11 décembre 2019
32e Congrès de
la Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec
Le mouvement
ouvrier au Québec relève les défis de la période actuelle
- Pierre Chénier -
Entrevue
• L'urgent besoin d'une amélioration immédiate
des salaires et conditions de travail des employé/es des résidences
pour personnes âgées - Sylvie Thomassin, déléguée syndicale,
Syndicat québécois des employées et employés de service-FTQ
Non à la destruction
nationale!
• Lowe's inc. met la clé dans la porte
de 34 magasins au Canada
• RONA dans le collimateur de Lowe's: l'échec
des institutions et des dirigeants politiques canadiens à défendre
l'édification nationale - K.C. Adams
Réglez maintenant
l'indemnisation des travailleurs!
• Les travailleurs accidentés de l'Ontario
tiennent un rassemblement animé devant les bureaux du ministère du
Travail
Colombie-Britannique
• Accord de principe pour les travailleurs de
SkyTrain
32e Congrès de la Fédération des
travailleurs et travailleuses du Québec
- Pierre Chénier -
La Fédération des travailleurs et travailleuses du
Québec (FTQ) a tenu son 32e Congrès à Québec, du 25
au 28 novembre, sous le thème : « En action dans un monde en
changement ». Plus de 900 délégués ont pris part aux
délibérations. Avec les observateurs et les invités, il y avait plus
de 1000 personnes dans la salle à chaque jour. La FTQ a
environ 600 000 membres dans les secteurs public et privé,
comme la construction, les mines et la métallurgie, les communications,
la foresterie, la santé et plusieurs autres.
Les événements principaux du Congrès ont été le discours
d'ouverture du président de la FTQ, Daniel Boyer, la présentation et
l'adoption de déclarations de politique en santé et sécurité du travail
et sur l'assurance médicaments et la présentation d'un document d'appui
sur la numérisation de l'économie. Des commissions ont été organisées
sur la robotisation et la numérisation de l'économie dans lesquelles
les délégués et les observateurs ont été répartis en six groupes de
discussion sur le sujet. Le 27 novembre, le Congrès a tenu une
manifestation devant l'édifice de l'Assemblée nationale pour réclamer
une réforme pro-ouvrière de la Loi sur la santé et la sécurité du
travail. Des élections ont eu lieu au poste de président et
secrétaire général de la fédération. Quatre-vingt-quinze résolutions
ont été adoptées sur des sujets qui vont des statuts de la FTQ, à la
santé et sécurité au travail et le Code du travail du Québec, à
la défense des services publics et de ceux et celles qui les livrent, à
l'environnement, entre autres sujets. Des experts ont offert des
présentations sur l'économie de plateformes et sur les changements
technologiques et la transformation des endroits de travail.
Daniel Boyer a été élu par acclamation pour un troisième
mandat en tant que président de la FTQ et Daniel Bolduc, du Syndicat
canadien de la fonction publique, a été élu par acclamation secrétaire
général. Il remplace Serge Cadieux qui se consacrera au Fonds de
solidarité de la FTQ.
Dans son discours d'ouverture, Daniel Boyer a expliqué
que le thème « En action dans un monde en changement » se réfère
principalement aux changements environnementaux et à la robotisation et
à la numérisation de l'économie et leur impact sur le travail, l'emploi
et les droits. Il a dit que la FTQ milite pour une juste transition
pour les travailleurs et les syndicats en réponse à ces changements.
D'autres défis, a-t-il dit, sont la préservation des services publics
et le travail pour les rebâtir et l'amélioration des conditions de
travail dans ce secteur, l'amélioration des conditions de santé et de
sécurité pour tous les travailleurs et le besoin d'un régime
d'assurance médicaments.
Selon le président de la FTQ, la fédération cherche à
préserver le modèle québécois issu de la Révolution tranquille en
l'adaptant aux réalités nouvelles afin que le Québec devienne plus
vert, plus juste, plus égalitaire et plus solidaire et que la FTQ
demeure un interlocuteur reconnu et légitime dans la société québécoise.
Pendant tout le Congrès, les délégués ont parlé de
manière éloquente des problèmes et des défis auxquels ils font face.
Le Congrès a réclamé l'instauration d'un régime
d'assurance-médicaments au Québec qui est
sous gestion publique, universel, accessible, équitable,
viable et indépendant.
En ce qui concerne les programmes sociaux et les
services publics, les délégués ont demandé des changements immédiats
substantiels pour les travailleurs et les travailleuses les plus
vulnérables, surtout ceux qui oeuvrent dans les résidences publiques et
privées pour personnes âgées. Plusieurs sont intervenus pour dire que
la contribution qu'ils font en s'occupant de ceux qui ont bâti le
Québec doit être reconnue, surtout en ce qui concerne les salaires qui
sont très bas et ne permettent pas de maintenir et d'attirer des
employés dans le secteur. Le Congrès a rejeté fermement la déclaration
du premier ministre du Québec, François Legault, que son gouvernement
ne va pas négocier avec ceux qui livrent les services publics mais va
limiter les augmentations de salaire de la majorité d'entre eux à
l'augmentation du coût de la vie et accorder un peu plus aux préposés
aux bénéficiaires et aux enseignants et enseignantes à bas salaire.
