24 janvier 2019
La menace
de GM
de fermer l'usine d'assemblage
de véhicules d'Oshawa
Ça ne
doit
pas passer!
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Manifestation à Windsor le 11 janvier 2019 contre la
fermeture
de l'usine de GM à Oshawa,
tenue directement de l'autre côté de la
frontière
en face du siège social de GM à Detroit
• Discours
frauduleux sur le Canada et l'État de droit
L'arbitrage
imposé aux postes
• Les postiers poursuivent la lutte
pour leurs
droits - Louis Lang
Les travailleurs
du
Québec poursuivent leur lutte pour les droits
• Les travailleurs marquent le 1er
anniversaire
du lockout à l'aluminerie de Bécancour
• Les grutiers, leurs alliés
et des
experts disent tous Non! à la nouvelle
règlementation
irresponsable
La menace de GM de fermer l'usine
d'assemblage de véhicules d'Oshawa
Rassemblement à Windsor contre la fermeture de l'usine
d'Oshawa
par GM, le 11 janvier 2019
L'annonce par GM de son intention de fermer son
usine
d'assemblage d'Oshawa est une rupture de la convention collective
signée en 2016 avec Unifor. La convention collective
stipulait que GM ne fermerait aucune usine canadienne avant
l'expiration de l'entente prévue en septembre 2020.
L'indignation que cela a suscité et
les appels à ce que GM rende des comptes sont
justifiés.
Susciter des sentiments anti-mexicains comme moyen d'exposer la
cupidité de GM, qui ouvre la porte à la division
des
travailleurs sur une base raciste, n'est pas justifié.
GM a été
sauvé par des fonds publics s'élevant à
près de 11 milliards de dollars lorsqu'il a
demandé
la protection de la faillite en 2009. L'argent public
versé
à GM a été détourné de
services et
programmes sociaux nécessaires tels que les soins de
santé et l'éducation. Pour ajouter à
l'injure
infligée aux Canadiens, les
gouvernements fédéral et ontarien ont assujetti le
sauvetage à la condition que les travailleurs et les
retraités fassent des concessions importantes à
ceux qui
possèdent et contrôlent GM. Entre-temps, le
gouvernement
ontarien avait déjà autorisé GM et d'autres
grandes entreprises telles que Stelco à ne pas maintenir
les
fonds de pension des
travailleurs à un niveau adéquat. Le gouvernement
et les
grandes entreprises ont fondé cette action antisociale sur
la
prétention frauduleuse d'être trop gros pour tomber.
Pourtant, GM a déclaré faillite et Stelco l'a fait
plus
d'une fois, mettant en péril les pensions des
retraités.
Même si GM déclare des profits
importants,
il refuse de rembourser 1,6 milliard de dollars du
prêt
qu'il avait reçu des gouvernements conservateur de Harper
et
libéral de McGuinty au moment du sauvetage pour payer les
riches. Un article paru en décembre dans le Detroit
Free
Press cite Jerry Dias, président d'Unifor, qui parle
d'un montant encore plus élevé, disant que GM doit
toujours rembourser 2,8 milliards de dollars au Canada pour
le
plan de sauvetage. Aucun représentant gouvernemental n'a
expliqué pourquoi GM n'a pas été
obligé de
rembourser tous les fonds publics malgré des profits
record pour
ses investisseurs privés.
En octobre dernier, CBC a annoncé qu'un
prêt de plus d'un milliard de dollars à GM Corp.,
initialement octroyé le 29 avril 2009,
apparaît
dans les transactions du compte d'Exportation et
Développement
Canada. Ce montant n'inclut pas les intérêts qui
auraient
été accumulés dans les livres comptables du
gouvernement au cours
des presque dix années qui se sont écoulées
depuis. Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas exigé le
remboursement de cette dette, surtout après que GM ait
annoncé son intention de rompre son accord avec Unifor et
son
engagement envers Oshawa et les Canadiens de ne pas fermer
l'usine
d'Oshawa ? Est-ce que GM utilise la menace de
fermeture de son usine d'Oshawa pour obtenir du gouvernement
Trudeau
l'annulation du reste de la dette, comme cela a été
fait
avec la dette de 2,6 milliards de dollars de Chrysler envers
le
Canada, qui a été annulée l'an
dernier ?
