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Après plus de 28 jours de résistance héroïque, les derniers communards succombèrent à l'assaut général des troupes de Versailles. C'est alors que le massacre des hommes, des femmes et des enfants sans défense qui avait fait rage tout au long de la semaine sanglante, atteignit son point culminant. Des milliers et des milliers d'ouvriers sans armes furent massacrés par la bourgeoisie. Si la bourgeoisie se présente comme « humanitaire », « raisonnable », « juste » et « civilisée », la Commune de Paris a montré la barbarie effrénee à laquelle elle est prête à recourir pour écraser les luttes révolutionnaires du prolétariat, soulignant ainsi l'importance pour le prolétariat, une fois qu'il a pris le pouvoir, d'exercer résolument sa dictature sur les exploiteurs afin de pouvoir consolider ses victoires et établir la démocratie pour la grande majorité des travailleurs. C'est l'enseignement précieux que la Commune de Paris pendant sa courte existence a donné au prolétariat mondial, un enseignement d'une profonde importance dans sa lutte continue pour édifier la société nouvelle, socialiste. Dans la préface à l'édition allemande de 1872 du Manifeste du Parti communiste, Marx et Engels écrivent : « La Commune, notamment, a démontré que la classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre telle quelle la machine de l'État et de la faire fonctionner pour son propre compte. » La Commune de Paris, qui a montré dans les faits ce que signifie dictature du prolétariat, offre également des enseignements sur la nécessité d'un parti politique révolutionnaire prolétarien pour le diriger dans les hauts et les bas complexes de la lutte de classe et sur la nécessité de bâtir et de renforcer l'alliance ouvriers-paysans et d'autres leçons inestimables qui ont été confirmées par la Grande Révolution d'Octobre 1917 et les autres luttes révolutionnaires du prolétariat. Aujourd'hui, l'importance des partis marxistes-léninistes capables de fournir à la lutte de classe de la classe ouvrière et du peuple opprimé l'orientation et la direction dont ils ont besoin pour développer leur politique indépendante et apporter des solutions aux problèmes de la société est en essence la cause pour laquelle les communards ont combattu et ouvert la voie avec tant d'héroïsme. L'exemple de la Commune de Paris inspirera toujours la classe ouvrière partout dans le monde qui n'oubliera jamais les leçons inestimables écrites dans le sang par les communards. La Commune de Paris a été en effet le glorieux fourrier de la société nouvelle que la classe ouvrière et les opprimés du monde aspirent à créer. Une nouvelle direction pour l'économie Crise existentielle de l'économie canadiennePremière partie :
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Le 31 mars le gouvernement a déposé des amendements au projet de loi C-51, la Loi antiterroriste de 2015. Le projet de loi fait l'objet d'une opposition populaire partout au Canada. Il est aussi critiqué par les témoins qui comparaissent devant le Comité permanent de la Chambre des communes sur la Sécurité publique et nationale chargé de l'étudier. Le Sénat a quant à lui débuté son étude du projet de loi le 30 mars, c'est-à-dire avant même que la Chambre des communes ne l'ait voté. La fraude à laquelle on assiste est qu'en apportant ces amendements à la dernière minute, le gouvernement peut prétendre être raisonnable, écouter les critiques, être soucieux d'avoir une loi pour combattre le terrorisme qui soit « sensée ».
Les amendements en question apportent une précision à la clause concernant la responsabilité des transporteurs aériens de prévenir les attentats terroristes et une clarification à l'effet que le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) n'est pas autorisé à faire des arrestations.
Le plus discuté des amendements porte sur la partie 1 du projet de loi, celle qui crée la Loi sur la communication d'information ayant trait à la sécurité du Canada. L'article en question modifie les pratiques de partage d'information en laissant les ministères et agences d'État décider de ce qui constitue « une activité portant atteinte à la sécurité du Canada », au sujet de laquelle ils peuvent communiquer des informations sans autre restriction, même pas celles prévues dans la Loi sur la protection de la vie privée. Après l'énumération d'activités qui pourraient constituer « une activité portant atteinte à la sécurité du Canada », le projet de loi précise qu'« il est entendu que sont exclues les activités licites de défense d'une cause, de protestation, de manifestation d'un désaccord ou d'expression artistique ». Selon l'amendement proposé, le mot « licite » serait rayé de cet article.
Il s'agit du même amendement apporté par le gouvernement libéral lors des délibérations sur la Loi antiterroriste de 2001. Lorsque les libéraux ont présenté leur projet de loi, il était précisé que les protestations et autres activités « licites » ne seraient pas considérées comme relevant du terrorisme. Les critiques avaient fait remarquer qu'avec ce qualificatif, une activité qui constitue une infraction à un simple règlement municipal (donc « illicite ») pourrait être ciblée par la loi antiterroriste même s'il est évident qu'il ne s'agit pas d'activités terroristes. Le gouvernement libéral avait fini par le reconnaître et a enlevé le mot « licite » et les libéraux ont prétendu que c'était la preuve qu'ils se soucient des droits des manifestants et des mouvements politiques.
La toute première « loi antiterroriste » du Canada avait fait l'objet de beaucoup de débat et il ne fait pas de doute que les conservateurs de Stephen Harper connaissent bien les tenants et aboutissants de l'inclusion ou de l'exclusion du mot « licite » dans le projet de loi C-51. Ils savent très bien que le retrait du mot en 2001 avait servi à atténuer les craintes face à l'introduction d'un régime de loi disproportionné sur la sécurité nationale.
Alors que faut-il comprendre de ces amendements au projet de loi C-51 ? Est-ce une ruse du gouvernement Harper, une manoeuvre pour désarmer les citoyens et les dissuader de s'organiser pour s'investir du pouvoir et défendre leurs droits ?
Il n'y a rien là pour alléger les craintes. En fait, en rayant le mot « licite » le débat ne porte plus sur ce qui est licite ou illicite mais tout simplement sur ce qu'est la protestation et la dissidence, sans autre qualificatif. Cela aura pour seule conséquence d'accroître l'arbitraire et l'impunité du gouvernement et des corps policiers dans leur détermination de ce qui est une protestation ou dissidence légitime et ce qui est du terrorisme. D'autre part, on sait qu'il y a une pratique bien établie des gouvernements du Canada consistant à se servir d'opérations clandestines contre leurs propres citoyens. Le projet de loi C-51 vient maintenant légaliser tout cela. Cela comprend la surveillance par le gouvernement, la GRC et le SCRS, de manifestants et activistes politiques, de ceux qui s'opposent au statu quo ; la communication d'information entre les ministères et les agences du Canada et les gouvernements et agences de pays étrangers concernant ces personnes, y compris l'accès à des renseignements personnels et privés ; le fait de les traquer et de les harceler et de « perturber » leurs activités. Toutes ces choses qui se font déjà seront codifiées dans la loi.
Lorsque les agences d'État ne respectent pas la primauté du droit et agissent impunément, c'est une preuve indisputable que les citoyens ne peuvent pas s'appuyer sur la Constitution et la Charte des droits et libertés et ses « limites raisonnables » pour se protéger et défendre leurs droits. Le fait qu'ils n'aient pas d'autre choix que de résister continuellement aux atteintes à leurs droits montre qu'il y a affrontement entre l'autorité et les conditions. L'autorité est en contradiction avec les conditions et s'accroche à des définitions du passé, des définitions de la démocratie et des droits qui servent dans la mesure où cela convient à ceux qui ont usurpé le pouvoir. Pour mener leur résistance à terme, les Canadiens doivent se mobiliser pour le renouveau politique et une constitution moderne et des droits modernes qui répondent aux besoins du XXIe siècle.
La fraude des amendements au projet de loi C-51 du gouvernement Harper prouve encore une fois à quel point est importante la prise de position de dizaines de milliers de Canadiens qui exigent que le projet de loi C-51 soit retiré, pas amendé.
Pour avancer les mouvements de résistance du Canada, des Premières Nations et du Québec et repousser l'assaut contre les droits, il faut intensifier nos efforts pour faire échec au projet de loi C-51 et défaire le gouvernement Harper !
Pam Palmater est avocate mi'kmaq et professeure à la Chaire sur la gouvernance autochtone de l'Université Ryerson, une commentatrice recherchée et une militante pour les droits des Premières Nations, des femmes et des enfants. Elle a comparu devant le Comité permanent de la Chambre des communes sur la Sécurité publique et nationale le 24 mars pour faire part de ses préoccupations concernant le projet de loi C-51, la Loi antiterroriste de 2015. Nous reproduisons ci-dessous la transcription de son témoignage dans lequel il est question de la surveillance dont font déjà l'objet les personnes politiques au Canada. Pam offre un exemple de refus d'être intimidé par les agences d'État et montre pourquoi il est nécessaire pour défendre nos droits.
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Merci de m'inviter ce matin pour vous parler. Je veux d'abord reconnaître que nous sommes sur le territoire traditionnel de la nation algonquine. Il ne s'agit pas que d'exprimer une politesse, c'est la raison pour laquelle vous êtes tous ici aujourd'hui. Si ce n'était de la générosité, de la collaboration, de la gentillesse et des alliances politiques des autochtones, le Canada ne serait pas ce qu'il est.
Pam Palmater s'adresse au rassemblement de Toronto lors de la Journée nationale contre le projet de loi C-51 le 14 mars. (OFL) |
Si ce n'était des traités de paix entre nos nations qui font maintenant partie de la constitution et des fondements mêmes du Canada, personne d'entre nous ne serait ici aujourd'hui. Et cela va au coeur même de ce dont on traite dans le projet de loi C-51 et des raisons pour lesquelles je m'y oppose.
Le Canada a imposé le projet de loi C-51 aux autochtones sans les consulter, sans les informer, sans fournir de détail sur les incidences sur nos nations. Donc aucune consultation, pas d'information, aucun consentement des autochtones. C'est une violation de nos relations de nation à nation. Je ne peux pas vous parler, faute de temps, de tous les détails techniques du projet de loi, et je ne ferais alors que répéter toutes les préoccupations formulées par des milliers de juristes, d'experts en sécurité, d'anciens premiers ministres et d'anciens juges de la Cour suprême, notamment.
