La campagne Vaccins pour tous
Défendons les droits des résidents migrants et sans papiers
De l'anxiété et beaucoup d'animosité ont été
créées par les gouvernements, les partis
cartellisés et les médias dans tout le pays au
sujet des protocoles de vaccination et de qui sera
vacciné et quand. Parce que l'économie canadienne
n'est pas organisée pour subvenir à ses besoins et
qu'elle est à la merci des oligopoles
pharmaceutiques mondiaux pour recevoir des vaccins
pour faire face à la pandémie de la COVID-19, le
Canada est loin derrière les autres pays en ce qui
concerne la protection de la population. Dans ce
contexte, la situation dans laquelle les
travailleurs migrants, notamment les travailleurs
sans papiers, font face à la discrimination et à
l'exclusion du programme de vaccination est plus
qu'inacceptable. Parce qu'un État raciste les
désigne comme des personnes qui peuvent être
maltraitées et exploitées, des milliers d'entre
elles au Canada travaillent dans des emplois
essentiels, mais vivent dans la peur d'être
expulsées et n'ont pas accès aux soins de santé de
base y compris la vaccination. Elles ne peuvent
même pas marcher en sécurité dans la rue par peur
d'être arrêtées par la police et expulsées.
Le 24
février, le Réseau des droits des migrants a émis
une déclaration sur cette question dont le titre
est « Les experts en droit des migrants et en
santé demandent un accès sécuritaire, dans la
dignité et sans peur aux vaccins pour la COVID-19
pour les résidents migrants et sans
papiers ».
La déclaration indique qu'une personne
sur 23 au Canada n'a pas de statut de
résident permanent, dont de nombreux travailleurs
des secteurs de la santé, de l'entretien, de la
construction, de la livraison et de l'agriculture,
et que de nombreux migrants au Canada n'ont pas de
carte d'assurance-maladie parce qu'ils sont sans
papiers ou que leur permis de travail ou d'étude
sont expirés à cause du délai de traitement
pendant la pandémie.
D'un côté les travailleurs sont avertis par les
employeurs qu'ils doivent se faire vacciner et de
l'autre les travailleurs vivent dans la peur
d'être détenus et expulsés si leurs informations
personnelles sont partagées avec les services
fédéraux d'immigration.
Il est inacceptable qu'en pleine crise qui affecte
tout le monde, la division raciste du peuple en
catégories conçues pour permettre la discrimination
et le déni de droits humains fondamentaux à certains
soit encore présentée par l'élite et ses
gouvernements comme quelque chose de moderne et
d'humain. La seule solution est la reconnaissance
immédiate qu'aucun être humain n'est illégal au
Canada, la vaccination de tous sans conditions et
l'octroi du statut de résident permanent à tous les
travailleurs et étudiants migrants qui sont ici et
veulent rester.
Voici des extraits de la dclaration:
« Le Réseau des droits des migrants, de même que
des médecins éminents, des experts en politique de
la santé et des dirigeants syndicaux réclament des
mesures immédiates pour garantir que tous les
résidents canadiens migrants et sans papiers
puissent être vaccinés. Une lettre signée
par 270 organisations indique des mesures
spécifiques qui doivent être mises en oeuvre afin
que l'engagement du gouvernement à une vaccination
universelle devienne une réalité. Pour que le
vaccin anti-COVID-19 soit accessible aux migrants
d'une manière sécuritaire et non coercitive, les
choses suivantes doivent être mises en oeuvre :
- la vaccination doit être fournie sans
gratuitement;
- la vaccination ne doit pas requérir une carte
d'assurance-maladie ou une preuve de couverture
médicale;
- les noms, les adresses et d'autres informations
à des fins d'identification ne doivent pas être
exigés pour la vaccination parce que les personnes
migrantes et sans papiers craignent de partager
ces informations;
- aucune information d'identité ne doit être
partagée avec les autorités fédérales de
l'immigration;
- le vaccin doit être accessible (dans les
communautés rurales, à ceux qui ne parlent pas
l'anglais ou le français, qui n'ont pas accès à un
ordinateur, à un téléphone, etc.);
- la vaccination pour la COVID-19 ne doit pas
être coercitive ou obligatoire. Afin d'assurer une
protection contre cela, des protections contre les
représailles et un statut de résident permanent
doivent être accordés à ceux qui prennent la
parole sur des enjeux liés aux endroits de
travail;
- les vaccinateurs doivent être formés pour
qu'ils ne refusent pas des personnes qui n'ont pas
de couverture santé ou ont peur de partager leur
information d'identité;
- une éducation publique antiraciste est
nécessaire pour répondre aux hésitations
concernant les vaccins. Les migrants ont des
raisons fondées de se méfier des systèmes médicaux
à cause des antécédents de violence et de
coercition;
- des soins de santé universels pour tous et
- un statut d'immigration complet et permanent
pour tous. »
Cet article est paru dans
Numéro 11 - 26 février 2021
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