Numéro 26 - 21 avril 2020
Dénonçons le stratagème du gouvernement
albertain
de payer les riches de TC Énergie
Manoeuvre de l'Alberta pour payer
7,5 milliards de dollars aux riches
oligarques financiers
• L'oléoduc
Keystone XL
• L'impérialisme
américain utilise le pétrole albertain pour
imposer un changement de régime au Venezuela
À titre d'information
• Une revue parle pour les
oligarques de l'énergie de l'Alberta
Dénonçons le stratagème du
gouvernement albertain
de payer les riches de TC Énergie
Le 30
mars, le premier ministre de l'Alberta, Jason
Kenney, a annoncé que le gouvernement accorderait
au cartel privé de l'énergie TC Énergie 1,5
milliard de dollars pour débuter la construction
du pipeline contesté Keystone XL allant de
Hardisty, en Alberta, à Steele City, au Nebraska.
Puisque les prêteurs privés de l'oligarchie
financière ont refusé de prêter leur richesse
sociale au projet sans garantie de l'État, Kenney
a également annoncé que la province fournirait une
garantie de prêt de 6 milliards de dollars.
Cela signifie essentiellement que l'Alberta assume
l'intégralité du risque de 7,5 milliards de
dollars pour un projet qui n'a jusqu'à présent pas
réussi à surmonter l'opposition aux États-Unis et
dont la viabilité économique est loin d'être
assurée étant donné les turbulences du secteur
énergétique mondial et l'incertitude des prix du
marché pétrolier. Les seuls gagnants de ce cadeau
du gouvernement provincial sont ceux qui font
partie de l'oligarchie financière qui possèdent et
contrôlent TC Énergie, ceux qui cherchent un
endroit où prêter sans risque leur richesse
sociale et ceux qui possèdent et contrôlent les
grandes entreprises de construction sur le point
de démarrer le projet avec une garantie de l'État
quant aux paiements. La manoeuvre de Kenney en
faveur de TC Énergie doit être dénoncée comme une
corruption organisée par l'État pour payer les
riches.
Le projet n'avait pas progressé depuis qu'il a
été proposé en 2008 en raison de
l'incertitude entourant le parachèvement de la
construction et la viabilité économique des
pipelines, et de la demande croissante d'une
alternative à celle d'atteler le wagon économique
de l'Alberta à l'économie de guerre américaine. TC
Énergie n'a pas pu réunir suffisamment de fonds
provenant de la richesse sociale privée pour sa
construction, les investisseurs de l'oligarchie
financière jugeant le projet trop risqué. Seule
une garantie gouvernementale les a convaincus de
prêter leur argent là où ils en profiteraient en
toutes circonstances. Kenney a avoué du bout des
lèvres que son stratagème de payer les riches «
faciliterait l'accès de TC Énergie à du capital à
des taux commerciaux pour poursuivre la
construction ».
Kenney a déclaré que la construction du pipeline
créerait des emplois indispensables pour justifier
sa manoeuvre favorable aux oligarques de l'énergie
durant cette double crise de l'effondrement des
prix du marché du pétrole et de la pandémie sans
précédent alors que les besoins du peuple
augmentent régulièrement avec le chômage de masse,
la perte de revenus et la destruction des petites
et moyennes entreprises. Cette prétention ne peut
être prise au sérieux. Les estimations de l'emploi
pour construire le pipeline varient
de 2 000 à 5 000 emplois sur
une durée de deux ans. Étant donné que plus
de 70 % du tracé du gazoduc se trouve
aux États-Unis, il serait prudent de supposer
que 70 % des travailleurs et des
fournitures proviendraient des États-Unis, en
particulier si l'on tient compte des appels
chauvins de « l'Amérique avant tout » du
président américain. En plus de ce fait
inévitable, seulement environ 60 % du
côté canadien de la route de l'oléoduc se trouve
en Alberta, le reste en Saskatchewan.
L'affirmation de Kenney
à propos des emplois comme une excuse pour donner
de l'argent aux riches contredit ses propres
actions qui visent à réduire le financement des
conseils scolaires de l'Alberta, ce qui a entraîné
la mise à pied de 25 000 travailleurs de
l'éducation. Lorsque la nouvelle de ce geste
criminel a été annoncée, beaucoup ont commencé à
crier : Honte à toi, Kenney, d'avoir attaqué
le peuple et d'avoir aggravé ses problèmes pendant
cette période de besoins !
