Le Marxiste-Léniniste

Numéro 25 - 27 mai 2015

La crise existentielle de l'économie canadienne

Déclin continu de l'industrie manufacturière


La nécessité d'une nouvelle direction pour le commerce international

La lutte inter-monopoliste pour le partage des pouvoirs fédéral-provincial
Le premier ministre du Québec fait un discours au parlement ontarien:
une alliance centrale, dans quel but?

- Louis Lang -

Les aberrations de la procédure régulière en Nouvelle-Écosse
La sombre affaire des accusés de la Marine royale britannique
s'assombrit davantage

- Tony Seed -

La haine virulente du communisme de la dictature Harper
L'hostilité envers les institutions du Canada continue
de susciter de l'opposition

- Sam Heaton -

Le député d'Ottawa-Centre soulève des questions
sur la procédure d'approbation du monument

Des révélations sur la manipulation de la Commission de la capitale
nationale par le gouvernement

La répugnance du gouvernement à traduire en justice les présumés nazis

Actualités internationales et commentaires
Les nouvelles lois ukrainiennes anticommunistes rendent hommage aux nazis
Des généraux de l'ancienne République démocratique
allemande en appellent au peuple

Un grand rassemblement à Okinawa exprime le sentiment antiguerre de l'île

35e anniversaire du soulèvement de Gwangju, Corée
Gwangju et la lutte pour la démocratie, la réunification
et la fin de l'occupation américaine

La RPDC s'oppose fermement aux provocations du secrétaire d'État américain
La maxime d'Obama
- Bulletin de la Mission permanente de la RPDC -


Supplément
Histoire de la Deuxième Guerre mondiale

Le capital anglo-américain et allemand derrière la machine de guerre nazie


La crise existentielle de l'économie canadienne

Déclin continu de l'industrie manufacturière

Nous reproduisons la troisième partie de la série « La crise existentielle de l'économie canadienne » de K. C. Adams. Pour la première partie intitulée « Les problèmes du secteur manufacturier », voir LML du 1er avril 2015. Pour la deuxième partie intitulée « Statistique Canada relève des tendances économiques inquiétanes », voir le Supplément du LML du 28 avril 2015.

* * *

Une économie moderne ne peut survivre si elle n'a pas une base manufacturière interne qui produit des moyens de production ainsi que des articles de consommation. En l'absence d'une telle base manufacturière, l'économie ne peut que sombrer dans une crise existentielle, rendant l'économie dépendante de forces externes échappant au contrôle du peuple.

Une économie peut, par exemple, manquer de ressources naturelles à cause de la géologie ou de la superficie du pays donné, ce qui pose de sérieux défis. C'est loin d'être le cas pour le Canada. En cette époque de modernité, il n'y a aucune raison interne pour empêcher l'épanouissement d'une industrie manufacturière au Canada pouvant répondre aux besoins de l'économie et du peuple. Le seul obstacle à cet épanouissement est l'emprise de l'impérialisme et du droit de monopole. L'impérialisme impose sa volonté aux systèmes économiques sous son contrôle. Il impose une orientation à l'économie d'un pays qui sert les intérêts de l'empire et il empêche les peuples d'exercer leur droit souverain de développer une économie et une nation indépendantes. L'ingérence impérialiste est un obstacle au développement global d'une économie, et parfois cela devient aussi débilitant que le blocus complet que subit Cuba aux mains de l'impérialisme étasunien.

Les travailleurs ne font pas que créer des produits en tant que valeur d'usage. Dans l'industrie manufacturière ils produisent aussi la valeur d'échange nécessaire à la réalisation de la valeur dans d'autres secteurs, surtout dans le secteur des services et pour l'infrastructure sociale et matérielle du pays. L'extraction et l'exportation des ressources naturelles peut générer la richesse mais la valeur et la stabilité liées à cette activité dépendent de facteurs externes tels le prix du pétrole et d'autres matières premières sur les marchés internationaux.

Pour avoir une économie indépendante centrée sur l'être humain dotée d'une industrie manufacturière qui englobe tous les secteurs — les services publics, l'infrastructure sociale et matérielle, les secteurs de la construction et des ressources -, le pouvoir politique et économique doit être fermement entre les mains du peuple. Celui-ci doit posséder le pouvoir nécessaire pour enlever aux monopoles mondiaux le pouvoir d'empêcher les Canadiens de développer une économie indépendante et globale ayant comme base l'industrie manufacturière et le secteur des services. En l'absence de ce pouvoir politique, comme c'est le cas présentement, le Canada fait face à une crise existentielle.

Le droit de monopole est en train de détruire la base manufacturière


Lockout chez Kellogg's à London en 2009 et chez US Steel à Hamilton en 2010. Après avoir attaqué les travailleurs avec leurs demandes de concessions, les deux compagnies ont cessé toute production.

Pour ce qui est de la période de l'après-guerre, le nombre d'emplois dans l'industrie manufacturière a atteint son sommet dans les années 70. L'industrie manufacturière en tant que secteur prédominant au Canada s'est surtout développée non pas en fonction des besoins d'une économie indépendante, mais en fonction de la concurrence entre le colonialisme britannique et les États-Unis. Cela explique en partie pourquoi l'économie canadienne fut si vulnérable à la pénétration économique et financière des États-Unis après la Deuxième Guerre mondiale. Avec l'ascension de l'impérialisme étasunien dans la période d'après-guerre et le déclin relatif de l'impérialisme britannique, le contrôle du colonialisme britannique sur le Canada dans ses propres intérêts et comme rempart contre le continentalisme américain a pris du recul. Un nouvel arrangement s'est établi dans les années soixante sur la base de l'expansion de l'impérialisme américain. Le Pacte de l'automobile de 1965 entre le Canada et les États-Unis en est un exemple.

Avant ce pacte, seulement 3 % des véhicules vendus au Canada étaient assemblés aux États-Unis. En 1964, seulement 7 % des véhicules assemblés au Canada étaient transportés au sud de la frontière. Or, en 1968 ce pourcentage est passé à 60 %. Aussi, la même année 40 % des autos vendues au Canada étaient assemblées aux États-Unis. De 1965 à 1982, le Canada avait un surplus de près de 28 milliards $ en véhicules assemblés mais un déficit de près de 40 milliards $ en pièces d'automobiles.

Le Pacte de l'automobile a été préparé et rédigé par les représentants des monopoles de l'automobile aux États-Unis, General Motors, Ford et Chrysler, dans le but de consolider leurs empires. Le pacte a eu comme effet, entre autres, l'abandon des normes de fabrication européenne en faveur des normes américaines. Au début des années 1970, Transports Canada a adopté les réglementations techniques des États-Unis via l'Administration nationale pour la sécurité du trafic sur les autoroutes plutôt que de participer au développement inspiré de l'Europe d'un consensus en matière de sécurité automobile et de règlements d'émissions.

La tendance à laisser aux monopoles contrôlés par les États-Unis libre-cours au Canada s'est poursuivie tout au long de cette période. Une crise économique mondiale a sévi au milieu des années 1970, lorsque les taux d'intérêt ont atteint jusqu'à 20 %. La production économique a chuté, le chômage a monté en flèche et il y a eu de nombreuses faillites. Assaillis par la crise, les monopoles contrôlés par les États-Unis se sont imposés dans de nouvelles régions et de nouveaux pays partout dans le monde.

Une réorganisation radicale au sein du système impérialiste d'États a suivi, centrée sur le libre-échange et des changements néfastes au niveau des relations de production : la classe ouvrière a connu un long déclin des salaires et des conditions de travail et la destruction des programmes sociaux et des services publics. Une propagande néolibérale assourdissante proclamait que les attaques contre les droits de la classe ouvrière et la mise en oeuvre d'un libre-échange contrôlé par les monopoles et en négation des droits souverains étaient la réponse à la crise. Plus spécifiquement il s'agissait de rendre les monopoles contrôlés par les États-Unis dominants sur les marchés mondiaux.

Le Canada n'a pas tardé à être englouti par un Accord de libre-échange avec les États-Unis entré en vigueur en 1989 et ensuite, en 1994, avec l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), qui est encore plus global. L'ALÉNA a consolidé la marche vers la création des États unis des monopoles de l'Amérique du Nord, où les intérêts privés des monopoles prédominants dictent les affaires économiques, politiques, sociales et publiques dans leurs propres intérêts privés étroits.

L'annexion du Canada dans une forteresse nord-américaine dominée par les États-Unis où disparaît ne serait-ce que la prétention à la souveraineté et où les intérêts monopolistes privés exercent leur contrôle sur les affaires intérieures et extérieures du pays a plongé le pays dans une crise existentielle.

L'économie est devenue dépendante des États-Unis pour l'achat de nos matières premières et pour la création de la richesse sociale nécessaire au développement économique. Lorsque cette richesse sociale ne se matérialise pas, c'est la classe ouvrière qui en souffre, les entreprises stagnent, les programmes sociaux et les services publics sont détruits, l'autorité publique est minée, les guerres prédatrices à l'étranger et la répression au pays augmentent, les manoeuvres pour siphonner les fonds publics et les acheminer dans les poches des riches prolifèrent et toute réforme démocratique est entravée.

L'État-nation canadien, créé en partie pour bloquer l'annexion du Canada à l'empire américain, et qui a graduellement évolué en un État social-démocrate avec une autorité publique robuste, a été sacrifié sur l'autel du capital financier et de ses intérêts privés politisés.

La classe ouvrière a la lourde responsabilité sociale de sortir le pays de cette crise existentielle. En termes plus généraux, elle doit se constituer en la nation, investir le peuple du pouvoir souverain et ouvrir la voie vers une nouvelle direction, vers une économie prosociale qui peut garantir le bien-être et la sécurité de tous.

(Sources : Statistique Canada, CBC, Globe and Mail, Wikipedia)

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La nécessité d'une nouvelle direction pour le commerce international

Statistique Canada vient de publier les données du commerce international du Canada pour mars 2015. Le rapport était très attendu à cause de la chute du dollar canadien par rapport à d'autres devises et la chute du prix du pétrole sur le marché.

Statistique Canada écrit : « Les importations du Canada ont augmenté de 2,2 % en mars, alors que les exportations ont légèrement augmenté de 0,4 %. Les volumes des importations se sont accrus de 1,5 % et les prix ont augmenté de 0,6 %. Au chapitre des exportations, les volumes ont progressé de 1,9 %, tandis que les prix ont reculé de 1,5 %. Par conséquent, le déficit commercial de marchandises du Canada avec le monde a augmenté, passant de 2,2 milliards $ en février à un sommet de 3,0 milliards $ en mars. »

Les données ont une apparence contradictoire. Le volume des biens exportés en mars a augmenté de 1,9 % par rapport à février mais, calculé en argent, il n'a augmenté que de 0,4 %. Quant aux importations, elles ont augmenté de 1,5 % en volume mais de 2,2 % en argent. Par conséquent, le Canada a ajouté 800 millions $ en mars à son déficit commercial mensuel, le portant à un sommet de 3 milliards $.

Le contenu des exportations et des importations ne varie pas de mois en mois, et une variation affecterait beaucoup la valeur totale du temps de travail nécessaire à la production des biens transigés. Cependant, comme on le voit avec les données publiées, la valeur monétaire du commerce du Canada est instable et dépend d'autres facteurs que son contenu et son volume. Plusieurs facteurs sont à l'oeuvre :

1) le commerce international est contrôlé par des intérêts privés motivés par la construction d'empires pour servir des monopoles mondiaux ; le commerce n'est pas contrôlé par une autorité publique dont le but est de servir l'intérêt public, l'édification nationale et le bien public ;

2) le statu quo de la domination du commerce international par les monopoles est maintenu par la puissance militaire de l'impérialisme américain ;

3) l'instabilité de la valeur du commerce, exprimée en argent, reflète la fluctuation du prix des devises sur le marché et, en ce qui concerne le mois de mars, la chute du prix de marché du dollar canadien par rapport à d'autres devises ;

4) la capacité des monopoles mondiaux et des États qu'ils contrôlent de manipuler le prix de marché des principales marchandises, et spécifiquement le prix de marché du pétrole dans les données de mars, lequel est en plus déterminé et transigé en dollars américains et non canadiens.