Je vais vous dire que ce projet de loi va avoir un incidence sur moi, ma famille, sur les autochtones et les partenaires des traités que nous avons, soit les autres Canadiens. Depuis longtemps le Canada criminalise tous les aspects de l'identité autochtone. Depuis les primes pour scalps d'Indiens en 1749, qui ont pratiquement éliminé la nation mi'kmaq, jusqu'à la Loi sur les Indiens qui a illégalisé notre culture, notre droit d'instruire nous-mêmes nos enfants dans notre culture, et qui a même exclu les femmes autochtones de nos communautés. Notre identité, des éléments de notre identité ont été criminalisés et continuent de l'être. Dans tous les cas, il nous a fallu résister à chaque fois, il nous a fallu contester toutes ces lois. N'oubliez pas que c'était des lois légales, des lois adoptées dans les règles. Il était légal de prendre nos scalps, de nous enfermer dans des réserves, de nous empêcher d'être représentés légalement. Tout cela était légal au Canada.
Il nous a fallu être des criminels et enfreindre
la loi pour préserver notre vie, notre sécurité
physique, et notre identité. Avec le projet de loi C-51,
l'histoire se répète.
Au fil des ans, ces lois se sont traduites en des règlements provinciaux et municipaux qui portent sur nos moyens traditionnels de subsistance, qui attaquent nos pratiques de chasse et de pêche, qui ont criminalisé notre culture, alors que nous ne demandions qu'à être dans la forêt à assurer la subsistance de nos familles. Chacun des cas qui a été gagné devant la Cour suprême du Canada a été une bataille entre les peuples autochtones qui veulent vivre leur vie et exercer leurs droits et identités contre de quelconques règlements ou accusations criminelles.
Dans chaque cas, on nous a étiquetés, on a dit qu'on était des criminels, on nous a traités comme des criminels, et il n'y a qu'à voir notre proportion dans la population carcérale pour comprendre que c'est encore le cas. Comme l'a dit Howard Sapers du Bureau des enquêtes correctionnelles, c'est une crise et une honte nationale. Pourquoi ? Pas parce que nous sommes véritablement des terroristes ou parce que nous sommes prédisposés à la criminalité culturellement, c'est un résultat direct des lois et politiques discriminatoires du Canada à notre égard.
Il y a eu de nombreuses enquêtes qui ont montré que l'appareil judiciaire canadien était discriminatoire. Il y a eu l'enquête sur la conviction injustifiée de Donald Marshall, le cas de l'enquête en justice au Manitoba, l'enquête d'Ipperwash, qui disent toutes que tous les aspects de notre système judiciaire, depuis l'officier qui fait l'arrestation jusqu'au système carcéral, en passant par les avocats et les juges, que tout cela est systématiquement discriminatoire par rapport aux autochtones. Voilà quelle est notre réalité.
Le projet de loi C-51 propose d'amener cela à son étape finale. Même nos pensées seront désormais criminalisées. Il sera maintenant possible d'être considéré terroriste parce qu'on garde sur notre ordinateur personnel ce qui est allégué être de la propagande terroriste. Je vais le dire avant que le projet de loi C-51 soit adopté, je suis membre de la nation souveraine mi'kmaq. Si cela est écrit sur mon ordinateur quelque part, on va dire que c'est du terrorisme et que c'est une menace à la sécurité nationale parce que c'est une menace à la souveraineté canadienne.
Bienvenue aux nouveaux terroristes. Je suis Pam Palmater. Je suis avocate, professeure, mère, militante pour la justice sociale, j'ai gagné de nombreux prix pour mon travail en matière de justice sociale, pour l'égalité des femmes, pour les droits des enfants, mais selon la définition qu'on aura de la radicalisation, on peut dire de moi que je suis une méchante Indienne, une terroriste, une ennemie du peuple, une des cinq principales personnes à craindre au Canada, une militante dangereuse et une extrémiste déséquilibrée.
Ma principale préoccupation, ce n'est pas comment on me définit dans les médias ou ce que disent de moi les gouvernements, je suis bien plus forte que ça. Ce qui me cause du souci, c'est l'incidence que cela a sur moi maintenant, la surveillance gouvernementale exercée sur une militante respectueuse des lois qui n'a jamais été détenue ni inculpée pour quelque crime que ce soit.
Quand j'ai fait une demande d'accès à l'information au SCRS, on m'a expliqué que le SCRS avait le droit de prévenir des activités hostiles et subversives contre l'État canadien, et que c'est la raison pour laquelle il a un dossier sur moi. Mais il ne me dira pas pourquoi je suis considérée comme hostile ou subversive. Tout ce que je fais, je le fais publiquement. Quand j'ai fait une demande d'accès à l'information aux Affaires indiennes, ils n'ont pas voulu confirmer qu'ils me surveillaient. Ils ont dit qu'ils devaient faire une analyse de moi et de mes activités parce que je suis une voix active. Cette « analyse » comprend 750 pages de documents sur tous mes déplacements, dans quelles provinces je suis allée, à qui me je suis adressée, à quelle date et à quelle heure. Mais ils n'ont pas pu me montrer mon dossier parce qu'il a été détruit.
Lorsque je me présente à des manifestations publiques ou à des événements publics, souvent je ne peux me servir de mon téléphone cellulaire, envoyer des textos ou avoir accès aux médias sociaux, me servir de mes cartes de crédit. Je peux être à un rassemblement de Idle No More et texter mes enfants mais je ne peux pas communiquer avec les chefs qui sont à la même manifestation que moi. J'ai beaucoup de crainte pour ma sécurité. Comment puis-je assurer la sécurité des gens qui sont dans les rassemblements,, les manifestations, si je ne peux pas communiquer avec quelqu'un. Je n'ai pas besoin de rappeler à ce comité les statistiques accablantes sur la vulnérabilité des femmes autochtones dans ce pays.
J'ai communiqué aussi avec la GRC. On n'a jamais répondu à ma demande d'accès à l'information mais des agents de la GRC à divers événements m'ont dit qu'ils étaient là pour me surveiller. À diverses manifestations, des agents de la GRC et des officiers de la police provinciale m'ont dit que je devais m'assurer que la manifestation soit pacifique. Parfois ils ne s'identifient pas et lorsque je prononce des allocutions, il faut demander aux agents en tenue banalisée de s'identifier. Dans certains cas, ils l'ont fait.
Ce qui est plus préoccupant, c'est le nombre de fonctionnaires qui me suivent aussi d'un discours à l'autre et qui s'identifient lorsqu'on le leur demande. Le plus choquant, c'est lorsque je vais à l'étranger, dans des pays comme le Samoa, le Pérou, l'Angleterre, et on me dit qu'il y a là des fonctionnaires fédéraux qui sont là pour me surveiller. C'est très épeurant. Je vis dans un pays où je n'ai commis aucun crime et je parle de manière pacifique au nom de mon peuple.
Dans les Prairies la GRC est très active et souvent elle s'adresse aux responsables des lieux où je prononce mon allocution pour savoir quelles manifestations j'ai planifiées, qui sera ma cible. Ce n'est pas seulement moi. Vous avez sans doute entendu parlé du cas de Cindy Blackstock et d'autres.
Alors parmi mes recommandations, parce que je vois que mon temps file, le projet de loi C-51 doit être retiré. On ne peut pas le réparer. Il doit y avoir des consultations publiques, particulièrement auprès des autochtones, et une étude parlementaire adéquate. Demandez à Justice Canada d'affirmer que le projet de loi est constitutionnel mais s'il y a 95 % de risque d'être abrogé par les tribunaux, ce n'est pas démocratique.
Il faut qu'un organisme indépendant fasse rapport sur la surveillance des autochtones qui recevra des plaintes, qui mènera des enquêtes et qui pourra offrir des recours. Et enfin, nous avons absolument besoin des représentants des Premières Nations pour toutes les procédures judiciaires, dans toutes les provinces et tous les territoires, lorsque des demandes sont faites en secret pour des mandats. Il faudrait un ami de la cour, un intervenant indépendant qui pourrait parler de tous les droits constitutionnels et issus de traités des autochtones en cause.
C'est absolument essentiel, surtout si le projet de loi C-51 est adopté.
Comme je l'ai dit, ça ne concerne pas seulement les autochtones, ça concerne tout le Canada, l'environnement, les syndicats, la défense des droits des enfants. Il faut bien comprendre à quel point ce projet de loi est dangereux. Combien de Canadiens sont morts d'actes d'agression terroriste par rapport, par exemple, aux milliers de femmes et jeunes filles autochtones assassinées et disparues. En quoi le projet de loi C-51 les protège-t-il ? Combien de milliers de femmes ont été tuées par leur mari ? Combien de meurtres de tueurs en série ? Et pourtant nous sommes là à parler d'actes terroristes et de la loi C-51.
Le problème est que ce projet de loi n'est pas vraiment à propos du terrorisme. Si vous faites une analyse de ce projet de loi omnibus, vous voyez qu'il s'agit beaucoup moins de lutte au terrorisme que de préservation du statu quo — le statu quo dans les relations de pouvoir, dans les rapports économiques. La « nouvelle » loi sur la sécurité nationale parle de menace à la souveraineté, à l'intégrité territoriale, aux relations diplomatiques même, à la stabilité économique, aux infrastructures critiques. Toutes ces choses sont essentielles. Tout ce qui est énoncé dans ce projet de loi fait partie de la vie quotidienne des Canadiens et des Premières Nations.
Donc adopter ce projet de loi pour toute activité, pour toute personne, pour toute démarche qui menace la sécurité nationale définie ici comme étant l'équivalent de la stabilité financière et l'intégrité territoriale, tout fait de nous tous des suspects. Une fois que ce projet de loi aura été adopté, les terroristes auront gagné puisqu'en quelque sorte le terrorisme, c'est la négation de la liberté et de l'intégrité physique de la personne. Si le Canada nous enlève ces droits, les terroristes n'auront qu'à s'assoir et le regarder faire. Le travail aura été accompli. Et nous avons mis beaucoup trop d'effort dans nos négociations de traité, beaucoup trop d'effort dans le développement de la Charte et de la Constitution, et du droit international, qui protègent les droits humains fondamentaux pour permettre que cela se produise, tout cela pour satisfaire certains intérêts économiques privés.
Le projet de loi C-51, tel que rédigé à l'heure actuelle, pourrait en effet couvrir tout ce que nous avons fait avec Idle No more. Le grand chef Matthew Coon Come du Grand Conseil des Cris a offert une citation pour mon mémoire. Il a dit que s'ils faisaient aujourd'hui tout ce qu'ils ont fait à l'époque, il n'y aurait pas eu de négociations des Accords de la baie James car ils seraient tous en prison.