Le
peuple exige l'arrêt des paiements aux riches et
l'augmentation des investissements dans les
programmes sociaux et les services publics pour
répondre aux besoins du peuple et stimuler
l'économie. Il est maintenant temps de mettre le
plus grand nombre possible de personnes au
travail dans des emplois d'urgence pour
lutter collectivement contre la pandémie, la crise
économique et les effets terribles qu'elles ont
sur le peuple. Le moment est maintenant venu de
fournir une allocation de subsistance à tous
pendant cette double crise et d'entamer des
discussions sérieuses sur un nouvel objectif et
une nouvelle direction à l'économie. Les Canadiens
ont besoin d'une économie qui sert le peuple et
non les riches, et qui humanise l'environnement
social et naturel.
Arrêtez de payer les
riches !
Non aux manoeuvres corrompues de Kenney en
faveur des oligarques de TC Énergie !
Augmentez les investissements dans les
programmes sociaux et les services
publics !
Manifestation contre la construction de
l'oléoduc Keystone XL à Ottawa, le 26
novembre 2011
Keystone XL (limité à l'exportation) est un
oléoduc proposé de 1 947 kilomètres de
long entre Hardisty en Alberta, et Steele City au
Nebraska. Le nouvel oléoduc à construire est conçu
pour transporter 830 000 barils par jour de
pétrole bitumineux de l'Alberta vers le sud
jusqu'à Steele City où le pétrole sera transféré
vers les lignes existantes de TC Énergie en
direction du centre de raffinage du pétrole sur la
côte américaine du golfe du Mexique. TC Énergie
(anciennement TransCanada) détiendra, construira
et exploitera le pipeline XL.
Keystone XL sera le quatrième et le plus grand
oléoduc de TC Énergie dans la série de pipelines
Keystone acheminant du pétrole brut de l'Alberta
vers la côte américaine du golfe du Mexique.
Initialement proposé en 2008, l'oléoduc XL
fait face à une opposition et à des retards
importants aux États-Unis, en particulier au
Nebraska où il traverse la région de Sandhills, un
milieu naturel vulnérable. Les Sandhills du
Nebraska sont l'une des plus grandes régions dans
le monde des dunes de sable ancrées par la
végétation et la plus grande formation de
l'hémisphère occidental. Les dunes se trouvent au
sommet de l'aquifère d'Ogallala, ce qui crée des
milliers de petits lacs et étangs dans les zones
plus basses. Les dunes ont été classées
en 1984 réserve naturelle nationale des
États-Unis. Les craintes abondent dans la région
qu'un déversement de pétrole endommagera les
Sandhills et l'aquifère, dont les agriculteurs
dépendent pour l'eau et auxquels ils se réfèrent
comme la source de la vie de la région. [1]
La carte montre les itinéraires
existants de l'oléoduc Keystone et
l'itinéraire
proposé pour l'oléoduc XL.
|
Le tronçon canadien de l'oléoduc XL proposé
s'étend sur 526 kilomètres de nouveau
pipeline qui traverse l'Alberta et la
Saskatchewan, soit 27 % de l'ensemble,
tandis que le tronçon américain est
considérablement plus long, soit 1 421
kilomètres ou 73 % de la longueur
totale.
Le
nombre de travailleurs américains qui devraient
être directement employés au cours des deux
années de construction du pipeline est estimé
entre 2000 et 5000 travailleurs, les
autres bénéficient d'un emploi indirect. Le
gouvernement de l'Alberta estime à 1 400 le
nombre de travailleurs pour la partie
canadienne, tandis que TC Energy a doublé ce
nombre. L'estimation du gouvernement de
l'Alberta correspond au nombre d'emplois
temporaires pour la construction d'autres
pipelines, et il semble que TC Energy ait gonflé
les chiffres en additionnant le nombre de
travailleurs nécessaires chaque année. On
prévoit que les emplois permanents seront de 35
à 50. La production des installations
d'extraction existantes des sables bitumineux de
l'Alberta serait suffisante pour répondre aux
besoins du pipeline XL de 830 000
barils par jour.
