Le Marxiste-Léniniste

Numéro 12 - 30 mars 2019

70e anniversaire de la création de l'OTAN

 

Non à l'OTAN! Démantelez l'OTAN!
Faisons du Canada une zone de paix!


Journée de la terre palestinienne

Vive le peuple palestinien et sa résistance!

L'enquête de l'ONU sur les manifestations de 2018 à Gaza conclut
aux violations des droits humains et du droit international
humanitaire par Israël et à la nécessité d'enquêtes et
de poursuites judiciaires

Trump appuie le brigandage

- Lo Jornada -

Cuba condamne la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté d'Israël sur le Golan syrien occupé

- Ministère des Relations extérieures de Cuba -


Venezuela

Des preuves de complots terroristes des États-Unis


Colombie

Des appels au respect de l'Accord de paix

- Raul Antonio Capote -

La Marche nationale pour la vie gagne en soutien et en ampleur


Cuba

La politique extérieure de la Révolution cubaine est une seule

- Yaima Puig Meneses -




70e anniversaire de la création de l'OTAN

Non à l'OTAN! Démantelez l'OTAN!
Faisons du Canada une zone de paix!

L'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) s'est toujours décrite comme une alliance créée à des fins défensives. En fait, l'OTAN est une alliance militaire et politique agressive conçue et créée le 4 avril 1949, pendant la guerre froide, sous prétexte de défendre l'Europe contre l'« invasion communiste » et suivant la prétention que le « mal » communiste et le totalitarisme constituaient une menace pour la liberté et la démocratie en Occident.

Depuis l'effondrement de l'Union soviétique et des démocraties populaires d'Europe de l'Est, l'OTAN a été élargie pour incorporer certaines des anciennes démocraties populaires. Sa raison d'être initiale ayant disparue, d'autres prétextes ont été inventés pour justifier son maintien. En 1991, les chefs d'État des pays de l'OTAN ont déclaré que, bien que, même si la menace soviétique « a bel et bien été éliminée et a donc cessé d'être le point focal de la stratégie de l'Alliance », « les risques qui subsistent pour la sécurité des Alliés se présentent désormais sous des formes complexes et proviennent de directions multiples. »[1]

Dix ans plus tard, les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis ont procuré une nouvelle raison d'être à l'OTAN, un nouvel ennemi à combattre, soit le « terrorisme ». Aujourd'hui, on dit que le danger provient des États « autoritaires » et « voyous » qui menacent la « liberté » et cherchent à renverser la démocratie libérale et « l'ordre international basé sur des règles » que l'OTAN prétend défendre.


Les pays membres de l'OTAN en fonction de leur année d'adhésion

Le premier secrétaire général de l'OTAN, lord Ismay, a dit que la mission première de l'Alliance atlantique en Europe était de « garder les Américains à l'intérieur, les Russes à l'extérieur et les Allemands sous tutelle ».[2] Bien que l'OTAN mène aujourd'hui une guerre globale multi-dimensionnelle sur plusieurs fronts, utilisant ses propres forces et des forces inféodées comme « agents de chaos », le spectre d'une guerre majeure plane toujours sur l'Europe puisque les contradictions dans les rangs des grandes puissances européennes et entre elles et les États-Unis et même dans les rangs des impérialistes américains sur le contrôle de l'Europe et la domination de l'Asie continuent de s'aiguiser. Tout cela dans les conditions où les peuples d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes ne sont pas d'humeur à être dominés. Chaque grande puissance aspire à une plus grande part du butin de guerre mais les règles changent. Le président des États-Unis, Donald Trump, n'est pas en faveur de négociations avec les pays membres et menace de quitter l'OTAN s'il n'obtient pas ce qu'il veut. En ce moment, ce qu'il veut est que les autres membres augmentent considérablement leurs budgets militaires. Pendant ce temps, les puissances européennes consolident leurs propres forces de défense et des divisions sont exprimées au sein même de l'OTAN et au sein de chaque pays de l'OTAN, y compris les États-Unis, au sujet du rôle que doit jouer l'OTAN aujourd'hui. Son élargissement n'a pas résolu ni atténué les contradictions dans ses rangs, chaque grande puissance poursuivant des intérêts privés étroits, ce qui est contraire au concept de sécurité collective.

Aujourd'hui, les guerres dans lesquelles les impérialistes américains et les autres pays de l'OTAN sont engagés ne sont plus la politique par d'autres moyens, car ces puissances ne sont plus motivées par les intérêts de leur corps politique. Elles s'engagent davantage dans la destruction nationale que dans l'édification nationale et ne sont plus guidées par le besoin de servir ce qu'on appelait le bien public. Elles ont abandonné la Charte des Nations unies et l'état de droit international qui défend l'égalité des nations, grandes ou petites, leur droit à l'autodétermination et le principe de la non-ingérence dans leurs affaires intérieures. Aujourd'hui, le but des guerres d'agression et d'occupation est la destruction des pays qui refusent de se soumettre au diktat des impérialistes américains et de leurs alliés. Ce sont des guerres de destruction et, comme il n'y a pas de politique, il n'y a pas de négociations de traités de paix qui entraînent des obligations et une responsabilité. Depuis l'intervention des États-Unis/OTAN dans les Balkans en 1999, où un prétexte humanitaire a été utilisé pour bombarder la Yougoslavie, jusqu'à la guerre du Golfe et aux guerres contre l'Afghanistan, l'Iraq, la Libye, la Syrie et d'autres pays, rien n'a été réglé. Maintenant, elles braquent leur attention sur le Venezuela.