Le mouvement Idle No more, qui fut un rassemblement historique et pacifique des Premières Nations et des Canadiens, dansant, chantant et battant du tambour ensemble, serait maintenant sous surveillance, s'il ne l'est pas déjà, comme certains médias l'ont indiqué. Tout le monde serait arbitrairement détenu. Voilà des choses assez effrayantes pour ce pays. Et rappelons-nous que la Déclaration des droits des peuples autochtones de l'ONU, comme le droit coutumier international, reconnaît que nous pouvons agir de façon autonome, que nous pouvons occuper nos terres.
Dans le manuel du ministère de la Défense nationale, le fait d'occuper nos terres, de réclamer l'autonomie, de réclamer les droits politiques, est une insurrection au même titre que le djihadisme. La disposition qui dit que l'activité « licite », la dissidence « licite », la protestation »licite », ne sera pas touchée par ce projet de loi n'est pas très rassurante parce que dès que vous faites une danse traditionnelle dans la rue sans permis, cela devient tout de suite illicite.
Et rappelez-vous ce que je disais, que c'est aux termes de lois très valides, adoptées en bonne et due forme, que nos gens ont été tués, assassinés, violés, stérilisés, scalpés. C'était des lois valides. La seule façon de nous protéger était la résistance illicite. Ce que nous disons maintenant, c'est que le danger présent et réel pour les Premières Nations et pour les Canadiens, c'est la destruction de l'environnement et la contamination de nos eaux, et nous avons le droit de protéger notre existence, notre liberté et notre sécurité, de protéger nos générations futures. Avec ce projet de loi, tout cela pourra être considéré comme une menace à la sécurité nationale ou des actes de terrorisme.
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Pour rester bien informé sur les développements concernant le projet de loi C-51, lisez Le Renouveau, le bulletin en ligne du Parti marxiste-léniniste du Canada.
(Photos : OFL, LML)
Le débat au parlement sur le projet de loi anticommuniste S-219
Le 25 mars 2015, le projet de loi S-219, Loi sur la Journée du Parcours vers la liberté, a passé l'étape de la deuxième lecture et a été envoyé au Comité permanent du Patrimoine canadien de la Chambre des communes. Le projet de loi a été débattu à la chambre le 23 et le 25 mars.
Le projet de loi S-219 a initialement été présenté au Sénat par le sénateur conservateur Thanh Hai Ngo et portait le nom de Loi sur le Jour de l'Avril noir, mais face à l'opposition à ce projet de loi révoltant, le sénateur Ngo a changé son nom à Loi du Parcours vers la liberté. La procédure utilisée pour faire passer ce projet de loi au Sénat a été sévèrement critiquée, en particulier concernant les pratiques partisanes et antidémocratiques de la majorité conservatrice. Plusieurs organismes communautaires vietnamiens et l'ambassadeur du Vietnam au Canada qui avaient demandé à présenter leurs préoccupations au comité du Sénat n'ont pas été autorisés à témoigner. Le changement de nom du projet de loi ne peut cacher la mentalité anticommuniste extrémiste de ses commandites conservateurs et a donné lieu à une vaste expression de colère et d'inquiétude de la part d'un grand nombre de personnes des communautés de la société canadienne.
Au cours du débat à la Chambre des
communes, plusieurs députés,
qu'ils soient pour ou contre le projet de loi, ont affirmé
qu'ils
avaient reçu plusieurs courriels et appels
téléphoniques de gens qui
étaient bouleversés par plusieurs aspects du projet de
loi et aussi
heurtés par la façon dont les sénateurs
conservateurs avaient réduit
leur voix au
silence. Ils ont tous exprimé leur volonté que la Chambre
des communes
tienne un véritable débat démocratique sur la
question.
Le débat a montré clairement que le changement de nom du projet de loi ne change en rien les positions extrémistes des conservateurs de Harper qui falsifient l'histoire et dénigrent la grande victoire du peuple vietnamien du 30 avril 1975.
Le député conservateur Mark Adler a rappelé à la Chambre des communes que l'objectif premier du projet de loi était de « faire du 30 avril une journée commémorant la chute de Saïgon, où les forces communistes du Nord ont envahi le Sud, prenant le contrôle du pays ». Il a poursuivi : « Le 30 avril est une date importante pour les Vietnamiens. C'est aussi une date importante parce qu'elle rappelle une époque où certaines personnes ont perdu toute liberté, et les jeunes doivent savoir ce qui s'est passé. »
L'anticommunisme virulent des conservateurs de Harper est tel qu'ils ont l'intention de falsifier les faits historiques pour favoriser leurs intérêts étroits. En fait, ils ne veulent pas que les jeunes sachent que le peuple vietnamien a subi quinze ans d'agression militaire aux mains des impérialistes américains ni que ces derniers ont largué en tapis sur le nord et sur le sud du Vietnam des milliards de livres de bombes ni utilisé l'agent Orange pour empoisonner les régions rurales, que des générations du peuple vietnamien en souffrent encore, et que le peuple vietnamien a mené une lutte héroïque au prix de millions de vies. M. Adler a raison lorsqu'il dit que « certaines personnes ont perdu toute liberté » - mais il s'agit de la liberté d'exploiter et de dominer le peuple du Vietnam qui a pris fin pour les impérialistes américains et leurs complices à Saïgon. Cette grande victoire été célébrée partout dans le monde par des millions de personnes qui ont défendu Ho Chi Minh et le Vietnam du Nord et le Front de libération nationale du Vietnam du Sud dans leur lutte pour la réunification du Vietnam et dans leur lutte de libération nationale contre l'occupation militaire des États-Unis.
Au cours du débat, la députée du NPD pour Scarborough-Rouge River, Mme Rathika Sitsabaiesan, a parlé des commentaires qu'elle avait reçus de la communauté vietnamienne de Toronto, les membres de la communauté se disant insultés de savoir que ce projet de loi est présenté en leur nom. Elle a dit qu'elle avait reçu un mémoire de cette communauté, mémoire qu'elle a déposé au Comité permanent du Patrimoine canadien. Elle a dit : « Le mémoire dit que le projet de loi offense et marginalise la plupart des personnes qu'il est censé honorer en supposant que ces gens seraient prêts à se joindre aux anciens officiers militaires de Saïgon pour commémorer la chute de Saïgon le 30 avril. Or, la majorité des Canadiens de descendance vietnamienne ne prendront jamais part à cette commémoration. Je cite directement un mémoire que j'ai reçu qui démontre clairement que la communauté est divisée. En tant que législateurs responsables, nous devons faire en sorte que tous puissent se faire entendre. »
Mme Sitsabaiesan a ajouté : « Deuxièmement, le mémoire désapprouve le projet de loi parce qu'il exploite les réfugiés de la mer et les Canadiens qui les ont aidés pour justifier la tenue d'une journée nationale commémorant la chute du régime militaire de Saïgon, une idée partisane et à saveur politique qui divise les membres de la communauté. La plupart d'entre eux ne participeront pas à cet événement ». Elle a dit a dit qu'il y a eu plusieurs vagues d'immigrants vietnamiens qui se sont établis au Canada et que les gens de la première vague travaillaient pour le régime de Saïgon et se sont enfuis après la fin de la guerre, qui s'est terminée le 30 avril 1975. Les opinions recueillies auprès de la communauté ne sont pas favorables à la commémoration du 30 avril. En fait, certains ont proposé une autre date, le 27 juillet 1979, puisqu'il s'agit de la première date à laquelle des réfugiés vietnamiens furent amenés au Canada. Pour conclure, elle a dit : « Le projet de loi dit mettre l'accent sur la gratitude du peuple vietnamien, mais son titre court se lit Loi sur la Journée du Parcours vers la liberté. De quel parcours vers la liberté s'agit-il exactement ? Voilà la vraie question. »
Stéphane Dion, député libéral de Saint-Larent-Cartierville, a exprimé ses réserves à appuyer un projet de loi qui crée « des divisions au sein de la communauté vietnamienne », divisions qu'il trouve profondément regrettables. Dans ses commentaires, M. Dion a aussi donné des exemples des nombreuses réactions qu'il avait reçues de ses électeurs au sujet du contenu du projet de loi S-219. Il a dit : « Or voilà que les Canadiens d'origine vietnamienne nous disent et nous écrivent, à nous parlementaires canadiens, qu'ils n'aiment pas la date choisie pour cette commémoration, soit le 30 avril ; d'autres n'aiment pas le titre ; d'autres encore craignent que cette commémoration donne cours à une interprétation historique qui les rend mal à l'aise. À cela, je réponds que les membres de la communauté vietnamienne doivent s'en parler. Il ne faut pas que cette commémoration soit source de division. »
Il a conclu en disant : « Quant à nous, parlementaires canadiens, nous devons bien comprendre et faire savoir que notre intention, avec ce projet de loi, n'est surtout pas de donner une version officielle et unanimiste à l'histoire d'un autre pays. Nous n'y arrivons même pas quand il s'agit du Canada. »
Le changement de nom du projet de loi S-219 pour Loi sur le Parcours vers la liberté reprend l'une des principales falsifications de l'histoire sans cesse répétée, que le Canada a toujours été une terre d'accueil pour tous les peuples opprimés. Cela n'a jamais été le cas. La politique d'immigration du gouvernement canadien dès le début du XXe siècle a toujours été ouvertement discriminatoire et a toujours été fondée sur la politique étrangère et les besoins politiques du gouvernement de l'époque.
Par exemple, au cours de ce débat et en bien d'autres occasions, l'exemple est donné du MS St-Louis en 1939 et de ses 915 réfugiés juifs d'Europe, fuyant l'Allemagne nazie. Or, on a refusé que le navire s'amarre au port d'Halifax et le navire a été forcé de retourner en Europe, où presque un tiers des passagers ont péri aux mains des nazis. On attribue faussement le refus du gouvernement canadien d'accepter des réfugiés juifs à l'antisémitisme qui aurait prévalu au Canada à cette époque. C'est une explication facile qui vise à dissimuler la véritable nature du gouvernement Mackenzie-King et de ses alliés, les États-Unis et la Grande-Bretagne. C'est un fait bien connu que le premier ministre du Canada était un grand admirateur d'Hitler et de ses politiques et que, en collaboration avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, les gouvernements occidentaux encourageaient Hitler à envoyer ses armées vers l'Est pour détruire l'Union soviétique. Voilà les considérations qui guidaient le raisonnement du gouvernement canadien et c'est pourquoi les passagers du MS St-Louis ont été refoulés du Canada.
