30 avril 2020
Défendons les
droits des travailleurs - défendons les droits de tous!
Le Conseil des
syndicats d'hôpitaux de l'Ontario demande au gouvernement
d'agir pour sauver des vies
- Steve Rutchinski
-
• Des
conditions inacceptables dans les usines de transformation de volaille
qui mettent les travailleurs et la société en péril - Brian
Sproule
• Les travailleurs du rail demandent que les
droits de tous les travailleurs soient renforcés durant la pandémie
• Appuyons les travailleurs messagers de
Foodster United
Les travailleurs de
l'alimentation aux États-Unis
• Le syndicat demande que le décret
présidentiel ordonnant que les usines de transformation de la viande
restent ouvertes renforce les mesures de sécurité des travailleurs
Défendons les droits des travailleurs -
défendons les droits de tous!
- Steve Rutchinski -
Le 24 avril, le gouvernement de
l'Ontario a annoncé que du personnel des Forces armées canadiennes sera
déployé dans cinq foyers de soins de longue durée (FSLD) qui sont
particulièrement touchés par la pandémie de la COVID-19. La ministre
des Soins de longue durée, Merrilee Fullerton, a dit que les cinq
foyers choisis pour recevoir de l'appui militaire souffrent d'une grave
pénurie de personnel.
Le foyer de soins de longue durée et de retraités
Orchard Villa à Pickering où, au 29 avril, 49 résidents sont décédés
et 131 des 233 résidents ont été déclarés positifs, est un de
ces foyers. Les autres sont Altamount Care Community à Scarborough,
Eatonville Care Centre à Etobicoke, Hawthorne Place à North York et
Holland Christian Homes' Grace Manor à Brampton.
La « solution » de la ministre constitue quand même
une sentence de mort à la COVID-19 pour plusieurs résidents qui vivent
dans les foyers de soins de longue durée. Elle ne fait rien pour régler
la pénurie de personnel dans les FSLD, qui est le résultat de l'ordre
du jour néolibéral antisocial des gouvernements qui se sont succédé en
Ontario, dont le sien.
La section ontarienne du Syndicat canadien de la
fonction publique (CUPE-Ontario), qui représente de nombreux
travailleurs et travailleuses de première ligne des FSLD, a répondu à
l'annonce du gouvernement de déployer les militaires le jour où
celle-ci a été faite : « Lorsque l'épidémie s'installe, tous les
autres pensionnaires sont extrêmement vulnérables à ce virus. Le fait
que les membres du personnel doivent se déplacer d'une chambre à
l'autre en portant le même masque et la même blouse pendant tout leur
quart de travail crée une lacune importante dans la stratégie de
contrôle de l'infection », a déclaré Candace Rennick,
secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario. « La solution n'est pas
d'envoyer du personnel militaire et d'hôpital dans les foyers de soins
de longue durée pour traiter les personnes atteintes de la COVID-19,
mais plutôt de retirer ces pensionnaires, afin que le virus ne se
propage pas dans l'établissement. »
La
situation requiert aussi la conduite de tests de dépistage approfondis
de tous les résidents et de tout le personnel des foyers de soins de
longue durée, ce que le SCFP n'a cessé de réclamer. « C'est une
stratégie cruciale pour régler la terrible situation dans les foyers de
soins de l'Ontario », a déclaré Michael Hurley, président du
Conseil des syndicats d'hôpitaux de l'Ontario affilié au SCFP. « Nous
devons tester,
identifier et relocaliser. Nos hôpitaux ont maintenant la capacité de
recevoir ces pensionnaires et peuvent offrir un niveau plus élevé de
contrôle de l'infection, de soins infirmiers et l'accès à une large
gamme de services médicaux spécialisés. »
Au 23 avril, les hôpitaux de l'Ontario
fonctionnaient à moins de 70 % de leur
capacité ; 516 pensionnaires des foyers de soins de longue
durée de l'Ontario étaient morts de la COVID-19, et il y
avait 2191 personnes atteintes dans 135 foyers.
« Le seul obstacle à cette stratégie est une résistance
obstinée à fournir aux pensionnaires des foyers de soins de longue
durée l'accès à l'hospitalisation », a dit Hurley.
