27 mars 2020
Les travailleurs vous informent de la
situation dans leur province
Alberta
• Il est temps d'arrêter
et d'inverser tout projet de privatisation
- Peggy Morton
Nouveau-Brunswick
• Des travailleurs mis en
lockout en dépit de l'état d'urgence
• Des actions
antiouvrières inacceptables des élites
dirigeantes - Pierre Chénier
Nouvelle-Écosse
• La situation met en
évidence la nécessité du rôle dirigeant et de la
voix de la classe ouvrière en tout temps -
K.C. Adams
• Traiter des enjeux
auxquels les travailleurs des secteurs public et
privé sont confrontés - Jason Maclean
Alberta
- Peggy Morton -
Partout au
pays, les laboratoires qui ont les installations
pour faire des tests de dépistage de la COVID-19
sont surchargés. Le taux de résultats et la
fréquence des tests sont de loin inférieurs à ce
qui est requis et recommandé par l'Organisation
mondiale de la santé (OMS), dont l'efficacité a
été prouvée dans des pays comme la Chine, la Corée
du Sud et Singapore. La situation est la même d'un
bout à l'autre du Canada et met en lumière la
nécessité d'élargir de façon rigoureuse nos
laboratoires de santé publique.
Plutôt que d'élargir et de développer davantage
le potentiel des laboratoires publics, le
gouvernement du Parti conservateur uni (PCU) en
Alberta est déterminé à les céder à des intérêts
privés, fort probablement à un monopole mondial de
laboratoires. Pourtant on pourrait croire qu'il
n'en est rien puisque le médecin en chef de la
Santé de l'Alberta, la docteure Deena Hinshaw, n'a
que des éloges pour le personnel du système public
de laboratoires médicaux en Alberta, Precision
Labs, et pour les laboratoires publics de
l'Alberta pour avoir réalisé plus de tests de
dépistage de la COVID-19 que toute autre province.
« Cela a été rendu possible grâce à
l'infrastructure existante, à la facilité d'accès
aux trousses de dépistage, à la collaboration avec
les universités et à un processus de
dépistage 24 sur 7 », a dit la
docteure Hinshaw. Elle a aussi affirmé : « Un
des atouts que nous avons en Alberta est notre
laboratoire provincial pour la santé publique, qui
fait partie de l'Alberta Precision
Laboratories. » Tous les tests de dépistage
de la COVID-19 ont été envoyés aux laboratoires
provinciaux publics pour analyse.
Dès son arrivée au pouvoir en 2019, le PCU a
arrêté la construction du nouveau « super
laboratoire » médical public à Edmonton,
malgré la nécessité évidente d'un tel service.
Avec le « super laboratoire » d'Edmonton, le
contrôle public se serait étendu à tout l'Alberta.
Puis, en novembre 2019, l'Association des Sciences
de la santé de l'Alberta (ASSA) a été avisée par
Precision Labs de l'Alberta, qui appartient aux
Services de santé de l'Alberta, qu'il « avait fait
des démarches auprès de tiers privés pour qu'ils
prennent en charge une partie des services de
laboratoire en Alberta. »
Ceci aurait des répercussions sur l'équivalent
de 850 postes à temps plein, selon l'ASSA.
Des milliers de membres du personnel de soutien
des services environnementaux (nettoyage), des
services alimentaires et de buanderie, sont à
risque de perdre leur emploi en raison de la
sous-traitance. Les Services de santé de l'Alberta
ont aussi informé les Infirmières unies de
l'Alberta de leur intention de mettre à pied des
centaines d'infirmières et avisé l'ASSA qu'ils
envisagent de privatiser les services d'ambulance
à l'échelle de l'Alberta.
