La menace de GM de fermer l'usine d'assemblage de véhicules d'Oshawa

Ça ne doit pas passer!


Rassemblement à Windsor contre la fermeture de l'usine d'Oshawa par GM, le 11 janvier 2019

L'annonce par GM de son intention de fermer son usine d'assemblage d'Oshawa est une rupture de la convention collective signée en 2016 avec Unifor. La convention collective stipulait que GM ne fermerait aucune usine canadienne avant l'expiration de l'entente prévue en septembre 2020. L'indignation que cela a suscité et les appels à ce que GM rende des comptes sont justifiés. Susciter des sentiments anti-mexicains comme moyen d'exposer la cupidité de GM, qui ouvre la porte à la division des travailleurs sur une base raciste, n'est pas justifié.

GM a été sauvé par des fonds publics s'élevant à près de 11 milliards de dollars lorsqu'il a demandé la protection de la faillite en 2009. L'argent public versé à GM a été détourné de services et programmes sociaux nécessaires tels que les soins de santé et l'éducation. Pour ajouter à l'injure infligée aux Canadiens, les gouvernements fédéral et ontarien ont assujetti le sauvetage à la condition que les travailleurs et les retraités fassent des concessions importantes à ceux qui possèdent et contrôlent GM. Entre-temps, le gouvernement ontarien avait déjà autorisé GM et d'autres grandes entreprises telles que Stelco à ne pas maintenir les fonds de pension des travailleurs à un niveau adéquat. Le gouvernement et les grandes entreprises ont fondé cette action antisociale sur la prétention frauduleuse d'être trop gros pour tomber. Pourtant, GM a déclaré faillite et Stelco l'a fait plus d'une fois, mettant en péril les pensions des retraités.

Même si GM déclare des profits importants, il refuse de rembourser 1,6 milliard de dollars du prêt qu'il avait reçu des gouvernements conservateur de Harper et libéral de McGuinty au moment du sauvetage pour payer les riches. Un article paru en décembre dans le Detroit Free Press cite Jerry Dias, président d'Unifor, qui parle d'un montant encore plus élevé, disant que GM doit toujours rembourser 2,8 milliards de dollars au Canada pour le plan de sauvetage. Aucun représentant gouvernemental n'a expliqué pourquoi GM n'a pas été obligé de rembourser tous les fonds publics malgré des profits record pour ses investisseurs privés.

En octobre dernier, CBC a annoncé qu'un prêt de plus d'un milliard de dollars à GM Corp., initialement octroyé le 29 avril 2009, apparaît dans les transactions du compte d'Exportation et Développement Canada. Ce montant n'inclut pas les intérêts qui auraient été accumulés dans les livres comptables du gouvernement au cours des presque dix années qui se sont écoulées depuis. Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas exigé le remboursement de cette dette, surtout après que GM ait annoncé son intention de rompre son accord avec Unifor et son engagement envers Oshawa et les Canadiens de ne pas fermer l'usine d'Oshawa ? Est-ce que GM utilise la menace de fermeture de son usine d'Oshawa pour obtenir du gouvernement Trudeau l'annulation du reste de la dette, comme cela a été fait avec la dette de 2,6 milliards de dollars de Chrysler envers le Canada, qui a été annulée l'an dernier ?

Quoi qu'il en soit, GM a fraudé les travailleurs et les Canadiens avec la connivence des gouvernements fédéral et provinciaux et cela ne doit pas en rester là ! Les gouvernements doivent maintenant intervenir d'une manière qui favorise les travailleurs, leurs communautés et les Canadiens. Par exemple, si GM décide de fermer l'usine comme il menace de le faire, le gouvernement pourrait exiger le remboursement de l'emprunt en souffrance et utiliser cet argent pour que l'usine d'Oshawa continue de produire jusqu'à ce qu'on trouve une solution à plus long terme, de nouveaux propriétaires par exemple. Pour commencer ce processus, le gouvernement pourrait imposer un privilège immobilier sur les installations de GM à Oshawa pour le montant du prêt qui reste à payer. Si GM refuse de changer de cap, il devrait en payer le prix. Ce ne serait que justice d'agir ainsi.

Dans cette situation, les travailleurs de l'usine d'Oshawa et ceux des nombreux fournisseurs de matériaux et de pièces doivent formuler leurs propres revendications qui les favorisent et ne pas attendre de voir ce que les dieux de la peste vont imposer comme prétendue solution.


Cet article est paru dans

Numéro 2 - 24 janvier 2019

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