Un statut pour tous et toutes

N'abandonnons personne à son sort!

Le samedi 30 janvier, Solidarité sans frontières a organisé une danse-manifestation à Montréal pour réclamer un statut pour tous et toutes sans exception. L'événement a eu lieu à l'extérieur des bureaux du gouvernement fédéral au Complexe Guy-Favreau par une froide journée d'hiver.

Les orateurs ont souligné que la première et la deuxième vague de la pandémie ont créé d'énormes difficultés pour les migrants sans statut. Maintenant, le couvre-feu de 20 h à 5 h, imposé au Québec par le gouvernement Legault depuis le 9 janvier, les place dans une « situation désastreuse ». Certains ont perdu leur emploi, d'autres ont quitté leur emploi en raison du risque d'être arrêtés par la police, ce qui pourrait entraîner leur expulsion. D'autres arrivent aux heures de travail avant le début de leur quart de travail ou y restent beaucoup plus tard pour éviter d'être interceptés par la police.

Les participants ont appris que lors des contrôles de police, une lettre d'autorisation de l'employeur ne suffit pas pour les personnes présumées avoir commis une infraction. Ils sont tenus de s'identifier et ceux qui n'ont pas de papiers valides risquent d'être expulsés. En 2019 seulement, les policiers de Montréal ont contacté l'Agence des services frontaliers du Canada 3 500 fois bien que leur mandat ne comprenne pas les questions d'immigration. Ils utilisent pour cela leur pouvoir de détenir des personnes si un mandat d'arrêt a été émis contre elles.

Même si ces travailleurs sont considérés comme des travailleurs essentiels de première ligne, ils se voient refuser le droit aux soins de santé ou aux services de garderie pour leurs enfants et aux prestations d'urgence pour la pandémie. De plus, en refusant de leur permettre de faire partie du récent programme de régularisation temporaire, les libéraux de Justin Trudeau et le gouvernement Legault affirment que le travail qu'ils font n'est pas aussi précieux que celui de ceux qui fournissent des soins directs aux patients atteints de la COVID-19.

« Nous avons des gens dans ce pays qui sont traités comme des esclaves. Il y a des gens ici pendant la pandémie sans accès aux soins de santé ! Ils ne peuvent même pas passer un test de la COVID », a déclaré un participant. « Que se passe-t-il s'ils attrapent le virus et le transmettent à d'autres ? Puisqu'on répète sans cesse à ces travailleurs qu'ils sont essentiels, il est grand temps que leur soient fournies des conditions essentielles à leur survie. »

Les manifestants ont exigé que le gouvernement fédéral élargisse les critères des prestations de remplacement du revenu afin que ces personnes soient également couvertes, sinon elles n'auraient aucun moyen de subsistance si elles contractaient la COVID-19.

« Nous voulons notre statut, nous voulons notre résidence permanente ! C'est le moment de se mobiliser car seule la lutte pourra nous libérer. Alors il faut continuer à se battre. »

Ensemble, réclamons que cette injustice, cette discrimination et cette exploitation des plus vulnérables cessent, une fois pour toutes !

Ce n'est que par notre unité d'action que nous pourrons garantir le statut de résident permanent pour tous et toutes, sans exception. Ce n'est qu'en assurant la sécurité des travailleurs migrants que nous pourrons assurer la sécurité de tous et de toutes.

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(Photos : Solidarité sans frontières, C. Martin)


Cet article est paru dans

Numéro 4 - 10 février 2021

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Un statut pour tous et toutes: N'abandonnons personne à son sort! - Diane Johnston


    

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