25 avril 2019
28 avril,
Jour commémoratif des personnes
décédées ou blessées au travail
Affirmons le droit
de tous les travailleurs
à des conditions de travail saines
et
sécuritaires!
• L'offensive
antisociale met en danger la santé et la sécurité
des travailleurs
• Brisons le silence sur les blessures et les
décès au travail!
• La situation des travailleurs migrants
• Joignez-vous à la lutte
organisée pour des conditions de travail saines et
sécuritaires! Brisons le silence!
• Des actions à l'échelle du pays
à la défense des droits des travailleurs
À titre
d'information
• Les blessures et les décès au
travail au Canada et à l'échelle internationale
28 avril, Jour commémoratif des
personnes
décédées ou blessées au travail
À l'occasion du 28 avril, en cette
journée de commémoration, les travailleurs organisent des
cérémonies et des rencontres et observent des minutes de
silence à l'échelle du pays pour rendre hommage aux
travailleurs morts au travail et affirmer le droit des vivants pour des
conditions de travail saines et sécuritaires.
Ces actions
organisées expriment l'ardent désir de la classe
ouvrière d'humaniser les endroits de travail. Les travailleurs
prennent conscience qu'en luttant pour garantir des conditions de
travail
saines et sécuritaires, ils se heurtent à l'objectif de
ceux qui
possèdent et contrôlent l'économie
impérialiste d'exproprier le maximum de profit de la valeur que
produisent les travailleurs. Cela veut dire que sans changer la
direction et l'objectif de l'économie pour qu'ils servent et
garantissent le bien-être et la sécurité des
travailleurs, les endroits de travail demeurent des champs de bataille
où les travailleurs, organisés dans leurs collectifs,
doivent
mener une lutte constante pour assurer leur santé et leur
sécurité au
travail et prendre soin de manière humaine et compatissante de
ceux
qui sont blessés au travail, victimes de maladies
professionnelles et des familles des travailleurs qui y
décèdent.
Forum ouvrier
salue et appuie toutes les actions que mènent les travailleurs
pour affirmer leur droit à des conditions de travail saines et
sécuritaires et à une attention humaine et compatissante
pour les travailleurs accidentés ou devenus malades au travail
et les familles des travailleurs décédés. Les
initiatives qui sont organisées maintenant pour humaniser les
endroits de travail et s'occuper des travailleurs qui sont
tombés sont essentielles pour préparer les conditions
subjectives pour changer la direction et l'objectif de
l'économie et les mettre au service des travailleurs.
Forum ouvrier fait partie de la voix des
travailleurs et met ses pages à la disposition de tous ceux qui
luttent à la défense des droits et de la
sécurité de tous et pour donner une direction prosociale
au pays. Organisons ensemble et faisons du 28 avril une expression
encore plus puissante du désir et du droit de la classe
ouvrière à
des conditions de travail saines et sécuritaires et à
l'attention la plus humaine envers les blessés et les familles
de ceux qui sont morts au travail. Intensifions le travail pour
élaborer, défendre et lutter pour la mise en oeuvre de
conditions de travail et sociales qui correspondent à une
société moderne et pour une direction et un objectif
prosociaux de
l'économie.
Les travailleurs tiennent leurs activités
du 28 avril pour commémorer les morts et lutter pour les
vivants dans
des conditions sociales et de travail difficiles. Des décennies
d'offensive antisociale néolibérale ont mis les avoirs de
la société à la disposition intérêts
privés des oligopoles mondiaux les plus puissants, au
détriment des besoins et du
bien-être des travailleurs.
L'offensive antisociale
comprend la destruction de la réglementation et de sa mise en
oeuvre, pour lesquelles la classe ouvrière a combattu
afin de protéger sa santé et sa sécurité au
travail et prendre soin de ceux qui se blessent au travail. Les normes
établies de travail sécuritaire ont été
érodées et même éliminées. Elles ont
été
victimes de la recherche des oligarques mondiaux d'un profit
privé encore
plus grand tiré de la valeur produite par les travailleurs.
