Numéro 11 - 26 février 2021
La campagne Vaccins pour tous et toutes
Défendons les droits des résidents migrants
et sans papiers
• Lancement
de la campagne Vaccins pour tous et toutes
• Les défenseurs des
droits des migrants dénoncent les inspections
inadéquates des fermes de l'Ontario
• Le Réseau des droits des
migrants organise la campagne « Nous vous
nourrissons » à l'occasion du Jour de
l'agriculture canadienne
La santé et
la sécurité pour tous et toutes
• Appuyons la
revendication de congés de maladie payés pour
tous les travailleurs
La campagne Vaccins pour tous
De l'anxiété et beaucoup d'animosité ont été
créées par les gouvernements, les partis
cartellisés et les médias dans tout le pays au
sujet des protocoles de vaccination et de qui sera
vacciné et quand. Parce que l'économie canadienne
n'est pas organisée pour subvenir à ses besoins et
qu'elle est à la merci des oligopoles
pharmaceutiques mondiaux pour recevoir des vaccins
pour faire face à la pandémie de la COVID-19, le
Canada est loin derrière les autres pays en ce qui
concerne la protection de la population. Dans ce
contexte, la situation dans laquelle les
travailleurs migrants, notamment les travailleurs
sans papiers, font face à la discrimination et à
l'exclusion du programme de vaccination est plus
qu'inacceptable. Parce qu'un État raciste les
désigne comme des personnes qui peuvent être
maltraitées et exploitées, des milliers d'entre
elles au Canada travaillent dans des emplois
essentiels, mais vivent dans la peur d'être
expulsées et n'ont pas accès aux soins de santé de
base y compris la vaccination. Elles ne peuvent
même pas marcher en sécurité dans la rue par peur
d'être arrêtées par la police et expulsées.
Le 24
février, le Réseau des droits des migrants a émis
une déclaration sur cette question dont le titre
est « Les experts en droit des migrants et en
santé demandent un accès sécuritaire, dans la
dignité et sans peur aux vaccins pour la COVID-19
pour les résidents migrants et sans
papiers ».
La déclaration indique qu'une personne
sur 23 au Canada n'a pas de statut de
résident permanent, dont de nombreux travailleurs
des secteurs de la santé, de l'entretien, de la
construction, de la livraison et de l'agriculture,
et que de nombreux migrants au Canada n'ont pas de
carte d'assurance-maladie parce qu'ils sont sans
papiers ou que leur permis de travail ou d'étude
sont expirés à cause du délai de traitement
pendant la pandémie.
D'un côté les travailleurs sont avertis par les
employeurs qu'ils doivent se faire vacciner et de
l'autre les travailleurs vivent dans la peur
d'être détenus et expulsés si leurs informations
personnelles sont partagées avec les services
fédéraux d'immigration.
Il est inacceptable qu'en pleine crise qui affecte
tout le monde, la division raciste du peuple en
catégories conçues pour permettre la discrimination
et le déni de droits humains fondamentaux à certains
soit encore présentée par l'élite et ses
gouvernements comme quelque chose de moderne et
d'humain. La seule solution est la reconnaissance
immédiate qu'aucun être humain n'est illégal au
Canada, la vaccination de tous sans conditions et
l'octroi du statut de résident permanent à tous les
travailleurs et étudiants migrants qui sont ici et
veulent rester.