(Photos: FO, SCFP-Ontario)
- Brian Sproule -
Les autorités de la santé ont ordonné à deux usines de
transformation de volaille dans la région métropolitaine de Vancouver
de fermer à la suite d'éclosions de la COVID-19 dans ces endroits de
travail. Le 20 avril, Coastal Health de Vancouver a ordonné à United
Poultry, situé dans le quartier centre-est de Vancouver, de fermer ses
entreprises après que 28 travailleurs ont été déclarés positifs de
la COVID-19. Les représentants de la Santé publique ont testé tous les
71 travailleurs pendant leur quart de travail après qu'un travailleur
qui avait travaillé alors qu'il était symptomatique, avait eu un
résultat
positif. Les agents provinciaux de la santé de la Colombie-Britannique
ont annoncé que les personnes en contact avec les travailleurs infectés
seraient aussi testés. La docteure Patricia Daly du Vancouver Coastal
Health a
dit que bien que des gants et un certain nombre de masques de plastique
étaient disponibles, les mesures mises en place étaient insuffisantes
ou mal exécutées. D'autres travailleurs étaient malades à la maison le
jour où les tests ont été faits, mais ils seront testés eux aussi.
Le 24 avril, l'Autorité de la santé de Fraser a
ordonné la fermeture de Superior Poultry Processors à Coquitlam après
que deux travailleurs ont eu un résultat positif pour le virus. Le 27
avril, l'Autorité de la santé a annoncé que 25 travailleurs
avaient eu un résultat positif et que 236 travailleurs de l'usine
avaient subi un test de même que 73 personnes avec qui elles
étaient entrées en contact.
Bien que les deux usines soient gérées séparément, les
médias parlent d'elles comme étant des « usines soeurs ». Clifford
Pollon figure dans le Registre des organisations à titre de directeur
des deux entreprises de transformation de volaille en question, ainsi
que d'une autre à Vancouver et une à Langley. Plusieurs travailleurs
occupent un emploi aux deux usines infectées. Il y a raison de croire
qu'un travailleur infecté a transmis le virus d'une usine à l'autre.
Kim Novak, la présidente de la section
locale 1518 des Travailleurs et travailleuses unis de
l'alimentation et du commerce, a dit que les travailleurs de United
Poultry ne sont pas syndiqués. Les normes du travail provinciales
interdisent aux entreprises de congédier des travailleurs qui
s'absentent en raison de maladie, mais aucune loi ne les oblige à payer
des congés de maladie. Les grandes usines de transformation comme
Lilydale et Sunrise Farms, qui sont syndiquées, sont liées par des
conventions collectives et doivent payer les congés de maladie.
L'administratrice en chef de la Santé publique, Bonnie Henry, a exhorté
les travailleurs à rester à la maison s'ils se sentent incommodés, même
par un rhume bénin. Kim Novak, pour sa part, a dit que les travailleurs
sans congés de maladie payés se présentent malades au travail parfois
parce qu'ils craignent que la perte de salaire les empêche de
payer
leurs dépenses courantes et celles de leur famille. Les travailleurs
subissent l'énorme pression de perdre leur emploi s'ils ne se
présentent pas au travail, même lorsqu'ils sont malades.
La façon de traiter les travailleurs pendant la pandémie
de la COVID-19 montre que pour les petites et grandes entreprises les
travailleurs sont sacrifiables. Elles sont animées uniquement par la
maximisation de leurs profits. Bien qu'ils versent des larmes de
crocodile sur le sort des travailleurs, les gouvernements néolibéraux
refusent d'adopter une législation qui protège la santé et la sécurité
des travailleurs.
Le 22 avril, le premier ministre John Horgan a déclaré à
CTV News : « Les
travailleurs sont allés travailler parce qu'ils craignaient de perdre
leurs salaires et de ne pas pouvoir subvenir à leurs besoins[...] C'est
irresponsable. » C'eci est une attaque éhontée et méprisante
contre les travailleurs. Dans le même reportage, l'administratrice en
chef de la Santé publique, Bonnie Henry, a déclaré : « Je veux que
les choses soient parfaitement claires [.. ] Restez à la maison, restez
loin des autres, et contactez immédiatement [les autorités de la santé]
[... ] Nous ne pénalisons pas les employés qui restent à la maison
s'ils tombent malades pendant cette pandémie ». Cette remarque
montre à quel point les autorités sont détachées du vécu quotidien des
travailleurs qui vivent d'une paie à l'autre, ne peuvent pas payer le
loyer ou acheter de la nourriture s'ils sont à la maison sans revenu,
et vivent dans la crainte de perdre leur emploi.
