examiner toutes les demandes d'indemnisation chez GE, mais, en fin de
compte, elle ne fait rien. Elle approuve quelques réclamations
pour montrer qu'elle fait quelque chose. Le nombre de maladies
professionnelles augmente. Le nombre de travailleurs empoisonnés
à l'endroit de travail
augmente. La Commission ne le reconnaît pas. Elle protège
les employeurs et le gouvernement pendant que des travailleurs sont
tués, mutilés et empoisonnés par leurs employeurs.
La Commission et d'autres comme elle disent qu'ils font cela pour
rendre « l'Ontario ouverte aux affaires », directement
aux dépens du bien-être et des droits des
travailleurs. C'est une attaque non seulement contre les travailleurs
accidentés, mais contre tous les travailleurs et leurs droits.
Fondamentalement, la Commission met en oeuvre des
politiques conçues pour priver les travailleurs
accidentés de leurs indemnisations..
Elle sous-finance le Bureau des conseillers des
travailleurs (BCT), un élément du système
d'indemnisation des accidents du travail qui est conçu pour
aider les travailleurs accidentés à naviguer dans la
bureaucratie du système.
Les travailleurs accidentés doivent maintenant
naviguer dans le système par eux-mêmes. S'ils ne sont pas
syndiqués, ils doivent essayer de demander de l'aide et le
délai d'attente pour le BCT peut être de six, sept ou huit
mois avant même qu'il examine votre cas.
La CSPAAT a également rendu encore plus difficile
pour les travailleurs d'en appeler d'une décision et d'obtenir
un jugement. Certains travailleurs mettent cinq, six, sept et
même huit ans pour obtenir une décision de la part de la
CSPAAT. Ils
gagnent souvent en partie leur réclamation, rarement en
totalité.
Tout cela crée une accumulation de retards dans
le traitement des dossiers de travailleurs accidentés qui ne
touchent pas les indemnisations qui leur reviennent. Et s'ils
n'obtiennent
pas d'indemnisation, cet argent est simplement versé dans les
coffres de la CSPAAT.
FO : Dans le cadre de son offensive
antisociale contre le peuple de l'Ontario, le gouvernement Ford
procède à des attaques très rapides, dont
certaines ont un impact direct sur les travailleurs accidentés.
PP : Tout
à fait. Le gouvernement Ford a récemment réduit
de 30 % le financement accordé à Aide juridique
Ontario (AJO). Ces avocats travaillent beaucoup sur des causes
d'indemnisation. Le gouvernement Ford a honteusement utilisé
l'immigration comme prétexte pour réduire le financement
d'AJO, déclarant
que l'argent dépensé pour la défense des droits
des immigrants devrait être une question fédérale
et que le gouvernement fédéral devrait en assumer le
coût, et non la province de l'Ontario. En raison des compressions
dans le milieu de l'aide juridique, les avocats vont devoir prioriser
ce qu'ils peuvent faire. Ils pourraient dire qu'ils vont consacrer
aux causes d'indemnisation un minimum de temps car ces contestations
prennent beaucoup de temps. Cela pourrait affecter l'accès
à la justice pour les travailleurs accidentés.
Le gouvernement Ford a également réduit le
budget du Bureau de la prévention du ministère du
Travail, une réduction de 16 millions de dollars. Le
gouvernement a aussi réduit le volet recherche de la CSPAAT, le
faisant passer de 8,5 millions de dollars l'an dernier à
6,8 millions de dollars cette année. Cette recherche
effectuée
par des organisations de santé et de sécurité ou
par les Centres de santé des travailleurs(ses) de l'Ontario
(OHCOW) est importante pour la santé et la
sécurité des travailleurs. Elle est importante aussi pour
les travailleurs migrants confrontés aux pesticides et aux
divers produits chimiques qu'ils utilisent dans les secteurs où
ils travaillent.
Le gouvernement libéral a érodé nos
droits lentement et le gouvernement Ford le fait maintenant de
manière flagrante et très rapide.
