La santé et la sécurité pour tous
et toutes
Appuyons la revendication de congés de maladie payés pour tous les travailleurs
Partout au Canada, les syndicats, les
travailleurs, les représentants de la santé
publique, les associations médicales et plusieurs
autres organisations et individus exigent une
action urgente pour que tous les travailleurs
aient accès à des congés de maladie payés. Alors
que les autorités de la santé publique sonnent
l'alarme face aux dangers continus de la COVID-19
et de la possibilité d'une troisième vague et
appelle à la vigilance pour contenir la
propagation, la nécessité de congés de maladie
payés pour tous les travailleurs est devenue
encore plus urgente. Le Decent Work and Health
Network (Réseau pour des conditions de travail et
de santé décentes), un réseau de prestataires de
soins basé en Ontario qui lutte pour une meilleure
santé en exigeant de meilleures conditions de
travail, estime que 58 % des
travailleurs au Canada – et plus de 70 %
des travailleurs gagnant moins de 20 000
dollars – n'ont pas accès à des journées de
maladie payées. Il recommande que tous les
gouvernements, provinciaux, territoriaux et
fédéral, modifient leurs normes du travail et
exigent des employeurs qu'ils fournissent au moins
sept jours payés de congé d'urgence sur une base
permanente et 14 jours additionnels
automatiquement de congés d'urgence payés lors
d'urgences sanitaires publiques.
Il y a eu et continue
d'y avoir des éclosions dans les endroits de
travail, y compris dans plusieurs usines de
transformation alimentaire partout au pays. Depuis
le début de la pandémie, les représentants de la
santé publique ont souligné à quel point il est
important que les travailleurs ne se présentent
pas au travail lorsqu'ils sont malades, même
lorsqu'ils n'ont que de faibles symptômes. Le
respect de cette directive s'avère extrêmement
difficile pour les travailleurs, en particulier
dans des emplois à bas salaires et non syndiqués,
ce qui a un impact sur tous les travailleurs sans
congés de maladie payés et ceux qui ont peut-être
pris tous leurs congés de maladie et ne seraient
pas rémunérés s'ils restaient à la maison avec des
symptômes de la COVID-19.
L'élite dirigeante exige que les directives de la
santé publique soient respectées par les
travailleurs individuels et, lorsqu'il y a
éclosion dans les endroits de travail, les accuse
et les menace même d'amendes, alors que leurs
conditions de vie – logis surpeuplés, le fait
d'avoir deux emplois ou plus pour joindre les deux
bouts, le covoiturage, etc. – représentent un
danger pour eux. Par contre, elle n'assume aucune
responsabilité pour protéger la société en
veillant à ce que les travailleurs aient tout ce
qu'il leur faut pour s'y conformer. Tandis qu'ils
blâment les travailleurs, entre autres, de ne pas
rester à la maison lorsqu'ils sont malades, les
employeurs offrent des primes pour une production
accrue, y compris des primes pour une « assiduité
parfaite ». Les porte-parole gouvernementaux,
y compris les représentants de la santé publique,
affirment que c'est la responsabilité des
individus de respecter les consignes de la santé
publique mais ne font rien pour forcer les
employeurs à faire en sorte que ce soit possible
de le faire. Ils n'offrent pas, non plus, l'aide
financière et sociale requise pour que les
travailleurs puissent respecter les consignes.
Le gouvernement fédéral a présenté la Prestation
canadienne de maladie pour la relance économique
(PCMRE) en octobre 2020 lorsque la Prestation
canadienne d'urgence (PCU) a pris fin. La
prestation est accordée aux travailleurs qui
restent à la maison avec les symptômes de la
COVID-19, mais seulement s'ils perdent 50 % de
leur travail dans une semaine. Il verse 450
dollars après impôts par semaine pendant deux
semaines, ce qui représente moins que ce qu'offre
un emploi à temps plein à salaire minimum dans la
plupart des provinces. Il ne fournit pas des
congés de maladie accessibles immédiatement. Les
travailleurs doivent demander la prestation, tout
comme pour l'assurance-emploi, et peuvent attendre
plusieurs mois avant d'être payés. La politique de
la prestation exclut aussi certains travailleurs
essentiels, tels que les travailleurs migrants,
qui peuvent ne pas avoir le numéro d'assurance
sociale requis pour y avoir accès. Ce n'est pas
une prestation qui répond aux besoins des
travailleurs qui dépendent d'un chèque de paie
régulier pour répondre aux exigences quotidiennes
de la vie et qui ne peuvent se permettre de
manquer le travail s'ils perdent du revenu.
Le 8 décembre, la députée néo-démocrate de London
Ouest, Peggy Sattler, a présenté le projet de loi
239, Loi Restez à la maison si vous êtes
malades 2020 au Parlement ontarien et a
demandé, le 16 février, le consentement unanime de
la législature pour le projet de loi, qui a été
refusé. Le projet de loi a ensuite été débattu en
deuxième lecture à la législature le 25 février.
Le projet de loi 239 modifierait la Loi sur
les normes du travail pour libérer sept
jours de congés de maladie payés et trois jours de
congés non-payés dans une année civile pour servir
de « congé d'urgence personnel », en remplacement
des dispositions actuelles touchant aux congés de
maladie, aux congés de responsabilité familiale et
de deuil. Il modifierait l'article de la loi qui
traite des congés non-payés en cas d'urgences
déclarées et de maladies infectieuses, pour faire
des premiers 14 jours de congé dans une année
civile des congés payés. Les députés du Parlement
provincial doivent voter sur le projet de loi le
1er mars. Ceux qui appuient le projet de loi
demandent à tous d'envoyer des courriels aux
députés conservateurs de même qu'au premier
ministre et au Cabinet des ministres pour réclamer
que le projet de loi soit adopté.
Le premier ministre Ford a rejeté avec mépris la
revendication grandissante pour une action
législative pour garantir que les travailleurs
puissent prendre congé lorsqu'ils sont malades
sans perte de revenus. Il a déclaré que ce serait
un « gaspillage de l'argent des contribuables » et
ne ferait que répliquer la PCMRE du fédéral. Il a
dit que la PCMRE est suffisante et que l'adoption
d'une loi en Ontario pour des congés de maladie
payés ferait en sorte que les contribuables «
paieraient deux fois ». La réalité des
travailleurs qui vivent de paie en paie ne
préoccupe aucunement le premier ministre Doug
Ford.
Le Canada a une économie moderne socialisée dans
laquelle c'est le travail collectif des
travailleurs de toutes les industries et du
secteur des services qui produit tout. Les congés
de maladie sans perte de revenus appartiennent aux
travailleurs de droit et les gouvernements ont la
responsabilité sociale de garantir ce droit en
adoptant des lois et en s'assurant de leur mise en
oeuvre.
Cet article est paru dans
Numéro 11 - 26 février 2021
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