Ce ne sont pas les travailleurs qui sont irresponsables. Ce
sont les employeurs qui dictent les conditions de travail sans tenir
compte de la santé et de la sécurité des travailleurs, de leurs
familles et de la société qui le sont, de même que les gouvernements
qui refusent de mettre en place des normes de santé et de sécurité qui
protègent les travailleurs et la société. Dans la situation de la
pandémie de la COVID-19, le gouvernement doit minimalement s'assurer
que les travailleurs qui ne se sentent pas bien puissent être en
confinement sans perte de salaire et sans perdre leur emploi.
Les travailleurs doivent établir leurs organisations de
défense avec des comités de santé et sécurité dans chaque endroit de
travail. Les travailleurs des endroits de travail non organisés n'ont
pas la force collective et l'appui pour dire Non ! aux conditions
de travail dangereuses et insalubres. Depuis le début de la crise de la
COVID-19, les usines de transformation syndiquées ont fait respecter la
distanciation sociale entre les travailleurs au travail et bonifié les
mesures d'hygiène. Mais le problème n'est pas réglé pour autant, car
même les travailleurs syndiqués font face au harcèlement et aux menaces
de congédiement s'ils affirment leurs droits, tels que le droit à des
congés de maladie payés.
Aussi longtemps que la classe ouvrière n'a pas le
pouvoir décisionnel et qu'on lui dit d'attendre aux prochaines
élections et de voter pour un parti qui leur promet d'améliorer leurs
conditions de travail, le problème va perdurer. Peu importe le parti
cartel qui accède au pouvoir, la classe ouvrière fera les frais de
l'offensive antisociale. Ce qui ressort de la crise actuelle est que
les travailleurs doivent se battre pour s'investir du pouvoir. Sinon,
la crise sera toujours réglée sur leur dos. Il est important que la
classe ouvrière organisée dénonce la situation des travailleurs non
organisés et que des forums de travailleurs brisent le silence sur
comment ils sont traités, sur leurs conditions de vie et de travail.
C'est quelque chose de réalisable et qui doit être réalisé dans le
contexte de la pandémie de la COVID-19.
(Photos: FO, United Workers)
La Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC) a
publié un communiqué de presse le 23 avril dans lequel elle
indique clairement que les droits des travailleurs doivent être
renforcés pendant la pandémie, et non affaiblis.
« Nous devons à tous les travailleurs de
s'assurer qu'ils disposent des protections et des soutiens nécessaires
pour travailler en toute sécurité. Le COVID-19 ne signifie pas que nous
affaiblissons ces droits - cela signifie que nous les
renforçons », lit-on dans le communiqué.
« Les travailleurs savent que si nous attendons que la
science soit certaine avant de mettre en oeuvre des protections, de
nombreux travailleurs en paieront le prix. C'est pourquoi les syndicats
se battent pour le principe de précaution, qui soutient que l'absence
de certitude scientifique ne devrait pas empêcher des actions prudentes
susceptibles de réduire les risques.
« Alors que le monde est confronté à cette nouvelle
contagion inconnue appelée COVID-19, les gouvernements et les
employeurs devraient équiper les travailleurs de toutes les protections
disponibles, jusqu'à ce que la source de transmission soit déterminée -
et non l'inverse », ajoute le communiqué.
À l'occasion de la Journée de commémoration, la CFTC
demande aux travailleurs de faire acte de mémoire et d'utiliser cette
occasion pour renouveler leur engagement envers la santé et la sécurité
et continuer de lutter pour mettre un terme à ces tragédies insensées.
Le communiqué souligne que la pandémie mondiale de la
COVID-19 a fondamentalement changé la façon dont les gens vivent et
travaillent. Alors que tout le monde est touché par la crise, les
travailleurs sont en première ligne. Plusieurs effectuent un travail
critique sans les protections dont ils ont besoin pour assurer leur
sécurité. De nombreux travailleurs, dont les travailleurs du rail, ont
été jugés essentiels et vont travailler tous les jours afin que
d'autres puissent rester à la maison alors que tous font de leur mieux
pour mettre fin à la pandémie.
La CFTC demande que les droits
fondamentaux au travail qui sont protégés par les lois sur la santé et
la sécurité dans toutes les juridictions au Canada soient
défendus :
« Ces trois droits fondamentaux sont :
1. Droit d'être informé des dangers sur leur lieu de
travail et de recevoir la formation dont ils ont besoin pour pouvoir
faire leur travail en toute sécurité.