Mike Parker, le président de l'ASSA, a dit
à Forum ouvrier : « Lorsque
vous perdez le contrôle de votre service de santé
public et que vous devez ‘négocier' l'augmentation
ou le rajout de services, il y a des répercussions
sur les soins. Je pense entre autres à la
situation actuelle aux États-Unis où les hôpitaux
négocient présentement une compensation accrue
afin de pouvoir poursuivre les traitements. »
C'est exactement ce qui se passe en Alberta. Tous
les laboratoires, y compris les laboratoires
d'hôpitaux à l'exception de celui de l'hôpital de
l'université de l'Alberta, ont été privatisés en
1997. Cette privatisation a ensuite été
discrètement annulée en vertu de la Loi
canadienne sur la santé
et le système de laboratoire qui sert Calgary et
le sud de l'Alberta a été à nouveau placé sous le
contrôle des Services de santé de l'Alberta. Il
n'y a jamais eu d'évaluation publique de l'ampleur
des ravages de la privatisation. Nous savons par
contre qu'il y avait une vive opposition de la
part des travailleurs de laboratoire à la
dégradation des services de laboratoire ainsi que
de vives inquiétudes face à l'organisation du
travail du gestionnaire privé qui ne tenait
aucunement compte de l'expertise et qui
privilégiait les travaux les plus lucratifs plutôt
que de répondre aux besoins des patients et à
l'urgence de leur situation. Il est scandaleux que
le gouvernement veuille maintenant réintroduire
les mêmes projets défaillants et antisociaux
proposés suite aux recommandations du monopole
Ernst & Young - qui profite directement des
projets de privatisation - et du groupe de
soi-disant experts néolibéraux qui ont produit le
rapport MacKinnon sur l'état des finances de
l'Alberta.
Le refus
d'arrêter de payer les riches et d'augmenter les
investissements dans les programmes sociaux a
engendré la situation actuelle où un système de
santé qui fonctionne déjà au-delà de ses moyens et
où les surcharges de travail sont intenables est
maintenant aux prises avec la crise de la
COVID-19. Les travailleurs de la santé montrent de
quel bois ils se chauffent tandis que l'oligarchie
financière et ses représentants, eux, sont obsédés
par des projets intéressés leur permettant de
tirer avantage de la crise. Le gouvernement Kenney
a la ferme intention de continuer sur cette voie
destructrice, tout en organisant des projets pour
payer les riches et détourner les fonds publics
vers les coffres des oligarques du secteur
énergétique.
Il est temps d'arrêter tous les projets de
privatisation, y compris des services d'ambulance,
d'entretien ménager, alimentaires et tous les
autres services hospitaliers. Les services publics
doivent être élargis et les entreprises publiques
développées. Tous les préavis de licenciement et
les réductions de personnel prévues doivent être
immédiatement annulés, et les travailleurs
temporaires qui ont été mis à pied, comme les
nombreux employés des services à l'enfance et à la
famille, doivent être immédiatement réembauchés.
Plutôt que de donner des milliards aux banques,
aux oligarques de l'énergie et d'autres, les
investissements devraient aller aux entreprises
publiques, notamment à la construction du nouveau
laboratoire médical dont l'Alberta a besoin.
L'Alberta a une expertise inestimable en recherche
médicale comme en témoigne, entre autres,
l'Université de l'Alberta. Le développement
immédiat d'une industrie pharmaceutique canadienne
publique est aussi une priorité, pour que la
valeur ajoutée créée par les chercheurs et les
travailleurs et professionnels de laboratoire et
présentement saisie par les intérêts privés et en
grande partie retirée de l'économie soit plutôt
réinvestie dans l'expansion des soins de santé,
des soins de longue durée et les autres services
publics. Les gens peuvent s'investir du pouvoir en
exigeant que ces investissements se fassent. Les
travailleurs et les professionnels de la santé qui
savent réellement ce qui est nécessaire sont les
mieux placés pour dire ce dont le système a
besoin. Des mesures prosociales sont nécessaires
pour résoudre la crise en faveur du peuple et non
des riches.