TC Énergie Corporation est un cartel énergétique
nord-américain basé à Calgary. L'entreprise
développe et exploite des infrastructures
énergétiques sur tout le continent, ses activités
principales étant les pipelines de gaz naturel,
les pipelines de liquides et l'énergie. Le réseau
de gazoducs comprend 92 600 kilomètres
de pipelines transportant plus de 25 %
de la demande nord-américaine.[2] La division
Liquids Pipelines possède 4 900
kilomètres d'oléoducs
transportant 590 000 barils de pétrole
brut par jour, soit environ 20 % des
exportations de l'Ouest canadien. La division
Énergie possède ou détient des intérêts dans 11
installations de production d'électricité d'une
capacité combinée de 6 600 mégawatts
(MW), y compris des centrales nucléaires et au gaz
naturel.
L'oligarchie financière mondiale détient TC
Énergie par le biais d'actions négociées sur les
marchés boursiers impérialistes. Quatre cent
quatre-vingt-huit investisseurs institutionnels
détiennent 62 % des actions. Le plus
gros propriétaire est la Banque Royale du Canada
avec plus de 8 %. D'autres grandes
banques canadiennes détiennent 9 %
supplémentaires, tandis que les investisseurs
mondiaux en détiennent le reste
dont 3,16 % détenu par The Vanguard
Group Inc, 2,71 % par Deutsche Bank,
suivis par de nombreux grands noms de l'oligarchie
financière.
Notes
1. Le 15 avril, le
juge américain Brian Morris a statué devant un
tribunal de Billings, au Montana, que le Corps des
ingénieurs de l'armée américaine n'avait pas
correctement tenu compte des effets de l'oléoduc
Keystone XL et de sa construction sur les espèces
menacées lorsqu'il traversait des rivières et des
ruisseaux. La décision annule un important permis
pour le projet XL émis en 2017 à l'échelle
nationale et issu du Clean Water Act, ce
qui a compromis la poursuite du projet.
Il devient clair que cette décision est le
résultat de la guerre civile qui fait rage aux
États-Unis. Le venin lancé contre l'ancien
président américain Obama et contre ceux de
l'élite dirigeante qui appellent à investir dans
les énergies renouvelables plutôt que dans les
carburants fossiles, très présent dans les pages
du porte-parole des oligarques de l'énergie de
l'Alberta appelé Oil Sands Magazine, en
est un bon exemple. De plus, le premier secrétaire
d'État du président Trump a été Rex Tillerson,
président et chef de la direction d'ExxonMobil,
qui détient de vastes investissements en Russie.
2. Les partenaires de LNG
Canada, Royal Dutch Shell, Korea Gas Corporation,
Mitsubishi Corporation, PetroChina Company et
PETRONAS ont passé un contrat avec TC Énergie pour
construire, posséder et exploiter le très
controversé projet de gazoduc Coastal GasLink dans
le nord de la Colombie-Britannique.
Faisons du Canada
une zone de paix !
Les raffineries de la côte américaine du golfe du
Mexique (USGC) sont conçues pour le pétrole lourd.
Elles mélangent également du pétrole brut lourd
avec du pétrole très léger obtenu par fracturation
hydraulique extrait des gisements de schiste
maintenant surexploités. Le pétrole lourd est
également une base pour certains produits
pétroliers que le pétrole plus léger ne peut
fournir.
Le pétrole lourd du Venezuela a longtemps fourni
aux raffineries de l'USGC un approvisionnement bon
marché abondant contrôlé par des cartels mondiaux
de l'énergie tels qu'ExxonMobil. Avant l'arrivée
au pouvoir d'Hugo Chavez en 1999, le
gouvernement vénézuélien n'a pas fait grand chose
pour percevoir des redevances ou toute forme
d'impôts et de baux commerciaux des États-Unis
pour prendre son pétrole ou pour faire respecter
les réglementations relatives à l'environnement ou
au lieu de travail.
La valeur de l'extraction et de la vente de
pétrole aux raffineries de pétrole lourd des
États-Unis sur la côte américaine du golfe du
Mexique n'a pas été remise au Venezuela pour
diversifier l'économie dans le secteur
manufacturier ou investir dans les programmes
sociaux et les services publics. La vaste nouvelle
valeur créée par l'industrie pétrolière a
principalement quitté le pays. Un changement dans
cette direction antisociale antinationale de
l'économie vénézuélienne s'est produit lorsque
Hugo Chavez est arrivé au pouvoir politique à
l'échelle nationale en tant que président
en 1999 et se poursuit à ce jour sous le
président Maduro.
