Numéro 23

4 septembre 2022

Dans l'actualité

La mort d'un restaurateur


Manifestation sur la colline du parlement contre la visite de Gorbatchev au Canada le 30 mai 1990


Des écrits de Hardial Bains

Échec

– 17 janvier 1989 –

Révolution

– 4 octobre 1989 –

Les développements en Russie: la levée du drapeau

– 26 décembre 1991 –



Dans l'actualité

La mort d'un restaurateur


La vérité toute simple sur Mikhaïl Gorbatchev, qui est mort le 30 août et dont on entend beaucoup parler, est qu'il était un restaurateur, rien de plus. Il a réussi à rendre tous les combattants du vieux monde extrêmement arrogants et confiants dans le fait que leur plus grand cauchemar, celui de la Grande Révolution d'Octobre de 1917, avait pris fin.

Peu importe ce qui est dit de Mikhaïl Gorbatchev à sa mort. Que ce soit de la reconnaissance ou de pseudo-analyses critiques du rôle qu'il a joué dans l'effondrement ultérieur de l'Union soviétique – rien ne peut effacer de l'esprit des peuples du monde les réalisations colossales de la Grande Révolution socialiste d'Octobre et de l'Union soviétique. L'euphorie des impérialistes anglo-américains à la chute de l'Union soviétique n'a servi à rien. Aujourd'hui, leurs cauchemars et leur obsession morbide de la défaite sont plus grands que jamais alors qu'ils se vengent de leurs rivaux et des peuples du monde.

La Grande Révolution d'Octobre 1917, en revanche, a été un événement d'une importance historique colossale. Le nom de l'Union soviétique, sa naissance et son développement, ont toujours été liés aux noms de Lénine et de Staline. La Grande Révolution d'Octobre, qui a eu lieu il y a 105 ans cette année sous la direction de Lénine, a créé les conditions du développement du pouvoir soviétique, qui a mis le pouvoir entre les mains du peuple. L'Union soviétique a vu le jour sur la base de ce pouvoir le 30 décembre 1922 – il y a 100 ans cette année. Le socialisme a été construit en Union soviétique.


Les célébrations de 2017 marquant le 100e anniversaire de la Grande Révolution d'Octobre dans les villes du Canada et du monde entier reflètent son importance historique jusqu'à aujourd'hui.
La photo du haut est de Russie où les organisations communistes ont été rejointes par des représentants de partis politiques et d'organisations démocratiques et progressistes de plus de 80 pays. La photo du bas est de Toronto.

Entre autres choses, l'Union soviétique s'est industrialisée à une vitesse sans précédent. La révolution a libéré les forces productives qui, sous le régime féodal des tsars, étaient entravées ou étaient gaspillées. La Grande Révolution d'Octobre 1917 a dépossédé les tsars et leur suite de leurs propriétés, titres et privilèges aristocratiques et féodaux. Depuis, leurs descendants ont rêvé et travaillé à leur restauration de toutes leurs forces. Et, soixante-dix ans plus tard, Mikhaïl Gorbatchev est venu défendre leur cause au nom de grands idéaux, comme la « vraie démocratie ».

Alors que la Grande Révolution d'Octobre a ébranlé le vieux monde et donné naissance à un monde nouveau, la grande réussite de Mikhaïl Gorbatchev a été d'organiser une contre-révolution qui a suscité des vagues de joie et d'euphorie dans le vieux monde. Il a été salué comme un nouveau Lénine qui, au nom de la glasnost et de la perestroïka (transparence et restructuration), organisait la plus grande révolution de l'Union soviétique. Cependant, contrairement à Lénine, il était aimé par l'ancien monde. Lorsque Mikhaïl Gorbatchev est arrivé, tout ce que Lénine représentait a été impitoyablement attaqué sous couvert d'attaques contre Staline. Le but diabolique était la restauration complète de la société capitaliste classique, ce qui a plu au vieux monde et a mené à la destruction de l'Union soviétique.

Naturellement, la question vient à l'esprit : qu'est-ce qu'une révolution ? L'idée que les gens se font d'une révolution est qu'un pouvoir tyrannique ou un système rétrograde est renversé. Les tsars russes étaient un pouvoir tyrannique, leur système était arriéré et ils ont été renversés. Qu'a fait Mikhaïl Gorbatchev ? Il a réussi à renverser ce qui restait du socialisme en Union soviétique au nom de « laissez le passé derrière ». Ce n'est qu'en rétablissant le capitalisme classique que l'Union soviétique pourra rivaliser avec la superpuissance américaine, a-t-il déclaré. La bourgeoisie mondiale a fébrilement défendu sa cause pour amener l'Union soviétique sur le marché mondial. Elle a apporté des changements pour construire le capitalisme classique afin de s'emparer des forces productives humaines des anciennes républiques soviétiques et des anciennes démocraties populaires d'Europe de l'Est. Si la promesse de Mikhaïl Gorbatchev d'un « avenir radieux » ne s'est jamais matérialisée, de même la promesse du président américain George Bush, de la première ministre britannique Margaret Thatcher et d'autres d'un « dividende de la paix » ne s'est jamais matérialisée non plus. En effet, il y a eu plus d'interventions américaines depuis la fin de la guerre froide que pendant celle-ci. Les dépenses du Pentagone s'élèvent à plus de 1 000 milliards de dollars par an, et les États-Unis exigent encore plus de dépenses militaires de la part du Canada et de l'Europe.

