Numéro 25 - 27 mai
2015
La crise existentielle de
l'économie canadienne
Déclin continu de
l'industrie
manufacturière
- K. C. Adams -
• La
nécessité d'une nouvelle
direction pour le commerce international
La lutte
inter-monopoliste pour le partage des pouvoirs
fédéral-provincial
• Le premier ministre du Québec fait un
discours au parlement ontarien:
une alliance centrale, dans quel but?
- Louis Lang -
Les aberrations de la
procédure régulière en Nouvelle-Écosse
• La sombre affaire des accusés de la
Marine royale britannique
s'assombrit davantage
- Tony Seed -
La haine virulente du
communisme de la dictature Harper
• L'hostilité envers les institutions du
Canada continue
de susciter de l'opposition
- Sam Heaton -
• Le député d'Ottawa-Centre
soulève des questions
sur la procédure d'approbation du
monument
• Des révélations sur la
manipulation de la Commission de la capitale
nationale par le
gouvernement
• La répugnance du gouvernement à
traduire en justice les présumés nazis
Actualités
internationales et commentaires
• Les nouvelles lois ukrainiennes
anticommunistes rendent hommage aux nazis
• Des généraux de l'ancienne
République démocratique
allemande en appellent au peuple
• Un grand rassemblement à Okinawa
exprime le sentiment antiguerre de l'île
35e anniversaire du
soulèvement de Gwangju, Corée
• Gwangju et la lutte pour la
démocratie, la réunification
et la fin de l'occupation
américaine
• La RPDC s'oppose fermement aux provocations
du secrétaire d'État américain
• La maxime d'Obama
- Bulletin de la Mission permanente de la RPDC -
Supplément
Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
• Le capital anglo-américain et allemand
derrière la machine de guerre nazie
La crise existentielle de
l'économie canadienne
Déclin continu de l'industrie
manufacturière
- K. C. Adams -
Nous reproduisons la troisième partie de la
série « La crise existentielle de l'économie
canadienne » de K. C. Adams. Pour la première partie
intitulée « Les problèmes du secteur
manufacturier », voir LML du 1er
avril 2015. Pour la deuxième partie intitulée
« Statistique Canada relève des
tendances économiques inquiétanes », voir le Supplément du LML
du 28 avril 2015.
* * *
Une économie moderne ne peut survivre si elle n'a
pas une base manufacturière interne qui produit des moyens de
production ainsi que des articles de consommation. En l'absence d'une
telle base manufacturière, l'économie ne peut que sombrer
dans une crise existentielle, rendant l'économie
dépendante de forces externes échappant au
contrôle du peuple.
Une économie peut,
par exemple, manquer de
ressources naturelles à cause de la géologie ou de la
superficie du pays donné, ce qui pose de sérieux
défis. C'est loin d'être le cas pour le Canada. En cette
époque de modernité, il n'y a aucune raison interne pour
empêcher l'épanouissement d'une industrie
manufacturière au Canada pouvant
répondre aux besoins de l'économie et du peuple. Le seul
obstacle à cet épanouissement est l'emprise de
l'impérialisme et du droit de monopole. L'impérialisme
impose sa volonté aux systèmes économiques sous
son contrôle. Il impose une orientation à
l'économie d'un pays qui sert les intérêts de
l'empire et il empêche les peuples d'exercer leur
droit souverain de développer une économie et une nation
indépendantes. L'ingérence impérialiste est un
obstacle au développement global d'une économie, et
parfois cela devient aussi débilitant que le blocus complet que
subit Cuba aux mains de l'impérialisme étasunien.
Les travailleurs ne font pas que créer des
produits en tant que valeur d'usage. Dans l'industrie
manufacturière ils produisent aussi la valeur d'échange
nécessaire à la réalisation de la valeur dans
d'autres secteurs, surtout dans le secteur des services et pour
l'infrastructure sociale et matérielle du pays. L'extraction et
l'exportation des ressources
naturelles peut générer la richesse mais la valeur et la
stabilité liées à cette activité
dépendent de facteurs externes tels le prix du pétrole et
d'autres matières premières sur les marchés
internationaux.
Pour avoir une économie indépendante
centrée sur l'être humain dotée d'une industrie
manufacturière qui englobe tous les secteurs — les services
publics, l'infrastructure sociale et matérielle, les secteurs de
la construction et des ressources -, le pouvoir politique et
économique doit être fermement entre les mains du peuple.
Celui-ci doit posséder
le pouvoir nécessaire pour enlever aux monopoles mondiaux le
pouvoir d'empêcher les Canadiens de développer une
économie indépendante et globale ayant comme base
l'industrie manufacturière et le secteur des services. En
l'absence de ce pouvoir politique, comme c'est le cas
présentement, le Canada fait face à une crise
existentielle.
Le droit de monopole est en train de détruire la
base manufacturière
Lockout chez Kellogg's
à London en 2009 et chez US Steel à Hamilton en 2010.
Après avoir
attaqué les travailleurs avec leurs demandes de concessions, les
deux compagnies ont cessé toute production.
Pour ce qui est de la période de
l'après-guerre, le nombre d'emplois dans l'industrie
manufacturière a atteint son sommet dans les années 70.
L'industrie manufacturière en tant que secteur
prédominant au Canada s'est surtout développée non
pas en fonction des besoins d'une économie indépendante,
mais en fonction de la concurrence
entre le colonialisme britannique et les États-Unis. Cela
explique en partie pourquoi l'économie canadienne fut si
vulnérable à la pénétration
économique et financière des États-Unis
après la Deuxième Guerre mondiale. Avec l'ascension de
l'impérialisme étasunien dans la période
d'après-guerre et le déclin relatif de
l'impérialisme britannique, le
contrôle du colonialisme britannique sur le Canada dans ses
propres intérêts et comme rempart contre le
continentalisme américain a pris du recul. Un nouvel arrangement
s'est établi dans les années soixante sur la base de
l'expansion de l'impérialisme américain. Le Pacte de
l'automobile de 1965 entre le Canada et les États-Unis en est un
exemple.
Avant ce pacte, seulement 3 % des véhicules
vendus au Canada étaient assemblés aux États-Unis.
En 1964, seulement 7 % des véhicules
assemblés au Canada étaient transportés au sud de
la frontière. Or, en 1968 ce pourcentage est passé
à 60 %. Aussi, la même année 40 % des
autos vendues au Canada étaient assemblées aux
États-Unis. De 1965 à 1982, le Canada avait un surplus de
près de 28 milliards $
en véhicules assemblés mais un déficit de
près de 40 milliards $ en pièces d'automobiles.
Le Pacte de l'automobile a été
préparé et rédigé par les
représentants des monopoles de l'automobile aux
États-Unis, General Motors, Ford et Chrysler, dans le but de
consolider leurs empires. Le pacte a eu comme effet, entre autres,
l'abandon des normes de fabrication européenne en faveur des
normes américaines. Au début des années 1970,
Transports Canada a adopté les réglementations techniques
des États-Unis via l'Administration nationale pour la
sécurité du trafic sur les autoroutes plutôt que de
participer au développement inspiré de l'Europe d'un
consensus en matière de sécurité automobile et de
règlements d'émissions.
La tendance à laisser aux monopoles
contrôlés par les États-Unis libre-cours au Canada
s'est poursuivie tout au long de cette période. Une crise
économique mondiale a sévi au milieu des années
1970, lorsque les taux d'intérêt ont atteint
jusqu'à 20 %. La production économique a
chuté, le chômage a monté en flèche et il y
a eu de
nombreuses faillites. Assaillis par la crise, les monopoles
contrôlés par les États-Unis se sont imposés
dans de nouvelles régions et de nouveaux pays partout dans le
monde.
Une réorganisation
radicale au sein du
système impérialiste d'États a suivi,
centrée sur le libre-échange et des changements
néfastes au niveau des relations de production : la classe
ouvrière a connu un long déclin des salaires et des
conditions de travail et la destruction des programmes sociaux et des
services publics. Une propagande
néolibérale assourdissante proclamait que les attaques
contre les droits de la classe ouvrière et la mise en oeuvre
d'un libre-échange contrôlé par les monopoles et en
négation des droits souverains étaient la réponse
à la crise. Plus spécifiquement il s'agissait de rendre
les monopoles contrôlés par les États-Unis
dominants sur les marchés
mondiaux.
Le Canada n'a pas tardé à être
englouti par un Accord de libre-échange avec les
États-Unis entré en vigueur en 1989 et ensuite, en 1994,
avec l'Accord de libre-échange nord-américain
(ALÉNA), qui est encore plus global. L'ALÉNA a
consolidé la marche vers la création des États
unis des monopoles de l'Amérique du Nord, où les
intérêts
privés des monopoles prédominants dictent les affaires
économiques, politiques, sociales et publiques dans leurs
propres intérêts privés étroits.
L'annexion du Canada dans une forteresse
nord-américaine dominée par les États-Unis
où disparaît ne serait-ce que la prétention
à la souveraineté et où les intérêts
monopolistes privés exercent leur contrôle sur les
affaires intérieures et extérieures du pays a
plongé le pays dans une crise existentielle.
L'économie est devenue dépendante des
États-Unis pour l'achat de nos matières premières
et pour la création de la richesse sociale nécessaire au
développement économique. Lorsque cette richesse sociale
ne se matérialise pas, c'est la classe ouvrière qui en
souffre, les entreprises stagnent, les programmes sociaux et les
services publics sont
détruits, l'autorité publique est minée, les
guerres prédatrices à l'étranger et la
répression au pays augmentent, les manoeuvres pour siphonner les
fonds publics et les acheminer dans les poches des riches
prolifèrent et toute réforme démocratique est
entravée.
L'État-nation canadien, créé en
partie pour bloquer l'annexion du Canada à l'empire
américain, et qui a graduellement évolué en un
État social-démocrate avec une autorité publique
robuste, a été sacrifié sur l'autel du capital
financier et de ses intérêts privés
politisés.
La classe ouvrière a la lourde
responsabilité sociale de sortir le pays de cette crise
existentielle. En termes plus généraux, elle doit se
constituer en la nation, investir le peuple du pouvoir souverain et
ouvrir la voie vers une nouvelle direction, vers une économie
prosociale qui peut garantir le bien-être et la
sécurité de tous.
La nécessité d'une nouvelle direction
pour le commerce international
Statistique Canada vient de publier les données
du commerce international du Canada pour mars 2015. Le rapport
était très attendu à cause de la chute du dollar
canadien par rapport à d'autres devises et la chute du prix du
pétrole sur le marché.
Statistique Canada écrit : « Les
importations du Canada ont augmenté de 2,2 % en mars, alors
que les exportations ont légèrement augmenté de
0,4 %. Les volumes des importations se sont accrus de 1,5 %
et les prix ont augmenté de 0,6 %. Au chapitre des
exportations, les volumes ont progressé de
1,9 %, tandis que les prix ont reculé de 1,5 %. Par
conséquent, le déficit commercial de marchandises du
Canada avec le monde a augmenté, passant de 2,2 milliards $
en février à un sommet de 3,0 milliards $ en
mars. »
Les données ont une apparence contradictoire. Le
volume des biens exportés en mars a augmenté de
1,9 % par rapport à février mais, calculé en
argent, il n'a augmenté que de 0,4 %. Quant aux
importations, elles ont augmenté de 1,5 % en volume mais de
2,2 % en argent. Par conséquent, le Canada a ajouté
800
millions $ en mars à son déficit commercial mensuel,
le portant à un sommet de 3 milliards $.
Le contenu des exportations et des importations ne varie
pas de mois en mois, et une variation affecterait beaucoup la valeur
totale du temps de travail nécessaire à la production des
biens transigés. Cependant, comme on le voit avec les
données publiées, la valeur monétaire du commerce
du Canada est instable et dépend d'autres facteurs que
son contenu et son volume. Plusieurs facteurs sont à
l'oeuvre :
1) le commerce international est contrôlé
par des intérêts privés motivés par la
construction d'empires pour servir des monopoles mondiaux ; le
commerce n'est pas contrôlé par une autorité
publique dont le but est de servir l'intérêt public,
l'édification nationale et le bien public ;
2) le statu quo de la domination du commerce
international par les monopoles est maintenu par la puissance militaire
de l'impérialisme américain ;
3) l'instabilité de la valeur du commerce,
exprimée en argent, reflète la fluctuation du prix des
devises sur le marché et, en ce qui concerne le mois de mars, la
chute du prix de marché du dollar canadien par rapport à
d'autres devises ;
4) la capacité des monopoles mondiaux et des
États qu'ils contrôlent de manipuler le prix de
marché des principales marchandises, et spécifiquement le
prix de marché du pétrole dans les données de
mars, lequel est en plus déterminé et transigé en
dollars américains et non canadiens.