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La fluctuation du prix de marché de l'énergie et du dollar canadien a eu un grand impact sur les données de mars, surtout sur l'augmentation de 800 millions $ du déficit commercial mensuel, qui a grimpé à 3 milliards $. Dans le tableau 2, le volume total des exportations des produits énergétiques calculé en argent et non en volume a chuté de 677 millions $ en mars par rapport à février. Les importations des produits énergétiques calculées en argent ont augmenté de 58 millions $ ou 2,3 %. La valeur monétaire à elle seule du commerce de produits énergétiques a baissé de 735 millions $, soit la presque totalité de la baisse globale de 800 millions $ qui a propulsé le déficit commercial du mois à un sommet de 3 milliards $.

La chute du prix de marché des produits énergétiques et du dollar canadien a eu un impact très fort sur le commerce annuel de marchandises du Canada de mars 2014 à mars 2015. Si on compare l'exportation mensuelle de produits énergétiques de mars 2014 à mars dernier, où le volume constitué principalement de bitume non raffiné et de pétrole brut est resté pratiquement le même, on voit que sa valeur monétaire a chuté de 5,347 milliards ou 43,7 %. Cette perte mensuelle de 5,3 milliards $ pour les exportations canadiennes de produits énergétiques, alors que leur volume et leur contenu n'ont pratiquement pas changé, a produit un gain de 5,3 milliards $ pour les importateurs de pétrole brut canadien, qui pour la plupart sont américains.

Les acheteurs américains du brut canadien, dont plusieurs sont les mêmes monopoles, portant cette fois chapeau albertain, qui pillent et expédient le brut canadien, raffinent le pétrole aux États-Unis pour en faire des produits à plus haute valeur et réaliser de plus grands profits. La classe ouvrière et les petites et moyennes entreprises sont très affectées par cette perte mensuelle de 5 milliards $ ; elles le sont directement par la diminution de l'exploration et du développement dans le secteur de l'énergie, par le manque de développement dans le secteur visant la production de produits de plus haute valeur, par les mises à pied, la pression sur le niveau de vie et la perte de revenus provenant du secteur de l'énergie. Les monopoles de l'énergie, sous contrôle américain, ont orchestré un excédent mondial de pétrole et de gaz naturel dans le but étroit d'affaiblir leurs compétiteurs comme la Russie, le Venezuela, l'Iran et les autres États producteurs d'énergie. Ils se sont servi du pétrole obtenu par fracturation et des sables bitumineux pour produire cet excédent. Les monopoles mondiaux ont utilisé leur contrôle de la production énergétique de l'Alberta à l'encontre de l'intérêt public des Albertains et des Canadiens et de l'intérêt de la Terre-Mère elle-même. Il faut mettre fin au contrôle monopoliste mondial des ressources stratégiques publiques !

Le commerce international doit être placé sous
le contrôle d'une autorité publique

Les données troublantes de Statistique Canada pointent du doigt les monopoles mondiaux qui contrôlent la plus grande part du commerce du Canada, un contrôle de la production et de l'échange qui sert leur édification d'empire privé et non l'édification nationale canadienne. La question que soulèvent ces données est pourquoi des intérêts privés, étrangers pour la plupart, contrôlent-ils le commerce international de marchandises du Canada ? Comment peut-on servir l'intérêt public ? On pourrait le faire en créant une autorité publique qui va prendre en main la conduite du commerce international au nom du peuple, qui va servir l'intérêt public et l'édification nationale. Cette autorité publique exercerait le pouvoir sur le commerce de gros, sur ce qui est exporté et importé, sur le prix de marché des exportations et des importations, et sur la façon dont la valeur de ces biens est calculée en vue de l'échange avec les autres pays pour que le commerce international du Canada repose sur l'avantage mutuel et le développement des pays importateurs et exportateurs et contribue à la stabilité de leur économie.

Cette demande d'une nouvelle direction du commerce international est liée directement au désir de nouveaux arrangements entre les peuples qui reposent sur la paix et le développement amical et mutuel de l'économie de chaque pays et sur le bien-être de chacun.

Une nouvelle direction du commerce requiert la détermination à priver les monopoles de leur pouvoir de contrôler le commerce pour servir leurs intérêts privés étroits et l'édification d'empire, et elle requiert la détermination à établir un gouvernement antiguerre et à mettre fin à la mondialisation impérialiste.

Pour donner naissance à cette nouvelle direction, les Canadiens doivent contester le régime actuel de commerce international qui est contrôlé par les monopoles les plus puissants et protégé par la puissance militaire de l'impérialisme américain. Cette nouvelle direction est possible sous un gouvernement antiguerre qui restreint le droit de monopole et soutient le principe du commerce basé sur l'avantage et le développement mutuel.

(Un prochain article examinera les données sur le commerce en mars en ce qui concerne le commerce international des véhicules automobiles et des pièces et des biens de consommation, et les données sur le déclin continuel du secteur manufacturier canadien.)

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La lutte inter-monopoliste pour le partage des pouvoirs fédéral-provincial

Le premier ministre du Québec fait un discours
au parlement ontarien: une alliance centrale,
dans quel but?


Les travailleurs du Québec et de l'Ontario s'opposent au programme d'austérité de leurs gouvernements.

Le discours du premier ministre du Québec Philippe Couillard au parlement ontarien le 11 mai 2015 portait essentiellement sur les contradictions aigues qui existent entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux. C'était la première fois en 50 ans qu'un premier ministre du Québec était invité à prendre la parole à Queen`s Park. En 1964, le premier ministre Jean Lesage s'était adressé aux députés ontariens provinciaux.

Dans son discours du 15 mai, Philippe Couillard a parlé de la signification de l'alliance entre le Québec et l'Ontario. Il a dit qu'elle reflète l'histoire commune des deux provinces et qu'en travaillant ensemble aujourd'hui à la défense et à la promotion de la langue française, les gouvernements de l'Ontario et du Québec réaffirment « une caractéristique fondamentale de l'identité canadienne » et poursuivent la tradition établie par les « deux peuples fondateurs » de la fédération canadienne.

Pendant tout son discours, le premier ministre Couillard a tenté de mettre de l'avant un concept de confédération canadienne dans laquelle les gouvernements provinciaux doivent avoir un « rôle dirigeant » à jouer dans les décisions économiques et politiques qui affectent leurs provinces. Compte tenu du fait que l'Ontario et le Québec pris ensemble représentent 60 % de la population du Canada et près de 60 % de son PIB, a-t-il dit, le rôle de cette alliance centrale doit être reconnu comme il se doit.

Il a dit que la construction et le renforcement de cette alliance centrale ont été une des préoccupations principales de son gouvernement depuis son élection au printemps de 2014.

Depuis l'élection, une réunion conjointe des deux cabinets s'est tenue à Toronto, en novembre 2014, où des ententes ont été signées sur les questions suivantes : « revitalisation de l'Accord de commerce et de coopération entre le Québec et l'Ontario ; échange saisonnier d'énergie électrique ; les actions concertées sur les changements climatiques ; la déclaration sur la francophonie canadienne ».

Il a parlé de l'importance de la lutte aux changements climatiques et du plan de réduction des émissions des gaz à effet de serre (GES), soulignant le rôle important que jouent les provinces dans l'établissement d'un prix sur le carbone visant « à réduire les émissions de GES et à préparer la société québécoise à mieux s'adapter aux impacts des changements climatiques ». Cette question est à l'ordre du jour du Conseil de la fédération depuis des années, sans que les premiers ministres aient pu signer une entente parce qu'ils persistent à représenter les intérêts monopolistes rivaux plutôt que les besoins du peuple. [1]

Il a aussi parlé de l'importance du commerce entre les provinces et annoncé que l'Ontario et le Québec vont bientôt signer un accord de commerce inter-provincial semblable aux accords de libre-échange qui existent sur les marchés étrangers.

Le premier ministre n'a cessé de revenir sur le même thème, l'importance d'accorder aux provinces un rôle dirigeant dans la détermination de leurs propres priorités. Il a cité Jean Lesage et John Robarts, premiers ministres du Québec et de l'Ontario dans les années soixante, pour souligner la demande des provinces et dit qu'aujourd'hui comme par le passé, le gouvernement fédéral doit reconnaître les besoins différents des juridictions provinciales.

Il a cité ces phrases de John Robarts pour appuyer ses dires : « Le Canada est un État fédéral et non un État unitaire. C'est un fait sur lequel on ne peut trop insister et qu'il faut répéter constamment, car il y a des implications très profondes. Cela signifie que les provinces ont été créées et existent en vertu des différences régionales. »

C'est suite à cette citation que Couillard a révélé la véritable signification de son discours à Queen`s Park. Il a dit que cette année est une année d'élections et a utilisé l'occasion pour souligner une fois de plus les contradictions croissantes qui se font jour entre le gouvernement fédéral et les intérêts des provinces. Il a demandé aux partis politiques fédéraux de tenir compte « des besoins des provinces » et dit que chacun d'entre eux doit déclarer ses intentions à l'égard du Québec et des autres juridictions du pays pendant la campagne électorale.

Lors des réunions précédentes du Conseil de la fédération, les premiers ministres des provinces, surtout Kathleen Wynne et Philippe Couillard, ont critiqué les conservateurs de Stephen Harper qui selon eux ignorent la voix et les besoins des provinces. Le premier ministre Couillard a déclaré dans son discours que tous les partis qui se présentent aux élections fédérales doivent exprimer leur position sur ces questions importantes. Il donné comme exemples les grandes coupures que le gouvernement Harper a faites dans le programme de Transfert canadien en matière de santé, la dispute sur le contrôle du financement des infrastructures et les mesures contre les changements climatiques, notamment le prix sur le carbone que le gouvernement Harper a rejeté.[2] Il a aussi demandé quelles cibles le Canada va présenter à la conférence sur les changements climatiques qui se tient plus tard cette année à Paris et comment ces cibles vont être coordonnnées nationalement.

Il est clair que l'objectif principal qui guidait Couillard dans son adresse au parlement ontarien était de faire un enjeu électoral des contradictions qui se sont développées entre des intérêts rivaux au niveau fédéral et provincial. Cela montre une fois de plus que l'élite politique du Canada cherche à s'emparer de l'ordre du jour électoral au nom des intérêts privés et à subvertir l'intérêt public et les besoins du peuple. En même temps qu'il a illustré une fois de plus la crise grave dans laquelle est plongé le système désuet du fédéralisme canadien établi en 1867, le discours de Philippe Couillard au nom de cette alliance centrale a aussi révélé à quel point celui-ci est dépourvu de vision pour la société. Il dit vouloir travailler à une « fédération qui respecte les différences » mais, en fait, l'alliance centrale qu'il est en train de bâtir avec Kathleen Wynne est la continuation de la lutte pour le contrôle des ressources et des fonds publics au nom des intérêts privés qu'il représente.

Couillard veut transformer le Canada central et l'est du Canada en un vaste réseau de corridors et de portes énergétiques comprenant pipelines, chemins de fer, camionnage intermodal et entreposage. Tout cela est au service des intérêts privés et illustre l'intégration toujours plus poussée de l'économie canadienne aux États-Unis des monopoles de l'Amérique du Nord. C'est ce que l'ex-premier ministre de l'Alberta Jim Prentice et le premier ministre actuel de la Saskatchewan Brad Wall ont cherché à faire dans l'ouest du pays. Ils se sont faits les champions de corridors qui relient les ressources de l'Alberta et de la Saskatchewan et les intérêts privés qui en ont usurpé le contrôle à la Côte du Golfe des États-Unis et à l'Asie. Ils ont aussi fait des efforts désespérés pour faire des percées sur les marchés de l'est canadien.

Les contradictions entre les premiers ministres des provinces et le gouvernement fédéral n'ont rien à voir avec une nouvelle vision du fédéralisme canadien adaptée à la société moderne mais tout à voir avec le jeu d'intérêts monopolistes rivaux aux États-Unis et l'intégration de l'économie canadienne aux intérêts impérialistes américains sur le continent et à ses guerres d'agression à l'étranger.