À cet égard, la participation à l'OTAN affecte non seulement les questions militaires mais tous les aspects d'un État national et toute la vie politique du pays. Par le biais de sa Division de la diplomatie publique et par d'autres moyens, l'OTAN porte une attention de premier plan à la manipulation politique des parlements, à la guerre de l'information et à la destruction de l'opinion publique. Elle travaille de concert avec les gouvernements, dont celui du Canada. L'OTAN a toujours joué un rôle dans la formulation des structures politiques qui peuvent être permises non seulement en Europe, aux États-Unis et au Canada mais, depuis l'effondrement de l'Union soviétique et des démocraties populaires, dans les tous les pays qui sont considérés comme des démocraties libérales ou étant « sur la voie de la démocratie », comme l'Ukraine par exemple. Tout pays qui refuse de s'y soumettre devient la cible de changement de régime du bloc de l'OTAN.

Il n'est pas besoin d'être pacifiste pour être très préoccupé par une politique étrangère et de défense qui est gouvernée par les États-Unis et l'OTAN et qui investit tout dans des forces de déploiement rapide qui ne sont même pas conçues pour défendre notre propre pays. L'OTAN venait à peine d'être fondée en 1949 que les Canadiens ont commencé à demander le retrait du Canada de l'OTAN et une politique étrangère indépendante et ont fait valoir diverses perspectives à ce sujet. Les Canadiens se sont fortement opposés à la présence d'armes nucléaires en sol canadien dans les années 1960 et les années 1980 par des manifestations et d'autres actions à l'échelle du pays. Les manifestations et actions se poursuivent aujourd'hui dans les ports canadiens contre les « visites » des navires nucléaires des États-Unis et de l'OTAN tandis que les peuples de l'Arctique continuent de réclamer que la région soit une zone de paix.


Manifestation contre la visite de navires de guerre au port de Montréal, le 30 octobre 2004

Le Canada fournit des millions de dollars en fonds publics et en personnel aux agences de « promotion de la démocratie » de l'OTAN et des États-Unis pour organiser des coups d'État et des « révolutions de couleur ». Depuis 2005, le Canada a parrainé et exploité le Centre d'information de l'OTAN à Kiev, qui relève de la Division de la diplomatie publique de l'OTAN. En plus de veiller à l'intégration militaire des forces armées ukrainiennes à l'OTAN et d'exporter des armes, le Canada a participé à la création d'un réseau étendu d'une centaine de bureaux d'information locaux pro-OTAN en Ukraine, dont beaucoup sont basés dans les universités. Ce réseau a été créé pour combattre l'opposition du peuple ukrainien à l'adhésion à l'OTAN et plus particulièrement aux « visites » de navires de guerre américains et de l'OTAN dans les ports de Crimée et de la mer Noire, pour isoler la Russie et imposer un changement de régime s'il y a refus de coopérer. Depuis 2007, le Centre d'information de l'OTAN coparraine le Forum sur la sécurité de Kiev de la Fondation Open Ukraine, qui a servi de modèle pour le Forum sur la sécurité internationale d'Halifax, créé en 2009 et organisé par le même personnel américain.

Le système de partis au Canada garantit que l'adhésion du Canada à l'OTAN soit un « fait accompli » et le « business as usual ». Les partis au Parlement ne contestent pas la conception de la souveraineté dans laquelle la prise de décision concernant les problèmes cruciaux de la guerre et de la paix est entre des mains étrangères. Aucun débat digne de ce nom n'a eu lieu au Parlement canadien sur l'adhésion à l'OTAN. Lors du vote au Parlement en 1949, tous les députés professant la coexistence pacifique avec l'Union soviétique de l'époque étaient soit limogés, sanctionnés ou absents. Aujourd'hui, quand on nous propose de faire de l'adhésion à l'OTAN une « valeur canadienne », cela n'est pas contesté par les partis politiques qui forment les gouvernements ou qui siègent au Parlement. Toute discussion à ce sujet est taboue. Dans les examens de la politique étrangère du Canada par les cercles officiels, les comités permanents du Parlement ou les médias monopolisés, il est tabou de remettre en question l'appartenance du Canada à l'OTAN. Cela étant, ceux qui soulèvent ces questions parmi le peuple sont traités de « marginaux » ou d'« extrémistes ». L'imposition de cette vision n'est pas seulement un assaut contre la conscience, c'est une désinformation pour que n'émerge pas de conscience collective qui se traduise par la demande que le Canada sorte de l'OTAN, que l'OTAN soit démantelée et que le Canada soit une zone de paix.

La nation innue du Labrador et de l'est du Québec (Nitassin) a organisé une série de manifestations au milieu des années 1980, appuyées partout au Canada, contre les plans de l'armée canadienne d'effectuer des essais en vol à basse altitude et des bombardements guidés au laser dans le centre et le sud du Labrador.

