Numéro 80 - 26 novembre 2020
Un statut
d'immigration permanent pour tous et toutes!
Un travailleur
migrant gagne une cause importante devant la Commission des relations
de travail de l'Ontario
• Conférence
de presse de l'Alliance des travailleurs migrants pour le changement
Arrêtez les
déportations des étudiants migrants!
• Les étudiants migrants défendent leurs droits
La satisfaction des
revendications des travailleurs est essentielle au contrôle de la
COVID-19
• Dénonciation de l'utilisation
des arrêtés ministériels contre le personnel de la
santé au Saguenay–Lac-Saint-Jean
• Manifestation des travailleurs et
travailleuses du secteur public dans l'Outaouais
Un statut d'immigration permanent pour
tous et toutes!
Dans le premier cas du genre, le travailleur agricole
migrant mexicain Luis Gabriel Flores a eu gain de cause dans sa plainte
pour représailles illégales et licenciement par son employeur, Scotlynn
Farms. M. Flores a été congédié le 21 juin. Le 9 novembre, la
Commission des relations de travail de l'Ontario (CRTO) a statué en
sa faveur et lui a accordé 25 000 $ en perte de salaire
et en indemnisation.
M.
Flores est le père de deux enfants au Mexique. Il est un travailleur
agricole migrant au Canada, qui y vient chaque année depuis 2014.
Il est arrivé le 18 avril de cette année au milieu de la première
vague de la pandémie de la COVID-19 et, avec ses collègues, a été mis
en quarantaine dans un hôtel avant de commencer à
travailler chez Scotlynn Farms à Norfolk, en Ontario. Les conditions de
vie insalubres et de surpeuplement à la ferme ont empêché les
travailleurs de prendre des précautions telles que la distanciation
physique et ils n'ont pas reçu d'équipement de protection individuelle
(ÉPI), de nourriture appropriée et de repos suffisant. Scotlynn Farms
est une
grande entreprise agroalimentaire qui a réalisé 75 millions de
dollars de revenus en 2019, tandis que les travailleurs migrants
comme M. Flores gagnent 14,18 dollars de l'heure et travaillent
jusqu'à 80 heures par semaine.
Dans les deux semaines suivant le début de leur travail,
plusieurs collègues de M. Flores ont commencé à présenter des symptômes
de la COVID-19. Leurs demandes répétées de soins médicaux ont été
ignorées. À la fin du mois de mai, environ 200 travailleurs de
Scotlynn Farms étaient infectés, dont M. Flores. À ce jour, Scotlynn
Farms a eu le plus grand nombre de cas enregistrés de la COVID-19 parmi
les travailleurs agricoles migrants. Au cours de leur mise en
quarantaine, plusieurs travailleurs, dont M. Flores, assisté par
l'Alliance des travailleurs migrants pour le changement (MWAC), se sont
entretenus avec plusieurs médias sur les conditions de vie déplorables
et le
manque de protection des travailleurs migrants, afin de sensibiliser le
public.
Le 20 juin, les travailleurs ont été informés que
leur collègue, Juan Lopez Chaparra, un autre travailleur du Mexique,
était mort de la COVID-19. Les travailleurs ont demandé pourquoi on
n'avait pas fait plus pour éviter ce décès et protéger tous les
travailleurs. Le jour suivant, le 21 juin, le fondateur de
Scotlynn Farms est
arrivé au dortoir où vivait M. Flores et l'a informé, en présence d'un
autre travailleur, qu'il avait été congédié pour avoir parlé aux médias
et qu'il serait renvoyé chez lui au Mexique le lendemain. Avec l'aide
de la MWAC, M. Flores a pu rester au Canada et a déposé une plainte
auprès de la CRTO le 30 juillet, alléguant des représailles
illégales, une violation de l'article 50 de la Loi sur la
santé et la sécurité au travail. En se fondant sur la preuve et les
témoignages, la CRTO a donné raison à M. Flores le 9 novembre et
lui a accordé 25 000 $ en perte de salaire et en
dommages-intérêts.
Le 12 novembre, l'Alliance des travailleurs migrants
pour le changement a tenu une conférence de presse devant le bureau de
circonscription de Toronto de la vice-première ministre Chrystia
Freeland pour annoncer la décision et réitérer la revendication de
mettre fin à la discrimination contre les travailleurs migrants qui se
voient refuser
leurs droits fondamentaux et pour un statut entier d'immigration pour
tous les travailleurs migrants. Parlant de sa situation, M. Flores a
déclaré :« Mon cas n'est pas le seul et beaucoup sont bien pires.
