L'oléoduc Keystone XL

Manifestation contre la construction de l'oléoduc Keystone XL à Ottawa, le 26 novembre 2011

Keystone XL (limité à l'exportation) est un oléoduc proposé de 1 947 kilomètres de long entre Hardisty en Alberta, et Steele City au Nebraska. Le nouvel oléoduc à construire est conçu pour transporter 830 000 barils par jour de pétrole bitumineux de l'Alberta vers le sud jusqu'à Steele City où le pétrole sera transféré vers les lignes existantes de TC Énergie en direction du centre de raffinage du pétrole sur la côte américaine du golfe du Mexique. TC Énergie (anciennement TransCanada) détiendra, construira et exploitera le pipeline XL.

Keystone XL sera le quatrième et le plus grand oléoduc de TC Énergie dans la série de pipelines Keystone acheminant du pétrole brut de l'Alberta vers la côte américaine du golfe du Mexique. Initialement proposé en 2008, l'oléoduc XL fait face à une opposition et à des retards importants aux États-Unis, en particulier au Nebraska où il traverse la région de Sandhills, un milieu naturel vulnérable. Les Sandhills du Nebraska sont l'une des plus grandes régions dans le monde des dunes de sable ancrées par la végétation et la plus grande formation de l'hémisphère occidental. Les dunes se trouvent au sommet de l'aquifère d'Ogallala, ce qui crée des milliers de petits lacs et étangs dans les zones plus basses. Les dunes ont été classées en 1984 réserve naturelle nationale des États-Unis. Les craintes abondent dans la région qu'un déversement de pétrole endommagera les Sandhills et l'aquifère, dont les agriculteurs dépendent pour l'eau et auxquels ils se réfèrent comme la source de la vie de la région. [1]

La carte montre les itinéraires existants de l'oléoduc Keystone et l'itinéraire
proposé pour l'oléoduc XL.

Le tronçon canadien de l'oléoduc XL proposé s'étend sur 526 kilomètres de nouveau pipeline qui traverse l'Alberta et la Saskatchewan, soit 27 % de l'ensemble, tandis que le tronçon américain est considérablement plus long, soit 1 421 kilomètres ou 73 % de la longueur totale.

Le nombre de travailleurs américains qui devraient être directement employés au cours des deux années de construction du pipeline est estimé entre 2000 et 5000 travailleurs, les autres bénéficient d'un emploi indirect. Le gouvernement de l'Alberta estime à 1 400 le nombre de travailleurs pour la partie canadienne, tandis que TC Energy a doublé ce nombre. L'estimation du gouvernement de l'Alberta correspond au nombre d'emplois temporaires pour la construction d'autres pipelines, et il semble que TC Energy ait gonflé les chiffres en additionnant le nombre de travailleurs nécessaires chaque année. On prévoit que les emplois permanents seront de 35 à 50. La production des installations d'extraction existantes des sables bitumineux de l'Alberta serait suffisante pour répondre aux besoins du pipeline XL de 830 000 barils par jour.

TC Énergie Corporation est un cartel énergétique nord-américain basé à Calgary. L'entreprise développe et exploite des infrastructures énergétiques sur tout le continent, ses activités principales étant les pipelines de gaz naturel, les pipelines de liquides et l'énergie. Le réseau de gazoducs comprend 92 600 kilomètres de pipelines transportant plus de 25 % de la demande nord-américaine.[2] La division Liquids Pipelines possède 4 900 kilomètres d'oléoducs transportant 590 000 barils de pétrole brut par jour, soit environ 20 % des exportations de l'Ouest canadien. La division Énergie possède ou détient des intérêts dans 11 installations de production d'électricité d'une capacité combinée de 6 600 mégawatts (MW), y compris des centrales nucléaires et au gaz naturel.

L'oligarchie financière mondiale détient TC Énergie par le biais d'actions négociées sur les marchés boursiers impérialistes. Quatre cent quatre-vingt-huit investisseurs institutionnels détiennent 62 % des actions. Le plus gros propriétaire est la Banque Royale du Canada avec plus de 8 %. D'autres grandes banques canadiennes détiennent 9 % supplémentaires, tandis que les investisseurs mondiaux en détiennent le reste dont 3,16 % détenu par The Vanguard Group Inc, 2,71 % par Deutsche Bank, suivis par de nombreux grands noms de l'oligarchie financière.

Notes

1. Le 15 avril, le juge américain Brian Morris a statué devant un tribunal de Billings, au Montana, que le Corps des ingénieurs de l'armée américaine n'avait pas correctement tenu compte des effets de l'oléoduc Keystone XL et de sa construction sur les espèces menacées lorsqu'il traversait des rivières et des ruisseaux. La décision annule un important permis pour le projet XL émis en 2017 à l'échelle nationale et issu du Clean Water Act, ce qui a compromis la poursuite du projet.

Il devient clair que cette décision est le résultat de la guerre civile qui fait rage aux États-Unis. Le venin lancé contre l'ancien président américain Obama et contre ceux de l'élite dirigeante qui appellent à investir dans les énergies renouvelables plutôt que dans les carburants fossiles, très présent dans les pages du porte-parole des oligarques de l'énergie de l'Alberta appelé Oil Sands Magazine, en est un bon exemple. De plus, le premier secrétaire d'État du président Trump a été Rex Tillerson, président et chef de la direction d'ExxonMobil, qui détient de vastes investissements en Russie.

2. Les partenaires de LNG Canada, Royal Dutch Shell, Korea Gas Corporation, Mitsubishi Corporation, PetroChina Company et PETRONAS ont passé un contrat avec TC Énergie pour construire, posséder et exploiter le très controversé projet de gazoduc Coastal GasLink dans le nord de la Colombie-Britannique.


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 26 - 21 avril 2020

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