L'adhésion du Canada à l'OTAN constitue non seulement une atteinte à la souveraineté du peuple du fait qu'une puissance étrangère décide de toutes les questions liées à la guerre et à la paix au nom du peuple, mais même le Parlement n'a pas son mot à dire sur les questions de guerre et de paix. En effet, les questions de guerre et de paix sont des sujets qui relèvent du privilège exécutif ou de la prérogative royale. Par exemple, les États-Unis ont secrètement déployé des bombes nucléaires dans 27 pays et territoires pendant la guerre froide, y compris au Canada. Les accords n'étaient connus que du premier ministre et de quelques-uns de ses ministres. Le 28 août 1950, utilisant la prérogative royale, le premier ministre Louis Saint-Laurent a accepté secrètement le stockage de 11 bombes atomiques à Goose Bay, le site de stockage nucléaire américain le plus proche de l'Europe. Selon l'histoire secrète de la Section de la sécurité de la 43e escadre de bombardement, citée par le professeur John Clearwater dans son ouvrage Canadian Nuclear Weapons : The Untold Story of Canada's Cold War Arsenal, « les unités étaient entreposées dans une forêt, sur des routes en gravier de la base proprement dite ».

Puis le 17 août 1963, le gouvernement libéral de Pearson a accepté l'installation d'au moins 500 têtes nucléaires américaines au Canada. Le professeur Clearwater note qu'Ottawa a été très peu bavard au sujet de son armement nucléaire, en partie par crainte d'être critiqué pour son intégration à la machine de guerre du Pentagone. L'objectif était de marginaliser l'opposition des Canadiens à l'utilisation du territoire canadien pour les préparatifs de guerre impérialistes, à l'accueil d'un personnel militaire américain sur des bases et en sol canadiens et à la présence d'armes de destruction massive. En d'autres termes, l'existence de la prérogative royale et son utilisation pour imposer ce qui ne peut être justifié est un problème politique aussi important que l'interdiction des armes de destruction massive.

Un autre aspect qui mérite l'attention est que l'OTAN concentre aujourd'hui son attention sur la guerre cybernétique, la guerre de l'information et l'« ingérence dans les élections ». Les changements apportés à la Loi électorale du Canada par le projet de loi C-76 qui concernent la lutte contre l'« influence étrangère » et la surveillance des médias sociaux s'alimentent à la doctrine de sécurité nationale des États-Unis, à l'OTAN et à son groupe de réflexion le Conseil atlantique de même qu'aux agences du renseignement des Cinq yeux. Cela comprend le contrôle et la réglementation de la communication électorale et politique. Sous prétexte de la protection des électeurs, une forme de censure est introduite pour déterminer ce qui est légitime. En ce qui concerne les médias sociaux, cela affecte par exemple ceux qui sont considérés comme les « véritables croyants », c'est-à-dire ceux qui, dans le vocabulaire des services de renseignement, deviennent sciemment ou non les dupes de la Russie, etc., et sont par conséquent des cibles légitimes de persécution. Les entreprises de médias sociaux ont posé des gestes contre des sites web alternatifs qui sont connus pour leurs critiques des politiques étrangères et domestiques des gouvernements des États-Unis et du Canada. Qu'on pense à Counterpunch, World Socialist Website, Global Research, Consortium News, Mediamatters, Commondreams, Democracy Now, Wikileaks, Truthout, The Intercept, VenezuelaAnalysis, TeleSUR, et d'autres.

Les peuples du monde se battent chaque jour pour réaliser leur aspiration à la paix. Partout dans le monde, lorsqu'ils affirment leurs droits et ceux de tous, ils traduisent leur volonté de paix, de liberté et de démocratie, volonté usurpée au moment de la création de l'OTAN, en une force politique qui réclame le pouvoir de décider de ses affaires. Répondre à l'appel de faire du Canada une zone de paix, c'est occuper l'espace du changement. L'appel à faire du Canada une zone de paix part entre autres du principe que la politique étrangère du Canada ne doit pas porter préjudice à d'autres peuples, comme c'est le cas actuellement.

Que l'OTAN survive ou non sous sa forme actuelle, il est certain que l'aspiration des peuples à la paix, à la liberté et à la démocratie est aujourd'hui favorisée par l'appel à faire de leurs pays des zones de paix et en s'unissant dans l'action pour établir des gouvernements antiguerre qui expriment une personnalité démocratique moderne pour qui la défense des droits de tous et toutes est un principe.

La force de l'aspiration des peuples à la paix et de la défense des droits de tous ne peut être sous-estimée ou minimisée. Il faut s'opposer aux tentatives de briser ce mouvement et de priver le peuple d'une conscience et d'une action collectives. Cela comprend une lutte idéologique contre les tentatives de faire croire que les interventions militaires à l'étranger sont faites par souci d'une « responsabilité de protéger », de « rétablissement de la paix », de défense d'un ordre international basé sur les règles et autres balivernes.