Nous avons besoin immédiatement d'un changement dans le système pour
prévenir ces injustices - nous avons besoin d'un statut
entier d'immigration pour tous maintenant pour pouvoir nous défendre et
obtenir le respect et l'égalité que nous méritons. » Il a ajouté
qu'il continuera à se battre pour les droits de tous les travailleurs
migrants à un statut permanent au Canada. À la conférence de presse ont
également parlé John So, avocat en droit du travail des services
juridiques
de la communauté de Parkdale, qui a représenté M. Flores dans sa
plainte devant la Commission des relations de travail, et Syed Hussan,
le directeur général de la MWAC, qui a noté que le cas de M. Flores
n'était que la pointe de l'iceberg et a dénoncé le gouvernement libéral
Trudeau qui fait beaucoup de promesses, mais ne pose pas de gestes
pour protéger les travailleurs migrants. Il a souligné que le
gouvernement fédéral crée les conditions et est responsable de l'abus
et de l'exploitation des travailleurs migrants par les employeurs. Les
défenseurs des droits des migrants et les travailleurs migrants ont
organisé des actions à travers le pays pour exiger que les libéraux de
Justin Trudeau
régularisent le statut de plus de 1,6 million de personnes au Canada
sans statut, privées de leurs droits fondamentaux à des soins de santé,
à un soutien du revenu et à d'autres programmes sociaux et qui sont
persécutées si elles parlent des conditions de travail et de vie
inhumaines auxquelles beaucoup font face.
Forum ouvrier félicite Luis Gabriel Flores pour
son courage dans la défense de ses droits et des droits de tous les
travailleurs migrants, et la MWAC et les autres organisations
d'activistes qui les défendent et réitère la demande d'un statut pour
tous et pour toutes maintenant !
Pour attirer l'attention sur la situation des
travailleurs migrants et sur les revendications des Canadiens pour un
statut d'immigration permanent pour tous les travailleurs migrants,
l'Alliance des travailleurs migrants pour le changement (MWAC) a tenu
une conférence de presse devant le bureau de circonscription de Toronto
de la
vice-première ministre Chrystia Freeland le 12 novembre. Les
orateurs à la conférence de presse étaient Syed Hussan, directeur
général de la MWAC, Luis Gabriel Flores, un travailleur migrant du
Mexique, et John So, un avocat en droit du travail auprès des services
juridiques de Parkdale. Voici des extraits de leurs propos :
Syed Hussan : « Nous sommes ici aujourd'hui parce
que Gabriel Flores a obtenu gain de cause dans une requête judiciaire
historique contre son employeur, Scotlynn Farms. La Commission des
relations de travail (CRTO) a ordonné que 25 000 dollars
soient versés à M. Flores parce que ses patrons multimillionnaires à
Scotlynn
Farms l'ont licencié pour avoir défendu ses collègues, pour avoir
réclamé ses droits, pour avoir défendu des collègues malades de la
COVID-19, pour avoir exigé des comptes et pour avoir parlé aux médias.
« ... C'est le gouvernement fédéral qui est vraiment
responsable de ce que M. Flores et d'innombrables autres travailleurs
migrants ont souffert et la seule véritable indemnisation et réparation
possible est un changement dans les lois fédérales sur l'immigration
offrant un statut entier d'immigration permanent pour tous. C'est
pourquoi nous
sommes ici, devant le bureau de la vice-première ministre, pour
demander au gouvernement fédéral d'agir ».
Il a souligné qu'avec la
deuxième vague de la
COVID-19 qui frappe les fermes maintenant, il y a plus de 85
travailleurs infectés dans les fermes de l'Ontario et que « ce qui est
arrivé à M. Flores pourrait arriver en ce moment à n'importe lequel de
ces travailleurs » et que « l'intimidation, la violence, les abus
et l'exploitation continueront aussi longtemps
que les employeurs auront le pouvoir de licencier tous les travailleurs
qui défendent leurs droits ». Il a appelé le gouvernement fédéral
à « garantir un statut d'immigration complet et permanent pour tous et
toutes afin que les migrants aient les mêmes droits que tout le monde
dans ce pays ».