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La fluctuation du prix de marché de
l'énergie et du dollar canadien a eu un grand impact sur les
données de mars, surtout sur l'augmentation de 800
millions $ du déficit commercial mensuel, qui a
grimpé à 3 milliards $. Dans le tableau 2, le volume
total des exportations des produits énergétiques
calculé en argent et non en
volume a chuté de 677 millions $ en mars par rapport
à février. Les importations des produits
énergétiques calculées en argent ont
augmenté de 58 millions $ ou 2,3 %. La valeur
monétaire à elle seule du commerce de produits
énergétiques a baissé de 735 millions $, soit
la presque totalité de la baisse globale de 800
millions $ qui a propulsé le déficit commercial du
mois à un sommet de 3 milliards $.
La chute du prix de marché des produits
énergétiques et du dollar canadien a eu un impact
très fort sur le commerce annuel de marchandises du Canada de
mars 2014 à mars 2015. Si on compare l'exportation mensuelle de
produits énergétiques de mars 2014 à mars dernier,
où le volume constitué principalement de bitume non
raffiné et de
pétrole brut est resté pratiquement le même, on
voit que sa valeur monétaire a chuté de 5,347 milliards
ou 43,7 %. Cette perte mensuelle de 5,3 milliards $ pour les
exportations canadiennes de produits énergétiques, alors
que leur volume et leur contenu n'ont pratiquement pas changé, a
produit un gain de 5,3 milliards $ pour les
importateurs de pétrole brut canadien, qui pour la plupart sont
américains.
Les acheteurs américains du brut canadien, dont
plusieurs sont les mêmes monopoles, portant cette fois chapeau
albertain, qui pillent et expédient le brut canadien, raffinent
le pétrole aux États-Unis pour en faire des produits
à plus haute valeur et réaliser de plus grands profits.
La classe ouvrière et les petites et moyennes entreprises sont
très
affectées par cette perte mensuelle de 5 milliards $ ;
elles le sont directement par la diminution de l'exploration et du
développement dans le secteur de l'énergie, par le manque
de développement dans le secteur visant la production de
produits de plus haute valeur, par les mises à pied, la pression
sur le niveau de vie et la perte de
revenus provenant du secteur de l'énergie. Les monopoles de
l'énergie, sous contrôle américain, ont
orchestré un excédent mondial de pétrole et de gaz
naturel dans le but étroit d'affaiblir leurs compétiteurs
comme la Russie, le Venezuela, l'Iran et les autres États
producteurs d'énergie. Ils se sont servi du pétrole
obtenu par fracturation et des
sables bitumineux pour produire cet excédent. Les monopoles
mondiaux ont utilisé leur contrôle de la production
énergétique de l'Alberta à l'encontre de
l'intérêt public des Albertains et des Canadiens et de
l'intérêt de la Terre-Mère elle-même. Il faut
mettre fin au contrôle monopoliste mondial des ressources
stratégiques publiques !
Le commerce international doit être placé
sous
le contrôle d'une autorité publique
Les données
troublantes de Statistique Canada
pointent du doigt les monopoles mondiaux qui contrôlent la plus
grande part du commerce du Canada, un contrôle de la production
et de l'échange qui sert leur édification d'empire
privé et non
l'édification nationale canadienne. La question que
soulèvent ces données est pourquoi des
intérêts privés, étrangers pour la plupart,
contrôlent-ils le commerce international de marchandises du
Canada ? Comment peut-on servir l'intérêt
public ? On pourrait le faire en créant une autorité
publique qui va prendre en main la conduite du
commerce international au nom du peuple, qui va servir
l'intérêt public et l'édification nationale. Cette
autorité publique exercerait le pouvoir sur le commerce de gros,
sur ce qui est exporté et importé, sur le prix de
marché des exportations et des importations, et sur la
façon dont la valeur de ces biens est calculée en vue de
l'échange avec les
autres pays pour que le commerce international du Canada repose sur
l'avantage mutuel et le développement des pays importateurs et
exportateurs et contribue à la stabilité de leur
économie.
Cette demande d'une nouvelle direction du commerce
international est liée directement au désir de nouveaux
arrangements entre les peuples qui reposent sur la paix et le
développement amical et mutuel de l'économie de chaque
pays et sur le bien-être de chacun.
Une nouvelle direction du commerce requiert la
détermination à priver les monopoles de leur pouvoir de
contrôler le commerce pour servir leurs intérêts
privés étroits et l'édification d'empire, et elle
requiert la détermination à établir un
gouvernement antiguerre et à mettre fin à la
mondialisation impérialiste.
Pour donner naissance à cette nouvelle direction,
les Canadiens doivent contester le régime actuel de commerce
international qui est contrôlé par les monopoles les plus
puissants et protégé par la puissance militaire de
l'impérialisme américain. Cette nouvelle direction est
possible sous un gouvernement antiguerre qui restreint le droit de
monopole et soutient le principe du commerce basé sur l'avantage
et le développement mutuel.
(Un prochain article examinera les données
sur le commerce en mars en ce qui concerne le commerce international
des véhicules automobiles et des pièces et des biens de
consommation, et les données sur le déclin continuel du
secteur manufacturier canadien.)
La lutte inter-monopoliste pour le
partage des pouvoirs fédéral-provincial
Le premier ministre du Québec fait un discours
au parlement ontarien: une alliance centrale,
dans quel but?
- Louis Lang -
Les travailleurs du
Québec et de l'Ontario
s'opposent au programme d'austérité de leurs
gouvernements.
Le discours du premier ministre du Québec
Philippe Couillard au parlement ontarien le 11 mai 2015 portait
essentiellement sur les contradictions aigues qui existent entre le
gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux.
C'était la première fois en 50 ans qu'un premier ministre
du Québec était invité à prendre la parole
à Queen`s
Park. En 1964, le premier ministre Jean Lesage s'était
adressé aux députés ontariens provinciaux.
Dans son discours du 15 mai, Philippe Couillard a
parlé de la signification de l'alliance entre le Québec
et l'Ontario. Il a dit qu'elle reflète l'histoire commune des
deux provinces et qu'en travaillant ensemble aujourd'hui à la
défense et à la promotion de la langue française,
les gouvernements de l'Ontario et du Québec réaffirment
« une
caractéristique fondamentale de l'identité
canadienne » et poursuivent la tradition établie par
les « deux peuples fondateurs » de la
fédération canadienne.
Pendant tout son discours, le premier ministre
Couillard a tenté de mettre de l'avant un concept de
confédération canadienne dans laquelle les gouvernements
provinciaux doivent avoir un « rôle
dirigeant » à jouer dans les décisions
économiques et politiques qui affectent leurs provinces. Compte
tenu du fait que l'Ontario et le
Québec pris ensemble représentent 60 % de la
population du Canada et près de 60 % de son PIB, a-t-il
dit, le rôle de cette alliance centrale doit être reconnu
comme il se doit.
Il a dit que la construction et le renforcement de
cette alliance centrale ont été une des
préoccupations principales de son gouvernement depuis son
élection au printemps de 2014.
Depuis l'élection, une réunion conjointe
des deux cabinets s'est tenue à Toronto, en novembre 2014,
où des ententes ont été signées sur les
questions suivantes : « revitalisation de l'Accord de
commerce et de coopération entre le Québec et
l'Ontario ; échange saisonnier d'énergie
électrique ; les actions concertées sur
les changements climatiques ; la déclaration sur la
francophonie canadienne ».
Il a parlé de l'importance de la lutte aux
changements climatiques et du plan de réduction des
émissions des gaz à effet de serre (GES), soulignant le
rôle important que jouent les provinces dans
l'établissement d'un prix sur le carbone visant
« à réduire les émissions de GES et
à préparer la société
québécoise à mieux s'adapter aux
impacts des changements climatiques ». Cette question est
à l'ordre du jour du Conseil de la fédération
depuis des années, sans que les premiers ministres aient pu
signer une entente parce qu'ils persistent à représenter
les intérêts monopolistes rivaux plutôt que les
besoins du peuple. [1]
Il a aussi parlé de l'importance du commerce
entre les provinces et annoncé que l'Ontario et le Québec
vont bientôt signer un accord de commerce inter-provincial
semblable aux accords de libre-échange qui existent sur les
marchés étrangers.
Le premier ministre n'a cessé de revenir sur le
même thème, l'importance d'accorder aux provinces un
rôle dirigeant dans la détermination de leurs propres
priorités. Il a cité Jean Lesage et John Robarts,
premiers ministres du Québec et de l'Ontario dans les
années soixante, pour souligner la demande des provinces et dit
qu'aujourd'hui
comme par le passé, le gouvernement fédéral doit
reconnaître les besoins différents des juridictions
provinciales.
Il a cité ces phrases de John Robarts pour
appuyer ses dires : « Le Canada est un État
fédéral et non un État unitaire. C'est un fait sur
lequel on ne peut trop insister et qu'il faut répéter
constamment, car il y a des implications très profondes. Cela
signifie que les provinces ont été créées
et existent en vertu des différences
régionales. »
C'est suite à cette citation que Couillard a
révélé la véritable signification de son
discours à Queen`s Park. Il a dit que cette année est une
année d'élections et a utilisé l'occasion pour
souligner une fois de plus les contradictions croissantes qui se font
jour entre le gouvernement fédéral et les
intérêts des provinces. Il a demandé aux partis
politiques fédéraux de tenir compte « des
besoins des provinces » et dit que chacun d'entre eux doit
déclarer ses intentions à l'égard du Québec
et des autres juridictions du pays pendant la campagne
électorale.
Lors des réunions précédentes du
Conseil de la fédération, les premiers ministres des
provinces, surtout Kathleen Wynne et Philippe Couillard, ont
critiqué les conservateurs de Stephen Harper qui selon eux
ignorent la voix et les besoins des provinces. Le premier ministre
Couillard a déclaré dans son discours que tous les partis
qui se
présentent aux élections fédérales doivent
exprimer leur position sur ces questions importantes. Il donné
comme exemples les grandes coupures que le gouvernement Harper a faites
dans le programme de Transfert canadien en matière de
santé, la dispute sur le contrôle du financement des
infrastructures et les mesures contre les changements
climatiques, notamment le prix sur le carbone que le gouvernement
Harper a rejeté.[2] Il a aussi demandé quelles cibles le
Canada va présenter à la conférence sur les
changements climatiques qui se tient plus tard cette année
à Paris et comment ces cibles vont être
coordonnnées nationalement.
Il est clair que l'objectif
principal qui guidait
Couillard dans son adresse au parlement ontarien était de faire
un enjeu électoral des contradictions qui se sont
développées entre des intérêts rivaux au
niveau fédéral et provincial. Cela montre une fois de
plus que l'élite politique du Canada cherche à s'emparer
de l'ordre du jour électoral au nom
des intérêts privés et à subvertir
l'intérêt public et les besoins du peuple. En même
temps qu'il a illustré une fois de plus la crise grave dans
laquelle est plongé le système désuet du
fédéralisme canadien établi en 1867, le discours
de Philippe Couillard au nom de cette alliance centrale a aussi
révélé à quel point celui-ci est
dépourvu de vision pour
la société. Il dit vouloir travailler à une
« fédération qui respecte les
différences » mais, en fait, l'alliance centrale
qu'il est en train de bâtir avec Kathleen Wynne est la
continuation de la lutte pour le contrôle des ressources et des
fonds publics au nom des intérêts privés qu'il
représente.
Couillard veut transformer le Canada central et l'est
du Canada en un vaste réseau de corridors et de portes
énergétiques comprenant pipelines, chemins de fer,
camionnage intermodal et entreposage. Tout cela est au service des
intérêts privés et illustre l'intégration
toujours plus poussée de l'économie canadienne aux
États-Unis des monopoles
de l'Amérique du Nord. C'est ce que l'ex-premier ministre de
l'Alberta Jim Prentice et le premier ministre actuel de la Saskatchewan
Brad Wall ont cherché à faire dans l'ouest du pays. Ils
se sont faits les champions de corridors qui relient les ressources de
l'Alberta et de la Saskatchewan et les intérêts
privés qui en ont usurpé le contrôle à la
Côte
du Golfe des États-Unis et à l'Asie. Ils ont aussi fait
des efforts désespérés pour faire des
percées sur les marchés de l'est canadien.
Les contradictions entre les premiers ministres des
provinces et le gouvernement fédéral n'ont rien à
voir avec une nouvelle vision du fédéralisme canadien
adaptée à la société moderne mais tout
à voir avec le jeu d'intérêts monopolistes rivaux
aux États-Unis et l'intégration de l'économie
canadienne aux intérêts impérialistes
américains sur le
continent et à ses guerres d'agression à
l'étranger.