La nature trompeuse du discours de Philippe Couillard devient de plus en plus évidente à mesure qu'il persiste à se présenter comme le continuateur de Jean Lesage et de John Robarts en répétant la phrase de Robarts que le Canada n'est pas un état unitaire mais une « fédération qui respecte les différences ». Ce n'est pas très honnête de comparer la crise actuelle du fédéralisme avec le rôle qu'a joué l'alliance centrale dans la situation où le Québec et l'Ontario se trouvaient au début des années soixante.

Les années soixante ont été une période importante dans l'histoire du Québec. Celui-ci sortait de la grande noirceur du régime de Duplessis et lorsque Jean Lesage a été élu premier ministre du Québec, il a entrepris des réformes majeures connues sous le nom de la Révolution tranquille qui ont amené des changements politiques et sociaux fondamentaux au Québec.

En ont fait partie l'élimination du rôle de l'Église catholique romaine dans l'éducation et la santé. Le gouvernement Lesage a créé les ministères de la Santé et de l'Éducation, étendu les services publics et fait des investissements massifs dans le système public d'éducation et l'infrastructure provinciale et les travailleurs des services public ont été autorisés à s'organiser en syndicats. Le gouvernement a aussi pris des mesures pour accroître le contrôle provincial sur l'économie du Québec et René Lévesque, qui était ministre des Resources naturelles dans le gouvernement Lesage, a été à la tête de la nationalisation de la production et de la distribution de l'électricité et de la création d'Hydro-Québec. Cela a lancé une série de projets hydroélectriques géants ( comme Manic 2) à l'échelle du Québec. Le gouvernement Lesage a créé, en coordination avec le Régime de pension du Canada, la Régie des rentes du Québec puis la Caisse de dépôt et de placement du Québec qui gère les énormes revenus des régimes de retraite et fournit le capital à divers projets des secteurs public et privé. De nombreuses autres institutions publiques ont été créées pour gérer divers secteurs de l'économie du Québec, SIDBEC pour le fer et l'acier, SOQUEM pour le secteur minier, REXFOR, dans le secteur forestier et SOQUIP dans le secteur pétrolier.

Le début des années soixante a été une période de croissance qui a fait suite à 20 ans d'expansion d'après-guerre au Québec, en Ontario et dans le reste du Canada et l'État-providence existait encore à ce moment-là. L'Ontario, sous John Robarts, a lui aussi vécu une grande expansion des investissements en éducation et en santé et de nombreux hôpitaux et écoles ont été construits pendant cette période.

C'est embarassant pour les Québécois de voir le premier ministre du Québec déformer à ce point l'histoire du Québec et l'utiliser pour une auto-promotion honteuse. C'est très incorrect de citer les propos de Lesage et de Robarts sur la fédération canadienne comme s'ils s'appliquaient aujourd.'hui. Loin de présenter une vision pour la fédération et l'édification nationale au Québec et au Canada, Couillard est en train de démanteler les institutions qui sont toujours sur pied. Par ses budgets d'austérité, il élimine les soins de santé publics et fait aussi de grandes coupures à l'éducation. Il s'attaque au droit des enseignants et aux travailleurs du secteur public de s'organiser en syndicats et pas un jour ne se passe sans que les travailleurs et les étudiants manifestent contre le gouvernement Couillard à l'échelle du Québec.

Le discours de Philippe Couillard au parlement ontarien illustre bien que l'alliance centrale qu'il est en train de bâtir avec Kathleen Wynne n'est pas une voie vers l'avant pour le Québec ou l'Ontario. L'intégration encore plus poussée aux États-Unis des monopoles de l'Amérique du Nord va donner lieu à encore plus de destruction du secteur manufacturier et de dilapidation des ressources pour servir les intérêts privés.

Dans les élections qui viennent, les Québécois, les Ontariens et tous les Canadiens doivent mettre de l'avant la nécessité d'une économie indépendante où le contrôle de nos ressources permet qu'elles bénéficient à tous. Nous devons nous approprier ce qui nous revient de droit et nous assurer que ce sont les besoins du peuple qui seront au centre de l'ordre du jour électoral.

Notes

1. Lire « Les premiers ministres manquent à leur responsabilité de protéger l'environnement », Louis Lang — Le Marxiste-Léniniste, 21 avril 2015, numéro 16.

2. Lire « La crise du fédéralisme canadien s'approfondit », Louis Lang — Le Marxiste-léniniste, 4 février 2015, numéro 5.

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Les aberrations de la procédure régulière en Nouvelle-Écosse

La sombre affaire des accusés de la Marine royale britannique s'assombrit davantage

Les quatre marins britanniques accusés d'un crime odieux ont été transférés de la base des Forces canadiennes Stadacona à Halifax à une base britannique en Alberta. Le gouvernement Harper, son ministère de la Défense nationale et le Commandement maritime des Forces canadiennes font des arrangements particuliers privés pour les soldats britanniques et les tribunaux et la couronne à Halifax les laisse aller.

Les agences de presse ont annoncé le 1er mai que le Commandement maritime des Forces canadiennes avait ordonné aux quatre marins de la Marine royale britannique accusés d'agression sexuelle dans une caserne de la 12e Escadre de la base Shearwater de quitter, avant la fin de la journée, la base militaire de Stadacona à Halifax où ils résidaient depuis le 21 avril. Avec la sanction du bureau du procureur de la Couronne et de la Cour provinciale de la Nouvelle-Écosse, ils ont été transférés à l'Unité d'entraînement de l'Armée britannique Suffield (BATUS) en Alberta, une base louée au ministère de la Défense nationale du Canada.[1] Pourquoi les soldats ont été transférés littéralement d'un bout à l'autre du pays n'a pas été révélé.

Les détails de ce transfert hors de l'ordinaire contribuent à rendre cette affaire encore plus ténébreuse.

Les quatre marins britanniques avaient été arrêtés le 17 avril à la base de Shearwater. Le Service national des enquêtes des Forces canadiennes avait alors accusé chaque marin d'un chef d'accusation d'agression sexuelle causant des lésions corporelles et d'un chef d'accusation d'agression sexuelle commis seul ou conjointement avec une ou plusieurs autres personnes.

Le Chronicle Herald de Halifax avait banalisé l'événement en se reférant convialement aux accusés comme les « British » et la CBC a dit que les militaires britanniques étaient des « touristes typiques ».

Les médias avaient rapporté que les accusés étaient membres d'une équipe de hockey de la marine britannique et qu'ils participaient à un tournoi de hockey militaire. Aucune information n'a été divulguée quant aux unités militaires auxquelles appartenaient les militaires britanniques ni pourquoi une équipe de hockey du Royaume-Uni avait été invitée à Halifax. Le Chronicle Herald de Halifax rapportait le 18 avril que « Jason Price, le président de la ligue de hockey de la base des Forces armées de Halifax, située à Shearwater, a dit ne rien savoir du tournoi auquel les marins britanniques participaient à Halifax ». La page Facebook du hockey de la Marine royale a été retirée immédiatement après l'annonce de la présumée agression. Dans une autre décision pour le moins curieuse que rapporte le Chronicle Herald : « Le juge John MacDougall a aussi interdit aux Britanniques de posséder des armes sauf si requis par leur emploi » - ce qui soulève la question à savoir quelle était le but premier de leur présence à Shearwater et au Canada ?

Le 21 avril, après avoir passé la fin de semaine en détention, les quatre marins britanniques ont comparu devant un tribunal provincial où ils ont eu droit à des conditions pour le moins clémentes - sur engagement personnel avec une caution en espèce de 3 000 $ chacun. Les accusés ont reçu l'ordre de ne pas quitter Halifax, de remettre leurs passeports dans les deux jours suivants et de demeurer à la base Shearwater, une banlieue éloignée de Halifax, mais ont par contre été transférés à la base de Stadacona sur la péninsule de Halifax. Ils devaient y être accueillis et logés par les Forces canadiennes. Les quatre accusés doivent comparaître devant un juge le 27 mai où ils choisiront d'être jugés devant la Cour provinciale ou devant la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse.

Ils ont quitté le tribunal escortés par un dénommé Michael O'Sullivan, identifié comme étant « un commandant de la Marine royale attaché Haut-commissariat de Grande-Bretagne au Canada à Ottawa », et qui avait « rencontré les marins le 20 avril dans le pavillon des cellules du palais de justice ». Le Chronicle Herald a aussi rapporté que le procureur de la Couronne, Eric Taylor, avait déclaré : « Nous avons négocié les conditions de libération sous caution avec les Forces canadiennes, le Service national des enquêtes des Forces canadiennes et la Marine royale britannique par l'entremise du Haut-commissariat britannique ». Des sources proches de l'enquête ont déclaré au Telegraph de Londres, au Royaume-Uni : « Je m'attends à ce que les gens haut-placés des marines canadiennes et britanniques suivent cette cause avec intérêt ».

Plusieurs questions discutables ressortent de cette affaire.

D'abord, il y a la question de la décision soudaine du changement des conditions de la libération sous caution des accusés. Le procureur de la Couronne, Scott Morrison, a dit à la Presse canadienne : « Ils ont déposé leurs passeports et si j'ai bien compris ils sont toujours à l'emploi de l'armée britannique. Donc si nous nous fions au plan établi, nous sommes toujours confiants qu'ils ne risquent pas de prendre la fuite ».

Cette déclaration contredit complètement certaines déclarations antérieures faites par les procureurs de la Couronne au moment de la comparution des accusés devant la Cour provinciale le 21 avril. Le procureur Eric Taylor avait affirmé à ce moment-là :

« Les cautions en espèces dépendent souvent de l'endroit où se trouvera l'accusé et puisque ces quatre individus semblent avoir l'intention d'habiter la région (sic) nous avons déterminé un montant en fonction de ce fait. (Notre souligné)

Parlant du Royaume-Uni comme d'un patelin à proximité de la cour, il a dit :

« S'il semblait qu'ils aient l'intention d'aller vivre dans des lieux éloignés de la juridiction de la cour, nous demanderions une caution en espèces plus élevée. » (Notre souligné)

Défendant l'arrangement, Taylor a dit que les quatre accusés demanderaient de vivre dans l'unité Atlantique de la base Stadacona, le quartier-général du commandement maritime situé au nord de Halifax et près du centre-ville. Il a affirmé que les accusés n'étaient pas assignés à résidence et qu'ils étaient libres de circuler comme bon leur semble. On n'a pas expliqué la raison d'un tel arrangement des plus cléments ni qui paierait pour ces arrangements.

Et voilà que les accusés ont été transférés en Alberta, à une distance de près de 4 500 kilomètres, sans qu'il n'y ait eu aucun changement d'apporté aux termes de leur caution, notamment la caution en espèces. La notion de « résidence locale » semble assez flexible, merci !

La deuxième question épineuse est la raison de ce transfert soudain des accusés. Les nouvelles de la CBC et de la Presse canadienne présentent des déclarations du commandant du Commandement maritime, le contre-amiral John Newton, à l'effet que « le séjour des quatre hommes à la base d'Halifax avait assez duré et il devait tenir compte du bien-être de ses propres soldats ».

« Le contre-amiral John Newton, commandant des Forces maritimes de l'Atlantique, a demandé aux hommes de quitter la base de Stadacona avant 18h00, a dit le procureur de la Couronne Scott Morrison devant le palais de Justice.

« À savoir pourquoi les hommes n'étaient plus les bienvenus à la base de Stadacona, Morrison a suggéré aux journalistes de poser la question aux Forces armées.

« Les Forces armées n'étaient pas disponibles pour répondre aux questions.

« 'Il s'agit d'une situation malencontreuse, ce qui n'est pas sain pour le moral ni pour le bien-être ni pour la discipline. Deux semaines, c'est déjà trop long en ce qui me concerne', a-t-il dit.

