Numéro 26 - 21 avril 2020

Dénonçons le stratagème du gouvernement albertain
de payer les riches de TC Énergie

Manoeuvre de l'Alberta pour payer
7,5 milliards de dollars aux riches
oligarques financiers


L'oléoduc Keystone XL

L'impérialisme américain utilise le pétrole albertain pour imposer un changement de régime au Venezuela


À titre d'information
Une revue parle pour les oligarques de l'énergie de l'Alberta



Dénonçons le stratagème du gouvernement albertain
de payer les riches de TC Énergie

Manoeuvre de l'Alberta pour payer 7,5 milliards de dollars aux riches oligarques financiers

Le 30 mars, le premier ministre de l'Alberta, Jason Kenney, a annoncé que le gouvernement accorderait au cartel privé de l'énergie TC Énergie 1,5 milliard de dollars pour débuter la construction du pipeline contesté Keystone XL allant de Hardisty, en Alberta, à Steele City, au Nebraska.

Puisque les prêteurs privés de l'oligarchie financière ont refusé de prêter leur richesse sociale au projet sans garantie de l'État, Kenney a également annoncé que la province fournirait une garantie de prêt de 6 milliards de dollars. Cela signifie essentiellement que l'Alberta assume l'intégralité du risque de 7,5 milliards de dollars pour un projet qui n'a jusqu'à présent pas réussi à surmonter l'opposition aux États-Unis et dont la viabilité économique est loin d'être assurée étant donné les turbulences du secteur énergétique mondial et l'incertitude des prix du marché pétrolier. Les seuls gagnants de ce cadeau du gouvernement provincial sont ceux qui font partie de l'oligarchie financière qui possèdent et contrôlent TC Énergie, ceux qui cherchent un endroit où prêter sans risque leur richesse sociale et ceux qui possèdent et contrôlent les grandes entreprises de construction sur le point de démarrer le projet avec une garantie de l'État quant aux paiements. La manoeuvre de Kenney en faveur de TC Énergie doit être dénoncée comme une corruption organisée par l'État pour payer les riches.

Le projet n'avait pas progressé depuis qu'il a été proposé en 2008 en raison de l'incertitude entourant le parachèvement de la construction et la viabilité économique des pipelines, et de la demande croissante d'une alternative à celle d'atteler le wagon économique de l'Alberta à l'économie de guerre américaine. TC Énergie n'a pas pu réunir suffisamment de fonds provenant de la richesse sociale privée pour sa construction, les investisseurs de l'oligarchie financière jugeant le projet trop risqué. Seule une garantie gouvernementale les a convaincus de prêter leur argent là où ils en profiteraient en toutes circonstances. Kenney a avoué du bout des lèvres que son stratagème de payer les riches « faciliterait l'accès de TC Énergie à du capital à des taux commerciaux pour poursuivre la construction ».

Kenney a déclaré que la construction du pipeline créerait des emplois indispensables pour justifier sa manoeuvre favorable aux oligarques de l'énergie durant cette double crise de l'effondrement des prix du marché du pétrole et de la pandémie sans précédent alors que les besoins du peuple augmentent régulièrement avec le chômage de masse, la perte de revenus et la destruction des petites et moyennes entreprises. Cette prétention ne peut être prise au sérieux. Les estimations de l'emploi pour construire le pipeline varient de 2 000 à 5 000 emplois sur une durée de deux ans. Étant donné que plus de 70 % du tracé du gazoduc se trouve aux États-Unis, il serait prudent de supposer que 70 % des travailleurs et des fournitures proviendraient des États-Unis, en particulier si l'on tient compte des appels chauvins de « l'Amérique avant tout » du président américain. En plus de ce fait inévitable, seulement environ 60 % du côté canadien de la route de l'oléoduc se trouve en Alberta, le reste en Saskatchewan.

L'affirmation de Kenney à propos des emplois comme une excuse pour donner de l'argent aux riches contredit ses propres actions qui visent à réduire le financement des conseils scolaires de l'Alberta, ce qui a entraîné la mise à pied de 25 000 travailleurs de l'éducation. Lorsque la nouvelle de ce geste criminel a été annoncée, beaucoup ont commencé à crier : Honte à toi, Kenney, d'avoir attaqué le peuple et d'avoir aggravé ses problèmes pendant cette période de besoins !

