Numéro 7 - 18
février 2015
25e Marche commémorative
des
femmes le 14 février 2015
Plus jamais de femmes et jeunes
filles
disparues ou assassinées!
Justice et enquête nationale!
25e
Marche
commémorative
des femmes le 14 février 2015
• Plus jamais de femmes et de jeunes filles
disparues ou assassinées!
Justice et enquête nationale!
Au sujet du prix du
pétrole
• Les droits et la sécurité ne
dépendent pas de la fluctuation du prix du pétrole
- Peggy Morton -
• Conséquences de la chute des prix du
pétrole
• Brève histoire des prix du
pétrole
Fermetures de Target
et Zellers
• Des années désastreuses pour
les travailleurs, les fournisseurs
et les autres personnes du secteur
L'aide
financière du Canada à l'Ukraine
• Le pillage au nom de la stabilisation
économique,
de la démocratie et des droits de la personne
- Louis Lang -
Le 70e anniversaire du
bombardement de Dresde
• Un crime de guerre des alliés
anglo-américains, prélude à la guerre froide
- Dougal MacDonald -
L'investissement des
monopoles mondiaux
• La passion de la politique centrée sur
le capital: faire du Canada un bon endroit pour investir la richesse
sociale accumulée
25e Marche commémorative des
femmes le 14 février 2015
Plus jamais de femmes et de jeunes filles disparues ou
assassinées! Justice et enquête nationale!
Le 14 février était la 25e Marche
commémorative des femmes en hommage aux femmes disparues et
assassinées. Cet événement s'est tenu la
première fois en 1991 en réponse au meurtre d'une femme
du peuple de la Côte Salish dans le quartier est de Vancouver. Il
y a eu des actions dans plus de 20 villes du Canada et dans plusieurs
villes des
États-Unis pour commémorer la vie des centaines d'amies,
de soeurs, de filles, de mères, de tantes et de
grand-mères à travers le pays qui sont disparues ou ont
été assassinées dans les dernières
décennies et pour exiger la tenue d'une enquête nationale
pour s'attaquer à ce scandale national. Les participants ont
demandé que des mesures soient
prises pour mettre fin à la violence et régler les
problèmes sociaux qui l'engendrent. Le
Marxiste-Léniniste salue tous ceux et celles qui ont
participé aux actions et lance l'appel à tous à
prendre fermement position pour la défense des droits de tous.
Alors que la marche a honoré la vie des femmes
disparues et assassinées, dont la vaste majorité sont
autochtones, elle a également mis en évidence les
conditions sociales auxquelles font face les femmes autochtones, leurs
familles et leurs communautés partout au Canada, qui continuent
à faire face à la violence coloniale, au racisme et
à la
brutalité de l'État canadien.
Le gouvernement Harper continue de violer les droits
ancestraux des peuples autochtones et refuse toujours de traiter avec
eux sur une base de nation à nation. Il a présenté
et adopté des lois racistes et coloniales comme, entre autres,
la Loi C-27, Loi sur la transparence financière des
Premières Nations, la Loi C-45, Loi de
2012 sur l'emploi et la croissance, la Loi S-2, Loi sur les
foyers familiaux situés dans les réserves et les droits
ou intérêts matrimoniaux et d'autres. Il persiste
aussi à criminaliser les luttes des peuples autochtones pour
leurs droits. Ces politiques du gouvernement Harper ont joué un
rôle clé dans la perpétuation et l'aggravation
des conditions qui ont rendu les femmes autochtones vulnérables.
L'attitude de Harper envers les femmes autochtones a
été bien illustrée dans une entrevue menée
par Peter Mansbridge, correspondant en chef du CBC News le 17
décembre 2014, pour passer en revue l'activité du
gouvernement canadien pendant l'année. Mansbridge a
questionné le premier ministre sur la tenue d'une enquête
sur les femmes
autochtones disparues et assassinées. Cette enquête a
été demandée par les peuples autochtones et leurs
organisations et par les Canadiens d'un bout à l'autre du pays,
comme une question d'importance nationale et une priorité.
L'ancien rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des
peuples autochtones, James Anaya, l'a aussi soulevée
comme une question très préoccupante au Conseil des
droits de l'homme des Nations unies en 2014.
Mansbridge : Une enquête sur les
femmes autochtones disparues et assassinés. Vous avez dit non
à cela dans le passé ?
Harper : En effet.
Mansbridge : Il semble y avoir certaines
indications que votre gouvernement pourrait au moins considérer
une forme d'enquête formelle.
Harper : Hum, c'est, ce n'est pas vraiment
une priorité pour nous, pour être honnête, Peter.
Selon un examen de la GRC des dossiers de la police
mené à la fin de 2013, entre 1980 et 2012, 1 017 femmes
et filles autochtones ont été tuées et 164 autres
sont disparues. Le rapport souligne aussi que les femmes autochtones
sont près de trois fois plus susceptibles que les femmes
non-autochtones de rapporter avoir été victimes d'un
crime
violent. En plus, les femmes autochtones sont quatre fois plus
susceptibles d'être assassinées que les femmes
non-autochtones.[1]
Comme il est souligné dans le communiqué
de presse des organisatrices de la marche à Vancouver :
« Vingt-cinq années plus tard, la Marche
commémorative des femmes continue d'honorer les vies des femmes
disparues et assassinées. Les décès en nombre
toujours plus grand de plusieurs femmes vulnérables du quartier
DOES [le
quartier est du centre-ville] laissent toujours les familles, les amis,
leurs proches et les membres de la communauté avec un sentiment
très fort de deuil et de perte. Les femmes autochtones
continuent de manière disproportionnée de
disparaître ou d'être assassinées et rien ou peu est
fait pour traiter de ces tragédies ou de la nature
systémique de la
violence à l'égard des femmes, de la pauvreté, du
racisme ou du colonialisme. »
Le 11 février, l'Association of Iroquois and
Allied Indians (AIAI) de l'Ontario, une organisation politique de
défense de sept Premières Nations, a annoncé
qu'elle a décidé de lancer sa propre enquête sur
les femmes disparues et assassinées lors d'un rassemblement de
trois jours à Thunder Bay.
Le Grand chef adjoint de l'AIAI Denise Stonefish
soulignait que « Le gouvernement fédéral
refuse de reconnaître le besoin d'une enquête nationale et
nous avons fini d'attendre. Nous avons besoin d'examiner les questions
systémiques qui ont mené à la perte de plus de 1
100 femmes et filles. Ce ne sont pas des cas de violence
isolée. » Elle a dit que l'enquête sera
basée sur « nos valeurs, nos réalités
et nos solutions. »
L'AIAI qui comprend la Première Nation
Batchewana, les Mohawks de Quinte, la Première Nation Delaware,
la Première Nation Caldwell, la Première Nation Hiawatha,
la Première Nation Oneida de Thames et les Mohawks Wahta
réunira 15 Premières Nations pendant 3 jours pour une
enquête menée par les Premières Nations dont les
résultats formeront l'ordre du jour d'une table ronde nationale
plus tard dans le mois.
Vancouver
Edmonton
Winnipeg
Toronto
Montréal
Sherbrooke
Note
1. Aperçu opérationnel national sur les
cas de femmes autochtones disparues et assassinées. GRC (16 mai
2014)
Au sujet du prix du pétrole
Les droits et la sécurité ne
dépendent pas
de la fluctuation du prix du pétrole
- Peggy Morton -
Les médias monopolisés
répètent à satiété que l'industrie
pétrolière albertaine est en train de s'effondrer
à cause de la chute des prix du pétrole. Tout le monde
est censé être pris de peur à l'idée que
tout va s'effondrer et accepter un nouveau cycle
d'austérité, de coupures et de mises à pied. Le
but est de paralyser la pensée des gens qui
veulent une réponse prosociale. Évidemment, le
« tout le monde », selon les médias,
exclut les riches actionnaires et les hauts dirigeants des monopoles de
l'énergie et des banques dont la réclamation à la
valeur sociale que les travailleurs produisent reste très
élevée. Exclus également de
l'austérité sont les subsides, les subventions et
l'infrastructure bon marché qui sont fournis aux monopoles par
l'État et le trésor public, comme
une chose allant de soi.
Il faut payer les riches, sinon ils n'investiront pas, ainsi va le
vieux refrain antisocial. Les médias monopolisés ne
permettent pas de réfléchir ou de discuter à
savoir si,
peut-être, il faut une nouvelle direction pour l'économie
pour qu'elle
soit stable et durable, au lieu d'être dépendante des
« forces du marché mondial » et des
spéculateurs qui imposent un prix particulier à une
marchandise qui n'a rien à voir avec son prix de production.
La production
pétrolière en Alberta n'est
pas en train de s'effondrer. Selon les prévisions
révisées, la production canadienne va augmenter de 150
000 barils par jour en 2015 par rapport à 2014 pour atteindre
3,6 millions de barils par jour. La chute des prix du pétrole et
la perte de revenus qu'elle entraîne vont cependant nuire
à l'économie et
surtout frapper la classe ouvrière.
La chute des prix et ses effets révèlent
le caractère destructeur de l'orientation actuelle de
l'économie. Les propriétaires des entreprises rejettent
le fardeau de la perte de revenu brut des ventes sur les travailleurs
du pétrole, surtout sur ceux qui travaillent dans de petites
entreprises ou en démarrage. Les nouveaux projets des sables
bitumineux
sont reportés alors que les grands projets déjà en
cours se poursuivent. Le forage de pétrole et de gaz
conventionnels dans l'Ouest canadien va chuter et on s'attend à
ce que le nombre de plateformes de forage diminue. Des licenciements
de milliers de travailleurs du pétrole ont déjà
été annoncées.
La réduction du nombre de projets va affecter
les travailleurs de la construction, les travailleurs sur les
plateformes de forage de pétrole et de gaz, les travailleurs
des chantiers, les travailleurs de services industriels
pétroliers, les petites entreprises, les ateliers d'usinage et
de soudure, pour n'en nommer que quelques-uns. La classe
ouvrière et
les collectivités de l'Alberta et d'ailleurs vont porter le
fardeau de la chute du prix du pétrole et du gaz.
Alors que des milliers d'emplois disparaissent,
l'impact se fera sentir non seulement en Alberta mais dans tout le
Canada. Les travailleurs de partout au pays viennent travailler dans
les sables bitumineux, et nombreux sont ceux qui vivent dans des
hébergements provisoires ou qui ont
déménagé
récemment en Alberta. Plusieurs d'entre eux ont perdu
leur emploi dans les usines automobiles et dans le secteur
manufacturier de l'Ontario ; d'autres viennent de
collectivités où
l'industrie forestière a été décimée
et de régions à haut taux de chômage comme les
provinces de l'Atlantique. Ils viennent travailler en Alberta parce que
les gouvernements refusent de restreindre les monopoles, de
développer
des alternatives d'édification nationale dans toutes les
régions du Canada et de fournir une orientation nouvelle,
prosociale à l'économie.
Avec la chute des prix du pétrole, la part,
déjà très mince, de la richesse sociale que
créent les travailleurs du pétrole et que
réclament
les gouvernements, sous la forme d'impôt aux entreprises et de
redevances, va encore baisser. La réclamation indirecte à
la richesse sociale sous la forme de déductions sur le salaire
des travailleurs, de frais
d'usagers et d'autres formes d'impôt des particuliers va elle
aussi baisser puisque les travailleurs perdent leurs emplois. Le
gouvernement Harper et le gouvernement Prentice de l'Alberta ont
reporté la présentation de leur budget en disant que
c'était nécessaire vu la baisse des revenus. La baisse
des revenus du gouvernement est déjà la source d'une
propagande qui prépare l'imposition de mesures
d'austérité antisociale. Prentice soulève
déjà qu'il pourrait utiliser l'hystérie entourant
la chute des prix du pétrole pour appeler une élection
anticipée afin d'obtenir un « mandat »
d'austérité antisociale.
Les redevances et l'impôt des entreprises font
partie des arrangements par lesquels les gouvernements garantissent les
profits des monopoles, assument les risques au nom des
intérêts privés et créent les conditions
économiques pour de hauts rendements sur les investissements
privés. Payez les riches, disent-ils et, si le prix du
pétrole est élevé, il
en restera quelque chose pour vous. Mais si le prix baisse, comme cela
arrive toujours, alors c'est « tout le monde »
qui doit se serrer la ceinture. La santé et l'éducation
publiques, les soins aux aînés et pour les plus
vulnérables et les autres programmes sociaux sont
attaqués comme étant non viables. Les attaques contre les
travailleurs
du pétrole et l'ensemble de la classe ouvrière
s'intensifient et les riches demandent au peuple de se soumettre
à ces attaques antisociales et à leur programme
d'austérité en disant qu'« il n'y a pas
d'alternative ».
L'alternative prosociale existe!
Le droit des Canadiens
à des programmes sociaux
et le droit des travailleurs de l'énergie à des
conditions de travail socialement acceptables et leur droit à la
valeur qu'ils créent ainsi que la sécurité
d'emploi ne dépendent pas des prix du pétrole. Les
humains
ont des droits en vertu de leur humanité et les
travailleurs ont des droits en vertu de
leur travail essentiel dans l'économie et la création de
la richesse sociale.
Les travailleurs du pétrole et de la
construction n'ont pas voix au chapitre quand on permet aux monopoles
d'y aller à fond de train dans la construction dans le secteur
des
sables bitumineux dans le but d'expédier le bitume via les
pipelines.
Les travailleurs du pétrole et les travailleurs organisés
de l'Alberta ont depuis longtemps pris position contre
l'exportation de bitume brut et contre la construction des pipelines
Keystone
XL et Northern Gateway. Ils ont proposé l'alternative qui est de
développer les réserves pétrolières d'une
manière socialement responsable. Ils demandent que le
pétrole soit valorisé et raffiné au Canada et
qu'il serve de base à une industrie pétrochimique et
à
un secteur manufacturier
qui contribuent à l'édification nationale et à la
construction d'une économie qui subvient à ses besoins,
tout en étant sécuritaire, au service du peuple et
prémunie
contre les crises récurrentes.
La chute des prix du pétrole, les attaques
contre la sécurité des travailleurs du secteur et la
propagande en faveur de l'austérité montrent bien que
c'est le temps de fournir une nouvelle direction à
l'économie. La direction actuelle de l'économie est faite
du droit de monopole de piller les ressources, de bas salaires
maintenus tels par les
traficants de main-d'oeuvre locaux et internationaux, d'attaques aux
programmes sociaux, d'un régime de redevances et d'autres
magouilles pour payer les riches. La chute des prix du pétrole
devient l'occasion d'imposer des mesures antisociales et
l'insécurité aux travailleurs. La demande à
l'effet que les travailleurs doivent accepter l'austérité
devient assourdissante et la négation des droits du peuple
devient plus ouverte. Cela ne doit pas passer !