FO : Sur quoi mettez-vous l'accent
en ce moment avec la campagne « L'indemnisation des travailleurs
est un droit » ?
PP : Le titre de la campagne
l'exprime bien. Nous avons le droit d'être indemnisés et
le droit de pouvoir vivre notre vie dans la dignité et non dans
la pauvreté. Être allé au travail et y avoir subi
une blessure ne devrait pas vouloir dire que vous êtes
forcé de vivre dans la pauvreté et qu'un grand nombre de
nos
travailleurs accidentés sont contraints d'avoir recours à
l'aide sociale. Cela veut dire que la CSPAAT et les employeurs
n'assument pas leur responsabilité sociale envers les
travailleurs accidentés ou le trésor public. C'est une
atteinte à nos droits qui va à l'encontre du compromis
historique qui a donné naissance au régime de
compensation.
Nous combattons tous ces
points que j'ai mentionnés sur lesquels les travailleurs
accidentés sont attaqués. En même temps, nous nous
en tenons à un cadre plus restreint plutôt que d'essayer
de lutter contre chaque aspect. Nous nous en tenons à quelques
revendications fondamentales, telles que « Pas de coupures
basées sur des emplois
fantômes ! », « Écoutez les
travailleurs
accidentés qui sont traités par les professionnels de la
santé ! », « Cessez de couper les
indemnisations sur la base de ‘conditions
préexistantes' ».
Nous demandons une indemnisation complète pour
les travailleurs accidentés. Nous luttons pour que justice soit
faite à tous les travailleurs accidentés. Nous
travaillons à obliger le gouvernement et la CSPAAT à
être redevables en présentant nous-mêmes la
vérité sur ce qui se passe. Ils doivent changer ces
politiques préjudiciables aux
travailleurs et qui pourraient bien être illégales
d'ailleurs.
Au cours de la dernière année, nous avons
visité de nombreux bureaux de députés à
travers la province, dont plus de 70 à l'automne. Nous
continuons à avoir des réunions. Comme il y a un nouveau
gouvernement, nous devons maintenant rééduquer les
nouveaux membres du gouvernement, car ils agissent tous comme s'ils
n'avaient
jamais entendu parler d'indemnisation. Aucun des gouvernements ne parle
de
l'indemnisation des travailleurs. Ils parlent quelquefois de
problèmes liés aux travailleurs mais l'indemnisation des
travailleurs n'est pas un enjeu selon eux. Nous avons fait comprendre
au NPD que c'était une question qui méritait d'être
soulevée à l'Assemblée
législative.
Nous travaillons également à sensibiliser
le grand public à l'évolution du système
d'indemnisation. C'est un système que vous n'utiliserez
peut-être jamais, et j'espère que vous ne l'utiliserez
jamais, mais lorsque vous devrez y accéder, il ne sera plus en
place pour vous fournir les prestations dont vous avez besoin. Nous
informons le grand
public que le système d'indemnisation doit être là
pour lui quand il en a besoin.
(Photos: Forum
ouvrier, ONIWG)
La lutte des travailleurs
d'aéroport pour la santé et la sécurité
Le 1er mai 2019, des délégations de
travailleurs d'aéroports de plusieurs pays du monde se joignent
au
Conseil des travailleurs de l'aéroport de Toronto lors du
rassemblement du Premier Mai.
Les travailleurs d'aéroport et leurs
organisations de la Grande-Bretagne, du Canada, de l'Indonésie,
de la Corée du sud, de la Thaïlande et des
États-Unis se sont réunis à Toronto
récemment pour discuter des problèmes auxquels sont
confrontés les travailleurs d'aéroport partout dans le
monde. Ils se sont réunis pendant la semaine où se
tiennent le Jour de commémoration, le 28 avril, des personnes
décédées, blessées ou devenues malades en
raison des conditions à leur endroit de travail, et le Premier
Mai, Journée internationale d'unité et de lutte des
travailleurs à la défense de leurs droits et de leur
dignité. Les travailleurs de l'aéroport Pearson de
Toronto ont établi la tradition
de marquer ces deux journées importantes par des actions avec
analyse.
