Nous faisons tous cause commune avec les travailleurs d'ABI
- André Jacob, dirigeant de
l'éducation et de l'organisation du Syndicat des travailleurs et
travailleuses des postes, Région de Québec -
Les travailleurs en lockout d'ABI manifestent devant l'Assemblée
nationale à Québec,
le 27 mars 2019.
La lutte des travailleurs d'ABI doit être
appuyée parce que les syndicats sont attaqués par la
classe politique et les gens en place qui dirigent l'économie.
Par exemple, en ce qui concerne le STTP, nous sommes tout le temps sous
le coup d'une loi spéciale. Les syndicats se retrouvent avec les
mains liées, dans des situations où ils n'ont plus
de marge de manoeuvre parce que leurs droits sont niés par des
dispositions législatives. C'est ce que nous vivons.
Dans le cas d'ABI, on a un employeur qui se permet de
prendre une position parce que le gros coût économique de
la position qu'il prend est assumé par le gouvernement
québécois. C'est nous les Québécois qui
payons la facture du contrat d'électricité d'ABI. Quand
je suis allé à la manifestation devant l'Assemblée
nationale avec les
travailleurs d'ABI, cela revenait encore sur le tapis et Legault n'est
pas capable de prendre ses responsabilités. En plus, Alcoa est
un empire mondial, alors il peut faire produire son aluminium à
une autre place pendant que c'est nous qui le payons pour faire son
lockout.
En ce qui nous concerne au
STTP, nous sommes sous le coup de la loi spéciale qui nous
empêche de faire des moyens de pression, et notre arbitrage qui
est en cours est constamment reporté. Nous sommes au mois de mai
et nous venons d'apprendre qu'il a été reporté au
mois de décembre. Nous avons commencé nos moyens de
pression au
mois d'octobre 2018. Après cela, en novembre, le
gouvernement a adopté une loi spéciale qui nous
empêchait de faire des moyens de pression. Aussitôt qu'on
avait un membre du STTP qui faisait un moyen de pression contre Postes
Canada pour altérer la livraison du courrier,
c'était 50 000 dollars d'amende par jour, par
membre. Nous n'avons plus le droit de faire des moyens de pression et
les
dossiers traînent en longueur. C'est là que cela devient
important d'avoir d'autres syndicats qui viennent nous aider et
prennent la relève pour faire des moyens d'action, comme c'est
arrivé dans notre cas.
Dans le cas des travailleurs d'ABI, cela fait seize mois
qu'ils sont en lockout. Dans un combat de longue durée comme
cela, l'aspect financier devient très important. Nous leur avons
donné des montants et nous avons souvent fait venir le
président du syndicat dans nos sections locales nous expliquer
où le conflit en est rendu. Nos sections
locales se rendent sur leurs lignes de piquetage. C'est important parce
qu'il n'y a pas de limites à l'appui qu'on peut apporter.
Il faut renforcer notre force syndicale, lutter les uns
pour les autres.
(Photos: Forum
ouvrier,
Syndicat des Métallos)
Cet article est paru dans
Numéro 18 - 23 mai 2019
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