La nature trompeuse du discours de Philippe Couillard
devient de plus en plus évidente à mesure qu'il persiste
à se présenter comme le continuateur de Jean Lesage et de
John Robarts en répétant la phrase de Robarts que le
Canada n'est pas un état unitaire mais une
« fédération qui respecte les
différences ». Ce n'est pas très
honnête de comparer la crise actuelle du
fédéralisme avec le rôle qu'a joué
l'alliance centrale dans la situation où le Québec et
l'Ontario se trouvaient au début des années soixante.
Les années soixante ont été une
période importante dans l'histoire du Québec. Celui-ci
sortait de la grande noirceur du régime de Duplessis et lorsque
Jean Lesage a été élu premier ministre du
Québec, il a entrepris des réformes majeures connues sous
le nom de la Révolution tranquille qui ont amené des
changements politiques et sociaux
fondamentaux au Québec.
En ont fait partie l'élimination du rôle
de l'Église catholique romaine dans l'éducation et la
santé. Le gouvernement Lesage a créé les
ministères de la Santé et de l'Éducation,
étendu les services publics et fait des investissements massifs
dans le système public d'éducation et l'infrastructure
provinciale et les travailleurs des services public ont
été autorisés à s'organiser en syndicats.
Le gouvernement a aussi pris des mesures pour accroître le
contrôle provincial sur l'économie du Québec et
René Lévesque, qui était ministre des Resources
naturelles dans le gouvernement Lesage, a été à la
tête de la nationalisation de la production et de la distribution
de l'électricité et de la création
d'Hydro-Québec. Cela a lancé une série de projets
hydroélectriques géants ( comme Manic 2) à
l'échelle du Québec. Le gouvernement Lesage a
créé, en coordination avec le Régime de pension du
Canada, la Régie des rentes du Québec puis la Caisse de
dépôt et de placement du Québec qui gère les
énormes revenus des régimes de retraite et
fournit le capital à divers projets des secteurs public et
privé. De nombreuses autres institutions publiques ont
été créées pour gérer divers
secteurs de l'économie du Québec, SIDBEC pour le fer et
l'acier, SOQUEM pour le secteur minier, REXFOR, dans le secteur
forestier et SOQUIP dans le secteur pétrolier.
Le début des années soixante a
été une période de croissance qui a fait suite
à 20 ans d'expansion d'après-guerre au Québec, en
Ontario et dans le reste du Canada et l'État-providence existait
encore à ce moment-là. L'Ontario, sous John Robarts, a
lui aussi vécu une grande expansion des investissements en
éducation et en santé et de
nombreux hôpitaux et écoles ont été
construits pendant cette période.
C'est embarassant pour les Québécois de
voir le premier ministre du Québec déformer à ce
point l'histoire du Québec et l'utiliser pour une auto-promotion
honteuse. C'est très incorrect de citer les propos de Lesage et
de Robarts sur la fédération canadienne comme s'ils
s'appliquaient aujourd.'hui. Loin de présenter une vision pour
la
fédération et l'édification nationale au
Québec et au Canada, Couillard est en train de démanteler
les institutions qui sont toujours sur pied. Par ses budgets
d'austérité, il élimine les soins de santé
publics et fait aussi de grandes coupures à l'éducation.
Il s'attaque au droit des enseignants et aux travailleurs du secteur
public de s'organiser en
syndicats et pas un jour ne se passe sans que les travailleurs et les
étudiants manifestent contre le gouvernement Couillard à
l'échelle du Québec.
Le discours de Philippe Couillard au parlement ontarien
illustre bien que l'alliance centrale qu'il est en train de bâtir
avec Kathleen Wynne n'est pas une voie vers l'avant pour le
Québec ou l'Ontario. L'intégration encore plus
poussée aux États-Unis des monopoles de l'Amérique
du Nord va donner lieu à encore plus de destruction du secteur
manufacturier et de dilapidation des ressources pour servir les
intérêts privés.
Dans les élections qui viennent, les
Québécois, les Ontariens et tous les Canadiens doivent
mettre de l'avant la nécessité d'une économie
indépendante où le contrôle de nos ressources
permet qu'elles bénéficient à tous. Nous devons
nous approprier ce qui nous revient de droit et nous assurer que ce
sont les besoins du peuple qui seront au
centre de l'ordre du jour électoral.
Notes
1. Lire « Les premiers ministres manquent
à leur responsabilité de protéger
l'environnement », Louis Lang — Le
Marxiste-Léniniste, 21 avril 2015, numéro 16.
2. Lire « La crise du
fédéralisme canadien s'approfondit », Louis
Lang — Le Marxiste-léniniste, 4
février 2015,
numéro 5.
Les aberrations de la procédure
régulière en Nouvelle-Écosse
La sombre affaire des accusés de la Marine
royale britannique s'assombrit davantage
- Tony Seed -
Les quatre marins britanniques accusés d'un crime
odieux ont été transférés de la base des
Forces canadiennes Stadacona à Halifax à une base
britannique en Alberta. Le gouvernement Harper, son ministère de
la Défense nationale et le Commandement maritime des Forces
canadiennes font des arrangements particuliers privés pour les
soldats
britanniques et les tribunaux et la couronne à Halifax les
laisse aller.
Les agences de presse ont annoncé le 1er mai que
le Commandement maritime des Forces canadiennes avait ordonné
aux quatre marins de la Marine royale britannique accusés
d'agression sexuelle dans une caserne de la 12e Escadre de la base
Shearwater de quitter, avant la fin de la journée, la base
militaire de Stadacona à Halifax où ils
résidaient depuis le 21 avril. Avec la sanction du bureau du
procureur de la Couronne et de la Cour provinciale de la
Nouvelle-Écosse, ils ont été
transférés à l'Unité d'entraînement
de l'Armée britannique Suffield (BATUS) en Alberta, une base
louée au ministère de la Défense nationale du
Canada.[1] Pourquoi les soldats ont été
transférés
littéralement d'un bout à l'autre du pays n'a pas
été révélé.
Les détails de ce transfert hors de l'ordinaire
contribuent à rendre cette affaire encore plus
ténébreuse.
Les quatre marins britanniques avaient
été arrêtés le 17 avril à la base de
Shearwater. Le Service national des enquêtes des Forces
canadiennes avait alors accusé chaque marin d'un chef
d'accusation d'agression sexuelle causant des lésions
corporelles et d'un chef d'accusation d'agression sexuelle commis seul
ou conjointement avec une ou
plusieurs autres personnes.
Le Chronicle Herald de Halifax avait
banalisé l'événement en se reférant
convialement aux accusés comme les
« British » et la CBC a dit que les militaires
britanniques étaient des « touristes
typiques ».
Les médias avaient rapporté que les
accusés étaient membres d'une équipe de hockey de
la marine britannique et qu'ils participaient à un tournoi de
hockey militaire. Aucune information n'a été
divulguée quant aux unités militaires auxquelles
appartenaient les militaires britanniques ni pourquoi une équipe
de hockey du Royaume-Uni avait été
invitée à Halifax. Le Chronicle Herald de
Halifax rapportait le 18 avril que « Jason Price, le
président de la ligue de hockey de la base des Forces
armées de Halifax, située à Shearwater, a dit ne
rien savoir du tournoi auquel les marins britanniques participaient
à Halifax ». La page Facebook du hockey de la Marine
royale
a été retirée immédiatement après
l'annonce de la présumée agression. Dans une autre
décision pour le moins curieuse que rapporte le Chronicle
Herald : « Le juge John MacDougall a aussi
interdit aux Britanniques de posséder des armes sauf si requis
par leur emploi » - ce qui soulève la question
à savoir quelle
était le but premier de leur présence à Shearwater
et au Canada ?
Le 21 avril, après avoir passé la fin de
semaine en détention, les quatre marins britanniques ont
comparu devant un tribunal provincial où ils ont eu droit
à des conditions pour le moins clémentes - sur engagement
personnel avec une caution en espèce de 3 000 $ chacun. Les
accusés ont reçu l'ordre de ne pas quitter Halifax, de
remettre
leurs passeports dans les deux jours suivants et de demeurer à
la base Shearwater, une banlieue éloignée de Halifax,
mais ont par contre été transférés à
la base de Stadacona sur la péninsule de Halifax. Ils devaient
y être accueillis et logés par les Forces
canadiennes. Les quatre accusés doivent comparaître devant
un juge le 27 mai où ils choisiront
d'être jugés devant la Cour provinciale ou devant la Cour
suprême de la Nouvelle-Écosse.
Ils ont quitté le tribunal escortés par
un dénommé Michael O'Sullivan, identifié comme
étant « un commandant de la Marine royale
attaché Haut-commissariat de Grande-Bretagne au Canada à
Ottawa », et qui avait « rencontré les
marins le 20 avril dans le pavillon des cellules du palais de
justice ». Le Chronicle Herald a aussi
rapporté que le
procureur de la Couronne, Eric Taylor, avait
déclaré : « Nous avons
négocié les conditions de libération sous caution
avec les Forces canadiennes, le Service national des enquêtes des
Forces canadiennes et la Marine royale britannique par l'entremise du
Haut-commissariat
britannique ». Des sources proches de l'enquête ont
déclaré au Telegraph de Londres, au
Royaume-Uni : « Je m'attends à ce que les gens
haut-placés des marines canadiennes et britanniques suivent
cette cause avec intérêt ».
Plusieurs questions discutables ressortent de cette
affaire.
D'abord, il y a la question de la décision
soudaine du changement des conditions de la libération sous
caution des accusés. Le procureur de la Couronne, Scott
Morrison, a dit à la Presse canadienne : « Ils
ont déposé leurs passeports et si j'ai bien compris ils
sont toujours à l'emploi de l'armée britannique. Donc si
nous nous fions
au plan établi, nous sommes toujours confiants qu'ils ne
risquent pas de prendre la fuite ».
Cette déclaration contredit complètement
certaines déclarations antérieures faites par les
procureurs de la Couronne au moment de la comparution des
accusés devant la Cour provinciale le 21 avril. Le procureur
Eric Taylor avait affirmé à ce moment-là :
« Les cautions en espèces
dépendent souvent de l'endroit où se trouvera
l'accusé et puisque ces quatre individus semblent avoir
l'intention d'habiter la région (sic) nous avons
déterminé un montant en fonction de ce fait. (Notre souligné)
Parlant du Royaume-Uni comme d'un patelin à
proximité de la cour, il a dit :
« S'il semblait qu'ils aient l'intention
d'aller vivre dans des lieux éloignés de la juridiction
de la cour, nous demanderions une caution en espèces plus
élevée. » (Notre souligné)
Défendant l'arrangement, Taylor a dit que les
quatre accusés demanderaient de vivre dans l'unité
Atlantique de la base Stadacona, le quartier-général du
commandement maritime situé au nord de Halifax et près du
centre-ville. Il a affirmé que les accusés
n'étaient pas assignés à résidence et
qu'ils étaient libres de circuler comme bon leur
semble. On n'a pas expliqué la raison d'un tel arrangement des
plus cléments ni qui paierait pour ces arrangements.
Et voilà que les accusés ont
été transférés en Alberta, à une
distance de près de 4 500 kilomètres, sans qu'il n'y ait
eu aucun changement d'apporté aux termes de leur caution,
notamment la caution en espèces. La notion de
« résidence locale » semble assez
flexible, merci !
La deuxième question épineuse est la
raison de ce transfert soudain des accusés. Les nouvelles de la
CBC et de la Presse canadienne présentent des
déclarations du commandant du Commandement maritime, le
contre-amiral John Newton, à l'effet que « le
séjour des quatre hommes à la base d'Halifax avait assez
duré et il devait tenir
compte du bien-être de ses propres soldats ».
« Le contre-amiral John Newton, commandant
des Forces maritimes de l'Atlantique, a demandé aux hommes de
quitter la base de Stadacona avant 18h00, a dit le procureur de la
Couronne Scott Morrison devant le palais de Justice.
« À savoir pourquoi les hommes
n'étaient plus les bienvenus à la base de Stadacona,
Morrison a suggéré aux journalistes de poser la question
aux Forces armées.
« Les Forces armées n'étaient
pas disponibles pour répondre aux questions.
« 'Il s'agit d'une situation malencontreuse,
ce qui n'est pas sain pour le moral ni pour le bien-être ni pour
la discipline. Deux semaines, c'est déjà trop long en ce
qui me concerne', a-t-il dit.
