Numéro 37

4 octobre 2022

Les résultats des élections au Québec

La fraude du vote majoritaire uninominal à un tour appelé «démocratie représentative»


Le résultat des élections en chiffres

Les relations d'affaires de l'Ontario avec les peuples autochtones

L'Ontario offre aux Premières Nations une participation à l'expansion massive des infrastructures hydro-électriques

Suspension du projet de ligne de transport d'électricité Lake Erie Connector

Lettres à la rédaction

Les Torontois ne verront pas d'un bon oeil la loi de Ford dite «pour des maires forts et la construction de logements»

Le gouvernement Ford consolide les pouvoirs exécutifs



Les résultats des élections au Québec

La fraude du vote majoritaire uninominal à un tour appelé «démocratie représentative»

Les résultats des élections du 3 octobre au Québec démontrent avant tout que le système de démocratie dite représentative est une fraude. La Coalition Avenir Québec (CAQ) de François Legault peut revendiquer la victoire parce que le système de dépouillement des bulletins de vote appelé vote majoritaire uninominal à un tour est conçu pour porter au pouvoir celui que favorise l'élite dirigeante en faisant pencher tout le pouvoir et les privilèges dans sa direction.

Le système de vote est conçu pour porter au pouvoir les partis politiques, et non les Québécoises et les Québécois. Il favorise le chef et le parti que favorisent les intérêts privés étroits qui dominent l'économie et le pouvoir décisionnel parce qu'ils pensent qu'ils serviront le mieux leurs intérêts. Par l'intermédiaire de leurs médias, ces intérêts privés étroits décident des « enjeux électoraux » et limitent le discours à la position des partis et de l'électorat sur ces « enjeux », ce qui ne permet pas au peuple de s'exprimer pour établir la direction de l'économie et les politiques sur tous les fronts.

Le résultat est que la CAQ a reçu ce qu'on appelle un « mandat » pour gouverner pendant les quatre prochaines années sur la base du slogan de « la continuité » et de « la stabilité » malgré le fait que 73,3 % des électeurs n'ont pas voté pour la CAQ qui a obtenu la majorité absolue des sièges à l'Assemblée nationale : 90 de ses 125 sièges avec seulement 27 % des voix des électeurs ayant droit de vote.

Les quatre autres partis dits principaux ont recueilli 57,31 % des voix, mais le nombre de sièges qu'ils ont obtenus n'est pas comparable ni représentatif. Parmi ces partis, le Parti libéral du Québec (PLQ) a obtenu 590 171 voix, soit 43 243 voix de moins que Québec solidaire (QS) qui a obtenu 633 414 voix, mais le PLQ compte maintenant 21 députés à l'Assemblée nationale alors que Québec solidaire en compte onze. De même, le Parti québécois a reçu 599 678 voix, soit 9 507 de plus que le Parti libéral, mais il ne compte que trois députés. Vient ensuite le Parti conservateur du Québec qui a recueilli 530 804 voix, soit 59 367 de moins que le Parti libéral, mais qui n'a pas de député.

PLQ – 14,37 % des suffrages exprimés – 21 députés
QS – 15,42 % des suffrages exprimés – 11 députés
PQ – 14,60 % des suffrages exprimés – 3 députés
PCQ – 12,92 % des suffrages exprimés – aucun député.

Avec un système électoral qui ne garantit pas un vote éclairé, les votes reçus par le Parti vert, le PMLQ, les autres partis émergents et les candidats indépendants ne comptent pas. Cette élection montre plus clairement que jamais que le vote de l'ensemble des Québécois n'a aucun poids lorsqu'il s'agit de la répartition des sièges à l'Assemblée nationale. Chaque siège de la CAQ « vaut » 18 772 voix; chaque siège du Parti libéral, 28 103 voix; chaque siège de QS, 57 583 voix et chaque siège du PQ, 199 893 voix.

Avec 21 sièges, le PLQ formera désormais l'Opposition officielle à l'Assemblée nationale. Il reste à voir si un gouvernement majoritaire de la CAQ donnera à QS le statut de parti officiel avec les privilèges que cela lui confère, puisqu'il n'a pas obtenu les 12 sièges ou le 20 % des voix nécessaires.