Les réunions organisées à l'occasion du 70e anniversaire de l'OTAN rassemblent des activistes et des experts de différents milieux qui prennent des positions de principe et soutiennent que l'existence de l'OTAN est incompatible avec le besoin d'une conception moderne et humaine de la sécurité fondée sur la défense des droits de tous, d'une politique étrangère indépendante basée sur l'engagement à faire du Canada une zone de paix et d'un projet d'édification nationale établi sur une base moderne.
À l'occasion du 70e anniversaire de la création de l'OTAN, contribuons à la résolution du problème de sortir le Canada de l'OTAN et de s'assurer que l'OTAN soit démantelée. Et surtout, quoi qu'il advienne de l'OTAN, contribuons à faire du Canada une zone de paix.

Manifestations au Canada dans les années 1970 et 1980 contre l'OTAN et les préparatifs de guerre impérialiste


Manifestation à l'occasion d'une rencontre ministérielle des pays de l'OTAN à Ottawa en 1963


Manifestation sur la rue Sparks à Ottawa, circa 1963, contre le consentement
donné par le gouvernement libéral de Pearson au déploiement de missiles nucléaires
américains en sol canadien


Un sit-in à l'entrée de la base de missile Bomarc à La Macaza, Québec, le 9 septembre 1964


Manifestation à l'occasion d'une réunion ministérielle des pays de l'OTAN à Ottawa en 1974


Manifestation à Vancouver contre un navire de guerre américain en visite, le 17 juillet 1982, pour exiger que le Canada se retire de l'OTAN et du NORAD

Manifestation à Toronto le 17 mars 1985 contre la visite de Reagan. Au milieu des années 80, des actions organisées par le PCC(M-L) contre les préparatifs de guerre impérialiste et le diktat américain ont eu lieu dans de nombreuses villes.


Manifestation à Guelph contre les essais de missile Cruise le 14 juin 1985 devant les bureaux du député de la circonscription

Manifestation à Winnipeg le 19 janvier 1988 contre les essais de missiles de croisière au Canada

Notes

1. Le concept stratégique de l'Alliance, OTAN, 8 novembre 1991

2. The Paradox of American Power, Joseph Nye, Oxford University Press, 2002, p. 33

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Journée de la terre palestinienne

Vive le peuple palestinien et sa résistance!

Le 30 mars 1976, six Palestiniens de villages arabes situés à l'intérieur de la Ligne verte ont été tués par balle par les forces israéliennes alors qu'ils protestaient contre la confiscation de 5 500 acres de terres en Galilée. Depuis, les Palestiniens commémorent la Journée de la terre palestinienne en Israël, ainsi qu'en Cisjordanie, à Gaza, à Jérusalem, dans le monde entier.

Le Jour de la terre, un arbre est planté pour chaque martyr tué par les forces israéliennes dans la résistance à l'occupation.

Des marches et manifestations ont lieu tous les vendredis depuis la Grande Marche du retour de l'année qui a rassemblé des milliers de personnes de Gaza et de Cisjordanie pendant plus de 46 jours convergeant en masse sur la frontière est de la bande de Gaza avec Israël. L'action a culminé le 14 mai pour coïncider avec le 70e anniversaire d'Al Nakba (la catastrophe), lorsque la création de l'État sioniste d'Israël s'est faite par le déplacement brutal et génocidaire des Palestiniens qui se poursuit à ce jour. Le courage et la persévérance qui ont marqué la résistance dans les territoires occupés de la Palestine sont légendaires. La résistance du peuple palestinien aux occupants sionistes par laquelle, des générations plus tard, tous les déplacés ainsi que leurs descendants affirment leur droit entier de retour, tel que défini par le droit international, est indomptable.

À cette occasion, le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) salue le peuple palestinien. Nos coeurs battent avec le coeur de ceux qui sont forcés de subir ce malheur et cette douleur. Nous leur sommes profondément reconnaissants pour leur humanité face aux crimes les plus odieux commis contre eux, des crimes qui resteront dans les annales parmi les plus grandes infamies jamais commises contre un peuple. Longue vie à ta lutte, à ta résistance et ton amour de la vie, qui finiront certainement par l'emporter !




À Gaza, près de la frontière avec Israël, des Palestiniens se rassemblent et préparent les marches du Jour de la terre le 30 mars et le premier anniversaire de la Grande Marche du retour.


Hissant le drapeau palestinien à Naplouse le 28 mars 2019


Al Moughayer, 28 mars 2019


Nord de Ramallah, 28 mars 2019

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L'enquête de l'ONU sur les manifestations de 2018 à Gaza conclut aux violations des droits humains et du droit international humanitaire par Israël et à la nécessité d'enquêtes et de poursuites judiciaires

Un rapport indépendant des Nations unies sur l'intervention des forces de sécurité israéliennes lors des manifestations de l'année dernière le long de la bande de Gaza, pendant lesquelles plus de 180 Palestiniens ont été tués par balle, a conclu le 28 février qu'il y avait « des motifs raisonnables » de croire qu'Israël a violé le droit international humanitaire.

Selon un communiqué de presse publié par la Commission d'enquête des Nations unies sur les manifestations de 2018 à Gaza, « rien ne justifiait » que les forces israéliennes utilisent des balles réelles.

« La Commission a trouvé des motifs raisonnables de croire que les forces de sécurité israéliennes ont commis de graves violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire », a déclaré le président du conseil, Santiago Canton, aux journalistes à Genève.