« En tant que commandant, j'ai le droit
d'imposer ma volonté dans de tels cas. »
Et troisièmement, la question qui se pose est qui
mène ce procès ? La CBC rapportait ce qui suit :
« Le commandant de la Marine canadienne des
Maritimes, le contre-amiral John Newton, a affirmé que les
quatre n'étaient plus les bienvenus à la base de Halifax
et qu'ils devaient quitter avant 18h00 vendredi.
« 'Mon rôle dans cette affaire n'a
été que d'offrir un mécanisme de transition pour
le Haut-commissariat et la Marine royale à l'abri de la
tourmente soulevée par les accusations alléguées
et j'ai respecté mon mandat en tant qu'allié et agence
soeur de la Marine royale', a dit Newton à CBC News.
« 'Ce laps de temps s'est
écoulé et nous voulions tout simplement demander à
la cour de changer les conditions qui nous avaient été
imposées, et qui ont sans doute été trop longues,
afin de permettre au Haut-commissariat britannique de prendre en charge
son propre personnel' ».
Ainsi, il devient évident que :
La Couronne n'a pas représenté
l'autorité publique ni la primauté du droit tandis que le
bureau du procureur de la Couronne et la Cour provinciale ont tout
simplement changé la logique qui sous-tendait les termes de
cautionnement extrêmement flexibles aux ordres de
l'armée ;
Les soldats de l'armée canadienne à la
base de Stadacona étaient révoltés du fait que des
soldats étrangers accusés du viol en groupe d'une femme
canadienne soient séquestrés sur la base, faisant en
sorte qu'en deux semaines leur présence était devenue une
question de « moral, de bien-être et de
discipline » ;
Le procès est en train d'être
politisé par le ministère de la Défense nationale
du gouvernement Harper alors qu'il négocie des arrangements
privés spéciaux avec le ministère britannique de
la Défense — avec le chef du Commandement maritime, qui selon
ses propres mots a affirmé qu'il avait servi de
« mécanisme de transition » et
qu'il avait « respecté son mandat en tant
qu'allié et agence soeur de la Marine royale » -
arrangements qui ont été approuvés par le
système légal civil ;
Le procès de Halifax est discrètement
organisé à huis-clos comme si les accusés devaient
jouir d'impunité face à la primauté du droit. En
vertu de l'accord sur le statut des forces de l'OTAN ainsi que de la
Loi canadienne sur les
forces étrangères, de façon
générale le personnel étranger jouit
d'impunité (l'état de nationalité) pour les crimes
commis dans le cadre de leur service militaire lorsqu'en poste sur le
territoire d'un autre pays — ce qu'on caractérise par
l'euphémisme « droit primaire de
juridiction » - mais que ce même personnel est soumis
à la juridiction du pays hôte lorsque ces crimes ne sont
pas commis dans le cadre de ce service militaire.
La soi-disant tolérance zéro du
gouvernement Harper pour crimes violents contre les femmes et sa
criminalisation des « pratiques culturelles
barbares » sont une fraude. Sa tolérance zéro
ne soutient pas la primauté du droit ni la défense des
droits de tous. Il fait preuve d'une tolérance maximale envers
les quatre accusés, membres
des Forces armées britanniques. Pour ce qui est de cas
semblables de crimes commis par l'armée d'occupation des
États-Unis dans des pays étrangers, tels les Philippines,
la Corée ou le Japon, tout indique que le maximum de pression
est exercé sur les victimes pour que celles-ci laissent tomber
toute accusation d'agression sexuelle et pour qu'elles
se taisent. Cela vise à étouffer toute opposition pour
que
les crimes commis par les forces militaires étrangères
soient rendus acceptables et pour imposer un système de
criminalisation à ceux qui s'opposent à de telles forces
et à l'imposition d'une culture de silence et de déni.
Ce qui en fin de compte réaffirme que :
Tous et toutes doivent demeurer vigilants à
mesure que les évènements se déroulent à
Halifax et que les autorités militaires et civiles se
repositionnent.
L'accord sur le statut des forces et la Loi sur
les forces étrangères présentes au Canada en
vertu desquels les États-Unis et d'autres forces militaires
perpétuent leurs crimes contre le peuple du Canada et d'autres
pays partout dans le monde doivent être annulés.
Non seulement tous les crimes commis contre les
Canadiens par des troupes étrangères doivent-ils
être poursuivis en vertu de la primauté du droit, mais le
Canada doit aussi se retirer de tout bloc d'agression militaire. Le
Canada doit déclarer les traités militaires de l'OTAN et
de NORAD ainsi que tout arrangement privé nul et non avenu, et
interdire à toutes troupes étrangères et
unités de sécurité de traverser la
frontière. Toutes troupes étrangères doivent
quitter le Canada immédiatement.
Note
1. Au moment de l'agression, l'exercice militaire massif
Maple Resolve prenait fin. Des troupes canadiennes, américaines
et britanniques participaient à ces
exercices. Selon l'entente d'exploitation entre les ministères
de la Défense canadiens et britanniques annoncée le 4
novembre 2013, 5 000 troupes britanniques devaient
s'entraîner la première année en territoire
canadien.
La haine virulente du communisme de la
dictature Harper
L'hostilité envers les institutions du Canada
continue de susciter de l'opposition
- Sam Heaton -
Le château de cartes
sur lequel la dictature
Harper a érigé son projet monstrueux de
« Monument aux victimes du communisme » à
Ottawa est en train de s'écrouler rapidement. Chaque semaine,
les mensonges intéressés inventés par le premier
ministre Stephen Harper et ses lieutenants anticommunistes, les
ministres Jason Kenney
et Pierre Poilievre, sont exposés. Il est de plus en plus
évident que, comme le PCC(M-L) l'a indiqué dès le
début, ce n'est pas un monument commémoratif aux victimes
des « régimes totalitaires » mais une
glorification anticommuniste du nazisme. Cela explique pourquoi le
monument proposé et Tribute to Liberty, (Hommage à la
liberté), l'organisation privée créée pour
faire sa promotion, reprennent le cri de ralliement des
hitlériens et des promoteurs de l'apaisement avec eux qu'il faut
vaincre le communisme à n'importe quel prix. En même
temps, il est devenu clair qu'alors que le premier ministre Stephen
Harper et son gouvernement gardent le silence en ce qui concerne
les millions de victimes du fascisme, ils font passer pour des
combattants de la liberté les nazis et leur collaborateurs parce
qu'ils ont combattu les communistes.
C'est seulement à cause de l'intervention directe
du premier ministre Harper et du ministre Kenney, ainsi que de
plusieurs autres ministres, que ce projet a franchi les
différentes étapes pour sa construction. Il a
été révélé qu'à toutes les
étapes leurs tentatives d'exercer leur autorité sur le
processus de la Commission de la capitale nationale
(CCN), l'organisme qui assure l'administration des terres dans la
région de la capitale nationale, ont été soit
inappropriées ou de véritables abus de pouvoirs de
prérogative. L'opposition actuelle au monument montre que des
décisions que Harper et ses ministres avaient annoncées
comme réglées ne le sont pas du tout. Le vote final sur
la conception
du monument à la CCN ne devrait pas avoir lieu avant septembre,
a annoncé le premier dirigeant de la Commission de la capitale
nationale, Mark Kristmanson. Le ministère du Patrimoine
canadien, sous les auspices duquel le gouvernement Harper a
placé le monument afin de contourner l'opposition à la
CCN, a déclaré en mars que la première
pierre du monument serait posée cet été. Mais les
Canadiens déterminés à arrêter ce projet
sont résolus à s'assurer que cela n'arrive pas. Une
preuve flagrante d'abus de pouvoirs de prérogative existe
certainement, si on regarde la valeur du terrain que le gouvernement
Harper veut consacrer à ce projet, sans parler du fait qu'il
sera réalisé avec des
fonds publics de plus de 5 millions de dollars. Dans un premier temps,
la valeur du terrain a été annoncée comme
étant d'environ 1 million de dollars, pour se situer maintenant
entre 16 à 30 millions. La contribution du prétendu
organisme de bienfaisance privé, Tribute to Liberty, ne s'est
jamais concrétisée, c'est la raison pour laquelle Harper
utilise son poste de premier ministre pour s'assurer que ce monument
soit construit. Les Canadiens n'ont tout simplement jamais soutenu ce
projet et sont en train de faire échouer le plan de la bande
à Harper de terminer le projet avant l'élection
fédérale de 2015.
Les résultats du sondage publié le 22 mai
indiquent l'ampleur de l'opposition des Canadiens au monument. Les
réponses au sondage EKOS-iPolitics montrent que 77,4 % des
répondants sont « fortement
opposés » au monument, ce qui comprend 82,7 %
des résidents de la région de la capitale nationale .
Soixante-trois
pour cent de ceux qui ont l'intention de voter conservateur ont
également indiqué leur opposition.
« Rarement voit-on une idée à
laquelle le public s'oppose aussi clairement », a
déclaré le président d'EKOS, Frank Graves. Il a
ajouté que le gouvernement « avait bon espoir de
finir le projet avant les élections parce que compte tenu de la
profondeur de l'opposition, nous pensons qu'il fera face à une
vague de
protestation... »
Le Conseil municipal d'Ottawa tiendra un vote sur une
motion contre l'emplacement du monument anticommuniste
L'empressement de la bande à Harper d'avoir son
monument coulé dans le béton avant les élections
fédérales de cette année se heurte à
plusieurs obstacles, notamment l'opposition à
l'extrémisme du gouvernement
Harper et à son mépris des institutions canadiennes et de
tout ce qui est progressiste et éclairé. Pour reprendre
les propos du journaliste du Ottawa Citizen, Andrew Cohen,
la question que chacun se pose est : « Existe-t-il un
moyen d'arrêter cette folie ? »
Le Conseil municipal d'Ottawa tiendra un vote mercredi,
le 27 mai à 10 heures sur une motion présentée par
le conseiller Tobi Nussbaum pour que la ville demande officiellement
que le gouvernement déplace le monument proposé
« à un endroit qui permette de conserver
l'intégrité de la Cité judiciaire, comme le
prévoient le plan et la
vision à long terme du gouvernement du Canada ». Le
plan et la vision à long terme, mis à jour en 2007, est
un plan d'aménagement à long terme pour la Cité
parlementaire et la Cité judiciaire qui est incompatible avec la
contruction d'un monument anticommuniste sur l'emplacement
proposé devant la Cour suprême du Canada. Selon les
plans de gouvernements existant depuis longtemps pour la Cité
judiciaire, l'emplacement du monument proposé est
réservé pour un nouvel édifice de la Cour
fédérale.
Le maire d'Ottawa, Jim Watson, qui a déja
qualifié le monument de « plaie » dans le
paysage de la Cité judiciaire, a dit qu'il appuie la motion.
Le député d'Ottawa-Centre soulève
des questions sur la procédure d'approbation du monument
Une page Facebook
a été
créée pour demander le déplacement du monument et
une pétition est affichée à change.org.
|
Selon l'Ottawa Citizen du 20 mai, la
Commission de la capitale nationale (CCN) a modifié en 2013 ses
lignes directrices d'aménagement des terrains à la
demande du ministre des Travaux publics pour que le gouvernement puisse
installer son monument anticommuniste sur un terrain adjacent à
la Cour suprême. Dans une lettre au
député d'Ottawa-Centre, Paul Dewar, le premier dirigeant
de la Commission de la capitale nationale, Mark Kristmanson,
écrit qu'il avait informé à l'époque
Travaux publics et Services gouvernementaux Canada que le plan à
long terme du gouvernement devra également être
modifié pour permettre la construction du monument. Mark
Kristmanson
indique également qu'en date du 22 avril 2015
« aucune demande de mise à jour n'a encore
été présentée à la CCN ».
Le 19 mai, Paul Dewar a écrit une lettre à Andrew Scheer,
président de la Chambre des communes et président du
Bureau de régie interne, par lequel le Parlement approuve le
plan d'occupation des sols à long terme,
pour demander des éclaircissements. Le Bureau de régie
interne est l'organe directeur qui détermine la politique
administrative et financière de la Chambre des communes.