« En tant que commandant, j'ai le droit d'imposer ma volonté dans de tels cas. »

Et troisièmement, la question qui se pose est qui mène ce procès ? La CBC rapportait ce qui suit :

« Le commandant de la Marine canadienne des Maritimes, le contre-amiral John Newton, a affirmé que les quatre n'étaient plus les bienvenus à la base de Halifax et qu'ils devaient quitter avant 18h00 vendredi.

« 'Mon rôle dans cette affaire n'a été que d'offrir un mécanisme de transition pour le Haut-commissariat et la Marine royale à l'abri de la tourmente soulevée par les accusations alléguées et j'ai respecté mon mandat en tant qu'allié et agence soeur de la Marine royale', a dit Newton à CBC News.

« 'Ce laps de temps s'est écoulé et nous voulions tout simplement demander à la cour de changer les conditions qui nous avaient été imposées, et qui ont sans doute été trop longues, afin de permettre au Haut-commissariat britannique de prendre en charge son propre personnel' ».

Ainsi, il devient évident que :

La Couronne n'a pas représenté l'autorité publique ni la primauté du droit tandis que le bureau du procureur de la Couronne et la Cour provinciale ont tout simplement changé la logique qui sous-tendait les termes de cautionnement extrêmement flexibles aux ordres de l'armée ;

Les soldats de l'armée canadienne à la base de Stadacona étaient révoltés du fait que des soldats étrangers accusés du viol en groupe d'une femme canadienne soient séquestrés sur la base, faisant en sorte qu'en deux semaines leur présence était devenue une question de « moral, de bien-être et de discipline » ;

Le procès est en train d'être politisé par le ministère de la Défense nationale du gouvernement Harper alors qu'il négocie des arrangements privés spéciaux avec le ministère britannique de la Défense — avec le chef du Commandement maritime, qui selon ses propres mots a affirmé qu'il avait servi de « mécanisme de transition » et qu'il avait « respecté son mandat en tant qu'allié et agence soeur de la Marine royale » - arrangements qui ont été approuvés par le système légal civil ;

Le procès de Halifax est discrètement organisé à huis-clos comme si les accusés devaient jouir d'impunité face à la primauté du droit. En vertu de l'accord sur le statut des forces de l'OTAN ainsi que de la Loi canadienne sur les forces étrangères, de façon générale le personnel étranger jouit d'impunité (l'état de nationalité) pour les crimes commis dans le cadre de leur service militaire lorsqu'en poste sur le territoire d'un autre pays — ce qu'on caractérise par l'euphémisme « droit primaire de juridiction » - mais que ce même personnel est soumis à la juridiction du pays hôte lorsque ces crimes ne sont pas commis dans le cadre de ce service militaire.

La soi-disant tolérance zéro du gouvernement Harper pour crimes violents contre les femmes et sa criminalisation des « pratiques culturelles barbares » sont une fraude. Sa tolérance zéro ne soutient pas la primauté du droit ni la défense des droits de tous. Il fait preuve d'une tolérance maximale envers les quatre accusés, membres des Forces armées britanniques. Pour ce qui est de cas semblables de crimes commis par l'armée d'occupation des États-Unis dans des pays étrangers, tels les Philippines, la Corée ou le Japon, tout indique que le maximum de pression est exercé sur les victimes pour que celles-ci laissent tomber toute accusation d'agression sexuelle et pour qu'elles se taisent. Cela vise à étouffer toute opposition pour que les crimes commis par les forces militaires étrangères soient rendus acceptables et pour imposer un système de criminalisation à ceux qui s'opposent à de telles forces et à l'imposition d'une culture de silence et de déni.

Ce qui en fin de compte réaffirme que :

Tous et toutes doivent demeurer vigilants à mesure que les évènements se déroulent à Halifax et que les autorités militaires et civiles se repositionnent.

L'accord sur le statut des forces et la Loi sur les forces étrangères présentes au Canada en vertu desquels les États-Unis et d'autres forces militaires perpétuent leurs crimes contre le peuple du Canada et d'autres pays partout dans le monde doivent être annulés.

Non seulement tous les crimes commis contre les Canadiens par des troupes étrangères doivent-ils être poursuivis en vertu de la primauté du droit, mais le Canada doit aussi se retirer de tout bloc d'agression militaire. Le Canada doit déclarer les traités militaires de l'OTAN et de NORAD ainsi que tout arrangement privé nul et non avenu, et interdire à toutes troupes étrangères et unités de sécurité de traverser la frontière. Toutes troupes étrangères doivent quitter le Canada immédiatement.

Note

1. Au moment de l'agression, l'exercice militaire massif Maple Resolve prenait fin. Des troupes canadiennes, américaines et britanniques participaient à ces exercices. Selon l'entente d'exploitation entre les ministères de la Défense canadiens et britanniques annoncée le 4 novembre 2013, 5 000 troupes britanniques devaient s'entraîner la première année en territoire canadien.

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La haine virulente du communisme de la dictature Harper

L'hostilité envers les institutions du Canada
continue de susciter de l'opposition

Le château de cartes sur lequel la dictature Harper a érigé son projet monstrueux de « Monument aux victimes du communisme » à Ottawa est en train de s'écrouler rapidement. Chaque semaine, les mensonges intéressés inventés par le premier ministre Stephen Harper et ses lieutenants anticommunistes, les ministres Jason Kenney et Pierre Poilievre, sont exposés. Il est de plus en plus évident que, comme le PCC(M-L) l'a indiqué dès le début, ce n'est pas un monument commémoratif aux victimes des « régimes totalitaires » mais une glorification anticommuniste du nazisme. Cela explique pourquoi le monument proposé et Tribute to Liberty, (Hommage à la liberté), l'organisation privée créée pour faire sa promotion, reprennent le cri de ralliement des hitlériens et des promoteurs de l'apaisement avec eux qu'il faut vaincre le communisme à n'importe quel prix. En même temps, il est devenu clair qu'alors que le premier ministre Stephen Harper et son gouvernement gardent le silence en ce qui concerne les millions de victimes du fascisme, ils font passer pour des combattants de la liberté les nazis et leur collaborateurs parce qu'ils ont combattu les communistes.

C'est seulement à cause de l'intervention directe du premier ministre Harper et du ministre Kenney, ainsi que de plusieurs autres ministres, que ce projet a franchi les différentes étapes pour sa construction. Il a été révélé qu'à toutes les étapes leurs tentatives d'exercer leur autorité sur le processus de la Commission de la capitale nationale (CCN), l'organisme qui assure l'administration des terres dans la région de la capitale nationale, ont été soit inappropriées ou de véritables abus de pouvoirs de prérogative. L'opposition actuelle au monument montre que des décisions que Harper et ses ministres avaient annoncées comme réglées ne le sont pas du tout. Le vote final sur la conception du monument à la CCN ne devrait pas avoir lieu avant septembre, a annoncé le premier dirigeant de la Commission de la capitale nationale, Mark Kristmanson. Le ministère du Patrimoine canadien, sous les auspices duquel le gouvernement Harper a placé le monument afin de contourner l'opposition à la CCN, a déclaré en mars que la première pierre du monument serait posée cet été. Mais les Canadiens déterminés à arrêter ce projet sont résolus à s'assurer que cela n'arrive pas. Une preuve flagrante d'abus de pouvoirs de prérogative existe certainement, si on regarde la valeur du terrain que le gouvernement Harper veut consacrer à ce projet, sans parler du fait qu'il sera réalisé avec des fonds publics de plus de 5 millions de dollars. Dans un premier temps, la valeur du terrain a été annoncée comme étant d'environ 1 million de dollars, pour se situer maintenant entre 16 à 30 millions. La contribution du prétendu organisme de bienfaisance privé, Tribute to Liberty, ne s'est jamais concrétisée, c'est la raison pour laquelle Harper utilise son poste de premier ministre pour s'assurer que ce monument soit construit. Les Canadiens n'ont tout simplement jamais soutenu ce projet et sont en train de faire échouer le plan de la bande à Harper de terminer le projet avant l'élection fédérale de 2015.

Les résultats du sondage publié le 22 mai indiquent l'ampleur de l'opposition des Canadiens au monument. Les réponses au sondage EKOS-iPolitics montrent que 77,4 % des répondants sont « fortement opposés » au monument, ce qui comprend 82,7 % des résidents de la région de la capitale nationale . Soixante-trois pour cent de ceux qui ont l'intention de voter conservateur ont également indiqué leur opposition.

« Rarement voit-on une idée à laquelle le public s'oppose aussi clairement », a déclaré le président d'EKOS, Frank Graves. Il a ajouté que le gouvernement « avait bon espoir de finir le projet avant les élections parce que compte tenu de la profondeur de l'opposition, nous pensons qu'il fera face à une vague de protestation... »

Le Conseil municipal d'Ottawa tiendra un vote sur une motion contre l'emplacement du monument anticommuniste

L'empressement de la bande à Harper d'avoir son monument coulé dans le béton avant les élections fédérales de cette année se heurte à plusieurs obstacles, notamment l'opposition à l'extrémisme du gouvernement Harper et à son mépris des institutions canadiennes et de tout ce qui est progressiste et éclairé. Pour reprendre les propos du journaliste du Ottawa Citizen, Andrew Cohen, la question que chacun se pose est : « Existe-t-il un moyen d'arrêter cette folie ? »

Le Conseil municipal d'Ottawa tiendra un vote mercredi, le 27 mai à 10 heures sur une motion présentée par le conseiller Tobi Nussbaum pour que la ville demande officiellement que le gouvernement déplace le monument proposé « à un endroit qui permette de conserver l'intégrité de la Cité judiciaire, comme le prévoient le plan et la vision à long terme du gouvernement du Canada ». Le plan et la vision à long terme, mis à jour en 2007, est un plan d'aménagement à long terme pour la Cité parlementaire et la Cité judiciaire qui est incompatible avec la contruction d'un monument anticommuniste sur l'emplacement proposé devant la Cour suprême du Canada. Selon les plans de gouvernements existant depuis longtemps pour la Cité judiciaire, l'emplacement du monument proposé est réservé pour un nouvel édifice de la Cour fédérale.

Le maire d'Ottawa, Jim Watson, qui a déja qualifié le monument de « plaie » dans le paysage de la Cité judiciaire, a dit qu'il appuie la motion.

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Le député d'Ottawa-Centre soulève des questions sur la procédure d'approbation du monument


Une page Facebook a été créée pour demander le déplacement du monument et une pétition est affichée à change.org.

Selon l'Ottawa Citizen du 20 mai, la Commission de la capitale nationale (CCN) a modifié en 2013 ses lignes directrices d'aménagement des terrains à la demande du ministre des Travaux publics pour que le gouvernement puisse installer son monument anticommuniste sur un terrain adjacent à la Cour suprême. Dans une lettre au député d'Ottawa-Centre, Paul Dewar, le premier dirigeant de la Commission de la capitale nationale, Mark Kristmanson, écrit qu'il avait informé à l'époque Travaux publics et Services gouvernementaux Canada que le plan à long terme du gouvernement devra également être modifié pour permettre la construction du monument. Mark Kristmanson indique également qu'en date du 22 avril 2015 « aucune demande de mise à jour n'a encore été présentée à la CCN ». Le 19 mai, Paul Dewar a écrit une lettre à Andrew Scheer, président de la Chambre des communes et président du Bureau de régie interne, par lequel le Parlement approuve le plan d'occupation des sols à long terme, pour demander des éclaircissements. Le Bureau de régie interne est l'organe directeur qui détermine la politique administrative et financière de la Chambre des communes.