Manifestation pendant le Congrès de la FTQ en appui aux employés/es en
grève des résidences privées pour personnes âgées, le 26
novembre 2019
La discussion sur la santé et la sécurité s'est tenue
dans le contexte de l'annonce par le gouvernement Legault qu'il va
modifier la Loi sur la santé et la sécurité du travail et la Loi
sur
les accidents du travail et les maladies professionnelles
en 2020. Les délégués ont dénoncé le fait que 40 ans après
l'adoption de la Loi sur la santé et la sécurité du travail,
les quatre mécanismes de prévention prévus par la loi ne s'appliquent
qu'à environ 12 % des travailleurs du Québec.[1]
On lit à l'article 2 de la loi : « La présente
loi a pour objet l'élimination à la source même des dangers pour la
santé, la sécurité et l'intégrité physique des travailleurs. Elle
établit les mécanismes de participation des travailleurs et de leurs
associations, ainsi que des employeurs et de leurs associations à la
réalisation de cet objet. »
La réalité est tout autre et les gestes du gouvernement
trahissent le texte de la loi. Les travailleurs de la construction ont
donné l'exemple des opérateurs de grues qui sont attaqués brutalement
par le gouvernement du Québec et la Commission de la construction du
Québec qui ont abaissé les normes de la formation de ces travailleurs,
mettant en danger la vie des travailleurs et du public. Avec ces
mesures, le gouvernement et la CCQ prétendent notamment vouloir lutter
contre la soi-disant tentative des grutiers et de leur syndicat
d'exercer un contrôle sur les syndicats représentant les autres métiers
de la construction, comme s'il s'agissait d'une lutte de pouvoir entre
différents syndicats. On voit bien ce qu'il en est vraiment des «
mécanismes de participation des travailleurs et de leurs
associations » dont parle la loi. La réalité sur le terrain doit
changer, ont dit des délégués, et les travailleurs doivent avoir un mot
décisif à dire dans la détermination des conditions de santé et
sécurité sur leurs chantiers et sur la façon dont la loi les protège et
tous les mécanismes de prévention prévus par la loi doivent être
applicables à tous les travailleurs. Les délégués ont aussi
réclamé une indemnisation suffisante pour tous les travailleurs qui
sont blessés ou deviennent malades au travail. Ils ont demandé que
cesse la contestation systématique par les employeurs des demandes
d'indemnisation des travailleurs. Cette contestation prive les
travailleurs accidentés des montants dont ils ont besoin et qui leur
reviennent de droit afin qu'ils puissent vivre dans la dignité. Cette
contestation et l'insuffisance des prestations ne fait qu'aggraver
leurs blessures et leur maladie.
Manifestation à l'Assemblée nationale pour demander
une réforme pro-ouvrière de la Loi sur la santé et la sécurité du
travail, 27 novembre 2019
Les travailleurs ont aussi parlé de manière éloquente de
la question de la robotisation et de la numérisation de l'économie. Ils
appuient les changements technologiques, qui sont censés améliorer leur
vie au travail, mais dans les mains des monopoles privés ceux-ci
deviennent une gigantesque machine de déshumanisation et d'espionnage
contre eux. Comme l'a dit un travailleur lors d'une des commissions, «
les robots nous transforment en robots ». Il a expliqué que tous
les mouvements des travailleurs sont espionnés électroniquement et que
les compagnies les harcèlent en leur demandant ce qu'ils ont fait à tel
ou tel moment parce que rien n'indique sur leurs écrans qu'ils ont
bougé.
Les compagnies surveillent les cadences de travail et
une fois qu'un travailleur dépasse une norme, même une seule fois, sa
performance devient la nouvelle norme sans que les travailleurs donnent
leur appui ou soient consultés. D'autres ont expliqué que les
métadonnées amassées par les compagnies comprennent une grande quantité
d'informations personnelles sur les travailleurs qui sont utilisées
contre eux. Par exemple, les commentaires que font les travailleurs sur
les médias sociaux sont régulièrement épiés par les compagnies qui leur
imposent des mesures disciplinaires pour soi-disant « manque de
loyauté » envers l'entreprise. Les métadonnées sont aussi
utilisées pour repérer ceux qui peuvent devenir des activistes du
mouvement ou qui pourraient vouloir former un syndicat, afin de prendre
des mesures répressives contre eux.
Il y a eu plusieurs interventions dans les commissions
sur ce qu'on appelle les économies de plateformes dans lesquelles des
monopoles comme Uber ou Amazon prétendent que leurs plateformes
numériques font d'eux de simples intermédiaires entre différents
utilisateurs. C'est ainsi qu'ils nient le lien d'emploi avec les
personnes qui travaillent pour eux et par conséquent toute obligation
de fournir des pensions ou des avantages sociaux et toute autre chose
que les travailleurs peuvent réclamer dans une situation d'emploi
régulier. Ces travailleurs sont souvent faussement qualifiés de «
travailleurs autonomes » et connaissent une instabilité totale,
sans parler d'une grande pauvreté alors qu'ils sont en relation
d'extrême dépendance avec ces monopoles pour leur moyen de subsistance.
Plusieurs demandes ont été mises de l'avant, comme des
modifications aux codes canadien et québécois du travail pour changer
la définition de « personne salariée » pour qu'elle englobe ces
travailleurs faussement autonomes. Les travailleurs demandent aussi le
renforcement des lois sur la protection de la vie privée afin
d'interdire aux compagnies la collecte d'informations personnelles sans
leur permission.