Le fait est que non seulement le renversement du socialisme par la contre-révolution a conduit à l'effondrement de l'Union soviétique elle-même, mais que, trente ans plus tard, les résultats sont visibles dans la situation extrêmement dangereuse qui existe aujourd'hui pour les peuples des anciennes républiques soviétiques, de toute l'Europe et du monde.

Avant Mikhaïl Gorbatchev, l'Union soviétique était déjà apparue comme une superpuissance impérialiste et un concurrent de l'impérialisme américain pour la domination du monde. La collusion et la discorde entre les deux superpuissances plongeaient déjà le monde dans la crise et les guerres d'agression, les deux prétendant vouloir le changement pour manipuler la demande d'un changement qui favorise les peuples et non les riches. Le type de changement, le contenu du changement requis, est devenu la question d'une importance capitale et continue de l'être à ce jour.

La victoire de la Grande Révolution d'Octobre a marqué la fin de la Première Guerre mondiale, une guerre terrible qui a opposé les pays impérialistes pour le repartage du monde. La « révolution » de Mikhaïl Gorbatchev, soixante-dix ans plus tard, a rapproché le monde de la terrible guerre mondiale que les impérialistes anglo-américains et leurs collaborateurs et leurs conciliateurs préparent aujourd'hui, bien plus destructrice et cataclysmique que toute autre guerre.

La contre-révolution dans l'ancienne Union soviétique s'est accompagnée d'une contre-révolution dans tous les pays capitalistes, une offensive néolibérale antisociale qui nie l'existence de la société et nie la responsabilité sociale et la nécessité de défendre les droits de toutes et de tous du fait de leur humanité.

L'essence de la contre-révolution et de l'offensive néolibérale mondiale était et continue d'être la restructuration de l'État. Cela a plongé le monde dans une crise d'anarchie et de violence aux proportions inconnues jusqu'à présent. En politisant les intérêts privés étroits des oligarques et de leurs oligopoles, toutes les limitations législatives jusqu'ici imposées à l'exercice des pouvoirs de police entre les mains des présidents, des premiers ministres et des cabinets sont supprimées. Les gouvernements de pouvoirs de police règnent désormais en maîtres par des élections tellement frauduleuses qu'elles ne sont considérées que comme un moyen d'usurper le pouvoir par l'une ou l'autre faction dans les guerres civiles qui font rage dans la lutte désespérée des riches pour s'enrichir démesurément. Ils persistent, peu importe l'appauvrissement d'un nombre toujours plus grand de personnes, peu importe la destruction de plus en plus rapide des forces productives humaines qu'ils ne peuvent pas contrôler, avec le démantèlement des nations, les guerres d'agression et d'occupation à l'étranger et les guerres civiles au pays.

Dès le début, Mikhaïl Gorbatchev a donné l'impression d'être un politicien bonimenteur et un démagogue qui disait une chose et en faisait une autre. Par exemple, il a déclaré que ses réformes étaient destinées à construire le « vrai socialisme ». En réalité, elles ont permis la construction d'un système capitaliste classique. Il a prétendu qu'en s'ouvrant, sa réforme visait à établir une « vraie démocratie ». En réalité, il a achevé le processus de priver la classe ouvrière de tout pouvoir de décision sur le fonctionnement de la société et a permis la prise de contrôle de l'État et des institutions par une nouvelle bourgeoisie, les riches et les puissants de l'économie, du parti et de l'État. Mikhaïl Gorbatchev a dit qu'il était pour la paix, mais le résultat a été davantage de préparatifs pour la guerre.

Aujourd'hui, trente ans plus tard, tous ses admirateurs sont de tels politiciens bonimenteurs, pourvoyeurs de falsifications de l'histoire dans le but de perpétuer la fraude de l'histoire, c'est-à-dire que leur rêve de priver les peuples du monde de leur propre pouvoir politique souverain persiste.