Il a ajouté : « Ces violations justifient clairement une enquête et des poursuites pénales et nous appelons Israël à mener des enquêtes sérieuses sur ces violations graves et à assurer que justice soit faite aux personnes tuées et blessées. »

Créée par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, composé de 47 membres, en mai de l'année dernière, la Commission d'enquête était chargée d'enquêter sur toutes les violences liées aux manifestations anti-israéliennes organisées du 30 mars au 31 décembre 2018 à la frontière entre Israël et Gaza.

Au total, la Commission a mené 325 entrevues avec des victimes et des témoins et a analysé du matériel audiovisuel montrant des manifestants en train d'être abattus.

Ses conclusions indiquent que les forces de sécurité israéliennes ont blessé 6106 Palestiniens avec des balles réelles sur les lieux de manifestation pendant la période de son mandat, tandis que 3098 Palestiniens ont été blessés par des fragments de balle, des balles en métal recouvertes de caoutchouc ou par des grenades de gaz lacrymogène.

Le rapport révèle également que quatre soldats israéliens ont été blessés lors des manifestations, soulignant qu'un soldat israélien avait été tué le jour de la manifestation « mais en dehors des lieux de la manifestation ».

En prévision du premier anniversaire du début des manifestations du 30 mars 2018, que les Gazaouis appellent la « Grande Marche du retour », la Commission d'enquête a souligné qu'Israël et les autorités palestiniennes contrôlées par le Hamas doivent faire davantage pour protéger les civils, qui continuent à manifester tous les vendredis près de la frontière clôturée.

« La Commission a trouvé des motifs raisonnables de croire que des tireurs d'élite israéliens ont ouvert le feu sur des journalistes, des professionnels de la santé, des enfants et des personnes handicapées, sachant qu'ils étaient clairement reconnaissables en tant que tels », indique le communiqué.


Commémoration le 13 avril 2018 pour un jeune journaliste tué par les forces israéliennes

La commissaire Betty Murungi a décrit comment un garçon de 11 ans a été atteint d'une balle alors qu'il jouait au football près de la barrière avec Israël. Il a ensuite eu une jambe amputée.

« Bien que cela ait diminué, nous voyons toujours des groupes protégés d'individus, dont des enfants, être tués, comme il y a trois semaines à peine », a déclaré la commissaire Sara Hossain.

Elle a ajouté que les ambulanciers et les journalistes continuent d'être blessés sur les lieux de la manifestation, tout en rejetant l'affirmation que les manifestants étaient déterminés à commettre des actes de violence.

« Nous avons constaté que durant toutes les manifestations, une minorité de manifestants jetait des pierres et brûlait des pneus », a-t-elle déclaré, ajoutant que « la grande majorité » n'était engagée dans aucune forme de violence.

« Il y avait des femmes et des enfants présents, il y avait des gens qui lisaient de la poésie, jouaient de la musique, brandissaient des drapeaux, des choses qui ne peuvent en aucun cas être considérées comme violentes, a-t-elle insisté. Je pense que de représenter tous les manifestants comme étant violents est quelque chose avec lequel nous ne pouvons être d'accord. »


Chaîne de lecture de protestation et programmes culturels pour les enfants dans les camps de la Grande Marche du retour

Les autorités de facto « doivent encourager les manifestations pacifiques ». Outre l'appel lancé à Israël de coopérer à une enquête sur les décès, le président de la Commission, Santiago Canton, a appelé les autorités de facto à Gaza à veiller à ce que les manifestations soient pacifiques.

« La Commission estime que ces manifestations constituaient un appel à l'aide d'une population désespérée, a déclaré Santiago Canton. Non seulement Israël, mais les autorités de facto dirigées par le Hamas et l'Autorité palestinienne ont des responsabilités à leur égard. »

M. Santiago a également appelé à prendre note de l'appel lancé par la Commission à Israël pour lever le blocus de Gaza et permettre en particulier aux personnes nécessitant des soins médicaux urgents de quitter le territoire, après avoir constaté que les hôpitaux étaient « littéralement submergés par le nombre de morts et de victimes » après les manifestations du 14 mai.

Le rapport complet de la commission d'enquête a été présenté au Conseil des droits de l'homme le 18 mars. Le texte complet du rapport (en anglais) est disponible ici.

(ONU Info)

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Trump appuie le brigandage


Des manifestations ont eu lieu partout en Syrie le 26 mars 2019 pour dénoncer le geste de Trump en faveur de l'annexion par Israël du Golan illégalement occupé.

À la veille de la visite du premier ministre d'Israël Benyamin Netanyahou aux États-Unis, le président Donald Trump, par la voie habituelle de Twitter, s'est déclaré d'accord à reconnaître la souveraineté de Tel Aviv sur le plateau du Golan, un territoire syrien qui a été illégalement annexé par Israël après la Guerre de Six Ans en 1967. Pas plus tard qu'en novembre dernier, un vote a eu lieu à l'Organisation des Nations unies pour confirmer que ladite annexion était nulle et sans valeur juridique et, pour la première fois, le gouvernement des États-Unis a voté contre elle. Tous les autres pays du monde, à l'exception d'Israël, ont voté pour.