Pour une nouvelle direction de l'économie!
Luttons pour une nouvelle direction de
l'économie qui soutient les droits de tous les travailleurs et
des Premières Nations ! Une nouvelle direction de
l'économie arrêtera de payer les riches et augmentera les
investissements dans les programmes sociaux. Elle créera un
contrôle public sur les décisions concernant l'extraction,
la
valorisation et le raffinage des ressources, la fabrication des biens
et les prix pour qu'on puisse mettre fin à cette
expansion/contraction irrationnelle qui cause tant de torts au peuple
et à l'économie socialisée.
Conséquences de la chute des prix du
pétrole
Le 22 janvier 2015, la Banque du Canada (BdC) a
réduit son taux cible du financement à un jour d'un quart
de pourcentage, soit de 1 % a 0,75 %. Selon la BdC, la baisse
du taux directeur vise à amoindrir l'impact négatif de la
chute du prix du pétrole sur l'économie.
« La chute des prix du pétrole a des
conséquences clairement négatives pour l'économie
canadienne », a dit le gouverneur de la BdC, Stephen Poloz,
à Ottawa lors de l'annonce de la réduction du taux
d'intérêt. « Les revenus tirés de nos
exportations de pétrole vont baisser, et les
investissements et l'emploi dans le secteur de l'énergie
diminuent déjà. »
Depuis le mois de juin 2014, les prix du pétrole
ont chuté de plus de 55 %, de 105 $ à moins de
50 $ le baril. La BdC espère que la baisse du taux
directeur va stimuler l'économie en encourageant l'emprunt qui
devient moins dispendieux, bien que de manière contradictoire
elle
avertit aussi les Canadiens de ne pas accumuler de dettes.
« La forte baisse des prix du pétrole
pèsera de façon marquée sur l'économie
canadienne, lit-on dans le Rapport sur la politique monétaire de
la BdC publié la veille de la baisse du taux directeur.
Étant donné la rapidité et l'ampleur du recul des
cours du pétrole, il existe une incertitude
substantielle quant au niveau probable de ces derniers et à leur
effet sur les perspectives économiques du Canada. »
Dans son rapport du 20 janvier, le Conference Board du
Canada prédit que la chute des prix du pétrole va amputer
les revenus du gouvernement fédéral de 4,3
milliards $ cette année et les revenus provinciaux de
près de 10 milliards $ en 2015. Le prix inférieur du
pétrole va réduire de
4,5 milliards les redevances que l'Alberta, la Saskatchewan, et
Terre-Neuve-et-Labrador tirent de la production
pétrolière. Les provinces vont aussi perdre un autre 5,2
milliards $ en impôt provincial.
Selon une analyse du TD Economics publiée le 13
janvier, la chute des prix du pétrole va convertir le surplus
fédéral projeté de 1,6 milliard $ pour l'an
prochain en un déficit de 2,3 milliards $. Selon la
même analyse, le revenu fédéral de 4,3
milliards $ projeté pour 2016-2017 va
être converti en un déficit de 600 millions $.
Note
La Banque du Canada écrit : « Le
taux du financement à un jour est le taux d'intérêt
auquel les principales institutions financières se prêtent
des fonds pour une durée d'un jour ; la Banque fixe une
valeur cible pour ce taux. Cette cible est communément
appelée le taux directeur de
la Banque. Les variations du taux cible du financement à un jour
influent sur les autres taux d'intérêt, par exemple les
taux des prêts à la consommation et des prêts
hypothécaires. Elles peuvent également avoir une
incidence sur le taux de change du dollar canadien. » Pour
plus d'information, lire le document d'information
de la BdC ici.
Brève histoire des prix du pétrole
Les prévisions pour le prix du pétrole en
2015 sont de 52,50 $ le baril pour le Brent (prix mondial) et de
49 $ le baril pour le West Texas Intermediate (WTI) qui est le
prix de référence pour l'Amérique du Nord. Un prix
de 49 $ US pour le WTI veut dire un prix de
60,72 $ CAN.
L'idée que les prix actuels du pétrole
sont exceptionnellement bas au point de vue historique et que le
pétrole se vent « habituellement »
à plus de 100 $ en dollars réels est fausse. Cette
fable est utilisée pour amener les gens à croire le
mensonge que tous les Canadiens sont dans le
même bateau en ce qui concerne les prix du pétrole et que
« tout le monde » doit mettre l'épaule
à la roue jusqu'à ce que les prix reviennent à la
« normale ». Toutes les mesures
d'austérité que réclament les riches causent de
grandes difficultés aux travailleurs et endommagent
l'économie socialisée du Canada.
Que nous disent les faits ? Il n'y a eu que 3
courtes périodes depuis la Deuxième Guerre mondiale
pendant lesquelles le prix réel du pétrole (en dollars
de 2014) a dépassé le 100 $. Et deux fois sur trois,
cette période est survenue juste avant une récession
majeure. Un baril de pétrole à
100 $ est l'exception, pas la norme.
De 1948 à 1973, le prix mondial réel du
West Texas Intermediate, qui est le prix de référence
pour l'Amérique du Nord, s'est situé entre 19 $ et
25 $ le baril, en dollars américains de 2014. Il a atteint
un sommet en 1957 puis s'est mis à décliner lentement
vers un creux de 18,91 $
en juin 1973. En 1974, l'Organisation des pays exportateurs de
pétrole (OPEP) s'est mise à hausser le prix de son
pétrole, mettant fin au prix extrêmement bas qui a permis
au
pétrole du Moyen-Orient d'être pillé
pendant longtemps. De 1974 à 1979, les prix du pétrole
ont fluctué entre 50 $ et
60 $ le baril et n'ont jamais dépassé le 60 $
en dollars d'aujourd'hui. Le prix a commencé à
augmenter en 1977 et a atteint le niveau de 114,51 $ en 1980,
quand il a chuté alors que l'économie tombait en
récession. Pendant les 25 années
suivantes, le prix n'a jamais dépassé le
60 $ et a même atteint un creux à 16,16 $ en
décembre 1998.
Le pétrole a atteint le niveau le plus
élevé de son histoire en juin 2008, soit 143,72 $
US,
après quoi il a tout de suite chuté suite à la
crise économique de 2008-2009. En 2009, le prix est tombé
à 46,42 $ soit un prix plus proche de la moyenne
historique. Il s'est remis à monter
encore en 2010, atteignant 104 $ US. Il a oscillé entre
92 $ US et 108 $ US jusqu'en 2014, début du
déclin actuel.
Le graphique ci-contre montre les hauts et les bas des
cycles des prix du pétrole.
Cliquer sur l'image pour
voir la charte interactive
Fermetures de Target et Zellers
Des années désastreuses pour les
travailleurs, les fournisseurs et les autres personnes du secteur
Les quatre années désastreuses pour les
travailleurs, les fournisseurs et les autres personnes associées
aux entreprises de vente au détail, Target et Zellers, nous
montrent une fois de plus que la direction actuelle de
l'économie ne fonctionne pas. Il y a seulement quelques
années de cela, Zellers
exploitait 305 magasins à travers le Canada et employait plus de
35 000 travailleurs. La vie de ces travailleurs et fournisseurs a
été considérablement perturbée en 2011
lorsque le monopole américain Target a repris la plupart des
contrats de location de Zellers ce qui a causé leur fermeture
temporaire ou
définitive. Target a gardé 189 magasins pour
lui-même et en a transféré 45 autres à
d'autres détaillants, dont 39 à Walmart. En juillet, la
Compagnie de la Baie d'Hudson, la société mère de
Zellers, dont le contrôle s'est maintenant déplacé
aux États-Unis, a annoncé la fermeture de ses 85 derniers
magasins Zellers. Les monopoles impliqués dans ces transactions,
y compris Walmart, ont licencié tous les travailleurs de Zellers.
La perturbation de la vie des travailleurs et la perte
de revenus ont été énormes. Les travailleurs du
secteur du détail paient de l'assurance-emploi, mais la plupart
ne sont pas admissibles à une aide financière s'ils
perdent leur emploi. Ils doivent se débrouiller eux-mêmes
tout en cherchant d'autre
travail dans une économie où ils n'ont aucun pouvoir ou
contrôle et qui traite les travailleurs comme des dommages
collatéraux des transactions commerciales et des crises
économiques.
En 2014, Target a
rénové et ouvert 133
magasins au Canada, la plupart d'anciens contrats de location de
Zellers, embauchant 17 600 travailleurs et vendant des franchises de
pharmacie pour la plupart des magasins. Et voilà que, le 15
janvier 2015,
Target a placé ses opérations canadiennes sous la
protection de la faillite en vertu de la Loi sur les arrangements
avec les créanciers des compagnies (LACC) et annoncé
la fermeture de toutes ses opérations en deux mois. Tous ses
travailleurs ont été informés qu'ils avaient
été licenciés et les opérations de
franchise de pharmacies et de cafés ont
été abandonnées. Une fois de plus, les
travailleurs au détail sont devenus des dommages
collatéraux dans un système économique qui est
destructeur c'est le moins qu'on puisse dire, et dans lequel ils n'ont
aucun contrôle ni mot à dire.
Les travailleurs de Target ont appris que le salaire
total de départ qu'ils recevront n'est pas du tout une
indemnité de départ mais un forfait provenant d'une
« fiducie d'employés » en vertu de la LACC
pour lequel la plupart devront travailler les 16 semaines restantes
afin de liquider la
marchandise en inventaire. Pour ajouter l'insulte à l'affront
qu'ils ont subi, les travailleurs ont appris que le montant total de 70
millions $ que comprend la « fiducie
d'employés » correspond à la somme qu'à
lui seul l'ancien pdg de Target, Gregg Steinhafel a touchée en
indemnité de
départ l'an dernier. Cette forme scandaleuse de privilège
de classe n'a pas sa place dans une société moderne
où le mieux-être de quelques privilégiés est
garanti tandis que les travailleurs sont laissés pour compte.
En vertu des dispositions de la LACC sur ce qu'on
appelle
le « plan de rétention des
employés-clés », 26 des meilleurs cadres
supérieurs et gérants des opérations de Target
Canada recevront une moyenne d'environ 30 000 $ chacun en plus de
leur dernier chèque de paie s'ils restent
jusqu'à la fermeture définitive. D'autres gérants
de magasin, au nombre de 520, soit environ quatre par magasin Target
Canada, recevront une moyenne d'environ 11 000 $ chacun, en plus
de leur salaire s'ils restent jusqu'à ce que Target n'ait plus
besoin d'eux.
Comme ce fut le cas lors du licenciement en masse chez
Zellers, la plupart des travailleurs au détail de Target ne sont
pas admissibles à l'assurance-emploi, un programme qui a
été rendu encore plus inaccessible aux travailleurs par
les nouvelles restrictions imposées par le gouvernement
antisocial de
Stephen Harper. À tous ceux qui vivent directement cette grande
insécurité s'ajoute un nombre indéterminé
de travailleurs qui ne sont pas techniquement des employés de
Target mais qui n'auront plus d'emplois après
l'épuisement des articles en inventaire. Ils travaillent dans
les centres de distribution
utilisés par Target mais gérés par une
société appelée Eleven Points Logistics.
La perturbation de l'économie du Canada est
sérieuse. De nombreux fournisseurs et entreprises qui font des
travaux de rénovation ne seront pas payés à cause
de la protection de la faillite sous la LACC. De grandes sommes
d'argent seront perdues avec la fin des contrats de location. D'autres
magasins au détail dans les centres commerciaux où Target
a été le magasin principal sont peut-être aussi en
danger de fermeture. L'argent provenant des taxes sera perdu pour tous
les niveaux de gouvernement. Collectivement, les pharmaciens qui ont
acheté des franchises et ont mis sur pied leur
entreprise dans les magasins Target vont essuyer des pertes de millions
de dollars et devront probablement déclarer faillite.
Déjà, les vautours de Walmart, London Drugs et Shoppers
Drug Mart survolent les lieux afin de dévorer les listes des
patients des pharmacies Target pour presque rien.
Les documents déposés par Target dans sa
demande de protection en vertu de la LACC révèlent des
passifs de 5,1 milliards $, dont des comptes à payer
d'environ 546 millions $. La liste des créanciers à
qui Target doit de l'argent, mais qui est gelée en vertu de la
LACC, fait 42 pages.
Les montants comprennent 12 036 000 $ à l'Agence du revenu
du Canada, 2 674 000 $ à la province de la
Colombie-Britannique et des millions de dollars à d'autres
gouvernements provinciaux et municipaux, de même que 3
millions $ au géant de l'épicerie Sobeys et d'autres
montants à des centaines de créanciers.
Les Canadiens ne peuvent accepter cette perturbation
constante de leur vie au travail et de l'économie. La direction
actuelle de l'économie et son cortège de crises
récurrentes, de destruction de la valeur déjà
produite et de la valeur potentielle, de chômage
sévère et de pauvreté persistante ne fonctionne
pas et ne répond pas aux besoins du peuple. Le facteur humain
doit devenir la priorité dans la détermination de la
direction de l'économie. Il est temps de réfléchir
sérieusement à une nouvelle direction qui édifie
une économie stable à secteurs multiples qui est sous le
contrôle des travailleurs et leur
donne un pouvoir de décision sur où la richesse sociale
qu'ils produisent sera investie et sur leur réclamation à
cette richesse.
L'aide financière du Canada
à l'Ukraine
Le pillage au nom de la stabilisation
économique,
de la démocratie et des droits de la personne
- Louis Lang -
À la fin du mois de janvier, le ministre du
Commerce international, Ed Fast, a dirigé une mission
« axée sur le commerce et le
développement » en Ukraine. Selon un document
d'information du gouvernement du Canada, « Cette mission
réaffirme l'engagement du Canada à soutenir
l'Ukraine dans sa quête de liberté, de démocratie
et de croissance économique ».
Au cours de cette mission, le ministre a annoncé
l'intention du gouvernement canadien d'appuyer financièrement
plusieurs initiatives économiques du secteur agricole de
l'Ukraine, notamment de l'industrie laitière et du stockage des
céréales.
Par exemple, le ministre a annoncé que le Canada
versera 19,7 millions de dollars dans le but de promouvoir la
croissance des petites et moyennes entreprises laitières. Dans
un document d'information d'Affaires étrangères, Commerce
et Développement Canada portant sur ces initiatives, il est
expliqué que ces fonds ne seront pas versés directement
à des entreprises ukrainiennes mais à une
société canadienne, la Société de
Coopération pour le Développement International
(SOCODEVI)[1], qui sera payée pour « promouvoir la
croissance des petites et moyennes entreprises
laitières ». Dans ce document d'information, il est
ajouté que ce projet a pour but d'aider 10 000 fermes
laitières dans quatre des plus importantes régions
productrices de lait de l'Ukraine. « Les exploitants
agricoles ciblés formeront au moins 24 grandes
coopératives de membres producteurs
laitiers, suivant les pratiques exemplaires en vigueur au
Canada. » Le rôle de la SOCODEVI sera de fournir de
l'expertise technique et des services-conseils pour créer des
coopératives laitières en facilitant « le
dialogue entre le gouvernement et les partenaires du secteur
privé en vue
d'élaborer des politiques et des programmes favorisant la
croissance des coopératives et des fermes
laitières ».