Les oligarques ont levé la bannière de la
concurrence mondiale comme une excuse pragmatique pour éliminer
la réglementation visant à protéger la
santé et la sécurité des travailleurs et à
veiller au bien-être des blessés. La bannière des
oligarques d'ouvrir le Canada aux affaires fait
des travailleurs une cible pour les attaques, le diktat, les blessures
et les décès. L'ouverture aux affaires en faveur des
oligopoles mondiaux veut dire que les
fonds publics doivent leur être versés en toute
priorité, au moyen de stratagèmes pour payer les riches,
afin d'accroître leur compétitivité. Selon cette
logique, les fonds publics ne doivent pas être «
dilapidés » dans des programmes sociaux comme le
bien-être des travailleurs accidentés et l'application des
normes aux
endroits de travail pour
protéger la santé et la sécurité des
travailleurs.
Les oligarques ont inventé des concepts et des
pratiques hideux comme la « gestion du risque », afin
d'éliminer la réglementation et les normes qui visent
à protéger les travailleurs, le public et l'environnement
des dangers qui proviennent des méthodes modernes de production.
Ces forces modernes de production apportent avec elles des
problèmes de santé et de sécurité plus
sérieux et complexes, dont les problèmes de santé
mentale. Reconnaître et éliminer les dangers et compenser
les travailleurs qui sont affectés sont des problèmes
qu'il faut résoudre. La résolution de ces
problèmes se heurte à l'objectif des oligarques en
position de contrôle qui considèrent les mesures qui
assurent le bien-être des travailleurs et du public comme une
dépense qui saigne les profits qu'ils peuvent exproprier de la
valeur produite par les travailleurs.
Sous la bannière
impérialiste de l'ouverture aux affaires et de la défaite
de la concurrence mondiale, les arrangements législatifs et
réglementaires qui sont censés assurer la participation
des travailleurs dans le développement des normes pour la
reconnaissance et la solution des problèmes de santé et
de sécurité ont été remplacés par le
pouvoir
non restreint des intérêts privés mondiaux. Les
négociations pour régler les problèmes, et
même pour en arriver à des conditions d'emploi inscrites
dans des conventions collectives qui sont approuvées par les
travailleurs, ont été remplacées par le diktat
monopoliste soutenu par les lois, les ordonnances de la cour et les
décrets organisés par
l'État.
Un exemple en est la situation aux postes. Postes Canada
est maintenant l'employeur du secteur fédéral qui
connaît le plus grand nombre de blessures invalidantes par
année. Postes Canada refuse de reconnaître le
problème et de négocier sa solution avec les travailleurs
des postes. Lors des grèves rotatives récentes des
travailleurs des postes qui
visaient notamment à résoudre ce
problème, le gouvernement Trudeau a présenté une
loi de
retour au travail qui a fourni un moyen à la direction de Postes
Canada de refuser de négocier et de résoudre les
problèmes non résolus tels la santé et la
sécurité.
Au lieu d'adopter des
mesures concrètes pour humaniser les endroits de travail, ce qui
irait à l'encontre de l'objectif des riches du profit
privé, les oligarques inventent des mots d'ordre comme «
des endroits de travail sans accidents » et « la
gestion du risque » pour masquer et déformer la
réalité des blessures et des décès au
travail et étouffer la voix des travailleurs.
Un exemple en est la statistique officielle absurde en
vertu de laquelle les décès au travail augmentent au
Canada tandis que les blessures officiellement reconnues ne cessent de
diminuer . On doit se rappeler que le nombre des décès au
travail reconnus ne comprend pas de nombreux cas de décès
de travailleurs dus à des maladies
professionnelles. Les oligarques applaudissent cette statistique
irrationnelle de plus de décès et moins de blessures
reconnues comme si c'était une sorte de victoire. Bien
sûr, les travailleurs ne connaissent pas une diminution des
blessures. Ces statistiques sont émises pour justifier
l'inaction et ignorer les problèmes non résolus et pour
même refuser
de trouver la raison pour laquelle les travailleurs déclarent
moins de blessures au travail. La lutte pour briser le silence sur la
réalité des blessures et des maladies au travail, le
manque d'attention apportée aux travailleurs qui se blessent, de
même que la pauvreté et l'indifférence et les
attaques de l'État dont sont victimes les travailleurs
accidentés,
constituent une situation des plus difficile à laquelle les
travailleurs font face.
Les Nations unies définissent les travailleurs
migrants comme « les personnes qui vont exercer, exercent ou ont
exercé une activité rémunérée dans
un État dont elles ne sont pas ressortissantes ».
