Menaces inacceptables contre les
bénéficiaires des prestations d'urgence
Le gouvernement abandonne finalement ses demandes de remboursement
Les demandes pour la Prestation canadienne
d'urgence (PCU) pour les travailleurs autonomes
en 2019 ont été ouvertes le 6
avril 2020. Les agents du gouvernement et le
site Web officiel ont déclaré que les personnes
qualifiées devaient fournir la preuve d'un revenu
brut de 5 000 dollars provenant d'un
travail autonome pour l'année
d'imposition 2019 et que la COVID-19
affectait négativement leurs revenus en 2020.
Le gouvernement a ensuite annoncé à la fin de
l'année que cette information était incorrecte,
qu'il s'agissait d'un revenu « net »
de 5 000 dollars et non d'un revenu «
brut ».
Cela a mis en colère de nombreuses personnes qui
ont reçu la subvention et n'étaient pas en mesure
de la rembourser. Des copies du site Web du
gouvernement du 6 au 21 avril 2020
ont montré que le « revenu brut » était bien
la qualification requise pour obtenir la PCU. Même
après le 21 avril, certains agents de
l'Agence du revenu du Canada (ARC) ont continué de
donner des renseignements trompeurs selon lesquels
c'était le revenu brut qui était le critère.
Le 21 avril, des milliers de travailleurs
indépendants avaient déjà fait leur demande et ont
ensuite commencé à recevoir la PCU sur la base
d'un revenu brut de 5 000 dollars ou
plus pour 2019. Plus tard en 2020, le
gouvernement a envoyé à plusieurs d'entre eux une
lettre indiquant qu'ils « pourraient » devoir
rembourser la prestation. Inutile de dire que la
plupart de ceux qui étaient menacés de devoir
rembourser les prestations vivent près du seuil de
la pauvreté ou sous le seuil et la lettre était
pour le moins angoissante.
En réponse à la demande inacceptable de
remboursement du gouvernement, une enseignante
semi-retraitée de Mississauga a intenté un recours
collectif contre le gouvernement fédéral au nom
des travailleurs autonomes touchés par la
confusion sur l'admissibilité à la PCU. Le recours
collectif exigeait que l'ARC cesse toute demande
de remboursement de la prestation, car la faute et
la responsabilité de la confusion incombaient
carrément au gouvernement et le remboursement de
la prestation causerait des difficultés à de
nombreux bénéficiaires. Maintenant, l'ARC a publié
le 9 février un communiqué de presse disant
qu'elle annulait la demande de remboursement des
travailleurs autonomes qui avaient demandé la PCU
et qui auraient été admissibles en fonction de
leur revenu brut. Ils « ne seront pas tenus de
rembourser la PCU, pourvu qu'ils répondent aussi à
tous les autres critères d'admissibilité. La même
approche s'appliquera, que la personne ait
présenté sa demande par l'intermédiaire de
l'Agence du revenu du Canada (ARC) ou de Service
Canada », mentionne le communiqué de presse.
« Cela veut dire que les travailleurs autonomes
dont le revenu net de travail autonome était
inférieur à 5 000 $ et qui ont
présenté une demande de PCU ne seront pas tenus de
rembourser la PCU, pourvu que leur revenu brut de
travail autonome était d'au
moins 5 000 $ et qu'ils répondent à
tous les autres critères d'admissibilité »,
rapporte le communiqué de presse qui ajoute que «
Certains travailleurs autonomes dont le revenu net
de travail autonome a été inférieur
à 5 000 $ ont peut-être déjà
remboursé volontairement la PCU. L'ARC et Service
Canada retourneront tous les montants déjà
remboursés. Des détails supplémentaires seront
fournis au cours des prochaines semaines. »
Janet Ryan, l'enseignante semi-retraitée qui a
intenté la poursuite contre la demande de
remboursement du gouvernement, a gagné un peu plus
de 5 000 dollars bruts grâce au tutorat
à temps partiel effectué en 2019, plus les
paiements réguliers de son Régime de pensions du
Canada et de la Sécurité de la vieillesse. Les
déductions fiscales automatiques ont réduit son
revenu net de travail à moins de 5 000
dollars. Parce qu'elle gagnait si peu, elle et
beaucoup d'autres ont reçu une notification du
gouvernement leur demandant de rembourser la PCU.
La signataire du recours a déclaré que ses
revenus de tutorat en 2020 étaient affectés
négativement par la COVID-19 et, après avoir
vérifié les conditions d'admissibilité sur le site
Web du gouvernement en avril, elle a demandé et
reçu la PCU. Elle et 441 000 autres
Canadiens ont reçu la même lettre du gouvernement
les menaçant de devoir rembourser la prestation,
ce qui a alarmé et inquiété de nombreuses
personnes et leur famille.
Elle a dit que la lettre de menace était la
première qu'elle et beaucoup d'autres ont reçue
dans laquelle il était mentionné que leur
admissibilité à la PCU était basée sur le revenu
net et non brut. C'est seulement après avoir reçu
la lettre qu'ils ont réalisé qu'ils n'étaient pas
admissibles à la PCU.
Beaucoup, comme Janet Ryan, avaient été avisés
par des agents de l'ARC avant de demander la
prestation qu'ils y avaient droit. L'ARC a en fait
admis que certains agents avaient donné des
informations erronées et que le site Web de l'ARC
a contenu des informations erronées pendant
presque tout le mois d'avril. Néanmoins, la
demande de remboursement a été maintenue.
Le gouvernement a maintenant annulé l'ordonnance.
Les demandes de remboursement étaient
inacceptables.
Cet article est paru dans
Numéro 4 - 10 février 2021
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inacceptables contre les bénéficiaires des prestations
d'urgence: Le gouvernement abandonne finalement ses demandes de
remboursement
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