Numéro 56 - 27 août 2020
La lutte pour une réouverture sécuritaire
des écoles en Ontario
Les syndicats de l'enseignement disent
que le plan de réouverture ne répond
pas aux exigences juridiques en matière de santé
et de sécurité
Rassemblement pour des écoles sécuritaires à
Queen's Park, à Toronto, le 12 août 2020
• Les
travailleuses et travailleurs en éducation de l’Ontario
unis tiennent un forum sur le retour sécuritaire à
l’école • Le Conseil scolaire de
Toronto ne veut pas administrer un plan non
sécuritaire
• Le Conseil scolaire de
Halton dénonce les directives contradictoires du
gouvernement provincial
• Les commissaires et les
directeurs se prononcent
• Des professionnels de la
santé et des scientifiques interviennent dans le
débat
• Un forum public virtuel
sur la réouverture des écoles à Windsor-Essex
• Pétition en faveur de la
réduction de la taille des classes pour assurer
la sécurité de nos communautés
La lutte pour une réouverture
sécuritaire des écoles en Ontario
Des parents et des travailleurs de l'éducation
recréent la « Classe COVID » du gouvernement Ford
sur le parterre de Queen's Park à Toronto le 12
août 2020.
Les quatre
principaux syndicats de l'enseignement de
l'Ontario soutiennent que le ministère de
l'Éducation a enfreint la Loi sur la santé et
la sécurité au travail de l'Ontario en ne
mettant pas en oeuvre des mesures de santé et de
sécurité qui prennent « toutes les précautions
raisonnables nécessaires » pour protéger la
santé et la sécurité de leurs membres qui oeuvrent
dans les écoles élémentaires et secondaires, les
administrations scolaires et les autres
établissements publics d'éducation de l'Ontario.
La contestation judiciaire a été rendue publique
dans une lettre du 13 août adressée au
ministre de l'Éducation et au ministre du Travail
signée par l'Association des enseignantes et des
enseignants franco-ontariens (AEFO), la Fédération
des enseignantes et des enseignants de
l'élémentaire de l'Ontario (FEEO),
l'Association des enseignantes et des enseignants
catholiques anglo-ontariens (OECTA) et la
Fédération des enseignantes-enseignants des écoles
secondaires de l'Ontario (FEESO).
Dans leur lettre, les syndicats affirment qu'en
l'absence de certitude ou de consensus
scientifique sur des aspects significatifs de la
COVID-19, le gouvernement a le devoir d'appliquer
le principe de précaution pour protéger la santé
et la sécurité de leurs membres et demandent une
rencontre immédiate avec des représentants du
gouvernement et des inspecteurs en santé et
sécurité du ministère du Travail. Ils affirment
que le Guide du gouvernement pour la réouverture
des écoles de l'Ontario est en fait une directive
aux conseils scolaires et qu'en dirigeant les
plans des conseils scolaires, le gouvernement a
maintenant des responsabilités en tant
qu'employeur en vertu de la Loi sur la santé
et la sécurité au travail. De plus, les
syndicats soutiennent qu'ils ont le devoir de
soulever cette question, car ils n'ont pas été
correctement consultés dans l'élaboration de la
directive du gouvernement aux conseils scolaires.
Plus précisément, ils identifient les domaines de
préoccupation suivants dans lesquels, selon eux,
la directive du gouvernement enfreint la
loi :
- elle omet d'exiger une distanciation physique
dans les écoles primaires qui exigerait une
réduction de la taille des classes ;
- elle ne garantit pas le respect de normes
minimales mesurables pour la ventilation dans les
écoles ;
- elle n'établit pas une politique appropriée sur
le port des masques pour les enfants de moins
de 10 ans ;
- elle ne respecte pas le concept de cohorte en
permettant des cohortes pouvant atteindre 100
élèves du secondaire ;
- elle ne prévoit pas de mesures de dépistage
adéquates pour les élèves ;
- elle ne prévoit pas de mesures adéquates pour
le transport des élèves dans les autobus
scolaires.