Leur nombre est évalué par l'Organisation internationale
du travail à environ 164 millions dans le monde. C'est sans
parler des
demandeurs d'asile ou des travailleurs sans papier qui travaillent dans
l'anonymat total et sans droits et protection légale officiels.
Les travailleurs migrants vivent une situation intenable
en ce qui concerne leur santé et sécurité au
travail et les soins lorsqu'ils se blessent. Pour ces travailleurs, il
faut parler non seulement de la lutte pour des conditions de travail
saines et sécuritaires mais aussi du droit fondamental à
des conditions de vie humaines, saines et sécuritaires et
à
un traitement humain dans les cas de maladie ou de blessure et à
de l'aide à leurs familles quand ils décèdent. Ils
forment un bassin mondial de main-d'oeuvre utilisée et
potentielle qui est soumis aux traitements les plus inhumains. La
mondialisation impérialiste du marché du travail sert
tout d'abord à exploiter les travailleurs migrants, parfois
appelés « travailleurs invités », et
à les priver de droits fondamentaux, et deuxièmement
à abaisser les conditions de vie et de travail de tous des
travailleurs.
Un des exemples les plus
flagrants est celui des activités honteuses des trafiquants
d'êtres humains,
qui vont dans les pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et
des Caraïbes, de même qu'en Europe, pour recruter ou
enrôler de la main-d'oeuvre à bon marché. Les
trafiquants accablent les
travailleurs migrants de frais de recrutement et d'autres abus, qui
sont censés être illégaux au Canada mais sont
« tolérés » en silence. Les travailleurs
migrants ne sont pas en position de contester ces frais et ces mauvais
traitements car c'est eux qui doivent porter plainte parce que les
entreprises qui achètent la capacité de travailler des
migrants considèrent la mise en oeuvre de toute
réglementation comme une attaque à leur droit d'exploiter
le
marché mondial du travail sans qu'il y ait des règles ou
des restrictions.
Bien qu'ils soient victimes d'abus ouverts et grossiers,
ce sont les travailleurs migrants qui doivent révéler ce
qui se passe et ils savent que s'ils le font, leur situation pourrait
très bien devenir encore plus intenable. Certaines de leurs
conditions, le logement par exemple, sont souvent déplorables.
Les travailleurs migrants vivent souvent à
plusieurs dans un petit appartement ou dans quelque chose d'encore pire
et sont forcés de payer des loyers inabordables qui sont
déduits de leur paie. Pourtant, tout ceci se produit sous
couvert d'impunité pour ceux qui organisent ces attaques
à cause d'un manque d'application de la réglementation et
de la vulnérabilité inhérente des travailleurs
migrants en ce qui concerne l'emploi, sans parler du fait que souvent
ils envoient de l'argent chez eux pour aider leurs familles.
Les monopoles mondiaux exploitent cette situation le
plus qu'ils peuvent et ils ont élargi leur main-d'oeuvre
précaire, irrégulière et migrante par la
sous-traitance, le travail à contrat, le recours aux
travailleurs temporaires étrangers et aux étudiants
étrangers. Les grandes entreprises s'affairent à tirer
avantage du marché mondial du travail et de la traite mondiale
d'êtres humains pour accroître leur
expropriation de la valeur que les travailleurs produisent sous forme
de profit privé. Ils encouragent même les armées
impérialistes d'État et privées à causer
autant de destruction que possible dans le monde et à saboter
les économies par la guerre, les blocus et les sanctions, ce qui
leur garantit une
source constante et croissante de travailleurs migrants.
Un exemple de destruction d'arrangements existants qui
assuraient un certain contrôle sur un marché du travail
national est celui qui s'est produit en Australie. Le monopole mondial
Alcoa a obtenu un jugement du tribunal australien des relations de
travail annulant la convention collective de 1500 travailleurs. Ce
jugement permet à Alcoa
d'obtenir des travailleurs en sous-traitance « aux conditions du
marché du travail mondial », sans qu'il soit
restreint par une convention collective qui protège les droits
des travailleurs à l'intérieur des frontières
nationales ou mondialement. Les empires privés géants et
leurs représentants étatiques organisent et sanctionnent
des formes
d'esclavage salarié moderne qui s'étendent aux
travailleurs de partout dans le monde.
Cette situation est une plaie béante pour le
corps politique et la société. La classe ouvrière
organisée est la seule force sociale qui soit capable de changer
la situation.