Les travailleurs ont surtout mis l'accent sur le fait
que tout cela leur rend très difficile d'affirmer leur force collective
et de mener une lutte collective organisée pour leurs droits. On doit
donner naissance à de nouvelles formes, ont-ils dit, afin de résoudre
le problème de mettre en oeuvre la force organisée collective des
travailleurs, leur capacité de discuter et d'élaborer les positions qui
sont favorables à eux-mêmes et à la société et de lutter pour elles de
manière effective. Ils ne sont pas découragés par ces problèmes mais
travaillent activement à trouver de nouvelles façons de s'organiser qui
correspondent aux conditions qui existent.
Il devient de plus en plus clair que le point de
référence des travailleurs, quand ils mènent la lutte, n'est pas un
attachement au passé et aux formes appartement à la société civile qui
ont été saccagées. Le point de référence est leur lutte pour leurs
droits qu'ils mènent devant le tribunal de l'opinion publique. C'est
dans le cours de ces luttes que de nouvelles formes sont créées qui
correspondent au contenu qu'ils mettent de l'avant, dont une nouvelle
direction de l'économie qui sert le peuple et non les riches et que les
travailleurs contrôlent.
Par leurs interventions, les travailleurs ont pu
discuter de comment se posent les problèmes auxquels ils font face et
exprimer leur détermination à relever les défis. Cela a fait du Congrès
de la FTQ un congrès enthousiasmant et vivant.
Note
1. Ces mécanismes sont le
programme de prévention, le programme de santé, le comité de
santé/sécurité paritaire employeur-travailleur et le représentant à la
prévention.
Entrevue
Sylvie Thomassin, déléguée syndicale,
Syndicat québécois des employées et employés de service-FTQ -
Durant les journées de grève dans les résidences
privées pour personnes âgées au Québec
en novembre 2019
Forum ouvrier : Les travailleurs et
les travailleuses des résidences pour personnes âgées, privées et
publiques, luttent pour une amélioration immédiate et urgente de leurs
conditions de travail. Tu travailles au Manoir et Cours de l'Atrium,
une résidence privée. Peux-tu nous parler de ces conditions ?
Sylvie Thomassin : Notre situation
est particulièrement difficile en ce moment car nous sommes en pénurie
de personnel. Nous devons composer avec cela à tous les jours parce que
nous n'avons pas beaucoup d'employés réguliers. Nous avons affaire à
des agences. Il faut s'adapter aux personnes qui nous sont envoyées par
les agences. Nous, on a une routine de travail. Ils arrivent dans nos
établissements, ne savent pas comment cela fonctionne. Il faut
pratiquement à tous les jours faire de la formation pour leur montrer
comment on fonctionne dans nos résidences. Cela nous crée une surcharge
de travail, et un stress de plus, parce qu'au prix que paient les
agences il arrive qu'ils ne se présentent pas au travail. Alors c'est
plus de travail pour nos membres.
Les propriétaires des résidences privées ont de la
difficulté à recruter de la main-d'oeuvre régulière. Cela se passe bien
tant qu'ils n'arrivent pas à la question des salaires. À l'instant où
on en arrive à la question des salaires, les futurs employés qui
seraient intéressés à venir travailler chez nous abandonnent. On essaie
de faire comprendre à l'employeur que ses salaires ne sont pas
concurrentiels, que c'est pour cela qu'il a de la difficulté à avoir de
la main-d'oeuvre. L'employeur persiste à dire que nous sommes en
pénurie de main-d'oeuvre, sans vouloir voir le fond du problème. Nous
avons des plongeurs qui gagnent 13 $ de l'heure. Nous n'avons
pas de régime de retraite, pas d'assurance-maladie, pas
d'assurance-médicaments.
Nous travaillons pour une compagnie qui est cotée à la
Bourse. Il s'agit de Chartwell, un des plus gros joueurs dans les
résidences privées. Chartwell fait des millions par année. Nous prenons
soin des gens avec qui ils font de l'argent. Au Manoir et Cours de
l'Atrium, un appartement, dans les moins chers, coûte quelque 3000
dollars par mois. Notre résidence a 680 appartements. C'est la plus
grosse résidence privée pour personnes âgées du Québec.
Pourtant, à la table de négociations, l'employeur dit
qu'il n'a pas d'argent à donner à ses employés pour les garder dans ses
établissements. Pendant ce temps, les établissements de résidences
privées Chartwell continuent d'ouvrir. Il a déjà de la difficulté à
mettre du personnel dans les résidences existantes et il en monte
d'autres. Quel service les gens qui vont aller dans ces résidences
vont-ils avoir ?
Nos salaires sont très inférieurs à ceux du public, nos
infirmières font des quarts de travail doubles elles aussi. Dans notre
résidence, nous connaissons présentement une épidémie de gastro. Nos
serveuses de salle à manger vont livrer les repas sur les étages parce
qu'une des salles à manger a été fermée. C'est une grande surcharge de
travail. L'employeur nous demande de le faire, on le fait, mais il
n'offre rien en retour. C'est de l'exploitation pure et simple. C'est
normal que nos gens pensent à aller trouver un emploi ailleurs.