Paul Dewar écrit : « Comme vous
le savez, ce terrain public a été retenu depuis des
décennies pour un nouvel édifice judiciaire
fédéral, qui devait regrouper la Cour d'appel
fédérale, la Cour fédérale et la Cour
canadienne de l'impôt, dans le cadre de la vision et du plan
à long terme (VPLT) de la Cité parlementaire et de la
Cité
judiciaire. L'utilisation prévue de cet emplacement a
été confirmée en 1987 et
réitérée quand toutes les parties, y compris le
Parlement par l'entremise du Bureau de régie interne, ont
adopté la mise à jour 2006 du plan sur la capacité
de l'emplacement et le développement à long terme des
Secteurs de la Cité parlementaire et de la Cité
judiciaire du
TPSGC. »
Se référant au manquement de TPSGC de
réviser le plan à long terme pour permettre la
construction du monument anticommuniste, Paul Dewar a demandé si
le Bureau continue d'endosser le plan à long terme, et si cette
question a été discutée. Il a demandé des
précisions quant à savoir si le Bureau devra examiner et
approuver toute
modification du plan à long terme avant l'examen final et
l'approbation du monument commémoratif. Paul Dewar a
demandé des précisions sur un certain nombre de questions
en ce qui concerne la procédure à suivre par le
gouvernement pour construire son monument :
« Le Bureau convient-il que toute
modification importante ou substantielle du VPLT devrait suivre une
consultation appropriée et approfondie avec tous les
intervenants impliqués dans le développement de la VPLT
de 2006 ? Je joins pour votre référence une copie de
la page 121 de son document intitulé Capacité du site et
plan
d'aménagement à long terme pour la Cité
parlementaire et la Cité judiciaire (VPALT, 2006) à
laquelle sont énumèrés les intervenants
consultés pour l'élaboration du VPLT.
« Le Bureau accepte-t-il l'avis de la CCN que
le VPLT doit être formellement modifié avant de construire
le monument commémoratif dans son emplacement projeté au
coeur de la Cité judiciaire ?
« Se basant sur le coût estimatif du
nouvel édifice judiciaire fédéral prévu et
les coûts de mise en oeuvre architecturale et technique, le
Bureau est-il préoccupé par la perte potentielle
d'environ 13 millions de dollars de revenus du contribuable sur les
plans [du nouvel édifice judiciaire
fédéral] ? Si vous avez des détails plus
précis
sur les coûts de ces travaux pour le nouvel édifice
judiciaire fédéral, veuillez nous fournir cette
information également.
« Le Bureau possède-t-il un inventaire
complet des infrastructures enfouies liées à la centrale
de chauffage située sur la rue Cliff qui seraient
touchées par le monument commémoratif et connait-il les
coûts en frais supplémentaires ? Si c'est le cas, le
Bureau considere-t-il ces coûts proportionnels aux coûts
du monument
commémoratif, ou correspondant aux coûts d'un
édifice judiciaire fédéral ?
« Le Bureau considère-t-il la
Cité judiciaire comme égale à la Cité
parlementaire en termes de valeur symbolique et
représentative ? Si c'est le cas, le Bureau appuierait-il
une solution qui placerait le monument commémoratif à un
endroit bien en vue sur le Boulevard de la Confédération
sans compromettre l'existant emplacement
prévu pour un nouvel édifice judiciaire
fédéral ? »
Des révélations sur la manipulation de la
Commission de la capitale nationale par le gouvernement
La Commission de la capitale nationale (CCN) a
exprimé son soutien à un monument commémoratif
semblable à celui préconisé par Tribute to Liberty
pour la première fois en septembre 2009. Elle l'a fait seulement
après que presque tous les membres de son conseil
d'administration aient exprimé leur opposition au concept d'un
monument
commémoratif aux « victimes du
communisme » et souligné qu'au lieu de cela il devait
commémorer les victimes des régimes oppresseurs. Les
membres du conseil ont souligné qu'un tel monument serait
« trop critique » envers les communistes
canadiens et inapproprié puisqu'il existe au Canada un parti
communiste
fédéral enregistré. Tribute to Liberty, qui disait
à l'époque qu'elle financerait le monument par des dons
privés, a refusé cette proposition et la CCN a finalement
accepté un « Monument aux victimes du communisme
totalitaire - Canada terre d'accueil ». Le mot
« totalitaire » a été
abandonné après une « lettre de
mandat » à la CCN de John Baird en 2012 dans laquelle
il demandait ce changement. Une source a dit au Ottawa Citizen
que la modification a été apportée, car
« le mot totalitaire implique que certaines formes du
communisme étaient acceptables ».
Des documents obtenus en 2015 par le Citizen par
des
demandes
d'accès
à
l'information
révèlent
que des instances de la CCN avaient
estimé dès le début qu'un monument aux
« victimes du communisme » ne respectait pas la
politique de la CCN concernant les monuments commémoratifs dans
la capitale. Le Comité
d'experts externe sur les commémorations de la CCN, réuni
en février 2009, avait unanimement convenu que le monument
n'était pas approprié, notant que « le but
pourrait être mal interprété comme étant
politique plutôt que commémoratif dans sa
nature ». En septembre 2009, un rapport du personnel de la
CCN a reconnu que le
monument « n'est toujours pas entièrement compatible
avec la politique de la CCN... » mais a recommandé de
l'approuver.
Même le National Post a critiqué
les tentatives du gouvernement Harper d'imposer le monument
anticommuniste, comme en témoigne cette caricature de mars 2015.
Cliquez pour agrandir.
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À l'été 2010, la CCN a
attribué un emplacement au Jardin des Provinces sur la rue
Wellington, non loin de la Cour suprême et de l'emplacement
proposé actuel. Comment l'emplacement d'origine a
été abandonné et remplacé par un
emplacement dans la Cité judiciaire est un autre trou noir.
Jason Kenney « a déclaré la semaine
dernière
qu'il n'avait aucune idée de comment le monument
commémotif a fini par être déplacé à
côté de la Cour suprême du Canada » a
écrit la journaliste du Ottawa Citizen Joanne
Chianello le 20 mai. Le 6 mars, un journalist du Citizen, Don
Butler, a rapporté que l'emplacement à côté
de la Cour suprême a été choisi par
le gouvernement en mai 2012, selon des sources qui avaient
déclaré que la décision avait été
prise par John Baird, alors ministre responsable de la CCN.
La CCN n'a appris quel était le nouvel
emplacement qu'en mars 2013, quand le ministère des Travaux
publics a envoyé une lettre demandant l'autorisation d'utiliser
les terrains pour le monument. La Cité judiciaire ne figurait
pas sur la liste de la CCN des emplacement pour futurs monuments et
monuments commémoratifs. Malgré son
désaccord avec la décision, le Conseil d'administration
de la CCN a approuvé l'emplacement en septembre 2013. S'il avait
refusé de le faire, le cabinet fédéral aurait
passé outre la CCN et fait le changement unilatéralement.
Le nouvel emplacement a été annoncé
au public en même temps qu'un financement fédéral
de 1,5 million $, un financement qui a été ensuite
doublé et porté à 3 millions quand il est devenu
évident que le projet n'avait pas l'appui des Canadiens et ne
pouvait se financer lui-même. L'estimation officielle des
coûts du projet a depuis été portée à
5,5 millions de dollars, mais les experts disent qu'il est probable
qu'il s'élèvera à trois fois plus.
En septembre 2013, le gouvernement a
transféré la responsabilité des monuments
commémoratifs de la CCN à Patrimoine canadien,
réduisant davantage sa capacité d'influencer le projet.
La CCN a continué de soulever ses objections
auprès du gouvernement en 2013 et en 2014. Des documents obtenus
par le Citizen montrent qu'en 2013 le Comité
consultatif de l'urbanisme, du design et de l'immobilier de la CCN a
vainement tenté d'obtenir que le gouvernement parle de
l'emplacement de la Cité judiciaire comme
de « l'emplacement prévu » puisqu'il
n'avait pas l'autorité de l'utiliser selon le plan à long
terme. Lors de sa réunion de février 2014, le
comité de la CCN a continué à insister qu'un tel
monument ne devrait pas viser le communisme, mais l'oppression. Le
comité a réitéré que l'emplacement
proposé pour le monument contrevenait au
plan officiel pour l'utilisation des terrains.
Le président du Comité consultatif de
l'urbanisme, du design et de l'immobilier de la CCN, Larry Beasley, a
dit à l'hebdomadaire Maclean le 9 janvier que son
comité désapprouvait l'emplacement proposé et la
conception du monument. Le design retenu a été choisi en
août 2014 sur recommandation d'un jury de sept membres. Au
moins un membre du jury, une architecte, s'est prononcée contre
la conception et l'emplacement après le fait. « Le
monument qui va occuper un espace de première importance de
notre propriété nationale occulte l'histoire de notre
pays et, en dernière analyse, donne une fausse idée de ce
qu'est ce pays », a-t-elle dit.
La répugnance du gouvernement à traduire
en justice les présumés nazis
Un membre d'un bataillon ukrainien de la Waffen SS vit
au Québec depuis 60 ans, selon un article du 9 mai de Steven
Chase publié dans le Globe and Mail. Le Comité
d'enquête de la Fédération de Russie a
demandé au Canada l'extradition de Vladimir Katriuk, un
apiculteur âgé de 93 ans qui vit au Québec, afin de
le juger pour
crimes de guerre.
Étant donné la gravité de ses
crimes de guerre « et le fait que ses complices ont
été déclarés coupables et condamnés
à mort pour avoir exterminé les civils du village de
Khatyn en Biélorussie, une demande d'extradition est logique
pour traduire devant un tribunal ce collaborateur nazi », a
déclaré dans un communiqué Kirill
Kalinin, deuxième secrétaire de la section politique de
l'ambassade de Russie.
Des organisations juives réclament depuis
longtemps l'extradition de Katriuk, selon le Globe and Mail.
« Ces organisations juives auraient accentué leurs
pressions ces dernières années lorsque de nouvelles
recherches universitaires ont associé M. Katriuk à un
massacre de villageois en 1943, dans l'ancienne république
soviétique du Bélarus. »
La Cour fédérale d'appel avait
statué en 1999 que M. Katriuk avait obtenu la citoyenneté
canadienne en cachant aux autorités son passé nazi, mais
n'avait pu prouver qu'il avait commis des crimes. Le gouvernement
Harper avait décidé en 2007 de ne pas révoquer sa
citoyenneté, écrit le Globe and Mail
Le Centre Simon-Wiesenthal a placé en 2015 M.
Katriuk au deuxième rang sur sa liste des criminels nazis les
plus recherchés au monde.
Lorsque la demande d'extradition a été
faite, « le gouvernement Harper a refusé de
répondre à la demande et au lieu de cela est
immédiatement passé au sujet de l'agression de la Russie
en Ukraine », dit le Globe and Mail
« Alors que je ne peux pas commenter sur
unedemande d'extradition spécifique, pour être clair, nous
n'accepterons ou ne reconnaîtrons jamais l'annexion russe de
Crimée ou l'occupation illégale du territoire souverain
ukrainien », a déclaré Clarissa Lamb,
attachée de presse du ministre de la Justice Peter MacKay.
« En 2012, le gouvernement Harper aurait
promis de réexaminer le cas Katriuk mais ce vendredi [8 mai] le
bureau de M. MacKay ne fera pas de commentaire, invoquant la Loi
de la protection de la vie privée. Mme Lamb a dit que les
options pour les cas de crimes de guerre « comprennent
l'extradition, des poursuites
criminelles au Canada sous la Loi des crimes contre
l'humanité et la Loi sur les crimes de guerre, la
révocation de la citoyenneté canadienne, la
déportation et le transfert à un tribunal
international ».
« M. Katriuk a dit qu'il a été
forcé de rejoindre le bataillon SS et n'a pas participé
à des opérations avec les Allemands. Il a dit que pendant
qu'il était au Bélarus, il a gardé les villageois,
le bétail et des biens des partisans. »
La répugnance du gouvernement Harper à
extrader ou poursuivre un criminel de guerre présumé est
cohérente avec son anticommunisme virulent et ses tentatives de
réhabiliter les nazis et leurs collaborateurs avec la
construction de son « Monument aux victimes du
communisme » à Ottawa.
Actualités internationales et
commentaires
Les nouvelles lois ukrainiennes anticommunistes rendent
hommage aux nazis
À gauche :
monument au collaborateur
fasciste et nazi à Lviv, en Ukraine. À droite : une
statue de V.I. Lénine à Karkov, en Ukraine, est
démantelée, le 28 septembre 2014. (RIAN)
Le 15 mai, une loi en l'honneur des organisations qui
ont collaboré avec les nazis lors de la Deuxième Guerre
mondiale, et participé notamment au massacre des Juifs et des
Polonais, a été approuvée par le président
Ukrainien Petro Porochenko après avoir été
adoptée par le parlement ukrainien le 9 avril, la Rada
suprême. La loi rend
spécifiquement hommage à l'Organisation des nationalistes
ukrainiens (OUN) et à l'Armée insurrectionnelle
ukrainienne (UPA). Une autre loi a aussi été
approuvée à cette occasion qui interdit les symboles
communistes et nazis, attaquant le communisme en l'assimilant au
nazisme.