Le peuple exige l'arrêt des paiements aux riches et l'augmentation des investissements dans les programmes sociaux et les services publics pour répondre aux besoins du peuple et stimuler l'économie. Il est maintenant temps de mettre le plus grand nombre possible  de personnes au travail dans des emplois d'urgence pour lutter collectivement contre la pandémie, la crise économique et les effets terribles qu'elles ont sur le peuple. Le moment est maintenant venu de fournir une allocation de subsistance à tous pendant cette double crise et d'entamer des discussions sérieuses sur un nouvel objectif et une nouvelle direction à l'économie. Les Canadiens ont besoin d'une économie qui sert le peuple et non les riches, et qui humanise l'environnement social et naturel.

Arrêtez de payer les riches !
Non aux manoeuvres corrompues de Kenney en faveur des oligarques de TC Énergie !
Augmentez les investissements dans les programmes sociaux et les services publics !

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L'oléoduc Keystone XL

Manifestation contre la construction de l'oléoduc Keystone XL à Ottawa, le 26 novembre 2011

Keystone XL (limité à l'exportation) est un oléoduc proposé de 1 947 kilomètres de long entre Hardisty en Alberta, et Steele City au Nebraska. Le nouvel oléoduc à construire est conçu pour transporter 830 000 barils par jour de pétrole bitumineux de l'Alberta vers le sud jusqu'à Steele City où le pétrole sera transféré vers les lignes existantes de TC Énergie en direction du centre de raffinage du pétrole sur la côte américaine du golfe du Mexique. TC Énergie (anciennement TransCanada) détiendra, construira et exploitera le pipeline XL.

Keystone XL sera le quatrième et le plus grand oléoduc de TC Énergie dans la série de pipelines Keystone acheminant du pétrole brut de l'Alberta vers la côte américaine du golfe du Mexique. Initialement proposé en 2008, l'oléoduc XL fait face à une opposition et à des retards importants aux États-Unis, en particulier au Nebraska où il traverse la région de Sandhills, un milieu naturel vulnérable. Les Sandhills du Nebraska sont l'une des plus grandes régions dans le monde des dunes de sable ancrées par la végétation et la plus grande formation de l'hémisphère occidental. Les dunes se trouvent au sommet de l'aquifère d'Ogallala, ce qui crée des milliers de petits lacs et étangs dans les zones plus basses. Les dunes ont été classées en 1984 réserve naturelle nationale des États-Unis. Les craintes abondent dans la région qu'un déversement de pétrole endommagera les Sandhills et l'aquifère, dont les agriculteurs dépendent pour l'eau et auxquels ils se réfèrent comme la source de la vie de la région. [1]

La carte montre les itinéraires existants de l'oléoduc Keystone et l'itinéraire
proposé pour l'oléoduc XL.

Le tronçon canadien de l'oléoduc XL proposé s'étend sur 526 kilomètres de nouveau pipeline qui traverse l'Alberta et la Saskatchewan, soit 27 % de l'ensemble, tandis que le tronçon américain est considérablement plus long, soit 1 421 kilomètres ou 73 % de la longueur totale.

Le nombre de travailleurs américains qui devraient être directement employés au cours des deux années de construction du pipeline est estimé entre 2000 et 5000 travailleurs, les autres bénéficient d'un emploi indirect. Le gouvernement de l'Alberta estime à 1 400 le nombre de travailleurs pour la partie canadienne, tandis que TC Energy a doublé ce nombre. L'estimation du gouvernement de l'Alberta correspond au nombre d'emplois temporaires pour la construction d'autres pipelines, et il semble que TC Energy ait gonflé les chiffres en additionnant le nombre de travailleurs nécessaires chaque année. On prévoit que les emplois permanents seront de 35 à 50. La production des installations d'extraction existantes des sables bitumineux de l'Alberta serait suffisante pour répondre aux besoins du pipeline XL de 830 000 barils par jour.