La Fédération internationale de transport
a organisé le rassemblement des travailleurs d'aéroport
pendant la semaine. La Fédération met en lien les
syndicats des travailleurs du transport de 147 pays. Une des plus
grandes préoccupations qui a été discutée
est la santé et la sécurité des travailleurs
d'aéroport.
La dernière séance tenue le 1er mai 2019 par les
travailleurs d'aéroport
avant leur rassemblement du Premier Mai
Le Conseil des travailleurs d'aéroport de
Toronto, qui représente les travailleurs de six syndicats ainsi
que les travailleurs non syndiqués de l'aéroport Pearson,
a participé aux réunions. Les participants ont
partagé leur expérience avec les autres personnes
présentes et ont exprimé le besoin urgent
d'améliorer les conditions de travail à l'aéroport
Pearson.[1]
« Nous avons pu constater, lors des ateliers
auxquels nous avons participé, que les trois principales
questions sont la sous-traitance, y compris le changement continuel de
contrat, les salaires, car les bas salaires sont un problème
dans tous les aéroports, et la santé et la
sécurité », a dit Dan Janssen, co-dirigeant du
Conseil des travailleurs
d'aéroport de Toronto et vice-président de la section
locale 2323 de I'AIMTA, à Forum ouvrier.[2]
« La santé et la sécurité des
travailleurs d'aéroport est une question importante partout dans
le monde, surtout depuis qu'un véritable nivellement vers le bas
se produit », a-t-il ajouté. « Lorsqu'on fait
appel à de la main-d'oeuvre par sous-traitance, ce qui finit par
arriver c'est que les salaires sont souvent coupés et les
conditions de travail
sont attaquées. Nous avons pensé qu'il était
important de rassembler tout le monde dans un même endroit pour
discuter de ce que nous pouvons faire face à ces questions
communes. Le point de départ, c'est de conscientiser tout le
monde. Nous préparons aussi une action le 1er septembre
à l'aéroport international de Pearson à Toronto
pour
attirer l'attention sur ces problèmes et nous demandons aux
travailleurs des aéroports partout dans le monde de tenir une
action le même jour, qui est le dimanche avant la Fête du
Travail. Il est important de montrer que nous sommes ensemble dans
cette cause, tous les travailleurs d'aéroport, en un mouvement
mondial pour de meilleures conditions
de travail. »
Photo de groupe prise le 30 avril 2019 des travailleurs
d'aéroport
qui ont participé à la rencontre
organisationnelle
Augmentation de pertes de temps de travail dues
aux
blessures à l'aéroport Pearson
Selon le rapport de 2018 de l'Autorité
aéroportuaire du Grand Toronto (AAGT), il y a eu une
augmentation de 7,8 % de blessures avec perte de temps de
travail à l'aéroport en 2018,
comparativement à 2017.
Dan Janssen a parlé
de ce problème à Forum ouvrier:
« Il s'agit d'une augmentation de 7,8 %,
ce qui est considérable et plus de 180 travailleurs ont
été touchés. Au Conseil des travailleurs de
l'aéroport de Toronto, nous essayons de traiter de ces questions
en sortant des sentiers battus. Depuis plusieurs années
déjà nous demandons à l'aéroport de Toronto
de rencontrer les
travailleurs de l'aéroport et les représentants en
santé et sécurité pour que, tous ensemble dans la
même pièce, nous puissions converser et parler de la
culture de la sécurité.
