Lettres à la rédaction
Les Torontois ne verront pas d'un bon oeil la loi de Ford dite «pour des maires forts et la construction de logements»
L'accaparement de pouvoirs par les conservateurs de Ford via la Loi de 2022 pour des maires forts et pour la construction de logement juste avant les élections municipales du 24 octobre n'est pas acceptable. Le gouvernement Ford a déjà prévu d'appliquer cette loi dans toute la province une fois qu'elle aura été testée à Toronto et à Ottawa. Il s'agit d'une nouvelle tentative de contrôler le pouvoir politique par le biais des pouvoirs de police et d'exclure toute opposition aux « priorités de la province » qui, en résumé, sont des plans organisés pour payer les riches en faveur des plus grands monopoles et oligarques financiers. Cela inclut l'extraction minérale critique du Cercle de feu ou l'exploitation de batteries de voitures prévue à Windsor et d'autres projets de logement et d'infrastructure. La lâche administration Ford n'en a pas parlé lors des élections provinciales, car cela aurait possiblement entraîné sa défaite, étant donné que seulement 18 % de l'électorat a voté conservateur.
Les informations sur cette loi et sur l'évolution de la situation fournies par Le Marxiste-Léniniste éclairent la discussion que nous devons avoir. Une des choses qu'il soumet à la discussion est qu'en vertu de la Constitution canadienne, les municipalités relèvent de la compétence des provinces. Au moment de la formation du Canada en tant que dominion de la Grande-Bretagne, 80 % de la population vivait dans des régions rurales et les marchandages entre les élites politiques de l'époque ont créé l'arrangement de partage des pouvoirs entre les provinces et le gouvernement fédéral qui a permis un projet d'édification nationale à leur image à l'époque. Aujourd'hui, les élites ne veulent pas bâtir une nation, elles veulent la détruire, et cette loi est l'expression des pouvoirs de police et de la gouvernance par décret qui s'imposent lorsque les anciennes forces veulent s'accrocher au pouvoir par tous les moyens et contrôler l'économie à des fins intéressées et antisociales.
Aujourd'hui, 80 % des Canadiens vivent dans des villes. Toronto, avec ses 3 millions d'habitants, contribue à elle seule quelque 200 milliards de dollars, soit 10 % du PIB du Canada. Les Torontois ont le droit de décider du fonctionnement de la ville. Les dispositions constitutionnelles doivent être renouvelées pour refléter cette réalité d'aujourd'hui.
Le fait que la nouvelle loi permette au maire d'avoir beaucoup plus de pouvoir en matière de budget, de nominations à des postes administratifs clés, etc., tout en laissant moins de place aux Torontois dans la gestion de la ville n'est pas de bon augure. Les Torontois ne vont pas tolérer un gouvernement qui tente de les écarter. En 2018, ils se sont opposés par milliers à la loi 5 qui a réduit de moitié le conseil de Toronto lors des élections municipales. Ils se sont opposés à l'amalgamation de la ville par les conservateurs de Mike Harris en 1998. À l'époque, 70 % des résidents des municipalités de Toronto se sont opposés à la fusion et à la privatisation subséquente des services municipaux au nom de l'« efficacité ». Ils portent maintenant le poids des 300 millions de dollars supplémentaires dépensés pour gérer la ville avec cette « efficacité ». La nouvelle loi est peut-être « légale », mais elle n'est pas juste, elle n'est pas démocratique et elle ne profitera pas à la population de l'Ontario ni aux peuples autochtones de la province. Ces derniers ne permettront pas non plus que leurs droits soient foulés aux pieds, malgré les tentatives de Ford de les berner eux aussi.
Un lecteur de Toronto
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 37 - 4 octobre 2022
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