2. Droit de participer aux décisions qui pourraient
affecter leur santé et leur sécurité.
3. Droit de refuser un travail qui pourrait mettre en
danger leur santé et leur sécurité ou celle des autres. Le droit de
refuser n'est pas la première étape pour protéger les travailleurs. Il
s'agit d'une étape sérieuse, parfois nécessaire, qu'aucun travailleur
ne prend à la légère. »
Le communiqué conclut en rappelant que bien que la loi
oblige les employeurs à fournir une protection contre les dangers
résultant de, liés à, ou survenant au cours de l'emploi, les
travailleurs du rail doivent s'assurer que leur sécurité personnelle
est protégée en prenant en compte les conséquences potentielles de
chaque action et décision qu'ils prennent au travail et à la maison.
(Photos: FO, Teamsters 419)
Les travailleurs de Foodora, en lutte pour le droit de s'organiser,
participent à la marche de la Fête du travail de 2019 à Toronto.
Le 27 avril, Foodora, un des principaux opérateurs
de livraison de restaurants à Toronto, a annoncé brusquement la
fermeture de ses opérations à l'échelle du Canada à compter du 11
mai, avec un préavis de deux semaines. Cette annonce est intervenue
deux mois après une décision établissant un précédent par la Commission
des relations de travail de l'Ontario, qui reconnaissait que les
messagers des services de livraison ont le droit de se syndiquer. La
sortie de Foodora du Canada n'a qu'un objectif : briser les
efforts de syndicalisation des messagers. Les monopoles ne devraient
pas pouvoir se défiler et fonctionner sans aucune obligation envers
leurs employés ou la société canadienne. Forum ouvrier condamne
la décision de Foodora. Il s'agit d'un affront et d'une agression de la
part du capital financier international contre les droits de tous les
travailleurs canadiens.
Les livreurs de Foodora, qui se font
appeler Foodsters United, se sont battus longtemps et fermement pour
exercer leur droit de se syndiquer. Ils se sont organisés pour être
reconnus en tant que section locale du Syndicat des travailleurs et
travailleuses des postes : Foodsters United, section
locale 104 des messagers du STTP. Il y a un an, le Premier Mai
2019, ils se sont rendus au bureau de Foodora pour exiger le
respect, la sécurité et une rémunération équitable. Ils se sont
mobilisés pour s'entraider et survivre durant cette pandémie en créant
un fonds de soutien financier, en distribuant des équipements de
protection individuelle, en s'assurant que les travailleurs reçoivent
la Prestation canadienne d'urgence et que tous sont en sécurité.
Maintenant, avec cette annonce, les livreurs continuent de s'appuyer
mutuellement pour trouver des solutions collectivement.
Foodora est une filiale à part entière de Delivery Hero,
un monopole mondial basé en Europe qui prévoit des revenus de 2,4
à 2,6 milliards d'euros pour 2020 et un taux de croissance
annuel d'environ 70 %. Il fait de la livraison
pour 500 000 restaurants dans le monde. Delivery Hero est
également en train d'acquérir TakeAway, la société mère d'un certain
nombre de concurrents de Foodora tels que Just Eat, pour
environ 700 millions de dollars américains.
Au Canada, Foodora était présente dans environ six
villes. Les
restaurants paient Foodora jusqu'à 30 % du total de la commande.
Le client paie des frais de livraison de 4,50 $ tandis que
Foodora paie ses messagers 1 $/km pour la livraison de la
nourriture. C'est ainsi que Foodora et sa société mère Delivery Hero
empochent des profits records !
Foodora a classé ses messagers comme des entrepreneurs
indépendants afin d'échapper à son obligation légale de cotiser à des
régimes de base comme l'assurance-emploi et d'éviter de reconnaître les
droits fondamentaux des travailleurs, tels que le droit de s'organiser.
Foodora a abusé de la classification « entrepreneur indépendant »,
ce qui a eu comme conséquence que les messagers prenaient tous les
risques financiers et physiques tandis que Foodora conservait la
majorité des bénéfices.