Dans sa publicité Chartwell parle du mieux-être des gens
âgés, mais il ne leur fournit pas le personnel pour leur fournir le
mieux-être. Moi je suis retournée à l'école à 50 ans pour chercher
un diplôme en cuisine pour avoir de l'avancement. Je n'ai pas été payée
tellement plus cher pour cela. L'employeur demande des emplois
qualifiés mais il ne veut pas payer pour les qualifications.
Nous ne sommes pas présentement en négociations mais
nous allons soutenir ceux qui le sont, et il y en a qui font des
journées de grève en ce moment. Les employés/es demandent un salaire
de 15 $ à l'embauche et une augmentation minimale
de 1 $ par année pour la durée de la convention. Nous-mêmes
allons être en négociation l'automne prochain.
Il va falloir aussi qu'il se fasse quelque chose au
niveau du gouvernement. Il faut que le gouvernement intervienne pour
faire comprendre aux employeurs qu'ils doivent s'asseoir aux tables de
négociation, augmenter les salaires, écouter les syndicats et les
membres qu'ils représentent, qui ont des revendications qui sont
légitimes.
Le Syndicat québécois des employées et employés de
service (SQUEES) et toute la FTQ demandent aussi que le gouvernement
Legault instaure un décret de convention collective pour améliorer le
sort de ceux et celles qui travaillent dans les résidences pour
personnes âgées. Ce décret fixerait les conditions d'emploi minimales
que doivent respecter tous les employeurs du secteur.
FO : Veux-tu ajouter quelque chose en
conclusion ?
ST : J'espère que la population va
nous appuyer dans nos revendications et nos moyens d'action parce que
c'est important. Il faut penser que nous aussi un jour nous allons nous
retrouver dans ces résidences. Il ne faut pas laisser se dégrader les
conditions comme cela se produit présentement, il faut respecter la
dignité des gens âgés. Ils ont besoin de stabilité. Un rien peut les
déstabiliser. Quand tu es âgé, tu es vulnérable. Ils ont besoin d'être
traités par des personnes qui ont elles aussi de la stabilité dans
leurs conditions. Nous ne sommes pas reconnus pour le travail que nous
faisons et cela doit changer.
(Photo:
SQEES-FTQ)
Non à la destruction nationale!
Le 20 novembre, dans une annonce surprise, la
société américaine Lowe's Companies inc. a annoncé la fermeture
de 34 magasins au Canada, dont la plupart n'ont été acquis que
récemment lors de sa prise de contrôle de RONA en 2016. Le géant
américain du commerce de détail a annoncé la fermeture de 26
magasins RONA, 6 Lowe's et deux Réno-Dépôts en janvier et février
prochains. Près du tiers des fermetures ont lieu au Québec, où 12
magasins sont touchés. Neuf magasins seront fermés en Ontario, six en
Alberta, trois en Nouvelle-Écosse, trois en Colombie-Britannique et un
en Saskatchewan.[1]
Les 34
fermetures
portent à 61 le nombre de magasins canadiens que Lowe's
a fermés au cours des deux dernières années. Elle a fermé 27 sites
canadiens en 2018 - dont 24 sont des RONA récemment achetés -
ainsi que des centres de soutien régionaux à Mississauga (Ontario) et à
St. John's (Terre-Neuve), une usine de produits préfabriqués à St.
John's (Terre-Neuve) et une usine de fabrication de blocs à Kamloops
(Colombie-Britannique). Le mois dernier, Lowe's a licencié 60
travailleurs à son siège social canadien situé à Boucherville, au
Québec. Lowe n'a pas précisé combien de vies de travailleurs seront
bouleversées cette fois par la perte de leur emploi et de leur moyen de
subsistance.
RONA a été fondée en 1939 au Québec et est
rapidement devenue une grande entreprise de vente au détail de
quincaillerie et de matériaux de construction. À ce titre, elle a
développé une relation à la fois avec l'industrie forestière québécoise
et les entrepreneurs en construction. La montée en puissance de RONA en
tant que chaîne de magasins à grande surface correspond au déclin
général de la petite entreprise familiale du secteur de la vente au
détail au sein du système impérialiste d'États et à la tendance à la
concentration de l'économie socialisée, de la richesse sociale et du
pouvoir politique dans un nombre de mains privées de plus en plus
petit. Cette tendance laissée à elle-même a entraîné une domination
croissante de l'oligarchie financière américaine sur le Canada.[2] À mesure que l'intégration continentale
au sein de l'empire américain s'est poursuivie sans répit, le résultat
a été une Forteresse Amérique du Nord et la perte de tout semblant de
contrôle local, québécois ou canadien de l'économie.
Comme le montre la liste des endroits où les magasins
seront fermés, ceux-ci se trouvent principalement dans des communautés
plus petites, où les oligarques qui contrôlent Lowe's ne considèrent
pas l'échelle de ses activités comme suffisamment lucrative. La
tendance de l'impérialisme milite contre l'édification nationale
rationnelle en faveur de la recherche du profit maximum, sans égard
pour la vie et le bien-être du peuple, des économies locales ou de la
Terre Mère. Les travailleurs, en particulier les jeunes, ont été forcés
de chercher du travail dans des métropoles de plus en plus grandes
telles que Montréal, Toronto ou les Basses terres du Fraser en
Colombie-Britannique.