Quoi qu'il en soit,
GM a
fraudé les travailleurs et les Canadiens avec la
connivence des
gouvernements fédéral et provinciaux et cela ne
doit pas
en rester là ! Les gouvernements doivent maintenant
intervenir d'une manière qui favorise les travailleurs,
leurs
communautés et les Canadiens. Par exemple, si GM
décide
de fermer l'usine
comme il menace de le faire, le gouvernement pourrait exiger le
remboursement de l'emprunt en souffrance et utiliser cet argent
pour
que l'usine d'Oshawa continue de produire jusqu'à ce qu'on
trouve
une solution à plus long terme, de nouveaux
propriétaires
par exemple. Pour commencer ce processus, le gouvernement
pourrait
imposer un privilège
immobilier sur les installations de GM à Oshawa pour le
montant
du prêt qui reste à payer. Si GM refuse de changer
de cap,
il devrait en payer le prix. Ce ne serait que justice d'agir
ainsi.
Dans cette situation, les travailleurs de l'usine
d'Oshawa et ceux des nombreux fournisseurs de matériaux et
de
pièces doivent formuler leurs propres revendications qui
les
favorisent et ne pas attendre de voir ce que les dieux de la
peste vont
imposer comme prétendue solution.
Les travailleurs ferment la ligne d'assemblage après que
GM ait
confirmé sa décision de fermer l'usine lors d'une
rencontre à Détroit avec les représentants
syndicaux, le 8 janvier 2019.
Le gouvernement Trudeau parle beaucoup du Canada
comme
d'un « État de droit ». Il le fait, par
exemple, pour justifier l'arrestation arbitraire par le Canada
d'une
dirigeante chinoise de Huawei à la demande des
États-Unis. Il l'invoque aussi pour justifier la vente en
cours
par le Canada de véhicules militaires à l'Arabie
saoudite sous prétexte qu'il a signé un contrat
avec ce
pays et General Dynamics. Il prétend que le contrat ne
peut pas
être annulé parce que cela contreviendrait à
la
position du Canada en tant qu' « État de
droit ».
La logique de l'État
de
droit ne s'applique cependant pas lorsque le gouvernement a
affaire aux
monopoles de l'automobile. Plusieurs y voient un cas de deux
poids,
deux mesures. GM est coupable d'avoir rompu plusieurs contrats
écrits et non écrits et d'avoir ainsi
créé
le chaos dans la vie des travailleurs et de leurs
communautés,
abandonné
des moyens de production en parfait état et refusé
de
rembourser des milliards de dollars en fonds publics qui lui
avaient
été accordés prétendument pour
éviter qu'il ne s'effondre. Et pourtant, les gouvernements
du
Canada et de l'Ontario font preuve d'indifférence en
déclarant que la
violation des contrats par GM est une décision d'affaires
privée.
Les Canadiens doivent-ils accepter que
l'État de
droit est une arme à être utilisée de
façon
sélective pour frapper ceux qui défendent leurs
droits
tels les Défenseurs de la Terre autochtones et les
travailleurs en grève, comme les postiers, ou encore pour
légitimer l'arrestation d'une dirigeante d'une compagnie
chinoise pour la simple raison
que les États-Unis ont demandé de le faire ?
Ce
recours intéressé à l'argument de
l'État de
droit pour servir de puissants intérêts jette le
discrédit sur le concept de l'état de droit dans
son
ensemble.
Si les gouvernements refusent d'intervenir dans
les
affaires publiques d'une manière qui est favorable au
peuple, et
dans le cas de GM de le forcer à rendre des comptes de ses
pratiques, les
Canadiens doivent boycotter ces partis politiques qui permettent
de
telles choses. Le peuple doit refuser de voter pour les
libéraux
et les conservateurs qui ont
tous deux participé à la trahison des travailleurs
de
l'automobile et refusent de tenir GM responsable et de
défendre
les droits des travailleurs canadiens et de notre économie
collective. Le gouvernement NPD de Bob Rae est tristement
célèbre pour avoir introduit des congés de
cotisations aux régimes de retraite pour des
entreprises comme GM en déclarant qu'elles étaient
« trop grosses pour tomber ». Il est temps que les
travailleurs sélectionnent les candidats qui les
représentent, eux et non les riches, et changent les
choses en
leur faveur.
L'arbitrage imposé aux
postes
- Louis Lang -
Piquetage à Windsor des postiers et de leurs
alliés, le
16 janvier 2019,
le jour où débute l'arbitrage
forcé
Le processus d'arbitrage imposé par le
gouvernement à Postes Canada a débuté
le 16
janvier. La Loi sur la reprise
et le
maintien des services postaux du gouvernement
libéral nie
aux
travailleurs des postes leur droit de faire la grève pour
obtenir une entente avec Postes Canada qui leur est
acceptable.
Dans un bulletin du
Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP),
celui-ci
explique qu'il entendait utiliser la première
journée
d'arbitrage pour déterminer les questions toujours en
litige et
le processus que devait suivre l'arbitre Elizabeth
MacPherson.