Voici des extraits de la dclaration:
« Le Réseau des droits des migrants, de même que
des médecins éminents, des experts en politique de
la santé et des dirigeants syndicaux réclament des
mesures immédiates pour garantir que tous les
résidents canadiens migrants et sans papiers
puissent être vaccinés. Une lettre signée
par 270 organisations indique des mesures
spécifiques qui doivent être mises en oeuvre afin
que l'engagement du gouvernement à une vaccination
universelle devienne une réalité. Pour que le
vaccin anti-COVID-19 soit accessible aux migrants
d'une manière sécuritaire et non coercitive, les
choses suivantes doivent être mises en oeuvre :
- la vaccination doit être fournie sans
gratuitement;
- la vaccination ne doit pas requérir une carte
d'assurance-maladie ou une preuve de couverture
médicale;
- les noms, les adresses et d'autres informations
à des fins d'identification ne doivent pas être
exigés pour la vaccination parce que les personnes
migrantes et sans papiers craignent de partager
ces informations;
- aucune information d'identité ne doit être
partagée avec les autorités fédérales de
l'immigration;
- le vaccin doit être accessible (dans les
communautés rurales, à ceux qui ne parlent pas
l'anglais ou le français, qui n'ont pas accès à un
ordinateur, à un téléphone, etc.);
- la vaccination pour la COVID-19 ne doit pas
être coercitive ou obligatoire. Afin d'assurer une
protection contre cela, des protections contre les
représailles et un statut de résident permanent
doivent être accordés à ceux qui prennent la
parole sur des enjeux liés aux endroits de
travail;
- les vaccinateurs doivent être formés pour
qu'ils ne refusent pas des personnes qui n'ont pas
de couverture santé ou ont peur de partager leur
information d'identité;
- une éducation publique antiraciste est
nécessaire pour répondre aux hésitations
concernant les vaccins. Les migrants ont des
raisons fondées de se méfier des systèmes médicaux
à cause des antécédents de violence et de
coercition;
- des soins de santé universels pour tous et
- un statut d'immigration complet et permanent
pour tous. »
Le Réseau des droits des migrants (RDM) a tenu
une conférence de presse le 24 février pour
le lancement de sa campagne Vaccins pour tous
et toutes. Le but de la campagne est l'«
accès complet au vaccin contre la COVID-19 à
toutes les personnes migrantes, peu importe leur
statut d'immigration » de façon sécuritaire
et équitable.
La conférence de presse a réuni cinq orateurs.
Lily, une intervenante en soins de première ligne
des Caraïbes, a partagé l'expérience de son
arrivée au Canada pour travailler comme aide
familiale résidante, laissant ses trois enfants
derrière elle. Son permis de travail a expiré
avant qu'elle ait pu trouver un emploi stable pour
remplir les conditions d'obtention du statut de
résident permanent. Elle a souligné que, comme
d'autres de ses pairs sans statut, elle ne peut
pas se faire vacciner car elle n'a pas de carte
d'assurance-maladie. Elle a dit que les
travailleurs sans papiers vivent dans une peur
constante et ne peuvent pas accéder aux droits
fondamentaux aux soins de santé, au logement, aux
services sociaux et aux droits légaux, et
maintenant au vaccin. Elle a souligné que les
travailleurs sans papiers font partie de la
société canadienne, y contribuent et doivent être
protégés.
Dr Danyaal Raza, un membre de Médecins canadiens
pour le régime public et un médecin à l'hôpital
St. Michael au centre-ville de Toronto, a appelé
les gouvernements à prendre des mesures pratiques
pour garantir que toutes les personnes sans statut
soient vaccinées de plein droit et dans le cadre
des efforts visant à maîtriser la pandémie. Il a
également déclaré que son organisation soutient la
lutte pour que tous les migrants aient un statut
permanent pour mettre fin à leur criminalisation
et leur permettre de vivre dans la
dignité. Dr Raza s'est également opposé au
concept de « statut acquis » tel que le
gouvernement du Québec a mis en place pour «
récompenser » certains migrants et réfugiés
pour leur travail de première ligne «
essentiel », soulignant que le statut et la
santé sont une question de droits fondamentaux.
Pauline Worsfold, une
infirmière, présidente de la Coalition canadienne
de la santé et secrétaire trésorière de la
Fédération canadiennes des syndicats d'infirmières
et infirmiers a déclaré que ses organisations
soutiennent la campagne Vaccins pour tous et
toutes. Elle a noté que tous les
travailleurs migrants doivent faire partie du
déploiement du vaccin et que les principes de la Loi
canadienne sur la santé concernant des soins
de santé universels, accessibles et complets
doivent être respectés afin que chacun puisse se
faire vacciner quel que soit son statut.
Byron Cruz de Sanctuary Health à Vancouver et de
la Fédération du travail de Colombie-Britannique a
souligné le rôle des travailleurs migrants de
première ligne qui effectuent un travail «
essentiel » au Canada et dont bon nombre
doivent attendre trois mois après leur arrivée au
Canada pour accéder aux services de santé. Des
milliers de travailleurs migrants ont été infectés
et trois travailleurs agricoles migrants sont
décédés en Ontario parce qu'ils n'ont pas reçu de
protection et d'assistance médicale en temps
opportun, a-t-il noté. Il a souligné que la
Fédération du travail de la Colombie-Britannique a
travaillé avec le gouvernement provincial pour
trouver des façons et des moyens de vacciner tous
les travailleurs migrants, y compris ceux sans
statut.