Dans les régions du Québec et ailleurs, comme à Prince
George en Colombie-Britannique, les fermetures forcées de Lowe's
semblent en partie liées à des attaques contre l'économie locale, tels
que le secteur forestier et d'autres industries. Le manque
d'investissements pour diversifier les économies locales les a rendus
vulnérables aux crises. Les travailleurs de Bécancour, qui vont perdre
leur magasin RONA, ont fait face récemment au lockout de 18 mois
imposé par Alcoa/Rio Tinto aux 1 000 ouvriers de l'aluminerie
ABI, un lockout aidé et encouragé par le gouvernement du Québec et
Hydro-Québec.
Les magasins RONA à Bécancour, Nicolet et
Trois-Rivières, ainsi que les magasins Réno-Dépôt à Trois-Rivières et
Lowe's à Prince George, situés entre autres dans des villes moins
grandes, sont sur le point d'être fermés. Ces attaques contre les
régions sont des formes de destruction nationale au service de
l'oligarchie financière internationale avide de profits, dont les
considérations sont fondées sur la nécessité de recevoir un tribut du
monde entier pour satisfaire ses intérêts privés.
Les travailleurs ne peuvent et ne veulent pas accepter
ces attaques contre le tissu économique et social de leur vie. La
destruction nationale reflète le manque de contrôle des travailleurs
sur leur économie et les épreuves qui affectent leurs vies. Une
alternative est possible ! Joignez-vous au mouvement résolu en
faveur du renouveau démocratique et pour investir le peuple du pouvoir
de décider afin que nous puissions ensemble créer une nouvelle
direction prosociale de l'économie qui favorise le peuple et un projet
d'édification nationale qui s'oppose au pouvoir, au contrôle et à la
destruction par l'oligarchie financière internationale.
Notes
1. Liste des fermetures de
magasins annoncées par Lowe's, le 20 novembre :
Colombie-Britannique
|
Date
de
fermeture
|
Lowe's Prince
George
|
2999 Massey Drive
|
19 février 2020
|
RONA Surrey
(Newton)
|
6965 King George
Boulevard
|
31 janvier 2020
|
RONA Osoyoos
|
6014-51 Street
|
31 janvier 2020
|
Alberta
|
|
Lowe's Calgary -
Shawnessy
|
295 Shawville
Boulevard S.E.
|
19 février 2020
|
RONA Airdrie
|
2649 Main Street
South
|
31 janvier 2020
|
RONA Calgary
(Midnapore)
|
14815 Bannister
Road S.E.
|
31 janvier 2020
|
RONA St. Albert
|
730 St. Albert
Trail
|
31 janvier 2020
|
RONA Sherwood
Park
|
340 Baseline Road
|
31 janvier 2020
|
RONA Edmonton
(Ellerslie Road)
|
1003 Parsons Road
S.W.
|
31 janvier 2020
|
Saskatchewan
|
|
Lowe's Regina -
North
|
489 Albert Street
North
|
19 février 2020
|
Ontario
|
|
Lowe's Etobicoke
- North
|
48 Lowe's Place
|
31 janvier 2020
|
Lowe's Thunder
Bay
|
1000 Fort William
Road
|
31 janvier 2020
|
Lowe's Cornwall
|
950 Brookdale
Avenue
|
31 janvier 2020
|
RONA Brockville
|
550 Stewart
Boulevard
|
31 janvier 2020
|
Home &
Garden RONA - Cambridge
|
66 Pinebush Road
|
31 janvier 2020
|
RONA Mississauga
|
Rockwood Mall,
4141 Dixie Road
|
31 janvier 2020
|
Reno-Depot Aurora
|
140 First
Commerce Drive
|
31 janvier 2020
|
RONA Oshawa
|
1279 Simcoe
Street North
|
31 janvier 2020
|
RONA Ajax
|
19 Notion Road
|
31 janvier 2020
|
Québec
|
|
RONA Granby
|
316 rue Denison
Est
|
31 janvier 2020
|
RONA Sorel
|
1293 chemin des
Patriotes
|
31 janvier 2020
|
RONA Bécancour
|
3365 boulevard
Bécancour
|
31 janvier 2020
|
RONA Nicolet
|
2145 boulevard
Louis-Fréchette
|
31 janvier 2020
|
RONA Saint-Tite
|
700 rue Notre-Dame
|
31 janvier 2020
|
RONA
Trois-Rivières
|
15 rue
Philippe-Francoeur
|
31 janvier 2020
|
RONA
Saint-Félix-de-Valois
|
3110 rue Henri-L.