Monument à Oakville, en Ontario, à la division SS Galicie, des Ukrainiens qui ont collaboré avec les nazis |
Après la guerre, le même gouvernement canadien n'a pas hésité à accueillir au Canada des milliers de survivants de la Division SS Galicie de la 14e Waffen-Grenadier-Division des SS. La Division SS Galicie était une unité militaire ukrainienne de l'armée allemande nazie, créée en Ukraine occidentale (dans le district de la Galicie dans les régions occupées par les Allemands) pour combattre sur le front de l'Est contre l'Armée Rouge soviétique. La Division SS Galicie a été accusée d'avoir tué de nombreux partisans polonais, ukrainiens et yougoslaves qui combattaient pour libérer leurs pays de l'occupation nazie allemande. Cette unité a été anéantie par l'Armée Rouge soviétique à la bataille de Brody en 1944. L'unité a été renommée Première Division de l'Armée nationale ukrainienne avant de se rendre aux alliés américains et anglais en 1945. En 1947, des milliers de membres de la Division SS Galicie ont été autorisés à immigrer au Canada, aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Ils ont leur propre monument commémoratif à Oakville, en Ontario. (Ci-contre)
À l'automne 1956, incités par les États-Unis et d'autres puissances occidentales, des étudiants ont manifesté contre le gouvernement hongrois. Ces manifestations se sont rapidement transformées en révolte armée alors qu'une partie importante de l'armée, notamment des officiers supérieurs qui s'opposaient au gouvernement socialiste, s'est mutinée et que d'importants affrontements armés qui avaient comme but de renverser le gouvernement élu ont éclaté à Budapest et dans d'autres villes du pays. Il s'agissait de la première tentative des États-Unis après la Deuxième Guerre mondiale de déstabiliser les démocraties populaires établies en Europe de l'Est. Le gouvernement hongrois a demandé l'aide de l'Union soviétique pour maîtriser la situation. Après que les autorités hongroises aient réussi à rétablir l'ordre, bon nombre des conspirateurs ont été arrêtés et jugés.
Pendant le soulèvement, des milliers de personnes qui avaient commis des crimes graves, en particulier des militaires, ont fui en traversant la frontière pour se réfugier en Autriche. Les grands médias des États-Unis ont utilisé toutes leurs ressources pour créer de la désinformation au sujet des événements, refusant d'expliquer le rôle des États-Unis et des autres puissances et profitant de l'occasion pour attaquer l'Union soviétique, et diffuser leur propagande anticommuniste partout dans le monde. L'anticommuniste notoire, Richard Nixon, qui était vice-président des États-Unis à cette époque, a fait un voyage spécial en Autriche pour être photographié en présence de transfuges criminels de l'armée hongroise, qui étaient aussi des anticommunistes virulents, et les a félicités pour leur « contribution à la liberté et à la démocratie dans le monde ».
De ce fait, les gouvernements occidentaux, notamment le Canada, ont ouvert leurs portes aux réfugiés hongrois qui avaient fui « les horreurs du communisme ». Une fois de plus, la politique étrangère du Canada était dictée par les actions des États-Unis qui s'ingéraient de façon active dans les affaires intérieures de pays partout dans le monde. Déjà, les États-Unis avaient conspiré pour renverser les gouvernements élus de l'Iran en 1953 et du Guatemala en 1954.
L'impérialisme américain a créé une crise après l'autre dans ses efforts pour dominer le monde, ce qui est la raison du déplacement et du déracinement de millions de gens qui ont été forcés de trouver refuge loin de leurs pays, après quoi il se félicite de façon éhontée d'avoir offert ce « refuge ». C'est le comble de l'hypocrisie et le gouvernement Harper y contribue en disant qu'il s'agit d'une « politique humanitaire envers les immigrants ». Au nom de nobles idéaux, ce sont des idées arriérées et des falsifications qui insultent le peuple vietnamien, qui a été victime de l'agression la plus barbare que l'histoire ait jamais connue, qui sont présentées.
La situation actuelle des Roms indique clairement que le gouvernement Harper, loin d'être préoccupé par les dangers qui guettent le peuple et de fournir de l'aide et un refuge sûr aux personnes dans le besoin, n'est motivé que par ses objectifs extrémistes et bornés.
Les Roms sont la minorité la plus importante de l'Europe avec une population d'environ 8 à 12 millions, la majorité vivant en Europe centrale et orientale. Tout au long de leur longue histoire en Europe ils ont été soumis à l'esclavage, en exil, tués, servis de boucs émissaires et marginalisés dans presque tous les pays où ils se sont installés. Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, les Roms vivant dans les pays occupés par les nazis ont été arrêtés systématiquement et envoyés dans des camps de concentration. Sept mille Roms vivaient en République tchèque avant la Deuxième Guerre mondiale, moins de 600 ont survécu. Aujourd'hui, ils souffrent du chômage, d'un faible niveau d'études, du manque d'accès aux services publics et aux soins de santé, de la pauvreté, de la ségrégation et sont la cible de crimes violents perpétrés par des néonazis et les skinheads.[1]
Confrontés à la discrimination raciale, la persécution et aux attaques néonazies dans des pays comme la Hongrie et la République tchèque, les demandes d'immigration au Canada des Roms ont augmenté considérablement vers la fin des années 90. En 1998, la Commission de l'immigration et du statut de réfugié (CISR) a introduit des procédures sans précédent qui ont été utilisées pour empêcher les demandeurs d'obtenir leur statut de réfugiés. Le 27 mars 2006, la Cour d'appel fédérale a renversé un cas qui avait été débouté par la CISR parce que de l'avis de la cour les procédures utilisées par la Commission avaient pour seul objet de limiter le nombre de Roms hongrois acceptés comme réfugiés au Canada. Il s'agissait d'une décision importante puisqu'elle aurait dû mettre un terme aux pratiques de la CIR qui ont mené au rejet de plus de 10 000 demandes de réfugiés Roms de la Hongrie, qui ont été renvoyés en Hongrie pendant la période de 1998 à 2006.
Cependant, avec la nomination de Jason Kenney au poste de ministre de l'Immigration en 2006, les conservateurs de Harper, en violation de la décision de la Cour d'appel fédérale, ont commencé une campagne systématique visant à miner les demandes légitimes des Roms pour le statut de réfugiés. Kenney a fait des déclarations publiques que les Roms étaient de « faux réfugiés » parce qu'ils vivaient dans des « pays démocratiques » et a nié le racisme et la persécution auxquels ils faisaient face sur une base quotidienne.
En juin 2012, les conservateurs de Harper ont adopté le projet de loi C-31, Loi visant à protéger le système d'immigration du Canada. Il s'agissait d'un projet de loi omnibus qui autorisait la détention des « arrivées irrégulières », sans mandat ni droit d'appel. Le projet de loi attribuait au ministre la faculté exclusive de dresser une liste de « pays sûrs » qui devaient être en mesure de protéger leurs propres citoyens. Cela a réduit sérieusement le nombre de résidents de ces pays qui pouvaient faire une demande de statut de réfugié et révoqué leur droit d'appel en cas de rejet de leur demande.
Le ciblage des réfugiés roms par Kenney a poussé la communauté rom à entamer une action en justice. Rocco Galati, un avocat de Toronto, et la communauté rom tchèque ont intenté des poursuites judiciaires contre Kenney, l'accusant d'atteinte flagrante au fonctionnement de tribunal indépendant de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié en véhiculant des préjugés contre les Roms.[2]
Syed Hussan, un organisateur de l'organisation de défense des droits des immigrants et des réfugiés, Personne n'est illégal, soutient que la loi sur la définition du « pays sûr » est liée aux facteurs économiques et aux accords commerciaux que le Canada a conclus ou qu'il était en train de négocier. Il a dit que le fait de placer ces pays sur une liste de « pays sûrs » donne au gouvernement canadien le pouvoir de refuser un grand nombre de réfugiés. « Pour nous cette loi est la Loi d'exclusion des réfugiés, a dit Hussan. Ce projet de loi accorde aux agents de l'immigration des pouvoirs importants pour détenir quiconque n'est pas un citoyen et il détruit tous les principaux piliers d'un système permanent de réfugiés. Si la citoyenneté peut être retirée au gré d'un gouvernement, alors nous sommes en grave difficulté. »
De toute évidence, les « raisons humanitaires » du gouvernement Harper sont sélectives. La situation tragique des Roms en Europe de l'Est ne peut servir de prétexte à une tirade contre le communisme ou servir de motif géopolitique à Harper pour avancer son ordre du jour extrémiste dans cette région. En réalité, les Roms sont persécutés et attaqués par les gouvernements de droite et leurs alliés néofascistes en Europe de l'Est que le gouvernement Harper soutient afin de fomenter une guerre en Ukraine et diaboliser la Russie. Harper et Kenney restent sourds aux appels à l'aide des Roms,.
Comme le montre le débat sur la Loi du Parcours vers la liberté, les conservateurs de Harper sont prêts à tout pour falsifier l'histoire et raviver les vieilles controverses dans le but de promouvoir l'anticommunisme et glorifier les forces fascistes et la lie de la société sur lesquelles l'histoire s'est déjà prononcée. La position extrémiste du gouvernement Harper et son ordre du jour visant à concentrer davantage le pouvoir d'État dans l'exécutif au mépris des institutions publiques et de l'intérêt public sont exposés aux yeux de tous !
1. « Roma Refused -Changes to refugee law shut doors to persecuted minority », Kristyna Balaban, The Dominion, 20 avril 2014
2. Ibid.
Le 1er avril, les travailleurs étrangers temporaires font face à la déportation
Le 1er avril 2015, de nombreux travailleurs étrangers temporaires seront obligés de quitter le Canada. D'autres vont devenir des travailleurs sans papiers, encore plus vulnérables aux pratiques illégales de toutes sortes des employeurs. Ceux qui font face à l'expulsion ont vécu et travaillé au Canada pendant au moins quatre ans et plusieurs pour plus longtemps. Cette action brutale par le gouvernement Harper montre le genre de « terre d'asile », qu'il estime que le Canada est.
En 2011, le gouvernement Harper a annoncé
qu'après avoir travaillé pendant quatre ans au Canada,
les travailleurs étrangers temporaires (TET) et les aides
familiaux doivent rentrer chez eux et pendant quatre ans ils ne seront
pas admissibles à revenir au Canada. Le 1er avril 2011 est
considéré comme le début de cet
échéancier de 4 ans. La
souffrance humaine qu'engendre cette politique anti-travailleur,
anti-immigrante est énorme. De nombreux travailleurs doivent
d'importantes sommes d'argent aux pourvoyeurs de main d'oeuvre qui
opèrent outremer en toute impunité. Les enfants seront
obligés de quitter l'école avant la fin de l'année
scolaire et les familles vont brutalement perdre
leur couverture en soins de santé.