Le site Web ukrainien zik.ua cite ces extraits de la loi
honorant les collaborateurs nazis :
« L'État reconnaît que les
combattants pour l'indépendance de l'Ukraine ont joué un
rôle important pour la restauration de l'indépendance du
pays déclarée le 24 août 1991.
« En conformité avec la loi, le
gouvernement fournira les garanties sociales et accordera les honneurs
aux combattants de l'OUN et de l'UPA.
« La dénonciation publique du
rôle de l'OUN-UPA dans la restauration de l'indépendance
de l'Ukraine est illégale. »
Le
président Ukrainien Porochenko rend hommage
aux vétérans de l'UPA fasciste le 8 mai à Kiev.
|
Les nationalistes d'extrême-droite et les
néonazis actuellement au pouvoir à Kiev dépeignent
l'OUN, fondée en 1929, comme une organisation
« révolutionnaire » ou
« partisane » qui cherchait à
« libérer » l'Ukraine du régime
soviétique. Josh Cohen, dans un article pour Reuters,
écrit : « Plusieurs dirigeants de
l'OUN ont été entraînés en Allemagne Nazie
et la philosophie du groupe était influencée par des
théoriciens raciaux comme Alfred Rosenberg. Dans sa
littérature, l'OUN, par exemple, parlait du besoin de 'combattre
les Juifs en tant que partisans du régime
moscovite-bolchévique... Mort à la
commune moscovite-juive ! Défaisons la commune, sauvons
l'Ukraine !' »
« Débutant avec un pogrom à
Lviv peu après que les nazis aient envahi l'Union
soviétique », écrit Cohen, « les
milices de l'OUN, avec l'appui des nazis, ont commencé une
tuerie dans l'ouest de l'Ukraine qui a coûté la vie
à des dizaines de milliers de Juifs. Après que les nazis
aient dissous ces milices, plusieurs de leurs
membres ont joint la police auxiliaire ukrainienne au service de
l'Allemagne, où ils ont reçu armes et entraînement
et sont devenus un des plus importants instruments de l'Holocauste en
Biélorussie et dans l'ouest de l'Ukraine.
« En 1943, l'OUN a pris le contrôle de
l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), un groupe
nationaliste ukrainien paramilitaire, et s'est déclarée
opposée à la fois aux Allemands qui se retiraient et aux
Soviétiques qui arrivaient. Bien que n'étant plus au
service des nazis, l'UPA continuait cependant de pourchasser et de tuer
des Juifs,
les parquant dans des camps de travail pour les exécuter. L'UPA
s'est aussi engagée dans le nettoyage ethnique de masse des
Polonais durant ce temps, tuant près de 100 000
personnes. »
Le président ukrainien Petro Porochenko approuve
quatre lois
Quatre nouvelles lois que le président ukrainien
a approuvées criminalisent la négation publique des
atrocités nazies et mettent les nazis et les Soviétiques
au même niveau pour tenter de dépeindre ceux qui ont
collaboré avec les nazis comme des combattants de la
liberté, tout en permettant la falsification de l'histoire en ce
qui concerne le rôle joué par les Soviétiques dans
la libération de l'Europe en interdisant les symboles de
l'ère soviétique, sauf à certaines fins
éducatives et scientifiques. Alors que Porochenko intègre
des bataillons néonazis dans les forces armées
régulières, la nouvelle législation interdit
supposément également la symbolique nazie, ouvre les
archives des services secrets de l'ère soviétique et rend
illégal le déni de la lutte des nationalistes ukrainiens
pour « l'indépendance » pendant la Seconde
Guerre mondiale. Elle accuse les Soviétiques de stigmatiser les
soi-disant nationalistes qui ont collaboré avec les nazis.
Les emblèmes soviétiques seront
retirés des bâtiments et des rues et même les villes
portant les noms des personnalités de l'ère
soviétique changeront de nom, ce qui coûtera environ 5
milliards de hryvnas (240 millions $) pendant les six prochains
mois, selon Oleksandr Klymenko, ancien ministre ukrainien des revenus
et autres taxes,
qui a critiqué le changement.
Selon des rapports de nouvelles, les individus reconnus
coupables de violation de l'interdiction des symboles communistes et
nazis pourront passer jusqu'à cinq ans derrière les
barreaux. Les organisations, incluant les médias, pourront
être fermées ou faire face à des accusations
criminelles passibles de jusqu'à 10 années de prison.
La représentante pour la liberté de presse
de l'Organisation pour la sécurité et la
coopération en Europe (OSCE) Dunja Mijatovic a prévenu
dans une déclaration que la nouvelle législation, qui
selon elle est formulée dans « un langage vague et
très large » pourrait « aisément
mener à la suppression du discours politique,
provocateur et critique, en particulier dans les
médias. » Pour leur part, les analystes russes
soulignent que la question de la décommunisation n'a pas
été très présente dans l'ordre du jour
politique ukrainien avant l'éclatement de la crise politique et
internationale en 2014.
Le conflit de l'Ukraine avec la Russie au sujet de la
réincorporation de la Crimée dans les territoires de
cette dernière en mars dernier et son appui
allégué aux rebelles pro-russes dans l'est de l'Ukraine
ont précipité un processus qui a eu lieu beaucoup plus
tôt dans certaines autres anciennes républiques
soviétiques.
Panneau du
référendum de mars 2014 en
Crimée en opposition au fascisme et exigeant que l'Armée
insurrectionnelle ukrainienne et Secteur droit soient bannis.
|
« Dans les décennies récentes,
les autorités ukrainiennes, dans l'ensemble, faisaient route
avec la Russie et acceptaient son histoire commune avec
l'Ukraine », a dit Alexei Makarkin, directeur adjoint au
groupe de réflexion appelé Centre pour les technologies
politiques, basé à Moscou. « Mais maintenant
que l'Ukraine a
essentiellement perdu la Crimée et une partie de l'est, il est
plus facile de commencer. [la décommunisation] unit ceux qui
blâment la Russie pour la crise. Ce processus aurait
été été plus difficile avant
l'arrivée de ces changements importants dans le paysage
politique du pays. »
Le ministre russe de la Culture Vladimir Medinski a
écrit une lettre à Guennadi Ziouganov, le dirigeant de
longue date du parti communiste du pays, dans laquelle il promet de
protéger les monuments de l'ère communiste. Ziouganov en
a appelé au ministre dans une lettre ouverte sur la destruction
des monuments de Lénine en Ukraine, qui,
écrivait-t-il, démontrait la confusion entre le sentiment
antisoviétique et la russophobie. Izvestia cite Medinski :
« Notre position est que les
témoignages de l'ère soviétique devraient
y être préservés pour nous rappeler la puissance de
l'esprit humain, l'héroïsme militaire et le travail de nos
prédécesseurs.
« C'est seulement ainsi que nous pouvons
atteindre la continuité historique et culturelle
nécessaire à l'avenir de la Russie. Les statues de
Lénine sont certainement une partie de notre identité
historique et le ministère de la Culture fera tout en son
pouvoir pour les préserver. »
Selon Izvestia, il y a toujours quelque 6 000 statues de
Lénine à l'échelle de la Russie.
Les efforts d'éradiquer ou de glorifier des
périodes historiques à des fins politiques sont
simplement une tentative pour compenser l'incapacité des
dirigeants à faire face aux problèmes sociaux et
économiques pressants, a dit Viktor Mironenko, directeur du
Centre des études ukrainiennes à l'Académie russe
des Sciences de l'Institut
européen.
« La crise ukrainienne a mené tant les
autorités russes qu'ukrainiennes à favoriser une forme
simplifiée du nationalisme dans laquelle il y a bien peu de
place pour les nuances », a-t-il dit.
La décommunisation d'autres États
post-soviétiques, incluant les États baltes, l'Estonie,
la Lettonie et la Lituanie, a été plus abrupte que celle
de l'Ukraine. Les trois États ont banni la démonstration
publique des symboles soviétiques, bien qu'ils continuent
d'être fièrement montrés lors des jours
fériés et événements commémoratifs.
Ces pays
ont également pris soin d'éliminer et d'interdire de
leurs gouvernements et services de sécurité ceux qui
avaient fait partie de la gouvernance dans les anciennes
républiques socialistes soviétiques.
Alexander Bruter, chercheur à l'Institut des
sciences humaines et des études politiques à Moscou, a
dit que le rejet décisif de leur passé
soviétique par les États baltes a aidé ces pays
à être reconnus en occident et éventuellement
facilité leur entrée dans l'Union européenne en
2004.
Selon les rapports de nouvelles, une loi a
été soumise au parlement de Lettonie la semaine
dernière qui interdirait l'affichage public du ruban de
Saint-Georges, la bannière victorieuse symbolisant la
défaite du fascisme en Europe. Les forces promouvant le
revanchisme des forces nazies disent que le ruban de Saint-Georges
devrait être banni
parce qu'il est supposément synonyme d'expansion territoriale
russe.
Des généraux de l'ancienne
République démocratique allemande en appellent au peuple
Soldats de la paix
Manifestation lors d'un
meeting politique de l'OTAN
à Munich le 7 février, avec une bannière disant
« Arrêtons l'OTAN ! Pas de guerre contre la
Russie ! »
En tant que militaires ayant occupé de hautes
fonctions dans les forces armées de la République
démocratique allemande (RDA), nous en appelons au public
allemand, très inquiets du maintien de la paix et de la survie
de la civilisation en Europe.
Pendant les années de la Guerre froide, où
nous avons vécu de longs épisodes de confrontation et de
militarisation jusqu'aux portes d'un conflit ouvert, nous avons
utilisé notre expertise militaire pour maintenir la paix et
protéger notre RDA socialiste. L'armée populaire
nationale (la NVA) n'a pas été impliquée
même un seul jour dans un
conflit armé, et elle s'est assurée lors des
événements de 1989-1990 qu'on n'en viendrait pas aux
armes. La paix a toujours été la maxime première
de notre travail. C'est pour cela qu'aujourd'hui nous nous opposons
fermement à l'utilisation des forces armées comme
instrument politique. L'expérience vécue a clairement
démontré que les
problèmes brûlants de notre temps ne doivent pas
être résolus par des moyens militaires.
Des fleurs
au Mémorial soviétique de
Tiergarten à Berlin, le 8 mai 2015
|
Il est bon de se rappeler que l'Armée
soviétique a porté le fardeau le plus grand de
l'offensive fasciste lors de la Deuxième Guerre mondiale.
Uniquement en Union soviétique, 27 millions de citoyens ont
donné leur vie pour cette victoire historique. Nous leur devons
notre gratitude, ainsi qu'à nos alliés, en ce 70e
anniversaire de la libération (
de l'Europe du fascisme).
Nous sommes témoins du fait qu'une fois encore la
guerre est devenue le compagnon de route de l'humanité. Le
nouvel ordre mondial dirigé par les États-Unis et leurs
alliés a mené dans la période récente aux
guerres en Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak, au Yémen, au
Soudan, en Libye et en Somalie. Ces guerres ont fait environ deux
millions de victimes et des millions de réfugiés.
Cette guerre a maintenant rejoint l'Europe. Il est clair
que la stratégie des États-Unis est d'éliminer la
Russie en tant que rival et d'affaiblir l'Union européenne. Ces
dernières années, l'OTAN s'est de plus en plus
rapprochée des frontières de la Russie. Avec l'effort
pour incorporer l'Ukraine dans l'UE et l'OTAN, le cordon sanitaire
s'est
refermé, des États baltes à la mer Noire, pour
isoler la Russie du reste de l'Europe. Selon les calculs
américains, toute alliance entre l'Allemagne et la Russie est
difficile voire impossible.
Afin de pousser le public dans cette direction, une
campagne médiatique sans précédent bat son plein
dans laquelle des politiciens incorrigibles et des journalistes
corrompus battent les tambours de guerre. Dans cette atmosphère
surchargée, la République fédérale
d'Allemagne devrait jouer un rôle pour l'avancement de la paix.
La situation
géopolitique de l'Allemagne, son histoire et les
intérêts objectifs de son peuple l'exigent, contrairement
aux appels du président pour une plus grande
responsabilité militaire, à l'hystérie de guerre
et à la russophobie promue par les médias.
Inciter à la militarisation de l'Europe de l'Est
n'est pas jouer avec le feu, c'est jouer avec la guerre !
Connaissant le caractère destructeur de la guerre
moderne et voulant prendre nos responsabilités en tant que
citoyens, nous disons avec la plus grande clarté : un crime
contre l'humanité est en train de se jouer ici.