Luis Gabriel Flores : « Je suis ici pour
célébrer une victoire historique des travailleurs
migrants au Canada. Alors qu'en ce moment nous avons gagné une
bataille, nous devons continuer à lutter pour
l'égalité des droits pour tous les travailleurs migrants
dans ce pays... Nous voulons la résidence permanente afin de
pouvoir nous défendre
et obtenir le respect et l'égalité que nous en tirons.
Nous voulons la résidence permanente parce que nous voulons
retrouver nos familles et pouvoir recevoir les soins médicaux
que nous méritons. Et nous avons besoin d'un logement
décent. » Il a dit que sa victoire à la
Commission des relations de travail ne signifiait pas que la situation
avait changé pour ses anciens collègues et il a
lancé ce message aux autres : « N'ayez pas peur. Osez
faire entendre votre voix ». Il les a invités
à contacter des organisations comme MWAC pour obtenir de l'aide
et du soutien.
John So : « C'est le premier cas que la CRTO a
entendu concernant des travailleurs agricoles migrants qui ont été
pénalisés et licenciés pour avoir dénoncé les conditions de travail. Ce
qui est étonnant, ce n'est pas que nous ayons gagné la cause. Ce qui
est étonnant, c'est qu'il nous a fallu tant de temps pour obtenir une
décision sur
cette question. Les personnes qui travaillent avec des travailleurs
migrants le savent depuis des décennies, c'est un secret de
polichinelle que tout travailleur migrant qui s'exprime est renvoyé
chez lui, pénalisé ou licencié ou n'est pas invité à revenir la saison
prochaine. » Il a déclaré que même si M. Flores a remporté son
cas, les mêmes
conditions qui ont permis que M. Flores soit exploité et pénalisé
existent toujours, et que la CRTO, en tant qu'institution réactive, ne
peut répondre qu'à ceux qui sont en mesure de présenter un cas et ce
n'est pas quelque chose que des milliers de travailleurs sont capables
de faire. Il a conclu en disant que « le seul moyen d'empêcher que ce
qui
est arrivé à M. Flores se reproduise est d'éliminer, de changer, de
réformer le système qui permet que se produisent cette exploitation,
cette situation précaire et cette marginalisation. »
Arrêtez les déportations des étudiants
migrants!
Rassemblement devant le bureau de circonscription de
Marco Mendicino,
ministre de l'Immigration, le 24 novembre 2020
Le 24 novembre, les étudiants migrants et leurs
sympathisants ont déposé des pétitions contenant 16 000
signatures au bureau de circonscription de Toronto du ministre de
l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marco Mendicino.
C'était la plus récente de plusieurs actions organisées par les
étudiants pour
sensibiliser le public et l'informer de leur situation et pour faire
valoir leurs revendications pour des changements aux règlements de
l'immigration.
Les
exigences que les étudiants migrants doivent respecter afin d'obtenir
leur résidence permanente au Canada sont celles du Programme de permis
de travail postdiplôme (PPTPD). Un étudiant migrant ayant étudié au
Canada doit travailler, après l'obtention de son diplôme, de 12
à 24 mois dans des emplois professionnels
spécialisés ou de gestion. Des milliers d'étudiants qui ont des permis
de travail ont perdu des emplois qui répondent à ces critères en raison
de la pandémie et n'ont pas été en mesure de trouver un travail qui
correspond aux directives. Afin de subvenir à leurs besoins, plusieurs
travaillent dans des emplois non spécialisés ou à temps partiel et
aucun
de ces emplois ne répond au critère du 12 à 24 mois. Les
permis de travail sont non renouvelables et on prévoit que des milliers
d'étudiants feront bientôt face à la déportation parce qu'ils n'ont pas
été en mesure de respecter les critères.
La pétition qui a été déposée appelle à des changements
immédiats aux règlements, notamment de rendre les permis de travail
renouvelables et de comptabiliser toutes les formes de travail,
pas seulement les emplois professionnels et de gestion.
Plusieurs étudiants ont pris la parole lors de l'action
le 24 novembre, de même qu'un porte-parole du syndicat
représentant 17 000 enseignants syndiqués d'institutions
postsecondaires ontariennes qui a exprimé leur appui sans faille aux
revendications des étudiants pour un renouvellement des permis de
travail, pour que tout
travail compte, et pour que cessent les déportations.