Paul Dewar écrit : « Comme vous le savez, ce terrain public a été retenu depuis des décennies pour un nouvel édifice judiciaire fédéral, qui devait regrouper la Cour d'appel fédérale, la Cour fédérale et la Cour canadienne de l'impôt, dans le cadre de la vision et du plan à long terme (VPLT) de la Cité parlementaire et de la Cité judiciaire. L'utilisation prévue de cet emplacement a été confirmée en 1987 et réitérée quand toutes les parties, y compris le Parlement par l'entremise du Bureau de régie interne, ont adopté la mise à jour 2006 du plan sur la capacité de l'emplacement et le développement à long terme des Secteurs de la Cité parlementaire et de la Cité judiciaire du TPSGC. »

Se référant au manquement de TPSGC de réviser le plan à long terme pour permettre la construction du monument anticommuniste, Paul Dewar a demandé si le Bureau continue d'endosser le plan à long terme, et si cette question a été discutée. Il a demandé des précisions quant à savoir si le Bureau devra examiner et approuver toute modification du plan à long terme avant l'examen final et l'approbation du monument commémoratif. Paul Dewar a demandé des précisions sur un certain nombre de questions en ce qui concerne la procédure à suivre par le gouvernement pour construire son monument :

« Le Bureau convient-il que toute modification importante ou substantielle du VPLT devrait suivre une consultation appropriée et approfondie avec tous les intervenants impliqués dans le développement de la VPLT de 2006 ? Je joins pour votre référence une copie de la page 121 de son document intitulé Capacité du site et plan d'aménagement à long terme pour la Cité parlementaire et la Cité judiciaire (VPALT, 2006) à laquelle sont énumèrés les intervenants consultés pour l'élaboration du VPLT.

« Le Bureau accepte-t-il l'avis de la CCN que le VPLT doit être formellement modifié avant de construire le monument commémoratif dans son emplacement projeté au coeur de la Cité judiciaire ?

« Se basant sur le coût estimatif du nouvel édifice judiciaire fédéral prévu et les coûts de mise en oeuvre architecturale et technique, le Bureau est-il préoccupé par la perte potentielle d'environ 13 millions de dollars de revenus du contribuable sur les plans [du nouvel édifice judiciaire fédéral] ? Si vous avez des détails plus précis sur les coûts de ces travaux pour le nouvel édifice judiciaire fédéral, veuillez nous fournir cette information également.

« Le Bureau possède-t-il un inventaire complet des infrastructures enfouies liées à la centrale de chauffage située sur la rue Cliff qui seraient touchées par le monument commémoratif et connait-il les coûts en frais supplémentaires ? Si c'est le cas, le Bureau considere-t-il ces coûts proportionnels aux coûts du monument commémoratif, ou correspondant aux coûts d'un édifice judiciaire fédéral ?

« Le Bureau considère-t-il la Cité judiciaire comme égale à la Cité parlementaire en termes de valeur symbolique et représentative ? Si c'est le cas, le Bureau appuierait-il une solution qui placerait le monument commémoratif à un endroit bien en vue sur le Boulevard de la Confédération sans compromettre l'existant emplacement prévu pour un nouvel édifice judiciaire fédéral ? »

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Des révélations sur la manipulation de la Commission de la capitale nationale par le gouvernement

La Commission de la capitale nationale (CCN) a exprimé son soutien à un monument commémoratif semblable à celui préconisé par Tribute to Liberty pour la première fois en septembre 2009. Elle l'a fait seulement après que presque tous les membres de son conseil d'administration aient exprimé leur opposition au concept d'un monument commémoratif aux « victimes du communisme » et souligné qu'au lieu de cela il devait commémorer les victimes des régimes oppresseurs. Les membres du conseil ont souligné qu'un tel monument serait « trop critique » envers les communistes canadiens et inapproprié puisqu'il existe au Canada un parti communiste fédéral enregistré. Tribute to Liberty, qui disait à l'époque qu'elle financerait le monument par des dons privés, a refusé cette proposition et la CCN a finalement accepté un « Monument aux victimes du communisme totalitaire - Canada terre d'accueil ». Le mot « totalitaire » a été abandonné après une « lettre de mandat » à la CCN de John Baird en 2012 dans laquelle il demandait ce changement. Une source a dit au Ottawa Citizen que la modification a été apportée, car « le mot totalitaire implique que certaines formes du communisme étaient acceptables ».

Des documents obtenus en 2015 par le Citizen par des demandes d'accès à l'information révèlent que des instances de la CCN avaient estimé dès le début qu'un monument aux « victimes du communisme » ne respectait pas la politique de la CCN concernant les monuments commémoratifs dans la capitale. Le Comité d'experts externe sur les commémorations de la CCN, réuni en février 2009, avait unanimement convenu que le monument n'était pas approprié, notant que « le but pourrait être mal interprété comme étant politique plutôt que commémoratif dans sa nature ». En septembre 2009, un rapport du personnel de la CCN a reconnu que le monument « n'est toujours pas entièrement compatible avec la politique de la CCN... » mais a recommandé de l'approuver.


Même le National Post a critiqué les tentatives du gouvernement Harper d'imposer le monument anticommuniste, comme en témoigne cette caricature de mars 2015. Cliquez pour agrandir.

À l'été 2010, la CCN a attribué un emplacement au Jardin des Provinces sur la rue Wellington, non loin de la Cour suprême et de l'emplacement proposé actuel. Comment l'emplacement d'origine a été abandonné et remplacé par un emplacement dans la Cité judiciaire est un autre trou noir. Jason Kenney « a déclaré la semaine dernière qu'il n'avait aucune idée de comment le monument commémotif a fini par être déplacé à côté de la Cour suprême du Canada » a écrit la journaliste du Ottawa Citizen Joanne Chianello le 20 mai. Le 6 mars, un journalist du Citizen, Don Butler, a rapporté que l'emplacement à côté de la Cour suprême a été choisi par le gouvernement en mai 2012, selon des sources qui avaient déclaré que la décision avait été prise par John Baird, alors ministre responsable de la CCN.

La CCN n'a appris quel était le nouvel emplacement qu'en mars 2013, quand le ministère des Travaux publics a envoyé une lettre demandant l'autorisation d'utiliser les terrains pour le monument. La Cité judiciaire ne figurait pas sur la liste de la CCN des emplacement pour futurs monuments et monuments commémoratifs. Malgré son désaccord avec la décision, le Conseil d'administration de la CCN a approuvé l'emplacement en septembre 2013. S'il avait refusé de le faire, le cabinet fédéral aurait passé outre la CCN et fait le changement unilatéralement.

Le nouvel emplacement a été annoncé au public en même temps qu'un financement fédéral de 1,5 million $, un financement qui a été ensuite doublé et porté à 3 millions quand il est devenu évident que le projet n'avait pas l'appui des Canadiens et ne pouvait se financer lui-même. L'estimation officielle des coûts du projet a depuis été portée à 5,5 millions de dollars, mais les experts disent qu'il est probable qu'il s'élèvera à trois fois plus.

En septembre 2013, le gouvernement a transféré la responsabilité des monuments commémoratifs de la CCN à Patrimoine canadien, réduisant davantage sa capacité d'influencer le projet.

La CCN a continué de soulever ses objections auprès du gouvernement en 2013 et en 2014. Des documents obtenus par le Citizen montrent qu'en 2013 le Comité consultatif de l'urbanisme, du design et de l'immobilier de la CCN a vainement tenté d'obtenir que le gouvernement parle de l'emplacement de la Cité judiciaire comme de « l'emplacement prévu » puisqu'il n'avait pas l'autorité de l'utiliser selon le plan à long terme. Lors de sa réunion de février 2014, le comité de la CCN a continué à insister qu'un tel monument ne devrait pas viser le communisme, mais l'oppression. Le comité a réitéré que l'emplacement proposé pour le monument contrevenait au plan officiel pour l'utilisation des terrains.

Le président du Comité consultatif de l'urbanisme, du design et de l'immobilier de la CCN, Larry Beasley, a dit à l'hebdomadaire Maclean le 9 janvier que son comité désapprouvait l'emplacement proposé et la conception du monument. Le design retenu a été choisi en août 2014 sur recommandation d'un jury de sept membres. Au moins un membre du jury, une architecte, s'est prononcée contre la conception et l'emplacement après le fait. « Le monument qui va occuper un espace de première importance de notre propriété nationale occulte l'histoire de notre pays et, en dernière analyse, donne une fausse idée de ce qu'est ce pays », a-t-elle dit.

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La répugnance du gouvernement à traduire
en justice les présumés nazis

Un membre d'un bataillon ukrainien de la Waffen SS vit au Québec depuis 60 ans, selon un article du 9 mai de Steven Chase publié dans le Globe and Mail. Le Comité d'enquête de la Fédération de Russie a demandé au Canada l'extradition de Vladimir Katriuk, un apiculteur âgé de 93 ans qui vit au Québec, afin de le juger pour crimes de guerre.

Étant donné la gravité de ses crimes de guerre « et le fait que ses complices ont été déclarés coupables et condamnés à mort pour avoir exterminé les civils du village de Khatyn en Biélorussie, une demande d'extradition est logique pour traduire devant un tribunal ce collaborateur nazi », a déclaré dans un communiqué Kirill Kalinin, deuxième secrétaire de la section politique de l'ambassade de Russie.

Des organisations juives réclament depuis longtemps l'extradition de Katriuk, selon le Globe and Mail. « Ces organisations juives auraient accentué leurs pressions ces dernières années lorsque de nouvelles recherches universitaires ont associé M. Katriuk à un massacre de villageois en 1943, dans l'ancienne république soviétique du Bélarus. »

La Cour fédérale d'appel avait statué en 1999 que M. Katriuk avait obtenu la citoyenneté canadienne en cachant aux autorités son passé nazi, mais n'avait pu prouver qu'il avait commis des crimes. Le gouvernement Harper avait décidé en 2007 de ne pas révoquer sa citoyenneté, écrit le Globe and Mail

Le Centre Simon-Wiesenthal a placé en 2015 M. Katriuk au deuxième rang sur sa liste des criminels nazis les plus recherchés au monde.

Lorsque la demande d'extradition a été faite, « le gouvernement Harper a refusé de répondre à la demande et au lieu de cela est immédiatement passé au sujet de l'agression de la Russie en Ukraine », dit le Globe and Mail

« Alors que je ne peux pas commenter sur unedemande d'extradition spécifique, pour être clair, nous n'accepterons ou ne reconnaîtrons jamais l'annexion russe de Crimée ou l'occupation illégale du territoire souverain ukrainien », a déclaré Clarissa Lamb, attachée de presse du ministre de la Justice Peter MacKay.

« En 2012, le gouvernement Harper aurait promis de réexaminer le cas Katriuk mais ce vendredi [8 mai] le bureau de M. MacKay ne fera pas de commentaire, invoquant la Loi de la protection de la vie privée. Mme Lamb a dit que les options pour les cas de crimes de guerre « comprennent l'extradition, des poursuites criminelles au Canada sous la Loi des crimes contre l'humanité et la Loi sur les crimes de guerre, la révocation de la citoyenneté canadienne, la déportation et le transfert à un tribunal international ».

« M. Katriuk a dit qu'il a été forcé de rejoindre le bataillon SS et n'a pas participé à des opérations avec les Allemands. Il a dit que pendant qu'il était au Bélarus, il a gardé les villageois, le bétail et des biens des partisans. »

La répugnance du gouvernement Harper à extrader ou poursuivre un criminel de guerre présumé est cohérente avec son anticommunisme virulent et ses tentatives de réhabiliter les nazis et leurs collaborateurs avec la construction de son « Monument aux victimes du communisme » à Ottawa.

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Actualités internationales et commentaires

Les nouvelles lois ukrainiennes anticommunistes rendent hommage aux nazis


À gauche : monument au collaborateur fasciste et nazi à Lviv, en Ukraine. À droite : une statue de V.I. Lénine à Karkov, en Ukraine, est démantelée, le 28 septembre 2014. (RIAN)

Le 15 mai, une loi en l'honneur des organisations qui ont collaboré avec les nazis lors de la Deuxième Guerre mondiale, et participé notamment au massacre des Juifs et des Polonais, a été approuvée par le président Ukrainien Petro Porochenko après avoir été adoptée par le parlement ukrainien le 9 avril, la Rada suprême. La loi rend spécifiquement hommage à l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) et à l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA). Une autre loi a aussi été approuvée à cette occasion qui interdit les symboles communistes et nazis, attaquant le communisme en l'assimilant au nazisme.