L'absurdité la plus récente défendue par l'ancienne personnalité de la télévision devenue chef d'État crée un malheureux précédent pour la stabilité et la licéité mondiales, puisqu'elle défend le recours à la force comme moyen de pillage territorial. Si nous devions trouver une comparaison pour illustrer à quel point une telle décision est honteuse, ce serait celle de l'invasion et de l'occupation du Koweït par l'Irak en 1990. Selon la perspective actuelle de Trump, l'agression par le régime de Saddam Hussein lui aurait accordé la souveraineté sur cette petite, mais immensément riche nation, et les États-Unis n'auraient eu aucun prétexte pour lancer la dévastatrice guerre du Golfe pour libérer l'émirat riche en pétrole.

L'irresponsabilité téméraire du magnat, qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques au Moyen-Orient, doit être perçue comme une autre de ses manoeuvres typiquement électoralistes, dans ce cas-ci, comme un cadeau accordé à son allié et jumeau idéologique. En effet, le mois prochain il y aura des élections anticipées en Israël auxquelles Netanyahou doit participer suite à la rupture de son alliance gouvernementale et dans un contexte d'importants défis politiques, dont des accusations de corruption portées contre le premier ministre lui-même, qui menacent de mettre fin à la coalition droitiste et ultra-droitiste au pouvoir à Tel Aviv.


Manifestation à Alep le 26 mars 2019

Une autre conséquence de ce geste est qu'il pave la voie à la reconnaissance subséquente des annexions de facto perpétrées par Israël sur une grande partie de la Cisjordanie et de Jérusalem Est (la Palestine), ce qui signifierait le pillage le plus brutal du territoire d'une nation de l'ère moderne.

Ainsi, la stabilité fragile de la région et du monde est menacée par une grossière tentative d'influencer les électeurs israéliens en faveur du sionisme récalcitrant, tandis que Trump cherche à plaire aux secteurs islamophobes de sa propre base de militants.

La communauté internationale devra juger cette manoeuvre inacceptable et condamner sans équivoque cette supplantation des principes de coexistence mondiale par un échange de faveurs entre élites réactionnaires et bellicistes.

(22 mars 2019. Traduction : LML)

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Cuba condamne la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté d'Israël sur le Golan syrien occupé


Manifestation dans le Golan occupé le 23 mars pour dénoncer la position de Trump sur le statut du territoire

Le ministère des Relations extérieures de la République de Cuba exprime sa plus ferme condamnation de l'intention déclarée du Gouvernement des États-Unis de reconnaître le Golan syrien occupé comme territoire d'Israël, ce qui constitue une violation grave et flagrante de la Charte des Nations unies, du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment de la résolution 497 de 1981.

Cette nouvelle manoeuvre de Washington, qui viole les intérêts légitimes du peuple syrien et des nations arabes et islamiques, aura de graves conséquences pour la stabilité et la sécurité au Moyen-Orient et accroîtra davantage les tensions dans une région déjà instable.

Cuba exhorte le Conseil de sécurité à assumer la responsabilité que lui confère la Charte des Nations unies dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, et à prendre les décisions nécessaires pour mettre un frein à cette action unilatérale des États-Unis de soutenir Israël dans son intention d'annexer le territoire syrien occupé du plateau du Golan.

Le ministère des Relations extérieures de la République de Cuba continuera d'appuyer la demande du Gouvernement syrien de récupérer le plateau du Golan, occupé par Israël en 1967, et appelle à nouveau au retrait total et inconditionnel d'Israël du Golan syrien et de tous les territoires arabes occupés.

La Havane, le 23 mars 2019

(Granma)

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Venezuela

Des preuves de complots terroristes des États-Unis


Rassemblement de la Mobilisation pour la paix à Caracas le 24 mars 2019

Les dernières preuves de complots terroristes dirigés par les États-Unis au Venezuela ont été révélées lorsqu'il a été découvert que des mercenaires étrangers déguisés en du personnel militaire vénézuélien étaient financés par des avoirs saisis au Venezuela dans le cadre de la guerre économique américaine. TeleSUR rapporte que le gouvernement de Nicolas Maduro a publié des conversations téléphoniques et d'autres preuves entre des dirigeants de l'opposition planifiant des actes violents contre le pays.

Plus tôt dans la semaine, Roberto Marrero, le prétendu chef de cabinet du président autoproclamé Juan Guaido, appuyé par le Canada, a été arrêté avec le garde du corps de Guaido. Le ministre des Relations intérieures et le juge Nestor Reverol ont déclaré que cette arrestation avait révélé de nouveaux éléments de preuve concernant la campagne de terreur orchestrée par les États-Unis et l'opposition vénézuélienne. Mision Verdad fait état d'une conférence de presse tenue par le ministre de la Communication et de l'Information, Jorge Rodríguez, durant laquelle il a expliqué comment l'arrestation de Marrero avait conduit à la découverte de plans terroristes généralisés. Les nouvelles preuves suggèrent un complot financé par des actifs saisis par les États-Unis appartenant au Venezuela et transférés sur des comptes bancaires via la Colombie.