La Migrant Workers Alliance for Change (L'Alliance des travailleurs migrants pour le changement) déclare : « Ces changements sont en réalité une déportation massive. Ces règlements vont déchirer les familles, les amis et les communautés à travers le pays. Les travailleurs migrants paient des dizaines de milliers de dollars pour venir au Canada et travaillent dans des emplois au salaire minimum pour offrir des opportunités à leurs familles, de sorte que leurs enfants puissent aller à l'école et avoir une vie meilleure. Le règlement 4-4 dépouille les travailleurs migrants de leur dignité, oblige les travailleurs déjà dans une situation précaire à plus d'incertitude et impose des barrières discriminatoires et arbitraires sur la quantité de temps que les travailleurs peuvent passer au pays.
« Que ces migrants aient travaillé au Canada pendant quatre ans prouve que leurs emplois sont permanents et non temporaires. Ces amis et membres de la communauté méritent le statut de résident permanent et non pas l'expulsion. Ce règlement 4-4 est la consécration de la politique d'immigration de la porte tournante, les employeurs pouvant simplement remplacer les travailleurs actuels par de nouveaux travailleurs. »
Le fait que le gouvernement ait délibérément consacré un programme de la porte tournante pour les travailleurs migrants afin de les maintenir autant que possible vulnérables a été confirmé par Emploi et développement social Canada (EDSC) en réponse à des plaintes de l'industrie du champignon qu'ils ne pouvaient pas recruter des travailleurs en vertu de salaires et des conditions de travail en vigueur. « Il n'y a rien qui empêche les producteurs de champignons de faire une demande pour embaucher de nouveaux travailleurs étrangers temporaires », a répondu EDSC dans un courriel à l'Association des producteurs de champignons.
Un large mouvement s'est développé pour exiger la fin du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) et le statut de résident permanent pour tous les TET maintenant au Canada. Les mots d'ordre « Assez qualifié pour travailler, assez qualifié pour rester » ; « Un statut pour tous ! » et « Immigration Oui — Expulsion Non ! » sont largement appuyés par les Canadiens et les travailleurs migrants ont vigoureusement défendu leurs droits avec courage et dignité.
En opposition à cette position juste, le gouvernement Harper s'est complètement démasqué comme étant raciste et inapte à gouverner. Dans une tentative éhontée de monter les travailleurs les uns contre les autres et blâmer le peuple pour le racisme, le gouvernement Harper tente de présenter cette politique inhumaine d'expulsion comme une réponse à l'opposition généralisée au programme des travailleurs étrangers temporaires.
Le ministre de l'Emploi Pierre Poilievre a déclaré que la plupart des Albertains appuient la réduction du nombre de TET. « Avec tout ce qui se passe dans l'économie de l'Alberta, les gens ressentent en ce moment qu'il est particulièrement important que les gens qui y vivent obtiennent les emplois disponibles », a déclaré Poilievre, comme si les travailleurs étrangers temporaires ne sont pas des gens qui vivent ici. Le député du Nouveau-Brunswick de Sud-Ouest, John Williamson, n'a laissé planer aucun doute que c'est l'État qui est raciste quand il a dit aux délégués à la Conférence Manning sur le réseautage que cela n'a aucun sens de payer « des blancs » à rester à la maison tandis que les entreprises « font venir des gens de couleur brune »
Le gouvernement Harper tente également de semer l'idée fausse que la demande des travailleurs étrangers temporaires pour que le statut de résident permanent leur soit accordée constitue un « resquillage » pour masquer le fait que la voie d'accès au statut de résident permanent, en particulier pour les travailleurs peu qualifiés, leur est fermée.
En 2002, le gouvernement libéral de Jean Chrétien a promulgué la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés (LIPR) pour remplacer la Loi sur l'immigration. La loi a été conçue pour accepter des immigrants économiques très instruits et qualifiés au Canada. Les travailleurs reconnus pour occuper des emplois peu qualifiés ne se voyaient pas accorder le statut de résident permanent et la citoyenneté, mais viendraient comme des « travailleurs invités » sans statut permanent au Canada. Un projet pilote de travailleurs peu qualifiés a été créé et a pris de l'ampleur avec le temps. Le prétexte de satisfaire à des emplois « temporaires » s'est évaporé à mesure que le programme des travailleurs étrangers temporaires a été utilisé pour combler les emplois à bas salaires dans la restauration rapide, l'hôtellerie, le conditionnement des viandes et d'autres secteurs.
Les travailleurs qui avaient l'approbation de leurs employeurs pouvaient en théorie demander le statut de résident permanent par le biais des programmes des candidats des provinces (PCP) ou des programmes d'immigration de compétence fédérale, y compris la Catégorie d'expérience canadienne. Mais des 104 160 travailleurs étrangers temporaires au Canada le 31 décembre 2013, seulement 6457 travailleurs étrangers temporaires se sont vus accorder le statut de résident permanent en 2013.[1]
Il y a 10 000 demandes en instance pour le statut de
résident permanent à travers le seul programme des
candidats des provinces en Alberta. Ces travailleurs attendent que
leurs demandes soient traitées, alors que de nombreuses avenues
sont fermées et qu'aucune nouvelle demande n'a été
acceptée depuis 2013.
Parmi elles, seules 1000 prolongations d'un an ont
été accordées et les travailleurs ne savent
toujours pas à qui une extension sera accordée ou comment
ces travailleurs seront choisis. Ceux qui ne seront pas acceptés
feront
face à l'expulsion.
Des mesures immédiates vers la création d'une politique d'immigration qui sert le bien public comprennent l'arrêt des expulsions et l'approbation du statut de résident permanent pour les travailleurs étrangers temporaires qui travaillent actuellement au Canada. Les employeurs qui sont de connivence avec les pourvoyeurs outremer devraient être obligés de rembourser les énormes dettes acquises par les travailleurs pour venir au Canada et toutes formes de trafic des travailleurs devraient être éliminées. Le PTET devrait être remplacé par une politique d'immigration gérée par l'autorité publique pour servir le bien public.
Une « journée pancanadienne d'action » a été organisée le 29 mars par l'Alliance des travailleurs migrants pour protester contre le règlement 4-4. Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) appelle les Canadiens à défendre les travailleurs migrants. Immigration Oui ! Déportation Non !
1. Faits et chiffres, Citoyenneté et Immigration Canada
(Sources : LML, iPolitics, Edmonton Journal)
Le système migratoire d'entrée express
Le 1er janvier, le système « Entrée express » pour l'immigration économique est entré en vigueur. Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) décrit l'entrée express comme une nouvelle façon de gérer les demandes de programmes d'immigration économique. Le ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration Chris Alexander a présenté les changements comme une question d'efficacité et une façon d'accélérer le processus de demande. En fait, ils sont une forme de privatisation de l'immigration économique au Canada dans laquelle l'autorité publique n'est plus responsable de la sélection, n'ayant qu'un droit de veto limité. Une autre caractéristique très importante est l'intégration des demandes d'immigration économique au Programme des travailleurs étrangers temporaires.
En bref, CIC crée un bassin de travailleurs et les employeurs puisent dans ce bassin. Un candidat peut faire partie de ce bassin à condition qu'il soit admissible à l'un des programmes d'immigration économique fédéraux du Canada. Ces programmes sont le Programme fédéral des travailleurs qualifiés, le Programme fédéral des travailleurs de métiers spécialisés et de la catégorie de l'expérience canadienne. [1] Le Québec n'utilise pas le système d'Entrée express et a son propre processus et ses propres critères de sélection. Le Québec a un programme de travailleurs qualifiés et un programme d'expérience selon les catégories, qui sont tous deux prévus de rouvrir le 1er avril 2015.
Sous la rubrique « Entrée Express » les immigrants potentiels réputés de satisfaire aux critères de l'un de ces programmes seront placés dans un bassin de candidats. Les candidats doivent répondre aux exigences d'éligibilité et d'admissibilité en vertu de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, notamment les exigences de connaissance minimale de l'une des « langues officielles » du Canada. Les immigrants potentiels peuvent également se voir refuser l'inclusion pour des raisons de « sécurité ».
Les employeurs sont tenus de montrer pourquoi ils ne peuvent pas embaucher un citoyen ou un résident canadien avant qu'ils puisent dans le bassin de candidats, en utilisant le même processus frauduleux utilisé pour les travailleurs étrangers temporaires (TET), c'est-à-dire par l'obtention d'une étude d'impact sur le marché du travail (EIMT). Si le travailleur travaille déjà au Canada en tant que TET dans un poste pour lequel l'employeur a déjà acquis une EIMT, cette EIMT sera acceptée. Si le poste ou la personne était auparavant exempt d'une EIMT, (c'est-à-dire qu'il travaille dans l'un des programmes de mobilité internationale), alors une EIMT sera nécessaire.
Les candidats à l'Entrée express (ceux qui font partie du bassin) qui ont une offre d'emploi soutenue par une EIMT d'un employeur canadien seront invités à présenter une demande de résidence permanente la prochaine fois que le système puise des candidats dans le bassin d'Entrée express. Puisque c'est le gouvernement qui fixe les quotas, ce ne seront pas tous les employeurs qui verront leurs demandes couronnées de succès. Quels employeurs réussiront et lesquels échoueront n'est pas transparent et sera décidé entièrement sur la base de pouvoirs arbitraires. C'est une autre indication de la gouvernance par des intérêts privés et de la destruction de l'autorité publique.
Les gouvernements provinciaux et territoriaux, et les employeurs canadiens seront en mesure de choisir des personnes à même ce bassin à travers des programmes des candidats des provinces et des territoires. Ces programmes sont formulés par les employeurs et dans la plupart des cas nécessitent un parrainage par l'employeur, donc une fois encore c'est l'employeur qui choisit.
Selon CIC, une offre d'emploi n'est pas une exigence pour une application retenue. C'est une déclaration extrêmement trompeuse. La sélection implique un système de points où une offre d'emploi compte pour la moitié des points nécessaires pour se qualifier et la sélection est dans la plupart des cas formulée principalement par les employeurs.
