La situation des travailleurs migrants
Les Nations unies définissent les travailleurs
migrants comme « les personnes qui vont exercer, exercent ou ont
exercé une activité rémunérée dans
un État dont elles ne sont pas ressortissantes ».
Leur nombre est évalué par l'Organisation internationale
du travail à environ 164 millions dans le monde. C'est sans
parler des
demandeurs d'asile ou des travailleurs sans papier qui travaillent dans
l'anonymat total et sans droits et protection légale officiels.
Les travailleurs migrants vivent une situation intenable
en ce qui concerne leur santé et sécurité au
travail et les soins lorsqu'ils se blessent. Pour ces travailleurs, il
faut parler non seulement de la lutte pour des conditions de travail
saines et sécuritaires mais aussi du droit fondamental à
des conditions de vie humaines, saines et sécuritaires et
à
un traitement humain dans les cas de maladie ou de blessure et à
de l'aide à leurs familles quand ils décèdent. Ils
forment un bassin mondial de main-d'oeuvre utilisée et
potentielle qui est soumis aux traitements les plus inhumains. La
mondialisation impérialiste du marché du travail sert
tout d'abord à exploiter les travailleurs migrants, parfois
appelés « travailleurs invités », et
à les priver de droits fondamentaux, et deuxièmement
à abaisser les conditions de vie et de travail de tous des
travailleurs.
Un des exemples les plus
flagrants est celui des activités honteuses des trafiquants
d'êtres humains,
qui vont dans les pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et
des Caraïbes, de même qu'en Europe, pour recruter ou
enrôler de la main-d'oeuvre à bon marché. Les
trafiquants accablent les
travailleurs migrants de frais de recrutement et d'autres abus, qui
sont censés être illégaux au Canada mais sont
« tolérés » en silence. Les travailleurs
migrants ne sont pas en position de contester ces frais et ces mauvais
traitements car c'est eux qui doivent porter plainte parce que les
entreprises qui achètent la capacité de travailler des
migrants considèrent la mise en oeuvre de toute
réglementation comme une attaque à leur droit d'exploiter
le
marché mondial du travail sans qu'il y ait des règles ou
des restrictions.
Bien qu'ils soient victimes d'abus ouverts et grossiers,
ce sont les travailleurs migrants qui doivent révéler ce
qui se passe et ils savent que s'ils le font, leur situation pourrait
très bien devenir encore plus intenable. Certaines de leurs
conditions, le logement par exemple, sont souvent déplorables.
Les travailleurs migrants vivent souvent à
plusieurs dans un petit appartement ou dans quelque chose d'encore pire
et sont forcés de payer des loyers inabordables qui sont
déduits de leur paie. Pourtant, tout ceci se produit sous
couvert d'impunité pour ceux qui organisent ces attaques
à cause d'un manque d'application de la réglementation et
de la vulnérabilité inhérente des travailleurs
migrants en ce qui concerne l'emploi, sans parler du fait que souvent
ils envoient de l'argent chez eux pour aider leurs familles.
Les monopoles mondiaux exploitent cette situation le
plus qu'ils peuvent et ils ont élargi leur main-d'oeuvre
précaire, irrégulière et migrante par la
sous-traitance, le travail à contrat, le recours aux
travailleurs temporaires étrangers et aux étudiants
étrangers. Les grandes entreprises s'affairent à tirer
avantage du marché mondial du travail et de la traite mondiale
d'êtres humains pour accroître leur
expropriation de la valeur que les travailleurs produisent sous forme
de profit privé. Ils encouragent même les armées
impérialistes d'État et privées à causer
autant de destruction que possible dans le monde et à saboter
les économies par la guerre, les blocus et les sanctions, ce qui
leur garantit une
source constante et croissante de travailleurs migrants.
Un exemple de destruction d'arrangements existants qui
assuraient un certain contrôle sur un marché du travail
national est celui qui s'est produit en Australie. Le monopole mondial
Alcoa a obtenu un jugement du tribunal australien des relations de
travail annulant la convention collective de 1500 travailleurs. Ce
jugement permet à Alcoa
d'obtenir des travailleurs en sous-traitance « aux conditions du
marché du travail mondial », sans qu'il soit
restreint par une convention collective qui protège les droits
des travailleurs à l'intérieur des frontières
nationales ou mondialement. Les empires privés géants et
leurs représentants étatiques organisent et sanctionnent
des formes
d'esclavage salarié moderne qui s'étendent aux
travailleurs de partout dans le monde.
Cette situation est une plaie béante pour le
corps politique et la société. La classe ouvrière
organisée est la seule force sociale qui soit capable de changer
la situation.
Cet article est paru dans
Numéro 14
- 25 avril 2019
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La
situation des travailleurs migrants
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