L'impérialisme américain utilise le pétrole albertain pour imposer un changement de régime au Venezuela

Faisons du Canada une zone de paix !

Les raffineries de la côte américaine du golfe du Mexique (USGC) sont conçues pour le pétrole lourd. Elles mélangent également du pétrole brut lourd avec du pétrole très léger obtenu par fracturation hydraulique extrait des gisements de schiste maintenant surexploités. Le pétrole lourd est également une base pour certains produits pétroliers que le pétrole plus léger ne peut fournir.

Le pétrole lourd du Venezuela a longtemps fourni aux raffineries de l'USGC un approvisionnement bon marché abondant contrôlé par des cartels mondiaux de l'énergie tels qu'ExxonMobil. Avant l'arrivée au pouvoir d'Hugo Chavez en 1999, le gouvernement vénézuélien n'a pas fait grand chose pour percevoir des redevances ou toute forme d'impôts et de baux commerciaux des États-Unis pour prendre son pétrole ou pour faire respecter les réglementations relatives à l'environnement ou au lieu de travail.

La valeur de l'extraction et de la vente de pétrole aux raffineries de pétrole lourd des États-Unis sur la côte américaine du golfe du Mexique n'a pas été remise au Venezuela pour diversifier l'économie dans le secteur manufacturier ou investir dans les programmes sociaux et les services publics. La vaste nouvelle valeur créée par l'industrie pétrolière a principalement quitté le pays. Un changement dans cette direction antisociale antinationale de l'économie vénézuélienne s'est produit lorsque Hugo Chavez est arrivé au pouvoir politique à l'échelle nationale en tant que président en 1999 et se poursuit à ce jour sous le président Maduro.

En réaction au changement de direction en1999 dans les affaires politiques et économiques vénézuéliennes, les impérialistes américains ont lancé une campagne acharnée de sabotage et de terreur contre l'économie et le peuple vénézuéliens, notamment des sanctions, des assassinats, des enlèvements, des tentatives directes de changement de régime et des menaces d'invasion pour rétablir une direction gouvernementale et économique sous le diktat des impérialistes américains et de leurs cartels de l'énergie.

Le pétrole lourd de l'Alberta comme pion dans la guerre des États-Unis contre le Venezuela, faisant du Canada un facteur de guerre

Les impérialistes américains cherchent à écraser par des sanctions et d'autres moyens l'économie du Venezuela indépendant et imposer ainsi un changement de régime. Un aspect de l'économie de guerre américaine pour le changement de régime au Venezuela concerne directement l'Alberta et son pétrole lourd. L'élite dirigeante américaine a commencé à supplanter le pétrole lourd vénézuélien dans l'USGC peu de temps après l'arrivée au pouvoir d'Hugo Chavez en 1999. Cela impliquait de développer des moyens de transporter le pétrole albertain vers l'USGC et d'augmenter considérablement la capacité de production de pétrole lourd de l'Alberta.

Le pétrole albertain a progressivement remplacé le pétrole vénézuélien dans l'USGC, en particulier au cours des dix dernières années. Les importations américaines de brut lourd canadien ont plus que doublé au cours de la dernière décennie, une grande partie de l'augmentation allant à l'USGC passant de 100 000 barils par jour en 2014 à plus de 650 000 barils par jour au milieu de 2018. L'année 2014 est importante, car elle marque l'achèvement d'un oléoduc construit par Enbridge sur 1 607 km de Hardisty en Alberta, à Superior au Wisconsin. Appelé la ligne 67 (Alberta Clipper), l'oléoduc a commencé à transporter 450 000 barils par jour, qui ont depuis été augmentés à 800 000 barils par jour. Le pétrole de l'Alberta recueilli à Superior est disponible pour réexpédition via Enbridge ou d'autres pipelines et par chemin de fer et camion vers le sud jusqu'à l'USGC.

Le réseau d'oléoducs Keystone a commencé à envoyer du pétrole albertain aux États-Unis en 2013. Les deux premières phases sont capables de livrer 590 000 barils par jour aux raffineries du Midwest américain. La phase III de Keystone achevée en 2016 peut livrer jusqu'à 700 000 barils par jour aux raffineries du Texas. La phase IV proposée est appelée Keystone XL. Les impérialistes américains veulent une augmentation des expéditions de brut albertain et ont ordonné à leur laquais, le premier ministre Kenney, d'utiliser des fonds publics pour financer la construction de l'oléoduc Keystone XL de TC Énergie qui était au point mort. S'il est terminé, le XL est conçu pour transporter 830 000 barils par jour de pétrole brut de l'Alberta vers les raffineries de la côte américaine du golfe du Mexique.