TC Énergie Corporation est un cartel énergétique nord-américain basé à Calgary. L'entreprise développe et exploite des infrastructures énergétiques sur tout le continent, ses activités principales étant les pipelines de gaz naturel, les pipelines de liquides et l'énergie. Le réseau de gazoducs comprend 92 600 kilomètres de pipelines transportant plus de 25 % de la demande nord-américaine.[2] La division Liquids Pipelines possède 4 900 kilomètres d'oléoducs transportant 590 000 barils de pétrole brut par jour, soit environ 20 % des exportations de l'Ouest canadien. La division Énergie possède ou détient des intérêts dans 11 installations de production d'électricité d'une capacité combinée de 6 600 mégawatts (MW), y compris des centrales nucléaires et au gaz naturel.

L'oligarchie financière mondiale détient TC Énergie par le biais d'actions négociées sur les marchés boursiers impérialistes. Quatre cent quatre-vingt-huit investisseurs institutionnels détiennent 62 % des actions. Le plus gros propriétaire est la Banque Royale du Canada avec plus de 8 %. D'autres grandes banques canadiennes détiennent 9 % supplémentaires, tandis que les investisseurs mondiaux en détiennent le reste dont 3,16 % détenu par The Vanguard Group Inc, 2,71 % par Deutsche Bank, suivis par de nombreux grands noms de l'oligarchie financière.

Notes

1. Le 15 avril, le juge américain Brian Morris a statué devant un tribunal de Billings, au Montana, que le Corps des ingénieurs de l'armée américaine n'avait pas correctement tenu compte des effets de l'oléoduc Keystone XL et de sa construction sur les espèces menacées lorsqu'il traversait des rivières et des ruisseaux. La décision annule un important permis pour le projet XL émis en 2017 à l'échelle nationale et issu du Clean Water Act, ce qui a compromis la poursuite du projet.

Il devient clair que cette décision est le résultat de la guerre civile qui fait rage aux États-Unis. Le venin lancé contre l'ancien président américain Obama et contre ceux de l'élite dirigeante qui appellent à investir dans les énergies renouvelables plutôt que dans les carburants fossiles, très présent dans les pages du porte-parole des oligarques de l'énergie de l'Alberta appelé Oil Sands Magazine, en est un bon exemple. De plus, le premier secrétaire d'État du président Trump a été Rex Tillerson, président et chef de la direction d'ExxonMobil, qui détient de vastes investissements en Russie.

2. Les partenaires de LNG Canada, Royal Dutch Shell, Korea Gas Corporation, Mitsubishi Corporation, PetroChina Company et PETRONAS ont passé un contrat avec TC Énergie pour construire, posséder et exploiter le très controversé projet de gazoduc Coastal GasLink dans le nord de la Colombie-Britannique.

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L'impérialisme américain utilise le pétrole albertain pour imposer un changement de régime au Venezuela

Faisons du Canada une zone de paix !

Les raffineries de la côte américaine du golfe du Mexique (USGC) sont conçues pour le pétrole lourd. Elles mélangent également du pétrole brut lourd avec du pétrole très léger obtenu par fracturation hydraulique extrait des gisements de schiste maintenant surexploités. Le pétrole lourd est également une base pour certains produits pétroliers que le pétrole plus léger ne peut fournir.

Le pétrole lourd du Venezuela a longtemps fourni aux raffineries de l'USGC un approvisionnement bon marché abondant contrôlé par des cartels mondiaux de l'énergie tels qu'ExxonMobil. Avant l'arrivée au pouvoir d'Hugo Chavez en 1999, le gouvernement vénézuélien n'a pas fait grand chose pour percevoir des redevances ou toute forme d'impôts et de baux commerciaux des États-Unis pour prendre son pétrole ou pour faire respecter les réglementations relatives à l'environnement ou au lieu de travail.