Le ministre Fast a
annoncé que le Canada
soutiendra le Projet de coopératives pour le stockage et la
commercialisation des céréales en Ukraine. Suivant le
même modèle que dans l'industrie laitière, le
Canada versera 13,5 millions de dollars sur six ans (de 2013 à
2018) à un consortium formé de
l'organisation canadienne SOCODEVI, de l'Université de
Sherbrooke et de l'Association des coopératives du Canada [2],
« dans le but de lever les contraintes auxquelles se
heurtent les petits et moyens producteurs de céréales en
Ukraine ».
Un autre exemple de la générosité
hypocrite du gouvernement Harper a été l'annonce du
ministre Fast que 18,8 millions de dollars seront versés
à
Agriteam Canada [3] pour « aider les gouvernements national
et infranationaux de l'Ukraine à élaborer et à
mettre en oeuvre des réformes de
transition et des réformes à long terme en matière
de gouvernance et d'économie, et ce, d'une manière plus
inclusive et transparente ».
Dans le document d'information du 26 janvier 2015, cette
récente aide financière du Canada à l'Ukraine est
résumée ainsi :
« La
stabilisation et la croissance de
l'économie sont des mesures de soutien prioritaires du Canada
à l'égard de l'Ukraine. En tenant compte de l'annonce
d'aujourd'hui, le gouvernement du Canada a accordé une aide
financière de plus de 315 millions de dollars à
l'Ukraine, y compris pour
soutenir la stabilisation de l'économie, la démocratie et
les droits de la personne, l'aide humanitaire et la
sécurité. Cela comprend un prêt bilatéral de
200 millions de dollars pour favoriser la stabilité
économique, sociale et politique du pays pendant cette
période de transition. »
Les informations sur la mission de Fast
« axée sur le commerce et le
développement » en Ukraine montrent clairement
l'intention des conservateurs de Stephen Harper de mettre les fonds
d'aide à l'étranger du gouvernement au service du plan
impérialiste de subordonner l'Ukraine aux
monopoles mondiaux des États-Unis et du Canada. Il aide ces
monopoles dans leur concurrence féroce avec d'autres monopoles
et dans leur lutte pour dominer le marché mondial dans leurs
secteurs.
Dans le cas de l'Ukraine, il est important d'examiner le
rôle du gouvernement canadien dans le contexte actuel de
l'intervention de l'Union européenne et des États-Unis
pour s'emparer de concert de l'agriculture de ce pays, en plus de leur
intervention militaire pour soutenir le régime fantoche
ukrainien. Dans un article paru dans Inter Press News Service le 27
janvier 2015 et intitulé : « La mainmise des
multinationales sur l'agriculture ukrainienne », il est
expliqué en détail que l'intervention du Fonds
monétaire International (FMI) et de la Banque mondiale depuis la
destitution de l'ancien président ukrainien, Viktor
Ianoukovytch, vise particulièrement le secteur agricole
ukrainien afin de l'ouvrir aux investissements privés
étrangers.
Dans cet article, il est souligné que les
prêts du FMI sont assortis de conditions très
désavantageuses : « Les manoeuvres pour le
contrôle du système agricole de l'Ukraine ont
été un facteur crucial dans la lutte qui a eu lieu l'an
dernier dans la plus grande confrontation est-ouest depuis la
guerre froide ». Par exemple, « la feuille de
route de la réforme agricole fournie à l'Ukraine par ces
institutions étrangères comprend des conseils pour
faciliter l'acquisition de terres arables en Ukraine notamment par des
acheteurs étrangers, la réduction au maximum des lois de
régulation et
de contrôle sur l'alimentaire et l'industrie agroalimentaire, et
la réduction des impôts des sociétés et des
droits de douane ».
L'enjeu est incontestablement la plus grande ressource
de l'Ukraine, ses vastes champs de riche terre noire. L'Ukraine
possède 32 millions d'hectares de terres arables, ce qui
représente un tiers des terres arables de l'ensemble de l'Union
européenne. C'est la troisième plus grande exportatrice
mondiale de maïs et la cinquième plus grande exportatrice
de blé.
Avec la pleine coopération du nouveau
gouvernement, la présence des sociétés
étrangères dans le secteur agricole ukrainien se
développe rapidement, avec plus de 1,6 million d'hectares
cédés aux sociétés
étrangères. Voici certains des exemples cités dans
l'article d'InterPress :
« Cargill par exemple a
développé son commerce de pesticides, de semences et de
fertilisants et a récemment accru ses investissements pour
mettre la main sur le stockage de grain et l'alimentation animale.
Cargill a injecté des fonds et obtenu des parts de
UkrLandFarming, la plus grande agroentreprise du pays.
« De même Monsanto a doublé la
taille de son équipe sur place ces trois dernières
années. En mars 2014, quelques semaines après la
destitution de Ianoukovytch, Monsanto a investi 140 millions de dollars
dans la construction d'une nouvelle usine de semences.
« DuPont a aussi accru ses investissements et
a annoncé en juin 2013 qu'il comptait investir dans une nouvelle
usine de semences dans le pays. »
Les monopoles occidentaux ont étendu
également leur contrôle aux infrastructures et aux
transports maritimes. Cargill possède maintenant au moins quatre
élévateurs à grain et deux usines de
transformation des graines de tournesol pour la production d'huile de
tournesol. En décembre 2013, la société
a acheté des parts d'un terminal céréalier d'une
capacité de 3,5 millions de tonnes de céréales par
an situé dans le port de Novorossiisk sur la mer Noire.
C'est dans ce contexte que le Canada se précipite
en Ukraine pour apporter une « aide
financière » et veut relancer les négociations
en vue d'un accord de libre-échange Canada-Ukraine. Au nom de la
libéralisation des marchés, de la démocratie et
des droits de la personne, le Canada aide
l'oligarchie financière et les monopoles internationaux,
représentés par le FMI et la Banque mondiale à
piller les richesses agricoles de l'Ukraine. Les conservateurs de
Stephen Harper se bousculent honteusement pour partager le butin de
cette entreprise ignoble qui est organisée pour priver le peuple
du
droit de contrôler ses approvisionnements alimentaires et
gérer l'économie à son propre avantage. Il ne
s'agit pas d'une aide, c'est du pillage !
Notes
1. Le site Web de la SOCODEVI indique que :
« La SOCODEVI est un réseau d'entreprises
coopératives et mutualistes qui partage son expertise technique
et son savoir-faire avec ses partenaires dans les pays en
développement ». Dans le rapport annuel 2013-2014 de
la
SOCODEVI, il est indiqué, entre autres, que « la
SOCODEVI est une organisation qui comprend bien les changements
actuels. Notre capacité d'adaptation et d'innovation pour
mieux répondre aux besoins de nos partenaires sur le terrain et
aux exigences des
partenaires financiers fait de nous aujourd'hui une organisation encore
plus dynamique,
avec une expertise reconnue, qui connaît une belle progression et
qui
offre des solutions innovantes pour nos partenaires.
« Nous avons obtenu cette année une
forte croissance de notre portefeuille de projets, avec de nouveaux
mandats d'envergure signés au début 2014 en Colombie, au
Liberia, au Mali et en Ukraine notamment. Des résultats
et des évaluations positives de certains projets nous ont permis
d'obtenir
des renouvellements ou de nouvelles ententes selon les processus et
normes de chaque bailleur de fonds ou partenaire financier.
« Parmi les changements observables dans
l'aide internationale, il faut mentionner la place accrue de
l'investissement direct étranger dans les pays en
développement, celui-ci étant maintenant cinq fois plus
élevé que l'aide officielle au développement. La
présence accrue d'investisseurs privés de
toutes tailles représente une opportunité mais en
même temps un défi. La création de partenariats
avec des acteurs économiques privés qui investissent dans
le développement économique des pays du Sud et la
création de liens avec les marchés sont des leviers
essentiels. L'établissement de ce type de
partenariats pour améliorer les conditions de vie des
populations n'est pas nouveau pour SOCODEVI. Nous avons
déjà différents types de partenariats avec des
compagnies de café, de cacao et des entreprises du secteur des
ressources naturelles, soit en lien avec leurs chaînes
d'approvisionnement, soit en
lien avec leurs programmes de responsabilité sociale
corporative. »
Parmi les « partenaires de financement et
clients » figurant sur le site Web SOCODEVI, on
trouve : la Banque africaine de développement ;
Antamina (mines) ; Barrick Gold (mines) ; l'Agence canadienne
de développement international ; Cargill et
plusieurs institutions financières et sociétés
d'assurances internationales.
2. Le site Web de l'Association des coopératives
du Canada souligne que l'association « a plus de 40 ans
d'expérience dans la conception et la mise en oeuvre de projets
visant à renforcer les moyens d'existence durables et à
réduire la pauvreté dans les secteurs de l'agriculture,
des finances et
des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) ». Son
rapport annuel 2013-2014 indique notamment :
« Le transfert de la juridiction
fédérale des coopératives d'Agriculture et
Agroalimentaire Canada à Industrie Canada (IC) a
été achevé en 2013, et les relations entre IC et
le mouvement coopératif ont été étroites et
ne cessent de croître. Ce transfert est mutuellement
bénéfique à la fois pour le
gouvernement fédéral et le mouvement coopératif.
Il aide le gouvernement à atteindre certains de ses objectifs de
développement économique et nous donne une occasion
claire de mieux servir nos membres. »
3. Le site Web d'Agriteam Canada indique :
« Historique
de l'organisation
« Sise à Calgary, en Alberta, Agriteam
Canada a été fondée en 1986 par Robert Francis.
Depuis sa fondation, l'organisation a développé et mis en
oeuvre plus de 170 projets à l'échelle mondiale dans
nombre de secteurs, notamment la santé et les populations,
l'égalité entre les femmes et les
hommes, l'éducation et la réforme éducative,
l'agriculture et l'industrie agricole, le développement
communautaire, la gouvernance et réforme du secteur public, le
développement du secteur privé, la réforme
judiciaire, la responsabilité sociale des entreprises ainsi que
la protection de l'environnement.
« Nous participons aux activités de
plusieurs consortiums pour mettre en oeuvre des projets de
développement international. Nos partenaires actuels et
passés incluent Agra Monenco, la Fédération
canadienne des municipalités, le Conseil privé de la
Reine pour le Canada, le gouvernement de
l'Alberta, Santé Canada, Agriculture et Agroalimentaire Canada,
CARE Canada, Entraide universitaire mondiale du Canada, Partners in
Rural Development, Bombardier, Centerra Gold et Continental
Minerals. »
Le 70e anniversaire du bombardement de
Dresde
Un crime de guerre des alliés
anglo-américains, prélude à la guerre froide
- Dougal MacDonald -
Dans la nuit du 13 au 14 février 1945, le
commandement des forces de bombardement de la Royal Air Force a
effectué deux bombardements dévastateurs sur la ville
allemande de Dresde. À l'approche de la défaite
allemande, la population de Dresde, qui était avant-guerre de
640 000 habitants, avait
été grossie par l'afflux d'environ 100 000 à 200
000 réfugiés. Sept cent vingt-deux avions ont
largué 1478 tonnes de bombes explosives et 1181 tonnes de bombes
incendiaires sur la ville. La tempête de feu dévasta plus
de 13 kilomètres carrés, y compris la Alstadt et son
musée historique. Le 14
février, peu après midi, une vague de 316 bombardiers de
forces aériennes de l'armée des États-Unis a fait
un troisième bombardement et largué 488 tonnes de
bombes explosives et 294 tonnes de bombes incendiaires. Le 15
février, 211 bombardiers américains font une
quatrième attaque et larguent 466
tonnes de bombes explosives.
Le lendemain du
bombardement de Dresde
Le bombardement de Dresde, considéré comme
un crime gratuit des Britanniques, a fait jusqu'à 300 000
morts[1]. Dresde était totalement sans défense contre les
bombardements terroristes des anglo-américains, c'est pourquoi
leurs bombardiers ont pu descendre à une altitude plus basse,
maintenir
leur altitude et leur cap, ce qui a rendu les bombardements encore plus
efficaces.
Dresde n'avait pas été bombardée
depuis le début de la guerre. La ville n'était pas
considérée comme un objectif probable parce qu'elle ne
contribuait pas de manière importante à l'économie
de guerre nazie et ne possédait pas de raffineries de
pétrole clés ni de grandes usines d'armement.
Dans le guide du ministère britannique de
l'Économie de guerre de 1943, le « Baedeker des
bombardiers », Dresde figurait à la vingtième
place sur la liste des 100 villes allemandes les plus importantes pour
l'effort de guerre allemand. Dresde était surtout connue
à travers le monde
comme un lieu de trésors architecturaux et était
appelée la « Florence allemande ».
Malgré cela, le premier ministre britannique Winston Churchill a
ordonné les raids sur Dresde et approuvé en août
1944 le plan présenté par Sir Charles Portal, chef
d'État-Major aérien de la Grande-Bretagne.[2]
Appelé « Opération
Thunderclap », ce plan prévoyait concentrer
d'énormes forces pour attaquer une seule grande ville, autre que
Berlin, et tenter ainsi d'infliger un coup important à
l'Allemagne en utilisant toute la puissance disponible. Portal a choisi
le « bombardement de
zone » d'une ville parce que les villes étaient des
cibles beaucoup plus grandes. En janvier 1945, Churchill a
approuvé le plan de Portal, en particulier celui concernant les
grandes villes d'Allemagne occidentale et exigé une action
immédiate. Quelques jours plus tard, il est informé que
Dresde,
Berlin et deux autres villes seront bombardées dès que
les conditions le permettraient.