En plus du pétrole transporté à l'USGC par pipelines, Statistique Canada signale que les exportations canadiennes de pétrole brut vers les États-Unis par chemin de fer sont passées de 300 000 barils par jour à la fin de 2018 à 400 000 barils par jour en 2019.

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Les États-Unis utilisent le pétrole de l'Alberta dans leur campagne de changement de régime contre le Venezuela

La côte américaine du golfe du Mexique (USGC) est un des plus grands centres de raffinage au monde, contenant certaines des raffineries à conversion élevée les plus complexes du monde. Cela fait de la région le plus gros acheteur de brut acide lourd produit à l'échelle mondiale. Les impérialistes américains utilisent l'USGC, appelé PADD 3, pour fixer le prix de la plupart des mélanges de pétrole, y compris le pétrole lourd de l'Alberta.

La région de l'USGC dépendait historiquement des importations de pétrole lourd du Venezuela, du Mexique et de la Colombie, mais avec la campagne de sanctions et de changement de régime contre le Venezuela et la diminution des approvisionnements en pétrole lourd du Mexique, les impérialistes américains ont cherché à importer plus de pétrole lourd de l'Alberta et plus récemment exporter l'excédent américain de brut léger produit localement, ce qui a augmenté de façon spectaculaire avec l'utilisation généralisée de la fracturation hydraulique. Cette double dynamique d'augmentation de la production de pétrole lourd en Alberta et de pétrole léger aux États-Unis a été un facteur clé dans la chute dramatique des prix du pétrole et de la crise énergétique qui se produit aujourd'hui.

Rejetons le contrôle des impérialistes américains sur le pétrole de l'Alberta !
Pour une nouvelle direction de l'économie !
Faisons du Canada un facteur de paix !

Note

1. Comparaison de la production de pétrole de l'Alberta en 2002 et 2018 (Source : Alberta Energy Regulator)

2002

En 2002, la production de pétrole conventionnel de brut léger, moyen et lourd représentait un peu plus de 43 % de la production totale de brut de l'Alberta. Les sables bitumineux (bitume, brut valorisé), les pentanes et les condensats constituaient le reste.

La production de pétrole conventionnel de l'Alberta de 660 400 barils par jour représente une baisse de 8 % par rapport aux niveaux de 2001. La production totale de brut et équivalent de 1,53 million de barils par jour en 2002 représentait environ 65 % de la production totale du Canada.

Les exportations vers les États-Unis étaient de 1,02 million de barils par jour.

La production de bitume et de brut synthétique grâce aux sables bitumineux a augmenté en 2002-2003 pour la quatrième année consécutive, passant de 645 000 barils par jour à un niveau record de plus de 740 000 barils par jour, selon l'Energy and Utilities Board (commission des services et de l'énergie de l'Alberta). La production de bitume brut (avant que le bitume extrait ne soit transformé en brut synthétique) a atteint un niveau record de plus de 800 000 barils par jour. La production de sables bitumineux en 2002 a également été supérieure pour la première fois à la production de pétrole conventionnel.

2018


La production de bitume brut a augmenté d'environ 7,5 %, passant de 2,83 millions de barils par jour en 2017 à 3,05 millions de barils par jour en 2018, et a donc poursuivi une tendance à la hausse qui est en cours depuis 2008. C'était la première fois que la production de bitume brut en Alberta dépassait trois millions de barils par jour. La production totale de bitume brut comprend la production extraite et la production in situ.

La part de la production de bitume brut en pourcentage de la consommation mondiale a également augmenté en 2018, à 3,1 % par rapport à 2,9 % en 2017.

La production de pétrole brut et d'équivalents (condensats et pentanes plus) a augmenté d'environ 13 %, passant d'environ 715 800 barils par jour en 2017 à environ 808 300 barils par jour en 2018.

La production conventionnelle a augmenté de 2017 à 2018 de près de 10 %, passant d'environ 446 100 barils par jour à environ 489 600 barils par jour.

Production de pétrole 2017-2018

Production totale de bitume en barils par jour
2,83 millions de barils par jour (2017)
3,05 millions de barils par jour (2018)

Production de pétrole brut conventionnel

0,45 million de barils par jour (2017)
0,49 million de barils par jour (2018)

Total brut et équivalent

Production (bitume et PBS (pétrole brut synthétique) conventionnels et commercialisables, pentanes plus et condensats)
3,40 millions de barils par jour (2017)
3,72 millions de barils par jour (2018)

Retirés de l'Alberta

3,25 millions de barils par jour (2017)
3,53 millions de barils par jour (2018)


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 26 - 21 avril 2020

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