La valeur de l'extraction et de la vente de pétrole aux raffineries de pétrole lourd des États-Unis sur la côte américaine du golfe du Mexique n'a pas été remise au Venezuela pour diversifier l'économie dans le secteur manufacturier ou investir dans les programmes sociaux et les services publics. La vaste nouvelle valeur créée par l'industrie pétrolière a principalement quitté le pays. Un changement dans cette direction antisociale antinationale de l'économie vénézuélienne s'est produit lorsque Hugo Chavez est arrivé au pouvoir politique à l'échelle nationale en tant que président en 1999 et se poursuit à ce jour sous le président Maduro.

En réaction au changement de direction en1999 dans les affaires politiques et économiques vénézuéliennes, les impérialistes américains ont lancé une campagne acharnée de sabotage et de terreur contre l'économie et le peuple vénézuéliens, notamment des sanctions, des assassinats, des enlèvements, des tentatives directes de changement de régime et des menaces d'invasion pour rétablir une direction gouvernementale et économique sous le diktat des impérialistes américains et de leurs cartels de l'énergie.

Le pétrole lourd de l'Alberta comme pion dans la guerre des États-Unis contre le Venezuela, faisant du Canada un facteur de guerre

Les impérialistes américains cherchent à écraser par des sanctions et d'autres moyens l'économie du Venezuela indépendant et imposer ainsi un changement de régime. Un aspect de l'économie de guerre américaine pour le changement de régime au Venezuela concerne directement l'Alberta et son pétrole lourd. L'élite dirigeante américaine a commencé à supplanter le pétrole lourd vénézuélien dans l'USGC peu de temps après l'arrivée au pouvoir d'Hugo Chavez en 1999. Cela impliquait de développer des moyens de transporter le pétrole albertain vers l'USGC et d'augmenter considérablement la capacité de production de pétrole lourd de l'Alberta.

Le pétrole albertain a progressivement remplacé le pétrole vénézuélien dans l'USGC, en particulier au cours des dix dernières années. Les importations américaines de brut lourd canadien ont plus que doublé au cours de la dernière décennie, une grande partie de l'augmentation allant à l'USGC passant de 100 000 barils par jour en 2014 à plus de 650 000 barils par jour au milieu de 2018. L'année 2014 est importante, car elle marque l'achèvement d'un oléoduc construit par Enbridge sur 1 607 km de Hardisty en Alberta, à Superior au Wisconsin. Appelé la ligne 67 (Alberta Clipper), l'oléoduc a commencé à transporter 450 000 barils par jour, qui ont depuis été augmentés à 800 000 barils par jour. Le pétrole de l'Alberta recueilli à Superior est disponible pour réexpédition via Enbridge ou d'autres pipelines et par chemin de fer et camion vers le sud jusqu'à l'USGC.

Le réseau d'oléoducs Keystone a commencé à envoyer du pétrole albertain aux États-Unis en 2013. Les deux premières phases sont capables de livrer 590 000 barils par jour aux raffineries du Midwest américain. La phase III de Keystone achevée en 2016 peut livrer jusqu'à 700 000 barils par jour aux raffineries du Texas. La phase IV proposée est appelée Keystone XL. Les impérialistes américains veulent une augmentation des expéditions de brut albertain et ont ordonné à leur laquais, le premier ministre Kenney, d'utiliser des fonds publics pour financer la construction de l'oléoduc Keystone XL de TC Énergie qui était au point mort. S'il est terminé, le XL est conçu pour transporter 830 000 barils par jour de pétrole brut de l'Alberta vers les raffineries de la côte américaine du golfe du Mexique.

En plus du pétrole transporté à l'USGC par pipelines, Statistique Canada signale que les exportations canadiennes de pétrole brut vers les États-Unis par chemin de fer sont passées de 300 000 barils par jour à la fin de 2018 à 400 000 barils par jour en 2019.

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Cliquer sur l'image pour l'agrandir. [1]

Les États-Unis utilisent le pétrole de l'Alberta dans leur campagne de changement de régime contre le Venezuela

La côte américaine du golfe du Mexique (USGC) est un des plus grands centres de raffinage au monde, contenant certaines des raffineries à conversion élevée les plus complexes du monde. Cela fait de la région le plus gros acheteur de brut acide lourd produit à l'échelle mondiale. Les impérialistes américains utilisent l'USGC, appelé PADD 3, pour fixer le prix de la plupart des mélanges de pétrole, y compris le pétrole lourd de l'Alberta.