Les bombes incendiaires, qui sont expressément
conçues pour déclencher des incendies, ont
été largement utilisées lors des trois premiers
bombardements de Dresde. L'effet meurtrier des typhons de feu a
été tel que même les gens qui s'étaient
réfugiés dans les caves et le métro pour
échapper aux
bombes ont péri brûlés par la chaleur intense ou
asphyxiés parce que les tornades de feu aspiraient
l'oxygène. Cette utilisation massive de bombes incendiaires
montre bien que le but du bombardement de Dresde était de
terroriser et de tuer.[3] Cela est confirmé par le fait que
Churchill a spécifiquement
ordonné que ce bombardement terroriste soit concentré sur
les quartiers ouvriers de Dresde. Ou, comme l'a déclaré
ouvertement Arthur Harris, le commandant des forces de
bombardement de la RAF : « Vous pouvez détruire
une usine, elle sera reconstruite. En six
semaines, elle sera à nouveau en opération. Je tue tous
les ouvriers et il faudra atteindre vingt-et-un ans avant de les
remplacer ».[4]
Le bombardement de Dresde est un crime
de guerre anglo-américain qui n'a jamais été
jugé.[5] Par définition, un crime de guerre est un crime
qui transgresse les lois de la guerre. Le bombardement de civils est
interdit depuis longtemps par le droit international. Les Règles
de La Haye sur la
guerre aérienne (1923) stipulent : « Le
bombardement aérien, dans le but de terroriser la population
civile ou de détruire ou d'endommager la propriété
privée sans caractère militaire ou de blesser les
non-combattants, est interdit ». En 1938, le premier
ministre
britannique Neville
Chamberlain, un sympathisant d'Hitler, a déclaré :
« Le bombardement des civils comme tel va à
l'encontre du droit international ». La même
année, l'assemblée de la Société des
Nations votait à l'unanimité l'adoption des mêmes
principes.[6]
Pourquoi la ville de Dresde a-t-elle été
choisie comme objectif des bombardements terroristes de février
1945 ? Dresde était directement sur la voie de
l'Armée soviétique en marche vers
Berlin. Celle-ci a occupé la ville peu de temps après les
bombardements. (Après la guerre, Dresde
fera partie de la zone soviétique). Il s'agissait de faire une
démonstration des capacités de destruction des forces de
bombardements britanniques et américaines à Staline.
L'importance des pertes humaines et des destructions causées par
les bombardements allait lui être rapportée. Alors que la
fin de la
guerre approchait, moins de trois mois, le but des bombardements de
Dresde était d'essayer d'intimider Staline et l'Union
soviétique afin qu'ils ne tiennent pas tête aux
impérialistes anglo-américains après la guerre.
Trois semaines après Dresde, un autre message
à peine voilé était envoyé à
Staline et à l'Union soviétique avec le recours aux
bombes incendiaires contre Tokyo par les impérialistes
américains, faisant 80 000 à 200 000 victimes
brûlées vives.
En août 1945, les impérialistes américains
envoyaient deux nouveaux messages : les bombardements atomiques
d'Hiroshima et de Nagasaki pour démontrer la force destructrice
de leur nouvelle bombe atomique. Tout comme Tokyo, Hiroshima et
Nagasaki n'avaient que peu ou rien à voir avec la guerre contre
les impérialistes japonais,
Dresde, pour sa part, n'avait que peu ou rien à voir avec la
guerre contre les
nazis. Ces bombardements annonçaient un nouveau conflit dans
lequel les alliés anglo-américains allaient remplacer les
nazis et les impérialistes japonais et l'ennemi serait l'Union
soviétique. La guerre froide est née au milieu des
cendres des
centaines de milliers de personnes non-combattantes carbonisées
dans les enfers de Dresde, Tokyo, Hiroshima et Nagasaki.
Notes
1. En 2004, une commission de treize historiens
allemands a mystérieusement réduit ce chiffre à
l'estimation officielle actuelle de 25 000 morts. Cette
réduction délibérée, qui minimise le nombre
de morts, est analogue à la campagne impérialiste pour
réviser à la baisse le nombre des morts attribué
aux nazis. Par exemple, il y a quelques années, le nombre
officiel des morts au camp de concentration et d'extermination
d'Auschwitz-Birkenau a été réduit de 4 millions
à 1,4 millions ; 4 millions de morts est pourtant le nombre
accepté lors du procès de Nuremberg juste après la
guerre.
2. La théorie la plus grotesque de l'origine des
raids sur Dresde est que Winston Churchill, cet anticommuniste virulent
qui a participé à l'invasion de la jeune Union
soviétique par 21 pays en 1918 et prononcé le discours
à la Goebbels sur le rideau de fer en 1946 qui inaugurait
officiellement la
guerre froide, aurait ordonné le bombardement de Dresde parce
que Staline le lui avait ordonné ! Bien sûr, il
n'existe
aucune documentation au sujet de ce soi-disant ordre.
3. Andrew Chandler, « The Church of England
and the Obliteration Bombing of Germany in the Second World
War », English Historical Review, 108 (1993), pp.
920-46 (p. 931).
4. Les impérialistes américains ont
utilisé des bombes au phosphore blanc et au napalm pour
terroriser et tuer des civils au cours des guerres de Corée et
du Viet Nam.
5. Voir également : Donald Bloxham,
« Dresden as a War Crime », Paul Addison &
Jeremy Crang (eds.), Firestorm : The Bombing of Dresden, 1945.
Chicago : Ivan Dee (2006).
6. Adam Roberts & Richard Guelff, Documents on
the Laws of War. Third Edition. Oxford University Press (2000), p.
22 ; Geoffrey Best, War and Law Since 1945. Oxford University
Press (1997), p. 200.
(Cet article a été
originellement
publié dans LML, Numéro 4 - Semaine du 21 février
2011.)
L'investissement des monopoles mondiaux
La passion de la politique centrée sur le
capital:
faire du Canada un bon endroit pour investir
la richesse
sociale accumulée
- K. C.
Adams -
Depuis les années 90, la politique canadienne
officielle se distingue par :
- des voyages internationaux entrepris par des
politiciens et des hommes d'affaires canadiens pour promouvoir le
Canada en tant qu'endroit propice à l'investissement ;
- des accords de libre-échange permettant
à la richesses sociale internationale d'entrer et de sortir
librement du Canada et d'avoir libre accès à la classe
ouvrière, aux ressources naturelles, aux infrastructures, aux
institutions et aux autres actifs du Canada ;
- un appui à toutes fins pratiques
illimité à certains monopoles privilégiés
du trésor public qui se traduit par des prêts à
taux d'intérêts réduits, des subventions et autres
avantages ;
- une pression politique,
économique et
idéologique exercée sans relâche sur la classe
ouvrière pour qu'elle réduise ses réclamations
à la valeur qu'elle produit et pour miner sa lutte pour
s'investir du pouvoir et défendre les droits de tous, les
programmes sociaux et les services publics.
Cette passion de la politique centrée sur le
capital se résume à rendre le Canada concurrentiel sur le
marché mondial pour les investisseurs.
La voie dans laquelle la politique centrée sur le
capital est engagée est sans issue. L'essence même de son
objectif et de sa nature est de servir les détenteurs de la
richesse sociale accumulée et non le peuple. Cet objectif et
cette nature font en sorte que cette politique tourne le dos aux
problèmes
économiques, politiques et sociaux tels qu'ils se
présentent sauf si la solution sert d'une façon ou d'une
autre les détenteurs de la richesse sociale accumulée.
Suivant cette politique, les Canadiens doivent sacrifier leurs
problèmes aux besoins du contexte mondial et aux demandes des
investisseurs et de
leurs monopoles. Les problèmes politiques, économiques et
sociaux ne sont pas traités ouvertement ou sur une base
scientifique, puisqu'ils sont figés dans la toile de tout ce qui
sert les détenteurs de la richesse sociale. Le renouveau
démocratique du processus politique est entravé et la
classe ouvrière est
privée du pouvoir de trouver et de mettre en oeuvre une nouvelle
direction pour l'économie qui sert les conditions
socialisées modernes. Les problèmes qui se
présentent à la société s'exacerbent sans
être résolus. Ainsi la politique centrée sur le
capital entre en conflit avec le peuple dirigé par la classe
ouvrière.
Deux exemples : l'industrie sidérurgique et
l'industrie automobile
Les propriétaires de US Steel ont investi dans la
production sidérurgique canadienne en faisant l'acquisition de
Stelco. L'objectif et la nature de cet investissement est de servir les
propriétaires du monopole mondial
US Steel. La politique centrée sur le capital a accueilli cette
acquisition en invoquant la Loi sur investissement Canada
ainsi qu'en apportant des changements provinciaux à l'entente
actuelle sur les régimes de retraite. Sitôt l'acquisition
de Stelco faite en 2007, les investisseurs ont commencé à
limiter la production de l'acier au Canada. Ils ont fini par fermer de
façon permanente le haut fourneau de l'usine de Hamilton,
ralentir la production de coke et ils ont maintenant placé toute
la
production canadienne sous la protection de la faillite. Il semble que
pour
satisfaire les investisseurs de US Steel, les Canadiens
doivent sacrifier leur industrie sidérurgique, leurs moyens de
subsistance, leurs régimes de retraite et la santé de
leur économie et de leurs communautés. US Steel et
d'autres investisseurs mondiaux ont empêché les Canadiens
de trouver et de mettre en oeuvre une nouvelle direction pour
l'industrie de
l'acier. Le fait de rendre le secteur de l'acier attrayant et
disponible aux investisseurs mondiaux a été on ne peut
plus désastreux pour Hamilton.
Pour sa part, le secteur de
l'automobile est
dominé par des investisseurs internationaux. Lorsque la crise
économique de 2008 a sévi, les gouvernements
fédéral et ontarien sont venus à la rescousse de
GM
et de Chrysler en leur offrant 13,7 milliards $ en fonds publics.
Les travailleurs de
l'automobile ont aussi accepté des concessions sur les avantages
sociaux, les régimes de retraite et les conditions de travail.
Malgré tout cela, l'industrie de l'automobile n'est pas revenue
à ses niveaux d'avant 2008.
Les dirigeants de ces deux monopoles mondiaux se
plaignent que le Canada n'est pas assez concurrentiel pour ce qui est
de servir l'objectif et la nature de leurs investissements. La
politique centrée sur le capital abonde dans le même sens.
En témoignent certains articles du Windsor
Star.
Le Windsor Star faisait valoir dans un
récent article : « Carlisle, le président
de GM, a dit que le Canada était la juridiction la moins
concurrentielle pour ce qui est de la production automobile en
Amérique du Nord. 'Il s'agit d'une équation
multidimensionnelle', a dit Carlisle.
'Les coûts de la main-d'oeuvre en sont une composante, mais aussi
la logistique et les devises étrangères. Nous devons
tenir compte d'un ensemble de facteurs'. [...] La production de la
chaîne de montage du fabricant canadien a sans cesse
chuté, passant de 900 000 unités en l'an 2000 à
environ 627 000
unités en 2013. » Les rumeurs vont bon train à
l'effet que les investisseurs ont l'intention de se retirer et de
détruire toute la richesse sociale de GM au Canada.
Dans l'article, on cite Ron Svajlenko, président
de la section locale 222 d'Unifor, qui représente environ 3 700
membres à Oshawa. « Selon Svajlenko, le syndicat a
l'intention de rencontrer Carlisle pour tenter de faire valoir un
nouveau produit pour Oshawa. Il a dit : 'Nous sommes
tout de même très compétitifs en comparaison avec
les usines de GM aux États-Unis pour ce qui est des salaires,
des régimes de retraite et des avantages sociaux', a dit
Svajlenko. À la fin de l'année prochaine, 60 % de
ses membres seront éligibles à la retraite, ce qui
permettrait au fabricant
d'automobile de se rebâtir une main-d'oeuvre à partir de
nouveaux employés commençant à 60 % du
salaire horaire régulier de 34 $ et devant travailler dix
ans avant d'atteindre la parité, a-t-il dit. 'Cela
représente d'importantes économies'. »
L'article conclut alors que le président de GM,
Carlisle, déclare que le monopole « va continuer
'd'étudier ses options' pour l'avenir de sa production
canadienne...'Lorsque nous prenons de telles décisions, nous les
prenons en tenant compte de nos exigences et de la capacité
concurrentielle du
Canada' ».
Dans un autre éditorial, le Windsor Star
exhorte le fédéral et d'autres politiciens à
mettre en place une institution permettant de canaliser directement les
fonds publics et d'autres avantages vers certains monopoles de
l'automobile de façon continue et à long terme afin de
rendre le Canada
concurrentiel dans la bataille pour attirer les investissements. On y
lit : « Matt Marchard, président de la Chambre
de commerce régionale de Windsor-Essex, mène une campagne
nationale pour pousser le gouvernement à offrir davantage de
mesures incitatives pour attirer les entreprises au
pays, y compris la création d'une stratégie de
l'automobile.
« Le Conseil de partenariat de l'industrie
automobile du Canada a fait entendre le même plaidoyer, à
peine quelques jours après que le ministre du
Développement économique, de l'Emploi et de
l'Infrastructure de l'Ontario, Brad Duguid, ait affirmé que pour
ce qui est de l'Ontario, tout est sous
contrôle. Le Conseil a aussitôt lancé un cri
d'alarme à l'effet qu'une stratégie de l'automobile
était nécessaire pour l'Ontario.
« 'Il est difficile de connaître le
succès lorsque nous ne faisons que réagir aux
opportunités tandis que nos compétiteurs sont de
véritables créateurs et constructeurs', a dit Flavio
Volpe, président de l'APMA, devant les membres réunis du
club Ciociaro ce mercredi. »
Que veulent les investisseurs mondiaux ? Examinons
les trois cibles des investisseurs mondiaux : la redistribution de
la richesse sociale accumulée, l'achat de produits sociaux
existants et d'actifs productifs, et l'investissement direct dans la
nouvelle production de biens et services.
Les Canadiens semblent prisonniers
d'une vision du monde
où il n'y a pas de place pour une conception de la politique
autre que la politique officielle centrée sur le capital. Les
politiciens, les détenteurs de la richesse sociale
accumulée, les universitaires et les économistes
officiels n'ont qu'un mot
d'ordre : les Canadiens doivent tout mettre en place pour se
rendre, eux et leur pays, attrayants pour l'investissement monopoliste.
Notre avenir dépendrait de notre capacité d'être
attrayants aux autres qui, eux, décideront de notre avenir.
Notre rôle serait donc de se rendre plus attrayants, de se
prostituer, quoi.
Que veulent les investisseurs mondiaux lorsqu'ils
lorgnent le Canada et les Canadiens et qu'ils montrent leur liasse ? En
un mot, ils veulent faire de
l'argent, beaucoup d'argent le plus rapidement possible
et avec le moins de risque possible.
Rendre le Canada concurrentiel pour l'investissement
veut dire laisser le contrôle aux investisseurs, ceux qui
possèdent la richesse sociale accumulée. Les
investisseurs décident quand et où ils veulent investir,
et en attendant cette décision qui n'est jamais dans le sac, ils
veulent en surcroît que les
Canadiens « soient de la partie » et se
« fardent » pour en offrir toujours davantage.