L'affirmation selon laquelle Mikhaïl Gorbatchev était le nouveau Lénine était stupéfiante à l'époque, tout comme les affirmations des dirigeants d'aujourd'hui selon lesquelles leur réhabilitation de la lie des nazis, des fascistes et des militaristes japonais peut réussir sont également stupéfiantes. Le vrai Lénine était un bolchevique, un marxiste orthodoxe, un révolutionnaire et un humanitaire, un architecte de la paix et de la liberté, un organisateur de la révolution et un bâtisseur du socialisme. Le soi-disant nouveau Lénine est apparu comme un réchauffé du vieux cadet russe de l'époque de Lénine, un libéral qui cherche à conserver le pouvoir en lui donnant une légitimité constitutionnelle malgré son essence antipopulaire.

Le monde entier connaissait le vrai Lénine et son oeuvre véritable et il connaissait les exploits de Staline, tandis que Mikhaïl Gorbatchev ne se trouvait que dans les couloirs de la diplomatie mondiale secrète. Seuls des gens comme Ronald Reagan, Margaret Thatcher et leurs secrétaires d'État et ministres des affaires étrangères savaient vraiment à quoi s'en tenir sur Mikhaïl Gorbatchev.

De la révolution à la contre-révolution, l'histoire a ses propres tours et détours. Mais ce qui est certain, c'est que l'humanité se souviendra toujours des jours d'Octobre de l'année 1917, lorsque furent tirées les salves qui marquèrent l'aube du Monde Nouveau.

Malgré tous les prix décernés à Mikhaïl Gorbatchev par les défenseurs les plus acharnés de la réaction mondiale, il restera à jamais une poussière sur l'écran de l'histoire, un épisode passager qui ne signifie rien. Le spectre du communisme continue de hanter les restaurateurs alors que les peuples du monde luttent pour s'investir du pouvoir, pour parler en leur propre nom et créer des raisons d'État qui confèrent la souveraineté au peuple et non aux riches. Nous pouvons dire avec certitude que l'histoire verra à nouveau des révolutions du calibre de la Grande Révolution d'Octobre et les jeunes d'aujourd'hui continueront à utiliser fièrement les enseignements de Karl Marx, Friedrich Engels, Lénine et Staline comme guide à l'action afin de transformer les succès historiques en victoire historique.


Lénine proclame le pouvoir soviétique au palais Smolny, Petrograd, 1917.
(Tableau de Vladimir Serov,1947)

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Des écrits de Hardial Bains

Échec

– 17 janvier 1989 –

L'échec est beaucoup plus difficile à accepter que la victoire. Mais les choses se compliquent pour celui qui refuse d'admettre l'échec. C'est le cas de Mikhaïl Gorbatchev, président de l'URSS et secrétaire général du Parti communiste d'Union soviétique. Il est allé d'un extrême à l'autre, de la libéralisation à l'emploi des chars et des forces de l'ordre, mais il n'a pas réussi. Ne lui en déplaise, tôt ou tard il devra se faire à l'idée de son échec.

Lorsqu'un étudiant échoue à un examen de chimie ou de physique, ce n'est pas la faute de la chimie ou de la physique, c'est la sienne. De même, ce n'est pas la faute du marxisme-léninisme si tous les chefs de l'Union soviétique depuis Nikita Khrouchtchev à Mikhaïl Gorbatchev ont échoué en marxisme-léninisme. Khrouchtchev et tous ceux qui lui ont succédé jusqu'à Gorbatchev ont appliqué aux conditions nationales et internationales une idéologie qui n'était pas le marxisme-léninisme. Ils disaient que leur pensée était « nouvelle ». Dans son livre Perestroïka, Gorbatchev fait preuve d'une grande éloquence sur sa « nouvelle pensée » concernant son pays et le monde. Tantôt il considère le marxisme-léninisme comme une pensée « vieillie », tantôt il admet que sa théorie n'est pas le marxisme-léninisme.

Il serait dogmatique de rejeter Gorbatchev du revers de la main du simple fait qu'il n'est pas fidèle au marxisme-léninisme et il serait pragmatique de croire que la vérité, c'est ce qui marche. Il faut à la fois s'en tenir aux principes et se préoccuper des problèmes réels qui se posent pour les peuples et les travailleurs du monde. Les principes et les solutions permanentes aux problèmes ne vont pas l'un sans l'autre. Une solution qui n'est pas fondée sur les principes n'est pas une solution. Par contre, les principes ne valent rien s'ils se résument à une abstraction, un moralisme étranger à la vie réelle. La destinée historique de Gorbatchev sera de connaître l'échec, tant sur le plan des principes, qu'il a d'ailleurs déjà abandonnés, qu'en pratique.