La lettre indique qu'en rouvrant les écoles sans
que des mesures appropriées soient en place pour
régler ces problèmes critiques et d'autres, le
ministère met la santé et la sécurité des membres,
des élèves et de l'ensemble de la communauté
scolaire « en danger de façon significative et
imminente ». Les syndicats demandent que le
gouvernement modifie sa directive afin d'inclure
des mesures qui remédient à ces « lacunes
significatives » avant la réouverture des
écoles le 8 septembre. Tout échec à mettre en
oeuvre ces mesures représentera un grave danger
pour la santé et la sécurité des enseignants et
travailleurs de l'éducation, disent les syndicats.
Cette formulation est spécifiquement conforme aux
conditions requises pour qu'un travailleur refuse
d'effectuer un travail dangereux.
Les syndicats soulignent que depuis le
printemps 2020, ils ont tenté d'engager avec
le ministère de l'Éducation une discussion
constructive sur les projets de réouverture des
écoles et ont été ignorés. En conséquence, ils
disent n'avoir d'autre choix que d'invoquer les
protections de la Loi sur la santé et la
sécurité au travail pour affirmer les droits
de leurs membres.
Les syndicats disent qu'ils seraient prêts à
s'adresser directement à la Commission des
relations de travail de l'Ontario avant la
réouverture des écoles en septembre pour obtenir
une décision définitive sur la conformité du guide
du gouvernement à ses obligations en vertu de la
loi « de prendre toutes les précautions
raisonnables » pour s'assurer que les écoles
sont un lieu de travail sûr pour les enseignants
et les travailleurs de l'éducation. La lettre est
disponible ici.
(Photos: R. Small, FEESO)
Jeudi 27 août — 19 h — 20
h 30
Les travailleuses et travailleurs en éducation unis organisent un forum ouvert en ligne sur le thème : « Organiser un mois de
septembre sécuritaire pour tous et toutes » pour
discuter du retour dans les écoles en toute
sécurité.
Ils lancent l'appel
suivant :
« Travailleuses et travailleurs de
l'éducation ! Le 9 août, plus
de 300 travailleurs et travailleuses de
l'éducation de l'Ontario se sont réunis pour
planifier ce dont nous avons besoin pour un
#SafeSeptember (septembre sécuritaire). Depuis
lors, notre campagne a explosé ! À seulement
quelques semaines de la rentrée scolaire, il reste
encore beaucoup à faire. Joignez-vous à nous.
« Lors de ce forum, vous allez :
« - entendre des travailleuses et travailleurs de
l'éducation de différentes occupations parler de
problèmes de sécurité importants ;
« - découvrir les outils et les ressources pour
vous aider, vous et vos collègues, à passer à
l'action ;
« - entendre un avocat du droit du travail parler
de votre droit de refuser un travail dangereux.
« En nous organisant avec nos collègues et nos
communautés pour renforcer notre pouvoir, nous
pouvons forcer ce gouvernement à financer un
septembre sécuritaire. »
Pour vous connecter et suivre les Travailleuses et travailleurs en éducation de l’Ontario unis, cliquez ici.
Le Conseil scolaire
du district de Toronto (CSDT), le plus gros
conseil scolaire du Canada, a soumis deux
propositions au gouvernement de l'Ontario pour la
réouverture, et les deux ont été rejetées. Les
deux plans prévoyaient la réduction de la taille
des classes dans les écoles primaires qui, selon
le plan gouvernemental, doit présentement être la
même qu'en temps normal. La réduction de la taille
des classes est une condition majeure pour créer
la possibilité d'une distanciation physique telle
que recommandée par les experts médicaux, ce que,
jusqu'à présent, le gouvernement refuse de prévoir
pour les enfants du primaire.
Selon le plan du CSDT, la journée scolaire se
terminerait plus tôt que d'habitude, ce qui
permettrait aux élèves d'être avec leur enseignant
titulaire une journée entière, permettant aux
enseignants en rotation d'avoir une classe
d'attache plutôt que de se promener d'une classe à
l'autre, augmentant le nombre de classes dans
l'école et réduisant ainsi la taille des classes.
Un investissement de 200 millions de dollars
était nécessaire pour mener à bien le premier plan
afin de pouvoir embaucher le personnel requis pour
assurer une distanciation physique. Le deuxième
plan consistait à puiser dans des fonds
gouvernementaux et les réserves du conseil
scolaire ainsi qu'à réintégrer dans les classes
les enseignants qui avaient été assignés ailleurs.