Est-ce que les morts de la Deuxième Guerre
mondiale, la destruction massive dans toute l'Europe, les flots de
réfugiés et le chagrin sans fin de l'humanité ont
déjà été oubliés ? Est-ce que
les nouvelles guerres des États-Unis et de l'OTAN n'ont pas
déjà causé assez de souffrance ? Est-ce
qu'elles n'ont pas déjà fait assez de
victimes ?
Ne comprenons-nous pas ce qu'un conflit militaire dans
le continent densément peuplé de l'Europe
signifierait ?
Il y aurait des avions de guerre par centaines, des
drones armés chargés de bombes et de roquettes, des
milliers de chars et de véhicules armés, et des
systèmes d'artillerie. Dans la mer du Nord, la mer Baltique, la
mer Noire, les navires de guerre les plus modernes se livreraient
bataille, et, en réserve, attendraient les bombes atomiques. Il
n'y
aurait aucune distinction entre ce qui est un front de guerre et ce qui
n'en est pas. Des millions de mères pleureraient leurs enfants
et leurs maris, leurs pères et leurs frères. L'Europe ne
serait plus qu'une terre de désolation.
Devrions-nous en arriver là ? NON, mille
fois NON !
Nous en appelons donc au public allemand.
Un tel scénario doit être
écarté.
Nous n'avons pas besoin de rhéthorique de guerre
mais de polémique en faveur de la paix.
Nous n'avons pas besoin de missions à
l'étranger pour nos forces armées ni d'armée de
l'Union européenne.
Nous n'avons pas besoin de plus de financement à
des fins militaires, mais de financement pour combler des besoins
sociaux et humanitaires.
Nous n'avons pas besoin de fièvre de guerre
contre la Russie mais de plus de compréhension mutuelle, de
coexistence et de bon voisinage.
Nous n'avons pas besoin d'être une
dépendance militaire des États-Unis mais les
maîtres de la cause de la paix.
Plutôt que d'une « Force de
déploiement rapide de l'OTAN » aux frontières
de l'est, ce qu'il nous faut c'est plus de tourisme, plus
d'échanges de jeunes et des pas vers la paix avec nos voisins de
l'est.
Nous avons besoin d'une Allemagne pacifique dans une
Europe pacifique.
Puissions- nous laisser ce legs à nos enfants,
nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants.
Parce que nous ne savons que trop bien ce que la guerre
veut dire, nous élevons nos voix contre la guerre ; nous
élevons nos voix pour la paix.
Troupes américaines, hors
d'Okinawa!
Un grand rassemblement à Okinawa exprime le
sentiment antiguerre de l'île
Le 17 mai, un grand rassemblement s'est tenu à
Naha, la capitale de la préfecture, en opposition à la
construction d'une nouvelle base militaire américaine à
Henoko sur l'île d'Okinawa. Les trente-cinq mille participants y
ont adopté une résolution visant à bloquer la
construction de la nouvelle base et demandant la fermeture
immédiate de la
base américaine de Futenma à Ginowan. Les manifestants
ont communiqué à tout le Japon et au monde entier la
volonté du peuple d'Okinawa de voir se terminer l'occupation
militaire de leur île par les États-Unis. Soixante-dix
ans ! Cela suffit maintenant ! Le peuple demande la paix et
le développement mutuel avec ses voisins
d'Asie de l'Est. La présence militaire américaine dans la
région est l'obstacle à la réalisation de son
désir.
Okinama représente 0,6 % de la masse
terrestre du Japon mais comprend 74 % des bases
américaines. Toutes les élections récentes ont
témoigné de la vaste opposition qui existe à
l'occupation militaire américaine. Quiconque ne s'oppose pas
à l'occupation américaine, peu importe les positions
qu'il prend sur d'autres sujets, est
incapable de se faire élire à quelque poste que ce soit
à Okinawa.
Le gouverneur
Onaga s'adresse à la foule au
rassemblement.
|
Le peuple dénonce le fait que le gouvernement
central du Japon agit comme la marionnette des États-Unis en
voulant imposer une autre base aux gens d'Okinawa contre leur
volonté. Le gouverneur d'Okinawa Onaga Takeshi a dit lors du
rassemblement qu'il existe maintenant une seule option face à la
lâcheté du gouvernement Abe à Tokyo et
à son refus de se plier à la volonté populaire, la
mobilisation du peuple pour empêcher la construction de la base
de Henoko.
Ce troisième rassemblement d'importance montre
que l'appui au Mouvement de tout l'Okinawa contre l'occupation
américaine connaît un développement
impétueux. Bien avant le début du rassemblement, les gens
venus de partout dans l'île ont envahi le stade et rempli tous
ses sièges alors que des milliers d'autres se massaient à
l'extérieur.
Les participants portaient des pancartes disant entre autres
« Non à la base de Henoko ! »,
« Nous ne reculerons pas ! » et
« Pas de base militaire
américaine ! ».
Les jeunes d'Okinawa y étaient en très
grand nombre, dont des étudiants du secondaire et du
collégial et de jeunes travailleurs. De plus en plus de jeunes
et d'étudiants se sont joints récemment au mouvement
d'opposition à l'occupation militaire américaine et
participent aux actions de masse et aux discussions. « C'est
important que
chacun d'entre nous de la jeune génération apprenne,
réfléchisse et entre en action, même si c'est
peu », a dit Tomomi Furugen, une étudiante de
deuxième cycle de l'Université internationale d'Okinawa
à Ginowan, dans sa présentation au nom des
étudiants d'Okinawa.
Le maire de la ville de Nago, Inamine Susumu, où
est situé Henoko, a fait un discours militant, disant que
« notre lutte contre les bases se gagne les coeurs et les
esprits du peuple à l'échelle du Japon et l'appui des
peuples partout dans le monde ».
Une co-présidente du comité organisateur
du rassemblement, Nakayama Kiku, a parlé avec force de la
nécessité d'établir un gouvernement antiguerre
à Tokyo. « En plus d'être directement
liée aux guerres, la présence des bases militaires est un
exemple de violation des droits humains », a-t-elle dit.
Nakayama était étudiante de
deuxiè cycle au secondaire et infirmière lors du massacre
des civils d'Okinawa par les Américains et la destruction
cruelle de leur île essentiellement sans défense en 1945.
Dans son discours à la foule très dense,
le gouverneur Onaga a réitéré sa
détermination à stopper la construction de la nouvelle
base à Henoko par tous les moyens possibles. Il a
critiqué le gouvernement central d'Abe pour sa trahison du
peuple, et dit : « C'est une entreprise de corruption
de la politique japonaise. Je ne sais pas
comment le pays va pouvoir partager les valeurs de liberté, de
droits humains et de démocratie avec les autres dirigeants du
monde s'il ne les garantit pas à son propre peuple [...] Le
premier ministre Abe se dit le champion de l'idée de 'reprendre
le Japon' mais est-ce que cela comprend
Okinawa ? Pendant combien d'années Okinawa va-t-elle encore
être sacrifiée ? » Le gouverneur a
appelé les participants à intensifier leurs efforts pour
bloquer la construction de la base à Heinoko et conclu son
discours avec cette phrase en Shimakutuba (la langue
okinawaïenne) : « N'oubliez pas le peuple
d'Okinawa ! ». La foule a répondu par des cris
d'approbation et une ovation debout.
Une résolution demandant la fermeture
immédiate et le retrait de la base américaine
détestée de Futenma à Ginowan et l'arrêt de
la construction à Henoko a été approuvée
par un tonnerre d'applaudissements. Les organisateurs du rassemblement
représentant les partis à l'assemblée de la
préfecture, les dirigeants de la communauté d'affaires et
de groupes de citoyens et de travailleurs vont présenter la
résolution de façon formelle le 25 mai au bureau du
premier ministre, au ministère des Affaires
étrangères, au ministère de la Défense et
à l'ambassade des États-Unis à Tokyo le 25 mai. Le
maire de Nago Susumu Inamine et Chokei Taira, le co-dirigeant de
Shimagurumi-kaigi ( la
conférence qui regroupe toute l'île), seront en visite aux
États-Unis en compagnie du gouverneur Onaga à partir du
27 mai.
35e anniversaire du soulèvement de
Gwangju, Corée
Gwangju et la lutte pour la démocratie, la
réunification et la fin de l'occupation américaine
Une des grandes
manifestations qui ont marqué le soulèvement
démocratique de Gwangju en Corée en mai 1980
Le 18 mai est le 35e anniversaire de
l'héroïque soulèvement
populaire de Gwangju qui s'est déroulé dans la ville de
Gwangju en
Corée du Sud du 18 au 28 mai 1980. Cet anniversaire important
est
commémoré en Corée dans le cadre de
l'intensification de la lutte
contre l'occupation militaire de la Corée du Sud et pour
l'avancement
du
mouvement populaire en Corée du Sud pour la démocratie et
la
réunification.
Le soulèvement populaire de Gwangju fut une
action révolutionnaire
grandiose menée contre la dictature militaire brutale du
général Chun
Doo-hwan. Chun avait accédé au pouvoir grâce
à un coup militaire
orchestré par les États-Unis qui avait renversé le
gouvernement du
président Choi Kyu-hah qui était président en
exercice suite à
l'assassinat du dictateur militaire Park Chung-hee en 1979 par l'Agence
centrale coréenne du renseignement. La loi martiale, qui avait
été
imposée dans diveses régions de la Corée du Sud
suite à l'assassinat de
Park, a été étendue à tout le pays le 17
mai 1980 et on lui a ajouté de
nouvelles clauses fermant les universités, interdisant les
activités
politiques et limitant la liberté de presse.
Selon des reportages et des témoignages de gens
sur place, le
soulèvement populaire de Gwangiu a débuté le matin
du 18 mai alors que
les étudiants ont tenu des manifestations, bravant un
décret martial
visant à fermer les universités et à
écraser toute dissension
politique. La police ne pouvant contenir la résistance
organisée du
peuple, le
régime a fait appel à une unité des Forces
spéciales de l'armée formée
pour des missions d'assaut pour écraser le soulèvement.
Les Forces
spéciales ont eu recours aux gaz lacrymogènes, aux
matraques et aux
balles de caoutchouc pour tenter de supprimer le soulèvement ce
qui a
poussé les travailleurs, les commerçants et les parents
à descendre
dans la rue pour défendre leurs enfants. Les militaires ont
alors
ouvert le feu, tuant près de deux cent personnes et en blessant
des
centaines d'autres.
Le 20 mai, près de 10 000 personnes
manifestèrent à Gwangju. Dans le
contexte de la militarisation avancée de la
société, c'était la coutume
dans la plupart des grandes entreprises de Corée du Sud
d'avoir des
caches d'armes. Les manifestants saisirent ces armes, des autobus, des
taxis et même des voitures blindées appartenant au
personnel et formèrent des milices armées pour combattre
l'armée. Le 21
mai, les unités spéciales battirent en retraite et la
ville tomba aux
mains des résidents.
Les résidents de
Gwangju prennent les armes pour défendre leurs droits.
Les cinq jours qui ont suivi virent le peuple affirmer
ses droits et
prendre contrôle de la situation. De la même façon
que les comités
populaires avaient arraché le pouvoir des mains des forces
militaires
d'occupation du Japon et formé un gouvernement sur le champ, les
gens
de Gwangjiu s'organisèrent en comités de citoyens pour
assurer le
bien-être et la sécurité de tous. Les
comités se chargèrent de la
distribution de nourriture, des soins médicaux et du transport
en
commun et organisèrent des discussions politiques vivantes
où les gens
se rassemblaient pour discuter de leur avenir et de leur opposition
à
l'occupation américaine et à la dictature militaire.
Le 24 mai, plus de 15 000 personnes prirent part
à un service
funèbre à la mémoire de ceux qui avaient
été tués par les unités
spéciales au début du soulèvement. Le 25 mai,
près de 50 000 personnes
réunies à Gwangju adoptèrent une résolution
exigeant l'abolition de la
loi martiale et la libération de Kim Dae Jung. [1]
Le gouvernement américain sous la
présidence de Jimmy Carter intervint
peu après ces événements parce que le
soulèvement de Gwangju menaçait
les intérêts stratégiques des États-Unis
dans la péninsule coréenne et
en Asie. Les États-Unis ordonnèrent au régime de
Chun de faire venir
des troupes de la zone démilitarisée (DMZ) qui
sépare le
nord et le sud pour réoccuper Gwangju. À 3 h 30 le 27
mai, l'armée se
lança à l'assaut de Gwangju dans le cadre de
l'« Opération vacances
splendides ».