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Le résultat des élections en chiffres

Le Coalition avenir Québec (CAQ) a élu 90 députés sur 125. Elle a reçu 1 682 952 de votes. Cela signifie que la CAQ a reçu 40,97 % du nombre de votes exprimé, mais a été élue par seulement 26,7 % de l'ensemble des électeurs (24,5 % en 2018). Donc, 73,3 % des électeurs n'ont pas voté pour le gouvernement de François Legault.

Dit d'une autre façon, de l'ensemble des votes exprimés, 2 424 350 l'ont été pour d'autres partis politiques que la CAQ. En y ajoutant les 2 130 288 électeurs qui ne sont pas allés voter, cela signifie que la CAQ est au pouvoir alors que 4 619 837 électeurs (sur un total de 6 302 789 électeurs inscrits) électeurs n'ont pas voté pour elle.

Voici les résultats de l'élection au Québec et ce que les chiffres révèlent.

Les résultats

Coalition avenir Québec (CAQ) : 90 députés, 1 682 952 votes; 40,97 % du vote exprimé; 26,97 % du nombre total d'électeurs.

Parti libéral du Québec (PLQ) : 21 députés, 590 171 votes; 14,37 % du vote exprimé; 9,36 % du total d'électeurs.

Québec Solidaire (QS) : 11 députés, 633 414 votes; soit 15,42 % du vote exprimé; 10,05 % du nombre total d'électeurs.

Parti québécois (PQ) : 3 députés, 599 678 votes, soit 14,60 % du vote exprimé; 9,5 % du nombre total d'électeurs.

Parti conservateur du Québec (PCQ) : 0 député, 530 804 votes; soit 12,92 % du vote exprimé; 8,4 % du nombre total d'électeurs.

Parti vert : 0 député, 31 206 votes, soit 0,76 % du vote exprimé; 0,49 % du nombre total d'électeurs.

Les candidats indépendants et les petits partis : 0 député, 39 062 votes; 0,93 % du vote exprimé; 0,61 % du nombre total d'électeurs.

Il faut noter le résultat que donne le vote uninominal à un tour. Par exemple, le PLQ et le PQ ont reçu sensiblement le même nombre de votes, mais le résultat donne 21 députés pour 3 députés au PQ. QS a plus de votes que le PLQ mais a 10 députés de moins.

Taux de participation : 66,1 %, le plus bas depuis 2012 (0,4 % de moins qu'en 2018 – 66,5 % )

Nombre d'électrices et d'électeurs inscrits : 6 302 789

Nombre de votes exercés : 4 163 501 (66,06 %)

Nombre de bulletins valides : 4 107 302 (98,65 %)

Nombre de bulletins rejetés : 56 199 (1,35 %)

Nombre de bureaux de vote au Québec : 21 897

Le nombre de femmes qui siégeront au Salon bleu est passé de 52 en 2018 à 58 aujourd'hui.

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Les relations d'affaires de l'Ontario avec les peuples autochtones

L'Ontario offre aux Premières Nations une participation à l'expansion massive des infrastructures hydro-électriques

Pour les Canadiens et les Québécois, la réconciliation signifie l'établissement d'une relation nouvelle et moderne avec les nations autochtones qui harmonise l'environnement naturel et social d'une manière qui respecte les droits de tous. Pour nous, la réconciliation ne consiste pas à essayer d'« intégrer » les nations autochtones dans une économie dont le but et l'orientation sont de payer les riches, de traiter les personnes comme des choses et d'utiliser la nature et ses richesses pour enrichir ceux qui sont au pouvoir. Pourtant, il semble que cette conception de la réconciliation soit présentée comme correspondant à la conception des Canadiens, des Québécois et des Premières Nations, bien qu'elle soit en complète contradiction avec elle.

Le 22 septembre, Hydro One, le principal service public de transmission et de distribution de l'Ontario, a annoncé un nouveau « modèle de partenariat d'équité » avec les Premières Nations pour les nouveaux projets de lignes de transmission d'une valeur supérieure à 100 millions de dollars. Ce modèle « offre aux Premières Nations une participation de 50 % dans tous les futurs projets de lignes de transmission à grande échelle », a déclaré Hydro One. Hydro One était un service public jusqu'à ce qu'elle soit privatisée en 1999. La province est maintenant l'actionnaire majoritaire avec une participation de 47 %.

