Numéro 4 - 10 février 2021
Le Parlement reprend ses activités
Quel ordre du jour et qui décide?
• Luttons
pour investir le peuple du pouvoir de décider!
Menaces
inacceptables contre les bénéficiaires des
prestations d'urgence
• Le gouvernement
abandonne finalement ses demandes de
remboursement
Un statut
pour tous et toutes
• N'abandonnons personne à
son sort! - Diane Johnston
• Victoire dans la
campagne pour prolonger les permis de travail et
mettre fin aux expulsions d'étudiants étrangers
Le Parlement reprend ses activités
Le Parlement a repris ses activités le 25
janvier avec un débat sur le projet de loi C-14, Loi
d'exécution de l'énoncé économique de 2020,
qui a été discuté la dernière fois le 2
février et le Parlement est maintenant en pause
jusqu'au 16 février. L'adoption du projet de
loi C-14 permettrait au gouvernement Trudeau de
mettre en oeuvre les mesures qu'il propose, au nom
de faire face à la pandémie et de soutenir
l'économie, afin d'accroître l'étendue et la
profondeur de ses stratagèmes pour payer les
riches.
Selon les partis de cartel, un des principaux
problèmes auxquels la société canadienne fait face
en ce moment c'est de faire fonctionner l'économie
pendant la pandémie, et cela signifie renforcer le
statu quo de payer les riches notamment par les
emprunts gouvernementaux auprès des prêteurs
privés. Le gouvernement qualifie ces fonds privés
de « fonds publics », qu'il verse ensuite
d'abord et avant tout à des intérêts privés
étroits. Le fait que cet argent, qui est avancé
officiellement pour assurer la subsistance des
Canadiens pendant la pandémie, ne sert pas cet
objectif, est démontré brutalement par la demande
que les travailleurs vulnérables et les étudiants
remboursent des milliers de dollars qu'ils ont
reçus avec la Prestation canadienne d'urgence et
d'autres prestations, soi-disant parce qu'ils
n'étaient pas admissibles selon des règles dont
ils ne connaissaient même pas l'existence.
Le 9 février, face à la vaste opposition à
cette attaque inacceptable contre les personnes
parmi les plus vulnérables arrivant à peine à
joindre les deux bouts, l'Agence du revenu du
Canada a annoncé que cette décision était annulée.
Les problèmes demeurent cependant, notamment le
fait qu'un grand nombre de personnes ne sont pas
admissibles à la nouvelle Prestation canadienne de
la relance économique et se retrouvent sans revenu
quel qu'il soit.
Satisfaire les demandes
des intérêts privés, accroître les pouvoirs de
police et financer l'économie de guerre pour
servir la quête d'hégémonie mondiale de
l'impérialisme américain détournent les fonds
publics des programmes sociaux et de
l'investissement centré sur l'humain. Au lieu de
mobiliser toute la société pour résoudre les
problèmes en mobilisant tous et chacun dans un
projet d'édification nationale qui repose sur une
économie et des programmes sociaux basés sur la
satisfaction des besoins du peuple, l'élite blâme
le peuple et les « acteurs étrangers » pour
tous les problèmes et demande que tous se rallient
au gouvernement et aux agences militaires et
policières pour défendre « notre
démocratie ».
L'appui unanime du Parlement à la résolution du
NPD demandant que les Proud Boys soient ajoutés à
la liste des entités terroristes et la désignation
peu après des Proud Boys et d'autres organisations
comme entités terroristes est dangereuse pour le
mouvement populaire à la défense des droits. Elle
enchâsse l'affirmation frauduleuse selon laquelle
les pouvoirs de police et leurs opérations
secrètes défendent les droits et la sécurité alors
que ce sont ces mêmes pouvoirs de police qui ont
été liés à la violence ouverte et clandestine
contre les défenseurs autochtones de la terre, les
travailleurs et les activistes politiques et
sociaux qui défendent les droits.
L'autre affirmation frauduleuse est que la
sécurité est un équilibre entre autoriser des
opérations policières clandestines et leur donner
le feu vert pour qu'elles soient faites en toute
impunité, et la liberté de parole, d'association
et d'expression. Ce n'est pas le cas.
Avant tout, les partis de cartel au gouvernement
sont unis pour bloquer ce dont nous avons besoin,
le renouveau politique et une nouvelle direction
de l'économie qui repose sur le programme
d'arrêter de payer les riches et l'augmentation
des investissements dans les programmes sociaux.