Il ne faut pas oublier que parmi les investisseurs
mondiaux, il y a aussi des Canadiens détenteurs d'importantes
quantités de richesse sociale accumulée ou qui
contrôlent des fonds d'investissements. Ils cherchent des
opportunités d'investissement dans le monde et ont exactement le
même objectif et la
même nature que les détenteurs de la richesse sociale
accumulée ailleurs dans le monde. Ils demandent à la
classe ouvrière canadienne et à d'autres avec peu ou pas
de richesse sociale de concurrencer avec les Mexicains ou d'autres pour
attirer des investissements qui pourraient ne pas se
matérialiser et
sur lesquels les Canadiens ont peu ou pas de contrôle, comme
c'est le cas pour US Steel et les monopoles de l'automobile.
Les gros capitalistes canadiens comme Kevin O'Leary et
Conrad Black sont parmi les plus enthousiastes et les plus volubiles
pour que le Canada soit de la partie et offre aux investisseurs
toujours davantage. Ce sont des investisseurs internationaux qui n'ont
d'allégeance qu'envers leur propre richesse
sociale et envers leur suite de politiciens, d'universitaires,
d'experts et d'autres individus centrés sur le capital de leurs
médias de masse. L'intérêt qu'ils peuvent avoir
pour
le Canada et leur objectif est semblable à ceux de tous les
investisseurs mondiaux, c'est-à-dire protéger et faire
croître leur richesse
sociale accumulée et rien de plus. Ils financent des groupes
d'experts, des maisons de relations publiques et des politiciens dans
le but d'arrêter toute discussion sur comment changer la
direction de l'économie pour que les producteurs de fait
puissent avoir un mot à dire et un contrôle avec un
nouvel
objectif, celui d'édifier une économie viable, qui suffit
à ses besoins et qui sert le peuple et humanise l'environnement
social et naturel. Les investisseurs mondiaux canadiens
déclarent que toute mesure visant à restreindre le
mouvement de richesse sociale accumulée serait néfaste
non seulement pour
l'investissement direct au Canada mais aussi pour leurs investissements
à l'étranger. Ils ne veulent pas que le peuple ait le
pouvoir économique et politique au Canada sur l'économie
et le produit social du Canada. Ce sont des adversaires avoués
de tout effort pour donner au peuple le pouvoir de décider.
Le pouvoir économique et politique, ils veulent le garder pour
eux afin de priver le peuple de son mot à dire et d'un
contrôle sur les facteurs qui affectent sa vie, sans oublier
d'abord et avant tout l'économie socialisée et la
direction dans laquelle elle est engagée.
Note : L'investissement direct à
l'étranger - ailleurs qu'au Canada - par les
propriétaires canadiens de la richesse sociale accumulée
excède par plus de 90 milliards $ l'investissement direct
à l'étranger au Canada par les investisseurs non
canadiens. Le fait que la sortie d'investissements excède ou
égale en gros l'entrée d'investissements soulève
la question à savoir en quoi une telle entrée de richesse
sociale accumulée est-elle si
nécessaire. Pourquoi ne pas utiliser la richesse sociale
accumulée au Canada pour qu'elle serve aux projets
nécessaires à l'édification nationale du Canada.
La sortie et l'entrée de richesse sociale remet en cause toute
cette
question de rendre le Canada concurrentiel et d'attirer les
investissements étrangers. Ces montants plus ou moins
équivalents rendent ces plaidoyers extrêmement
intéressés et incohérents, c'est le moins qu'on
puisse dire.
(Voir Statistique Canada : Bilan des
investissements internationaux, l'investissement direct canadien
à l'étranger et l'investissement direct étranger
au Canada, par le Système de classification des industries de
l'Amérique du Nord (SCIAN) et de la région, annuel,
cliquer ici.
La redistribution de la richesse sociale
accumulée
L'une des façons d'investir, si on peut parler
ainsi, est de ne pas s'engager dans la production de biens et de
services mais de simplement faire circuler l'argent. La majorité
des investissements mondiaux sont en produits dérivés ou
en
capital fictif. Ils consistent à faire circuler l'argent dans le
système impérialiste d'États sur les
marchés des valeurs mobilières, des produits de base et
des monnaies et autres
afin d'obtenir un gain de la richesse sociale accumulée sans
qu'il n'y ait eu production additionnelle de biens et de services.
Cette propriété sur
papier est en soi très douteuse. Par exemple, des dettes
hypothécaires ou des prêts automobile sont achetés
de leurs détenteurs à un prix réduit pour
être fusionnés en obligations, lesquelles sont
achetées et vendues mondialement. Les compagnies vendent des
obligations à des investisseurs à un taux
d'intérêt fixe. Ces obligations sont ensuite sans cesse
revendues dans des échanges, leurs prix fluctuant selon les taux
d'intérêt, directement selon les notations de
crédit de la compagnie en question ou par le biais de
manipulation de la part de spéculateurs et d'initiés.
Le mouvement et la redistribution de la richesse sociale
accumulée mènent à plus ou à moins de
richesse, toujours sans produire quoi que ce soit. Le gain n'engendre
pas de valeur additionnelle mais est plutôt le résultat de
la redistribution d'une valeur existante. On voit ainsi circuler des
milliards de
dollars sur une base quotidienne, menant à l'enrichissement de
certains et à des pertes pour d'autres. Dans un sens plus large,
cela mène à la concentration de la richesse entre les
mains d'un nombre toujours plus restreint d'individus.
Le mouvement de la richesse sociale accumulée
autour du globe, assisté par de puissants ordinateurs, ne
produit aucune nouvelle valeur et pourtant les gens qui s'y adonnent
reçoivent un salaire et des primes et font de
gros coups d'argent. Qu'il s'agisse des travailleurs d'un bureau de
fonds spéculatifs ou ses propriétaires, tous vivent aux
dépens de la valeur de biens et de services produits par les
travailleurs ailleurs dans l'économie. Le principe selon lequel
on ne peut consommer ce qui n'a pas été produit
s'applique à ce mouvement et à la redistribution de la
richesse.
La politique centrée sur le capital
prétend que ce mouvement de richesse et sa distribution sont
bénéfiques pour la société et que la
société doit les autoriser. Ses adversaires, par contre,
soutiennent que cette activité reflète le parasitisme et
la décomposition du capitalisme monopoliste et sa corruption
systémique et qu'elle doit cesser. Elle n'est d'aucune
utilité. La concentration de la richesse entre des mains
toujours plus restreintes consolide le pouvoir politique et
économique d'individus privilégiés et
empêche que le peuple ne s'investisse du pouvoir et que la classe
ouvrière puisse faire progresser la
société. La richesse sociale accumulée, qui est la
valeur produite socialement et sur la base de la coopération,
doit être utilisée pour servir l'intérêt et
le bien publics, et non manipulée pour servir les
intérêts privés étroits d'une classe
privilégiée de détenteurs de la richesse sociale.
Pour que cela se
matérialise, le peuple a besoin de s'investir du pouvoir
politique et de faire éclore une nouvelle direction prosociale
et un nouvel objectif pour l'économie.
Acheter le produit social existant et les
actifs de production
Les fusions et les
acquisitions des avoirs sociaux
existants, y compris la propriété publique et
privée, sont les façons dont les détenteurs de la
richesse sociale accumulée étendent et protègent
leurs empires privés. Les
propriétaires de US Steel semblent avoir acheté Stelco en
2007 dans le but d'éliminer la concurrence d'un producteur
d'acier en Amérique du Nord. Cette année, US Steel a
été forcé de verser plusieurs millions de dollars
dans le cadre d'un règlement en matière de fixation des
prix. Des consommateurs
d'acier aux États-Unis sont à l'origine de cette
poursuite juridique contre US Steel l'accusant de collusion avec les
autres producteurs monopolistes dans le but de supprimer la production
de l'acier afin d'augmenter les prix. Il semblerait ainsi que Stelco et
les métallos canadiens ne soient devenus qu'un
dommage collatéral dans cette combinaison.
Dans d'autres secteurs, les histoires abondent sur
comment de riches Chinois, Indiens et d'autres provenant de pays en
développement achètent des biens immobiliers à
Vancouver, à Toronto et à Calgary. Parfois ces
propriétés, pour la plupart des condos haut de gamme ou
des maisons individuelles,
restent vides pendant des années. De toute évidence, les
autorités publiques canadiennes ne vérifient pas
l'origine de ces investissements. Aussi cette méthode serait une
façon courante de blanchir de l'argent ou de tenir cet argent
à l'écart des autorités publiques d'autres pays.
Bien que les raisons varient pour se procurer le produit
social existant et les actifs de production, le motif
général
- celui de servir les intérêts privés en
protégeant et en faisant croître leur richesse sociale
accumulée - est le même. Ces intérêts
privés étroits entrent en conflit avec le grand
intérêt public.
L'autorité publique ayant le pouvoir de restreindre les
intérêts privés des investisseurs mondiaux est
devenue presqu'inexistante en raison du régime
néolibéral actuel. Ce n'est pas ainsi que nous pourrons
bâtir une économie canadienne qui est à la fois
multidimensionnelle et viable. Un peuple moderne et
conscient ne peut permettre qu'un tel état de fait tout à
fait criminel puisse se poursuivre par lequel les intérêts
privés sont politisés et l'intérêt public
est pris d'assaut et détruit.
L'investissement direct dans la nouvelle production de
biens et services
Un examen plus rigoureux de pourquoi les investisseurs
mondiaux investissent dans la nouvelle production de biens et services
et ce dont ils ont besoin pour ce faire permettrait de voir ce qui doit
changer et la
nécessité du rôle dirigeant de la classe
ouvrière. Le premier changement requis est l'élimination
du capital en tant que relation sociale, la restitution de la
propriété de la richesse sociale à ses producteurs
de fait, le contrôle de ceux-ci sur la direction de
l'économie et le mouvement politique général
permettant d'investir le peuple du pouvoir.
Les investissements de la richesse sociale
accumulée liés à la classe
ouvrière en tant
que relation sociale qu'est le capital
Les investissements de richesse sociale accumulée
d'eux-mêmes ne peuvent produire la valeur. Dans le système
capitaliste, la richesse sociale accumulée ne peut
produire la valeur que sur la base d'une relation sociale
inégale et antagoniste avec la classe ouvrière moderne.
Cette relation sociale est le capital.
La richesse sociale accumulée, principalement les
matériaux à leur état brut ou raffinés, les
instruments de production et l'argent sont liés à la
capacité de travail de la classe ouvrière à
produire des biens et services. Le temps de travail
antécédent des producteurs de fait détermine le
montant de valeur
capté dans le matériel brut, les instruments de
production, l'argent et la capacité de travail de la classe
ouvrière. La valeur transférée reproduite par la
production, lorsque réalisée, retourne aux
détenteurs de la richesse sociale accumulée afin de payer
le matériel brut consommé, les instruments de
production, les salaires, les avantages sociaux et les régimes
de retraite des travailleurs salariés, ainsi que la portion
d'infrastructure organisée par l'État, les programmes
sociaux et les services publics qui sont aussi consommés. Les
travailleurs actifs produisent la valeur ajoutée en plus de la
valeur
transférée reproduite. Les détenteurs de la
richesse sociale accumulée saisissent la valeur ajoutée
produite par les travailleurs salariés. Les gouvernements en
réclament aussi une partie.
La valeur potentielle du Cercle de Feu dans le nord de
l'Ontario, du Plan Nord au Québec et des vastes territoires de
forêts et de mines que l'on retrouve partout au pays, les usines
d'acier, d'automobiles ainsi que les immenses secteurs de services que
sont les écoles, les hôpitaux et les bureaux
deviennent une véritable source de valeur selon le temps de
travail actif accompli par la classe ouvrière. Selon les
relations de production capitalistes actuelles, la richesse sociale
accumulée est combinée à la capacité de
travail de la classe ouvrière au sein de la relation sociale
antagoniste qu'est le capital.
La classe ouvrière par son travail transforme la valeur
potentielle de Dame Nature en valeur actuelle, reproduit la valeur
captée de sa propre capacité de travailler et les moyens
de production dans le nouveau produit social, et produit la valeur
ajoutée dans ce même produit social.
Le caractère social de la production moderne et
l'économie socialisée
intégrée sont en
contradiction avec la propriété privée
de la
richesse sociale accumulée
L'objectif étroit des détenteurs de la
richesse sociale accumulée consistant à faire le plus
d'argent possible dans le plus court lapse
de temps, et ce, en concurrence avec d'autres sources de richesse
sociale accumulée, n'est pas en harmonie avec le
caractère social de la production moderne et de
l'économie socialisée intégrée. La classe
ouvrière moderne fait sien le grand objectif d'harmoniser la
production sociale. Pour que cet objectif
devienne réalité, la classe ouvrière doit se
libérer de la pensée et de la conscience antisociale
entretenues par la relation sociale antagoniste qu'est le capital et
doit agir par soi-même en tant que productrice actuelle au
contrôle de la richesse sociale accumulée et ayant son
propre projet d'édification
nationale.
Dans le contexte du présent système
capitaliste et de dictature sur la classe ouvrière, la richesse
sociale accumulée détenue et contrôlée par
quelques privilégiés doit composer avec les travailleurs,
si l'expansion de la richesse existante doit être à la
hauteur des attentes de ses propriétaires. Cela exige
des travailleurs qui sont prêts à travailler dans le
contexte de cette relation sociale qu'est le capital et qui sont
prêts à y rester sur une longue période quitte
à être facilement remplacés par d'autres
travailleurs lorsque nécessaire. La classe ouvrière est
l'ingrédient premier indispensable à l'investissement et
à la valeur accrue de la richesse sociale accumulée. Sans
les travailleurs, le capital ne peut pas exister ni produire. Le
capital n'existe seulement que dans le contexte de sa relation sociale
avec la classe ouvrière. La richesse sociale accumulée,
qui est du temps de travail captif, ne peut aller nulle part, que
ce soit sous forme d'argent, de matériaux bruts ou de machines,
et produire quoi que ce soit à moins que les travailleurs ne
soient prêts à travailler pour la richesse sociale
accumulée dans le contexte de la relation sociale qu'est le
capital, et qu'ils ne soient prêts à rester sans prendre
la clé des
champs.
La servitude des travailleurs dans le contexte de la
relation sociale qu'est le capital doit être volontaire pour
qu'elle persiste et pour qu'elle soit bénéfique aux
propriétaires, ou encore faut-il qu'elle ait l'apparence
d'être volontaire. Les travailleurs en tant que force sociale ne
doivent avoir nulle autre
option que de travailler pour le capital, même doivent-ils
être prêts à faire la file avec d'autres
travailleurs pour obtenir un emploi sur le marché de travail
capitaliste, puisque c'est la seule façon pour eux, en tant que
force sociale, de gagner leur vie.