Les projets de lignes de transmission entre London, Windsor et Sarnia nécessiteraient un financement d'un milliard de dollars et devraient être réalisés par étapes jusqu'en 2030. Ils ont nécessité un décret déclarant trois des projets « prioritaires », ce qui simplifie le processus d'approbation réglementaire de la Commission de l'énergie de l'Ontario (CEO) afin de pouvoir commencer les travaux immédiatement.

Hydro One a également déclaré qu'elle augmenterait ses « dépenses d'approvisionnement en produits indigènes à 5 % de tous les matériaux et services d'ici 2026 et s'assurerait que 20 % de ses dons et parrainages d'entreprise soutiennent les communautés autochtones ».

Le modèle s'appliquera aux cinq lignes de transmission qu'Hydro One développe actuellement dans le sud-ouest de l'Ontario. En annonçant le projet, le ministre de l'Énergie de l'Ontario, Todd Smith, a clairement indiqué que l'objectif était d'utiliser des fonds publics pour fournir l'infrastructure qu'exigent les monopoles de l'automobile et de l'agroalimentaire basés dans le sud de l'Ontario. « Notre gouvernement soutient l'incroyable croissance du Sud-Ouest de l'Ontario en accélérant le développement de cinq nouvelles lignes de transport qui alimenteront la nouvelle usine de batteries de Stellantis-LGES, la filière croissante de l'agriculture en serre et d'autres créateurs d'emplois, a déclaré Todd Smith. Depuis que le gouvernement a réduit les coûts d'exploitation, notamment en abaissant les tarifs de l'électricité de l'ordre de 15 à 17 % pour les gros clients commerciaux et industriels, nous avons vu de nouveaux investissements importants se faire. Aujourd'hui, nous démontrons notre engagement à construire les infrastructures essentielles pour favoriser la création de ces nouveaux emplois. »

Megan Telford, directrice des ressources humaines d'Hydro One, a déclaré avec un sans-gêne inouï : « Pendant trop longtemps, les Premières Nations ont souffert des impacts du développement des infrastructures sur leurs territoires traditionnels sans en voir les bénéfices. Nous reconnaissons que nous n'avons pas toujours bien fait les choses, et ce modèle d'équité marque un changement important dans la façon dont Hydro One travaillera avec les Premières Nations. Pour notre réussite collective, nous devons continuer de repousser les limites existantes. Hydro One s'engage à prendre des mesures significatives pour faire avancer la réconciliation et nous continuerons d'écouter et d'apprendre des communautés autochtones en mettant l'accent sur l'établissement de relations de confiance et qui sont durables. »

Ce que Megan Telford ne dit pas, c'est que l'objectif de ces nouveaux modèles est d'utiliser les fonds à la disposition de divers bras d'investissement soutenus par les Premières Nations pour payer les grands monopoles qui exigent que les Ontariens paient pour les aider à mettre la main sur les terres et les ressources pour enrichir des intérêts privés étroits. Ce n'est pas un modèle qui favorise les intérêts des peuples autochtones, à commencer par le fait qu'ils ne donnent pas de consentement éclairé.

Ce projet est néanmoins présenté comme étant bon pour les Ontariens et les peuples autochtones alors qu'il échappe totalement à leur contrôle. Le fait que les lignes de transmission devront passer par les terres des nations autochtones est un problème majeur dont sont très conscients Hydro One, le gouvernement et les entreprises qui s'installent. Que se passe-t-il lorsque les exigences des riches, qui veulent être payés sous la menace de tout prendre avec eux, ne correspondent pas à celles des nations autochtones ou des personnes vivant sur leurs territoires ?

Tout cela reste caché car les personnes vivant dans les régions concernées n'ont pas leur mot à dire sur ce qui se passe ou sur la direction que prend la province. Tout cela se fait dans le dos du peuple et avec la valeur créée par le travail. Ce n'est pas une réconciliation, c'est une nouvelle forme d'utilisation des fonds publics pour payer les riches.

