À titre
d'information
Une revue parle pour les oligarques de l'énergie de l'Alberta
La revue en ligne Oil Sands est un
porte-parole des oligarques de l'énergie de
l'Alberta qui sont intégrés à une faction de
l'oligarchie financière américaine. La revue
n'hésite pas à décrire et à promouvoir les
intérêts privés des oligarques de l'énergie, comme
en témoignent des extraits de l'article suivant «
Pourquoi le Venezuela est le plus grand concurrent
de l'Alberta » :
« Le Venezuela était autrefois le plus grand
fournisseur de pétrole lourd aux États-Unis. [Le
Venezuela] a pris des mesures pour libéraliser son
secteur pétrolier dans les années 1990,
permettant l'investissement privé dans son
industrie pétrolière et gazière. [ExxonMobil,
Total, Shell, Chevron et BP ont investi
massivement au Venezuela dans les sables
bitumineux produisant du pétrole lourd - note du
LML]. Les raffineries de la côte du Golfe du
Mexique aux États-Unis ont réorganisé leurs
opérations pour accueillir cette matière première
sulfureuse lourde, en profitant de son prix
réduit. Les importations aux États-Unis [en
provenance du Venezuela] ont culminé en 1997
à 1,8 million de barils par jour.
« Mais en 1999, Hugo Chavez a convaincu le
peuple vénézuélien qu'il se faisait voler par les
sociétés pétrolières cupides et a considérablement
augmenté les impôts et les redevances sur les
projets nouveaux et existants. Le gouvernement a
cannibalisé son secteur de l'énergie, détournant
les revenus du pétrole et du gaz vers les
programmes sociaux. Chavez a commencé à exporter
davantage de pétrole vers l'Asie dans le but de se
diversifier par rapport à ses clients aux
États-Unis. Les exportations vers les États-Unis
ont brusquement diminué en 2002. Les
raffineurs américains qui comptaient sur ce flux
lucratif de pétrole lourd sont passés en mode
panique, car leur principal fournisseur diminuait
rapidement. »
[La revue ne mentionne pas que le secteur
pétrolier vénézuélien au cours de cette période
a subi des attaques incessantes de sabotage et
un refus croissant des entreprises d'énergie des
États-Unis et de l'Europe de réinvestir la
valeur qu'elles ont expropriée de la production
pétrolière vénézuélienne dans les moyens de
production - note du LML]
« L'Alberta peut remercier le Venezuela en partie
pour la forte croissance de la production de
sables bitumineux observée au cours des dernières
années. Le comportement erratique de Chavez a
envoyé de nombreuses importantes sociétés
pétrolières vers le nord, dans le havre de paix du
Canada. Bien que les dépenses en capital et les
frais d'exploitation soient plus élevés au Canada,
des taux de redevances moins élevés, des régimes
gouvernementaux favorables à l'industrie
pétrolière et une excellente proximité des
raffineries américaines ont fait du pétrole lourd
canadien un remplacement très souhaitable par
rapport au brut lourd sulfureux vénézuélien dont
les États-Unis avaient désespérément besoin.
« Les grandes sociétés pétrolières comme Shell et
Exxon ont longtemps eu une participation dans
l'extraction des sables bitumineux de l'Alberta,
ce qui remonte aux années 1950. Exxon, par le
biais de sa propriété d'Imperial Oil, a misé gros
sur les sables bitumineux, en lançant le géant
Kearl Oil Sands Mine. L'importante société
pétrolière française Total s'est frayée un chemin
dans les sables bitumineux de l'Alberta en
achetant Deer Creek en 2005, Synenco en 2008
et UTS en 2010. ConocoPhillips, qui détenait
déjà 9 % de Syncrude, a cédé ses actifs
miniers en 2010 et a déplacé ses oeufs dans
le panier de l'exploitation thermique in situ du
pétrole lourd grâce à un partenariat avec Cenovus.
BP a également suivi le mouvement vers le
thermique in situ, en partenariat avec Husky et
Devon Energy en 2012.
« Non seulement ces projets produisent le bon
type de pétrole lourd, mais ils ajoutent également
d'importantes réserves à long terme au bilan de
l'entreprise. L'argent a régulièrement afflué au
Canada. La production de pétrole lourd,
principalement exportée aux États-Unis, a augmenté
proportionnellement avec la mise en opération de
nouvelles installations. La vie était belle dans
le secteur pétrolier.
[La revue ne présente qu'une demi-vérité.