Chaque nouveau dirigeant soviétique depuis la mort de Joseph Staline a parlé contre le passé et dénoncé les chefs précédents, promettant un avenir radieux. Ainsi, lorsque Nikita Khrouchtchev est devenu le chef du parti et de l'État soviétiques, il a condamné « les crimes de Staline » et s'est engagé dans la voie de la rétrogression. Lorsque j'ai visité l'Union soviétique en avril 1965, c'est-à-dire environ six mois après l'éviction de Khrouchtchev, il régnait un silence inquiétant au sujet de la nouvelle direction. Personne ne parlait de Léonid Brejnev et d'Alekseï Kossyguine, qui venaient de s'emparer du pouvoir, mais partout on laissait entendre que « maintenant les choses vont aller mieux ». Puis ce scénario s'est répété à chaque fois qu'un nouveau chef soviétique est arrivé au pouvoir. Lorsque Mikhaïl Gorbatchev est arrivé au pouvoir en 1985, il a répété la même chose à qui voulait l'entendre. Selon les rapports que nous lisons dans la presse ici, et selon les documents publiés par les cercles officiels de l'Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev a condamné le passé et promis un avenir radieux.

Mikhaïl Gorbatchev a surtout condamné deux périodes de l'histoire soviétique. Il a condamné la période de 1924 à 1953, c'est-à-dire la période de Staline. Ce fut la période où le socialisme était édifié, où la victoire fut remportée sur les puissances de l'Axe et où l'économie ravagée par la guerre fut reconstruite en moins de huit ans. La seconde période qu'il a dénoncée est celle de 1964 à 1985, la période de Brejnev, Kossyguine, Andropov et Tchernenko. Il qualifie cette dernière de période de stagnation économique et de corruption et il aurait redressé les torts prétendument commis par Staline contre d'autres. Il a même remis à la Grande-Bretagne la propriété privée confisquée durant la Grande Révolution d'Octobre ! Je n'ai pas l'intention de relater en détail ce qu'a fait Gorbatchev, mais il est important de voir pourquoi il condamne ces deux périodes.

Mikhaïl Gorbatchev dit de la période 1964-1985 qu'elle était une période de stagnation économique et de corruption. Mais il ne fournit pas d'explication scientifique. Faut-il croire que les chefs soviétiques de l'époque n'étaient pas suffisamment habiles dans la restauration capitaliste ou bien que le capitalisme signifie la stagnation et la corruption ? Quant à savoir pourquoi il dénonce la période de Staline, c'est bien clair. Il n'aime pas le socialisme ni la dictature du prolétariat ni la révolution ininterrompue dans tous les domaines comme moyen d'étendre la base matérielle et technique et de protéger les rapports de production, d'éliminer la propriété privée de manière systématique et de renforcer le pouvoir politique et le rôle des masses dans la gestion de l'État, de l'économie et de la vie dans tous ses aspects. Gorbatchev a montré par ses paroles et ses actes qu'il n'est pas un marxiste-léniniste ni un bâtisseur de la société socialiste et communiste. Bien au contraire, il est un ennemi de cette société.

La raison pour laquelle il condamne la période de 1964-1985 est qu'il veut jeter de la poudre aux yeux ; il le fait pour des fins démagogiques, se servant de la même tactique que ses prédécesseurs de 1953 à 1985. Il croit de cette façon pouvoir duper le peuple sur les causes de la stagnation économique et de la corruption durant la période de Brejnev. Mais la réalité de l'Union soviétique depuis le 5 mars 1953 – le jour où Staline est mort – est une suite ininterrompue de développements contre-révolutionnaires. Les réformes capitalistes ont finalement mené à la stagnation économique et aux conflits nationaux qui font rage aujourd'hui. Gorbatchev voudrait se dissocier de ses prédécesseurs en les accusant de « stalinisme », mais ça ne marche pas. Il est acculé au mur par la réalité des réformes capitalistes, de la libéralisation et de la bureaucratie bourgeoises. Tous les discours et les imprécations contre le passé ne réussiront jamais à faire de ce lamentable échec un succès.

Si l'idéologie bourgeoise n'arrive à résoudre aucun des problèmes de la société capitaliste, on peut en dire autant de l'idéologie de Mikhaïl Gorbatchev, de sa « nouvelle pensée » qui est en réalité une forme d'idéologie bourgeoise. Gorbatchev et Reagan – le chef du révisionnisme moderne et le chef de l'impérialisme – ont tous deux de grandes prétentions, mais elles ne reposent sur aucun fait. Par exemple, perestroïka et glasnost n'ont pas mis fin à la stagnation économique ou à la corruption et elles n'y mettront pas fin non plus. Au contraire, elles contribueront à l'approfondissement et à l'élargissement de l'offensive capitaliste, et en même temps à l'approfondissement de la crise dans tous les domaines. On peut affirmer sans craindre de se tromper que l'échec est la destinée historique de Mikhaïl Gorbatchev.

(Hardial Bains, Communisme 1989-1991, CEI, 1991)

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Révolution

– 4 octobre 1989 –


Le camarade Hardial Bains s'adressant à l'un des deux forums publics tenus à Toronto,
les 25 avril et 30 mai 1992, pour discuter du tournant historique provoqué par la chute du pseudo-socialisme en Union soviétique. 