Nouveau-Brunswick
Le 18 mars 2020, à Allardville, les travailleurs
en lockout de la section locale 4193 du SCFP et
leurs alliés tiennent un rassemblement avant de se
disperser afin de respecter les règles de
distanciation de la COVID-19. (Section
locale 4193 du SCFP)
Dans un reportage provenant d'Allardville, la
section du Nouveau-Brunswick du Syndicat canadien
de la fonction publique a indiqué le 20 mars
que malgré l'état d'urgence provincial, les
directeurs de la Commission de services régionaux
Chaleur (CSRC) refusent toujours de laisser les
travailleurs du site d'enfouissement de Red Pine
retourner au travail.
« Mardi [17 mars], nous avons demandé à
l'employeur de suspendre son lockout pendant la
crise de la COVID-19. Il a refusé », a dit
Serge Plourde, président de la section locale 4193
du SCFP.
Les 23 travailleurs sont en lockout depuis
février parce que la direction du CSRC veut plus
de pouvoir pour refuser des congés de maladie aux
travailleurs.
« Ils disent que les notes des médecins sont
requises le premier jour où vous vous déclarez
malade. Les meilleurs experts médicaux ont tous
dénoncé de telles politiques. Pourquoi ?
Parce que cela augmente sérieusement le nombre
d'employés qui travaillent tout en étant
malades », a dit Robert LeMoignan,
représentant des services du SCFP.
« Le monde entier fait tout ce qu'il peut pour
lutter contre la pandémie. Pendant ce temps-là, le
CSRC veut imposer des politiques de travail qui
aggravent la crise ! », a dit LeMoignan.
Après que la province a déclaré l'état d'urgence
le 19 mars, la direction du CSRC a affiché
six ouvertures de postes en ligne pour des scabs.
« Au moins trois travailleurs de remplacement
[chacun payé plus de 15 $ de l'heure de
plus que les travailleurs réguliers] sont sur
place. Les administrateurs paient
également 300 $ de l'heure pour les
services d'un avocat antisyndical de
Fredericton », a déclaré LeMoignan.
« Ils savent que l'expérience de nos membres est
nécessaire pour faire fonctionner le site, mais
ils veulent toujours nous briser. Nous devrions
être de retour au travail durant cette crise. Ce
n'est pas le moment de faire l'idiot », a dit
Plourde.
« Ces directrices, Dayna Carroll et Jocelyne
Hachey, ont perdu toute crédibilité. Leur refus de
suspendre le lockout, pendant un état d'urgence,
fait que les maires de la région Chaleur passent
pour des imbéciles », a expliqué LeMoignan.
- Pierre Chénier -
Forum ouvrier a reçu des rapports du
nord et du sud du Nouveau-Brunswick qui montrent
comment les élites dirigeantes de la province se
servent de la pandémie de la COVID-19 pour
intensifier leurs attaques contre la classe
ouvrière.
Les travailleurs du site d'enfouissement à
Allardville
Le 12 février, dans la
région de Chaleur dans le nord du
Nouveau-Brunswick, la Commission des services
régionaux de Chaleur (CSRC) a mis en
lockout 23 travailleurs du site
d'enfouissement d'Allardville. Ils sont membres de
la section locale 4193 du SCFP. Dès les
premiers jours du lockout, la CSRC a embauché des
scabs qui ont traversé la ligne de piquetage et a
même obtenu une injonction limitant le nombre de
piqueteurs à six en tout temps.
Face à cette attaque contre leurs droits, les
membres du SCFP et des supporters des 23
travailleurs en lockout ont informé la communauté
de leur lutte et ils ont reçu un très bon accueil.
Le 12 mars, la section locale 4193 du
SCFP a organisé un rassemblement à Belledune où la
communauté a exprimé son appui aux travailleurs en
lockout. Suite au rassemblement, le SCFP a
présenté au maire suppléant de Belledune une
pétition signée par 1 200 membres de la
communauté partout dans la région, exigeant la fin
du lockout.
Les travailleurs disent qu'avant la crise de la
pandémie ils avaient fait du porte-à-porte dans la
région pour expliquer la situation des
travailleurs d'enfouissement. Selon le SCFP, la
communauté a exprimé sa ferme opposition au
lockout, en particulier à l'embauche de scabs, que
les gens qualifient d'injuste car on se sert des
chômeurs de la région de façon méprisante pour
diviser le peuple et attaquer des secteurs
particuliers de travailleurs. La pétition est
disponible à ici.