La loi accorde à la ministre du Travail la
discrétion de déterminer les questions qui sont
toujours
en litige mais celle-ci a choisi de confier cette autorité
à l'arbitre. La procédure d'arbitrage doit aussi
être déterminée. La loi prévoit deux
types
de procédures possibles : l'arbitrage de
différends
traditionnel et l'arbitrage des propositions
finales.
Le syndicat a déclaré qu'il
participera
au processus d'arbitrage « sous toutes réserves des
contestations ou des décisions de tribunaux relatives
à
la loi de retour au travail ». Le STTP a
déposé
une contestation constitutionnelle auprès de la Cour
supérieure de l'Ontario le 11
décembre 2018 sur
la base que la Loi sur la
reprise et
le maintien des services postaux bafoue le droit du
syndicat
à une négociation collective
libre en vertu de la Charte des
droits et libertés. Paul
Cavaluzzo, un juriste constitutionnel représentant le
STTP, a
déclaré à ce moment-là : «
La
loi du gouvernement libéral, comme celle de 2011 du
gouvernement conservateur précédent, interdit de
façon unilatérale toute grève
légale. »
Le 27 novembre 2018, après cinq
semaines de grèves rotatives, la Loi sur la reprise et le maintien
des
services postaux a forcé les
postiers à retourner au travail en étant encore
régis par leur ancienne convention collective. Face
à de
sévères amendes contre les travailleurs individuels
et le
syndicat, les travailleurs sont retournés au travail sans
que
leurs sérieuses
préoccupations aient été
traitées.
Le processus de
médiation imposé par la loi de retour au travail
n'a
résolu aucune
des questions en litige et a pris fin le 17
décembre 2018.
Le syndicat affirme que depuis la première
journée où le gouvernement libéral
fédéral a forcé les postiers à
retourner au
travail sans avoir en main une nouvelle convention collective qui
traite des dossiers non
réglés, 750 blessures invalidantes se sont
produites, les factrices et facteurs des régions rurales
et
suburbaines (FFRS) ont travaillé près
de 439 000 heures sans être
rémunérés, et les travailleurs urbains ont
travaillé des milliers d'heures en temps
supplémentaire
obligatoire.
Le syndicat déclare que les postiers
n'arrêteront pas de se battre jusqu'à ce que les
questions
auxquelles ils font face soient réglées de
façon
favorable pour eux : la santé et la
sécurité,
un emploi à temps plein sûr, et
l'égalité
pour les FFRS sont des problèmes qui doivent être
résolus immédiatement.
Les travailleurs du Québec
poursuivent leur lutte pour les droits
Piquetage de masse pour marquer le 1er anniversaire du lockout
des
travailleurs de l'aluminerie de Bécancour
Le 11 janvier, les travailleurs de
l'aluminerie
ABI de Bécancour et les travailleurs du Québec ont
marqué le 1er anniversaire du lockout à ABI
par de
militantes actions de masse à la défense des
travailleurs
en lockout et de la dignité du travail. Des centaines de
travailleurs venus de différentes régions, dont un
important
contingent de travailleurs du Saguenay-Lac-Saint Jean, se sont
rassemblés sur les lignes de piquetage et sont ensuite
allés manifester devant le bureau de circonscription du
député de Nicolet-Bécancour.
Manifestation devant le bureau de circonscription du
député de Nicolet-Bécancour
Ils ont réitéré leurs deux
revendications : que le premier ministre rencontre directement
les
dirigeants de l'entreprise et leur demande de revenir à la
table
pour négocier une convention collective qui est acceptable
aux
travailleurs ; que le gouvernement rouvre l'entente
énergétique avec Alcoa en vertu de laquelle le
lockout
est
considéré comme un cas de force majeure qui
libère
le cartel Alcoa/Rio Tinto de son obligation de payer pour le bloc
d'hydroélectricité qui lui est
réservé et
de payer des amendes lorsqu'il n'utilise pas cette
énergie. Les
travailleurs demandent que cette clause soit annulée. Ils
rappellent que cette entente est un des facteurs qui font que les
propriétaires ne voient aucun intérêt
à
négocier avec eux et force les Québécois
à
financer le lockout tout en privant Hydro-Québec et le
Québec d'importants revenus.