Chevrette
|
31 janvier 2020
|
RONA Carignan
|
2395 chemin de
Chambly
|
31 janvier 2020
|
RONA
Saint-Lambert
|
707 rue
Saint-Charles
|
31 janvier 2020
|
RONA
Saint-Sauveur
|
180 rue Principale
|
31 janvier 2020
|
RONA
Bellefeuille
- Saint-Jérôme
|
905 boulevard de
la Salette
|
31 janvier 2020
|
Réno-Dépôt
Trois-Rivières
|
4575 boulevard
des Forges
|
31 janvier 2020
|
Nouvelle-Écosse
|
|
RONA Dartmouth
(Windmill Road)
|
500 Windmill Road
|
19 février 2020
|
RONA Dartmouth
(Harbour)
|
1000 Cole
Harbour Road
|
19 février 2020
|
RONA Bedford
|
1658 Bedford
Place Mall
|
19 février 2020
|
2. D'autres attaques récentes des
impérialistes américains sur le secteur de la vente au détail au Canada
Fermetures de Target et Zellers : Des années
désastreuses pour les travailleurs, les fournisseurs et les autres
personnes du secteur (Extrait)
« En 2014, Target a rénové et ouvert 133
magasins au Canada, la plupart d'anciens contrats de location de
Zellers, embauchant 17 600 travailleurs et vendant des
franchises de pharmacie pour la plupart des magasins. Et voilà que,
le 15 janvier 2015, Target a placé ses opérations canadiennes
sous la protection de la faillite en vertu de la Loi sur les
arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) et annoncé
la fermeture de toutes ses opérations en deux mois. Tous ses
travailleurs ont été informés qu'ils avaient été licenciés et les
opérations de franchise de pharmacies et de cafés ont été abandonnées.
Une fois de plus, les travailleurs au détail sont devenus des dommages
collatéraux dans un système économique qui est destructeur c'est le
moins qu'on puisse dire, et dans lequel ils n'ont aucun contrôle ni mot
à dire. » (Le
Marxiste-léniniste, numéro 7, 18 février 2015)
- K.C. Adams -
La prise de contrôle de
RONA démontre que les résidents des communautés locales et en
particulier la classe ouvrière n'ont aucun contrôle sur la direction de
l'économie. Ils n'ont aucun contrôle sur où sont investis les profits,
d'où proviennent les produits achetés et vendus par une entreprise, sur
la manière dont une entreprise peut être renouvelée pour mieux servir
l'économie et le peuple, et sur la survie ou la mort d'une entreprise.
Cette affaire a également montré que les institutions dites
démocratiques libérales ne sont d'aucun recours, s'étant avérées
impuissantes face à l'assaut de l'oligarchie financière mondiale et
s'étant placées à son service.
C'est en 2012 que le géant américain Lowe's a
commencé sa campagne pour s'emparer de RONA. Comme c'est le cas
d'autres entreprises qui dominent le secteur de la vente au détail,
comme Walmart et le géant de l'Internet Amazon, Lowe's n'est pas une
entreprise à part entière mais un empire qui résulte de la fusion du
capital financier, industriel, commercial et immobilier contrôlé par
l'oligarchie financière.
Les rumeurs publiques sur une prise de contrôle de RONA
par Lowe's ont commencé sérieusement en juillet 2012 avant
l'élection québécoise. Le bruit autour d'une prise de contrôle
américaine a provoqué une réaction dans les médias et parmi les partis
politiques cartels rivalisant pour le pouvoir. Ils se sont tous engagés
à « faire quelque chose » pour bloquer la prise de contrôle de
Lowe's par RONA.
Le « faire quelque chose » a été décrit dans les
médias comme étant le fruit « d'acquisitions de manière indépendante,
par des institutions financières sous contrôle gouvernemental ou amies
du gouvernement, d'un bloc d'actions au sein 'd'entreprises
stratégiques' afin de bloquer des prises de contrôle ».[1] À peine quelques années plus tard,
en 2016, autant les gouvernements fédéral et québécois que les «
institutions financières amies du gouvernement », qui ont acquis
un volume significatif d'actions de RONA, ont capitulé lorsque Lowe's
est revenue avec une « offre qu'elles et le gouvernement de l'époque ne
pouvaient pas refuser ». RONA a été vendue à Lowe's parce que, si
on ne s'en tient pas aux principes de l'édification nationale, le
pragmatisme règne en maître. Cela signifie que les personnes en
contrôle peuvent trouver et répandre une excuse pour capituler devant
le pouvoir de l'oligarchie financière mondiale.
Les partis d'opposition à l'Assemblée nationale du
Québec ont critiqué le gouvernement libéral de Phillipe Couillard pour
avoir autorisé la vente de RONA à Lowe's, certains députés prédisant
même la catastrophe pour les régions. On a particulièrement blâmé le
ministre de l'Économie, Jacques Daoust, qui a été président et chef de
la direction d'Investissement Québec (IQ) de 2008 à 2013,
avant de faire partie du gouvernement du parti cartel libéral en tant
que député à l'Assemblée nationale en 2014. Sous la direction de
Daoust, IQ a acquis une participation de 10 % dans RONA en
tant qu'« institution financière sous contrôle gouvernemental »
afin d'aider vraisemblablement à sauver RONA d'une prise de contrôle
étrangère. Cependant, lorsque l'offre d'achat de Lowe's est devenue
réelle en 2016, la résistance a cédé au pragmatisme. IQ et les
deux gouvernements libéraux à Ottawa et au Québec, y compris Jacques
Daoust, le ministre de l'Économie, ont officiellement approuvé la vente.