La région de l'USGC dépendait historiquement des importations de pétrole lourd du Venezuela, du Mexique et de la Colombie, mais avec la campagne de sanctions et de changement de régime contre le Venezuela et la diminution des approvisionnements en pétrole lourd du Mexique, les impérialistes américains ont cherché à importer plus de pétrole lourd de l'Alberta et plus récemment exporter l'excédent américain de brut léger produit localement, ce qui a augmenté de façon spectaculaire avec l'utilisation généralisée de la fracturation hydraulique. Cette double dynamique d'augmentation de la production de pétrole lourd en Alberta et de pétrole léger aux États-Unis a été un facteur clé dans la chute dramatique des prix du pétrole et de la crise énergétique qui se produit aujourd'hui.

Rejetons le contrôle des impérialistes américains sur le pétrole de l'Alberta !
Pour une nouvelle direction de l'économie !
Faisons du Canada un facteur de paix !

Note

1. Comparaison de la production de pétrole de l'Alberta en 2002 et 2018 (Source : Alberta Energy Regulator)

2002

En 2002, la production de pétrole conventionnel de brut léger, moyen et lourd représentait un peu plus de 43 % de la production totale de brut de l'Alberta. Les sables bitumineux (bitume, brut valorisé), les pentanes et les condensats constituaient le reste.

La production de pétrole conventionnel de l'Alberta de 660 400 barils par jour représente une baisse de 8 % par rapport aux niveaux de 2001. La production totale de brut et équivalent de 1,53 million de barils par jour en 2002 représentait environ 65 % de la production totale du Canada.

Les exportations vers les États-Unis étaient de 1,02 million de barils par jour.

La production de bitume et de brut synthétique grâce aux sables bitumineux a augmenté en 2002-2003 pour la quatrième année consécutive, passant de 645 000 barils par jour à un niveau record de plus de 740 000 barils par jour, selon l'Energy and Utilities Board (commission des services et de l'énergie de l'Alberta). La production de bitume brut (avant que le bitume extrait ne soit transformé en brut synthétique) a atteint un niveau record de plus de 800 000 barils par jour. La production de sables bitumineux en 2002 a également été supérieure pour la première fois à la production de pétrole conventionnel.

2018


La production de bitume brut a augmenté d'environ 7,5 %, passant de 2,83 millions de barils par jour en 2017 à 3,05 millions de barils par jour en 2018, et a donc poursuivi une tendance à la hausse qui est en cours depuis 2008. C'était la première fois que la production de bitume brut en Alberta dépassait trois millions de barils par jour. La production totale de bitume brut comprend la production extraite et la production in situ.

La part de la production de bitume brut en pourcentage de la consommation mondiale a également augmenté en 2018, à 3,1 % par rapport à 2,9 % en 2017.

La production de pétrole brut et d'équivalents (condensats et pentanes plus) a augmenté d'environ 13 %, passant d'environ 715 800 barils par jour en 2017 à environ 808 300 barils par jour en 2018.

La production conventionnelle a augmenté de 2017 à 2018 de près de 10 %, passant d'environ 446 100 barils par jour à environ 489 600 barils par jour.

Production de pétrole 2017-2018

Production totale de bitume en barils par jour
2,83 millions de barils par jour (2017)
3,05 millions de barils par jour (2018)

Production de pétrole brut conventionnel

0,45 million de barils par jour (2017)
0,49 million de barils par jour (2018)

Total brut et équivalent

Production (bitume et PBS (pétrole brut synthétique) conventionnels et commercialisables, pentanes plus et condensats)
3,40 millions de barils par jour (2017)
3,72 millions de barils par jour (2018)

Retirés de l'Alberta

3,25 millions de barils par jour (2017)
3,53 millions de barils par jour (2018)