Selon les agences de presse occidentales, une révolution est en train de se produire en Europe de l'Est. En fait, l'Europe de l'Est a été créée comme résultat d'une révolution, alors de quel genre de révolution parlent-elles ? La plus grande de toutes les révolutions fut la Grande Révolution d'Octobre, qui a conduit à la création du nouvel État des Soviets, le premier État prolétarien, un État de la dictature du prolétariat, une démocratie de type nouveau, une démocratie prolétarienne. Si toutes les révolutions jusqu'alors n'avaient fait que remplacer une classe exploiteuse par une autre, la Grande Révolution d'Octobre, elle, donna naissance à une société sans classes exploiteuses, une société nouvelle dans laquelle l'exploitation de l'homme par l'homme était chose du passé.

On nous dit que dans cette société une nouvelle révolution a éclaté, mais on ne nous explique pas le but de cette révolution. Cette « révolution » aurait commencé avec l'arrivée au pouvoir de Nikita Khrouchtchev. Mais, encore une fois, quel en est le but ? En fait, si vous lisez entre les lignes, ou si vous réfléchissez à quelle exaltation et à quelle euphorie cela provoque chez les gouvernements capitalistes et impérialistes, vous verrez qu'il s'agit en fin de compte d'une rétrogression : un mouvement pour récupérer les acquis de la Grande Révolution d'Octobre et démanteler la société socialiste. Comment le but d'une révolution peut-il être la rétrogression ? Nous avons en effet devant nous une espèce très bizarre de révolution qui échappe à toute définition scientifique ; voire, pour la « définir » on emploie des mots qui normalement ont une autre signification.

Cette « révolution » est étrange sous un autre aspect. Lorsque la Grande Révolution d'Octobre a donné naissance au pouvoir des Soviets, quatorze États impérialistes sont intervenus militairement pour l'écraser. Winston Churchill avait lancé l'appel à tuer l'enfant « dans son berceau ». La « révolution » d'aujourd'hui, par contre, attire les éloges des chefs de ces mêmes États impérialistes. Comment expliquer ce revirement ? Peut-être faut-il l'expliquer en soulignant que la révolution en cours à Moscou aujourd'hui est la continuation de la contre-révolution amorcée par Nikita Khrouchtchev. Normalement c'est la contre-révolution, pas la révolution, qui attire les fleurs et les félicitations des États capitalistes et impérialistes.

Une véritable révolution conduit au progrès de la société, elle résulte en un vigoureux développement et libère l'initiative humaine à un degré jusqu'alors inégalé, comme cela s'est produit en Russie après la Grande Révolution d'Octobre de 1917. Entre autres, l'Union soviétique s'est industrialisée en un temps record. L'histoire n'avait jamais vu un phénomène pareil. En quelques années elle s'est remise de la dévastation causée par la Seconde Guerre mondiale sans recevoir d'aide d'aucun pays et devant constamment faire face au danger qu'une guerre soit déclenchée par les États-Unis. De 1917 à 1953, la Russie a donné l'exemple d'une marche triomphale. Aucun ennemi n'a réussi à lui infliger la défaite. Voilà ce qu'a signifié, pour la classe ouvrière de tous les pays, une véritable révolution.

Or la « révolution » de Khrouchtchev et de Gorbatchev aujourd'hui n'a apporté et ne continue d'apporter que des mauvaises nouvelles : les désastres se succèdent, des manifestants sont fusillés, des divisions se produisent, les ravages de l'approfondissement et de l'élargissement de la crise font continuellement les manchettes. La pénétration de l'influence de la culture décadente américaine fait maintenant l'objet de beaucoup de tapage. Chaque nouvelle perfidie, chaque nouvelle calomnie contre Staline, ou contre la société socialiste, chaque nouvelle menace proférée contre les minorités nationales ou les travailleurs fait la une des journaux. Voilà ce qui nous vient de l'Union soviétique aujourd'hui. C'est un exemple de chaos et de rétrogression, la conséquence d'une contre-révolution et de la restauration capitaliste, pas d'une révolution. Jamais ce genre de « révolution » n'inspirera un travailleur à s'organiser et à lutter.

Autant la presse occidentale aime tromper ses lecteurs, autant elle a l'habitude de se leurrer. Elle qualifie les développements en Union soviétique et dans les anciennes démocraties populaires de « crise » et d'échec du « communisme ». Or, en réalité il s'agit d'une crise du révisionnisme moderne, une forme de l'idéologie bourgeoise, et de la restauration capitaliste. Plus ces pays s'engagent dans la voie de la rétrogression, de la contre-révolution, plus ils s'enfoncent dans la crise et le chaos, et dans ces conditions les travailleurs n'ont pas d'autre recours que la révolution et le communisme. Il n'y a pas d'autre issue à la crise qui secoue des pays comme l'Union soviétique.