« L'autorité aéroportuaire a
finalement accepté de le faire l'automne dernier et nous avons
tenu notre premier forum sur la sécurité des travailleurs
de l'aéroport Pearson de Toronto en janvier. Lors de cette
réunion, nous étions 12 représentants
syndicaux, deux représentants de chaque syndicat
représenté au Conseil des travailleurs
d'aéroport de Toronto, ainsi que divers gestionnaires de
l'Autorité aéroportuaire, et ensemble nous nous sommes
penchés sur la question de la sécurité dans les
aéroports.
« Nous avons mis en lumière ce qui dans les
endroits de travail a un impact sur la sécurité des
travailleurs : la pression accrue pour augmenter la performance
des travailleurs, le nombre d'heures travaillées et les
multiples emplois que les travailleurs doivent assumer. Nous avons
aussi identifié la qualité de l'air dans les
aéroports comme
une question importante. Les agents de piste sont
particulièrement exposés à de l'air de mauvaise
qualité, l'air engendré par le carburant des
turbo-moteurs, par exemple, ou par l'équipement d'assistance au
sol que nous utilisons. Jusqu'ici, nous avons eu deux forums sur la
santé et la sécurité des travailleurs de
l'aéroport Pearson de Toronto et je
crois que nous allons dans la bonne direction. »
Le Conseil des travailleurs de l'aéroport de
Toronto mène une campagne visant à défendre et
améliorer la santé et la sécurité des
travailleurs d'aéroport en améliorant les conditions de
travail.
Janssen a dit : « Lorsque les travailleurs
sont bien traités à l'endroit de travail, lorsqu'ils sont
bien rémunérés, lorsqu'ils ne sont pas tenus de
travailler à une multitude d'emplois, et qu'ils ont des
conditions propices à un environnement de travail en
santé, il en résulte un environnement sécuritaire.
« Lorsque vous êtes un travailleur
contractuel, en particulier avec un contrat de trois ans, et que vous
entamez votre troisième année, le stress devient plus
palpable en raison de l'incertitude vis-à-vis l'avenir.
Qu'est-ce qui adviendra des salaires et des avantages sociaux lors du
prochain contrat ? Allez-vous vous retrouver avec un nouvel
employeur, un nouvel uniforme, à faire exactement le même
boulot mais à un salaire moindre ? Nous avons besoin de la
protection du Code canadien du travail pour les travailleurs
lorsqu'un contrat se termine et qu'il y a un nouvel appel d'offre.
Cette protection doit toucher les salaires, les avantages sociaux, les
régimes de retraite,
afin que les travailleurs n'aient pas à vivre ce stress qui pend
constamment au-dessus de leur tête. Si les conditions de travail
ne s'améliorent pas, il est impossible de faire de la
sécurité de l'avion, des passagers et des travailleurs
une priorité. Nous avons toutes ces conditions de travail
contractuel à l'aéroport Pearson. Il faut
améliorer les conditions
de travail à l'aéroport ! »
Des travailleurs d'aéroports coréens s'adressent aux
participants lors d'une des séances du 29 avril 2019 dans
le cadre de la conférence de Toronto. Une des
questions importantes sur laquelle ils organisent est la
sous-traitance des emplois.
Notes
1. Les six syndicats qui sont
représentés au Conseil des travailleurs d'aéroport
de Toronto sont Unifor, l'Association internationale des machinistes et
des travailleurs de l'aérospatial (AIMTA), la section
locale 149 des Teamsters, l'Alliance de la fonction publique du
Canada-Syndicat des
douanes et de l'immigration (AFPC-SDI), le Syndicat canadien de la
fonction publique (SCFP) et le Syndicat international des
employés des services (SIES).
2. Le changement constant d'offres
de services appelé « contract flipping » est
une pratique rétrograde des employeurs qui consiste à
accorder un contrat à un nouveau fournisseur de services au bout
de quelques années. Les travailleurs perdent ainsi leur emploi
et doivent postuler à nouveau, perdant presque
toujours les augmentations de salaire, l'ancienneté et les
avantages sociaux obtenus auprès de l'employeur
précédent.
(Photos: Forum
ouvrier, TAWC)
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