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La mort d'un restaurateur
La vérité toute simple sur Mikhaïl Gorbatchev, qui est mort le 30 août et dont on entend beaucoup parler, est qu'il était un restaurateur, rien de plus. Il a réussi à rendre tous les combattants du vieux monde extrêmement arrogants et confiants dans le fait que leur plus grand cauchemar, celui de la Grande Révolution d'Octobre de 1917, avait pris fin.
Peu importe ce qui est dit de Mikhaïl Gorbatchev à sa mort. Que ce soit de la reconnaissance ou de pseudo-analyses critiques du rôle qu'il a joué dans l'effondrement ultérieur de l'Union soviétique – rien ne peut effacer de l'esprit des peuples du monde les réalisations colossales de la Grande Révolution socialiste d'Octobre et de l'Union soviétique. L'euphorie des impérialistes anglo-américains à la chute de l'Union soviétique n'a servi à rien. Aujourd'hui, leurs cauchemars et leur obsession morbide de la défaite sont plus grands que jamais alors qu'ils se vengent de leurs rivaux et des peuples du monde.
La Grande Révolution d'Octobre 1917, en revanche, a été un
événement d'une importance historique colossale. Le nom de
l'Union soviétique, sa naissance et son développement, ont
toujours été liés aux noms de Lénine et de Staline. La Grande
Révolution d'Octobre, qui a eu lieu il y a 105 ans cette année
sous la direction de Lénine, a créé les conditions du
développement du pouvoir soviétique, qui a mis le pouvoir entre
les mains du peuple. L'Union soviétique a vu le jour sur la base
de ce pouvoir le 30 décembre 1922 – il y a 100 ans cette année.
Le socialisme a été construit en Union soviétique.
Les célébrations de 2017 marquant le 100e anniversaire de la
Grande Révolution d'Octobre dans les villes du Canada et du
monde entier reflètent son importance historique jusqu'à
aujourd'hui.
La photo du haut est de Russie où les organisations communistes
ont été rejointes par des représentants de partis politiques et
d'organisations démocratiques et progressistes de plus de 80
pays. La photo du bas est de Toronto.
Entre autres choses, l'Union soviétique s'est industrialisée à
une vitesse sans précédent. La révolution a libéré les forces
productives qui, sous le régime féodal des tsars, étaient
entravées ou étaient gaspillées. La Grande Révolution d'Octobre
1917 a dépossédé les tsars et leur suite de leurs propriétés,
titres et privilèges aristocratiques et féodaux. Depuis, leurs
descendants ont rêvé et travaillé à leur restauration de toutes
leurs forces. Et, soixante-dix ans plus tard, Mikhaïl Gorbatchev
est venu défendre leur cause au nom de grands idéaux, comme la «
vraie démocratie ».
Alors que la Grande Révolution d'Octobre a ébranlé le vieux
monde et donné naissance à un monde nouveau, la grande réussite
de Mikhaïl Gorbatchev a été d'organiser une contre-révolution
qui a suscité des vagues de joie et d'euphorie dans le vieux
monde. Il a été salué comme un nouveau Lénine qui, au nom de la
glasnost et de la perestroïka (transparence
et restructuration), organisait la plus grande révolution de
l'Union soviétique. Cependant, contrairement à Lénine, il était
aimé par l'ancien monde. Lorsque Mikhaïl Gorbatchev est arrivé,
tout ce que Lénine représentait a été impitoyablement attaqué
sous couvert d'attaques contre Staline. Le but diabolique était
la restauration complète de la société capitaliste classique, ce
qui a plu au vieux monde et a mené à la destruction de l'Union
soviétique.
Naturellement, la question vient à l'esprit : qu'est-ce qu'une
révolution ? L'idée que les gens se font d'une révolution est
qu'un pouvoir tyrannique ou un système rétrograde est renversé.
Les tsars russes étaient un pouvoir tyrannique, leur système
était arriéré et ils ont été renversés. Qu'a fait Mikhaïl
Gorbatchev ? Il a réussi à renverser ce qui restait du
socialisme en Union soviétique au nom de « laissez le passé
derrière ». Ce n'est qu'en rétablissant le capitalisme classique
que l'Union soviétique pourra rivaliser avec la superpuissance
américaine, a-t-il déclaré. La bourgeoisie mondiale a
fébrilement défendu sa cause pour amener l'Union soviétique sur
le marché mondial. Elle a apporté des changements pour
construire le capitalisme classique afin de s'emparer des forces
productives humaines des anciennes républiques soviétiques et
des anciennes démocraties populaires d'Europe de l'Est. Si la
promesse de Gorbatchev d'un « avenir radieux » ne s'est jamais
matérialisée, de même la promesse du président américaine George
Bush, de la première ministre britannique Margaret Thatcher et
d'autres d'un « dividende de la paix » ne s'est jamais
matérialisée non plus. En effet, il y a eu plus d'interventions
américaines depuis la fin de la guerre froide que pendant
celle-ci. Les dépenses du Pentagone s'élèvent à plus de 1 000
milliards de dollars par an, et les États-Unis exigent encore
plus de dépenses militaires de la part du Canada et de l'Europe.
Le fait est que non seulement le renversement du socialisme par
la contre-révolution a conduit à l'effondrement de l'Union
soviétique elle-même, mais que, trente ans plus tard, les
résultats sont visibles dans la situation extrêmement dangereuse
qui existe aujourd'hui pour les peuples des anciennes
républiques soviétiques, de toute l'Europe et du monde.