Le fait que quelques travailleurs individuels puissent
opter pour une autre façon de gagner leur vie, en
tant que petits entrepreneurs, par exemple, ayant de l'argent sur la
base de leurs épargnes, d'une activité criminelle ou
d'une loterie ne change rien à la relation sociale de base qui
consiste à ce
que les travailleurs se soumettent au diktat de la richesse sociale
accumulée en tant que capital.
Le premier et plus
important facteur expliquant
l'investissement de la richesse sociale accumulée est
l'existence de travailleurs qui travaillent volontairement dans le
contexte de la relation sociale qu'est le capital, dans une position de
servilité. La servitude volontaire de la classe ouvrière
ou le travail
forcé indirect est un travail salarié ou encore de
l'esclavage salarié. L'esclavage salarié volontaire
diffère de la servitude involontaire ou du travail forcé
direct, de l'esclavage classique ou l'esclavage pur et simple. Les deux
sont des conditions d'oppression de classe et de systèmes
d'exploitation de classe
d'humains par une classe privilégiée d'humains. Toute
inégalité au sein de la société trouve son
origine dans le système de classe d'oppression et d'exploitation
économiques, politiques et sociales.
Le niveau de disponibilité des travailleurs et
leur volonté de travailler et de rester au travail sont des
facteurs sous-jacents au facteur premier. Ces facteurs sous-jacents
dépendent avant tout du taux de chômage. Lorsqu'il y a un
taux élevé de chômage et que des travailleurs de
l'extérieur d'une région
donnée sont prêts à venir travailler dans cette
région, il est fort probable que ces travailleurs seront
prêts à travailler pour les détenteurs de la
richesse sociale accumulée et d'accepter à long terme le
contexte de cette relation sociale qu'est le capital.
Les détenteurs de la richesse sociale
accumulée à investir ont besoin de travailleurs
volontaires avec des habiletés et une éducation
spécifiques qui vont accepter de travailler et de rester en
place sur une longue période. Le travail de la classe
ouvrière accroît la richesse sociale accumulée. Le
montant de
valeur ajoutée varie selon la productivité du travail et
les revendications individuelles de la classe ouvrière au niveau
salarial et ses revendications sociales au niveau de programmes sociaux
organisés par l'État et de services publics. Les
travailleurs ne travaillent qu'une partie de leur journée pour
reproduire la valeur de leurs salaires et des avantages sociaux
individuels et sociaux. Le reste de la journée, ils travaillent
pour rien, puisque la valeur qu'ils produisent et reproduisent est
saisie par les détenteurs de la richesse sociale
accumulée
ou par le gouvernement.
La classe ouvrière est totalement
marginalisée dans le contexte de cette sombre
réalité du système de classe capitaliste et de la
dictature du capital sur elle. Les travailleurs n'ont aucun mot
à dire sur tout ce qui affecte leur vie, sans oublier sur la
direction de l'économie. La classe ouvrière réagit
en
tant qu'élément captif au sein de la relation sociale
qu'est le capital et de ses institutions organisées par
l'État. Les travailleurs sont indirectement du travail
forcé au sein de cette relation sociale. Ils sont les
producteurs de fait de toute la richesse sociale accumulée mais
n'ont aucun droit de propriété sur
cette richesse ni aucun mot à dire sur comment elle doit servir.
Les travailleurs sont réduits à offrir aux
détenteurs de la richesse sociale accumulée tout ce que
ceux-ci attendent d'eux en tant que force sociale opprimée
réduite de façon indigne à un simple coût
aux yeux de l'oppresseur.
La façon de se sortir de cette impasse est la
lutte de classe consciente et organisée pour s'investir du
pouvoir et pour une nouvelle direction pour l'économie qui est
contrôlée par les producteurs de fait. Pour que cela se
produise, la classe ouvrière doit rejeter la pensée, la
conscience antisociale et les
points de vue centrés sur le capital appris au sein de la
relation sociale qu'est le capital. Les travailleurs doivent aller de
l'avant avec militantisme sur la base de leur propre projet
d'édification nationale et investir le peuple de sa
souveraineté.
Les investisseurs de la richesse sociale
accumulée agissent avec l'influence politique, sociale et
économique de la machine d'État d'un pays ou d'une
région particulière. Sans la protection et l'appui de la
machine d'État ainsi que les connections sociales liées
à cette influence dans un pays ou une
région, il est difficile voire même impossible pour les
investisseurs de trouver des possibilités d'investissement,
mener cet investissement à terme et supprimer toute
résistance de la classe ouvrière à sa condition
d'opprimée au sein du capital. Aussi, des investissements sans
l'appui politique de la machine
d'État risquent de perdre leur richesse, ou de se faire
confisquer ou saisir par des compétiteurs.
Dit sans détour, cela veut dire protéger
le territoire des détenteurs de la richesse sociale
accumulée. Pour ce qui est du Canada, ce territoire est compris
dans les États-Unis des monopoles de l'Amérique du Nord
et, dans une moindre mesure, au Royaume-Uni, dans certains États
d'Europe, d'Australie
et dans des paradis fiscaux tels les îles Cayman. Le fait que les
Barbades, les îles Cayman et le Luxembourg soient les
troisième, quatrième et cinquième plus grands
récipients d'investissement étranger direct canadien, un
total de plus de 124 milliards $, expose la corruption
endémique qui
accompagne le mouvement de valeur sociale accumulée.
L'influence politique, sociale et économique et
le pouvoir de la machine d'État et de la classe
privilégiée de détenteurs de la richesse sociale
accumulée soutiennent le système de classe et
d'exploitation de la classe ouvrière dans le contexte de la
relation sociale qu'est le capital et du système
impérialiste d'États. Le privilège de classe est
reflété dans la corruption systémique qui
imprègne le système capitaliste monopoliste ainsi que
tous les niveaux de gouvernements.
La distribution de l'investissement mondial, comprenant
les entrées et les sorties des investissements,
révèle de façon empirique le territoire des
détenteurs canadiens de la richesse sociale accumulée. Ce
territoire varie à tout moment, reflétant les conflits et
les guerres au sein du système impérialiste
d'États ainsi que le développement inégal du
capitalisme.
Mis à part les menaces et les actions militaires,
les États-Unis ont aussi recours à des embargos et
à des sanctions économiques en tant qu'armes puissantes
leur permettant de maintenir leur dictature au sein du système
impérialiste d'États dirigé par les
États-Unis. Les investissements sont interdits
ou restreints dans un grand nombre de pays qui refusent de se soumettre
à l'impérialisme étasunien.
Tableau de sources d'investissement pour les
destinations d'entrées
et de sorties d'investissement canadien
|
2010 |
2011 |
2012 |
2013 |
|
milliards
de
dollars
|
Investissement
direct
canadien
à
l'étranger |
637.3 |
675.0 |
712.6 |
779.3 |
États-Unis |
251.3 |
272.4 |
290.0 |
318.3 |
Royaume-Uni
|
83.9 |
76.7 |
76.6 |
86.1 |
Barbades |
50.0 |
55.9 |
61.3 |
63.0 |
Iles Cayman
|
24.0 |
33.0 |
30.8 |
30.9 |
Luxembourg |
13.6 |
19.3 |
23.7 |
30.2 |
Australie |
22.0 |
25.1 |
26.1 |
23.4 |
Pays-Bas |
9.8 |
14.2 |
15.9 |
17.7 |
Chili |
12.0 |
10.4 |
16.4 |
16.6 |
Irlande |
22.2 |
17.6 |
12.0 |
16.0 |
Mexique |
4.9 |
9.6 |
10.5 |
12.3 |
Brésil |
10.3 |
10.4 |
10.8 |
11.1 |
Hongrie |
12.8 |
11.7 |
9.9 |
11.0 |
Bermude |
11.2 |
10.4 |
13.2 |
10.7 |
Tous les
autres pays |
109.2 |
108.3 |
115.6 |
132.0 |
Investissement
direct
étranger
au
Canada |
592.4 |
603.5 |
626.8 |
686.3 |
États-Unis |
317.7 |
309.8 |
320.1 |
352.1 |
Pays-Bas |
53.6 |
63.3 |
67.0 |
67.8 |
Royaume-Uni |
42.4 |
49.6 |
48.7 |
56.7 |
Luxembourg |
20.9 |
23.1 |
27.8 |
28.5 |
Suisse |
19.7 |
19.2 |
18.3 |
18.7 |
Brésil |
17.3 |
17.5 |
16.7 |
18.3 |
Japon |
12.7 |
14.4 |
16.3 |
17.3 |
Chine |
12.1 |
15.4 |
16.4 |
16.7 |
France |
17.4 |
10.6 |
9.5 |
11.0 |
Allemagne |
8.2 |
11.0 |
9.2 |
10.1 |
Tous les
autres pays
|
70.6 |
69.5 |
77.0 |
88.9 |
Information sur l'investissement étranger direct,
2013 ici.
Facteurs communs d'investissement au sein
du
système impérialiste d'États
L'argent public
venant de l'État
Les largesses accordées aux intérêts
privés à même les fonds publics influencent les
monopoles quant au lieu de leur investissement. Cependant, un
contrepoids à ce facteur est
le fait que les gouvernements partout au sein du système
impérialiste d'États paient les riches pour qu'ils
investissent. Payer les riches pour les inciter à investir est
si courant que le phénomène devient presque sans
importance dans le système dans son ensemble. L'importance
relève plutôt du fait que les
intérêts privés ont été
politisés. Ces intérêts privés aux
contrôles de l'État ont le filon leur permettant non
seulement de recevoir des fonds publics mais aussi de
bénéficier d'autres avantages tels les homologations.
La production
socialisée moderne est
extrêmement productive. Elle comprend d'immenses quantités
de matières premières et des instruments de production
à grande échelle. Chaque heure de travail d'un
travailleur moderne transfert une immense quantité de valeur
provenant de ces deux facteurs vers
la nouvelle production. L'application de la science et de la
technologie à la production est la plus grande
réalisation du capitalisme. Mais comme pour tout
phénomène, les progrès faits au niveau de la
production ont leur propre dialectique, qui, n'ayant pas
été résolue, en est venue à hanter le
système
lui-même en l'affligeant de crises économiques et de
guerres de plus en plus destructives.
La richesse sociale investie en matières
premières et en instruments de production relativement au nombre
de travailleurs actifs a augmenté sans arrêt au cours des
deux cents ans d'histoire du capitalisme. La valeur
transférée à partir des matières
premières et de la machinerie vers la nouvelle
production est déterminée par la quantité de
valeur consommée au cours du processus. Le temps de travail des
travailleurs actifs reproduit la valeur transférée
à partir de matières premières produites
antérieurement, les instruments de travail ainsi
qu'eux-mêmes, et en surcroît, produisent la valeur
ajoutée
de laquelle le profit est réclamé.
La productivité augmente progressivement le ratio
valeur transférée/valeur ajoutée tout en
produisant une plus grande quantité de biens et de services avec
le
même temps de travail vivant. Les investisseurs subissent une
chute du taux de profit et une chute de leur retour sur le capital
investi venant du
montant accru de valeur transférée provenant de
matières premières produites antérieurement par
des travailleurs actifs relativement à la valeur ajoutée
qu'ils produisent.
La valeur transférée représente
approximativement un retour zéro pour les investisseurs, puisque
ce qu'ils paient est ce qu'ils devraient normalement recevoir du
produit social réalisé. La valeur ajoutée est le
but et la source du gain pour les détenteurs du capital. Avec la
productivité, le montant de
valeur ajoutée selon le temps de travail augmente mais,
relativement au montant total investi, le ratio est plus petit. Dans
cette situation, les travailleurs produisent plus de produit social et
de valeur totale pendant leur temps de travail, ce qui comprend plus de
valeur transférée et de valeur ajoutée mais non
pas au même taux pour chaque catégorie. La valeur
transférée croît plus vite que la valeur
ajoutée.
Une plus grande production en moins de temps de travail,
en particulier la production du matériel et des services dont
les travailleurs ont besoin pour vivre, diminue le temps de travail que
les travailleurs doivent consacrer pour reproduire leur propre valeur
en salaires et en avantages sociaux. Ce qui
fait qu'ils produisent relativement plus de valeur ajoutée
pendant leur temps de travail. Cependant, la valeur totale des
matières premières et des instruments de production
consommés et reproduits au cours du processus de production
augmente à un taux supérieur à la valeur
ajoutée. Les travailleurs
travaillent moins de temps pour eux-mêmes et plus de temps pour
les détenteurs du capital. Cependant, ce temps de travail accru
consacré aux détenteurs du capital a lieu dans un
contexte de reproduction d'un montant toujours plus grand de valeur
transférée provenant des matières premières
et des
machines. La productivité se traduit donc par de plus grandes
quantités de produit social avec le même temps de travail
qu'avant mais avec moins de valeur ajoutée relativement à
la valeur totale du produit social.
Le but du capital est la production de valeur
ajoutée et non de produit social. Le montant de valeur
ajoutée que les travailleurs produisent est toujours jugé
selon le montant de capital investi. Les détenteurs du capital
veulent de la valeur ajoutée en retour de leur investissement et
non du produit social.
Quel serait le but d'investir si cet investissement engendrait une
grande quantité de produit social mais une quantité
relativement négligeable de valeur ajoutée. Quel dilemme
pour la classe privilégiée de détenteurs de la
richesse sociale. À prime abord, une solution serait de changer
l'objectif de l'économie
socialisée qui est la valeur ajoutée pour satisfaire les
exigences des détenteurs du capital et augmenter leurs fortunes
personnelles, pour un nouvel objectif, celui de faire en sorte que le
produit social garantisse le bien-être et la
sécurité de la population. Les détenteurs de la
richesse sociale empêchent la
classe ouvrière de transformer en réalité ce
nouvel objectif pour que celui-ci devienne le but et la direction de
l'économie socialisée.
Plutôt que de résoudre ce dilemme à
la base, la classe privilégiée d'investisseurs a
organisé l'État pour que celui-ci fournisse une partie de
l'investissement par le biais de la richesse sociale collective prise
à même le trésor public. Les investisseurs, y
compris les détenteurs de dettes, revendiquent la
plus grande partie de la valeur ajoutée que les travailleurs
produisent comme leur propriété privée mais en
puisant moins dans leur richesse sociale accumulée pour combler
l'investissement, la balance provenant de l'État. Le taux de
profit et le taux de retour sur le capital investi sont en quelque
sorte
dépannés alors que les intérêts
privés attirent les faveurs et sont politisés au
dépend de l'intérêt public. Ces manigances pour
payer les riches n'apportent aucune solution au dilemme fondamental et
entraînent les conséquences désastreuses que sont
les crises économiques récurrentes et les batailles de
destruction réciproque sans fin menées par les
détenteurs de la richesse sociale afin de contrôler
l'État et de s'en servir à leurs propres
intérêts privés étroits.