Samira, une jeune travailleuse et membre de
Solidarité sans frontières, vit à Montréal sans
statut depuis huit ans. Après avoir travaillé dans
plusieurs emplois mal rémunérés, elle a été forcée
de démissionner pour s'occuper de sa mère. Elle a
dit qu'elle avait peur de quitter son logement
maintenant de peur d'être interrogée par la police
et le couvre-feu maintenant imposé au Québec a
rendu la vie encore plus stressante. Elle a appelé
à la fin de la criminalisation des travailleurs
migrants et à un statut pour tous et toutes.
Au nom du RDM, Syed Hussan, le modérateur de la
conférence de presse, a appelé les gouvernements à
tous les niveaux à travailler avec les autorités
sanitaires et les organisations de défense des
droits des migrants afin de prendre des mesures
immédiates pour garantir que tous les travailleurs
migrants, y compris ceux sans statut, aient accès
gratuitement aux vaccins contre la COVID-19. Il a
souligné l'importance de lutter pour un statut
entier et égal pour tous les travailleurs
migrants. Il a appelé tout le monde à se joindre à
la campagne, à signer ici la
pétition Vaccins pour tous et toutes du
RDM et à encourager d'autres à faire de même.
Les médias rapportent qu'au cours des deux
premières semaines d'une récente campagne éclair
d'inspection provinciale des fermes du sud-ouest
de l'Ontario, une ferme sur cinq a reçu des
ordonnances de non-conformité pour les mesures de
sécurité contre la COVID-19. Les inspecteurs du
ministère du Travail de l'Ontario avaient
effectué 31 visites sur le terrain dans la
région de l'Ouest, la plupart dans le comté de
Windsor et d'Essex, la région qui avait la plus
forte concentration de cas de COVID-19
en 2020.
Le gouvernement fédéral est responsable des
conditions de vie des travailleurs agricoles
migrants et les gouvernements provinciaux ont la
responsabilité de surveiller les conditions de
travail dans les fermes. Les gouvernements fédéral
et provinciaux suivent la vision impérialiste
selon laquelle les travailleurs sont une
marchandise et non des personnes ayant des droits.
Depuis le début du Programme des travailleurs
agricoles saisonniers (PTAS) à la fin des
années 60, le gouvernement a amené chaque
année au Canada des milliers de travailleurs
caribéens et mexicains pour répondre aux besoins
de l'industrie agro-alimentaire. Ces travailleurs
vivent dans des conditions de servitude, liés à un
employeur et privés du droit de s'organiser
collectivement pour défendre leurs droits, sous la
menace d'être renvoyés dans leur pays d'origine
s'ils osent parler. L'an dernier, 20 500
travailleurs agricoles étrangers temporaires sont
venus en Ontario. Plus de 1 780 ont
contracté la COVID-19 et trois sont décédés.
Les inspections n'ont pas inclus les dortoirs où
vivent les travailleurs, seulement les zones de
travail. Six des 31 lieux inspectés ont reçu
des ordonnances de non-conformité du respect des
mesures sanitaires contre la COVID-19, la plupart
liées aux protocoles de distanciation physique et
du port du masque.
Justice pour les
travailleurs migrants (J4MW) a dénoncé
l'incapacité du gouvernement à prendre des mesures
pour changer les conditions de vie et de travail
des ouvriers agricoles migrants, qui ont créé les
conditions de la propagation de la COVID-19 parmi
les travailleurs des fermes de l'Ontario. Selon
Justice pour les travailleurs migrants, il est
insensé de procéder à une inspection éclair avant
l'arrivée des ouvriers. Le porte-parole de J4MW,
Chris Ramsaroop, a également souligné que les
employeurs sont informés à l'avance des
inspections et que la présence de traducteurs du
consulat mexicain lors des inspections ne
contribue en rien à appuyer les travailleurs. Le
gouvernement affirme que les traducteurs sont là
pour « s'assurer que les travailleurs sont
entendus pendant les inspections », mais J4MW
souligne que cela augmente en fait la probabilité
de représailles contre les travailleurs qui
s'expriment, car les fonctionnaires mexicains ont
le pouvoir de refuser l'approbation aux individus
qui présentent une demande de participation au
programme des travailleurs étrangers temporaires
du Canada.
Justice pour les travailleurs migrants demande au
gouvernement provincial de mettre en place
immédiatement des congés de maladie payés,
d'élargir les règlements sur la santé et la
sécurité dans le secteur agricole, de garantir la
protection des travailleurs qui dénoncent les
conditions dangereuses et d'inclure la question du
logement des travailleurs dans la Loi sur la
santé et la sécurité au travail de l'Ontario.