« Peu
séparait
les parties en janvier 2018 au moment du
déclenchement du
conflit. Le fossé s'est agrandi depuis et un millier de
familles
ont souffert toute l'année pour la gourmandise d'une
multinationale », a dit le président de la
section
locale 9700 du Syndicat des Métallos, Clément
Masse,
au rassemblement devant le
bureau du député. « Nous avons besoin que le
gouvernement sorte de sa pseudo-neutralité et
rétablisse
un équilibre dans les rapports de force. ABI abuse de la
situation et maintient des centaines de familles dans
l'insécurité, avec le silence complice du
gouvernement du
Québec. »
Les travailleurs font rermarquer que la
soi-disant aide
du gouvernement du Québec au processus de
négociation,
qui a pris la forme d'une médiation, puis d'un conseil de
médiation et maintenant d'un groupe de travail que le
ministre
du Travail entend mettre sur pied, est une fantaisie de l'esprit
du
gouvernement parce que le cartel des
propriétaires de la compagnie a le plus grand
mépris pour
ces arrangements. Le 19 décembre dernier, deux jours
avant
l'échéance des négociations fixée par
le
ministre du Travail, les propriétaires ont annoncé
la
fermeture de la moitié des cuves encore en activité
à l'usine, démontrant qu'ils sont des provocateurs
qui ne
reconnaissent pas ce
processus de négociation. Le redémarrage des cuves
est un
processus long et coûteux et quiconque veut négocier
pour
en arriver à un règlement acceptable n'agit pas de
la
sorte.
La dernière invention du ministre est la
mise
sur pied d'un groupe de travail qui utiliserait les ressources du
ministère pour les faire servir à l' «
accompagnement » des parties pour produire un
règlement négocié. Le ministre n'a pas
expliqué comment on accompagne une partie qui refuse de
bouger
et ne reconnaît que son diktat.
Pendant ce temps aussi, les travailleurs
témoignent des difficultés qu'ils vivent en
dépit
des allocations du Syndicat des Métallos et de l'aide
extraordinaire, y compris financière, qu'ils
reçoivent
des travailleurs du Québec, du Canada et d'autres pays.
Ils
parlent aussi des difficultés qui sont
créées
dans l'économie locale, notamment les pertes
d'emplois chez les fournisseurs, les pertes de revenus des
commerçants, et le maire de la ville de Bécancour
rappelle qu'environ 14 % du budget de la
municipalité
provient des revenus fiscaux provenant de l'usine.
Les travailleurs font face à ces
difficultés en maintenant leur position qu'ils veulent
rentrer
dans la dignité au moyen d'une convention qu'ils auront
réussi à négocier et qui leur est
acceptable.
C'est une position qui est à l'avantage de tous parce que
sans
l'opposition au diktat et sans l'insistance d'avoir un mot
décisif à dire dans les prises de
décisions, l'insécurité des travailleurs et
de
tous est totale.
À cet égard, les travailleurs d'ABI
intensifient leur travail pour mobiliser l'appui organisé
des
travailleurs du Québec, du Canada et d'ailleurs. À
la
fin de 2018, il y avait maintenant plus de 300 sections
locales de syndicats du Québec, du Canada, des
États-Unis
et d'Australie qui envoyaient de l'aide financière aux
travailleurs
d'ABI pour soutenir leur lutte et cette mobilisation se poursuit
de
plus belle dans la nouvelle année.
Les travailleurs ont les yeux tournés vers
ABI
parce que cette lutte est la lutte de tous pour leurs droits et
leur
dignité.
Manifestation des grutiers contre les changements à la
règlementation relative à la formation, le 5 mai
2018
Les 17, 18 et 19
décembre 2018 ont eu lieu les auditions du
comité
mis sur pied par le gouvernement du Québec pour examiner
l'impact sur la santé et la sécurité des
changements réglementaires apportés à la
formation
des grutiers du Québec.
Les auditions, qui ont été
appelées par le gouvernement libéral
précédent de Philippe Couillard, ont
été le
résultat des actions courageuses des grutiers du
Québec
contre la nouvelle règlementation antiouvrière qui
a
été imposée par la Commission de la
construction
du Québec (CCQ) et le gouvernement du Québec et qui
pose
un danger à la
sécurité.
Après
plusieurs
actions et dénonciations de la part des grutiers, ceux-ci
ont
refusé de se présenter au travail pendant une
semaine en
juin dernier afin d'exiger le retrait pur et simple de la
nouvelle
règlementation. Ils ont agi ainsi parce qu'ils
considèrent cette règlementation comme une
érosion
sérieuse, en quantité et en qualité, de la
formation
requise des travailleurs pour devenir grutiers. Le gouvernement,
à la requête de la CCQ, a aboli le caractère
obligatoire du Diplôme d'études professionnelles
(DEP)
de 870 heures de formation. Le DEP est maintenant facultatif
et
une nouvelle formation de 150 heures fournie directement sur
les
chantiers et sous la responsabilité des
entreprises a été introduite. La CCQ et le
gouvernement
ont aussi créé un cours de 80 heures pour les
camions-flèches d'une capacité maximale de 30
tonnes, à la suite de quoi le travailleur qui
réussit la
formation devient conducteur qualifié de ces camions.