Peu après l'annonce de la vente de RONA à Lowe's par le
gouvernement Couillard en 2016, Jacques Daoust a démissionné de
son poste de ministre de l'Économie. Plus tard dans l'année, il a
démissionné de l'Assemblée nationale et est décédé subitement
en 2017 des suites d'un accident vasculaire cérébral. Ses papiers
personnels rendus publics après sa mort révèlent qu'il s'était en fait
opposé à la vente de RONA depuis le début. Selon Daoust, le bureau du
premier ministre Couillard a conclu la vente à son insu. Dans ses
mémoires, il accuse le gouvernement libéral, ou plus précisément le
bureau du premier ministre, de l'avoir contraint après coup à accepter
la vente à titre de ministre de l'Économie, puis à mentir en public en
disant avoir participé aux arrangements juridiques et politiques en
préparation de la vente et qu'il était en complet accord.
Deux ans après la vente de RONA à Lowe's, le couperet a
commencé à tomber, décrit par l'analyste financier Yvan Allaire
comme : « la pression exercée par les marchés [sur le PDG et le
conseil d'administration de Lowe's] face à des performances médiocres.
Ses activités au Canada [c.-à-d. RONA] étaient devenues un frein sur
ses revenus [...] Lowe's est cotée à la Bourse de New York et doit donc
respecter le seul engagement qui compte vraiment : tout faire pour
maintenir et faire monter le prix de ses actions. Ce qui est en jeu ici
dans une scène dramatique quotidienne bien réelle sont les emplois de
ses cadres dirigeants et le montant de leur rémunération. Toute
hésitation ou tout retard dans l'adoption de toutes les mesures
nécessaires pour répondre aux attentes des actionnaires sera sévèrement
et rapidement punie. C'est la loi inexorable des marchés
financiers ». On ne peut s'empêcher de dire que « la scène
dramatique quotidienne bien réelle » sont les emplois des hommes
et des femmes qui travaillent chez RONA et le sort des communautés et
de l'économie locale où se produisent les fermetures.
La première vague de fermetures de magasins RONA de
Lowe's a été annoncée un mois à peine après l'arrivée au pouvoir du
gouvernement du parti de la Coalition Avenir Québec de François Legault
en octobre 2018, et la deuxième vague un an plus tard, pour un
total de 61 magasins fermés au Canada. La réaction de la CAQ au
pouvoir a été très différente de ce qu'elle était quand la CAQ était
dans l'opposition, lorsqu'elle dénonçait le gouvernement du Parti
libéral pour avoir accepté la vente.
Le ministre de l'Économie de la CAQ, Pierre Fitzgibbon,
a même été jusqu'à blâmer les Québécois pour les fermetures, déplorant
ce qu'il qualifie d'affaiblissement de leur attachement émotionnel à la
marque RONA depuis la prise de contrôle de Lowe's. « Les relations
entre les Québécois et RONA sont brisées et je comprends
pourquoi », a déclaré Fitzgibbon aux journalistes, ajoutant qu'ils
préfèrent également faire leurs courses dans des magasins appartenant
au Québec. Fitzgibbon a ajouté que le gouvernement de la CAQ ne pouvait
rien faire car il était lié par un accord confidentiel signé entre
Lowe's et le gouvernement fédéral lors de la prise de contrôle de Rona
en 2016. Certains employés des magasins RONA ont dénoncé le fait
que Fitzgibbon avait suggéré que les fermetures lui convenaient car il
« préfère faire des emplettes dans des magasins appartenant à des
Québécois ». Ils ont souligné que les travailleurs qui subissent
les mises à pied sont des Québécois et que l'autre magasin de matériaux
de construction à grande surface au Québec, Home Depot, n'appartient
pas à des Québécois.
Lowe's a déclaré que les
fermetures étaient conformes à la convention d'achat de 2016
signée avec le gouvernement fédéral. Le gouvernement Trudeau semble
être d'accord et n'interviendra pas. Un communiqué du ministère fédéral
de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique indique
qu'il surveille de près ces engagements « sur une base continue pour
assurer la conformité ».
Le ministre Fitzgibbon de la CAQ a fait remarquer que la
conformité n'était pas très difficile en déclarant : « Soyons
réalistes, cet accord est sur une page et demie. L'engagement sur cette
page est donc un peu souple. [...] Mon travail consiste simplement à
appeler le gouvernement fédéral à s'assurer qu'ils appliquent ce qu'ils
ont signé en 2016. Mais c'est assez souple. »
Le premier ministre de la CAQ, François Legault, qui
avait critiqué en 2016 le gouvernement libéral Couillard pour ne
pas avoir bloqué la vente, a qualifié de « malheureuses » les deux
vagues de fermetures de magasins RONA menées sous son gouvernement
ajoutant que rien ne peut être fait parce que « RONA est possédée par
Lowe's. C'est une entreprise privée. »
L'impuissance des soi-disant institutions démocratiques
libérales s'exprime pleinement à tous les niveaux de gouvernement dans
cette affaire. Par leur forme et leur contenu, ces institutions sont
incapables de défendre le peuple, l'économie et l'édification nationale
face aux ravages de l'oligarchie financière mondiale.
Investir le peuple du pouvoir de décider et le renouveau
démocratique sont à l'ordre du jour pour défendre les droits et les
intérêts du peuple et donner une nouvelle direction prosociale à
l'économie qui favorise le peuple.
Note
1. Toutes les citations sont
tirées de « Rona's tragedy in three acts : From Quebec's
foreign takeover block, to deal with Lowe's, to store closures »,
Yvan
Allaire, Financial Post, 22 novembre 2019, et
traduites de l'anglais par LML.