CIC stipule que seuls les candidats qui ont « plus de chances d'être retenus » seront autorisés à faire une demande. Ce que signifie déclarer qu'un immigrant a « le plus de chances d'être retenu » n'est pas défini. Le Canada n'a pas de définition des droits et devoirs des citoyens, alors de tels énoncés sont faits entièrement à des fins étroites et signifient ce que le gouvernement Harper veut bien qu'ils signifient. Ils sont complètement arbitraires et contraires à la définition et au concept moderne de la citoyenneté.
1. Programme fédéral des travailleurs qualifiés : Les candidats éligibles au titre de ce programme doivent avoir une expérience de travail dans une profession qualifiée et atteindre un certain seuil de points en fonction de leurs facteurs de capital humain. Le poste à combler doit être dans un emploi désigné en gérance, professions libérales, techniques et métiers spécialisés.
Programme fédéral des travailleurs de métiers spécialisés : Les candidats éligibles au titre de ce programme doivent avoir deux ans d'expérience de travail qualifié dans un métier spécialisé durant les cinq dernières années.
Catégorie de l'expérience canadienne : Les candidats éligibles au titre de ce programme doivent avoir au moins un an d'expérience de travail en tant que travailleur qualifié, professionnel ou technique au Canada au cours des 36 derniers mois.
Importants anniversaires
70e
anniversaire de la libération de la Pologne
Elle a eu lieu en mars 1945, ou il y a 70 ans. Le premier Front ukrainien a lancé l'offensive de Haute-Silésie qui était en fait la continuation de l'opération Vistule-Oder pour libérer le territoire polonais à l'ouest de la Vistule.
La Pologne a été libérée par le 1er front biélorusse, le 2e front biélorusse, le 1er front ukrainien et le 4e front ukrainien de l'Armée rouge. Pour libérer l'Europe du nazisme, les fronts ont effectué plusieurs opérations aux objectifs interdépendants. L'Armée rouge portait des coups mortels à l'ennemi en Pologne pour le repousser hors du pays et ouvrir la voie à l'offensive contre Berlin. Elle devait aider les alliés qui demandaient de l'aide, car ils étaient en difficulté à la suite de l'offensive lancée dans les Ardennes et les Vosges par les unités SS allemandes restantes et les formations « inexpérimentées » transférées des arrières allemands pour créer un saillant dans la ligne de front allié. Après avoir atteint ses objectifs dans l'Ouest, le commandement de Hitler s'est fixé la mission de tenir la Pologne et sa capitale à n'importe quel prix.
Trente divisions aguerries, deux brigades et la puissante garnison de Varsovie (quatre bataillons d'infanterie) étaient concentrées entre Serock et Jaslo. Il y avait jusqu'à cinquante bataillons distincts massés ailleurs. Sept zones de fortification ont été construites entre la Vistule et l'Oder. Les Allemands croyaient qu'elles étaient imprenables. La première zone près de la Vistule était la plus forte et était défendue par les forces principales du groupe d'armées « A ».
Malgré tous les efforts pour fortifier ces positions, la ligne de défense a été brisée par le 1er front biélorusse dès le début de l'offensive de janvier. En cinq jours, les forces soviétiques ont libéré Varsovie et brisé la ligne de front de 500 km pour pénétrer profondément, de 150 km, dans les lignes de défense de l'ennemi. Le premier ministre britannique, Winston Churchill, a écrit à Joseph Staline le 27 janvier 1945 : « Nous nous réjouissons de vos victoires glorieuses... Acceptez nos plus chaleureux remerciements et félicitations pour vos exploits historiques. »
Le groupe d'armées allemand « A » a subi une défaite écrasante. Le 1er front ukrainien a libéré Cracovie, l'ancienne capitale polonaise, et est entré en territoire allemand. Au début de février l'offensive majeure de la Deuxième Guerre mondiale était un succès sur toute la ligne
Il est dommage qu'aujourd'hui la Pologne ait oublié les paroles bien connues de Winston Churchill : « Sans les armées russes la Pologne aurait été détruite ou réduite à l'esclavage, et la nation polonaise aurait disparu de la surface de la terre. Mais les armées russes courageuses ont libéré la Pologne, ce qu'aucune autre force dans le monde n'aurait pu faire. »
Aujourd'hui, certains hésitent à mentionner le fait que plus de 600 000 soldats soviétiques ont donné leur vie pour la libéreration de la Pologne des nazis.
Les représentants de la fière nation polonaise ont oublié que les Polonais étaient considérés comme « untermensch », des gens de deuxième rang. Les Polonais ne pouvaient pas utiliser les mêmes moyens de transport que les Aryens. Les représentants de la fière nation polonaise ont également oublié les pancartes que les nazis accrochaient aux portes des restaurants, des cinémas et des parcs municipaux des villes polonaises occupées : « Für Hunde und Polen verboten ! » (« Interdit aux chiens et aux Polonais ! »)
Ils ont oublié que sous l'occupation nazie, la Pologne a perdu 21,4 % de sa population. La Pologne avait le plus grand nombre d'usines de la mort sur son territoire - les endroits les plus horribles de l'histoire humaine - les camps de concentration et des camps de travaux forcés d'Auschwitz, de Treblinka et de Maidanek.
Ils ont oublié que les Allemands ont
détruit environ 40 % des bâtiments, laissant un tiers
de la population sans abri et sans nourriture.
L'aide matérielle de l'URSS pour la reconstruction de la Pologne après la guerre a également été oubliée ; l'Union soviétique a renoncé à toute réclamation sur les biens allemands en Pologne et a donné 15 % des paiements de réparation et 15 % des équipements industriels déménagés d'Allemagne à Varsovie. Ils ont oublié qu'alors que le pain était rationné en URSS, en janvier 1945 l'Union soviétique a commencé à livrer gratuitement 60 000 tonnes de céréales à la Pologne. Il est possible que plusieurs de ces Polonais russophobes et leurs parents doivent leur vie à ces livraisons de céréales.
Ils ont oublié que c'est à cause de la position inflexible de l'URSS, de Staline pour être plus exact, que la frontière polono-allemande actuelle a été établie sur la ligne Oder-Neisse, donnant à la Pologne l'accès à la mer Baltique et augmentant le territoire du pays de plus de 100 000 kilomètres carrés.
Les soldats soviétiques et polonais ont hissé ensemble le drapeau de la victoire, Varsovie, janvier 1945. |
Ils ont oublié que dans les années 1980, si difficile pour la Pologne, l'URSS a donné plus de 7 milliards de roubles en aide gratuite et qu'au début des années 1990 la Russie a pratiquement effacé la dette de la Pologne de 5,3 milliards de roubles, et à l'époque le rouble n'était pas encore dévalorisé. Aujourd'hui les politiciens polonais appellent tout cela l'« occupation soviétique » et permettent à des voyous de profaner la mémoire et les tombes des soldats de l'Armée rouge morts au combat. Ils n'aiment pas se souvenir de ces faits et d'autres faits, comme les meurtres de masse des prisonniers russes, ukrainiens, biélorusses et allemands dans des camps de concentration polonais en Pologne moderne. Mais les Polonais ne font preuve d'aucune modération quand ils parlent de la mémoire historique de leurs voisins.
Aujourd'hui, l'Ukraine reprend les idées de Stepan Bandera dont les fidèles ont massacré des dizaines de milliers de gens pour la seule raison qu'ils étaient Polonais. Les gens sans scrupule ne me souviennent pas de leur passé. Ils refusent d'honorer la mémoire des soldats soviétiques et polonais qui ensemble ont hissé le drapeau de la victoire à Varsovie en 1945.
(Traduction : LML)
16e anniversaire de la guerre de l'OTAN contre la Yougoslavie
Le 16e anniversaire de la guerre de l'OTAN en Yougoslavie [24 mars 2015] est une occasion de réfléchir sur ce qu'est réellement la « diplomatie » américaine.
Les États-Unis se sont longtemps targués d'être le seul modèle de vertu et le seul « défenseur de la liberté » dans le monde, répétant à un rythme accéléré ce message dans les années qui ont suivi la Guerre froide. Des millions de gens furent dupés à cette époque mais leurs illusions ont été rapidement dissipées après la guerre en Yougoslavie en 1999.
Cette tragédie a exposé le vrai visage de la « diplomatie » américaine commeservant de paravent hypocrite pour poursuivre des objectifs géopolitiques décidés d'avance. La guerre n'était pas tant une « intervention humanitaire » (la réalité fut grossièrement exagérée par les médias occidentaux) que l'établissement d'un État satellite pro-occidental au coeur du sud des Balkans.
La guerre en Yougoslavie a marqué aussi un tournant, le début de l'escalade de l'agression des États-Unis partout en Eurasie et la perfection de la première version de la guerre hybride.
Les États-Unis ont fait beaucoup de choses horribles durant leur guerre en Yougoslavie, voici trois des plus audacieuses :
Appuyer le terrorisme :
La prétendue Armée de libération du Kosovo (UÇK), l'aile armée des nationalistes albanais combattant dans la province serbe du Kosovo, a été considérée comme une organisation terroriste par les autorités yougoslaves.
La résolution 1160 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui fut appuyée par les États-Unis, condamne même les actes terroristes de ce groupe et l'exhorte à cesser immédiatement de telles actions. Quoi qu'il en soit, l'UÇK a joué un rôle décisif dans la déstabilisation de la Serbie et a été non seulement appuyée par les États-Unis durant le conflit mais son dirigean,t Hashim Thaci, fut même reconnu par Washington après comme « premier ministre » de la province.
Mentir au monde :
Les États-Unis ont tenté de convaincre le monde que les Albanais au Kosovo subissaient un génocide aux mains des Serbes, ce qui était loin de la réalité sur le terrain. Bien que des Albanais ont certainement été tués lors de leur révolte violente contre le gouvernement fédéral, des Serbes furent aussi tués, mais aucune statistique démographique ne montre les « dizaines de milliers » de morts que le Département d'État évoquait pour justifier les bombardements de la Yougoslavie par les États-Unis.
Des dizaines de milliers de personnes sont mortes dans la guerre du Mexique contre le trafic de drogue ces dernières années, par exemple, mais ce voisin des États-Unis attend toujours une « intervention humanitaire ».
Bombarder les infrastructures civiles :
Le bombardement de Belgrade commence, 24 mars 1999. |
La campagne de bombardement de l'OTAN dirigée par les États-Unis a tué des centaines de civils et détruit des immeubles de logements, des fermes, des écoles, des hôpitaux, des églises et des ponts. L'explication du Pentagone pour de telles horreurs (lors qu'il choisissait d'en parler) était un mauvais fonctionnement de ses « munitions à guidage de précision » mais les survivants ont refusé d'y croire.
