Les travailleurs du Québec poursuivent leur lutte pour les droits

Les travailleurs marquent le 1er anniversaire du lockout à l'aluminerie de Bécancour


Piquetage de masse pour marquer le 1er anniversaire du lockout des travailleurs de l'aluminerie de Bécancour

Le 11 janvier, les travailleurs de l'aluminerie ABI de Bécancour et les travailleurs du Québec ont marqué le 1er anniversaire du lockout à ABI par de militantes actions de masse à la défense des travailleurs en lockout et de la dignité du travail. Des centaines de travailleurs venus de différentes régions, dont un important contingent de travailleurs du Saguenay-Lac-Saint Jean, se sont rassemblés sur les lignes de piquetage et sont ensuite allés manifester devant le bureau de circonscription du député de Nicolet-Bécancour.


Manifestation devant le bureau de circonscription du député de Nicolet-Bécancour

Ils ont réitéré leurs deux revendications : que le premier ministre rencontre directement les dirigeants de l'entreprise et leur demande de revenir à la table pour négocier une convention collective qui est acceptable aux travailleurs ; que le gouvernement rouvre l'entente énergétique avec Alcoa en vertu de laquelle le lockout est considéré comme un cas de force majeure qui libère le cartel Alcoa/Rio Tinto de son obligation de payer pour le bloc d'hydroélectricité qui lui est réservé et de payer des amendes lorsqu'il n'utilise pas cette énergie. Les travailleurs demandent que cette clause soit annulée. Ils rappellent que cette entente est un des facteurs qui font que les propriétaires ne voient aucun intérêt à négocier avec eux et force les Québécois à financer le lockout tout en privant Hydro-Québec et le Québec d'importants revenus.

« Peu séparait les parties en janvier 2018 au moment du déclenchement du conflit. Le fossé s'est agrandi depuis et un millier de familles ont souffert toute l'année pour la gourmandise d'une multinationale », a dit le président de la section locale 9700 du Syndicat des Métallos, Clément Masse, au rassemblement devant le bureau du député. « Nous avons besoin que le gouvernement sorte de sa pseudo-neutralité et rétablisse un équilibre dans les rapports de force. ABI abuse de la situation et maintient des centaines de familles dans l'insécurité, avec le silence complice du gouvernement du Québec. »

Les travailleurs font rermarquer que la soi-disant aide du gouvernement du Québec au processus de négociation, qui a pris la forme d'une médiation, puis d'un conseil de médiation et maintenant d'un groupe de travail que le ministre du Travail entend mettre sur pied, est une fantaisie de l'esprit du gouvernement parce que le cartel des propriétaires de la compagnie a le plus grand mépris pour ces arrangements. Le 19 décembre dernier, deux jours avant l'échéance des négociations fixée par le ministre du Travail, les propriétaires ont annoncé la fermeture de la moitié des cuves encore en activité à l'usine, démontrant qu'ils sont des provocateurs qui ne reconnaissent pas ce processus de négociation. Le redémarrage des cuves est un processus long et coûteux et quiconque veut négocier pour en arriver à un règlement acceptable n'agit pas de la sorte.

La dernière invention du ministre est la mise sur pied d'un groupe de travail qui utiliserait les ressources du ministère pour les faire servir à l' « accompagnement » des parties pour produire un règlement négocié. Le ministre n'a pas expliqué comment on accompagne une partie qui refuse de bouger et ne reconnaît que son diktat.

Pendant ce temps aussi, les travailleurs témoignent des difficultés qu'ils vivent en dépit des allocations du Syndicat des Métallos et de l'aide extraordinaire, y compris financière, qu'ils reçoivent des travailleurs du Québec, du Canada et d'autres pays. Ils parlent aussi des difficultés qui sont créées dans l'économie locale, notamment les pertes d'emplois chez les fournisseurs, les pertes de revenus des commerçants, et le maire de la ville de Bécancour rappelle qu'environ 14 % du budget de la municipalité provient des revenus fiscaux provenant de l'usine.

Les travailleurs font face à ces difficultés en maintenant leur position qu'ils veulent rentrer dans la dignité au moyen d'une convention qu'ils auront réussi à négocier et qui leur est acceptable. C'est une position qui est à l'avantage de tous parce que sans l'opposition au diktat et sans l'insistance d'avoir un mot décisif à dire dans les prises de décisions, l'insécurité des travailleurs et de tous est totale.

À cet égard, les travailleurs d'ABI intensifient leur travail pour mobiliser l'appui organisé des travailleurs du Québec, du Canada et d'ailleurs. À la fin de 2018, il y avait maintenant plus de 300 sections locales de syndicats du Québec, du Canada, des États-Unis et d'Australie qui envoyaient de l'aide financière aux travailleurs d'ABI pour soutenir leur lutte et cette mobilisation se poursuit de plus belle dans la nouvelle année.

Les travailleurs ont les yeux tournés vers ABI parce que cette lutte est la lutte de tous pour leurs droits et leur dignité.


(Photos: Syndicat des Métallos)


Cet article est paru dans

Numéro 2 - 24 janvier 2019

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