La presse occidentale est allée jusqu'à déclarer que tout cela signifie une victoire du capitalisme sur le communisme. Comment en vient-elle à cette conclusion ? Lorsque le socialisme était édifié en Union soviétique, c'était une victoire sur le capitalisme. Or, la rétrogression en Union soviétique signifie un revers pour la révolution et le socialisme. Elle ne prouve pas que le capitalisme est meilleur ou que le socialisme ne marche pas. Quand des pays capitalistes et impérialistes comme la Grande-Bretagne et d'autres s'enfoncent dans le marais de la crise, ce n'est guère le moment de célébrer la victoire du capitalisme !

La logique la plus élémentaire échappe à la presse occidentale. Lorsqu'un étudiant échoue à un examen de physique ou abandonne ses études, cela signifie-t-il que la physique a échoué en tant que science ? On peut seulement conclure que, pour une raison ou une autre, l'étudiant a échoué. Peut-être n'était-il pas un très bon élève, peut-être n'avait-il pas envie de poursuivre des études en physique. De même, si des pays comme l'Union soviétique se sont engagés sur la voie de la rétrogression et de la contre-révolution, cela ne signifie pas que le communisme a échoué, ou que le capitalisme a triomphé. La crise qui bouleverse l'économie et les autres sphères de la vie dans ces pays n'est guère une raison pour le capitalisme mondial de crier victoire.

C'est assez ahurissant de voir la presse occidentale appeler des révisionnistes comme Gorbatchev des « marxistes-léninistes ». Elle montre son côté méprisable et intéressé. À l'époque, on avait dit qu'Adolf Hitler était « socialiste ». La presse occidentale chante victoire en disant que les « marxistes-léninistes » se sont rendu compte de la folie de leur entreprise et ont opté pour le capitalisme. C'est comme si l'on disait que la science s'est rendu compte de sa folie et croit maintenant que la terre est vraiment plate et que tous les corps célestes tournent autour d'elle. Pour embrouiller les travailleurs on affirme d'une part que Gorbatchev est un « marxiste-léniniste », et d'autre part on énumère à grand bruit toutes les choses terribles qu'il fait.

En réalité, tous les développements en Europe de l'Est montrent que ces pays sont aux prises avec tous les maux qui affectent typiquement la société capitaliste. La forme varie, mais le contenu est le même. On y trouve la crise économique, comme dans tout pays capitaliste ; on y trouve les conflits et querelles politiques, comme dans tout pays capitaliste ; on y trouve la décadence culturelle et la dévastation spirituelle, comme dans tout pays capitaliste. En fait, les choses en Pologne n'ont absolument pas changé avec l'arrivée au pouvoir du gouvernement de Solidarité. C'est donc que le pays était déjà capitaliste et qu'en fin de compte l'opposition entre Solidarité et le gouvernement « communiste » n'était qu'une querelle entre deux partis bourgeois et réactionnaires.

La rétrogression et la contre-révolution à l'échelle mondiale sont la politique officielle des États-Unis, de l'Union soviétique et de tous les États réactionnaires. On tente de faire croire qu'il s'agit d'une « révolution » afin d'embrouiller les esprits. N'est-il pas ridicule de voir les Américains financer des mercenaires contre-révolutionnaires en Amérique centrale tout en prétendant vouloir la « révolution » en Europe de l'Est ? Qui croient-ils tromper ? Les travailleurs voient d'eux-mêmes le genre de société dans laquelle ils vivent et quel genre de société les capitalistes souhaitent établir dans d'autres pays. En même temps, les travailleurs doivent redoubler de vigilance, ils doivent faire échec à cette offensive contre la révolution, contre la liberté et le progrès, offensive que mènent les États-Unis, l'Union soviétique et tous les États réactionnaires.

La situation mondiale est très complexe. La réaction est à l'offensive. Les événements d'Europe de l'Est, par exemple, et en particulier ce qui se produit en Union soviétique, en Hongrie et en Pologne, sont un front de l'offensive de la réaction mondiale pour la destruction de la révolution et du socialisme, pour changer le cours de l'histoire. Les révisionnistes du Parti communiste du Canada et les sociaux-démocrates du Nouveau Parti démocratique sont extrêmement heureux de cette offensive, ce qui prouve encore une fois qu'ils sont de misérables compagnons d'armes de la réaction mondiale. Les travailleurs doivent maîtriser le marxisme-léninisme afin de s'armer idéologiquement en vue des batailles encore plus complexes qui pointent à l'horizon.

La révolution et la rétrogression sont deux choses qui ne se mêlent pas. L'une ne peut faire partie de l'autre. On a beau qualifier les événements d'Europe de l'Est de développements « démocratiques » et « révolutionnaires », l'histoire s'en souviendra par leurs vrais noms : contre-révolution et rétrogression.