Le site Web ukrainien zik.ua cite ces extraits de la loi honorant les collaborateurs nazis :

« L'État reconnaît que les combattants pour l'indépendance de l'Ukraine ont joué un rôle important pour la restauration de l'indépendance du pays déclarée le 24 août 1991.

« En conformité avec la loi, le gouvernement fournira les garanties sociales et accordera les honneurs aux combattants de l'OUN et de l'UPA.

« La dénonciation publique du rôle de l'OUN-UPA dans la restauration de l'indépendance de l'Ukraine est illégale. »


Le président Ukrainien Porochenko rend hommage aux vétérans de l'UPA fasciste le 8 mai à Kiev.

Les nationalistes d'extrême-droite et les néonazis actuellement au pouvoir à Kiev dépeignent l'OUN, fondée en 1929, comme une organisation « révolutionnaire » ou « partisane » qui cherchait à « libérer » l'Ukraine du régime soviétique. Josh Cohen, dans un article pour Reuters, écrit : « Plusieurs dirigeants de l'OUN ont été entraînés en Allemagne Nazie et la philosophie du groupe était influencée par des théoriciens raciaux comme Alfred Rosenberg. Dans sa littérature, l'OUN, par exemple, parlait du besoin de 'combattre les Juifs en tant que partisans du régime moscovite-bolchévique... Mort à la commune moscovite-juive ! Défaisons la commune, sauvons l'Ukraine !' »

« Débutant avec un pogrom à Lviv peu après que les nazis aient envahi l'Union soviétique », écrit Cohen, « les milices de l'OUN, avec l'appui des nazis, ont commencé une tuerie dans l'ouest de l'Ukraine qui a coûté la vie à des dizaines de milliers de Juifs. Après que les nazis aient dissous ces milices, plusieurs de leurs membres ont joint la police auxiliaire ukrainienne au service de l'Allemagne, où ils ont reçu armes et entraînement et sont devenus un des plus importants instruments de l'Holocauste en Biélorussie et dans l'ouest de l'Ukraine.

« En 1943, l'OUN a pris le contrôle de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), un groupe nationaliste ukrainien paramilitaire, et s'est déclarée opposée à la fois aux Allemands qui se retiraient et aux Soviétiques qui arrivaient. Bien que n'étant plus au service des nazis, l'UPA continuait cependant de pourchasser et de tuer des Juifs, les parquant dans des camps de travail pour les exécuter. L'UPA s'est aussi engagée dans le nettoyage ethnique de masse des Polonais durant ce temps, tuant près de 100 000 personnes. »

Le président ukrainien Petro Porochenko approuve quatre lois

Quatre nouvelles lois que le président ukrainien a approuvées criminalisent la négation publique des atrocités nazies et mettent les nazis et les Soviétiques au même niveau pour tenter de dépeindre ceux qui ont collaboré avec les nazis comme des combattants de la liberté, tout en permettant la falsification de l'histoire en ce qui concerne le rôle joué par les Soviétiques dans la libération de l'Europe en interdisant les symboles de l'ère soviétique, sauf à certaines fins éducatives et scientifiques. Alors que Porochenko intègre des bataillons néonazis dans les forces armées régulières, la nouvelle législation interdit supposément également la symbolique nazie, ouvre les archives des services secrets de l'ère soviétique et rend illégal le déni de la lutte des nationalistes ukrainiens pour « l'indépendance » pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle accuse les Soviétiques de stigmatiser les soi-disant nationalistes qui ont collaboré avec les nazis.

Les emblèmes soviétiques seront retirés des bâtiments et des rues et même les villes portant les noms des personnalités de l'ère soviétique changeront de nom, ce qui coûtera environ 5 milliards de hryvnas (240 millions $) pendant les six prochains mois, selon Oleksandr Klymenko, ancien ministre ukrainien des revenus et autres taxes, qui a critiqué le changement.

Selon des rapports de nouvelles, les individus reconnus coupables de violation de l'interdiction des symboles communistes et nazis pourront passer jusqu'à cinq ans derrière les barreaux. Les organisations, incluant les médias, pourront être fermées ou faire face à des accusations criminelles passibles de jusqu'à 10 années de prison.

La représentante pour la liberté de presse de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) Dunja Mijatovic a prévenu dans une déclaration que la nouvelle législation, qui selon elle est formulée dans « un langage vague et très large » pourrait « aisément mener à la suppression du discours politique, provocateur et critique, en particulier dans les médias. » Pour leur part, les analystes russes soulignent que la question de la décommunisation n'a pas été très présente dans l'ordre du jour politique ukrainien avant l'éclatement de la crise politique et internationale en 2014.

Le conflit de l'Ukraine avec la Russie au sujet de la réincorporation de la Crimée dans les territoires de cette dernière en mars dernier et son appui allégué aux rebelles pro-russes dans l'est de l'Ukraine ont précipité un processus qui a eu lieu beaucoup plus tôt dans certaines autres anciennes républiques soviétiques.


Panneau du référendum de mars 2014 en Crimée en opposition au fascisme et exigeant que l'Armée insurrectionnelle ukrainienne et Secteur droit soient bannis.

« Dans les décennies récentes, les autorités ukrainiennes, dans l'ensemble, faisaient route avec la Russie et acceptaient son histoire commune avec l'Ukraine », a dit Alexei Makarkin, directeur adjoint au groupe de réflexion appelé Centre pour les technologies politiques, basé à Moscou. « Mais maintenant que l'Ukraine a essentiellement perdu la Crimée et une partie de l'est, il est plus facile de commencer. [la décommunisation] unit ceux qui blâment la Russie pour la crise. Ce processus aurait été été plus difficile avant l'arrivée de ces changements importants dans le paysage politique du pays. »

Le ministre russe de la Culture Vladimir Medinski a écrit une lettre à Guennadi Ziouganov, le dirigeant de longue date du parti communiste du pays, dans laquelle il promet de protéger les monuments de l'ère communiste. Ziouganov en a appelé au ministre dans une lettre ouverte sur la destruction des monuments de Lénine en Ukraine, qui, écrivait-t-il, démontrait la confusion entre le sentiment antisoviétique et la russophobie. Izvestia cite Medinski :

« Notre position est que les témoignages de l'ère soviétique devraient y être préservés pour nous rappeler la puissance de l'esprit humain, l'héroïsme militaire et le travail de nos prédécesseurs.

« C'est seulement ainsi que nous pouvons atteindre la continuité historique et culturelle nécessaire à l'avenir de la Russie. Les statues de Lénine sont certainement une partie de notre identité historique et le ministère de la Culture fera tout en son pouvoir pour les préserver. »

Selon Izvestia, il y a toujours quelque 6 000 statues de Lénine à l'échelle de la Russie.

Les efforts d'éradiquer ou de glorifier des périodes historiques à des fins politiques sont simplement une tentative pour compenser l'incapacité des dirigeants à faire face aux problèmes sociaux et économiques pressants, a dit Viktor Mironenko, directeur du Centre des études ukrainiennes à l'Académie russe des Sciences de l'Institut européen.

« La crise ukrainienne a mené tant les autorités russes qu'ukrainiennes à favoriser une forme simplifiée du nationalisme dans laquelle il y a bien peu de place pour les nuances », a-t-il dit.

La décommunisation d'autres États post-soviétiques, incluant les États baltes, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie, a été plus abrupte que celle de l'Ukraine. Les trois États ont banni la démonstration publique des symboles soviétiques, bien qu'ils continuent d'être fièrement montrés lors des jours fériés et événements commémoratifs. Ces pays ont également pris soin d'éliminer et d'interdire de leurs gouvernements et services de sécurité ceux qui avaient fait partie de la gouvernance dans les anciennes républiques socialistes soviétiques.

Alexander Bruter, chercheur à l'Institut des sciences humaines et des études politiques à Moscou, a dit que le rejet décisif de leur passé soviétique par les États baltes a aidé ces pays à être reconnus en occident et éventuellement facilité leur entrée dans l'Union européenne en 2004.

Selon les rapports de nouvelles, une loi a été soumise au parlement de Lettonie la semaine dernière qui interdirait l'affichage public du ruban de Saint-Georges, la bannière victorieuse symbolisant la défaite du fascisme en Europe. Les forces promouvant le revanchisme des forces nazies disent que le ruban de Saint-Georges devrait être banni parce qu'il est supposément synonyme d'expansion territoriale russe.

(Sputnik International, Reuters, zik.ua)

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Des généraux de l'ancienne République démocratique allemande en appellent au peuple

Soldats de la paix


Manifestation lors d'un meeting politique de l'OTAN à Munich le 7 février, avec une bannière disant « Arrêtons l'OTAN ! Pas de guerre contre la Russie ! »

En tant que militaires ayant occupé de hautes fonctions dans les forces armées de la République démocratique allemande (RDA), nous en appelons au public allemand, très inquiets du maintien de la paix et de la survie de la civilisation en Europe.

Pendant les années de la Guerre froide, où nous avons vécu de longs épisodes de confrontation et de militarisation jusqu'aux portes d'un conflit ouvert, nous avons utilisé notre expertise militaire pour maintenir la paix et protéger notre RDA socialiste. L'armée populaire nationale (la NVA) n'a pas été impliquée même un seul jour dans un conflit armé, et elle s'est assurée lors des événements de 1989-1990 qu'on n'en viendrait pas aux armes. La paix a toujours été la maxime première de notre travail. C'est pour cela qu'aujourd'hui nous nous opposons fermement à l'utilisation des forces armées comme instrument politique. L'expérience vécue a clairement démontré que les problèmes brûlants de notre temps ne doivent pas être résolus par des moyens militaires.


Des fleurs au Mémorial soviétique de Tiergarten à Berlin, le 8 mai 2015

Il est bon de se rappeler que l'Armée soviétique a porté le fardeau le plus grand de l'offensive fasciste lors de la Deuxième Guerre mondiale. Uniquement en Union soviétique, 27 millions de citoyens ont donné leur vie pour cette victoire historique. Nous leur devons notre gratitude, ainsi qu'à nos alliés, en ce 70e anniversaire de la libération ( de l'Europe du fascisme).

Nous sommes témoins du fait qu'une fois encore la guerre est devenue le compagnon de route de l'humanité. Le nouvel ordre mondial dirigé par les États-Unis et leurs alliés a mené dans la période récente aux guerres en Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak, au Yémen, au Soudan, en Libye et en Somalie. Ces guerres ont fait environ deux millions de victimes et des millions de réfugiés.

Cette guerre a maintenant rejoint l'Europe. Il est clair que la stratégie des États-Unis est d'éliminer la Russie en tant que rival et d'affaiblir l'Union européenne. Ces dernières années, l'OTAN s'est de plus en plus rapprochée des frontières de la Russie. Avec l'effort pour incorporer l'Ukraine dans l'UE et l'OTAN, le cordon sanitaire s'est refermé, des États baltes à la mer Noire, pour isoler la Russie du reste de l'Europe. Selon les calculs américains, toute alliance entre l'Allemagne et la Russie est difficile voire impossible.

Afin de pousser le public dans cette direction, une campagne médiatique sans précédent bat son plein dans laquelle des politiciens incorrigibles et des journalistes corrompus battent les tambours de guerre. Dans cette atmosphère surchargée, la République fédérale d'Allemagne devrait jouer un rôle pour l'avancement de la paix. La situation géopolitique de l'Allemagne, son histoire et les intérêts objectifs de son peuple l'exigent, contrairement aux appels du président pour une plus grande responsabilité militaire, à l'hystérie de guerre et à la russophobie promue par les médias.

Inciter à la militarisation de l'Europe de l'Est n'est pas jouer avec le feu, c'est jouer avec la guerre !

Connaissant le caractère destructeur de la guerre moderne et voulant prendre nos responsabilités en tant que citoyens, nous disons avec la plus grande clarté : un crime contre l'humanité est en train de se jouer ici.