Dans son rapport sur la conférence de presse de Rodríguez, Mision Verdad explique comment huit à dix équipes d'assassins ont été amenées au Venezuela à partir du Nicaragua, du Honduras, du Guatemala et du Salvador et formées en Colombie pour commettre des actes terroristes au Venezuela. Ils ont planifié des assassinats sélectifs de personnalités de l'État vénézuélien et des attaques contre les services publics du pays. La moitié de ces groupes étaient entrés dans le pays, tandis que d'autres étaient bloqués par la fermeture des frontières suite à la fausse tentative d'acheminement de l'aide humanitaire.

Les objectifs du complot terroriste ont été montrés dans un diaporama de Jorge Rodríguez. Mission Verdad rapporte que les diapositives décrivaient comment l'opération Libertad (ou opération Liberté) planifiait :

- des assassinats sélectifs de responsables gouvernementaux

- de nouveaux sabotages du métro de Caracas, du téléphérique et des services électriques

- des opérations faussement positives ou sous faux pavillon de personnes déguisées en déserteur militaire

- une grève générale, une attaque contre le palais présidentiel de Miraflores et des actions terroristes telles que l'assassinat du président Maduro

Les équipes de mercenaires prévoyaient commettre leurs actes terroristes déguisés en déserteur des Forces armées nationales bolivariennes pour les présenter comme des « soldats déserteurs ». Ils ont cherché à montrer un conflit inexistant entre l'armée vénézuélienne et le gouvernement légitimement élu.

Mision Verdad a également rapporté que parmi les documents saisis à Marrero, il y avait des téléphones cellulaires permettant aux enquêteurs d'avoir accès à des conversations, montrant que 500 000 et 700 000 dollars étaient dépensés par jour pour payer ces assassins et pour inciter les membres de l'armée à se joindre à eux. L'argent a été déposé par des ONG créées en janvier et février dans des comptes de Banesco et de Bank of America par le gouvernement colombien de Iván Duque, à la demande de Juan Guaido. Les communications indiquent que les fonds proviennent d'argent saisi par les États-Unis auprès d'entreprises vénézuéliennes. L'argent volé au Venezuela qui serait utilisé pour financer cette opération s'élèverait à 1 milliard de dollars.

Pour ajouter à l'hypocrisie des États-Unis, le département du Trésor a imposé des sanctions à la Banque de développement économique et social du Venezuela lorsque « l'aide humanitaire » de Guaido a été saisie pour suspicion de terrorisme.

Mision Verdad a déclaré que Guaido lui-même et le dirigeant de la droite, Leopoldo Lopez, assigné à résidence pour violences antérieures, étaient impliqués.

« Sur le téléphone de Marrero, des conversations ont également été trouvées dans un groupe appelé 'l'état-major', composé de membres du parti populaire Voluntad. Parmi eux, Leopoldo Lopez est identifié comme le dirigeant responsable Freddy Guevara, chargé de conseiller sur les points de discussion avec Guaido ; Marrero, les députés Freddy Superlano et Sergio Vergara, et Juan Guaido même. »

Dans ces conversations, Guaido décrit « l'opération Liberté », qui correspond à ces plans. Freddy Guevara décrit le déroulement de l'opération qui va « d'une stratégie de siège à une stratégie d'assaut » avec des assassinats sélectifs et des attaques contre les services publics. Tout cela concorde avec les propos de Guaido lors d'un rassemblement organisé le 22 mars à El Tigre, dans l'État d'Anzoategui, au cours duquel il a déclaré : « Nous, les Vénézuéliens ne mendions pas pour nos droits, alors nous allons bientôt aller ensemble à Miraflores pour sauver la présidence au nom de tous les Vénézuéliens » et il a dit à ses partisans « nous devons nous organiser, car le dictateur ne partira pas en douceur ».


Caracas, 23 mars 2019

Dans un discours prononcé lors du rassemblement de mobilisation pour la paix devant le palais de Miraflores le 23 mars, le président Maduro a expliqué à quel point le pays est confronté « à la plus forte agression impérialiste à laquelle la République ait jamais survécu en 200 ans ». Maduro a déclaré que le peuple continuait à être « la plus grande garantie de paix, de démocratie et de souveraineté de la Patrie » contre les attaques perpétrées par la droite vénézuélienne et les États-Unis. En ce qui a trait aux projets de la cellule terroriste décrits dans l'article ci-dessous, il a assuré le peuple : « Nous allons les capturer et les traduire en justice. »

Les opposants à l'intervention américaine au Venezuela organiseront une manifestation de masse devant la Maison-Blanche le 30 mars dans le but de lancer une semaine d'action contre l'OTAN et la guerre contre le Venezuela.

(Sources : TeleSur et Mision Verdad)

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Colombie

Des appels au respect de l'Accord de paix


Des milliers de personnes ont manifesté à Bogota et dans d'autres villes de la Colombie
le 18 mars 2019 pour exiger que le gouvernement d'Ivan Duque cesse de faire obstacle
à la mise en oeuvre des accords de paix.

Le 8 mars, Cuba et la Norvège, pays garants du processus de paix qui a abouti à l'Accord de paix final entre le gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée du peuple (FARC-EP), ont émis une série de considérations sur l'adoption de la Loi statutaire sur la juridiction spéciale pour la paix (JSP).