L'expérience acquise depuis un an a
démontré à tous que plus de 30 ans de
destruction néolibérale antisociale de programmes
sociaux comme les soins de santé par des coupures,
la restructuration et la privatisation ont créé
les conditions pour la crise actuelle et détruit
la capacité du système à faire face à une urgence
comme la pandémie.
Les problèmes auxquels la classe ouvrière et le
peuple canadiens font face en ce qui concerne la
garantie du droit aux soins de santé, à
l'éducation, au logement et aux soins aux
personnes les plus vulnérables de même qu'à la
paix et à la sécurité ne seront pas résolus par
les mesures qui sont discutées au Parlement. Les
riches et les partis de cartel dans les parlements
fédéral et provinciaux nous offrent la même chose
qui a créé la crise du chômage, les logements
inabordables et la détérioration des conditions de
travail.
Par exemple, on promet des milliards de dollars
pour « régler » le problème des soins de
santé de longue durée, y compris des fonds
d'urgence pour des équipements de protection
individuelle, qui seront versés aux exploitants
privés dont les profits ont atteint des sommets au
moment même où des milliers de personnes âgées
dont ils ont la charge et des travailleurs dans
ces centres ont été infectés par la COVID-19.
C'est uniquement en mettant fin au profit privé
dans les centres de soins de longue durée et en
créant une nouvelle autorité publique qui met sur
pied des entreprises basées sur la satisfaction
des besoins des personnes âgées, où le personnel
soignant jouit des conditions de travail requises
grâce à des investissements accrus, que les aînés
peuvent mener une vie en santé, en sécurité et
dans la dignité. Les travailleurs de tout le pays
ont mis de l'avant cette revendication.
Avec la fin de la Prestation canadienne
d'urgence, la fermeture continue de nombreuses
entreprises et de nouvelles éclosions dans les
usines de transformation de la viande et d'autres
endroits de travail, la situation des travailleurs
et des chômeurs qui luttent pour joindre les deux
bouts s'est encore aggravée.
Les travailleurs de première ligne de la santé,
de l'éducation, des transports publics et de
l'industrie ont mis de l'avant des propositions et
des revendications qui pourraient les protéger,
protéger la société et contrôler la situation.
Cependant, les gouvernements ont eu recours aux
décrets et aux pouvoirs de police, comme si la
classe ouvrière et le peuple constituent le
problème et non la solution.
Le problème clé et
l'obstacle au progrès sont de nature politique, un
système de gouvernance qui prive le peuple de
pouvoir. Le système actuel dépassé bloque tout
mouvement vers le renouveau. Les partis de cartel
font tout ce qu'ils peuvent pour faire en sorte
que le peuple n'ait aucun mot à dire en ce qui
concerne les décisions qui l'affectent, les «
enjeux » des élections, la sélection des
candidats et les lois qui sont adoptées, et qu'il
soit incapable de demander des comptes des
représentants élus.
Forum ouvrier se joint aux travailleurs de
tous les secteurs à l'échelle du pays qui
discutent des questions qui concernent la classe
ouvrière et le peuple et élaborent des solutions
aux problèmes que confrontent les travailleurs et
la société et contribuent ainsi à un ordre du jour
basé sur un projet d'édification nationale.
Parlons tous en notre propre nom et participons à
la discussion des affaires politiques en tant que
politiciens ouvriers. Mettons fin à notre
marginalisation en insistant pour discuter des
sujets de préoccupation de la classe ouvrière et
du peuple et en ne laissant pas les riches et les
partis de cartel décider de l'ordre du jour, eux
dont l'objectif est de s'accrocher au pouvoir, ce
qui bloque la mobilisation de l'entière force
humaine que représente le peuple pour faire
avancer la société.
Menaces inacceptables contre les
bénéficiaires des prestations d'urgence
Les demandes pour la Prestation canadienne
d'urgence (PCU) pour les travailleurs autonomes
en 2019 ont été ouvertes le 6
avril 2020. Les agents du gouvernement et le
site Web officiel ont déclaré que les personnes
qualifiées devaient fournir la preuve d'un revenu
brut de 5 000 dollars provenant d'un
travail autonome pour l'année
d'imposition 2019 et que la COVID-19
affectait négativement leurs revenus en 2020.
Le gouvernement a ensuite annoncé à la fin de
l'année que cette information était incorrecte,
qu'il s'agissait d'un revenu « net »
de 5 000 dollars et non d'un revenu «
brut ».
