Conférence de presse de l'Alliance des travailleurs migrants pour le changement
Pour attirer l'attention sur la situation des
travailleurs migrants et sur les revendications des Canadiens pour un
statut d'immigration permanent pour tous les travailleurs migrants,
l'Alliance des travailleurs migrants pour le changement (MWAC) a tenu
une conférence de presse devant le bureau de circonscription de Toronto
de la
vice-première ministre Chrystia Freeland le 12 novembre. Les
orateurs à la conférence de presse étaient Syed Hussan, directeur
général de la MWAC, Luis Gabriel Flores, un travailleur migrant du
Mexique, et John So, un avocat en droit du travail auprès des services
juridiques de Parkdale. Voici des extraits de leurs propos :
Syed Hussan : « Nous sommes ici aujourd'hui parce
que Gabriel Flores a obtenu gain de cause dans une requête judiciaire
historique contre son employeur, Scotlynn Farms. La Commission des
relations de travail (CRTO) a ordonné que 25 000 dollars
soient versés à M. Flores parce que ses patrons multimillionnaires à
Scotlynn
Farms l'ont licencié pour avoir défendu ses collègues, pour avoir
réclamé ses droits, pour avoir défendu des collègues malades de la
COVID-19, pour avoir exigé des comptes et pour avoir parlé aux médias.
« ... C'est le gouvernement fédéral qui est vraiment
responsable de ce que M. Flores et d'innombrables autres travailleurs
migrants ont souffert et la seule véritable indemnisation et réparation
possible est un changement dans les lois fédérales sur l'immigration
offrant un statut entier d'immigration permanent pour tous. C'est
pourquoi nous
sommes ici, devant le bureau de la vice-première ministre, pour
demander au gouvernement fédéral d'agir ».
Il a souligné qu'avec la
deuxième vague de la
COVID-19 qui frappe les fermes maintenant, il y a plus de 85
travailleurs infectés dans les fermes de l'Ontario et que « ce qui est
arrivé à M. Flores pourrait arriver en ce moment à n'importe lequel de
ces travailleurs » et que « l'intimidation, la violence, les abus
et l'exploitation continueront aussi longtemps
que les employeurs auront le pouvoir de licencier tous les travailleurs
qui défendent leurs droits ». Il a appelé le gouvernement fédéral
à « garantir un statut d'immigration complet et permanent pour tous et
toutes afin que les migrants aient les mêmes droits que tout le monde
dans ce pays ».
Luis Gabriel Flores : « Je suis ici pour
célébrer une victoire historique des travailleurs
migrants au Canada. Alors qu'en ce moment nous avons gagné une
bataille, nous devons continuer à lutter pour
l'égalité des droits pour tous les travailleurs migrants
dans ce pays... Nous voulons la résidence permanente afin de
pouvoir nous défendre
et obtenir le respect et l'égalité que nous en tirons.
Nous voulons la résidence permanente parce que nous voulons
retrouver nos familles et pouvoir recevoir les soins médicaux
que nous méritons. Et nous avons besoin d'un logement
décent. » Il a dit que sa victoire à la
Commission des relations de travail ne signifiait pas que la situation
avait changé pour ses anciens collègues et il a
lancé ce message aux autres : « N'ayez pas peur. Osez
faire entendre votre voix ». Il les a invités
à contacter des organisations comme MWAC pour obtenir de l'aide
et du soutien.
John So : « C'est le premier cas que la CRTO a
entendu concernant des travailleurs agricoles migrants qui ont été
pénalisés et licenciés pour avoir dénoncé les conditions de travail. Ce
qui est étonnant, ce n'est pas que nous ayons gagné la cause. Ce qui
est étonnant, c'est qu'il nous a fallu tant de temps pour obtenir une
décision sur
cette question. Les personnes qui travaillent avec des travailleurs
migrants le savent depuis des décennies, c'est un secret de
polichinelle que tout travailleur migrant qui s'exprime est renvoyé
chez lui, pénalisé ou licencié ou n'est pas invité à revenir la saison
prochaine. » Il a déclaré que même si M. Flores a remporté son
cas, les mêmes
conditions qui ont permis que M. Flores soit exploité et pénalisé
existent toujours, et que la CRTO, en tant qu'institution réactive, ne
peut répondre qu'à ceux qui sont en mesure de présenter un cas et ce
n'est pas quelque chose que des milliers de travailleurs sont capables
de faire. Il a conclu en disant que « le seul moyen d'empêcher que ce
qui
est arrivé à M. Flores se reproduise est d'éliminer, de changer, de
réformer le système qui permet que se produisent cette exploitation,
cette situation précaire et cette marginalisation. »
Cet article est paru dans
Numéro 80 - Numéro 80 - 26 novembre 2020
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