Les détenteurs de la richesse sociale ont recours
à d'autres mesures pour amortir le dilemme de base, comme par
exemple faire en sorte que l'État achète le produit
social à des prix qui garantissent un bon taux de rendement sur
le capital investi. Ceci est particulièrement vrai de la
production militaire
et des projets d'infrastructure publics ainsi que des fournisseurs
privés de matériel destiné aux services de
santé public, à l'éducation et à d'autres
programmes sociaux et services publics.
Les partenariats
publics-privés sont devenus
monnaie courante, alors que les intérêts privés
saisissent la part du lion de la valeur ajoutée pendant que
l'État en assume tous les risques. De plus en plus, la norme
veut que les intérêts privés contractuels
fournissent les travailleurs et le matériel servant aux
services financés par le gouvernement, comme les prisons, les
agences de police, les mercenaires pour les guerres à
l'étranger, et à toute fin pratique tous les programmes
sociaux et services publics. Partout au pays nous pouvons voir comment
on a recours à la sous-traitance dans la fonction publique,
même pour les employés du Bureau du premier ministre.
L'implication directe de l'État dans
l'attribution de fonds publics aux intérêts privés
et le fait de garantir des contrats pour acheter des biens et services
de compagnies privées est, à toute fin pratique, du
capitalisme monopoliste d'État. L'État protège et
politise la richesse sociale accumulée d'une élite
privilégiée qui a accumulé de grandes
quantités de richesse produite socialement. L'État assure
la continuation de leurs positions basées sur la richesse et le
pouvoir en bloquant tout progrès et tout effort de la part du
peuple dirigé par la classe ouvrière pour résoudre
les problèmes économiques, politiques
et sociaux et faire avancer la société vers de nouvelles
relations de production et vers un nouvel objectif et une nouvelle
direction pour l'économie socialisée.
Un autre dilemme auquel sont confrontés les
détenteurs du capital lié à la productivité
est l'incapacité du système capitaliste d'absorber ou de
réaliser le produit social accru. Lorsque la production sociale
de biens et de services pour le bien-être général
de la population et de la société n'est pas le but
de l'économie, alors l'absurde contradiction d'une
économie qui produit trop alors que plus d'un se prive et qu'une
section de la classe ouvrière est sans emploi reste sans
solution.
La contradiction entre un objectif privé
étroit et une économie socialisée mène
aussi à un désinvestissement de la part des
détenteurs de la richesse sociale accumulée qui refusent
de réinvestir dans la production de biens et services sans
être assurés d'une énorme réclamation sur la
valeur ajoutée sans
risques. Plus souvent qu'autrement, ils dirigent leur richesse sociale
vers des manigances parasitaires permettant des gros coups d'argent
dans le secteur financier afin de saisir la valeur déjà
produite des autres ou de tout simplement la mettre de
côté de sorte à la protéger.
Le secteur financier au complet est devenu parasitaire
et une source de corruption, de décadence et de crises. Il
devrait être aboli et remplacé par des institutions
publiques qui fournissent des services financiers en tant que service
public.
La chute du taux de profit et la chute du taux de retour
sur le capital investi, l'incapacité de réaliser le
produit social, les manigances parasitaires visant de grands coups
d'argent et le refus des détenteurs de la richesse sociale
d'investir dans l'économie socialisée pour permettre sa
reproduction
prolongée sont autant de facteurs engendrant les crises
économiques. Ces facteurs et les manigances pour payer les
riches à même les fonds publics pour atténuer la
chute du taux de profit sont aussi autant d'indications que le
système capitaliste transitoire doit être remplacé
par un système plus avancé
doté de nouvelles relations sociales et d'un nouvel objectif qui
harmonise tous les aspects de l'économie socialisée. Avec
ces nouvelles relations de production socialisées, en plus de
contrôler divers facteurs, en particulier les facteurs
économiques qui affectent leur vie, les travailleurs
bénéficieront d'une
réduction du temps de travail requis pour produire davantage de
produits sociaux, et le peuple ainsi que la société en
général bénéficieront directement de la
production accrue, rationnelle et planifiée, de biens et
services, dont ils pourront faire bon usage.
Les concessions des travailleurs dans le contexte d'un
chômage
permanent à grande échelle et du repli de
la révolution
Les investisseurs de richesse sociale accumulée
ont besoin de travailleurs qui sont volontairement serviles devant le
capital, des travailleurs qui ne remettent pas en
question leur situation de servilité et qui ne défendent
pas activement leurs droits et qui n'aspirent pas à s'investir
du pouvoir. On trouve partout dans l'empire étasunien des
travailleurs miséreux et acculés au pied du mur. Ils sont
embauchés soit à l'étranger ou au pays selon les
intérêts privés étroits des
détenteurs de la richesse sociale accumulée. Exercer une
pression vers le bas sur le niveau de vie de la classe ouvrière
dans tout le système impérialiste d'États a pour
effet de transférer une partie de la valeur aux
détenteurs du capital et de concentrer davantage de richesse
sociale entre les mains de
quelques-uns, mais cet état de fait a des conséquences
non intentionnelles qui sont dommageables pour l'économie
socialisée.
Les travailleurs sont à la fois les producteurs
de la valeur et les consommateurs de ces biens et services
nécessaires à la survie selon un niveau de vie bien
établi. Le fait de réduire ce niveau de vie en
forçant la classe ouvrière à faire des
concessions, en imposant un ordre du jour d'austérité et
de
destruction des programmes sociaux et des services publics exerce une
pression vers le bas sur l'économie socialisée et devient
ainsi un nouveau facteur engendrant des crises économiques. Les
concessions pour la classe ouvrière et l'austérité
générale en tant qu'ordre du jour pour l'économie
socialisée
moderne dans le but de servir les intérêts étroits
des détenteurs de la richesse sociale est impraticable et ne
peut mener qu'au déclin, aux conflits et aux crises.
Servir les besoins militaires de l'empire
étasunien et sa soif insatiable
de profit et de guerre
L'empire étasunien prône les
investissements dans les armes de destruction massive et dans
l'armée en général en préparation à
une guerre mondiale et pour mieux mener ses guerres prédatrices
et
inter-impérialistes. Une des conditions à satisfaire pour
être membre de l'organisation agressive dirigée par les
États-Unis qu'est l'OTAN est d'investir le plus possible dans
l'armée et dans les systèmes d'armements avancés.
Ces armes doivent correspondre aux normes établies par les
États-Unis, ce qui
veut dire que les entreprises d'armes situées aux
États-Unis
dominent la production et l'approvisionnement. L'État est garant
des investissements liés aux armes des monopoles
préférés, leur allouant des contrats aux prix de
production réalisés qui sont extrêmement lucratifs.
L'État contribue aussi à tout
l'investissement dans les systèmes d'armement par le biais de
manigances pour payer les riches tout en laissant libre-cours aux
intérêts privés dans leur réclamation de la
valeur ajoutée.
Un exemple récent de cette situation est la
contribution fédérale de 300 millions $ à
Pratt & Whitney avec zéro intérêt. Pratt &
Whitney est une filiale à part entière de la compagnie
d'armement étasunienne United Technologies Corporation du
Connecticut. Elle bénéficie régulièrement
de fonds
publics. Le gouvernement fédéral lui a déjà
donné 300 millions $ en 2010, et l'année
dernière le gouvernement du Québec lui a donné 19
millions $. Évidemment on présente les cadeaux
publics à Pratt & Whitney comme étant
nécessaire pour sauver des emplois et encourager
l'investissement privé, lesquels investissements n'auraient pas
lieu sans les fonds publics.
Certains observateurs disent que les fonds publics
alloués à P & W sont d'un secret tel qu'ils sont
impossibles à retracer, du moins en ce qui concerne le
public. Aucune comptabilité publique n'est entretenue sur la
distribution des subventions et des prêts ni sur leur
remboursement, s'il y a lieu.
Les fonds fédéraux sont alloués en vertu de
l'Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la
défense du gouvernement.
Dans un communiqué de presse du 8 décembre
2014, le président de Pratt & Whitney Canada, John Saabas, a
tenu à clarifier, du moins tenté de clarifier,
qu'Ottawa n'accorde pas de prêt à la compagnie, sans doute
pour expliquer pourquoi aucun intérêt n'est exigé
d'elle. « Il s'agit
d'une contribution remboursable. Ce n'est pas un prêt, a-t-il
dit. C'est comme emprunter de l'argent. C'est un investissement
à risque que le gouvernement canadien accorde pour les
compagnies comme la nôtre en nouvelles technologies. »
Même si le système capitaliste est
basé sur l'objectif du profit, l'« investissement
à risque » ou une « contribution
remboursable » de la part du gouvernement n'engendre aucun
profit direct, puisque seulement le principal ou la dite contribution
doit être remboursé dans 15 ans,
à moins, bien sûr, que le « risque »
ne l'emporte sur l'« investissement ». Le profit,
si on se fie aux détenteurs de la richesse sociale
accumulée, n'est bon que pour les investisseurs privés et
non pour les investisseurs publics. Selon cette logique, le public ne
devrait pas bénéficier
directement de la richesse sociale collective propriété
du peuple pour aboutir à une production publique des biens et
services et à une production prolongée de
l'économie. Non, parce que cela ne servirait pas les
intérêts privés étroits. Le gouvernement
sous le contrôle d'intérêts privés est
dirigé de sorte à
remettre la richesse sociale collective propriété du
peuple entre les mains d'intérêts privés qui
contrôlent l'État et qui profitent directement des
investissements de l'État et de l'État en tant que tel.
L'idéologie antisociale qui prêche de se soumettre aux
intérêts privés est en contradiction avec les
forces de
production socialisées et avec son but centré sur
l'humain
consistant à servir les intérêts publics, et
mène la monde à la ruine.
Un communiqué de CNW annonçant
l'« investissement à risque » du
trésor public dans P & W a été publié
au moment où tous les employés de P & W ont
été avisés qu'ils devaient prendre sept jours sans
solde en 2015. Le président Saabas tente, tant bien que mal, de
s'expliquer : « Il y a beaucoup
d'investissement d'appoint à P & W et nous voulons maintenir
une certaine profitabilité dans laquelle nous pouvons
nous-mêmes investir. » Selon la Presse canadienne,
Saabas aurait déclaré : « Les
journées non payées servent à éviter que
la compagnie ne soit obligée de faire des compressions ou de
mettre à pied des travailleurs. » Saabas de
rajouter : « C'est une façon pour nous de
maintenir notre profitabilité. Nous avons fait cela dans le
passé. »
Maintenir la profitabilité pour le capital
monopoliste veut dire attaquer les réclamations de la classe
ouvrière tout en recevant à bon compte un
« investissement de risque » de la part du
trésor public.
(Source : CNW, Presse canadienne)
Note : Pratt & Whitney est une compagnie
aérospatiale des États-Unis avec des opérations de
service mondiales. C'est une filiale à part entière de la
United Technologies Corporation (UTC). Les moteurs de Pratt &
Whitney pour aéronefs servent à l'aviation civile et
militaire. Son
siège social est à East Hartford, au Connecticut,
où siège aussi son principal monopole, UTC. UTC est un
entrepreneur militaire mondial. Il produit entre autres des
systèmes de missiles et d'hélicoptères militaires,
dont l'hélicoptère UH-60 Black Hawk. En 2014, UTC a
annoncé des revenus bruts
mondiaux issus de ventes de l'ordre de 62,6 milliards $, un profit
net de 9,21 milliards $ et 5,7 milliards $ partagé
entre ses actionnaires privés. UTC dit qu'il a à son
emploi environ 218 000 travailleurs mondialement, dont 6 200 au Canada.
L'État fournit l'infrastructure
matérielle (terrains aménagés, eau,
électricité/gaz naturel, réseaux d'égouts,
ports, chemins de fer, routes, ponts) et l'infrastructure humaine
(éducation publique, système de santé public,
programmes sociaux)
L'État fournit une bonne partie de
l'infrastructure
matérielle nécessaire à l'investissement dans le
système moderne de production et de distribution. La
construction des infrastructures se fait principalement par des
entreprises privées. L'État garantit les contrats, y
compris tout le financement privé qui y est relié, ce qui
fait de la construction des
infrastructures une source garantie de richesse pour les plus grandes
sociétés de construction et les autres participants.
L'État capitaliste a historiquement pris
possession des infrastructures et réalisé leur valeur en
tant qu'instruments de production en versant des fonds publics aux
sociétés financières mondiales et aux entreprises
de construction. La récupération de cet investissement
public quand il est utilisé dans
l'économie socialisée est toujours
nébuleuse ; l'État accumule plutôt une dette
publique, ce qui est une autre façon de payer les riches. Les
grandes entreprises utilisent et consomment les infrastructures en ne
payant qu'une fraction de leur valeur transférée. Les
propriétaires de la richesse sociale
bénéficient également de l'investissement à
long terme dans la dette publique, qui est sans risque et amène
invariablement des paiements d'intérêts au-dessus du taux
d'inflation.
La propriété privée ou la gestion
privée des infrastructures matérielles est de plus en
plus courante dans le transport ferroviaire, le transport
aérien, le transport public, les routes et les ponts. La
propriété privée des infrastructures humaines
augmente elle aussi et comprend notamment l'éducation, les
soins pour personnes âgées et une bonne partie des
services de santé et autres programmes sociaux. La privatisation
atteint également les institutions chargées d'assurer la
sécurité de l'État capitaliste monopoliste et la
propriété et le privilège de classe des
propriétaires de la richesse sociale, telles que les
forces policières, le système carcéral,
l'armée et la bureaucratie gouvernementale.
Les partenariats public-privé sont maintenant
obligatoires pour l'obtention de financement fédéral,
bien que certains représentants politiques du capital
monopoliste remettent en cause leur utilité car ils profitent
dans une trop grande mesure à une poignée d'investisseurs
des infrastructures aux dépens
des autres détenteurs de la richesse sociale.
L'État est responsable en grande partie de
recueillir la valeur transférée à la production de
biens et services lorsque les infrastructures matérielles et
humaines sont utilisées et consommées. La
responsabilité de l'État de réaliser cette valeur
n'est pas calculée et documentée
précisément ni révélée
publiquement. En général, les entreprises privées
qui consomment la valeur sociale humaine et matérielle
transférée des infrastructures publiques paient moins que
la valeur réellement consommée par leur emploi. Par
exemple, les taux préférentiels pour la consommation
industrielle d'électricité publique
sont généralement considérés comme
« bons pour les grandes entreprises et les gros
investissements » et c'est la même chose pour les
routes publiques et l'accès à des sites forestiers et
miniers éloignés. Sans cela, dit-on, l'investissement
privé ne serait pas viable et n'aurait pas de sens
économiquement.
L'idéologie antisociale du capitalisme
monopoliste prive le peuple d'une pleine responsabilisation de l'emploi
et de la consommation de la richesse sociale publique. Les
intérêts privés étroits de quelques
privilégiés soustraient cet important aspect de
l'économie socialisée à la responsabilité
publique.