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À titre d'information

Une revue parle pour les oligarques
de l'énergie de l'Alberta

La revue en ligne Oil Sands est un porte-parole des oligarques de l'énergie de l'Alberta qui sont intégrés à une faction de l'oligarchie financière américaine. La revue n'hésite pas à décrire et à promouvoir les intérêts privés des oligarques de l'énergie, comme en témoignent des extraits de l'article suivant « Pourquoi le Venezuela est le plus grand concurrent de l'Alberta » :

« Le Venezuela était autrefois le plus grand fournisseur de pétrole lourd aux États-Unis. [Le Venezuela] a pris des mesures pour libéraliser son secteur pétrolier dans les années 1990, permettant l'investissement privé dans son industrie pétrolière et gazière. [ExxonMobil, Total, Shell, Chevron et BP ont investi massivement au Venezuela dans les sables bitumineux produisant du pétrole lourd - note du LML]. Les raffineries de la côte du Golfe du Mexique aux États-Unis ont réorganisé leurs opérations pour accueillir cette matière première sulfureuse lourde, en profitant de son prix réduit. Les importations aux États-Unis [en provenance du Venezuela] ont culminé en 1997 à 1,8 million de barils par jour.

« Mais en 1999, Hugo Chavez a convaincu le peuple vénézuélien qu'il se faisait voler par les sociétés pétrolières cupides et a considérablement augmenté les impôts et les redevances sur les projets nouveaux et existants. Le gouvernement a cannibalisé son secteur de l'énergie, détournant les revenus du pétrole et du gaz vers les programmes sociaux. Chavez a commencé à exporter davantage de pétrole vers l'Asie dans le but de se diversifier par rapport à ses clients aux États-Unis. Les exportations vers les États-Unis ont brusquement diminué en 2002. Les raffineurs américains qui comptaient sur ce flux lucratif de pétrole lourd sont passés en mode panique, car leur principal fournisseur diminuait rapidement. »

[La revue ne mentionne pas que le secteur pétrolier vénézuélien au cours de cette période a subi des attaques incessantes de sabotage et un refus croissant des entreprises d'énergie des États-Unis et de l'Europe de réinvestir la valeur qu'elles ont expropriée de la production pétrolière vénézuélienne dans les moyens de production - note du LML]

« L'Alberta peut remercier le Venezuela en partie pour la forte croissance de la production de sables bitumineux observée au cours des dernières années. Le comportement erratique de Chavez a envoyé de nombreuses importantes sociétés pétrolières vers le nord, dans le havre de paix du Canada. Bien que les dépenses en capital et les frais d'exploitation soient plus élevés au Canada, des taux de redevances moins élevés, des régimes gouvernementaux favorables à l'industrie pétrolière et une excellente proximité des raffineries américaines ont fait du pétrole lourd canadien un remplacement très souhaitable par rapport au brut lourd sulfureux vénézuélien dont les États-Unis avaient désespérément besoin.

« Les grandes sociétés pétrolières comme Shell et Exxon ont longtemps eu une participation dans l'extraction des sables bitumineux de l'Alberta, ce qui remonte aux années 1950. Exxon, par le biais de sa propriété d'Imperial Oil, a misé gros sur les sables bitumineux, en lançant le géant Kearl Oil Sands Mine. L'importante société pétrolière française Total s'est frayée un chemin dans les sables bitumineux de l'Alberta en achetant Deer Creek en 2005, Synenco en 2008 et UTS en 2010. ConocoPhillips, qui détenait déjà 9 % de Syncrude, a cédé ses actifs miniers en 2010 et a déplacé ses oeufs dans le panier de l'exploitation thermique in situ du pétrole lourd grâce à un partenariat avec Cenovus. BP a également suivi le mouvement vers le thermique in situ, en partenariat avec Husky et Devon Energy en 2012.

« Non seulement ces projets produisent le bon type de pétrole lourd, mais ils ajoutent également d'importantes réserves à long terme au bilan de l'entreprise. L'argent a régulièrement afflué au Canada. La production de pétrole lourd, principalement exportée aux États-Unis, a augmenté proportionnellement avec la mise en opération de nouvelles installations. La vie était belle dans le secteur pétrolier.