En réaction au changement de direction en1999
dans les affaires politiques et économiques
vénézuéliennes, les impérialistes américains ont
lancé une campagne acharnée de sabotage et de
terreur contre l'économie et le peuple
vénézuéliens, notamment des sanctions, des
assassinats, des enlèvements, des tentatives
directes de changement de régime et des menaces
d'invasion pour rétablir une direction
gouvernementale et économique sous le diktat des
impérialistes américains et de leurs cartels de
l'énergie.
Le pétrole lourd de l'Alberta comme pion dans la
guerre des États-Unis contre le Venezuela, faisant
du Canada un facteur de guerre
Les impérialistes américains cherchent à écraser
par des sanctions et d'autres moyens l'économie du
Venezuela indépendant et imposer ainsi un
changement de régime. Un aspect de l'économie de
guerre américaine pour le changement de régime au
Venezuela concerne directement l'Alberta et son
pétrole lourd. L'élite dirigeante américaine a
commencé à supplanter le pétrole lourd vénézuélien
dans l'USGC peu de temps après l'arrivée au
pouvoir d'Hugo Chavez en 1999. Cela
impliquait de développer des moyens de transporter
le pétrole albertain vers l'USGC et d'augmenter
considérablement la capacité de production de
pétrole lourd de l'Alberta.
Le pétrole albertain a progressivement remplacé
le pétrole vénézuélien dans l'USGC, en particulier
au cours des dix dernières années. Les
importations américaines de brut lourd canadien
ont plus que doublé au cours de la dernière
décennie, une grande partie de l'augmentation
allant à l'USGC passant de 100 000
barils par jour en 2014 à plus
de 650 000 barils par jour au milieu
de 2018. L'année 2014 est importante,
car elle marque l'achèvement d'un oléoduc
construit par Enbridge sur 1 607 km de
Hardisty en Alberta, à Superior au Wisconsin.
Appelé la ligne 67 (Alberta Clipper),
l'oléoduc a commencé à
transporter 450 000 barils par jour, qui
ont depuis été augmentés à 800 000
barils par jour. Le pétrole de l'Alberta recueilli
à Superior est disponible pour réexpédition via
Enbridge ou d'autres pipelines et par chemin de
fer et camion vers le sud jusqu'à l'USGC.
Le réseau d'oléoducs Keystone a commencé à
envoyer du pétrole albertain aux États-Unis en
2013. Les deux premières phases sont capables de
livrer 590 000 barils par jour aux
raffineries du Midwest américain. La phase III de
Keystone achevée en 2016 peut livrer
jusqu'à 700 000 barils par jour aux
raffineries du Texas. La phase IV proposée est
appelée Keystone XL. Les impérialistes américains
veulent une augmentation des expéditions de brut
albertain et ont ordonné à leur laquais, le
premier ministre Kenney, d'utiliser des fonds
publics pour financer la construction de l'oléoduc
Keystone XL de TC Énergie qui était au point mort.
S'il est terminé, le XL est conçu pour
transporter 830 000 barils par jour de
pétrole brut de l'Alberta vers les raffineries de
la côte américaine du golfe du Mexique.
En plus du pétrole transporté à l'USGC par
pipelines, Statistique Canada signale que les
exportations canadiennes de pétrole brut vers les
États-Unis par chemin de fer sont passées de
300 000 barils par jour à la fin de 2018
à 400 000 barils par jour en 2019.
Cliquer sur l'image pour l'agrandir
Cliquer sur l'image pour l'agrandir. [1]
Les États-Unis utilisent le pétrole de l'Alberta
dans leur campagne de changement de régime contre
le Venezuela
La côte américaine du golfe du Mexique (USGC) est
un des plus grands centres de raffinage au monde,
contenant certaines des raffineries à conversion
élevée les plus complexes du monde. Cela fait de
la région le plus gros acheteur de brut acide
lourd produit à l'échelle mondiale. Les
impérialistes américains utilisent l'USGC, appelé
PADD 3, pour fixer le prix de la plupart des
mélanges de pétrole, y compris le pétrole lourd de
l'Alberta.