La réalisation de la valeur des infrastructures se fait en
majeure partie sur le dos des travailleurs, par l'impôt des
particuliers et les frais d'usager, ce qui a pour effet de
déformer la nature intrinsèque des infrastructures en
tant que moyens de production plutôt que moyens de consommation
ou produits de
consommation. L'élite capitaliste dominante détourne
toute discussion sur une alternative prosociale et une nouvelle
direction pour l'économie où les infrastructures et leur
consommation et réalisation sont ouvertement et pleinement
comptabilisées au su et au vu de tout le monde.
À cet égard, la valeur produite par les
travailleurs des secteurs de l'éducation et de la santé
et des autres programmes sociaux, voire dans l'ensemble des
infrastructures humaines, qui représentent une composante
énorme de l'économie, reste nébuleuse. On
répète constamment le gros mensonge que les
programmes sociaux sont un coût et un fardeau pour la
société, comme si tout le temps de travail des
éducateurs, infirmières et autres intervenants des
services et la valeur qu'il transfert et produit s'évaporait
sans laisser de trace, sans rien ajouter à l'économie et
sans rien apporter à la population. La
classe ouvrière doit résolument réfuter ce gros
mensonge et ne pas lui permettre de s'infiltrer dans ses rangs. La
valeur transférée et ajoutée des programmes
sociaux et de toutes les infrastructures doit être
réalisée dans l'économie par les composantes de
l'économie qui consomment la valeur de ces
moyens de production nécessaires. L'infrastructure humaine comme
l'éducation publique et le système de santé public
crée une valeur dans l'économie comme partie de
l'organisme vivant appelé classe ouvrière, le facteur
humain essentiel à la production de biens et services, sans
lequel la société moderne
ne saurait exister. Sans la production de biens et services par la
classe ouvrière, et sans la reproduction de la classe
ouvrière et de sa valeur à un niveau toujours plus
élevé, la société moderne est impossible.
Les travailleurs individuels existent pour eux-mêmes mais, ce qui
est tout aussi important, ils
existent les uns pour les autres, pour l'ensemble de la classe
ouvrière, car sans l'ensemble l'individu ne peut exister. La
valeur de la classe ouvrière est constamment reproduite à
nouveau et l'économie est l'instrument socialisé qui doit
réaliser cette valeur à la fois en tant qu'entité
et en tant que
composantes individuelles. L'intégralité de la classe
ouvrière et l'individualité de ses membres en tant
qu'organisme ne peuvent être maintenues et
perpétuées que si la valeur est réalisée,
malade ou en santé, de la naissance à la mort. Si la
valeur du travailleur individuel n'est pas réalisée dans
la maladie
ou la santé, de la naissance à la mort, c'est l'ensemble
de la classe ouvrière qui est en danger d'extinction et la
société aussi. L'économie socialisée
s'effondre sans les travailleurs qui produisent la valeur. La classe
ouvrière, les travailleurs pris individuellement et la classe
prise dans son ensemble, est le
facteur humain qui produit la valeur. La valeur qu'elle produit
pourvoit aux besoins de ses membres de la naissance à la mort et
permet le maintien de la société dont tous
dépendent.
Les entreprises et institutions qui
bénéficient des infrastructures matérielles et
humaines et qui en consomment la valeur doivent payer pour la valeur
transférée qu'elles emploient. La valeur doit être
retournée aux institutions publiques qui créent la valeur
au départ, ce qui en fait des éléments viables et
dynamiques de l'économie socialisée. Les infrastructures
matérielles et humaines doivent être vues comme des moyens
de production pour l'économie dont la valeur produite et
reproduite est transférée à d'autres moyens de
production et de consommation. Elles sont des instruments
économiques qui
produisent de la valeur dans l'ensemble. Dans un sens large, les
infrastructures ne sont pas des biens de consommation, elles ne sont
pas des moyens de consommation, ni est-ce leur rôle. Elles sont
des moyens de production qui permettent de produire une valeur d'usage
dans l'économie socialisée
comme moyen de préserver la valeur et de produire encore plus de
valeur. En tant que tels, l'impôt des particuliers et les frais
d'usager individuels ne devraient pas jouer de rôle dans la
réalisation de la valeur des infrastructures matérielles
et humaines.
Les institutions sociales et politiques de l'État
comme le gouvernement, les prisons, la police et l'armée ne sont
pas des moyens de production ; elles ne préservent et ne
produisent pas de valeur ; elles consomment la valeur dans leur
fonction de perpétuer l'État et le privilège de
classe, et
en tant que telles elles nécessitent des revenus d'État
provenant de l'imposition de la valeur ajoutée.
Un autre aspect qui n'est pas bien documenté ou
amené dans la conscience publique est l'augmentation de la
valeur du sol lorsque publiquement aménagé ou
utilisé pour le transport public. De grands promoteurs
immobiliers profitent depuis toujours de la valeur du sol qui augmente
considérablement
lorsque les terrains sont publiquement aménagés, surtout
près des réseaux de transport public. Ils
résistent à l'obligation de payer la pleine valeur
matérielle sociale transférée à la terre
par la construction d'infrastructures environnantes. La classe
ouvrière doit changer cette façon de faire quand elle
établit
une nouvelle direction pour l'économie.
Le contrôle monopoliste privé du commerce
international
et la construction d'empires
La mode néolibérale des accords de
libre-échange a renforcé le contrôle monopoliste
privé du commerce international. Cela conduit à un
développement inégal basé sur les besoins des
monopoles
mondiaux et non sur ceux d'une économie souveraine
indépendante qui suffit à ses besoins et pourvoit aux
besoins de sa population.
Pour restreindre et renverser l'activité
destructrice des monopoles mondiaux, le secteur de la vente en gros,
tant dans le commerce intérieur qu'extérieur, doit
être placé sous le contrôle et l'autorité
d'institutions publiques. Il faut priver les monopoles mondiaux de leur
pouvoir de fixer les prix de
production à leurs fins privées. Ils se servent de ce
pouvoir pour étendre leurs empires mondiaux au détriment
des peuples du monde et de leur économie souveraine et sont
indifférents aux chaos et aux bouleversements qu'ils provoquent
dans le monde.
Les fluctuations extrêmes du prix du
pétrole font la démonstration du besoin de changer la
façon dont les prix sont déterminés. En 52
semaines, le prix du pétrole brut a connu un plancher de
46,18 $US le baril et un sommet de 114,77 $US le
baril. Durant cette même période, le prix de
production du pétrole brut tel que déterminé par
le temps de travail quel que soit le mode de production n'aurait pas
fluctué de plus d'un point de pourcentage. Une méthode
scientifique alternative ou une formule moderne pour déterminer
les prix de production et la valeur réelle des marchandises du
commerce international est non seulement possible mais
nécessaire.
Pour des représentations graphiques du prix du
pétrole, du gaz naturel, du charbon et de l'uranium, cliquer
ici.
Le libre-échange impose le diktat monopoliste
privé à l'ensemble du secteur de la vente de gros,
à la monnaie nationale et au secteur financier. L'échange
de biens et services mondialement sous l'hégémonie du
dollar américain et le contrôle de monopoles privés
crée une situation où la richesse
sociale accumulée d'économie souveraine se déplace
d'un pays à l'autre sans aucune restriction publique. Cela prive
les peuples du monde de la possibilité d'établir des
relations commerciales fondées sur l'avantage réciproque
et le développement, de mettre en valeur l'amitié entre
les peuples formant une
seule humanité, de créer de la stabilité dans
l'économie mondiale et d'exercer un contrôle sur leur
économie souveraine.
Les propriétaires privés de la richesse
sociale accumulée sont des bâtisseurs d'empires, pas des
bâtisseurs de nations. Les propriétaires canadiens de la
richesse sociale accumulée se sont joints à l'empire
impérialiste américain pour former les États-Unis
des monopoles d'Amérique du Nord ou la
Forteresse nord-américaine. Leur quête d'empire les
mène à piller les matières premières de
pays étrangers, à exploiter les travailleurs mondialement
et à se livrer à des guerres constantes pour le
contrôle de régions jugées nécessaires
à la croissance de l'empire comme par exemple dans toute l'Asie
centrale et occidentale et en Afrique. Par l'OTAN sous domination
américaine, ils sont parvenus à encercler la Russie et se
préparent à la guerre pour imposer un changement de
régime dans ce pays et saisir de vastes régions où
se trouvent les matières premières qu'ils convoitent. Une
fois l'Europe sous
leur influence et la Russie soumise à l'empire américain,
la prochaine étape sera l'achèvement du
« pivot » militaire vers l'Asie et l'encerclement
de la Chine pour placer l'ensemble de l'Asie sous leur domination.
Les États-Unis des monopoles d'Amérique
du Nord
Les propriétaires canadiens de la richesse
sociale accumulée se sont trouvé une niche au sein de
l'empire américain dans le secteur de la production des
matières premières pour l'ensemble du système
impérialiste d'États.
Le tableau suivant de Statistique Canada montre les
grands mouvements de l'investissement dans le secteur minier.
Tableau 376-0122: Balance des paiements internationaux, flux
d'investissements directs canadiens à l'étranger et
d'investissements directs étrangers au Canada, selon le
Système de classification des industries de l'Amérique du
Nord (SCIAN).
Cliquer sur l'image pour le tableau complet.
Le tableau suivant témoigne du niveau
d'intégration de l'économie canadienne au système
impérialiste d'États américain. Il dessine dans
les grandes lignes une économie au service des grands monopoles.
Par exemple, les investissements dans le secteur des véhicules
automobiles et des pièces
automobiles donnent une production totale de véhicules
supérieure à ce que les Canadiens peuvent consommer
annuellement, et pourtant les automobiles assemblées
au-delà de cette capacité de consommation n'apportent pas
un bénéfice commercial net parce qu'une partie des
pièces utilisées dans les
véhicules exportés sont importées. Une sortie
nette de la valeur de ce secteur représente un
bénéfice net pour les monopoles mondiaux de l'automobile
mais un déficit pour l'économie canadienne.
L'économie canadienne se porterait mieux si elle produisait
seulement la quantité de véhicules pouvant être
consommés au pays mais toute la valeur des pièces
utilisées dans leur fabrication. Tout excédent des moyens
de production d'automobiles, en particulier pour ce qui est des lignes
d'assemblage et des travailleurs engagés dans la production de
plus de véhicules que les Canadiens ne consomment, pourrait
être utilisé à la production de grandes
quantités de produit social non produit au Canada dans le
secteur important, producteur de grandes valeurs, des machines,
matériel et pièces industriels.
Cliquer sur l'image pour
le tableau complet
Le surplus de l'exportation de matières
premières ou de produits semi-raffinés dans les quatre
catégories que sont les
produits énergétiques, les
minerais et minéraux non métalliques, les produits en
métal et produits minéraux non métalliques et les
produits forestiers et matériaux de construction et
d'emballage est en grande partie absorbé par les
déficits
dans les secteurs des machines, matériel et pièces
industriels, matériel et pièces électroniques et
électriques et biens de consommation.
Ces catégories ne donnent pas une vue
détaillée de la situation. Par exemple, dans la
catégorie produits en métal et produits minéraux
non métalliques, où il y a un surplus, la
sous-catégorie des produits de l'acier accumule chaque
année un déficit d'un milliard de dollars, ce qui ne va
pas s'améliorer
avec la fermeture permanente du haut fourneau de l'aciérie
Stelco à Hamilton par le monopole américain US Steel.
L'économie socialisée moderne de grande
production industrielle a besoin de trois facteurs fondamentaux :
les matières premières, les instruments de production et
le facteur humain, une classe ouvrière instruite et socialement
consciente. Avec ces trois facteurs, qu'ils soient
réalisés au pays ou
par le commerce à l'avantage réciproque, tout pays peut
satisfaire les besoins de sa population par une production consciente
et planifiée, surtout un pays grand comme le Canada. Une fois
tout cela en marche, la productivité apporte l'accumulation
nécessaire de la valeur pour investir dans la reproduction
élargie. Pour cela, les rapports de production doivent
être constamment renouvelés pour demeurer en harmonie avec
le développement des forces productives socialisées.
L'économie qui suffit à ses besoins et qui
répond aux besoins de sa population comprend : les
matières premières, dont l'alimentation produite
localement ou obtenue par le commerce sur la base de l'avantage
réciproque et la coopération ; les instruments de
production fabriqués
localement pour la production alimentaire, l'extraction minière
et la production manufacturière ; les services financiers
offerts comme service public ; les infrastructures
matérielles et humaines nécessaires à une
économie moderne et permettant de garantir les droits et la
satisfaction des besoins
de la population.
La politique de l'économie qui suffit à
ses besoins en est l'expression concentrée. Cela veut dire que
les producteurs de fait sont eux-mêmes politiques et que la
politique est centrée sur ceux qui participent à la
production et à la reproduction de la vie. Les formes et
institutions politiques de
l'économie qui suffit à ses besoins sont les inventions
des producteurs de fait, dans leur effort pour garantir leurs droits et
garantir la reproduction élargie de l'économie.
Le problème est d'en arriver à cette
étape et la clé est d'activer le facteur
humain/conscience sociale. La propriété et le
contrôle privés de la richesse sociale accumulée
sont un obstacle à ce progrès. La nécessité
de changement requiert que la classe ouvrière dirige le peuple
dans un mouvement pour
priver les propriétaires de la richesse sociale accumulée
de leur capacité de priver le peuple du pouvoir de faire avancer
l'économie vers l'édification nationale en harmonie avec
les trois facteurs de base: les matières premières,
les instruments de production et le facteur humain, une classe
ouvrière
instruite et socialement consciente. L'édification nationale
moderne requiert une économie planifiée d'une
manière socialement consciente pour garantir la satisfaction des
besoins et la sécurité de la population, la reproduction
élargie de l'économie sans les bouleversements et les
crises, et l'humanisation de
l'environnement social et naturel.
Source
Les tableaux suivants de :Statistique Canada
Bilan des investissements internationaux,
investissements directs canadiens à l'étranger et
investissements directs étrangers au Canada, selon le
Système de classification des industries de l'Amérique du
Nord (SCIAN) et la région. Cliquer ici.
Balance des paiements internationaux, flux
d'investissements directs canadiens à l'étranger et
d'investissements directs étrangers au Canada. Cliquer ici.
Bilan des investissements internationaux du Canada,
deuxième trimestre de 2014. Cliquer
ici.
Bilan des investissements internationaux, investissement
de portefeuille et autre investissement au Canada, par secteur, valeur
comptable et valeur au marché. Cliquer ici.
Opérations internationales du Canada en valeurs
mobilières, septembre 2014. Cliquer ici.
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
Site web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
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