Est-ce que les morts de la Deuxième Guerre mondiale, la destruction massive dans toute l'Europe, les flots de réfugiés et le chagrin sans fin de l'humanité ont déjà été oubliés ? Est-ce que les nouvelles guerres des États-Unis et de l'OTAN n'ont pas déjà causé assez de souffrance ? Est-ce qu'elles n'ont pas déjà fait assez de victimes ?

Ne comprenons-nous pas ce qu'un conflit militaire dans le continent densément peuplé de l'Europe signifierait ?

Il y aurait des avions de guerre par centaines, des drones armés chargés de bombes et de roquettes, des milliers de chars et de véhicules armés, et des systèmes d'artillerie. Dans la mer du Nord, la mer Baltique, la mer Noire, les navires de guerre les plus modernes se livreraient bataille, et, en réserve, attendraient les bombes atomiques. Il n'y aurait aucune distinction entre ce qui est un front de guerre et ce qui n'en est pas. Des millions de mères pleureraient leurs enfants et leurs maris, leurs pères et leurs frères. L'Europe ne serait plus qu'une terre de désolation.

Devrions-nous en arriver là ? NON, mille fois NON !

Nous en appelons donc au public allemand.

Un tel scénario doit être écarté.

Nous n'avons pas besoin de rhéthorique de guerre mais de polémique en faveur de la paix.

Nous n'avons pas besoin de missions à l'étranger pour nos forces armées ni d'armée de l'Union européenne.

Nous n'avons pas besoin de plus de financement à des fins militaires, mais de financement pour combler des besoins sociaux et humanitaires.

Nous n'avons pas besoin de fièvre de guerre contre la Russie mais de plus de compréhension mutuelle, de coexistence et de bon voisinage.

Nous n'avons pas besoin d'être une dépendance militaire des États-Unis mais les maîtres de la cause de la paix.

Plutôt que d'une « Force de déploiement rapide de l'OTAN » aux frontières de l'est, ce qu'il nous faut c'est plus de tourisme, plus d'échanges de jeunes et des pas vers la paix avec nos voisins de l'est.

Nous avons besoin d'une Allemagne pacifique dans une Europe pacifique.

Puissions- nous laisser ce legs à nos enfants, nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants.

Parce que nous ne savons que trop bien ce que la guerre veut dire, nous élevons nos voix contre la guerre ; nous élevons nos voix pour la paix.

(Die Junge Welt 6 mai, 2015. Traduction : LML. Photos : Xinhua, RIAN)

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Troupes américaines, hors d'Okinawa!

Un grand rassemblement à Okinawa exprime le sentiment antiguerre de l'île


Le 17 mai, un grand rassemblement s'est tenu à Naha, la capitale de la préfecture, en opposition à la construction d'une nouvelle base militaire américaine à Henoko sur l'île d'Okinawa. Les trente-cinq mille participants y ont adopté une résolution visant à bloquer la construction de la nouvelle base et demandant la fermeture immédiate de la base américaine de Futenma à Ginowan. Les manifestants ont communiqué à tout le Japon et au monde entier la volonté du peuple d'Okinawa de voir se terminer l'occupation militaire de leur île par les États-Unis. Soixante-dix ans ! Cela suffit maintenant ! Le peuple demande la paix et le développement mutuel avec ses voisins d'Asie de l'Est. La présence militaire américaine dans la région est l'obstacle à la réalisation de son désir.

Okinama représente 0,6 % de la masse terrestre du Japon mais comprend 74 % des bases américaines. Toutes les élections récentes ont témoigné de la vaste opposition qui existe à l'occupation militaire américaine. Quiconque ne s'oppose pas à l'occupation américaine, peu importe les positions qu'il prend sur d'autres sujets, est incapable de se faire élire à quelque poste que ce soit à Okinawa.


Le gouverneur Onaga s'adresse à la foule au rassemblement.

Le peuple dénonce le fait que le gouvernement central du Japon agit comme la marionnette des États-Unis en voulant imposer une autre base aux gens d'Okinawa contre leur volonté. Le gouverneur d'Okinawa Onaga Takeshi a dit lors du rassemblement qu'il existe maintenant une seule option face à la lâcheté du gouvernement Abe à Tokyo et à son refus de se plier à la volonté populaire, la mobilisation du peuple pour empêcher la construction de la base de Henoko.

Ce troisième rassemblement d'importance montre que l'appui au Mouvement de tout l'Okinawa contre l'occupation américaine connaît un développement impétueux. Bien avant le début du rassemblement, les gens venus de partout dans l'île ont envahi le stade et rempli tous ses sièges alors que des milliers d'autres se massaient à l'extérieur. Les participants portaient des pancartes disant entre autres « Non à la base de Henoko ! », « Nous ne reculerons pas ! » et « Pas de base militaire américaine ! ».

Les jeunes d'Okinawa y étaient en très grand nombre, dont des étudiants du secondaire et du collégial et de jeunes travailleurs. De plus en plus de jeunes et d'étudiants se sont joints récemment au mouvement d'opposition à l'occupation militaire américaine et participent aux actions de masse et aux discussions. « C'est important que chacun d'entre nous de la jeune génération apprenne, réfléchisse et entre en action, même si c'est peu », a dit Tomomi Furugen, une étudiante de deuxième cycle de l'Université internationale d'Okinawa à Ginowan, dans sa présentation au nom des étudiants d'Okinawa.

Le maire de la ville de Nago, Inamine Susumu, où est situé Henoko, a fait un discours militant, disant que « notre lutte contre les bases se gagne les coeurs et les esprits du peuple à l'échelle du Japon et l'appui des peuples partout dans le monde ».

Une co-présidente du comité organisateur du rassemblement, Nakayama Kiku, a parlé avec force de la nécessité d'établir un gouvernement antiguerre à Tokyo. « En plus d'être directement liée aux guerres, la présence des bases militaires est un exemple de violation des droits humains », a-t-elle dit. Nakayama était étudiante de deuxiè cycle au secondaire et infirmière lors du massacre des civils d'Okinawa par les Américains et la destruction cruelle de leur île essentiellement sans défense en 1945.

Dans son discours à la foule très dense, le gouverneur Onaga a réitéré sa détermination à stopper la construction de la nouvelle base à Henoko par tous les moyens possibles. Il a critiqué le gouvernement central d'Abe pour sa trahison du peuple, et dit : « C'est une entreprise de corruption de la politique japonaise. Je ne sais pas comment le pays va pouvoir partager les valeurs de liberté, de droits humains et de démocratie avec les autres dirigeants du monde s'il ne les garantit pas à son propre peuple [...] Le premier ministre Abe se dit le champion de l'idée de 'reprendre le Japon' mais est-ce que cela comprend Okinawa ? Pendant combien d'années Okinawa va-t-elle encore être sacrifiée ? » Le gouverneur a appelé les participants à intensifier leurs efforts pour bloquer la construction de la base à Heinoko et conclu son discours avec cette phrase en Shimakutuba (la langue okinawaïenne) : « N'oubliez pas le peuple d'Okinawa ! ». La foule a répondu par des cris d'approbation et une ovation debout.

Une résolution demandant la fermeture immédiate et le retrait de la base américaine détestée de Futenma à Ginowan et l'arrêt de la construction à Henoko a été approuvée par un tonnerre d'applaudissements. Les organisateurs du rassemblement représentant les partis à l'assemblée de la préfecture, les dirigeants de la communauté d'affaires et de groupes de citoyens et de travailleurs vont présenter la résolution de façon formelle le 25 mai au bureau du premier ministre, au ministère des Affaires étrangères, au ministère de la Défense et à l'ambassade des États-Unis à Tokyo le 25 mai. Le maire de Nago Susumu Inamine et Chokei Taira, le co-dirigeant de Shimagurumi-kaigi ( la conférence qui regroupe toute l'île), seront en visite aux États-Unis en compagnie du gouverneur Onaga à partir du 27 mai.

(Ryukyu Shimpo, Asahi Shimbun, Japan Press Weekly. Photos : Asahi Shimbun, Japan Press Weekly, T. Nakamura)

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35e anniversaire du soulèvement de Gwangju, Corée

Gwangju et la lutte pour la démocratie, la réunification et la fin de l'occupation américaine


Une des grandes manifestations qui ont marqué le soulèvement démocratique de Gwangju en Corée en mai 1980

Le 18 mai est le 35e anniversaire de l'héroïque soulèvement populaire de Gwangju qui s'est déroulé dans la ville de Gwangju en Corée du Sud du 18 au 28 mai 1980. Cet anniversaire important est commémoré en Corée dans le cadre de l'intensification de la lutte contre l'occupation militaire de la Corée du Sud et pour l'avancement du mouvement populaire en Corée du Sud pour la démocratie et la réunification.

Le soulèvement populaire de Gwangju fut une action révolutionnaire grandiose menée contre la dictature militaire brutale du général Chun Doo-hwan. Chun avait accédé au pouvoir grâce à un coup militaire orchestré par les États-Unis qui avait renversé le gouvernement du président Choi Kyu-hah qui était président en exercice suite à l'assassinat du dictateur militaire Park Chung-hee en 1979 par l'Agence centrale coréenne du renseignement. La loi martiale, qui avait été imposée dans diveses régions de la Corée du Sud suite à l'assassinat de Park, a été étendue à tout le pays le 17 mai 1980 et on lui a ajouté de nouvelles clauses fermant les universités, interdisant les activités politiques et limitant la liberté de presse.

Selon des reportages et des témoignages de gens sur place, le soulèvement populaire de Gwangiu a débuté le matin du 18 mai alors que les étudiants ont tenu des manifestations, bravant un décret martial visant à fermer les universités et à écraser toute dissension politique. La police ne pouvant contenir la résistance organisée du peuple, le régime a fait appel à une unité des Forces spéciales de l'armée formée pour des missions d'assaut pour écraser le soulèvement. Les Forces spéciales ont eu recours aux gaz lacrymogènes, aux matraques et aux balles de caoutchouc pour tenter de supprimer le soulèvement ce qui a poussé les travailleurs, les commerçants et les parents à descendre dans la rue pour défendre leurs enfants. Les militaires ont alors ouvert le feu, tuant près de deux cent personnes et en blessant des centaines d'autres.

Le 20 mai, près de 10 000 personnes manifestèrent à Gwangju. Dans le contexte de la militarisation avancée de la société, c'était la coutume dans la plupart des grandes entreprises de Corée du Sud d'avoir des caches d'armes. Les manifestants saisirent ces armes, des autobus, des taxis et même des voitures blindées appartenant au personnel et formèrent des milices armées pour combattre l'armée. Le 21 mai, les unités spéciales battirent en retraite et la ville tomba aux mains des résidents.


Les résidents de Gwangju prennent les armes pour défendre leurs droits.

Les cinq jours qui ont suivi virent le peuple affirmer ses droits et prendre contrôle de la situation. De la même façon que les comités populaires avaient arraché le pouvoir des mains des forces militaires d'occupation du Japon et formé un gouvernement sur le champ, les gens de Gwangjiu s'organisèrent en comités de citoyens pour assurer le bien-être et la sécurité de tous. Les comités se chargèrent de la distribution de nourriture, des soins médicaux et du transport en commun et organisèrent des discussions politiques vivantes où les gens se rassemblaient pour discuter de leur avenir et de leur opposition à l'occupation américaine et à la dictature militaire.

Le 24 mai, plus de 15 000 personnes prirent part à un service funèbre à la mémoire de ceux qui avaient été tués par les unités spéciales au début du soulèvement. Le 25 mai, près de 50 000 personnes réunies à Gwangju adoptèrent une résolution exigeant l'abolition de la loi martiale et la libération de Kim Dae Jung. [1]

Le gouvernement américain sous la présidence de Jimmy Carter intervint peu après ces événements parce que le soulèvement de Gwangju menaçait les intérêts stratégiques des États-Unis dans la péninsule coréenne et en Asie. Les États-Unis ordonnèrent au régime de Chun de faire venir des troupes de la zone démilitarisée (DMZ) qui sépare le nord et le sud pour réoccuper Gwangju. À 3 h 30 le 27 mai, l'armée se lança à l'assaut de Gwangju dans le cadre de l'« Opération vacances splendides ».