La région de l'USGC dépendait historiquement des
importations de pétrole lourd du Venezuela, du
Mexique et de la Colombie, mais avec la campagne
de sanctions et de changement de régime contre le
Venezuela et la diminution des approvisionnements
en pétrole lourd du Mexique, les impérialistes
américains ont cherché à importer plus de pétrole
lourd de l'Alberta et plus récemment exporter
l'excédent américain de brut léger produit
localement, ce qui a augmenté de façon
spectaculaire avec l'utilisation généralisée de la
fracturation hydraulique. Cette double dynamique
d'augmentation de la production de pétrole lourd
en Alberta et de pétrole léger aux États-Unis a
été un facteur clé dans la chute dramatique des
prix du pétrole et de la crise énergétique qui se
produit aujourd'hui.
Rejetons le contrôle des
impérialistes américains sur le pétrole de
l'Alberta !
Pour une nouvelle direction de
l'économie !
Faisons du Canada un facteur de
paix !
Note
1. Comparaison de la
production de pétrole de l'Alberta en 2002
et 2018 (Source : Alberta
Energy Regulator)
2002
En 2002, la production de pétrole
conventionnel de brut léger, moyen et lourd
représentait un peu plus de 43 % de la
production totale de brut de l'Alberta. Les sables
bitumineux (bitume, brut valorisé), les pentanes
et les condensats constituaient le reste.
La production de pétrole conventionnel de
l'Alberta de 660 400 barils par jour
représente une baisse de 8 % par rapport
aux niveaux de 2001. La production totale de
brut et équivalent de 1,53 million de barils par
jour en 2002 représentait
environ 65 % de la production totale du
Canada.
Les exportations vers les États-Unis étaient
de 1,02 million de barils par jour.
La production de bitume et de brut synthétique
grâce aux sables bitumineux a augmenté en
2002-2003 pour la quatrième année consécutive,
passant de 645 000 barils par jour à un
niveau record de plus de 740 000 barils
par jour, selon l'Energy and Utilities Board
(commission des services et de l'énergie de
l'Alberta). La production de bitume brut (avant
que le bitume extrait ne soit transformé en brut
synthétique) a atteint un niveau record de plus
de 800 000 barils par jour. La
production de sables bitumineux en 2002 a
également été supérieure pour la première fois à
la production de pétrole conventionnel.
2018
La production de bitume brut a augmenté
d'environ 7,5 %, passant de 2,83
millions de barils par jour en 2017
à 3,05 millions de barils par jour
en 2018, et a donc poursuivi une tendance à
la hausse qui est en cours depuis 2008.
C'était la première fois que la production de
bitume brut en Alberta dépassait trois millions de
barils par jour. La production totale de bitume
brut comprend la production extraite et la
production in situ.
La part de la production de bitume brut en
pourcentage de la consommation mondiale a
également augmenté en 2018, à 3,1 %
par rapport à 2,9 % en 2017.
La production de pétrole brut et d'équivalents
(condensats et pentanes plus) a augmenté
d'environ 13 %, passant
d'environ 715 800 barils par jour
en 2017 à environ 808 300 barils
par jour en 2018.
La production conventionnelle a augmenté
de 2017 à 2018 de près
de 10 %, passant d'environ 446 100
barils par jour à environ 489 600 barils
par jour.