Cela a mis en colère de nombreuses personnes qui
ont reçu la subvention et n'étaient pas en mesure
de la rembourser. Des copies du site Web du
gouvernement du 6 au 21 avril 2020
ont montré que le « revenu brut » était bien
la qualification requise pour obtenir la PCU. Même
après le 21 avril, certains agents de
l'Agence du revenu du Canada (ARC) ont continué de
donner des renseignements trompeurs selon lesquels
c'était le revenu brut qui était le critère.
Le 21 avril, des milliers de travailleurs
indépendants avaient déjà fait leur demande et ont
ensuite commencé à recevoir la PCU sur la base
d'un revenu brut de 5 000 dollars ou
plus pour 2019. Plus tard en 2020, le
gouvernement a envoyé à plusieurs d'entre eux une
lettre indiquant qu'ils « pourraient » devoir
rembourser la prestation. Inutile de dire que la
plupart de ceux qui étaient menacés de devoir
rembourser les prestations vivent près du seuil de
la pauvreté ou sous le seuil et la lettre était
pour le moins angoissante.
En réponse à la demande inacceptable de
remboursement du gouvernement, une enseignante
semi-retraitée de Mississauga a intenté un recours
collectif contre le gouvernement fédéral au nom
des travailleurs autonomes touchés par la
confusion sur l'admissibilité à la PCU. Le recours
collectif exigeait que l'ARC cesse toute demande
de remboursement de la prestation, car la faute et
la responsabilité de la confusion incombaient
carrément au gouvernement et le remboursement de
la prestation causerait des difficultés à de
nombreux bénéficiaires. Maintenant, l'ARC a publié
le 9 février un communiqué de presse disant
qu'elle annulait la demande de remboursement des
travailleurs autonomes qui avaient demandé la PCU
et qui auraient été admissibles en fonction de
leur revenu brut. Ils « ne seront pas tenus de
rembourser la PCU, pourvu qu'ils répondent aussi à
tous les autres critères d'admissibilité. La même
approche s'appliquera, que la personne ait
présenté sa demande par l'intermédiaire de
l'Agence du revenu du Canada (ARC) ou de Service
Canada », mentionne le communiqué de presse.
« Cela veut dire que les travailleurs autonomes
dont le revenu net de travail autonome était
inférieur à 5 000 $ et qui ont
présenté une demande de PCU ne seront pas tenus de
rembourser la PCU, pourvu que leur revenu brut de
travail autonome était d'au
moins 5 000 $ et qu'ils répondent à
tous les autres critères d'admissibilité »,
rapporte le communiqué de presse qui ajoute que «
Certains travailleurs autonomes dont le revenu net
de travail autonome a été inférieur
à 5 000 $ ont peut-être déjà
remboursé volontairement la PCU. L'ARC et Service
Canada retourneront tous les montants déjà
remboursés. Des détails supplémentaires seront
fournis au cours des prochaines semaines. »
Janet Ryan, l'enseignante semi-retraitée qui a
intenté la poursuite contre la demande de
remboursement du gouvernement, a gagné un peu plus
de 5 000 dollars bruts grâce au tutorat
à temps partiel effectué en 2019, plus les
paiements réguliers de son Régime de pensions du
Canada et de la Sécurité de la vieillesse. Les
déductions fiscales automatiques ont réduit son
revenu net de travail à moins de 5 000
dollars. Parce qu'elle gagnait si peu, elle et
beaucoup d'autres ont reçu une notification du
gouvernement leur demandant de rembourser la PCU.
La signataire du recours a déclaré que ses
revenus de tutorat en 2020 étaient affectés
négativement par la COVID-19 et, après avoir
vérifié les conditions d'admissibilité sur le site
Web du gouvernement en avril, elle a demandé et
reçu la PCU. Elle et 441 000 autres
Canadiens ont reçu la même lettre du gouvernement
les menaçant de devoir rembourser la prestation,
ce qui a alarmé et inquiété de nombreuses
personnes et leur famille.
Elle a dit que la lettre de menace était la
première qu'elle et beaucoup d'autres ont reçue
dans laquelle il était mentionné que leur
admissibilité à la PCU était basée sur le revenu
net et non brut. C'est seulement après avoir reçu
la lettre qu'ils ont réalisé qu'ils n'étaient pas
admissibles à la PCU.
Beaucoup, comme Janet Ryan, avaient été avisés
par des agents de l'ARC avant de demander la
prestation qu'ils y avaient droit. L'ARC a en fait
admis que certains agents avaient donné des
informations erronées et que le site Web de l'ARC
a contenu des informations erronées pendant
presque tout le mois d'avril. Néanmoins, la
demande de remboursement a été maintenue.