L'argent a afflué en Alberta, mais il est aussi
sorti sous forme de profits expropriés. Les taux
inférieurs de redevances et les régimes
gouvernementaux favorables à l'industrie
pétrolière en Alberta ont fait en sorte que très
peu de la nouvelle valeur produite par les
travailleurs du pétrole est demeurée en Alberta
pour développer une économie diversifiée et
comme investissements dans les programmes
sociaux. La revue dénonce les gouvernements
vénézuéliens de Chavez et Maduro pour avoir
augmenté les impôts et les redevances sur les
projets nouveaux et existants et d'avoir
détourné les revenus du pétrole et du gaz vers
les programmes sociaux, ce qu'elle qualifie de «
dépenses sociales irresponsables » - note
du LML]
« L'élection d'un président américain de gauche
en 2008 a permis de détourner des milliards
de dollars des contribuables vers les énergies
renouvelables. Les plus grands fonds
d'investissement du pays se sont précipités pour
avoir leur part du gâteau, préconisant un ordre du
jour axé sur les changements climatiques pour
s'assurer que l'argent continue à couler vers
eux. »
[À noter que la revue s'en prend aux
stratagèmes de payer les riches pour des projets
renouvelables qui ont fait de politiciens de
gauche tels que l'ancien vice-président de
Clinton, Al Gore, des milliardaires. En même
temps la même revue réclame constamment des
stratagèmes pour payer les riches oligarques des
énergies fossiles, comme eux-mêmes, par le biais
de régimes gouvernementaux favorables à
l'industrie pétrolière. Deux exemples sont les
7,5 milliards de dollars en subventions de
l'État remis par le premier ministre Kenney pour
le projet Keystone XL et l'achat de 4,5
milliards de dollars par le premier ministre
Trudeau de l'oléoduc Trans Mountain à
destination de Vancouver, sans oublier d'autres
qui proviennent de pourparlers secrets en cours
entre les gouvernements fédéral et provinciaux -
note du LML]
« La campagne de lutte contre les combustibles
fossiles financée par les États-Unis a directement
visé les sables bitumineux et bloqué toutes les
sorties pour le pétrole lourd de l'Alberta. Les
politiciens canadiens se sont joints au mouvement
... La production de pétrole lourd a rapidement
dépassé la capacité du pipeline, forçant
l'acheminement coûteux du pétrole brut par
wagon-citerne, ce qui a mis à rude épreuve la
rentabilité des exploitations de sables bitumineux
de l'Alberta.
« Beaucoup de gens pensent que le gouvernement du
Venezuela est beaucoup trop instable pour attirer
des investissements étrangers. Pour être honnête,
les problèmes du Venezuela ont commencé bien avant
l'effondrement des prix du pétrole. Le successeur
de Chavez, le président Maduro, est un exécuteur
de gauche des politiques dépassées de son
prédécesseur. Les dépenses sociales irresponsables
ont rendu leur monnaie sans valeur, entraînant un
taux d'inflation de 700 % ...
« Le gouvernement quasi démocratique a trouvé des
alliés improbables dans les gouvernements de la
Chine et de l'Inde, qui ont désespérément besoin
de sécurité énergétique. Le pays a reçu de
sérieuses injections de liquidités de la Chine,
estimées à 56 milliards de dollars au cours
des 9 dernières années, recevant du pétrole
au lieu de liquidités sous forme de
paiements. »
Note
1. Depuis la publication de
cet article en 2016, il y a eu une fuite de
capitaux provenant de l'exploitation des sables
bitumineux. Shell a vendu toute sa participation
dans les projets de sables bitumineux in situ et
non mis en valeur et a réduit sa part dans le
projet Athabasca Oil Sands (AOSP)
de 60 % à 10 %. Total a vendu
certains actifs et continue de manifester un
intérêt à se retirer complètement des sables
bitumineux, ce qui, selon Oil Sands Magazine,
serait parmi les avoirs de son portefeuille les
moins profitables sur le plan économique. La
compagnie norvégienne Statoil a complètement
quitté les sables bitumineux. L'Impériale et
ConocoPhillips considèrent que les importantes «
réserves prouvées » qu'elles détiennent
peuvent ne pas être rentables à produire. Marathon
Oil, basée à Houston, a vendu toutes ses
opérations d'exploitation des sables bitumineux.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 26 - 21 avril 2020
Lien de l'article:
: Une revue parle pour les oligarques de l'énergie de l'Alberta
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