Le CSDT a fait valoir que malgré ce plan, il ne
serait pas possible d'atteindre le niveau requis
de 15 à 20 élèves par classe permettant
d'assurer une distanciation physique.
Le gouvernement a refusé les deux plans, refusant
de fournir les fonds requis sous prétexte que les
plans n'optimisaient pas le temps que les élèves
passeraient en classe. Il a dit qu'il
n'accepterait pas de plans préconisant un temps de
classe raccourci pour les élèves. En d'autres
mots, le gouvernement veut retenir les élèves en
classe le plus longtemps possible plutôt que de
veiller à ce que la taille des classes soit
moindre et que les enseignants et les travailleurs
de l'éducation puissent veiller à l'éducation des
élèves et leur offrir l'appui nécessaire. Il
cherche à transformer l'éducation en un
hébergement pour les élèves dans un environnement
non sécuritaire pour permettre aux parents d'aller
travailler plutôt que d'ouvrir les écoles selon le
principe d'affirmer le droit des jeunes à
l'éducation dans le contexte d'une pandémie.
(Photo: J. Campbell)
Le 21 août, le Conseil scolaire du district de
Halton (HDSB) a publié une lettre ouverte au
ministre de l'Éducation Stephen Lecce, en réponse
à son annonce du 13 août de retour à l'école où il
a affirmé que le médecin hygiéniste en chef de
l'Ontario avait approuvé l'orientation actuelle
pour le retour à l'école et le maintien de la
taille des classes dans les écoles primaires. Par
la même occasion, Lecce a annoncé que les conseils
scolaires avaient le « choix » de mettre en uvre
une plus grande distanciation physique entre
élèves ainsi que de réduire la taille des classes.
« C'est une annonce
qui prête énormément à confusion et qui met notre
conseil scolaire dans une position difficile » a
dit le HDSB. « L'annonce a engendré des attentes
qui seront à peu près impossibles à atteindre, en
particulier d'ici le 8 septembre. »
« À Halton, plus de 1 200 nouveaux enseignants se
verraient obligés de réduire à 15 le nombre
d'élèves par classe au primaire, et il faudrait un
espace additionnel pour les ressources et le
matériel, une réorganisation du transport, etc. En
plus des défis logistiques et d'un manque d'espace
de location dans les domaines qui en auraient
besoin, il est anticipé que le coût total
excéderait de loin le montant que notre conseil
pourrait puiser dans ses réserves. »
Le conseil scolaire a aussi fait valoir qu'il
avait préparé un modèle répondant aux exigences du
gouvernement d'un temps de présence en classe de
50 % basé sur 2,5 jours d'enseignement en classe
par semaine. Puis, lorsqu'il a répondu à une
question au sujet de ce modèle lors d'une
conférence de presse, le ministre a dit que le
gouvernement exigeait qu'au moins 50 % de chaque
jour d'école se passe en classe, ce qui a prêté à
confusion et forcé les planificateurs du conseil
scolaire à prendre du recul, demander des
précisions et éventuellement changer leur plan.
Quant à l'annonce du gouvernement qu'il allait
investir 50 millions de dollars pour améliorer et
inspecter les systèmes de ventilation et de
climatisation partout dans la province pour
assurer une ventilation adéquate dans les écoles,
le conseil scolaire de Halton a fait valoir que
moderniser le vieux système de
climatisation dans une seule école secondaire
pouvait coûter plus de 1 million de dollars.
À la fin, donnant libre cours à sa frustration, le
HDSB a dit : « Monsieur le ministre, vous
avez parlé à maintes reprises de la nécessité de
travailler ensemble. C'est très difficile lorsque
ces annonces sont faites sans avis préalable et
que les conseils en prennent connaissance en même
temps que les milliers de citoyens de l'Ontario
qui s'attendent à ce que les conseils scolaires
aient les réponses. Ces annonces nous forcent à
revoir nos plans, ce qui nécessite des directives
supplémentaires du ministère qui se font souvent
attendre. Vous avez aussi parlé à plusieurs
reprises d'« élargir la mise en oeuvre », comme
quoi d'autres annonces se préparent. Les systèmes
et les gens travaillent sous une énorme pression.