Le gouvernement a maintenant annulé l'ordonnance.
Les demandes de remboursement étaient
inacceptables.
Un statut pour tous et toutes
- Diane Johnston -
Le samedi 30 janvier, Solidarité sans
frontières a organisé une danse-manifestation à
Montréal pour réclamer un statut pour tous et
toutes sans exception. L'événement a eu lieu à
l'extérieur des bureaux du gouvernement fédéral au
Complexe Guy-Favreau par une froide journée
d'hiver.
Les orateurs ont souligné
que la première et la deuxième vague de la
pandémie ont créé d'énormes difficultés pour les
migrants sans statut. Maintenant, le couvre-feu
de 20 h à 5 h, imposé au Québec par le
gouvernement Legault depuis le 9 janvier, les
place dans une « situation désastreuse ».
Certains ont perdu leur emploi, d'autres ont
quitté leur emploi en raison du risque d'être
arrêtés par la police, ce qui pourrait entraîner
leur expulsion. D'autres arrivent aux heures de
travail avant le début de leur quart de travail ou
y restent beaucoup plus tard pour éviter d'être
interceptés par la police.
Les participants ont appris que lors des
contrôles de police, une lettre d'autorisation de
l'employeur ne suffit pas pour les personnes
présumées avoir commis une infraction. Ils sont
tenus de s'identifier et ceux qui n'ont pas de
papiers valides risquent d'être expulsés. En 2019
seulement, les policiers de Montréal ont contacté
l'Agence des services frontaliers du
Canada 3 500 fois bien que leur mandat
ne comprenne pas les questions d'immigration. Ils
utilisent pour cela leur pouvoir de détenir des
personnes si un mandat d'arrêt a été émis contre
elles.
Même si ces travailleurs sont considérés comme
des travailleurs essentiels de première ligne, ils
se voient refuser le droit aux soins de santé ou
aux services de garderie pour leurs enfants et aux
prestations d'urgence pour la pandémie. De plus,
en refusant de leur permettre de faire partie du
récent programme de régularisation temporaire, les
libéraux de Justin Trudeau et le gouvernement
Legault affirment que le travail qu'ils font n'est
pas aussi précieux que celui de ceux qui
fournissent des soins directs aux patients
atteints de la COVID-19.
« Nous avons des gens dans
ce pays qui sont traités comme des esclaves. Il y
a des gens ici pendant la pandémie sans accès aux
soins de santé ! Ils ne peuvent même pas
passer un test de la COVID », a déclaré un
participant. « Que se passe-t-il s'ils attrapent
le virus et le transmettent à d'autres ?
Puisqu'on répète sans cesse à ces travailleurs
qu'ils sont essentiels, il est grand temps que
leur soient fournies des conditions essentielles à
leur survie. »
Les manifestants ont exigé que le gouvernement
fédéral élargisse les critères des prestations de
remplacement du revenu afin que ces personnes
soient également couvertes, sinon elles n'auraient
aucun moyen de subsistance si elles contractaient
la COVID-19.
« Nous voulons notre statut, nous voulons notre
résidence permanente ! C'est le moment de se
mobiliser car seule la lutte pourra nous libérer.
Alors il faut continuer à se battre. »
Ensemble, réclamons que cette injustice, cette
discrimination et cette exploitation des plus
vulnérables cessent, une fois pour toutes !
Ce n'est que par notre unité d'action que nous
pourrons garantir le statut de résident permanent
pour tous et toutes, sans exception. Ce n'est
qu'en assurant la sécurité des travailleurs
migrants que nous pourrons assurer la sécurité de
tous et de toutes.
Rassemblement à Toronto pour faire cesser les
expulsions des étudiants étrangers, le 24
novembre 2020
Étudiants migrants unis célèbre une victoire
dans sa campagne de plusieurs mois pour arrêter
l'expulsion de dizaines de milliers d'étudiants
étrangers bloqués au Canada pendant la pandémie de
la COVID-19. Ils se battent pour prolonger les
permis de travail postdiplôme (PPTPD) qui sont
arrivés à expiration fin 2020. Le 8
janvier, Marco Mendicino, le ministre de
l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté,
a annoncé que les étudiants internationaux qui
n'avaient pas pu trouver de travail pour lequel
ils sont qualifiés, à cause de la pandémie de la
COVID-19, seront éligibles à une prolongation
de 18 mois de leurs permis.
