La police militaire envisageait utiliser une arme à « rayonnement thermique » contre les manifestants à Washington
Les attaques brutales du 1er juin contre les
manifestants au square Lafayette de la ville de
Washington par la police locale, fédérale et
militaire, appuyée par la Garde nationale, ont été
grandement publicisées.
Leur présence de ces forces était massive et
celles-ci étaient armées jusqu'aux dents,
utilisant des gaz lacrymogènes, des grenades
assourdissantes et des grenades à gaz
lacrymogènes, lesquels se dispersent sur un large
rayon et servent à désorienter, temporairement
assourdir ou aveugler les personnes qui sont à
proximité. Aussi, la police militaire a envisagé
l'utilisation d'un appareil « à rayonnement
thermique » de l'armée, portant le nom de Active
Denial System (ADS).
Selon les forces militaires, le « rayonnement
thermique » peut projeter un faisceau en direction
d'un groupe, ccasionnant « une sensation de
chaleur intense à la surface de la peau. La
douleur est insupportable, poussant l'individu
ciblé à fuir immédiatement ». Selon le major Adam
DeMarco, responsable de la Garde nationale du
district de Columbia, c'est le grand prévôt de la
police militaire qui a demandé l'appareil. Parlant
comme s'il était sur un champ de bataille plutôt
que sur les lieux d'une manifestation pacifique,
le prévôt a écrit : « l'ADS peut fournir à nos
troupes une capacité qu'elles n'ont pas
présentement, la possibilité d'atteindre une
portée permettant de toucher des adversaires
potentiels à des distances impossibles pour des
armes à feu de moindre calibre- et ce, de façons
sécuritaire, efficace et non létale. »
Des manifestants, des journalistes et des
passants, y compris des enfants, présents dans des
actions partout au pays, ont été gravement blessés
par des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc
et diverses sortes de grenades – qui sont tous
qualifiés d'armes « sécuritaires ». Les
manifestants ont revendiqué que toutes ces armes
soient interdites. Ils ont souligné que les gaz
lacrymogènes sont interdits comme arme de guerre
car ils sont répertoriés en tant qu'armes
chimiques.
Le major De Marco a témoigné le 28 juillet
devant le Congrès, confirmant le recours le 1er
juin aux gaz lacrymogènes et à la force excessive
de la police et des forces militaires. En tant
qu'officier en service actif, il est maintenant
ciblé et cherche à s'en remettre à la protection
des lanceurs d'alerte.
L'ADS a aussi été envisagé pour utilisation par
les autorités frontalières pour attaquer les
immigrants. Il n'y a pas eu de rapports à l'effet
qu'il ait été utilisé, mais le fait qu'il est
envisagé pour les manifestations et sur les
frontières entre les États-Unis et le Mexique
montre le degré de militarisation qui a lieu
présentement. Ceci comprend le fait de traiter des
personnes qui n'ont commis aucun crime et qui ne
représentent aucune menace comme des « adversaires
» qu'il faut « dominer ».
Selon la Police des Parcs des États-Unis
impliquée dans les attaques du 1er juin, un canon
sonore, ou dispositif acoustique à longue portée
(LRAD) a aussi été utilisé lors de la
manifestation. Il devrait prétendument servir à
avertir de façon assourdissante les personnes de
se disperser. Mais il sert plus souvent à
désorienter quiconque est dans son rayon d'action
et il peut être terrifiant, avec un son tellement
aigu qu'il peut jeter quelqu'un par terre. Il émet
ensuite un son encore plus assourdissant et est
souvent accompagné de gaz lacrymogènes. Parfois
c'est suivi d'une autre explosion sonore qui sert
de forme d'alerte.
L'une des principales revendications en cours
des manifestants est d'interdire toute utilisation
des forces et d'équipement militaires et fédéraux
contre eux et de démilitariser également la police
locale qui, grâce au Pentagone, utilise ses chars
d'assaut et ses armes militaires.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 59 - 19 septembre 2020
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