Le 19 mars, suite à une directive du
gouvernement provincial sur l'urgence en vertu de
la pandémie, les travailleurs du site
d'enfouissement d'Allardville ont démantelé leurs
lignes de piquetage conformément à la consigne
d'éviter les rassemblements en raison de la crise
de la COVID-19. Tout de suite après la déclaration
d'urgence du Nouveau-Brunswick et le démantèlement
de la ligne de piquetage, la CSRC a publié un
nouvel avis sur son site web visant à engager plus
de briseurs de grève pour remplacer les postes des
membres de la section locale 4193 en lockout,
et cela à des salaires grandement supérieurs à
ceux prévus à la convention collective de ces
travailleurs.
Sandy Harding, la directrice régionale du SCFP
des Maritimes, a dit aux médias qu'elle était «
dégoûtée » que le gouvernement régional de
Chaleur se serve de la crise de la COVID-19 pour
avoir recours à plus de scabs pour remplacer les
travailleurs du SCFP. « Il s'agit vraiment d'une
situation éhontée », a-t-elle dit. « Nous
avons tendu la main à l'employeur et lui avons
respectueusement demandé de suspendre le lockout
pendant que dure cette situation de crise mais il
a immédiatement refusé. Nous lui avons alors
demandé de négocier (virtuellement) pour que nous
puissions en arriver à une solution et rendre aux
travailleurs le respect qui leur revient. Mais le
représentant de l'employeur est prêt à discuter
seulement si la section locale accepte des
concessions sur les clauses touchant aux billets
du médecin et aux libérations syndicales. Je
trouve cela dégoûtant et mes pensées vont aux
courageux travailleurs qui ne font que défendre ce
qui existe déjà dans leur convention
collective. »
Le président de la section locale du SCFP, Serge
Plourde, un travailleur au site d'enfouissement,
s'est adressé aux médias après que son emploi ait
été offert sur le site de la CSRC. Plourde dit que
les 23 membres en lockout sont « traités
comme les ordures » qui sont envoyées au site
d'enfouissement par la CSRC, dont les membres du
conseil d'administration sont les maires de
Belledune, Bathurst, Petit-Rocher, Pointe-Verte,
Beresford, Nigadoo et quatre représentants du
district des Services locaux du gouvernement
provincial.
Face à la pandémie, les travailleurs en lockout
avaient accepté de reprendre le travail et de
rouvrir le site d'enfouissement si la CSRC
acceptait de se remettre à la table pour négocier
une convention collective acceptable. La CSRC a
refusé catégoriquement et a au contraire présenté
les mêmes exigences sur des questions qui ont déjà
été réglées et elle a insisté pour que les
travailleurs acceptent les revendications de
l'employeur, dont celle les obligeant à avoir un
billet du médecin même après une seule journée de
maladie et de limiter le nombre de libérations
syndicales allouées aux représentants syndicaux.
Dans son rejet de l'offre des travailleurs de
retourner au travail, la CSRC a aussi dit qu'elle
avait nommé un nouveau négociateur de Fredericton
qui ne parle et ne lit que l'anglais. Le
négociateur en chef de l'équipe syndicale, Robert
LeMoignan, un représentant national du SCFP, a dit
aux médias que cette manoeuvre illustre bien le
comportement dictatorial de l'employeur et son
manque de respect envers les travailleurs, puisque
la région de Chaleur est en grande majorité
francophone et les propositions venant des deux
parties sont toutes en français et que l'équipe du
SCFP est entièrement francophone. En plus, la CSRC
semble avoir durci ses positions puisque le site
d'enfouissement va continuer de fonctionner avec
les briseurs de grève. Elle refuse même de
reconnaître que certaines questions ont déjà été
réglées.