La population de Gwangju résista vaillamment à cet acte de terreur d'État. Des milliers de civils furent tués et près de 15 000 personnes furent blessées dans la bataille contre ces soldats sous commandement américain. Plus de 1500 personnes furent faites prisonnières et plusieurs d'entre elles furent torturées. Sept personnes furent exécutées et 14 condamnées à vie pour s'être opposées à la dictature militaire appuyée par les États-Unis et pour avoir revendiqué leurs droits.


Monument à Gwangju à ceux qui ont perdu la vie dans le soulèvement

Bien que le soulèvement de Gwangju ait été écrasé avec une brutalité barbare, la bravoure du peuple a laissé une marque indélébile et porté un coup décisif à l'impérialisme américain dans la péninsule coréenne. Le soulèvement a marqué un point tournant dans la lutte collective du peuple coréen pour affranchir la partie sud de sa nation de l'occupation militaire américaine. Cette occupation qui date de la fin de la Deuxième Guerre mondiale n'a causé que misère au peuple et bloqué la voie à la réforme des institutions démocratiques en Corée du Sud et au désir du peuple coréen pour la réunification de son pays divisé.

Le soulèvement populaire de Gwangju vit aujourd'hui dans la détermination du peuple coréen du nord et du sud à combattre les activités criminelles du gouvernement fantoche de Park Gyeun-Hae installé au pouvoir par les États-Unis en Corée du Sud qui est honteusement à genoux devant les impérialistes américains et impose des mesures néolibérales d'austérité toujours plus brutales contre le peuple sud-coréen. Ce régime continue d'utiliser la Loi sur la sécurité nationale anticommuniste pour criminaliser et persécuter les forces patriotiques et pro-réunification en Corée du sud. Le trente-cinquième anniversaire du soulèvement populaire de Gwangju sert de symbole à toutes les forces combattantes de Corée et du monde unies dans la lutte pour débarrasser l'humanité une fois pour toutes de l'impérialisme américain.

En cette occasion du trentième-cinquième anniversaire du soulèvement populaire de Gwangju, Le Marxiste-Léniniste appelle la classe ouvrière et le peuple à intensifier leur appui à la juste lutte de l'héroïque peuple coréen contre l'occupation militaire américaine de la Corée du Sud, à s'opposer résolument au chantage nucléaire des États-Unis et à leurs provocations militaires contre la RPDC et à appuyer la lutte du peuple de Corée qui combat depuis 70 ans pour réunifier par ses propres efforts, en toute indépendance et de manière pacifique, son pays divisé.Il faut également condamner le gouvernement Harper pour son appui ouvert au régime anticommuniste de Corée du Sud et ses calomnies anticommunistes contre la RPDC au sujet « d'attaques aux droits de l'homme », de « goulags » et autres choses du genre.

L'humanité toute entière a une dette éternelle envers le peuple coréen pour la contribution qu'il a faite à la défaite des puissances de l'axe dans la Deuxième Guerre mondiale de même qu'à la défaite des forces conjointes États-Unis/ONU, dont le Canada faisait partie, afin de défendre son droit à l'indépendance et à la paix. Il est plus que temps maintenant que les États-Unis retirent leurs troupes de Corée du Sud et annulent leurs exercices de guerre qui ciblent la RPDC. Ils doivent normaliser leurs relations avec la RPDC comme ils ont commencé à le faire avec Cuba. C'est une chose dont le peuple coréen et l'humanité éprise de paix ont bien besoin.

Vive le 35e anniversaire du soulèvement populaire héroïque de Gwangju !
Troupes américaines, hors de Corée !

Note

1. Kim Dae-jung, décédé en août 2009, était à l'époque un prisonnier politique bien connu. Il est devenu plus tard le 8e président de la République de Corée et il a joué un rôle important dans l'établissement du dialogue nord-sud pour la réunification. Avec le dirigeant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) Kim Jong Il, il a été le cosignataire de l'historique Déclaration conjointe nord-sud du 15 Juin 2000 qui a inauguré une nouvelle période dans la lutte pour la réunification de la Corée.

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La RPDC s'oppose fermement aux provocations du secrétaire d'État américain

En réponse aux remarques provocatrices formulées contre elle par le secrétaire d'État américain John Kerry lors d'une récente visite en Corée du Sud, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a déclaré qu'elle ne dérogera pas à ses principes, qu'elle va continuer de défendre son droit d'être et de s'opposer à tous les efforts déployés par les États-Unis pour menacer sa sécurité et son indépendance. Elle a aussi souligné que les commentaires de Kerry exposent l'échec de la politique américaine envers la RPDC et montrent à quel point les États-Unis se sont isolés avec leurs politiques anti-RPDC. .

En conférence de presse le 18 mai avec le ministre des Affaires étrangères sud-coréen Yu Byung-se, Kerry a dit que le lancement réussi d'un missile balistique sous-marin par la RPDC le 9 mai dernier est une « violation flagrante des lois internationales » et que par ses gestes la RPDC ne fait que « s'isoler davantage et créer des risques encore plus grands pour la région et pour elle-même ». Kerry a ensuite appelé à l'augmentation de la pression internationale sur la RPDC, se référant à nouveaux aux soi-disant violations des « droits de l'homme » dans ce pays.

La RPDC a répondu le 20 mai par le biais d'un communiqué du ministère des Affaires étrangères soulignant que les essais du missile balistique ont été faits à des fins de défense, ce qui est nécessaire compte tenu des préparatifs de guerre incessants et du chantage nucléaire contre elle. La déclaration rend l'administration Obama entièrement responsable du sabotage de toutes les possibilités d'édifier des relations États-Unis-RPDC pacifiques et constructives. Elle rappelle en particulier qu'en janvier de cette année, la RPDC a proposé un moratoire sur ses essais nucléaires si « les États-Unis cessent temporairement les exercices militaires conjoints provocateurs contre elle ». Cette offre a été rejetée du revers de la main et l'occasion de normaliser les relations, de désamorcer les tensions dans la péninsule coréenne et de maintenir un dialogue fructueux entre les deux pays afin de dénucléariser la péninsule coréenne a été perdue une fois de plus.

Dans son communiqué du ministère des Affaires étrangères, la RPDC demande une fois de plus que l'administration américaine cesse ces provocations ou en assume les conséquences.

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La maxime d'Obama


L'échec nous apprend beaucoup : voilà une maxime qui sort souvent de la bouche d'Obama.

Quelle est la leçon alors que le président américain doit tirer des luttes infructueuses menées par ses prédécesseurs contre la RPDC au cours des 70 dernières années ?

La reddition d'Eisenhower

Le 25 juin 1950, les États-Unis ont déclenché une guerre contre la RPDC alors en plein essor dans le cadre de leur ambition agressive d'obtenir une tête de pont pour leur suprématie mondiale dans la péninsule coréenne. Ils ont mobilisé sur le front coréen une force colossale de deux millions d'hommes dont des mercenaires de leurs 15 pays satellites, les troupes sud-coréennes et les restes de l'ancienne armée japonaise, sans parler de leurs propres forces militaires, navales et aériennes. Ils ont quand même perdu une bataille après l'autre sur la ligne de front. Truman a bu une tasse amère et quitté la Maison Blanche.

Une fois en poste au début de 1953, Eisenhower a lancé une nouvelle offensive pour faire tourner la guerre en sa faveur. Cette entreprise de la dernière chance s'est aussi terminée par un fiasco.

Le 27 juillet 1953, les États-Unis ont signé l'Accord d'armistice, ce qui revient à une lettre de reddition. Dans un discours à la radio, 59 minutes après la signature de la trève, Eisenhower a décrit cela comme quelque chose de tragique et déchirant.

Les excuses de Johnson

Le 23 janvier 1968, le navire espion armé américain Pueblo a été capturé en train d'espionner dans les eaux territoriales de la RPDC.

Johnson, le président des États-Unis à ce moment-là, a convoqué une réunion du Conseil de sécurité nationale à la Maison-Blanche où il a qualifé la capture du navire d'acte de guerre contre les États-Unis. Il a ordonné qu'une énorme force de frappe dirigée par le porte-avion nucléaire Enterprise soit envoyée dans les eaux au large de la péninsule coréenne.

Les États-Unis ont lancé un ultimatum, exigeant le rapatriement du navire et de son équipage, sous peine de représailles. La RPDC a répondu en déclarant qu'elle riposterait du tac au tac aux « représailles » et à la « guerre totale ». La superpuissance n'avait pas le choix que d'admettre son action criminelle et signer une lettre d'excuses. Johnson a qualifié les excuses d'événement singulier dans l'histoire des États-Unis.


Le USS Pueblo maintenant ancré en permanence sur la rivière Taedong à Pyongyang

« L'exploit » de Bush

En assumant ses fonctions au début de 2001, Bush a dit que la RPDC faisait partie de l'Axe du mal et a annulé le Protocole d'entente entre la RPDC et les États-Unis [sur l'énergie nucléaire et la normalisation des relations] qui avait été signé pendant le mandat de son prédécesseur. Son administration a pris des mesures extrêmes pour faire des pressions politiques, économiques et militaires sur la RPDC, et l'a ouvertement menacée de frappes nucléaires préventives.

Bush a accompli un « exploit » remarquable en orchestrant un nouveau tollé sur la question nucléaire. Face à la menace nucléaire grandissante des États-Unis, la RPDC a déclaré qu'elle pourrait se doter d'une force de dissuasion nucléaire ou de quelque chose d'encore plus puissant pour défendre sa souveraineté et sa dignité.

Peu de temps après , la RPDC a procédé à un essai nucléaire réussi pour montrer que la déclaration n'était pas un bluff.

On peut voir avec le recul qu'en brandissant le bâton de la seule superpuissance, Bush n'a fait qu'aider la RPDC à devenir un État nucléaire.

La leçon pour Obama

Alors qu'il était candidat à la présidence, Obama n'arrêtait pas de parler du « recours à la diplomatie » pour améliorer les relations avec la RPDC, ayant peut-être réalisé de la leçon apprise de ses prédécesseurs qu'une politique punitive ou de confrontation ne mène pas au progrès.

Cela s'est avéré une manoeuvre. En entrant à la Maison blanche, Obama a adopté une politique de « patience stratégique », qui n'a pas été conçue pour améliorer ses relations avec la RPDC.

L'ancien secrétaire d'État adjoint, qui a été un protagoniste actif de cette politique au sein de l'administration Obama, a admis que celui-ci n'a pu trouver aucune autre alternative pour affaiblir la RPDC que de détruire sa force d'autodéfense de dissuasion nucléaire.

La RPDC a jugé que par leur changement majeur de politique les États-Unis manoeuvraient pour gagner du temps et que leur but ultime de renverser le gouvernement n'avait pas changé. Elle a annoncé qu'elle allait simultanément oeuvrer à l'édification économique et bâtir sa force nucléaire.

Les éléments intransigeants parmi les Américains ont affirmé que « la patience stratégique » d'Obama a fourni à la RPDC l'occasion de développer sa technologie en matière de fusées et de fabriquer des ogives nucléaires miniaturisées, menaçant encore plus la sécurité des États-Unis. Dans ce contexte, Obama est revenu à la position dure face à la RPDC, se lançant dans un tollé contre elle au sujet des « droits de l'homme ».

Récemment, Obama s'est retrouvé coincé par son acte scandaleux d'aller jouer au golf à Hawaii tandis que son pays vivait le chaos dans le contexte des manifestations contre la discrimination raciale rampante qui a sévi de la fin de l'an dernier au début de l'année. Il a de nouveau provoqué la RPDC en publiant un « décret présidentiel » visant à imposer des sanctions supplémentaires contre elle.

La RPDC a déclaré qu'elle en a assez des États-Unis et va prendre des contre-mesures pour mettre fin aux provocations américaines.

Qu'est-ce qu'Obama devrait apprendre des sept décennies d'autoritarisme de ses prédécesseurs et de sa propre politique inefficace ? L'échec nous apprend beaucoup et la leçon lui sera amère.

(20 avril 2015 — Traduction : LML)

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