(Hardial Bains, Communisme 1989-1991, CEI, 1991)

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Les développements en Russie:
La levée du drapeau

– 26 décembre 1991 –

Le 25 décembre, le drapeau tsariste, moins la couronne, a été replacé sur le mât du Kremlin, plus de soixante-dix ans après qu'on l'ait retiré. Presque tous les pays impérialistes ont applaudi cet événement comme une victoire de la liberté et de la démocratie. Ils l'ont acclamé comme un grand pas en avant dans la lutte contre le totalitarisme, inaugurant un nouveau monde sans « guerre froide ».

Pour moi, il n'y a pas là de quoi se réjouir ni s'attrister. Le système pseudo-socialiste créé en Union soviétique après la mort de Staline n'avait aucun espoir d'avenir. Qu'il s'agisse du régime de Nikita Khrouchtchev ou de celui de Léonid Brejnev ou de Mikhaïl Gorbatchev, il était voué à l'échec. La raison en est qu'il ne s'est pas occupé de résoudre les problèmes de la révolution socialiste et de l'édification socialiste. Plutôt, vers la fin des années cinquante et le début des années soixante il est devenu une solution de rechange à la révolution socialiste et à l'édification socialiste.

Ainsi, la levée du drapeau tsariste sur le Kremlin signale la fin du pseudo-socialisme, tout comme l'arrivée au pouvoir de Nikita Khrouchtchev marquait la fin de la révolution et de l'édification socialistes. Elle signalait la victoire du capitalisme et de l'impérialisme sur la cause de la révolution et du socialisme. Voilà l'essentiel en ce qui concerne la levée du drapeau tsariste sur le Kremlin.

De plus, la levée de ce drapeau est attribuable à la montée du chauvinisme russe et elle accroît les dangers d'une guerre mondiale. La Russie est devenue un pays ouvertement impérialiste pour la première fois depuis la Grande Révolution d'Octobre de 1917. Avant, de Khrouchtchev à Gorbatchev, la Russie cachait son impérialisme sous les slogans du socialisme et de l'internationalisme prolétarien.

Peut-on penser qu'un pays gouverné par décrets présidentiels sera démocratique envers les autres pays qui composent maintenant le Commonwealth des États indépendants ? Ce pays acceptera-t-il et respectera-t-il l'indépendance et la souveraineté des autres républiques ? Respectera-t-il l'indépendance et la souveraineté des États non inclus dans le Commonwealth ?

Il s'est essentiellement produit deux choses en Union soviétique :

1. Le pseudo-socialisme a été renversé, au moins en Russie, ce qui pose à nouveau la nécessité d'une révolution socialiste. Cela est inévitable. Depuis Nikita Khrouchtchev, dans les années cinquante, à Mikhaïl Gorbatchev, qui est arrivé au pouvoir en 1985, il était évident que la situation ne pouvait pas continuer. Khrouchtchev n'a pas su trouver les moyens d'assurer la croissance économique du pays. Selon lui, et selon ses successeurs, tout était une question d'efficacité. Ils ont donc affirmé que la solution était de trouver une meilleure façon de tirer avantage des forces productives. En réalité, l'économie ne pouvait aller nulle part avec la politique khrouchtchévienne qui consistait en un remaniement de la bureaucratie. Cela ne pouvait libérer les initiatives des travailleurs et ces derniers sont petit à petit devenus apathiques pendant que l'État, l'armée, la police et les services secrets créaient une nouvelle classe d'exploiteurs. Au lieu du pouvoir des travailleurs, l'État soviétique devint un pouvoir du Parti, de l'armée, de la police et des services secrets.

Lorsque le système capitaliste se heurte à des problèmes, que ce soit au niveau de l'entreprise ou au niveau du système dans son ensemble, on choisit invariablement de rejeter le fardeau de la crise sur le dos des travailleurs. La même chose commença à se produire en Union soviétique. Chaque nouvelle réforme intensifiait l'exploitation des travailleurs, parmi lesquels on inclut la classe ouvrière, la paysannerie, l'intelligentsia et les autres qui travaillent pour vivre. Tout cela a été fait au nom de la révolution et du socialisme. Usant du prétexte que le socialisme se construit sur la base d'une industrie lourde, Khrouchtchev et ses successeurs commencèrent à mettre sur pied un complexe militaire et industriel et déjà au moment de la mort de Brejnev, ce complexe avait fait faillite. Les besoins des travailleurs étaient constamment relégués au dernier plan, pendant que les besoins de la bureaucratie et du complexe militairo-industriel étaient satisfaits les premiers.