En apprenant la fin brusque des activités de Foodora au
Canada, Foodsters United, la section locale 104
des messagers affiliés au STTP a demandé à l'entreprise d'annuler sa
décision et de s'acquitter de ses responsabilités envers les livreurs
et la société canadienne. « Ce ne sont pas le genre d'emplois qui
contribuent à notre économie » , a déclaré un représentant de la
section locale 104. Les messagers sont parmi les travailleurs les
plus vulnérables. « Delivery Hero est une société multinationale géante
qui peut très bien se permettre de poursuivre ses activités en ce
moment. »
Forum ouvrier appuie entièrement la lutte des
messagers de Foodsters United. Leur lutte est une raison de plus pour
que les travailleurs canadiens redoublent d'efforts pour s'organiser et
se donner les moyens d'être les décideurs, en ce qui a trait à
l'établissement des salaires et des conditions de travail acceptables
pour eux-mêmes et d'une nouvelle direction pour l'économie canadienne,
qui garantit le bien-être des travailleurs et de la société canadienne,
hors des griffes de monopoles mondiaux comme Foodora/Delivery
Hero !
(Photos: Foodsters)
Les travailleurs de l'alimentation aux
États-Unis
Le 28 avril, le président Trump a signé un décret
présidentiel ordonnant que les usines de transformation des viandes
restent ouvertes afin d'éviter les pénuries alimentaires, en invoquant
la Loi sur la production de défense pour que ces usines
soient déclarées infrastructure essentielle qui doit rester ouverte.
Immédiatement, le syndicat des Travailleurs unis de l'alimentation et
du commerce (TUAC) a réitéré ses revendications antérieures voulant que
la sécurité de l'approvisionnement alimentaire inclue nécessairement la
fourniture des mesures de protection qui s'imposent et leur application
pour la santé et la sécurité des travailleurs de ces usines. Dans un
communiqué de presse du 28 avril, les TUAC demandent au président
Trump d'agir immédiatement pour accroître les mesures de sécurité en
tant que partie intégrante du décret.
Les TUAC ont souligné le 28 avril
que déjà « 20 décès de travailleurs dans les usines de
transformation de la viande et des aliments ont été confirmés. En plus,
au moins 5 000 travailleurs de la transformation des
viandes et 1 500 travailleurs de la transformation des
aliments ont été directement frappés par le virus. Parmi les personnes
directement touchées, il y a celles qui ont eu un résultat positif pour
la COVID-19, qui ne se sont pas présentées au travail parce qu'en
confinement, qui attendent les résultats de tests ou ont été
hospitalisées et/ou sont asymptomatiques.
« Les TUAC ont annoncé aujourd'hui que de nouvelles
évaluations montrent que 22 usines de transformation de la viande
ont fermé leurs portes — tant des usines syndiquées que non syndiquées
—
à un moment ou l'autre au cours des deux derniers mois. Ces fermetures
ont eu des répercussions sur 35 000 travailleurs et ont mené
à une réduction de 25 % dans la capacité d'abattage du porc
ainsi qu'une réduction de 10 % dans la capacité d'abattage du
boeuf. »
Le 23 avril, le président international des TUAC,
Marc Perrone, a écrit une lettre au vice-président Mike Pence, à titre
de dirigeant du Groupe de travail du coronavirus de la Maison-Blanche,
énumérant par ordre de priorité les mesures de protection que les
travailleurs de la transformation des viandes exigent de leurs
employeurs et du gouvernement, dont les revendications que le syndicat
a réitérées le 28 avril :
1) l'augmentation des tests des travailleurs,
disponibles sur une base quotidienne ;
2) un accès prioritaire à l'équipement de protection personnelle, au
niveau le plus accessible possible de l'approvisionnement fédéral ;
3) l'arrêt des dérogations aux limites de vitesse (les exceptions aux
limites de vitesse sur les lignes de transformation) ;
4) rendre la distanciation sociale obligatoire, et
5) isoler les travailleurs ayant des symptômes ou déclarés positifs
pour la COVID-19, et assurer à ces travailleurs des congés de maladie
entièrement payés.
Dans le communiqué de presse des TUAC du 28 avril,
il est aussi dit : « En plus, afin de protéger l'approvisionnement
alimentaire et garantir que les normes de sécurité pour les
travailleurs sont mises en oeuvre, ces usines doivent être
régulièrement surveillées par des inspecteurs fédéraux et les
travailleurs doivent pouvoir être représentés pour faire en sorte que
leurs droits sont respectés. »
Les TUAC sont le plus important syndicat du secteur
privé aux États-Unis. Ils représentent 1,3 millions de professionnels
et leurs familles dans les soins de santé, dans les épiceries, la
transformation de la viande, la transformation des aliments, les
magasins de détail et d'autres industries. Ses membres servent les
communautés des 50 États, du Canada et de Porto Rico.
(Photos: TUAC, AFL-CIO)
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