Les travailleurs vivent souvent dans des
conditions de surpeuplement qui rendent difficile
le contrôle de la propagation des maladies
infectieuses.
Surtout, il faut le statut de résidence
permanente pour tous les travailleurs, une
reconnaissance du fait que les travailleurs
migrants font partie de la classe ouvrière
canadienne et une garantie de leur droit à des
conditions de travail et de vie sécuritaires et
salubres lorsqu'ils sont au Canada, et un chemin
vers la citoyenneté pour les travailleurs et leurs
familles.
Une des images affichées sur twitter par le Réseau
des droits des migrants pour
le Jour de l'agriculture canadienne
À chaque année depuis le 23 février 2016,
les monopoles agro-alimentaires canadiens et le
gouvernement fédéral canadien ainsi que les
gouvernements provinciaux organisent le Jour de
l'agriculture canadienne pour célébrer «
l'agriculture, les aliments canadiens ainsi que
les gens qui les produisent ».
Cette année, le Réseau des travailleurs migrants
a organisé une campagne en ligne pour mettre en
lumière le travail indispensable des travailleurs
agricoles migrants pour semer, entretenir et
récolter les denrées alimentaires. L'objectif de
la campagne était de souligner la revendication
que le Canada reconnaisse le droit de ces
travailleurs à un statut permanent. Plusieurs
viennent au Canada depuis des décennies, liés à un
seul employeur et séparés de leur communauté
d'origine et de leurs familles pendant de longues
périodes.
Le Réseau des droits des migrants a appelé tout
le monde à utiliser le hash tag officiel #CdnAgDay
pour populariser le mot d'ordre « Nous vous
nourrissons », à afficher des photos afin de
« faire connaître la vérité au sujet de qui nous
nourrit et à se joindre à la lutte des
travailleurs agricoles migrants pour les droits
égaux et la justice ». Les travailleurs
migrants et leurs alliés au Canada, au Mexique et
dans les Caraïbes ont répondu en affichant des
photos mettant en lumière la lutte pour les droits
des travailleurs migrants, y compris l'obtention
d'un statut permanent, et pour souligner le
travail important qu'ils effectuent dans les
fermes canadiennes.
La santé et la sécurité pour tous
et toutes
Partout au Canada, les syndicats, les
travailleurs, les représentants de la santé
publique, les associations médicales et plusieurs
autres organisations et individus exigent une
action urgente pour que tous les travailleurs
aient accès à des congés de maladie payés. Alors
que les autorités de la santé publique sonnent
l'alarme face aux dangers continus de la COVID-19
et de la possibilité d'une troisième vague et
appelle à la vigilance pour contenir la
propagation, la nécessité de congés de maladie
payés pour tous les travailleurs est devenue
encore plus urgente. Le Decent Work and Health
Network (Réseau pour des conditions de travail et
de santé décentes), un réseau de prestataires de
soins basé en Ontario qui lutte pour une meilleure
santé en exigeant de meilleures conditions de
travail, estime que 58 % des
travailleurs au Canada – et plus de 70 %
des travailleurs gagnant moins de 20 000
dollars – n'ont pas accès à des journées de
maladie payées. Il recommande que tous les
gouvernements, provinciaux, territoriaux et
fédéral, modifient leurs normes du travail et
exigent des employeurs qu'ils fournissent au moins
sept jours payés de congé d'urgence sur une base
permanente et 14 jours additionnels
automatiquement de congés d'urgence payés lors
d'urgences sanitaires publiques.
Il y a eu et continue
d'y avoir des éclosions dans les endroits de
travail, y compris dans plusieurs usines de
transformation alimentaire partout au pays. Depuis
le début de la pandémie, les représentants de la
santé publique ont souligné à quel point il est
important que les travailleurs ne se présentent
pas au travail lorsqu'ils sont malades, même
lorsqu'ils n'ont que de faibles symptômes. Le
respect de cette directive s'avère extrêmement
difficile pour les travailleurs, en particulier
dans des emplois à bas salaires et non syndiqués,
ce qui a un impact sur tous les travailleurs sans
congés de maladie payés et ceux qui ont peut-être
pris tous leurs congés de maladie et ne seraient
pas rémunérés s'ils restaient à la maison avec des
symptômes de la COVID-19.