Cela permettra aux étudiants étrangers qui ont
étudié et obtenu leur diplôme ici de continuer à
chercher un emploi au Canada. Pour certains, cela
signifie élargir leur possibilité de satisfaire
aux conditions de demande de statut de résident
permanent (RP). Pour d'autres, c'est notamment
l'occasion de gagner un revenu, de rembourser
leurs dettes de prêt étudiant, d'acquérir une
expérience de travail avant de rentrer chez eux.
Selon une étude récente du Bureau canadien de
l'éducation internationale, environ 61 %
de tous les étudiants étrangers diplômés
d'établissements postsecondaires au Canada
prévoyaient trouver un emploi ici avant de rentrer
chez eux. Environ la moitié seulement (51 %)
ont l'intention de demander le statut de résident
permanent en raison de leurs études et de leur
emploi, mais seulement 22 % réussissent
réellement à obtenir le statut de RP grâce à l'un
de ces programmes.
Le Canada n'a pas atteint ses objectifs
d'immigration pour 2020 en raison de la
pandémie et, pour réduire ce déficit, le
gouvernement fédéral cherche à augmenter le nombre
d'étudiants internationaux recevant le statut de
RP.
L'incapacité de trouver du travail en raison de la
pandémie de la COVID-19 a été dévastatrice pour
les étudiants migrants. Des dizaines de milliers
d'étudiants migrants qui obtiennent leur diplôme
ici – 58 000 en 2019 – étaient
confrontés à l'expulsion parce que leur permis de
travail postuniversitaire était arrivé à
expiration à la fin de 2020.
C'est en effet une douce victoire. Les
organisations comme Étudiants migrants unis se
sont battues pour y parvenir. Ils ont organisé des
rassemblements, des piquets de grève et des
pétitions. Ils ont fait du lobbying et porté leur
cause devant le public canadien, ont fait appel
aux syndicats et à d'autres organisations qui les
ont appuyés.
La lutte pour affirmer les droits des étudiants
internationaux ne s'arrête pas là. Il y a près de
700 000 étudiants internationaux au Canada
qui ont un permis de travail postdiplôme et un
permis d'études. Ils ont déjà payé des frais de
scolarité exorbitants, jusqu'à six fois ceux payés
par leurs pairs canadiens. Après l'obtention de
leur diplôme, les étudiants internationaux
reçoivent généralement des salaires inférieurs,
soit 7 % de moins en moyenne, selon
Statistique Canada. De plus, les étudiants
diplômés travaillent comme assistants
d'enseignement et de recherche et effectuent un
travail essentiel dans d'autres domaines, mais ces
travaux ne les qualifient pas pour satisfaire aux
exigences de résident permanent. La liste des
façons dont les étudiants internationaux sont
honteusement escroqués, exploités, abusés et
privés de leurs droits par le gouvernement
canadien n'en finit plus. De plus, pendant cette
pandémie de la COVID-19, les étudiants
internationaux diplômés dont les demandes
d'assurance sociale étaient en cours, qui se
chiffrent par milliers, n'ont reçu aucun soutien
financier du gouvernement fédéral, pas même les
sommes dérisoires que les étudiants canadiens de
niveau postsecondaire ont obtenues. Beaucoup
d'autres n'ont pas été en mesure de travailler à
temps plein ou d'accumuler suffisamment d'heures
pour être admissibles à l'assurance-emploi.
Sarom Rho, le coordonnateur national des
Étudiants migrants unis, a déclaré que
l'organisation s'est engagée à poursuivre la lutte
pour la justice et les droits de tous. En plus de
cette victoire dans l'obtention des prolongations
de permis de travail, Étudiants migrants unis
s'engage à apporter des changements qui
garantiront un véritable accès à la résidence
permanente (compter le travail à temps partiel à
l'école et toute autre profession vers la
résidence permanente) et pour la résidence
complète et permanente pour tous les migrants;
supprimer les délais et les restrictions de
travail provenant de l'industrie; unir les
familles et garantir des permis de travail aux
membres de la famille; réduire les frais de
scolarité et assurer un accès complet aux services
(soins de santé, logement, emploi, bourses,
prestations d'urgence en cas de pandémie, etc.)
pour tous les étudiants internationaux.
Forum ouvrier félicite Étudiants migrants
unis pour cette victoire et appelle tout le monde
à s'avancer pour appuyer son travail pour
organiser politiquement à la défense des droits de
tous et de toutes.
(Photo : Forum ouvrier)
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