Ces développements étaient encouragés par les pays impérialistes qui prêtèrent à l'Union soviétique et à ses satellites des milliards de dollars pour financer la bureaucratie et le complexe militairo-industriel. Les prêts étaient accompagnés d'une propagande à propos du respect des droits de la personne, détournant l'opinion publique nationale et internationale de ce qui se passait réellement en Union soviétique. Si Khrouchtchev justifiait sa déviation par une série d'attaques contre Staline, blâmant Staline pour tous les problèmes, réels ou imaginaires, Gorbatchev, lui, justifiait sa politique par le mécontentement qui avait grandi parmi le peuple à l'époque de Brejnev. Pendant que l'Union soviétique se dirigeait vers la faillite économique, Gorbatchev élabora son plan de perestroïka (restructuration) et glasnost (ouverture) pour démanteler le système pseudo-socialiste et bâtir à sa place une société capitaliste de type classique. Malgré sa prétention d'édifier le socialisme, Gorbatchev était fasciné par le système capitaliste et exploitait le mécontentement populaire pour éliminer les vestiges du socialisme qui posaient un obstacle au développement du système capitaliste.

2. Tout en renforçant la bureaucratie et le complexe militaire-industriel, Khrouchtchev et ses successeurs commencèrent à mettre en application leur programme de russification en appelant l'URSS une « nation », un euphémisme pour Russie. Sur cette base, ils ont progressivement provoqué le mécontentement dans toutes les républiques qui commencèrent à voir dans l'Union soviétique un oppresseur. C'est ainsi qu'à l'étape finale, où toutes les républiques déclarent leur indépendance, la Russie en ressort avec une supériorité militaire et économique qui lui permet de maintenir les autres sous son bâton. Ainsi, la revendication de l'indépendance russe consistait à utiliser le pouvoir économique militaire de l'URSS pour détruire l'URSS et faire de la Russie la république la plus puissante ayant à sa disposition tous les moyens d'assujettir les autres.

La Russie a maintenant pris en charge toutes les ambassades soviétiques à l'étranger et le siège de l'Union soviétique au Conseil de sécurité de l'ONU. Elle est maintenant reconnue comme « grande puissance » qui peut exercer son veto au Conseil de Sécurité non seulement contre les autres grandes puissances, mais aussi et surtout contre les autres républiques qui constituaient l'ancienne URSS. Le fait que la Russie détienne un siège au Conseil de sécurité et soit un des cinq membres permanents possédant le droit de veto, les autres étant la Grande-Bretagne, la Chine, la France et les États-Unis, signifie qu'elle peut exercer son droit de veto contre toute initiative des grandes puissances dans le monde qui ne soit pas dans son intérêt. Cela signifie que toutes les Républiques qui constituent le nouveau Commonwealth des États indépendants ont raison de s'inquiéter. La Russie, comme les autres grandes puissances, peut maintenant faire ce qu'elle veut.

L'URSS fut créée le 30 décembre 1922 en tant qu'union de républiques égales. Chacune des républiques pouvait se retirer de l'Union si elle le désirait. Après 1953, Khrouchtchev et les autres ont appelé l'URSS la « mère patrie » afin que cette union puisse servir de tremplin à la résurgence de la Russie. C'est cette politique qui a finalement conduit à la création d'une Russie libre de faire ce qu'elle veut aux autres républiques de l'ancienne Union soviétique, ainsi qu'à d'autres pays, parce qu'elle n'est plus retenue par la force militaire de l'URSS, créée d'abord et avant tout pour refréner le chauvinisme russe et l'empêcher de s'engager sur la voie de l'expansionnisme et de l'asservissement des autres. Le principe de base de l'Union des républiques socialistes soviétiques était l'internationalisme prolétarien – l'unité fraternelle des peuples pour la défense et l'intérêt mutuels. Les républiques pouvaient s'épanouir et rester unies tant que cette politique était suivie. Et cette politique fut suivie jusqu'à l'arrivée au pouvoir de Khrouchtchev, qui commença le processus de russification.

Il y a un autre important facteur dont il faudra tenir compte à l'avenir : les ex-pays satellites. Avant la Seconde Guerre mondiale, ces pays, à l'exception de la Russie, formaient une espèce de cordon sanitaire contre l'URSS. Plusieurs d'entre eux avaient envahi l'URSS aux côtés de l'Allemagne hitlérienne. Après la victoire de l'URSS sur l'Allemagne, ces pays se rangèrent sous l'influence soviétique et donnèrent naissance à des démocraties populaires. En 1955, Khrouchtchev établit une alliance militaire avec tous les pays, soit au moment même où il créait le complexe militairo-industriel. Cette alliance, connue sous le nom de Pacte de Varsovie, n'existe plus. Ces pays ne sont plus des satellites de l'URSS ou de la Russie. La Russie d'aujourd'hui, avec tout son pouvoir militaire et économique, devra établir de nouveaux rapports pour faire face aux autres grandes puissances. S'il y a déjà des conflits qui opposent les différentes républiques, à coup sûr les tensions vont monter dans les rapports entre la Russie et ses voisins. L'ancienne Russie avait à son compte une longue histoire d'agression et de guerre contre ses voisins plus faibles.

(LML volume 21 numéro 40)

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