L'élite dirigeante exige que les directives de la
santé publique soient respectées par les
travailleurs individuels et, lorsqu'il y a
éclosion dans les endroits de travail, les accuse
et les menace même d'amendes, alors que leurs
conditions de vie – logis surpeuplés, le fait
d'avoir deux emplois ou plus pour joindre les deux
bouts, le covoiturage, etc. – représentent un
danger pour eux. Par contre, elle n'assume aucune
responsabilité pour protéger la société en
veillant à ce que les travailleurs aient tout ce
qu'il leur faut pour s'y conformer. Tandis qu'ils
blâment les travailleurs, entre autres, de ne pas
rester à la maison lorsqu'ils sont malades, les
employeurs offrent des primes pour une production
accrue, y compris des primes pour une « assiduité
parfaite ». Les porte-parole gouvernementaux,
y compris les représentants de la santé publique,
affirment que c'est la responsabilité des
individus de respecter les consignes de la santé
publique mais ne font rien pour forcer les
employeurs à faire en sorte que ce soit possible
de le faire. Ils n'offrent pas, non plus, l'aide
financière et sociale requise pour que les
travailleurs puissent respecter les consignes.
Le gouvernement fédéral a présenté la Prestation
canadienne de maladie pour la relance économique
(PCMRE) en octobre 2020 lorsque la Prestation
canadienne d'urgence (PCU) a pris fin. La
prestation est accordée aux travailleurs qui
restent à la maison avec les symptômes de la
COVID-19, mais seulement s'ils perdent 50 % de
leur travail dans une semaine. Il verse 450
dollars après impôts par semaine pendant deux
semaines, ce qui représente moins que ce qu'offre
un emploi à temps plein à salaire minimum dans la
plupart des provinces. Il ne fournit pas des
congés de maladie accessibles immédiatement. Les
travailleurs doivent demander la prestation, tout
comme pour l'assurance-emploi, et peuvent attendre
plusieurs mois avant d'être payés. La politique de
la prestation exclut aussi certains travailleurs
essentiels, tels que les travailleurs migrants,
qui peuvent ne pas avoir le numéro d'assurance
sociale requis pour y avoir accès. Ce n'est pas
une prestation qui répond aux besoins des
travailleurs qui dépendent d'un chèque de paie
régulier pour répondre aux exigences quotidiennes
de la vie et qui ne peuvent se permettre de
manquer le travail s'ils perdent du revenu.
Le 8 décembre, la députée néo-démocrate de London
Ouest, Peggy Sattler, a présenté le projet de loi
239, Loi Restez à la maison si vous êtes
malades 2020 au Parlement ontarien et a
demandé, le 16 février, le consentement unanime de
la législature pour le projet de loi, qui a été
refusé. Le projet de loi a ensuite été débattu en
deuxième lecture à la législature le 25 février.
Le projet de loi 239 modifierait la Loi sur
les normes du travail pour libérer sept
jours de congés de maladie payés et trois jours de
congés non-payés dans une année civile pour servir
de « congé d'urgence personnel », en remplacement
des dispositions actuelles touchant aux congés de
maladie, aux congés de responsabilité familiale et
de deuil. Il modifierait l'article de la loi qui
traite des congés non-payés en cas d'urgences
déclarées et de maladies infectieuses, pour faire
des premiers 14 jours de congé dans une année
civile des congés payés. Les députés du Parlement
provincial doivent voter sur le projet de loi le
1er mars. Ceux qui appuient le projet de loi
demandent à tous d'envoyer des courriels aux
députés conservateurs de même qu'au premier
ministre et au Cabinet des ministres pour réclamer
que le projet de loi soit adopté.
Le premier ministre Ford a rejeté avec mépris la
revendication grandissante pour une action
législative pour garantir que les travailleurs
puissent prendre congé lorsqu'ils sont malades
sans perte de revenus. Il a déclaré que ce serait
un « gaspillage de l'argent des contribuables » et
ne ferait que répliquer la PCMRE du fédéral. Il a
dit que la PCMRE est suffisante et que l'adoption
d'une loi en Ontario pour des congés de maladie
payés ferait en sorte que les contribuables «
paieraient deux fois ». La réalité des
travailleurs qui vivent de paie en paie ne
préoccupe aucunement le premier ministre Doug
Ford.
Le Canada a une économie moderne socialisée dans
laquelle c'est le travail collectif des
travailleurs de toutes les industries et du
secteur des services qui produit tout. Les congés
de maladie sans perte de revenus appartiennent aux
travailleurs de droit et les gouvernements ont la
responsabilité sociale de garantir ce droit en
adoptant des lois et en s'assurant de leur mise en
oeuvre.
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