Discours frauduleux sur
le Canada
et l'État de droit
Le gouvernement Trudeau parle beaucoup du Canada
comme
d'un « État de droit ». Il le fait, par
exemple, pour justifier l'arrestation arbitraire par le Canada
d'une
dirigeante chinoise de Huawei à la demande des
États-Unis. Il l'invoque aussi pour justifier la vente en
cours
par le Canada de véhicules militaires à l'Arabie
saoudite sous prétexte qu'il a signé un contrat
avec ce
pays et General Dynamics. Il prétend que le contrat ne
peut pas
être annulé parce que cela contreviendrait à
la
position du Canada en tant qu' « État de
droit ».
La logique de l'État
de
droit ne s'applique cependant pas lorsque le gouvernement a
affaire aux
monopoles de l'automobile. Plusieurs y voient un cas de deux
poids,
deux mesures. GM est coupable d'avoir rompu plusieurs contrats
écrits et non écrits et d'avoir ainsi
créé
le chaos dans la vie des travailleurs et de leurs
communautés,
abandonné
des moyens de production en parfait état et refusé
de
rembourser des milliards de dollars en fonds publics qui lui
avaient
été accordés prétendument pour
éviter qu'il ne s'effondre. Et pourtant, les gouvernements
du
Canada et de l'Ontario font preuve d'indifférence en
déclarant que la
violation des contrats par GM est une décision d'affaires
privée.
Les Canadiens doivent-ils accepter que
l'État de
droit est une arme à être utilisée de
façon
sélective pour frapper ceux qui défendent leurs
droits
tels les Défenseurs de la Terre autochtones et les
travailleurs en grève, comme les postiers, ou encore pour
légitimer l'arrestation d'une dirigeante d'une compagnie
chinoise pour la simple raison
que les États-Unis ont demandé de le faire ?
Ce
recours intéressé à l'argument de
l'État de
droit pour servir de puissants intérêts jette le
discrédit sur le concept de l'état de droit dans
son
ensemble.
Si les gouvernements refusent d'intervenir dans
les
affaires publiques d'une manière qui est favorable au
peuple, et
dans le cas de GM de le forcer à rendre des comptes de ses
pratiques, les
Canadiens doivent boycotter ces partis politiques qui permettent
de
telles choses. Le peuple doit refuser de voter pour les
libéraux
et les conservateurs qui ont
tous deux participé à la trahison des travailleurs
de
l'automobile et refusent de tenir GM responsable et de
défendre
les droits des travailleurs canadiens et de notre économie
collective. Le gouvernement NPD de Bob Rae est tristement
célèbre pour avoir introduit des congés de
cotisations aux régimes de retraite pour des
entreprises comme GM en déclarant qu'elles étaient
« trop grosses pour tomber ». Il est temps que les
travailleurs sélectionnent les candidats qui les
représentent, eux et non les riches, et changent les
choses en
leur faveur.
Cet article est paru dans
Numéro 2 - 24 janvier 2019
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le Canada
et l'État de droit
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