En ce moment, le personnel doit se concentrer sur
la mise en uvre d'un plan de retour à l'école qui
aura lieu dans seulement deux semaines. »
Les commissaires de divers conseils scolaires se
font entendre et refusent d'être placés dans une
situation où ils doivent gérer un plan non
sécuritaire. Ils tentent, à la mesure de leurs
fonctions, d'intervenir dans les réunions des
conseils scolaires. Cependant, ils soulignent que
leur rôle est purement d'approuver des budgets et
que les questions organisationnelles relèvent du
ministère. Malgré tout, ils ont adopté des motions
appelant le gouvernement à changer de direction et
à fournir le financement nécessaire aux réductions
de la taille des classes et à prendre d'autres
mesures nécessaires à un retour en classe en toute
sécurité.
Le Conseil de directeurs de l'Ontario a aussi
officiellement exigé une réduction de la taille
des classes afin d'assurer une distanciation
physique dans les écoles primaires, ainsi que de
reporter la rentrée ou de faire une rentrée
progressive cette année afin de veiller à ce que
les écoles puissent ouvrir sans hâte et de
permettre des tests accélérés pour des cas
potentiels de COVID-19.[1]
En plus d'« autoriser » les conseils
scolaires à puiser à même leurs réserves pour
réduire la taille des classes, le gouvernement a
dit qu'il autorisera un retour progressif des
élèves sur deux semaines et qu'il a un plan pour
des tests de dépistage rapides pour les étudiants
du secondaire. Toutefois, cela ne veut pas dire
que les conseils scolaires sont autorisés à
reporter le début des cours pour mettre en oeuvre
de nouveaux plans, puisque certains ont demandé
des délais qu'on leur a refusés. Il semblerait
plutôt que le gouvernement leur permet de reporter
le début des cours où les élèves sont présents,
mais exige cependant que l'apprentissage en ligne
commence dès le 8 septembre.
Note
1. Déclaration
du Conseil des directeurs de l'Ontario sur la
réouverture des écoles, 13 août 2020
Les autorités locales de la santé publique
s'expriment également. Par exemple, le médecin
hygiéniste de Windsor-Essex, qui a l'expérience
des conséquences des grandes éclosions de la COVID
dans les entreprises agroalimentaires de la
région, a déclaré qu'il continuait de recommander
une distanciation physique d'au moins deux mètres
dans les écoles. Cela crée une situation dans
laquelle le plan gouvernemental qui n'exige pas ou
ne fournit pas de moyens de distanciation physique
violera les recommandations des autorités locales
de la santé, ce qui mène à un affrontement entre
les différents paliers d'autorité lorsque le
manque de distanciation physique est identifié par
les travailleurs ou par les parents comme un
danger pour la santé.
Dans une lettre adressée au médecin-hygiéniste en
chef de l'Ontario, l'Association des infirmières
et infirmiers autorisés de l'Ontario a également
lancé un appel public au gouvernement pour qu'il
impose la distanciation physique et la réduction
de la taille des classes, une ventilation et un
protocole appropriés du port des masques pour tous
les écoliers, affirmant que l'ouverture des écoles
devrait être reportée, si nécessaire, jusqu'à ce
que toutes les conditions soient réunies pour une
réouverture en toute sécurité.
Parallèlement, une étude menée par des chercheurs
de l'Université de Waterloo a utilisé un modèle
mathématique pour explorer les façons dont la
taille des classes et les ratios élèves-enseignant
peuvent influencer le nombre d'infections et le
temps de présence en classe perdu dans les écoles
et les garderies. L'étude, qui n'a pas encore fait
l'objet d'un examen par des pairs, prédit, sur la
base de ses modèles, que la taille actuelle des
classes au primaire (qui est généralement
entre 20 et 30 élèves) entraînera
l'infection de beaucoup plus d'élèves et beaucoup
plus de jours de présence en classe perdus qu'avec
des classes de 15 élèves ou moins en raison
de la nécessité de mettre en quarantaine
pendant 14 jours les personnes qui ont été en
contact avec les personnes infectées. Cette étude
semble prédire qu'en maintenant la taille des
classes élémentaires à un niveau élevé, le
gouvernement met en place des mesures pour
minimiser plutôt que maximiser le temps de
présence à l'école pour les élèves en exposant un
plus grand nombre d'élèves et de membres du
personnel aux risques d'infection - sans parler de
leurs familles qui devront également être mises en
quarantaine. Vraisemblablement, cela aurait
également des répercussions sur l'économie.