Production de pétrole 2017-2018
Production totale de bitume en barils par jour
2,83 millions de barils par jour (2017)
3,05 millions de barils par jour (2018)
Production de pétrole brut conventionnel
0,45 million de barils par jour (2017)
0,49 million de barils par jour (2018)
Total brut et équivalent
Production (bitume et PBS (pétrole brut
synthétique) conventionnels et commercialisables,
pentanes plus et condensats)
3,40 millions de barils par jour (2017)
3,72 millions de barils par jour (2018)
Retirés de l'Alberta
3,25 millions de barils par jour (2017)
3,53 millions de barils par jour (2018)
À titre
d'information
La revue en ligne Oil Sands est un
porte-parole des oligarques de l'énergie de
l'Alberta qui sont intégrés à une faction de
l'oligarchie financière américaine. La revue
n'hésite pas à décrire et à promouvoir les
intérêts privés des oligarques de l'énergie, comme
en témoignent des extraits de l'article suivant «
Pourquoi le Venezuela est le plus grand concurrent
de l'Alberta » :
« Le Venezuela était autrefois le plus grand
fournisseur de pétrole lourd aux États-Unis. [Le
Venezuela] a pris des mesures pour libéraliser son
secteur pétrolier dans les années 1990,
permettant l'investissement privé dans son
industrie pétrolière et gazière. [ExxonMobil,
Total, Shell, Chevron et BP ont investi
massivement au Venezuela dans les sables
bitumineux produisant du pétrole lourd - note du
LML]. Les raffineries de la côte du Golfe du
Mexique aux États-Unis ont réorganisé leurs
opérations pour accueillir cette matière première
sulfureuse lourde, en profitant de son prix
réduit. Les importations aux États-Unis [en
provenance du Venezuela] ont culminé en 1997
à 1,8 million de barils par jour.
« Mais en 1999, Hugo Chavez a convaincu le
peuple vénézuélien qu'il se faisait voler par les
sociétés pétrolières cupides et a considérablement
augmenté les impôts et les redevances sur les
projets nouveaux et existants. Le gouvernement a
cannibalisé son secteur de l'énergie, détournant
les revenus du pétrole et du gaz vers les
programmes sociaux. Chavez a commencé à exporter
davantage de pétrole vers l'Asie dans le but de se
diversifier par rapport à ses clients aux
États-Unis. Les exportations vers les États-Unis
ont brusquement diminué en 2002. Les
raffineurs américains qui comptaient sur ce flux
lucratif de pétrole lourd sont passés en mode
panique, car leur principal fournisseur diminuait
rapidement. »
[La revue ne mentionne pas que le secteur
pétrolier vénézuélien au cours de cette période
a subi des attaques incessantes de sabotage et
un refus croissant des entreprises d'énergie des
États-Unis et de l'Europe de réinvestir la
valeur qu'elles ont expropriée de la production
pétrolière vénézuélienne dans les moyens de
production - note du LML]
« L'Alberta peut remercier le Venezuela en partie
pour la forte croissance de la production de
sables bitumineux observée au cours des dernières
années. Le comportement erratique de Chavez a
envoyé de nombreuses importantes sociétés
pétrolières vers le nord, dans le havre de paix du
Canada. Bien que les dépenses en capital et les
frais d'exploitation soient plus élevés au Canada,
des taux de redevances moins élevés, des régimes
gouvernementaux favorables à l'industrie
pétrolière et une excellente proximité des
raffineries américaines ont fait du pétrole lourd
canadien un remplacement très souhaitable par
rapport au brut lourd sulfureux vénézuélien dont
les États-Unis avaient désespérément besoin.
« Les grandes sociétés pétrolières comme Shell et
Exxon ont longtemps eu une participation dans
l'extraction des sables bitumineux de l'Alberta,
ce qui remonte aux années 1950. Exxon, par le
biais de sa propriété d'Imperial Oil, a misé gros
sur les sables bitumineux, en lançant le géant
Kearl Oil Sands Mine. L'importante société
pétrolière française Total s'est frayée un chemin
dans les sables bitumineux de l'Alberta en
achetant Deer Creek en 2005, Synenco en 2008
et UTS en 2010. ConocoPhillips, qui détenait
déjà 9 % de Syncrude, a cédé ses actifs
miniers en 2010 et a déplacé ses oeufs dans
le panier de l'exploitation thermique in situ du
pétrole lourd grâce à un partenariat avec Cenovus.
BP a également suivi le mouvement vers le
thermique in situ, en partenariat avec Husky et
Devon Energy en 2012.
« Non seulement ces projets produisent le bon
type de pétrole lourd, mais ils ajoutent également
d'importantes réserves à long terme au bilan de
l'entreprise. L'argent a régulièrement afflué au
Canada. La production de pétrole lourd,
principalement exportée aux États-Unis, a augmenté
proportionnellement avec la mise en opération de
nouvelles installations. La vie était belle dans
le secteur pétrolier.
[La revue ne présente qu'une demi-vérité.