Étudiants migrants unis (MSU), sur sa page Facebook,
lance cet appel : « On nous a volé notre temps, et les
conséquences de l'inaction seront dévastatrices. Ministre
Mendicino : rendez les permis de travail renouvelables. Comptez
tout travail pour accéder à la résidence permanente. Assurez un statut
entier et permanent pour tous
et toutes. Ne punissez pas les travailleurs migrants pour la
pandémie. » MSU demande de l'aide pour que ses revendications
soient satisfaites : « Appelez le ministre Mendicino
au 416-781-5583 ou 613-992-6361 et exigez qu'il rende les
permis de travail renouvelables et garantisse un statut pour tous et
toutes
(hashtagStatusForAll). »
La satisfaction des revendications des
travailleurs est essentielle
au contrôle de la COVID-19
Les travailleurs et travailleuses de la santé au
Saguenay–Lac-Saint-Jean au Québec s'opposent fermement à l'utilisation
des arrêtés ministériels gouvernementaux pour leur imposer des
conditions intenables au nom de la lutte pour freiner la deuxième vague
de la COVID-19. Les éclosions de COVID-19 sont en augmentation dans la
région. Le 24
novembre, Santé publique confirmait 1 103 cas actifs dans la
région et 103 décès depuis le début de la pandémie. Dans la seule
journée du 24 novembre, Santé publique a confirmé 104
nouveaux cas et 7 nouveaux décès. Les hospitalisations liées à la
COVID-19 sont aussi en hausse. Il y aurait présentement plus
de 120 foyers d'éclosion dans la région, dans à peu près tous les
secteurs, hôpitaux, CHSLD, résidences privées pour personnes âgées,
milieux de garde, écoles et dans les endroits de travail autres que les
établissements de la santé.
Les
travailleurs et travailleuses de la santé rapportent que la réponse du
CIUSSS (Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux)
du Saguenay–Lac-Saint-Jean est d'utiliser les arrêtés ministériels du
gouvernement Legault pour changer à volonté les conditions de travail
du personnel sans leur autorisation et leur avis, en violation de
leurs conventions collectives dans le cas du personnel syndiqué.
Par exemple, des quarts de travail de 12 heures ont
maintenant été imposés aux infirmières et
préposés aux bénéficiaires de
l'hôpital d'Alma, ainsi qu'à tout le personnel infirmier
et aux proposés oeuvrant dans certains CHSLD. Selon la direction
du CIUSSS, la réorganisation de l'horaire devrait être en
vigueur jusqu'à la fin de l'éclosion.
En plus, le CIUSSS a commencé à appliquer
l'arrêté ministériel pour obliger le personnel
infirmier qui ne travaille pas à temps complet à
travailler dans les zones d'éclosion.
La présidente du Syndicat des professionnels en
soins du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Julie Bouchard, a
dénoncé fermement ces mesures. Elle a souligné
qu'elles risquent d'accroître les démissions et les
congés de maladie.
« Ça n'aidera pas le milieu de la santé si on les perd à
cause de ça », a-t-elle dit à la presse. Elle a déploré le fait que
toutes les conditions de travail du personnel infirmier aient été mises
de côté, sans leur assentiment, et que le gouvernement du Québec refuse
d'appliquer les solutions proposées par le syndicat pour améliorer les
conditions de travail
et ainsi garder le personnel et en attirer du nouveau.
« On veut avoir des ratios professionnels en soins de
patients pour qu'on puisse donner des soins de qualité et sécuritaires
à la population. On veut aussi réinventer le travail à temps complet.
Avoir peut-être un temps complet à quatre jours pour inciter les gens à
venir travailler dans le réseau. »
Les travailleurs et travailleuses de la santé du
Saguenay–Lac-Saint-Jean manifestent en appui à leurs revendications,
le 9 juillet 2020.
Avant le début de la pandémie, la section régionale de
la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) évaluait
les besoins en infirmières et infirmières auxiliaires à
environ 200 personnes. À ce manque de personnel se sont ajoutées
les professionnelles retirées du milieu de travail (pour des raisons de
santé par exemple) ou déplacées vers des tâches administratives en plus
des
départs prématurés à la retraite. Selon Julie Bouchard, il faut
aujourd'hui ajouter un autre déficit de 75 infirmières,
infirmières auxiliaires ou inhalothérapeutes retirées du travail depuis
le début de la seconde vague.