Au lieu de répondre à ces préoccupations et
revendications légitimes provenant de tant de
milieux, le gouvernement de l'Ontario a décidé de
détourner l'attention du fait qu'il n'a pas à
rendre des comptes en ce qui concerne ses devoirs
de protéger tous les membres de la société en
essayant de blâmer « les syndicats
d'enseignants » pour le chaos et les
bouleversements qui résulteront de son propre
refus d'agir. Cela montre clairement que ce sont
les enseignants et les travailleurs de l'éducation
et leurs syndicats, les parents, étudiants,
administrateurs, experts médicaux et scientifiques
et autres collectifs de personnes qui refusent
d'accepter le refus du gouvernement de faire ses
devoirs, qui jouent un rôle décisif en prenant la
parole et en présentant leurs propres propositions
pour une réouverture des écoles en toute sécurité.
Le 9 août, le balado l'Éducation est un
droit a organisé un forum public virtuel
pour le personnel enseignant, les élèves, les
parents et d'autres membres concernés de la
communauté de la région de Windsor-Essex pour
discuter des plans de réouverture des écoles. Le
forum a été convoqué dans le contexte de la tenue
par le Conseil des commissaires du Conseil
scolaire de district du comté du Grand Essex d'une
réunion spéciale le 11 août pour approuver
son plan local basé sur les lignes directrices du
gouvernement provincial qui n'imposent ni ne
financent des normes minimales de distanciation
physique dans les écoles primaires.
Elle a eu
lieu alors que Windsor-Essex continuait de subir
une transmission communautaire et des éclosions de
la COVID-19 dans un certain nombre de places de
travail malgré le passage à l'étape 3 de la
réouverture. L'étape 3 exige le respect des
directives de santé publique et des exigences de
distanciation physique. Il a été noté que le plan
du gouvernement de réouverture des écoles est
impossible à suivre là où la pleine fréquentation
est requise dans toutes les écoles primaires. Cela
ne fait qu'ajouter aux préoccupations concernant
les plans de réouverture, car le fait d'ouvrir les
écoles là où il y a transmission communautaire
représente un danger, non seulement pour les
élèves et le personnel, mais pour l'ensemble de la
communauté.
Les participants au forum comprenaient des
étudiants, des enseignants du primaire et du
secondaire, autant permanents qu'occasionnels, du
personnel de soutien de divers domaines, notamment
des orthophonistes, des aides-enseignants et
conseillers pédagogiques, ainsi que des membres de
la communauté et des parents concernés. Ils ont
décidé qu'un résumé de la discussion serait fourni
pour informer les autres des préoccupations et
tout le monde a été encouragé à contacter leurs
commissaires d'écoles avant le 11 août, date
à laquelle le Conseil des commissaires du Conseil
scolaire de district du comté du Grand Essex
devait se réunir pour soumettre son plan pour la
réouverture. Le résumé qui a été produit a été
envoyé par courrier électronique à tous les
commissaires d'écoles avant la réunion.
En outre, tout le monde a été encouragé à
contacter l'autorité locale de santé publique pour
exprimer ses préoccupations et exiger que les
écoles ne s'ouvrent que si une distanciation
physique appropriée est financée, en particulier
au niveau primaire, et à signer et partager une
pétition à cet effet adressée au
médecin-hygiéniste de l'autorité locale de la
santé publique.
Voir le résumé
de la discussion (en anglais)
En date du 27 août, plus
de 242 000 personnes avaient signé la
pétition en ligne suivante adressée au ministre
de l'Éducation de l'Ontario, Stephen Lecce, et
au premier ministre Doug Ford, lancée par un
enseignant de Toronto.[1]
La pétition se lit ainsi :
« Le 'plan' du gouvernement de l'Ontario pour la
réouverture des écoles essentiellement du niveau
primaire et des 7e et 8e années,
équivaut à renvoyer 30 élèves et un
enseignant dans une salle pendant 6 heures
par jour avec une ventilation médiocre ou non
existante et probablement seulement assez d'espace
pour de la distanciation physique de 30 cm
entre chaque pupitre. C'est honteux et cela
démontre une négligence inquiétante envers la
santé et la sécurité de nos enfants, nos
enseignants, notre personnel scolaire et nos
communautés.