L'argent a afflué en Alberta, mais il est aussi
sorti sous forme de profits expropriés. Les taux
inférieurs de redevances et les régimes
gouvernementaux favorables à l'industrie
pétrolière en Alberta ont fait en sorte que très
peu de la nouvelle valeur produite par les
travailleurs du pétrole est demeurée en Alberta
pour développer une économie diversifiée et
comme investissements dans les programmes
sociaux. La revue dénonce les gouvernements
vénézuéliens de Chavez et Maduro pour avoir
augmenté les impôts et les redevances sur les
projets nouveaux et existants et d'avoir
détourné les revenus du pétrole et du gaz vers
les programmes sociaux, ce qu'elle qualifie de «
dépenses sociales irresponsables » - note
du LML]
« L'élection d'un président américain de gauche
en 2008 a permis de détourner des milliards
de dollars des contribuables vers les énergies
renouvelables. Les plus grands fonds
d'investissement du pays se sont précipités pour
avoir leur part du gâteau, préconisant un ordre du
jour axé sur les changements climatiques pour
s'assurer que l'argent continue à couler vers
eux. »
[À noter que la revue s'en prend aux
stratagèmes de payer les riches pour des projets
renouvelables qui ont fait de politiciens de
gauche tels que l'ancien vice-président de
Clinton, Al Gore, des milliardaires. En même
temps la même revue réclame constamment des
stratagèmes pour payer les riches oligarques des
énergies fossiles, comme eux-mêmes, par le biais
de régimes gouvernementaux favorables à
l'industrie pétrolière. Deux exemples sont les
7,5 milliards de dollars en subventions de
l'État remis par le premier ministre Kenney pour
le projet Keystone XL et l'achat de 4,5
milliards de dollars par le premier ministre
Trudeau de l'oléoduc Trans Mountain à
destination de Vancouver, sans oublier d'autres
qui proviennent de pourparlers secrets en cours
entre les gouvernements fédéral et provinciaux -
note du LML]
« La campagne de lutte contre les combustibles
fossiles financée par les États-Unis a directement
visé les sables bitumineux et bloqué toutes les
sorties pour le pétrole lourd de l'Alberta. Les
politiciens canadiens se sont joints au mouvement
... La production de pétrole lourd a rapidement
dépassé la capacité du pipeline, forçant
l'acheminement coûteux du pétrole brut par
wagon-citerne, ce qui a mis à rude épreuve la
rentabilité des exploitations de sables bitumineux
de l'Alberta.
« Beaucoup de gens pensent que le gouvernement du
Venezuela est beaucoup trop instable pour attirer
des investissements étrangers. Pour être honnête,
les problèmes du Venezuela ont commencé bien avant
l'effondrement des prix du pétrole. Le successeur
de Chavez, le président Maduro, est un exécuteur
de gauche des politiques dépassées de son
prédécesseur. Les dépenses sociales irresponsables
ont rendu leur monnaie sans valeur, entraînant un
taux d'inflation de 700 % ...
« Le gouvernement quasi démocratique a trouvé des
alliés improbables dans les gouvernements de la
Chine et de l'Inde, qui ont désespérément besoin
de sécurité énergétique. Le pays a reçu de
sérieuses injections de liquidités de la Chine,
estimées à 56 milliards de dollars au cours
des 9 dernières années, recevant du pétrole
au lieu de liquidités sous forme de
paiements. »
Note
1. Depuis la publication de
cet article en 2016, il y a eu une fuite de
capitaux provenant de l'exploitation des sables
bitumineux. Shell a vendu toute sa participation
dans les projets de sables bitumineux in situ et
non mis en valeur et a réduit sa part dans le
projet Athabasca Oil Sands (AOSP)
de 60 % à 10 %. Total a vendu
certains actifs et continue de manifester un
intérêt à se retirer complètement des sables
bitumineux, ce qui, selon Oil Sands Magazine,
serait parmi les avoirs de son portefeuille les
moins profitables sur le plan économique. La
compagnie norvégienne Statoil a complètement
quitté les sables bitumineux. L'Impériale et
ConocoPhillips considèrent que les importantes «
réserves prouvées » qu'elles détiennent
peuvent ne pas être rentables à produire. Marathon
Oil, basée à Houston, a vendu toutes ses
opérations d'exploitation des sables bitumineux.
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Marxiste-Léniniste
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