La population de Gwangju résista vaillamment
à cet acte de terreur
d'État. Des milliers de civils furent tués et près
de 15 000 personnes
furent blessées dans la bataille contre ces soldats sous
commandement
américain. Plus de 1500 personnes furent faites
prisonnières et
plusieurs d'entre elles furent torturées. Sept personnes furent
exécutées et
14 condamnées à vie pour s'être opposées
à la dictature militaire
appuyée par les États-Unis et pour avoir
revendiqué leurs droits.
Monument à
Gwangju à ceux qui ont perdu la vie dans le soulèvement
|
Bien que le soulèvement de Gwangju ait
été écrasé avec une brutalité
barbare, la bravoure du peuple a laissé une marque
indélébile et porté
un coup décisif à l'impérialisme américain
dans la péninsule coréenne.
Le soulèvement a marqué un point tournant dans la lutte
collective du
peuple coréen pour affranchir la partie sud de sa nation de
l'occupation militaire américaine. Cette occupation qui date de
la fin
de la Deuxième Guerre mondiale n'a causé que
misère au peuple et bloqué
la voie à la réforme des institutions
démocratiques en Corée du Sud et
au désir du peuple coréen pour la réunification de
son pays divisé.
Le soulèvement populaire de Gwangju vit
aujourd'hui dans la
détermination du peuple coréen du nord et du sud à
combattre les
activités criminelles du gouvernement fantoche de Park Gyeun-Hae
installé au pouvoir par les États-Unis en Corée du
Sud qui est
honteusement à genoux devant les impérialistes
américains et impose des
mesures
néolibérales d'austérité toujours plus
brutales contre le peuple
sud-coréen. Ce régime continue d'utiliser la Loi sur
la sécurité nationale anticommuniste
pour criminaliser et persécuter les forces patriotiques et
pro-réunification en Corée du sud. Le
trente-cinquième anniversaire du
soulèvement populaire de Gwangju sert de symbole à
toutes les forces combattantes de Corée et du monde unies dans
la lutte
pour débarrasser l'humanité une fois pour toutes de
l'impérialisme
américain.
En cette occasion du trentième-cinquième
anniversaire du soulèvement populaire de Gwangju, Le
Marxiste-Léniniste appelle
la classe ouvrière et le peuple à intensifier leur appui
à la juste
lutte de l'héroïque peuple coréen contre
l'occupation militaire
américaine de la Corée du Sud, à s'opposer
résolument au chantage
nucléaire des
États-Unis et à leurs provocations militaires contre la
RPDC et à
appuyer la lutte du peuple de Corée qui combat depuis 70 ans
pour
réunifier par ses propres efforts, en toute indépendance
et de manière
pacifique, son pays divisé.Il faut également condamner le
gouvernement
Harper pour son appui ouvert au régime anticommuniste de
Corée du Sud
et ses calomnies anticommunistes contre la RPDC au sujet
« d'attaques
aux droits de l'homme », de
« goulags » et autres choses du genre.
L'humanité toute entière a une dette
éternelle envers le peuple
coréen pour la contribution qu'il a faite à la
défaite des puissances
de l'axe dans la Deuxième Guerre mondiale de même
qu'à la défaite des
forces conjointes États-Unis/ONU, dont le Canada faisait partie,
afin
de défendre son droit à l'indépendance et à
la paix. Il est plus que
temps
maintenant que les États-Unis retirent leurs troupes de
Corée du Sud et
annulent leurs exercices de guerre qui ciblent la RPDC. Ils doivent
normaliser leurs relations avec la RPDC comme ils ont commencé
à le
faire avec Cuba. C'est une chose dont le peuple coréen et
l'humanité
éprise de paix ont bien besoin.
Vive
le
35e anniversaire du soulèvement populaire
héroïque de Gwangju !
Troupes américaines, hors de Corée !
Note
1. Kim Dae-jung, décédé en
août 2009, était à l'époque un prisonnier
politique bien connu. Il est devenu plus tard le 8e président de
la
République de Corée et il a joué un rôle
important dans l'établissement
du dialogue nord-sud pour la réunification. Avec le dirigeant de
la
République populaire démocratique de Corée (RPDC)
Kim Jong Il, il
a été le cosignataire de l'historique Déclaration
conjointe nord-sud du
15 Juin 2000 qui a inauguré une nouvelle période dans la
lutte pour la
réunification de la Corée.
La RPDC s'oppose fermement aux provocations du
secrétaire d'État américain
En réponse aux remarques provocatrices
formulées contre elle par le secrétaire d'État
américain John Kerry lors d'une récente visite en
Corée du Sud, la République populaire démocratique
de Corée (RPDC) a déclaré qu'elle ne
dérogera pas à ses principes, qu'elle va continuer de
défendre son droit d'être et de s'opposer à tous
les efforts
déployés par les États-Unis pour menacer sa
sécurité et son indépendance. Elle a aussi
souligné que les commentaires de Kerry exposent l'échec
de la politique américaine envers la RPDC et montrent à
quel point les États-Unis se sont isolés avec leurs
politiques anti-RPDC. .
En conférence de
presse le 18 mai avec le
ministre des Affaires étrangères sud-coréen Yu
Byung-se, Kerry a dit que le lancement réussi d'un missile
balistique sous-marin par la RPDC le 9 mai dernier est une
« violation flagrante des lois internationales »
et que par ses gestes la RPDC ne fait que « s'isoler
davantage et créer
des risques encore plus grands pour la région et pour
elle-même ». Kerry a ensuite appelé à
l'augmentation de la pression internationale sur la RPDC, se
référant à nouveaux aux soi-disant violations des
« droits de l'homme » dans ce pays.
La RPDC a répondu le 20 mai par le biais d'un
communiqué du ministère des Affaires
étrangères soulignant que les essais du missile
balistique ont été faits à des fins de
défense, ce qui est nécessaire compte tenu des
préparatifs de guerre incessants et du chantage nucléaire
contre elle. La déclaration rend l'administration Obama
entièrement
responsable du sabotage de toutes les possibilités
d'édifier des relations États-Unis-RPDC pacifiques et
constructives. Elle rappelle en particulier qu'en janvier de cette
année, la RPDC a proposé un moratoire sur ses essais
nucléaires si « les États-Unis cessent
temporairement les exercices militaires conjoints provocateurs contre
elle ».
Cette offre a été rejetée du revers de la main et
l'occasion de normaliser les relations, de désamorcer les
tensions dans la péninsule coréenne et de maintenir un
dialogue fructueux entre les deux pays afin de
dénucléariser la péninsule coréenne a
été perdue une fois de plus.
Dans son communiqué du ministère des
Affaires étrangères, la RPDC demande une fois de plus que
l'administration américaine cesse ces provocations ou en assume
les conséquences.
La maxime d'Obama
- Bulletin de la Mission permanente de la
RPDC -
L'échec nous apprend beaucoup : voilà
une maxime qui sort souvent de la bouche d'Obama.
Quelle est la leçon alors que le président
américain doit tirer des luttes infructueuses menées par
ses prédécesseurs contre la RPDC au cours des 70
dernières années ?
La reddition d'Eisenhower
Le 25 juin 1950, les États-Unis ont
déclenché une guerre contre la RPDC alors en plein essor
dans
le cadre de leur ambition agressive d'obtenir une tête de pont
pour leur suprématie mondiale dans la péninsule
coréenne. Ils ont mobilisé sur le front coréen une
force colossale de deux millions d'hommes dont
des mercenaires de leurs 15 pays satellites, les troupes
sud-coréennes et les restes de l'ancienne armée
japonaise, sans parler de leurs propres forces militaires, navales et
aériennes. Ils ont quand même perdu une bataille
après l'autre sur la ligne de front. Truman a bu une tasse
amère et quitté la Maison Blanche.
Une fois en poste au début de 1953, Eisenhower a
lancé une nouvelle offensive pour faire tourner la guerre en sa
faveur. Cette entreprise de la dernière chance s'est aussi
terminée par un fiasco.
Le 27 juillet 1953, les États-Unis ont
signé l'Accord d'armistice, ce qui revient à une lettre
de reddition. Dans un discours à la radio, 59 minutes
après la signature de la trève, Eisenhower a
décrit cela comme quelque chose de tragique et déchirant.
Les excuses de Johnson
Le 23 janvier 1968, le navire espion armé
américain Pueblo a été capturé en train
d'espionner dans les eaux territoriales de la RPDC.
Johnson, le président des États-Unis
à ce moment-là, a convoqué une réunion du
Conseil de sécurité nationale à la Maison-Blanche
où il a qualifé la capture du navire d'acte de guerre
contre les États-Unis. Il a ordonné qu'une énorme
force de frappe dirigée par le porte-avion nucléaire
Enterprise soit envoyée dans les eaux au large de la
péninsule coréenne.
Les États-Unis ont lancé un ultimatum,
exigeant le rapatriement du navire et de son équipage, sous
peine de représailles. La RPDC a répondu en
déclarant qu'elle riposterait du tac au tac aux
« représailles » et à la
« guerre totale ». La superpuissance n'avait pas
le choix que d'admettre son action criminelle et signer
une lettre d'excuses. Johnson a qualifié les excuses
d'événement singulier dans l'histoire des
États-Unis.
Le USS Pueblo maintenant ancré en permanence sur
la rivière Taedong à Pyongyang
« L'exploit » de Bush
En assumant ses fonctions au début de 2001, Bush
a dit que la RPDC faisait partie de l'Axe du mal et a annulé le
Protocole d'entente entre la RPDC et les États-Unis [sur
l'énergie nucléaire et la normalisation des relations]
qui avait été signé pendant le mandat de son
prédécesseur. Son
administration a pris des mesures extrêmes pour faire des
pressions politiques, économiques et militaires sur la RPDC, et
l'a ouvertement menacée de frappes nucléaires
préventives.
Bush a accompli un « exploit »
remarquable en orchestrant un nouveau tollé sur la question
nucléaire. Face à la menace nucléaire grandissante
des États-Unis, la RPDC a déclaré qu'elle pourrait
se doter d'une force de dissuasion nucléaire ou de quelque chose
d'encore plus puissant pour défendre sa souveraineté et
sa dignité.
Peu de temps après , la RPDC a
procédé à un essai nucléaire réussi
pour montrer que la déclaration n'était pas un bluff.
On peut voir avec le recul qu'en brandissant le
bâton de la seule superpuissance, Bush n'a fait qu'aider la RPDC
à devenir un État nucléaire.
La leçon pour Obama
Alors qu'il était candidat à la
présidence, Obama n'arrêtait pas de parler du
« recours à la diplomatie » pour
améliorer les relations avec la RPDC, ayant peut-être
réalisé de la leçon apprise de ses
prédécesseurs qu'une politique punitive ou de
confrontation ne mène pas au progrès.
Cela s'est avéré une manoeuvre. En entrant
à la Maison blanche, Obama a adopté une politique de
« patience stratégique », qui n'a pas
été conçue pour améliorer ses relations
avec la RPDC.
L'ancien secrétaire
d'État adjoint, qui a
été un protagoniste actif de cette politique au sein de
l'administration Obama, a admis que celui-ci n'a pu trouver aucune
autre alternative pour affaiblir la RPDC que de détruire sa
force d'autodéfense de dissuasion nucléaire.
La RPDC a jugé que par leur changement majeur de
politique les États-Unis manoeuvraient pour gagner du temps et
que leur but ultime de renverser le gouvernement n'avait pas
changé. Elle a annoncé qu'elle allait
simultanément oeuvrer à l'édification
économique et bâtir sa force nucléaire.
Les éléments intransigeants parmi les
Américains ont affirmé que « la patience
stratégique » d'Obama a fourni à la RPDC
l'occasion de développer sa technologie en matière de
fusées et de fabriquer des ogives nucléaires
miniaturisées, menaçant encore plus la
sécurité des États-Unis. Dans ce contexte, Obama
est revenu à la
position dure face à la RPDC, se lançant dans un
tollé contre elle au sujet des « droits de
l'homme ».
Récemment, Obama s'est retrouvé
coincé par son acte scandaleux d'aller jouer au golf à
Hawaii tandis que son pays vivait le chaos dans le contexte des
manifestations contre la discrimination raciale rampante qui a
sévi de la fin de l'an dernier au début de
l'année. Il a de nouveau provoqué la RPDC en publiant un
« décret
présidentiel » visant à imposer des sanctions
supplémentaires contre elle.
La RPDC a déclaré qu'elle en a assez des
États-Unis et va prendre des contre-mesures pour mettre fin aux
provocations américaines.
Qu'est-ce qu'Obama devrait apprendre des sept
décennies d'autoritarisme de ses prédécesseurs et
de sa propre politique inefficace ? L'échec nous apprend
beaucoup et la leçon lui sera amère.
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Marxiste-Léniniste
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