Vale rompt les discussions avec les métallos de Voisey's Bay au Labrador

La compagnie refuse de répondre aux préoccupations des travailleurs sur la santé, la sécurité et d'autres enjeux


Les travailleurs de Voisey's Bay pendant leur grève de 2009-2010 contre Vale et son imposition d' « offres finales » et son refus continuel de négocier.

Le Syndicat des Métallos rapporte que la société minière brésilienne Vale a rompu les discussions à la table de négociation avec la section locale 9508. La section locale représente 250 travailleurs de la production et de l'entretien aux opérations minières de Vale à Voisey's Bay au Labrador. Les travailleurs y extraient du minerai dans une mine à ciel ouvert et travaillent au concentrateur associé à la mine depuis 2005.

Les travailleurs produisent deux types de concentré : du concentré de nickel, cobalt et de cuivre et du concentré de cuivre. Le concentré de nickel que produisent les travailleurs de Voisey's Bay est présentement transporté et traité par un autre collectif de travailleurs au complexe de traitement hydro-métallurgique de Vale de Long Harbour à Terre-Neuve.

Le complexe de Voisey'Bay est une exploitation à accès aérien. Il comprend des Ententes sur les répercussions et les avantages (ERA) signées avec le gouvernement Nunatsiavut, qui représente les Inuits du Labrador, et avec la Première nation Sheshatshiu et la Première nation Mushuau qui représentent les Innus. Le minerai et le complexe minier et de traitement sont situés sur leurs terres. On dit que les ERA établissent des engagements spécifiques d'emplois pour les Innus et les Inuits et des relations avec les entreprises autochtones pour qu'elles fournissent des biens et des services au complexe.

La convention collective des travailleurs s'est terminée le 31 mars et Vale a rompu les pourparlers le 15 mai. Les Métallos soulignent que Vale a mis fin aux discussions en dépit de la nomination d'un conciliateur provincial qui doit faciliter les négociations. Le conciliateur va maintenir produire son rapport pour le ministre du Travail de la province. Le rapport fait partie du processus en vertu duquel les parties pourront légalement déclencher une grève ou un lockout d'ici quelques semaines.

« Nous avons commencé à négocier en février et nous n'avons pas été capables d'amener la compagnie à négocier sérieusement sur quelque enjeu que ce soit », a dit le permanent syndical des Métallos Boyd Bussey.

Selon le Syndicat des Métallos, Vale n'a pas voulu aborder des questions importantes comme les préoccupations au sujet de la santé et de la sécurité qui sont devenues encore plus cruciales au moment où Vale développe ses activités minières souterraines à Voisey's Bay. En 2018, Vale a annoncé qu'il entreprenait la construction d'une mine souterraine sur le site, pour en prolonger l'activité d'au moins 15 ans, soit jusqu'en 2035. On s'attend à ce que le premier minerai qui sera extrait de la mine souterraine le sera en 2021.

Les Métallos font remarquer qu'une mine souterraine amène des dangers additionnels et différents de ceux d'une mine à ciel ouvert, dont les explosions, des coups de charge, de même que les risques accrus liés aux problèmes d'exposition, d'urgences environnementales et d'autres problèmes pour ceux qui effectuent le travail. La rupture des discussions et le refus de Vale d'aborder les questions de santé et de sécurité avec les travailleurs sont inacceptables et n'augurent rien de bon pour ce qui va suivre.

Forum ouvrier va suivre la situation de près et faire rapport des développements, car ils indiquent une pratique possible de diktat et de gestes irresponsables semblable à ce qu'on voit chez ABI , qui est la propriété d'Alcoa/Rio Tinto, et à la fonderie Brunswick à Belledune au Nouveau-Brunswick dont le propriétaire est Glencore.

Le refus de négocier de Vale rappelle aussi la grève de 18 mois au complexe de Voisey's Bay qui s'est terminée en janvier 2011, pendant laquelle Vale a honteusement eu recours à un grand nombre de mercenaires briseurs de grève afin d'imposer son cortège de concessions antiouvrières sur des questions comme les pensions et les salaires.

Cette grève accompagnait celle des travailleurs de Vale Inco de Sudbury et de Port Colborne, en Ontario. La compagnie y a eu recours à des tactiques provocatrices semblables pour briser la grève afin d'extorquer des concessions antiouvrières. En agissant ainsi, la compagnie s'empare d'une quantité encore plus grande de la richesse sociale que les travailleurs produisent, réduisant la portion qui demeure dans les communautés et les économies locales et régionales. Manifestement, la compagnie en veut encore plus.

Les travailleurs ne veulent pas que ce scénario se répète et demandent de vraies négociations dans lesquelles ils ont un mot décisif à dire sur la détermination de leurs conditions de travail, étant ceux qui effectuent le travail dans des conditions difficiles.

(Source : site web du Syndicat des Métallos; Photos: Strikeforce 6500)


Cet article est paru dans

Numéro 18 - 23 mai 2019

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