EN PRIME : bombarder la Chine et s'en tirer :
Les États-Unis ont frappé l'ambassade de Chine à Belgrade (reconnue officiellement comme territoire souverain du pays, tout comme les autres ambassades) le 7 mai 1999, tuant 3 personnes et en blessant 20 autres. On n'a qu'à penser à la réponse musclée du Pentagone si les États-Unis avaient été les victimes.
La guerre en Yougoslavie représentait le premier terrain de test pour l'application de la stratégie intégrée de changement de régime des États-Unis, bien que mal appliquée. Elle combinait les caractéristiques ci-dessous qui seront plus tard développées et perfectionnées dans les conflits suivants :
Guerre non conventionnelle :
Le représentant permanent de la Russie aux Nations unies, Vitali Tchourkine, a dit lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU que toutes les parties du conflit en Yougoslavie devraient s'abstenir de toutes actions provocatrices et irréfléchies.
Afin de susciter le chaos et créer un prétexte pour un ultimatum et par la suite pour une intervention militaire, les États-Unis ont appuyé l'UÇK lors de sa guerre terroriste dans la province serbe du Kosovo.
Ultimatum :
Les États-Unis ont donné un ultimatum au président Milosevic de retirer toutes les forces armées et de police yougoslaves de la province du Kosovo ou faire face à des conséquences dévatatrices.
Intervention conventionnelle :
La déstabilisation a atteint une apogée dramatique lorsque l'OTAN a lancé son « intervention humanitaire » contre la Yougoslavie, qui a aboutit à son démembrement fragmentation et à sa destruction.
Révolution de couleur :
Les services de renseignement américain et les enseignements de Gene Sharp ont ont servi à organiser et à dirigé la Révolution des bulldozers d'octobre 2000, qui a été reconnue depuis comme la première Révolution de couleur.
De nos jours, les méthodes ci-dessus ont été perfectionnées et placées dans l'ordre suivant :
1. Ultimatum :
Les États-Unis donnent un ultimatum explicite/public ou implicite/derrière les coulisses à un pays ou un dirigeant ciblé. S'ils refusent et qu'un « coup d'État de palais » ne peut être mené, alors la prochaine étape est initiée.
2. Révolution de couleur :
Cette tentative de « coup d'État de la rue » cherchait à expulser la direction du pays ciblé par l'entremise d'une façade soigneusement construite de « pouvoir du peuple », de sorte que la presse internationale est alimentée par l'impression trompeuse que la majorité des citoyens d'un pays se révolte contre son gouvernement. En dehors de l'ultimatum ou du coup d'État conventionnel, c'est l'outil le plus économique pour un changement de régime.
3. Guerre non conventionnelle :
La troisième étape peut être utilisée au milieu de la deuxième avant de devenir une entreprise de déstabilisation à part entière lorsque la Révolution de couleur échoue. Elle capitalise sur une partie de l'infrastructure sociale construite lors de la tentative de coup d'État de la rue puis arme les participants et les encourage à commettre des actes de terrorisme et à se soulever pour renverser leur gouvernement. Des mercenaires étrangers peuvent aussi être impliqués.
4. Intervention conventionnelle :
Alors que les deux étapes précédentes impliquent généralement un niveau profond d'engagement secret, la dernière étape comporte des actions externes de déstabilisation en initiant une guerre ouverte. C'est la forme la plus coûteuse du changement de régime mais elle revêt toujours une grande rhétorique « humanitaire » ou « démocratique » pour masquer sa véritable intention.
Examinons l'exemple le plus notoire de chaque étape du changement de régime américain et regardons comment ces pays ont fait face à la guerre hybride menée contre eux :
Étapes 1-2 : Ukraine
L'ultimatum implicite contre le président Viktor Ianoukovytch était qu'il devait signer l'entente d'association avec l'UE. Et lorsqu'il a tardé à le faire, à la dernière minute, une Révolution de couleur fut lancée contre lui. D'une certaine manière, le terrorisme urbain d'Euromaïdan remplissait même les conditions pour l'étape 3.
Actuellement, le pays est en ruine et en faillite. Les oligarques (Poroshenko et Kolomoïsky) sont prêts à se livrer une guerre fratricide au prix de plus de vies ukrainiennes.
Étapes 1-3 : Syrie
Le président Assad a refusé de permettre à un gazoduc du Qatar pro-américain de passer sur le territoire syrien pour arriver à la Méditerranée, préférant plutôt d'opter pour un gazoduc amical avec l'Irak et l'Iran. En punition, la Syrie a été entraînée dans le théâtre des Révolutions de couleur du « Printemps arabe » menées par les États-Unis, mais lorsque le peuple s'est résolument rangé du côté de sa direction démocratiquement élue et les autorités séculaires et a refusé de permettre au coup d'État de la rue de l'emporter, une guerre non-conventionnelle fut lancée contre le pays.
Actuellement, les terroristes les plus notoires de tous les coins du monde ont infesté le pays, massacrant des dizaines de milliers de gens innocents et réduisant des villes entières en ruines au cours de quatre années de saccages.
Étapes 1-4 : Libye
Mouammar Kadhafi a refusé de pleinement intégrer son pays à l'« Union pour la Méditerranée » menée par l'Europe, choisissant plutôt de demeurer membre observateur. En dépit d'avoir remis des armes de destruction massive de la Libye lors d'un ultimatum précédent en 2007, la réticence de Kadhafi à aller de l'avant avec l'intégration euro-méditerranéenne a fait de lui un homme ciblé.
Les Révolutions de couleur du « Printemps arabe » l'ont ensuite ciblé en 2011. Les événements dans le pays se sont rapidement transformés en guerre non-conventionnelle alors que les terroristes surgissaient dans les villes principales et commençaient à tuer les civils et les représentants du gouvernement.
L'OTAN a décidé de débuter une campagne de bombardement contre le pays peu de temps après sous un faux prétexte d'« intervention humanitaire », qui a par la suite détruit l'infrastructure sociale et physique du pays et le transformant en redoutable champs de bataille terroriste qu'il est aujourd'hui.
Souvenez-vous que les tragédies mentionnées ci-haut citées n'auraient pas été possibles sans la guerre des États-Unis contre la Yougoslavie et le « perfectionnement » des techniques de changement de régime qui y furent appliquées. C'est pour cette raison que la mémoire du 24 mars devrait servir annuellement de sombre rappel du pouvoir meurtrier de la « diplomatie » américaine et de ce qu'il peut en coûter de résister à la volonté de Washington.
(Sputnik International, 24 mars 2015. Traduction: LML)
Dans l'actualité
Yémen
Le 26 mars, l'Arabie saoudite a mené des frappes aériennes contre le Yémen, tuant près de 30 civils, selon les agences de nouvelles. L'intervention a eu lieu suite à d'importantes consultations avec les États-Unis, selon l'ambassadeur de l'Arabie saoudite aux États-Unis, Adel al-Jubeir, lors d'une entrevue avec CNN. Al-Jubeir a affirmé que l'Arabie saoudite discutait du Yémen avec les États-Unis depuis plusieurs mois. Cependant, la décision finale est tombée lorsque la situation au Yémen s'est gravement détériorée, a dit l'ambassadeur. Les agences de nouvelles rapportent que c'est le président Abdu Rabu Mansour Hadi qui a demandé une telle intervention.
Le gouvernement du président Hadi, appuyé par les États-Unis, est aux prises avec les rebelles Houthi du nord du Yémen depuis l'année dernière. Tard en janvier, les rebelles Houthi ont pris le contrôle de la capitale, Sana, et de plusieurs provinces au nord du Yémen, forçant le président et son gouvernement à démissionner (bien qu'Hadi ait abrogé sa démission). Hadi s'est enfui vers Aden. Le 6 février, les rebelles ont émis une déclaration constitutionnelle, qui a eu comme effet de dissoudre le parlement. Ils ont aussi annoncé des plans pour la formation d'une assemblée de remplacement.
La loyauté des forces de sécurité du Yémen est partagée. Certaines unités appuient Hadi, tandis que d'autres appuient les Houthi ainsi que le prédécesseur d'Hadi, Ali Abdullah Saleh, dont l'influence politique est toujours présente, selon les agences de nouvelles. Hadi aurait aussi l'appui du sud du pays à prédominance Sunni, par le biais d'une milice de Comités de résistance populaire et de tribus locales, selon les agences de nouvelles.
Le président Hadi et les Houthi sont eux-mêmes aux prises avec al-Quaeda dans la péninsule arabe (AQAP), celui-ci ayant mené de nombreuses attaques meurtrières à partir de ses bastions dans le sud et le sud-est, selon les agences de nouvelles d'État.
Alors que les forces rebelles prenaient récemment le contrôle du bastion du président au sud, Aden, une coalition dirigée par l'Arabie saoudite a répondu à la demande d'Hadi d'intervenir et a perpétré des frappes aériennes contre des cibles Houthi. Dès que les rebelles ont pris Aden d'assaut, Hadi s'est enfui vers l'Arabie saoudite. La coalition, dirigée par l'Arabie saoudite, est composée de cinq pays des États arabes du Golfe, ainsi que de la Jordanie, de l'Égypte, du Maroc, du Pakistan et du Soudan.
Lors de l'opération portant le nom « Operation Tempête décisive », l'Arabie saoudite a déployé près de 100 avions de combat dans les frappes aériennes, alors que près de 500 000 soldats sont sur le qui-vive, prêts à une invasion de tout moment. Il y a aussi des unités marines, selon les agences de nouvelles. Font aussi partie des forces militaires des aéronefs provenant de l'Arabie saoudite, des Émirats, du Bahrein, du Qatar, du Koweit, de la Jordanie, du Maroc, du Soudan et de l'Égypte.
Le dirigeant Houthi, Abdel-Malek al-Houthi, lors d'un discours télévisé, a dit de l'opération dirigée par l'Arabie saoudite qu'il s'agissait d'une « agression méprisable ».