Le 21 novembre, les infirmières du département
d'obstétrique à l'Hôpital d'Alma ont informé le syndicat qu'elles
envisagent de démissionner en bloc à cause des conditions intenables,
surtout les quarts de travail de 12 heures obligatoires, auxquels
s'ajoute parfois du temps supplémentaire obligatoire.
La lettre de l'une d'entre elles au syndicat a été
publiée en partie dans un journal régional. Elle y explique qu'en plus
d'être une infirmière, elle est aussi mère monoparentale de deux
enfants. Deux rôles qu'il lui est impossible de combler dans les
conditions actuelles.
« Je ne peux même pas rester jusqu'à 20 h le
soir... que vont faire mes enfants de 16 heures à 20 heures
? », écrit-elle. « Allez-vous venir les chercher au service de
garde, leur faire à souper, les devoirs, le bain, les border ? Et
ensuite, ramasser ma vaisselle sale, laver mon linge souillé de
l'hôpital,
préparer leur lunch du lendemain et le mien par la même occasion pour
dîner et souper parce que la cafétéria n'est plus ouverte de
soir ? »
Julie Bouchard parle de détresse chez les employés
concernés.
« C'est un cri du coeur que les filles font. C'est
une demande à l'aide parce que là, elles n'en peuvent
plus. »
Elle rappelle que le système de santé est rendu à sa
limite, et qu'un sérieux changement dans les conditions de travail, sur
la base des revendications du personnel de la santé, est nécessaire
pour freiner la COVID-19.
Ces événements montrent que le gouvernement et les
administrations qu'il a mises en place dans le cadre de sa
restructuration du système de santé n'ont comme seule réponse à la
crise de la COVID-19 que celle de détruire la force de travail qui fait
vivre le système et l'empêche de s'effondrer totalement. Cela aggrave
tous les problèmes.
Il est urgent que les revendications et les solutions
mises de l'avant par les travailleurs et travailleuses de la santé
soient mises en application.
Une centaine de travailleurs et travailleuses du
secteur public de l'Outaouais ont manifesté le samedi 14 novembre dans
les rues de Gatineau et devant l'hôpital de Gatineau dans le cadre
d'une action organisée à l'échelle du Québec par la Confédération des
Syndicats nationaux (CSN). Il s'agit du personnel travaillant dans le
réseau de la santé et des
services sociaux, de l'éducation et des organismes gouvernementaux
présentement en négociation pour le renouvellement des conventions
collectives du secteur public.
La
CSN soulève comme point central le besoin d'investissements
significatifs dans les réseaux publics, en fournissant, entre autres,
les ressources nécessaires pour répondre aux besoins des travailleurs
sur le terrain. « Nos services publics s'écroulent depuis longtemps.
Aujourd'hui, on voit l'étendue des dégâts et c'est toute la population
qui en
souffre. », lit-on dans un communiqué de la CSN.
On y souligne aussi que la raison principale invoquée
par le gouvernement pour justifier les mesures de confinement
actuelles, c'est la capacité de réponse affaiblie du système de santé,
grandement hypothéquée par les compressions et les mesures d'austérité
des dernières décennies. On y lit : « M. Legault l'a dit à maintes
reprises :
nous sommes arrivés dans cette crise avec des réseaux fragilisés et
c'est pourquoi il a dû, au cours des derniers mois, prendre des
décisions qui, à leur tour, ébranlent l'ensemble du Québec. Pensons aux
bris de service en santé et services sociaux qui se multiplient, avec
des interventions chirurgicales annulées et des suivis qui tardent.
Pensons au
réseau de l'éducation, dont les ressources humaines et financières sont
étirées au maximum depuis des mois, et qui montrent des signes de plus
en plus inquiétants d'épuisement généralisé. Pensons aussi à toutes les
activités commerciales mises en suspens et les impacts que cela
entraîne sur notre économie. »
Les manifestants ont réitéré que
les problèmes de pénurie de main-d'oeuvre ne peuvent
être résolus qu'en améliorant les conditions de
travail et en réduisant la surcharge de travail devenue
insupportable et qui décime les rangs de ces travailleurs
essentiels, en particulier en cette période de pandémie.
Ils ont aussi dénoncé l'arrêté
ministériel qui autorise, entre autres, les employeurs de la
région à imposer le travail à temps plein au
personnel en santé ayant un poste à temps partiel, contre
sa volonté.
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individuellement, cliquer sur le titre de l'article.)
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