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Suspension du projet de ligne de transport d'électricité Lake Erie Connector

Le 2 août, le projet de la société d'investissement privée ITC Investment Holdings pour le développement d'une nouvelle ligne de transmission majeure sous le lac Érié a été suspendu. Cette décision fait suite à la notification donnée le 27 juillet à la Société de développement économique des Six Nations de Grand River (SNGRDC) selon laquelle ITC Investment Holdings Inc, la société qui dirige le projet, avait suspendu toutes les activités du projet et les négociations commerciales.

Le projet Lake Erie Connector (LEC) devait être « une ligne de transport d'électricité sous-marine bidirectionnelle de 117 km, à courant continu haute tension (CCHT). La LEC aurait livré 1 000 MW d'énergie directement entre l'Ontario et le plus grand marché électrique du monde – 13 États américains du Midwest et du Mid-Atlantic. Il était prévu d'installer une station de conversion à chaque extrémité du câble, dans le comté de Haldimand en Ontario et à Erie en Pennsylvanie. Le projet était développé par ITC Investment Holdings Inc. et les premiers travaux sur le site devaient commencer en 2023. »

La SNGRDC informe qu'« au cours de l'examen de l'investissement du projet, le conseil élu des Six Nations de Grand River (conseil élu SN), le Groupe de la société de développement économique des Six Nations de Grand River (groupe SNGRDC), le personnel et la communauté ont investi des efforts considérables pour évaluer l'adéquation de ce projet pour la communauté des Six Nations. Nous sommes déçus que la communauté des Six Nations ne puisse pas bénéficier des avantages économiques de ce projet ».

La SNGRDC et le conseil élu des Six Nations étaient prêts à conclure un accord d'investissement en capital de 33 millions de dollars dans le projet de raccordement sous le lac Érié.

La Société de développement économique des Six Nations de Grand River (SNGRDC) gère les intérêts économiques des Six Nations dans 20 projets d'énergie renouvelable et de nombreuses opportunités de développement économique, sur le territoire des Six Nations et aux alentours. Elle est située sur la réserve des Six Nations et emploie en moyenne 140 personnes par le biais de Nation Enterprise ou de l'administration des projets d'intérêts économiques. Pour plus d'informations, veuillez consulter le site www.sndevcorp.ca

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Lettres à la rédaction

Les Torontois ne verront pas d'un bon oeil la loi de Ford dite «pour des maires forts et la construction de logements»

L'accaparement de pouvoirs par les conservateurs de Ford via la Loi de 2022 pour des maires forts et pour la construction de logement juste avant les élections municipales du 24 octobre n'est pas acceptable. Le gouvernement Ford a déjà prévu d'appliquer cette loi dans toute la province une fois qu'elle aura été testée à Toronto et à Ottawa. Il s'agit d'une nouvelle tentative de contrôler le pouvoir politique par le biais des pouvoirs de police et d'exclure toute opposition aux « priorités de la province » qui, en résumé, sont des plans organisés pour payer les riches en faveur des plus grands monopoles et oligarques financiers. Cela inclut l'extraction minérale critique du Cercle de feu ou l'exploitation de batteries de voitures prévue à Windsor et d'autres projets de logement et d'infrastructure. La lâche administration Ford n'en a pas parlé lors des élections provinciales, car cela aurait possiblement entraîné sa défaite, étant donné que seulement 18 % de l'électorat a voté conservateur.

Les informations sur cette loi et sur l'évolution de la situation fournies par Le Marxiste-Léniniste éclairent la discussion que nous devons avoir. Une des choses qu'il soumet à la discussion est qu'en vertu de la Constitution canadienne, les municipalités relèvent de la compétence des provinces. Au moment de la formation du Canada en tant que dominion de la Grande-Bretagne, 80 % de la population vivait dans des régions rurales et les marchandages entre les élites politiques de l'époque ont créé l'arrangement de partage des pouvoirs entre les provinces et le gouvernement fédéral qui a permis un projet d'édification nationale à leur image à l'époque. Aujourd'hui, les élites ne veulent pas bâtir une nation, elles veulent la détruire, et cette loi est l'expression des pouvoirs de police et de la gouvernance par décret qui s'imposent lorsque les anciennes forces veulent s'accrocher au pouvoir par tous les moyens et contrôler l'économie à des fins intéressées et antisociales.