« S'attendent-ils à ce que nous nous rendions, que nous nous avouions vaincus et que nous agissions en lâches ? Il n'en est pas question. Ce n'est pas la façon de faire de l'honorable peuple du Yémen. Nous allons riposter. Les 24 millions de Yéménites agiront de façon unie pour confronter cette agression méprisable », a dit al-Houthi, ajoutant : « Si une armée, peu importe laquelle, tente d'envahir notre pays, nous verrons à ce que le Yémen soit la fosse de quiconque cherche à nous envahir. »
Le 26 mars, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exigé que la souveraineté et l'intégrité territoriale du Yémen soit respectée et il a rejeté toute ingérence étrangère. Selon lui celle-ci ne peut que détériorer la situation plutôt que de favoriser une transition politique. Il a rappelé la Déclaration présidentielle du Conseil de sécurité du 22 mars, laquelle ratifie la légitimité d'Hadi en tant que président et exhorte les pays à ne pas intervenir contre l'unité et l'indépendance du Yémen. Ban a appelé toutes les parties impliquées dans le conflit au Yémen à ne pas oublier leurs responsabilités en vertu des lois humanitaires internationales et à veiller à la protection des civils et du personnel de l'ONU.
L'Iran, qui dit fournir un appui diplomatique et humanitaire aux Houthi, a dénoncé la campagne de frappes aériennes menée par l'Arabie saoudite, disant qu'il voit cette action comme « une étape dangereuse ». Le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, a dit dans une déclaration du 27 mars que l'Iran est « prêt à collaborer avec ses frères dans la région, et à faciliter le dialogue entre les divers groupes au Yémen afin de protéger l'intégrité de ce pays et de favoriser un retour à la stabilité et à la sécurité dans ce pays ».
Ces commentaires sont venus suite aux propos du président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, qui, lors d'une entrevue, avait dit que son pays était prêt à offrir un appui logistique à l'opération militaire menée par l'Arabie saoudite. Zarif a affirmé que l'Iran respecte ses relations stratégiques avec la Turquie.
Pour ce qui est des déclarations officielles des États-Unis sur cette question, le 26 mars, l'attaché de presse adjoint de la Maison-Blanche, Eric Schultz, a répondu à la question d'un journaliste qui demandait si les États-Unis allaient s'ingérer directement, de façon militaire, au Yémen. Schultz a répondu :
« S'il est vrai que les États-Unis n'entreprennent aucune action militaire directe au Yémen en appui à cet effort, nous avons tout de même mis sur pied un comité de planification conjoint avec l'Arabie saoudite afin de coordonner l'appui des États-Unis au niveau militaire et pour ce qui est des renseignements. Pour répondre plus spécifiquement à votre question, nous appuyons pleinement le CCG (Conseil de coopération du Golfe) et la décision de ses membres de répondre à la demande du président Hadi et de passer à l'action pour défendre la frontière de l'Arabie saoudite et pour protéger le gouvernement légitime du Yémen. » Les États-Unis, par contre, n'ont démontré que mépris pour la souveraineté du Yémen. Depuis déjà plusieurs années, les États-Unis se servent de drones pour perpétrer de façon régulière des assassinats ciblés contre tous ceux qu'ils ont jugé être des terroristes au Yémen, tuant plusieurs civils en ce faisant.
Le ministère des Affaires étrangères de la Russie a exprimé son opposition aux frappes aériennes de l'Arabie saoudite dans une déclaration du 26 mars. On y lit, en partie :
« Moscou fait part de sa vive préoccupation face aux récents développements dans la république amicale du Yémen. La Russie appuie depuis toujours la souveraineté, l'unité et l'intégrité territoriale du Yémen », a dit le ministère des Affaires étrangères. « Aussi nous trouvons important que toutes les parties dans le conflit au Yémen et leurs alliés étrangers cessent immédiatement toutes actions militaires et toutes tentatives d'atteindre leurs objectifs par la voie des armes », a souligné le ministère. « Nous sommes convaincus que les profonds désaccords que l'on retrouve présentement au Yémen ne peuvent être résolus que par un dialogue national », est-il dit.
« Pour sa part, la Russie, avec ses contacts auprès de toutes les parties engagées dans les développements au Yémen, continue d'encourager, y compris au niveau de l'ONU, une résolution rapide au conflit militaire au Yémen », a dit le ministère des Affaires étrangères.
L'Union européenne s'oppose aux frappes aériennes, et la Haute Représentante et vice-présidente de l'UE, Frederica Mogherini, a déclaré que l'opération « aggravait de façon significative une situation déjà fragile » et qu'elle « posait un danger pouvant provoquer d'importantes conséquences régionales ».
(Sources : Al-Manar, Prensa Latina, TASS, Asharq Al-Aswat, Al Jazeera. Photos : Al Rai)
Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures
En octobre 2014, vingt-et-un pays d'Asie ont discuté et apposé leur signature en vue de la création d'une nouvelle banque de développement pour l'Asie, la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII). La Chine, appuyée par le Vietnam et d'autres pays d'Asie, a initié le projet dans le but de promouvoir l'investissement dans les infrastructures, principalement en Asie mais également en Afrique et ailleurs. Les dirigeants des pays d'Asie ont exprimé leur frustration à l'égard des agences bancaires publiques internationales : la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et la Banque asiatique de développement.
Les objections aux agences dominantes publiques de financement allaient du contrôle dictatorial qui y est exercé par l'impérialisme américain au coût élevé des emprunts de richesse sociale à l'ingérence ouverte des institutions prêteuses dans les affaires politiques, économiques et sociales des pays emprunteurs. Un autre objet important de plainte était le fait que les fonds de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) servent au sauvetage des prêts et des obligations en détresse des prêteurs financiers privés. On en a eu des exemples récents en Grèce et en Ukraine où les prêts du FMI sont allés directement dans les poches des prêteurs privés internationaux et non aux projets de développement. Il faut également se rappeler que les institutions prêteuses privées, qui éclipsent de loin les institutions financières internationales, sont celles qui dominent dans le monde, et que leurs plus grosses banques contrôlent 1 billion $ chacune en richesse sociale.
La BAII est un exemple des initiatives que prennent les pays à travers le monde pour échapper autant qu'ils le peuvent au contrôle suffocant de l'impérialisme américain et à l'hégémonie de son dollar. Le 15 juillet 2014, les dirigeants du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du sud se sont réunis et ont fondé la Banque de développement BRICS (officiellement Nouvelle banque de développement), qui possède une richesse sociale en opération de 100 milliards $ et une réserve de 100 milliards $. Les discours prononcés lors de la fondation ont fait état de la nécessité de mettre sur pied la Nouvelle banque de développement afin de contrer le contrôle dominateur des institutions financières internationales privées et publiques dont les quartiers généraux sont aux États-Unis, au Japon et dans les pays européens les plus puissants.
La BAII a donné jusqu'au 31 mars 2015 aux pays pour se joindre en tant que membres fondateurs. Le groupe des ving-et-un pays fondateurs comprend les pays suivants : Bangladesh, Brunei, Cambodge, Chine, Inde, Kazakhstan, Koweït, Laos, Malaisie, Mongolie, Myanmar, Népal, Oman, Pakistan, Philippines, Qatar, Singapour, Sri Lanka, Thaïlande, Ouzbékistan et Vietnam.
Les impérialistes américains ont tout de suite entrepris une campagne internationale de dénigrement de la la BAII qu'ils ont qualifiée de conspiration chinoise pour détruire l'ordre financier mondial et imposer sa propre domination sur la base de la corruption et du favoritisme. Les États-Unis et le Japon, qui est toujours sous domination militaire américaine, ont commencé à exercer des pressions pour écarter la BAII. Les États-Unis considèrent la nouvelle banque comme un obstacle à leur tentative d'isoler la Chine parce que la banque détourne l'attention de la zone de libre-échange que les États-Unis proposent de créer, le Partenariat transpacifique, dont la Chine est exclue. De nombreuses personnalités de la communauté financière internationale se sont indignées contre le comportement irrationnel de l'impérialisme américain et de ses médias comme le New York Times dans leur opposition à la BAII.[1]
L'ancien directeur de la rédaction de la Banque mondiale, Kevin Rafferty, a écrit, dans un article récent au Japan Times : « Le plan de la Chine de mettre sur pied la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures a montré que les États-Unis se sont égarés et sont en train de perdre rapidement leurs créances en tant que leader mondial du point de vue financier, économique, politique et moral. On peut se poser des questions également sur la sagesse et le leadership de la Banque mondiale, de la Banque asiatique de développement et au sujet du supporter asiatique en chef des États-Unis, le Japon. »
Les pressions des États-Unis n'ont pas réussi à endiguer le flux et un pays après l'autre s'est avancé pour joindre la nouvelle banque y compris le Royaume-Uni. Rafferty a eu ces mots à ce sujet : « Dès que le projet s'est mis en branle, la réponse de Washington a été totalement inadéquate, un peu comme s'il espérait que le projet disparaîtrait de lui-même. Aussi tard que la mi-mars, le secrétaire au Trésor Jack Lew a montré qu'il ne comprend rien au vieil adage qui dit que si tu es dans un trou, arrête de creuser. Lew a appelé les pays européens à ne pas se joindre à la BAII. Trop tard : l'Allemagne, la France, l'Italie et le Luxembourg avaient déjà dit qu'ils rejetaient la position des États-Unis et allaient se joindre au Royaume-Uni et devenir membres fondateurs de la BAII avant l'échéance du 31 mars.
« Dans les semaines qui ont précédé les commentaires de Lew, un haut responsable américain qui n'a pas été nommé a commis le geste inhabituel de condamner ouvertement le Royaune-
Uni, dans le New York Times, pour être sorti des rangs et avoir annoncé qu'il se joindrait à la BAII. 'Cette tendance à toujours accommoder la Chine nous inquiète car ce n'est pas la bonne façon de traiter avec une puissance émergente', a grommelé le haut responsable américain. »
Les pays qui se sont joints en 2014 aux vingt-et-un membres fondateurs sont : Indonésie, les Maldives, Nouvelle-Zélande, Sri Lanka et Thaïlande.
Voici la liste des pays qui se joints à partir du début 2015 jusqu'au 26 mars : Autriche, France, Allemagne, Italie, Jordanie, Luxembourg, Arabie saoudite, Corée du Sud, Suisse, Tadjikistan, Turquie et Royaume-Uni.
Le gouvernement Harper a refusé jusqu'à maintenant de se joindre à la BAII mais n'a pas répété les propos désobligeants provenant des États-Unis. Lorsque les documents de fondation de la BAII seront publiés, LML en fera rapport.
1. Le 28 mars, la Chine a annoncé que les pays suivants se sont joints à la BAII : Australie, Russie, Pays-Bas, Brésil et Géorgie. Cela veut dire que la tentative de l'impérialisme américain d'empêcher les pays de se joindre à la BAII est un échec total.
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