La lutte des travailleurs pour des conditions de
travail saines et sécuritaires vise à garantir ces
conditions en tant que droit fondamental pour tous les travailleurs.
Pour que cela se produise, il
faut que les travailleurs aient voix au chapitre et le contrôle
de leurs conditions de travail. Les travailleurs rejettent le diktat
qui veut qu'ils n'ont pas de rôle à jouer dans la
détermination de leurs conditions de travail. Ils rejettent la
conception du monde des oligarques au pouvoir, qui vient de
l'État, selon laquelle, en vendant à ces oligarques leur
capacité de travailler, ils perdent tout droit à leur mot
à dire sur les conditions aux endroits de travail et sur la
façon dont le travail est organisé. Les oligarques
veulent
pouvoir faire tout ce qu'ils veulent des être humains dont ils
achètent la capacité de travailler. Les travailleurs
rejettent et rejetteront toujours cette mentalité esclavagiste.
Les travailleurs
s'organisent pour briser le silence sur leurs
conditions, parmi les travailleurs aux endroits de travail et aussi au
niveau de l'opinion publique. Ils expliquent quels sont les
problèmes auxquels ils font face et comment ils se battent pour
eux-mêmes, pour le public et pour la société. Ils
s'opposent à la désinformation
des médias monopolisés et mettent de l'avant des demandes
pour transformer la situation en leur faveur et pour ouvrir la voie
à une société faite pour l'être humain.
Ils demandent la participation de tous dans des actions
avec analyse qui bâtissent une force unie et organisée
à la défense des droits des travailleurs. Dans cette
situation, les activistes sont de plus en plus conscients qu'ils ne
doivent
pas se faire prendre au piège que leurs dressent les monopoles
et les gouvernements à leur service pour paralyser leur
initiative. Un de ces pièges est le maintien des organisations
des travailleurs dans un état perpétuel de griefs et
d'arbitrage et dans une situation où ils demandent aux
impérialistes de changer leurs façons de faire.
En plus de garder les problèmes cachés des
travailleurs et du public, le confinement des luttes aux
méthodes traditionnelles épuise les finances des
syndicats. Face au climat actuel de diktat et de refus de
négocier des monopoles, les travailleurs organisés
agissent de plus en plus dans l'arène de l'opinion publique pour
défendre et affirmer leurs
droits, dont le droit à des conditions saines et
sécuritaires et à une indemnisation à un standard
canadien pour les travailleurs accidentés et devenus malades au
travail.
Les travailleurs
accidentés de l'Ontario mènent une campagne intense
d'actions de masse sous le thème « L'indemnisation des
travailleurs est un droit ». Cette campagne comprend une
journée d'action à l'échelle de l'Ontario
le 14 mai dans plusieurs villes et la Journée des
travailleurs accidentés à Queen's Park et ailleurs le
premier juin.
Les infirmières du Québec affirment leur
droit à des conditions de travail dans lesquelles n'existe pas
la violence
organisationnelle du temps supplémentaire obligatoire (TSO).
Elles ont organisé une journée d'action réussie
le 8 avril pendant laquelle elles ont refusé de faire du
temps supplémentaire obligatoire. Elles poursuivent leur travail
pour obtenir
l'abolition du TSO sauf en cas d'urgences imprévues.
Les métallos de Terre-Neuve-et-Labrador
déclarent
« Nous n'oublions pas » et gardent en tête leur
action réussie de la Fête du travail en 2017. Le
président de la section locale 9316 du Syndicat des
Métallos, Glen Nolan, qui souffre de fibrose kystique, avait
fait un périple de 150 kilomètres à pied et
à
bicyclette de la raffinerie Come By Chance, dont sa section locale
représente les travailleurs, au Parlement de la province
à St. John's, accompagné de son vice-président en
voiture. Au nom des travailleurs de la raffinerie, il avait
dénoncé les conditions dangereuses qui y régnaient
et l'exclusion des travailleurs par la compagnie et le gouvernement
des processus de gestion de la sécurité. Ces travailleurs
ont noté une amélioration des conditions depuis leur
action et ont dit
à Forum ouvrier qu'ils exercent une vigilance constante
pour s'assurer qu'ils demeurent engagés dans des actions
à la défense de leurs droits.
