La lutte pour une réouverture sécuritaire des écoles en Ontario

Les syndicats de l'enseignement disent que le plan de réouverture ne répond pas aux exigences juridiques en matière de santé et de sécurité


Des parents et des travailleurs de l'éducation recréent la « Classe COVID » du gouvernement Ford sur le parterre de Queen's Park à Toronto le 12 août 2020.

Les quatre principaux syndicats de l'enseignement de l'Ontario soutiennent que le ministère de l'Éducation a enfreint la Loi sur la santé et la sécurité au travail de l'Ontario en ne mettant pas en oeuvre des mesures de santé et de sécurité qui prennent « toutes les précautions raisonnables nécessaires » pour protéger la santé et la sécurité de leurs membres qui oeuvrent dans les écoles élémentaires et secondaires, les administrations scolaires et les autres établissements publics d'éducation de l'Ontario. La contestation judiciaire a été rendue publique dans une lettre du 13 août adressée au ministre de l'Éducation et au ministre du Travail signée par l'Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), la Fédération des enseignantes et des enseignants de l'élémentaire de l'Ontario (FEEO), l'Association des enseignantes et des enseignants catholiques anglo-ontariens (OECTA) et la Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l'Ontario (FEESO).

Dans leur lettre, les syndicats affirment qu'en l'absence de certitude ou de consensus scientifique sur des aspects significatifs de la COVID-19, le gouvernement a le devoir d'appliquer le principe de précaution pour protéger la santé et la sécurité de leurs membres et demandent une rencontre immédiate avec des représentants du gouvernement et des inspecteurs en santé et sécurité du ministère du Travail. Ils affirment que le Guide du gouvernement pour la réouverture des écoles de l'Ontario est en fait une directive aux conseils scolaires et qu'en dirigeant les plans des conseils scolaires, le gouvernement a maintenant des responsabilités en tant qu'employeur en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité au travail. De plus, les syndicats soutiennent qu'ils ont le devoir de soulever cette question, car ils n'ont pas été correctement consultés dans l'élaboration de la directive du gouvernement aux conseils scolaires. Plus précisément, ils identifient les domaines de préoccupation suivants dans lesquels, selon eux, la directive du gouvernement enfreint la loi :

- elle omet d'exiger une distanciation physique dans les écoles primaires qui exigerait une réduction de la taille des classes ;

- elle ne garantit pas le respect de normes minimales mesurables pour la ventilation dans les écoles ;

- elle n'établit pas une politique appropriée sur le port des masques pour les enfants de moins de 10 ans ;

- elle ne respecte pas le concept de cohorte en permettant des cohortes pouvant atteindre 100 élèves du secondaire ;

- elle ne prévoit pas de mesures de dépistage adéquates pour les élèves ;

- elle ne prévoit pas de mesures adéquates pour le transport des élèves dans les autobus scolaires.

La lettre indique qu'en rouvrant les écoles sans que des mesures appropriées soient en place pour régler ces problèmes critiques et d'autres, le ministère met la santé et la sécurité des membres, des élèves et de l'ensemble de la communauté scolaire « en danger de façon significative et imminente ». Les syndicats demandent que le gouvernement modifie sa directive afin d'inclure des mesures qui remédient à ces « lacunes significatives » avant la réouverture des écoles le 8 septembre. Tout échec à mettre en oeuvre ces mesures représentera un grave danger pour la santé et la sécurité des enseignants et travailleurs de l'éducation, disent les syndicats. Cette formulation est spécifiquement conforme aux conditions requises pour qu'un travailleur refuse d'effectuer un travail dangereux.

Les syndicats soulignent que depuis le printemps 2020, ils ont tenté d'engager avec le ministère de l'Éducation une discussion constructive sur les projets de réouverture des écoles et ont été ignorés. En conséquence, ils disent n'avoir d'autre choix que d'invoquer les protections de la Loi sur la santé et la sécurité au travail pour affirmer les droits de leurs membres.

Les syndicats disent qu'ils seraient prêts à s'adresser directement à la Commission des relations de travail de l'Ontario avant la réouverture des écoles en septembre pour obtenir une décision définitive sur la conformité du guide du gouvernement à ses obligations en vertu de la loi « de prendre toutes les précautions raisonnables » pour s'assurer que les écoles sont un lieu de travail sûr pour les enseignants et les travailleurs de l'éducation. La lettre est disponible ici.

(Photos: R. Small, FEESO)


Cet article est paru dans

Numéro 56 - Numéro 56 - 27 août 2020

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