C'est
justement ce type de grues qui versent le plus et qui causent le
plus
de
dommages. Les grutiers font face à des mesures
répressives telle une décision du Tribunal
administratif
du travail ayant déclaré qu'ils ont
participé
à une grève illégale et les menaces qui
pèsent toujours sur eux de la part de la CCQ de les
poursuivre
pour grève illégale et intimidation. La position
courageuse des grutiers s'est méritée un vaste
appui
parmi les travailleurs et la population et c'est dans ce contexte
que
le comité a été mis sur pied.
Les intervenants aux auditions de décembre
comprenaient entre autres l'Union des opérateurs grutiers,
qui
représente la vaste majorité des grutiers du
Québec, le Collectif des grutiers, des syndicats de la
construction, l'école qui donne la formation
professionnelle aux
grutiers, le syndicat des enseignants qui donnent les cours de
formation, des
entreprises de grues, des entreprises de construction, de
même
que des experts en santé et en sécurité et
en
opération des grues. Les intervenants avaient 25
minutes
pour présenter leurs vues et leur présentation
était suivie d'un échange de 30 minutes avec
les
membres du comité.
La grande majorité des intervenants ont
dit que
le nouveau règlement doit être revu de fond en
comble et
que la formation professionnelle obligatoire des grutiers doit
être maintenue. Ils se sont opposés à la
nouvelle
règlementation en tant qu'atteinte aux normes de
sécurité et en particulier à la
nécessité d'une formation adéquate des
grutiers,
qui est au centre de la sécurité des grutiers, des
autres
travailleurs et du public. Ils se sont
référés en
particulier à la norme canadienne Z 150 de
l'Association
canadienne de normalisation (ACNOR), à laquelle les
grutiers du
Québec sont aussi assujettis. Il s'agit d'une norme qui
spécifie les exigences de sécurité relatives
aux
grues mobiles de
manière à protéger la sécurité
des
travailleurs et du public et qui guide les fabricants et les
acheteurs
de grues, de même que les entreprises de construction et
les
gouvernements et organismes de règlementation pour qu'ils
respectent les normes de sécurité établies
par la
norme Z 150.
Cette norme prévoit notamment que les
grues
mobiles doivent être manoeuvrées exclusivement par
des
personnes qualifiées et que les qualifications
obligatoires des
opérateurs de grues doivent comprendre une formation et
une
expérience pertinentes pour la conduite de l'engin de
même
que des connaissances générales sur la construction
de la
grue et des connaissances suffisantes en
électricité et
en hydraulique. De toute évidence, ont mentionné
les
intervenants, la nouvelle règlementation ne respecte rien
de
tout cela.
Seules deux associations représentant des
entreprises de la construction ont appuyé la nouvelle
réglementation. L'une d'entre elles a fait preuve d'une
grande
hypocrisie. Elle a donné l'argument
que mieux vaut avoir un règlement et une formation que pas
de
règlement et de formation du tout. Elle a dit que beaucoup
d'entreprises de construction ont acheté des
camions-flèches et les ont
fait fonctionner par des travailleurs non qualifiés et
formés, ce qui était clairement illégal. Il
faut
noter que la CCQ n'a pris aucune action en justice ou autrement
pour
mettre fin à cette situation illégale. Maintenant,
de
dire les représentants de cette association, le tout sera
légal car il y aura de la formation, bien que celle-ci n'a
rien
à voir avec une
formation professionnelle ou adéquate selon les
travailleurs,
alors que les camions-flèches sont
précisément
ceux qui versent le plus facilement et sont utilisés dans
les
zones où le public circule le plus.
Les grutiers sont déterminés
à
remporter leurs deux revendications : que la nouvelle
règlementation soit retirée et que la formation
professionnelle obligatoire des grutiers soit maintenue, et
qu'une
table de concertation soit créée qui comprend
toutes les
parties concernées, dont les enseignants, pour
étudier
les problèmes relatifs au secteur
des grutiers et à la sécurité sur les
chantiers de
construction.
Le comité va maintenir tenir des
rencontres
à huis clos avec diverses parties et il doit remettre son
rapport au ministre du Travail d'ici le 28
février.
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Email: forumouvrier@cpcml.ca
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