Les travailleurs ferroviaires mènent une campagne
depuis plusieurs années, sur la base de données
scientifiques et de l'expérience
vécue des travailleurs, pour établir l'équilibre
qui doit exister
entre les heures de travail et de repos pour que le travail soit
sécuritaire. Cela comprend l'élimination de la condition
d'être constamment
sur appel qui leur est imposée par les grandes
sociétés ferroviaires.
Les travailleurs de la
construction au Québec, cette année encore, organisent
une cérémonie solennelle à l'Assemblée
nationale le 28 avril. Ils y planteront des croix sur la pelouse
de l'édifice, une pour chaque travailleur
décédé pendant l'année, et feront des
présentations pour que le gouvernement prenne sa
responsabilité pour mettre fin
au carnage.
Le Centre canadien de ressources pour les migrants et
Migrante Ontario organisent une campagne de pétition, dont une
campagne de porte-à-porte, avec trois revendications : que
le gouvernement de l'Ontario institue une licence, émise par le
département des normes de l'emploi, obligatoire pour toutes les
agences de recrutement actives
en Ontario ; que le gouvernement force tous les employeurs qui
veulent engager des travailleurs étrangers en Ontario à
s'inscrire préalablement auprès du département des
normes de
l'emploi, et que le gouvernement ontarien fasse pression sur le
gouvernement fédéral pour accorder la résidence
permanente à tous les travailleurs migrants qui
viennent travailler au Canada.
Les enseignants et les enseignantes membres de la
Fédération autonome de l'enseignement mènent une
campagne pour l'« Affirmation professionnelle » de
leurs membres. Celle-ci vise à développer une prise de
position et de parole collective du personnel enseignant,
déterminée par les enseignants et les enseignantes
eux-mêmes. Un des
objectifs est de bâtir leur capacité à
dire Non ! collectivement aux administrations ou au gouvernement
qui essaient de les prendre un à un pour leur imposer des choses.
À
titre d'information
Les statistiques les plus récentes sur les
décès et les blessures au travail au Canada sont celles
de 2017 et proviennent de l'Association des commissions des
accidents du travail du Canada (ACATC).
Les statistiques montrent qu'en 2017 le nombre de
décès au travail a été de 951, en
hausse par rapport à 905 en 2016, à 852
en 2015 et 919 en 2014. Cela représente 2,6
décès chaque jour. Les secteurs où le nombre de
décès était le plus élevé sont la
construction (217), les services
gouvernementaux (160), la fabrication (160) et le transport et le
stockage (70). Parmi ces décès, 333 étaient
dus à des traumatismes et des troubles traumatiques et 590
à des maladies liées aux différentes maladies
professionnelles..
Sur les 951 travailleurs
décédés, 920 étaient des hommes
et 31 des femmes. Six sont des jeunes travailleurs
âgés de 15 à 19 ans, 19
âgés de 20 à 24 ans et un autre 19
âgés de 25 à 29 ans.
Une comparaison entre les chiffres relatifs aux
décès et ceux relatifs aux réclamations
acceptées pour blessure ou maladie professionnelles est
révélatrice de la différence évidente dans
l'évolution des deux séries de chiffres. Au Canada,
entre 1996 et 2000, le nombre moyen de réclamations
pour perte de temps acceptée était
de 600 000 par an. De 2013 à 2017, il a
chuté de manière spectaculaire et certains diraient
étonnante à 240 000 par an.
Par contre, entre 1996 et 2000, le nombre
moyen d'accidents mortels liés au travail reconnus était
de 805 par an et de 905 entre 2013 et 2017.
Cela indique un nombre probablement élevé
d'accidents non déclarés, même parmi les
travailleurs syndiqués, mais également un grand nombre de
réclamations qui ont été contestées ou
rejetées, ainsi qu'un déplacement massif de la
main-d'oeuvre vers des emplois précaires de toutes sortes. Les
emplois précaires continuent à augmenter, même
parmi la main-d'oeuvre employée par les monopoles. De plus en
plus de travail est donné en sous-traitance ou est rendu
irrégulier par d'autres moyens.
Les travailleurs dans des emplois précaires ou
irréguliers sont par définition considérés
comme non indispensables. Ils peuvent être rapidement
remplacés quand ils se plaignent, sont blessés et
déposent des demandes d'indemnisation. Toute action menace le
travailleur qui a un emploi irrégulier. De nombreuses blessures
et bien sûr beaucoup de
maladies professionnelles ne sont pas signalées. La nature
précaire du travail devient une partie intégrale de la
conscience des travailleurs embauchés. Les monopoles exercent
même une pression sur les sous-traitants, qui risquent de perdre
leurs contrats si « leurs » travailleurs se plaignent,
déposent des réclamations pour accident de travail ou
«
causent des problèmes ».