Aujourd'hui, 80 % des Canadiens vivent dans des villes. Toronto, avec ses 3 millions d'habitants, contribue à elle seule quelque 200 milliards de dollars, soit 10 % du PIB du Canada. Les Torontois ont le droit de décider du fonctionnement de la ville. Les dispositions constitutionnelles doivent être renouvelées pour refléter cette réalité d'aujourd'hui.

Le fait que la nouvelle loi permette au maire d'avoir beaucoup plus de pouvoir en matière de budget, de nominations à des postes administratifs clés, etc., tout en laissant moins de place aux Torontois dans la gestion de la ville n'est pas de bon augure. Les Torontois ne vont pas tolérer un gouvernement qui tente de les écarter. En 2018, ils se sont opposés par milliers à la loi 5 qui a réduit de moitié le conseil de Toronto lors des élections municipales. Ils se sont opposés à l'amalgamation de la ville par les conservateurs de Mike Harris en 1998. À l'époque, 70 % des résidents des municipalités de Toronto se sont opposés à la fusion et à la privatisation subséquente des services municipaux au nom de l'« efficacité ». Ils portent maintenant le poids des 300 millions de dollars supplémentaires dépensés pour gérer la ville avec cette « efficacité ». La nouvelle loi est peut-être « légale », mais elle n'est pas juste, elle n'est pas démocratique et elle ne profitera pas à la population de l'Ontario ni aux peuples autochtones de la province. Ces derniers ne permettront pas non plus que leurs droits soient foulés aux pieds, malgré les tentatives de Ford de les berner eux aussi.

Un lecteur de Toronto

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Le gouvernement Ford consolide
les pouvoirs exécutifs

Avec la nouvelle loi sur « les maires forts », le gouvernement de Doug Ford consolide son pouvoir exécutif et étend ses pouvoirs de police pour mettre en oeuvre un programme exigé par les oligopoles et par la machine de guerre américaine. Au cours de son premier mandat, il a promis de développer le Cercle de feu pour obtenir les minéraux nécessaires aux batteries électriques et aux autres besoins de l'industrie de guerre. Il s'est servi des perturbations causées par le « Convoi de la liberté » à la frontière américaine pour faire adopter une loi qui sécurise les corridors commerciaux du nord au sud et aux États-Unis et qui criminalise de manière préventive toute force qui s'y oppose, en particulier les travailleurs et les Premières Nations qui n'acceptent pas la destruction de leurs territoires. Cette restructuration transforme les maires en outils de l'agenda provincial, émascule les conseils municipaux et prive davantage les citoyens de leurs droits.

Le fait que cette loi puisse être adoptée sans discussion avec la population et sans information sur les « priorités provinciales », qu'elle n'ait pas été mentionnée pendant la campagne électorale et qu'elle soit passée en force à l'assemblée législative, montre que les institutions de la démocratie libérale n'ont rien de démocratiques et qu'il ne reste que les pouvoirs de police. Les lois peuvent être manipulées et modifiées à volonté par un gouvernement qui n'a même pas reçu le soutien de 20 % des Ontariens ayant le droit de vote. Tout ce qui fait ou pourrait faire obstruction au programme antisocial du gouvernement provincial, qui consiste à payer les riches, devient une proie. C'est le cas par exemple de la revendication que les propriétaires privés de foyers de soins de longue durée soient tenus responsables de ce qu'ils font. Cette demande de responsabilisation a été rendue illégale par la loi de Doug Ford qui protège ces propriétaires contre les poursuites. Avec cette loi sur « les maires forts », le gouvernement Ford met en place les moyens de bloquer toute opposition des municipalités à l'utilisation des terres, à l'extraction des ressources, aux autoroutes, etc. Elle crée la possibilité de déclarer arbitrairement n'importe quel maire « maire fort » et de renverser les décisions du conseil local à tout moment.

Il est important que toutes les forces vives du pays qui luttent pour un contrôle sur leur vie et contre des mesures comme celles qui renforcent la domination de l'élite et les pouvoirs de police exposent et dénoncent les mesures comme la loi 3.

Un lecteur de Sudbury

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