[La revue ne présente qu'une demi-vérité. L'argent a afflué en Alberta, mais il est aussi sorti sous forme de profits expropriés. Les taux inférieurs de redevances et les régimes gouvernementaux favorables à l'industrie pétrolière en Alberta ont fait en sorte que très peu de la nouvelle valeur produite par les travailleurs du pétrole est demeurée en Alberta pour développer une économie diversifiée et comme investissements dans les programmes sociaux. La revue dénonce les gouvernements vénézuéliens de Chavez et Maduro pour avoir augmenté les impôts et les redevances sur les projets nouveaux et existants et d'avoir détourné les revenus du pétrole et du gaz vers les programmes sociaux, ce qu'elle qualifie de « dépenses sociales irresponsables » - note du LML]

« L'élection d'un président américain de gauche en 2008 a permis de détourner des milliards de dollars des contribuables vers les énergies renouvelables. Les plus grands fonds d'investissement du pays se sont précipités pour avoir leur part du gâteau, préconisant un ordre du jour axé sur les changements climatiques pour s'assurer que l'argent continue à couler vers eux. »

[À noter que la revue s'en prend aux stratagèmes de payer les riches pour des projets renouvelables qui ont fait de politiciens de gauche tels que l'ancien vice-président de Clinton, Al Gore, des milliardaires. En même temps la même revue réclame constamment des stratagèmes pour payer les riches oligarques des énergies fossiles, comme eux-mêmes, par le biais de régimes gouvernementaux favorables à l'industrie pétrolière. Deux exemples sont les 7,5 milliards de dollars en subventions de l'État remis par le premier ministre Kenney pour le projet Keystone XL et l'achat de 4,5 milliards de dollars par le premier ministre Trudeau de l'oléoduc Trans Mountain à destination de Vancouver, sans oublier d'autres qui proviennent de pourparlers secrets en cours entre les gouvernements fédéral et provinciaux - note du LML]

« La campagne de lutte contre les combustibles fossiles financée par les États-Unis a directement visé les sables bitumineux et bloqué toutes les sorties pour le pétrole lourd de l'Alberta. Les politiciens canadiens se sont joints au mouvement ... La production de pétrole lourd a rapidement dépassé la capacité du pipeline, forçant l'acheminement coûteux du pétrole brut par wagon-citerne, ce qui a mis à rude épreuve la rentabilité des exploitations de sables bitumineux de l'Alberta.

« Beaucoup de gens pensent que le gouvernement du Venezuela est beaucoup trop instable pour attirer des investissements étrangers. Pour être honnête, les problèmes du Venezuela ont commencé bien avant l'effondrement des prix du pétrole. Le successeur de Chavez, le président Maduro, est un exécuteur de gauche des politiques dépassées de son prédécesseur. Les dépenses sociales irresponsables ont rendu leur monnaie sans valeur, entraînant un taux d'inflation de 700 % ...

« Le gouvernement quasi démocratique a trouvé des alliés improbables dans les gouvernements de la Chine et de l'Inde, qui ont désespérément besoin de sécurité énergétique. Le pays a reçu de sérieuses injections de liquidités de la Chine, estimées à 56 milliards de dollars au cours des 9 dernières années, recevant du pétrole au lieu de liquidités sous forme de paiements. »

Note

1. Depuis la publication de cet article en 2016, il y a eu une fuite de capitaux provenant de l'exploitation des sables bitumineux. Shell a vendu toute sa participation dans les projets de sables bitumineux in situ et non mis en valeur et a réduit sa part dans le projet Athabasca Oil Sands (AOSP) de 60 % à 10 %. Total a vendu certains actifs et continue de manifester un intérêt à se retirer complètement des sables bitumineux, ce qui, selon Oil Sands Magazine, serait parmi les avoirs de son portefeuille les moins profitables sur le plan économique. La compagnie norvégienne Statoil a complètement quitté les sables bitumineux. L'Impériale et ConocoPhillips considèrent que les importantes « réserves prouvées » qu'elles détiennent peuvent ne pas être rentables à produire. Marathon Oil, basée à Houston, a vendu toutes ses opérations d'exploitation des sables bitumineux.

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