Souvent, une entreprise nie qu'elle a un lien quelconque avec les
travailleurs embauchés. Elle peut déclarer qu'ils sont
des inconnus envoyés par des agences et que le véritable
« patron » est l'entreprise qui gère les contrats,
ce qui nous rappelle ce qui se passe avec la traite des humains.
Ne pas signaler les accidents constitue un incitatif
financier pour les entreprises de certaines provinces. Les employeurs
ontariens bénéficient de « ristournes »
du gouvernement s'ils réduisent le nombre de blessures
déclarées par « leurs » travailleurs.
En 2017, 251 625 réclamations ont
été acceptées pour perte de temps en raison d'un
accident de travail ou d'une maladie liée au travail,
contre 241 508 en 2016 et 232 629
en 2015, bien que ces statistiques soient bien inférieures
à la moyenne de 600 000 par an
de 1996 à 2000.
Les secteurs où le nombre de demandes
acceptées a été le plus nombreux sont la
santé et les services sociaux (45 001), le secteur
manufacturier (33 893), le commerce de détail (27 392)
et la construction (26 510), les mêmes secteurs que ces
dernières années, mais avec un niveau plus
élevé du nombre de jours de
travail perdus accepté.
Le système d'indemnisation reste litigieux et
difficile, affirment les travailleurs blessés. Leurs prestations
d'indemnisation sont très souvent coupées ou
réduites par les agences provinciales ou fédéral
responsables. Cela se produit dans certaines juridictions sous
la fraude de réexaminer les conditions préexistantes ou
par la pratique cruelle
de la présomption (« deeming »), lorsque
l'agence suppose qu'un travailleur a été embauché
à un poste même lorsque ce n'est pas le cas, ou sous le
mot d'ordre général d'éliminer le passif non
capitalisé du système et d'autres stratagèmes.
À l'échelle internationale, selon de
récentes estimations publiées par
l'Organisation internationale du Travail (OIT), environ 2,78
millions de travailleurs meurent chaque année des suites d'un
accident du travail ou de maladies liées au travail.
Environ 374 millions de travailleurs souffrent
d'accidents du travail non mortels.
On estime que 1 000 personnes meurent chaque
jour dans le monde à la suite d'accidents du travail
et 6 500 autres de maladies liées au travail.
Les chiffres indiquent une augmentation à
l'échelle mondiale du nombre de décès annuels
attribués au travail, qui sont passés de 2,33
millions de décès en 2014 à 2,78
millions en 2017.
Les évaluations suggèrent que les maladies
du
système circulatoire (31 %), les cancers liés au
travail (26 %) et les maladies respiratoires (17 %)
représentent près des trois quarts de la mortalité
totale liée au travail. Les maladies sont à l'origine de
la grande majorité des décès liés au
travail (2,4 millions,
soit 86,3 %), à comparer aux accidents du travail
mortels (qui représentent 13,7 %).
Selon les estimations de l'OIT, le fardeau que
représente la mortalité et de la morbidité
professionnelles est réparti de la manière suivante.
Environ deux tiers (65 %) de la mortalité liée au
travail dans le monde survient en Asie, suivie de l'Afrique
(11,8 %), de l'Europe (11,7 %), de l'Amérique
entière (10,9 %) et
de l'Océanie (0,6 %). .
Les accords de libre-échange
néolibéraux, qui sont maintenant supplantés par le
contrôle direct par les oligopoles de tous les arrangements
commerciaux en dehors des accords entre États, et la
déréglementation antisociale de toute mesure
régissant la sécurité sur le lieu de travail,
l'augmentation du travail précaire et l'exploitation ouverte
d'un marché
mondial du travail sont des facteurs majeur de
la détérioration continue des conditions de vie et de
travail, y compris la santé et la sécurité au
travail, dans tous les pays.
Le pouvoir de décision entre les mains des
oligopoles mondiaux se fait sur une base supranationale. Les oligopoles
considèrent la réglementation en matière de
santé et de sécurité comme un obstacle à
leur recherche de profit et de domination. La mortalité et les
blessures pèsent lourdement sur les travailleurs des pays
d'Asie, d'Afrique,
d'Amérique latine et des Caraïbes en raison de leur
surexploitation.
