L'Université de l'Illinois à Chicago est en grève pour des conditions de travail salubres et sécuritaires

Les membres de la section locale 73 du Syndicat international des employés de service (SEIU) qui travaillent à l'Université de l'Illinois de Chicago (UIC) ont débrayé afin d'exiger que les administrateurs « nous respectent, nous protègent et nous paient ». Les infirmières ont initialement débrayé le 12 septembre et ont été rejoints le 14 septembre par des milliers de travailleurs de la section locale 73. Tous réclament des conditions de travail sûres, notamment des équipements de protection individuelle (EPI) suffisants avec un personnel accru et un salaire décent.

De grands rassemblements et des lignes de piquetage animées ont marqué la semaine dernière alors que les travailleurs ont continué à faire pression pour leurs revendications. Les infirmières, les professionnels, les techniciens, les travailleurs de bureau et de services et les travailleurs d'entretien sont tous touchés. Ils travaillent tous au campus principal à Chicago, au Centre des Soins spécialisés pour enfants de l'UIC, et au Système des sciences et de la santé de l'hôpital de l'Illinois, ce qui inclut ceux de Peoria, de Rockford et de Champaign. Le 18 septembre, environ 1 000 travailleurs se sont rassemblés au centre-ville de Chicago pour une manifestation afin de gagner encore plus d'appui à leur lutte.

L'UIC dit de ces travailleurs de première ligne face à la pandémie qu'ils sont « essentiels » en même temps qu'il leur paie des salaires de crève-faim. Le manque de personnel est à un niveau dangereux et l'équipement de protection individuelle est inadéquat. Les travailleurs font valoir que tout au long de la pandémie, ils ont pris des mesures exceptionnelles, mettant souvent leur propre santé à risque sans l'équipement de protection individuel dont ils ont besoin pour prendre soin des patients et des étudiants qu'ils servent. Dans un communiqué de presse du 14 septembre le syndicat affirme : « Les travailleurs sont en grève pour des mesures accrues de santé et de sécurité, pour des augmentations de salaires et pour une sécurité économique. Ainsi, lorsque la crise sanitaire sera terminée, ils vont pouvoir vivre décemment. Les techniciens et les travailleurs de bureau ainsi que les ouvriers de bâtiment et les travailleurs de l'entretien de l'UIC– ceux qui font en sorte que l'hôpital, les cliniques et les campus de l'UIC puissent continuer de fonctionner – ont uni leurs efforts pour que tous les travailleurs puissent prendre soin de leur famille, pour que leurs voix soient entendues et leurs droits respectés. »

En votant à 94 % en faveur de la grève le 3 septembre, les travailleurs ont souligné que « l'administration de l'UIC a refusé de revenir avec des propositions qui se tiennent sur les questions qui préoccupent le plus les travailleurs comme des conditions de travail sécuritaires, un nombre suffisant de personnel et des augmentations salariales. La section locale 73 du SEIU a porté des accusations de pratique déloyale de travail contre l'UIC en raison de ses agissements au cours de ces négociations. Il n'y a pas eu de dénouement suite à ces démarches et le syndicat a décidé d'aller en grève dans le but d'en arriver à un règlement pour les accusations de pratiques de travail déloyales et les autres préoccupations des travailleurs. »

Le 12 septembre, les dirigeants syndicaux de la section locale 73 ont découvert que l'UIC faisait entrer des briseurs de grève de l'extérieur de l'État, faisant preuve de mépris total pour la santé et la sécurité publiques. Les travailleurs ont fait valoir que « ces travailleurs venant de l'extérieur de l'État proviennent du Texas, du Tennessee, du Nevada et du Mississippi, tous des États qui sont présentement répertoriés comme étant assujettis aux mesures d'urgence de la ville de Chicago pour les voyageurs concernant la COVID. Ce recours de l'UIC remet en cause son sérieux à vouloir en arriver à une convention collective juste, puisqu'il va directement à l'encontre de l'un des principaux enjeux de cette négociation - des protections universelles contre la COVID-19. En ce moment, la section locale 73 du SEIU ne sait pas si ces travailleurs provenant d'autres États ont été testés pour le virus, et encore moins s'ils ont respecté la période de quarantaine obligatoire pour les États qui sont touchés par la mesure d'urgence .

Une travailleuse de service, Monica Jones, a affirmé : « Ces agissements de l'employeur nous mettent, moi et mes collègues, en colère. Vous nous dites que vous n'avez pas d'argent pour nous ? Mais vous avez des montants de 1200 à 1300 dollars par semaine pour faire entrer des travailleurs d'un autre État qui est un des foyers d'éclosion ? C'est une gifle en plein visage. À quoi bon une augmentation si je ne peux pas la dépenser parce que je vais mourir ? Vous nous appelez des travailleurs essentiels, mais vous mettez nos vies en danger en ne nous faisant pas passer des tests de dépistage universels, en nous refusant à tous les protections requises et en faisant entrer des personnes potentiellement infectées. »



(Avec des informations de SEIU Local 73. Photos: SIEU-73, C. Powers, Illinois Nurses Association)


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 59 - 19 septembre 2020

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