Avant Mikhaïl Gorbatchev, l'Union soviétique était déjà apparue comme une superpuissance impérialiste et un concurrent de l'impérialisme américain pour la domination du monde. La collusion et la discorde entre les deux superpuissances plongeaient déjà le monde dans la crise et les guerres d'agression, les deux prétendant vouloir le changement pour manipuler la demande d'un changement qui favorise les peuples peuples et non les riches. Le type de changement, le contenu du changement requis, est devenu la question d'une importance capitale et continue de l'être à ce jour.
La victoire de la Grande Révolution d'Octobre a marqué la fin de la Première Guerre mondiale, une guerre terrible qui a opposé les pays impérialistes pour le repartage du monde. La « révolution » de Mikhaïl Gorbatchev, soixante-dix ans plus tard, a rapproché le monde de la terrible guerre mondiale que les impérialistes anglo-américains et leurs collaborateurs et leurs conciliateurs préparent aujourd'hui, bien plus destructrice et cataclysmique que toute autre guerre.
La contre-révolution dans l'ancienne Union soviétique s'est accompagnée d'une contre-révolution dans tous les pays capitalistes, une offensive néolibérale antisociale qui nie l'existence de la société et nie la responsabilité sociale et la nécessité de défendre les droits de toutes et de tous du fait de leur humanité.
L'essence de la contre-révolution et de l'offensive néolibérale
mondiale était et continue d'être la restructuration de l'État.
Cela a plongé le monde dans une crise d'anarchie et de violence
aux proportions inconnues jusqu'à présent. En politisant les
intérêts privés étroits des oligarques et de leurs oligopoles,
toutes les limitations législatives jusqu'ici imposées à
l'exercice des pouvoirs de police entre les mains des
présidents, des premiers ministres et des cabinets sont
supprimées. Les gouvernements de pouvoirs de police règnent
désormais en maîtres par des élections tellement frauduleuses
qu'elles ne sont considérées que comme un moyen d'usurper le
pouvoir par l'une ou l'autre faction dans les guerres civiles
qui font rage dans la lutte désespérée des riches pour
s'enrichir démesurément. Ils persistent, peu importe
l'appauvrissement d'un nombre toujours plus grand de personnes,
peu importe la destruction de plus en plus rapide des forces
productives humaines qu'ils ne peuvent pas contrôler, avec le
démantèlement des nations, les guerres d'agression et
d'occupation à l'étranger et les guerres civiles au pays.
Dès le début, Mikhaïl Gorbatchev a donné l'impression d'être un politicien bonimenteur et un démagogue qui disait une chose et en faisait une autre. Par exemple, il a déclaré que ses réformes étaient destinées à construire le « vrai socialisme ». En réalité, elles ont permis la construction d'un système capitaliste classique. Il a prétendu qu'en s'ouvrant, sa réforme visait à établir une « vraie démocratie ». En réalité, il a achevé le processus de priver la classe ouvrière de tout pouvoir de décision sur le fonctionnement de la société et a permis la prise de contrôle de l'État et des institutions par une nouvelle bourgeoisie, les riches et les puissants de l'économie, du parti et de l'État. Mikhaïl Gorbatchev a dit qu'il était pour la paix, mais le résultat a été davantage de préparatifs pour la guerre.
Aujourd'hui, trente ans plus tard, tous ses admirateurs sont de tels politiciens bonimenteurs, pourvoyeurs de falsifications de l'histoire dans le but de perpétuer la fraude de l'histoire, c'est-à-dire que leur rêve de priver les peuples du monde de leur propre pouvoir politique souverain persiste.
L'affirmation selon laquelle Mikhaïl Gorbatchev était le nouveau Lénine était stupéfiante à l'époque, tout comme les affirmations des dirigeants d'aujourd'hui selon lesquelles leur réhabilitation de la lie des nazis, des fascistes et des militaristes japonais peut réussir sont également stupéfiantes. Le vrai Lénine était un bolchevique, un marxiste orthodoxe, un révolutionnaire et un humanitaire, un architecte de la paix et de la liberté, un organisateur de la révolution et un bâtisseur du socialisme. Le soi-disant nouveau Lénine est apparu comme un réchauffé du vieux cadet russe de l'époque de Lénine, un libéral qui cherche à conserver le pouvoir en lui donnant une légitimité constitutionnelle malgré son essence antipopulaire.
Le monde entier connaissait le vrai Lénine et son oeuvre véritable et il connaissait les exploits de Staline, tandis que Mikhaïl Gorbatchev ne se trouvait que dans les couloirs de la diplomatie mondiale secrète. Seuls des gens comme Ronald Reagan, Margaret Thatcher et leurs secrétaires d'État et ministres des affaires étrangères savaient vraiment à quoi s'en tenir sur Mikhaïl Gorbatchev.
De la révolution à la contre-révolution, l'histoire a ses propres tours et détours. Mais ce qui est certain, c'est que l'humanité se souviendra toujours des jours d'Octobre de l'année 1917, lorsque furent tirées les salves qui marquèrent l'aube du Monde Nouveau.
Malgré tous les prix décernés à Mikhaïl Gorbatchev par les
défenseurs les plus acharnés de la réaction mondiale, il restera
à jamais une poussière sur l'écran de l'histoire, un épisode
passager qui ne signifie rien. Le spectre du communisme continue
de hanter les restaurateurs alors que les peuples du monde
luttent pour s'investir du pouvoir, pour parler en leur propre
nom et créer des raisons d'État qui confèrent la souveraineté au
peuple et non aux riches. Nous pouvons dire avec certitude que
l'histoire verra à nouveau des révolutions du calibre de la
Grande Révolution d'Octobre et les jeunes d'aujourd'hui
continueront à utiliser fièrement les enseignements de Karl
Marx, Friedrich Engels, Lénine et Staline comme guide à l'action
afin de transformer les succès historiques en victoire
historique.
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 23 - 4 septembre 2022
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