La Confédération syndicale internationale
a indiqué il y a quelques années que les oligopoles
mondiaux tels que Samsung, Apple, Wal-Mart et d'autres emploient
directement à peine 6 % des travailleurs qui
créent la valeur de leurs empires mondiaux. Les 94 %
restants travaillent pour de petites entreprises qui
sous-traitent le travail aux monopoles ou sont fournis (par la traite)
par des sous-traitants salariés. Ces
travailleurs sont généralement confrontés à
des conditions encore pires dans un climat d'insécurité
et sans aucun soutien en matière de santé et de
sécurité quand ils sont blessés ou malades.
La situation est très semblable au Canada
où la classe ouvrière a été divisée
en catégories arbitraires telles que « entrepreneur
indépendant », « travailleur étranger
temporaire », « travailleur sans papiers »,
entre autres. Les employeurs utilisent ces qualificatifs, ainsi que
l'augmentation des emplois temporaires et occasionnels
et d'autres formes d'emplois précaires, pour imposer des
conditions de plus en plus dangereuses et insalubres.
L'OIT a maintenant commencé à examiner
l'impact des changements climatiques, de la pollution
atmosphérique et de la dégradation de l'environnement sur
la santé et la sécurité des travailleurs. Pour le
moment, ce qui existe sont principalement des projections. Par exemple,
elle prévoit qu'une augmentation projetée des
températures mondiales
de 1,5 degré Celsius d'ici la fin du XXIe siècle
rendra 2 % de toutes les heures de travail trop chaudes pour
travailler d'ici 2030, et que l'augmentation de la
température aura un impact sur la santé de la
moitié de la population mondiale vivant à
proximité de l'équateur. Ces travailleurs font partie des
plus pauvres et
travaillent à l'extérieur dans des secteurs tels que
l'agriculture. Selon l'OIT, les décès
prématurés dus à une exposition à la
pollution atmosphérique vont être multipliés par
cinq d'ici 2060.
Les études de l'OIT ne consacrent que quelques
paragraphes à la situation critique des travailleurs migrants en
matière de santé et de sécurité. Ils notent
que la plupart des travailleurs migrants sont employés dans des
secteurs tels que l'agriculture, la construction ou le travail
domestique et travaillent dans des conditions précaires sans
grande
protection légale, voire aucune. Leur nombre est estimé
à 160 millions.
L'expérience canadienne a montré que les travailleurs
migrants occupent les emplois les plus difficiles dans des conditions
similaires à celles d'une main d'oeuvre asservie, qui leur sont
imposées par les agences de recrutement, les monopoles et les
gouvernements. Les
conditions de travail nuisent à leur santé et à
leur sécurité, ainsi qu'à leurs conditions de vie
et de travail en général.
Par exemple, les travailleurs migrants sont
officiellement couverts en Ontario par la Loi sur la santé
et la sécurité au travail, qui leur donne
théoriquement le droit de refuser un travail dangereux et
interdit légalement aux employeurs d'exercer des
représailles sur les travailleurs qui exercent ce droit ou ont
recours à toute autre clause contenue dans
la loi. Cependant, il incombe aux travailleurs eux-mêmes de
s'exprimer. Les activistes qui travaillent avec les travailleurs
accidentés affirment que les travailleurs migrants
accidentés sont régulièrement placés dans
un avion et renvoyés chez eux avant que les inspecteurs du
gouvernement puissent examiner leur cas.
Les travailleurs migrants sont rejetés lorsqu'on
déclare ne plus avoir besoin d'eux et sont
considérés comme un problème encore plus
rapidement que les travailleurs contractuels non migrants,
malgré tous les discours des gouvernements sur les droits de la
personne et la protection du bien-être des travailleurs. Ce sont
les activistes et certains syndicats qui travaillent avec des
travailleurs migrants et d'autres qui ont besoin d'être
aidés qui s'occupent réellement d'eux et tentent de
répondre à leurs besoins.
(Pour voir les articles
individuellement, cliquer sur le titre de l'article.)
PDF
NUMÉROS
PRÉCÉDENTS | ACCUEIL
Site web: www.pccml.ca
Email: forumouvrier@cpcml.ca
|