Réglez maintenant l'indemnisation des
travailleurs!
Le 9 décembre, des travailleurs accidentés et leurs
alliés se sont rassemblés aux bureaux du ministère du Travail pour
demander au gouvernement Ford de cesser ses attaques et de prendre
immédiatement deux mesures pour résoudre les problèmes du système
d'indemnisation des accidents du travail ainsi que la réglementation
provinciale qui régit la sécurité au travail. La première demande est
que le gouvernement adopte le projet de loi 119 émanant d'un
député, actuellement devant l'assemblée législative, qui mettrait fin à
la pratique de la présomption. Cette pratique appauvrit les
travailleurs accidentés en réduisant leurs prestations parce qu'ils
sont considérés comme occupant des emplois inexistants. Deuxièmement,
ils demandent que l'article 83 (4) de l'actuelle Loi sur la
sécurité professionnelle et l'assurance contre les accidents du travail
qui tient les employeurs, et non les agences de
placement, responsables lorsque des employés embauchés par ces agences
de placement sont blessés ou tués sur leur lieu de travail, soit
appliqué.
Régler le problème de l'indemnisation maintenant
requiert aussi que le gouvernement de l'Ontario mette fin à la
situation où des millions de dollars sont versés aux employeurs par le
biais de plus faibles primes d'indemnisation de la Commission de la
sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents de
travail alors que les travailleurs accidentés se voient refuser des
indemnités. Cela veut dire que les autres revendications de la campagne
L'indemnisation des travailleurs est un droit ! doivent
être
satisfaites: que le gouvernement écoute les médecins qui soignent
les travailleurs blessés plutôt que des médecins qui ne font que lire
des rapports ; l'annulation des coupures à l'aide juridique ;
et l'arrêt des refus de réclamation en raison de conditions soi-disant
préexistantes.
L'action de cette année a été organisée par le Réseau
ontarien des groupes de travailleurs accidentés (ONIWG) avec la
Campagne pour le salaire minimum à 15 $ et l'équité. Ont
également participé le Syndicat des Métallos, le Workers' Action
Centre, la campagne de la Force du nombre de la Fédération du travail
de l'Ontario, les cliniques d'aide juridique des travailleurs
accidentés, Injured Workers Action for Justice, la Fédération
canadienne des étudiantes et étudiants et le Centre ouvrier du Parti
communiste du Canada (marxiste-léniniste). Des ponchos avec le slogan «
L'indemnisation des travailleurs est un droit ! » ont été
donnés par le syndicat des travailleurs du rail. Des activistes des
travailleurs accidentés, autant nouveaux qu'aguerris, ont participé à
l'action animée, avec deux nouveaux membres tenant fièrement la
bannière de l'ONIWG sous la pluie.
Les actions annuelles de Noël, qui se déroulent
depuis 28 ans, mettent en lumière les épreuves rencontrées par les
travailleurs accidentés et leurs familles durant les Fêtes, ainsi que
leur appauvrissement tout au long de l'année. Cette année a été
particulièrement difficile avec les attaques brutales du gouvernement
Ford contre les programmes sociaux requis par tous les travailleurs de
l'Ontario, ainsi que les coupures dans le financement des cliniques
juridiques spécialisées dont dépendent les travailleurs accidentés pour
obtenir une aide juridique et défendre leurs droits.
Des actions ont également eu lieu à Sudbury et Windsor. À Sudbury,
alors que le rassemblement principal a été reporté au 16 décembre
en raison du mauvais temps, un petit piquet d'information
militant a quand même eu lieu.
Windsor
Sudbury
Colombie-Britannique
Après une session de négociations de près de 18
heures, les négociateurs des 900 employés de SkyTrain, membres de
la section locale 7000 du Syndicat canadien de la fonction
publique (SCFP), ont conclu une entente de principe avec la BC Rapid
Transit Company (BCRTC) quelques minutes avant 5 heures le 10
décembre, date à laquelle les travailleurs devaient aller en grève. Les
travailleurs en question sont des agents de train et de gare, des
opérateurs de contrôle, du personnel administratif, des techniciens et
des préposés à l'entretien. La BCRTC est une filiale en propriété
exclusive de TransLink, l'agence légiférée par le gouvernement
provincial qui supervise les opérations de transport en commun dans la
région métropolitaine de Vancouver.
Selon un reportage du Vancouver Sun publié peu
de temps après la conclusion de l'entente de principe, le président de
la section locale 7000 du SCFP, Tony Rebelo, a déclaré qu'elle
répondait à bon nombre des préoccupations du syndicat. Aucun détail ne
sera rendu public avant le vote de ratification. Les négociations sont
en cours depuis le 31 août, date d'échéance de la convention
actuelle. Le syndicat a donné un préavis de grève de 72 heures le
6 décembre, à la suite d'un vote de 96,8 % en faveur de la
grève.
Les travailleurs veulent un salaire qui leur soit
acceptable, la fin des heures supplémentaires obligatoires, un
personnel suffisant et des modifications aux dispositions relatives aux
congés de maladie.
(Pour voir les articles
individuellement, cliquer sur le titre de l'article.)
PDF
NUMÉROS
PRÉCÉDENTS | ACCUEIL
Site web: www.pccml.ca
Email: forumouvrier@cpcml.ca
|