Les travailleurs de la ville de Saint John
Dans le sud
du Nouveau-Brunswick, la ville de Saint John
intensifie ses pressions sur les cols bleus en se
servant de la crise de la COVID-19. L'équipe de
négociation du gouvernement municipal exige que la
section locale 18 du SCFP, représentant les
cols bleus municipaux, accepte un gel de salaire.
Selon la Coopérative des médias du
Nouveau-Brunswick, le maire de Saint-John, Don
Darling, aurait écrit le 19 mars sur son
blogue qu'en raison de la situation de la COVID-19
il n'appuiera aucune augmentation salariale pour
les travailleurs syndiqués. Le maire a
emphatiquement déclaré qu'il allait rejeter toute
augmentation, toute prime et toute clause de
protection pour toute nouvelle entente avec les
travailleurs et il s'attend à ce que les
conseillers l'appuient. L'attitude antiouvrière du
maire reflète bien sa position en tant que
représentant de la puissante oligarchie financière
du Nouveau-Brunswick et en particulier des deux
compagnies dominantes de la ville, la raffinerie
Irving Oil et la compagnie de pâtes et papiers JD
Irving.
Brien Watson du SCFP a dit à la Coopérative des
médias du Nouveau-Brunswick qu'il est très
préoccupé par la suggestion du maire Darling que
le salaire de tous les travailleurs municipaux
devrait être gelé pendant quatre ans, parce que
les salaires du secteur municipal ne suivent plus
du tout l'augmentation du coût de la vie.
Les revendications des travailleurs sont justes
et les attaques contre eux doivent cesser. Honte à
la Commission des services régionaux de Chaleur et
au maire de Saint-John ! Se servir d'un poste
de privilège et de pouvoir pour imposer des points
de vue intéressés est condamnable. C'est tout à
fait déphasé par rapport aux exigences
d'aujourd'hui et méprisant envers la culture de
respect de la classe ouvrière dont le Canada a
besoin. C'est seulement après que les besoins des
travailleurs aient été satisfaits que les autres
problèmes pourront être réglés.
Nouvelle-Écosse
- K.C. Adams -
Le Syndicat
des employés du gouvernement de la Nouvelle-Écosse
(NSGEU) est le plus gros syndicat de la province
de la Nouvelle-Écosse. Il représente les intérêts
individuels et collectifs de plus de 30 000
employés des secteur public et privé. Les membres
du NSGEU travaillent dans la fonction publique,
les établissements scolaires, les universités, les
hôpitaux, les sociétés d'alcool, les centres
correctionnels, les municipalités et d'autres
organisations partout dans la province
Ces dernières années, le NSGEU a résisté aux
attaques du gouvernement du Parti libéral de
Stephen McNeil au pouvoir qui a mené une attaque
après l'autre contre le droit des travailleurs de
négocier collectivement les salaires et les
conditions de travail qui leur sont acceptables.
Les conditions de travail des travailleurs du
NSGEU ont souvent un impact direct sur les
conditions des gens qu'ils servent.
Le Parti libéral au pouvoir a adopté des lois
déclarant que les travailleurs en soins à domicile
et les infirmières sont essentiels à la santé de
la province sans toutefois reconnaître le droit de
ces travailleurs essentiels de décider de leurs
conditions de travail et des salaires et de ce
qu'il leur faut pour accomplir leur travail
comme il faut. Cette contradiction est toujours au
coeur de la crise actuelle de la COVID-19 alors
que le gouvernement continue de refuser aux
travailleurs de la santé publique un rôle
dirigeant et une voix dans toute l'organisation
pour vaincre la pandémie. Sans mobiliser et
libérer l'initiative et la puissance de la classe
ouvrière, la lutte contre la pandémie sera
sérieusement minée et affaiblie.
Ces années passées à priver le secteur de la
santé du rôle dirigeant et de la voix de la classe
ouvrière ont engendré une crise qui s'est
manifestée par des pénuries de personnel et des
temps d'attente à la hausse bien avant
l'apparition de cette pandémie. Le NSGEU a publié
des rapports dans lesquels il propose des
solutions claires formulées suite aux conseils
émis par les travailleurs de la santé sur les
premières lignes mais, malgré tout, le
gouvernement continue de supprimer les droits et
la voix des gens qui font le travail.