« Nous avons des preuves provenant de pays et de
régions qui sont retournés à l'école au printemps
pour démontrer que cela PEUT être fait en toute
sécurité, sans augmentation du nombre de cas. Les
preuves suggèrent que la manière de le faire (avec
d'autres mesures) est avec des CLASSES de PETITE
TAILLE. Le Danemark, la Norvège, la Finlande,
l'Allemagne, la Grèce, la Belgique, la France, la
Suisse et la Colombie-Britannique en sont des
exemples.
(La pétition énumère divers articles de
journaux qui soulignent que les preuves
suggèrent que des classes de
moindre taille sont essentielles
à un retour en toute sécurité à l'école)
« Pendant ce temps, Israël offre un exemple de
pays qui est retourné à l'école avec des classes
de taille normale et a eu des résultats
désastreux, passant de bien moins de 100 cas
par jour à plus de 1500 par jour (voir les
articles ci-dessus). (Note : certains font
remarquer qu'il est difficile de rejeter
entièrement la responsabilité de cette
augmentation sur la réouverture des écoles,
puisque les bars et autres espaces publics ont
rouvert en même temps. Il convient de souligner
qu'en Ontario, les écoles devraient également
ouvrir quelques semaines après les bars et autres
espaces publics.)
« Ce gouvernement compte-t-il sur ce plan pour
réduire la taille des classes parce que les
parents qui en ont les moyens retireront leurs
enfants de l'école pour des choix d'enseignement à
la maison ou privé (ce qui minera notre système
d'éducation public) ? Dans les communautés
les plus durement touchées par la COVID-19 déjà en
raison des inégalités socio-économiques, la
plupart des parents n'auront pas les ressources
pour garder leurs enfants à la maison ou se
tourner vers des options privées. Pendant ce
temps, les familles ontariennes qui jouissent du
plus grand privilège et, en général, du plus grand
pouvoir de plaider en faveur d'un système
d'éducation adéquatement financé, se retireront
d'un système qui ne les protégera pas.
« C'est inacceptable.
« Le rapport le plus récent de l'hôpital Sick
Kids sur la réouverture des écoles de l'Ontario
souligne que le gouvernement DOIT donner la
priorité à la réduction de la taille des classes.
(« COVID-19 :
Guidance for School Reopening »)
- « Corriger les lacunes structurelles, telles
que les classes de grande taille, les petites
salles de classe et la mauvaise ventilation, doit
faire partie de tout plan de réouverture des
écoles » (page 2).
- « Réduire la taille des classes devrait être
une stratégie prioritaire, car elle contribuera à
la distanciation physique et réduira la
propagation potentielle de tout cas d'indice. Les
décisions doivent prendre en compte l'espace de
classe disponible en plus du nombre d'expositions
qui se produiraient si un étudiant ou un membre du
personnel est testé positif. Le cas échéant,
l'utilisation d'espaces non traditionnels devrait
être explorée pour accueillir des classes plus
petites afin de permettre la présence quotidienne
à l'école. Cela peut nécessiter des ressources
pédagogiques/d'enseignement supplémentaires »
(page 10).
« Les preuves suggèrent qu'avec des classes de
tailles plus petites, nous pourrions avoir une
chance de rester à l'école à temps plein cette
année. Même pour un gouvernement qui ne veut pas
dépenser son argent pour le bien public - ne
serait-ce pas moins cher de dépenser les 3,2
milliards de dollars maintenant ou ce qu'il faudra
et d'éviter les coûts énormes pour le système de
santé et l'économie lorsque ce ‘plan' absurde
échoue ?
« En tant que parents, grands-parents, élèves,
enseignants, personnel scolaire et membres de la
communauté, nous EXIGEONS un plan de rentrée
scolaire auquel nous pouvons faire confiance pour
nous donner une chance de rester à l'école cette
année. Les familles ne doivent pas être obligées
de choisir entre risquer leur sécurité et se
retirer de notre système d'éducation financé par
l'État. »
Note
1. Pour signer la pétition,
cliquer ici.
(Pour voir les articles
individuellement, cliquer sur le titre de
l'article.)
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