Le NSGEU parle sur son site web des décennies de
compressions dans la fonction publique ayant des
répercussions néfastes sur ses membres oeuvrant
dans les services communautaires, la protection
des enfants, les centres correctionnels et les
palais de justice. La santé et la sécurité au
travail est la grande priorité. La pandémie de la
COVID-19 met en lumière on ne peut plus clairement
où mène la folie d'affaiblir le secteur de la
santé, les programmes sociaux et les services
publics. L'offensive antisociale doit être
renversée en augmentant les investissements dans
les programmes sociaux et les services publics.
Pour le bien de tout le peuple, de la province et
de la société, la classe ouvrière doit s'exprimer
haut et fort, de sa propre voix, sur ce qu'elle
juge nécessaire et ne doit pas rester muette
devant les mesures antisociales des gouvernements
de partis cartels et des employeurs. Le monde
moderne ne peut fonctionner et résoudre ses
problèmes sans le rôle dirigeant et la voix
organisés de la classe ouvrière.
- Jason Maclean -
Jason MacLean est le président du Syndicat
des employés du gouvernement de la
Nouvelle-Écosse.
Je suis en communication constante avec les gens
du département de la Santé et du Bien-Être. Nous
leur faisons part du point de vue des membres sur
les répercussions de la situation sur l'endroit de
travail et ce qui doit être fait. Ils sont
réceptifs et nous travaillons bien ensemble.
Parmi les
problèmes qui surviennent dans les endroits de
travail, il y a la nécessité d'avoir l'équipement
de protection individuelle (ÉPI) nécessaire. Il y
a aussi la tâche d'organiser les gens qui
travaillent à la maison et de veiller à ce que les
travailleurs qui sont en quarantaine pour 14
jours soient rémunérés.
Le gros problème qui s'en vient est celui de la
garde d'enfants. Toutes les écoles et tous les
services de garde ont été fermés. La semaine
dernière, c'était moins grave comme situation
parce que c'était la semaine de relâche mais
maintenant la semaine de relâche est terminée et
les écoles sont toujours fermées. Il n'y a pas de
garderies. Beaucoup de nos membres doivent
toujours aller au travail mais ils ont des
problèmes de services de garde. Certains
employeurs disent à nos membres que si vous n'avez
pas de garderie, discutez-en avec votre
gestionnaire et si vous ne réussissez pas à
résoudre le problème, puisez dans votre temps
compensatoire, vos crédits d'heures de travail ou
vos vacances. Les travailleurs n'ont pas à puiser
à même leurs propres congés en réserve en raison
de la pandémie. C'est un problème que nous portons
à l'attention du gouvernement pour qu'il le règle
car c'est une question très importante dans tous
les secteurs.
Pour ce qui est des équipements de protection
individuelle, nous sommes en plein coeur du
problème. Par exemple, pour les soins à domicile,
nous demandons aux centres quel ÉPI
fournissent-ils présentement aux gens ? Ils
disent qu'ils fournissent ce qui est nécessaire en
ÉPI mais ne nous disent pas précisément ce qu'il
en est. Nous avons besoin de réponses. Nos
travailleurs en soins à domicile n'ont ni gants,
ni visières, ni masques ni jaquettes. Certains
employeurs en ont mais d'autres non. Nos membres
se déplacent d'un endroit de travail qui est le
domicile de quelqu'un à un autre endroit de
travail, qui est aussi le domicile de quelqu'un.
Ils n'ont pas la protection dont ils ont besoin.
Nous savons que les choses vont empirer mais les
mesures qui sont en train d'être adoptées vont
nous aider à passer à travers cette crise. Nous
devons tous travailler pour le bien-être de tout
le monde en Nouvelle-Écosse.
(Pour voir les articles
individuellement, cliquer sur le titre de
l'article.)
PDF
NUMÉROS PRÉCÉDENTS
| ACCUEIL
Site web: www.pccml.ca
Email: forumouvrier@cpcml.ca
|