Les pays garants ont exhorté les institutions de l'État colombien à « garantir la protection de l'Accord final et le strict respect de l'application des accords », y compris « des dispositions relatives à la JSP », qui ont été conçues et convenues dans le but de garantir la vérité, la justice, la réparation et la non-répétition.

« Si cette voie est obstruée, l'épine dorsale sur laquelle repose l'Accord de paix final sera fragilisée et la mise en oeuvre dans ses aspects les plus essentiels restera en suspens », ont averti Cuba et la Norvège, qui ont également mis en garde contre les dommages infligés aux victimes et aux anciens combattants qui ont déjà déposé les armes pour entrer dans l'activité politique légale.

Le président de la République de Colombie, Ivan Duque Marquez, a annoncé le 10 mars : « Après avoir fait une analyse, je tiens à annoncer aux Colombiens ma décision en expliquant mes arguments au pays. J'ai décidé de m'opposer à six des 159 articles de la JSP pour des raisons d'inconvenance et d'inviter le Congrès de la République à en débattre de manière constructive », ce qui a été interprété par les partisans de la paix comme un sérieux obstacle au processus.

Des centaines de manifestants en Colombie ont protesté contre les objections du président Ivan Duque à l'encontre de la Juridiction spéciale pour la paix, l'un des piliers de l'accord conclu avec les FARC-EP. La Loi n'a besoin que de l'approbation présidentielle pour entrer en vigueur.





Manifestations pour la paix partout en Colombie le 18 mars 2019

Dans une lettre adressée à Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, les membres des délégations qui ont rédigé l'Accord de paix au nom du gouvernement colombien et des FARC-EP, les membres du Congrès qui font partie des commissions de paix du Sénat et de la Chambre des représentants de la République, les anciens ministres et hauts fonctionnaires, les victimes du conflit armé, les dirigeants des organisations et des institutions représentatives de la société civile, les universitaires, les journalistes et intellectuels, les citoyens qui travaillent pour la paix et la réconciliation nationale, ont signalé :

« Nous exprimons notre profonde préoccupation face aux tentatives visant à porter gravement atteinte à la mise en oeuvre de l'Accord, à la structure et au fonctionnement de la JSP, ainsi qu'au système conçu pour faire respecter les droits des victimes. »

Les signataires ont ajouté que « pour que la JSP puisse atteindre son objectif de demander des comptes aux responsables de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre et, en général, de violations graves des droits de l'homme, elle doit disposer de tous les outils institutionnels, financiers et juridiques nécessaires en fonction de la portée de sa mission.

« Dans le cas contraire, il y aurait des risques pour le plein exercice de leurs pouvoirs et des scénarios où l'absence d'outils juridiques favoriserait l'impunité et limiterait la garantie des droits des victimes. » Ils ont rappelé que c'est dans cette loi « que l'autonomie financière de la JSP est garantie, dont le budget a déjà été remis en question par le parti au pouvoir, le qualifiant d'exagérément élevé ».

L'ONU a demandé à ce que l'Accord soit respecté dans son intégralité, dans la mesure où elle le considère comme essentiel au bon déroulement du processus de paix en Colombie. Dans ce pays d'Amérique du Sud, on souligne le caractère transitoire du processus de paix, tout en déplorant que le président persiste à dresser de nouveaux obstacles ou à discuter à nouveau de questions qui avaient été déjà réglées.

(Granma, 28 mars 2019)

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La Marche nationale pour la vie gagne
en soutien et en ampleur


Marche nationale pour la vie, le 29 mars 2019

Depuis trois semaines, la Marche pour la vie des autochtones et paysans de Colombie se développe et prend de l'ampleur. Appelée par l'Organisation nationale autochtone de Colombie (ONIC) et le Conseil régional autochtone de Cauca (CRIC), elle gagne un soutien au moment où d'autres organisations de défense des droits humains des départements de Cauca, Nariño, Antioquia, Choco et Putumayo demandent la mise en oeuvre intégrale des accords de paix signés en 2016 entre le gouvernement et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).

La Fondation paix et réconciliation (Pares) indique que l'Unité autochtone du peuple Awa (UNIPA), les autochtones Ingas de Putumayo et les communautés Kamentza de Nariño se joignent à la marche qui a fermé les principales autoroutes au sud de Cali et affecté le trafic et le transport au sud jusqu'à la frontière avec l'Équateur.

Les militants exigent que les accords de paix signés à La Havane, à Cuba, soient pleinement appliqués. Cela inclut la protection des dirigeants du mouvement social des paysans et des peuples autochtones, dont la vie est continuellement menacée par des groupes paramilitaires et des hommes armés pour leurs terres.

« Plus de 420 autochtones Awa ont été tués ces dernières années, plus de 800 personnes déplacées entre 2016 et 2019 et 64 ont été menacées, déclare l'UNIPA dans un communiqué. Nos enfants souffrent de malnutrition et nos jeunes sont menacés par les groupes armés présents dans la région. »

Selon le gouvernement colombien, plus de 420 militants ont été assassinés entre novembre 2016 et 2018. Le 26 mars, l'armée colombienne a déclaré avoir retrouvé quatre corps au total à Buenaventura, où se déroule la marche. Depuis que la marche a commencé il y a trois semaines, l'armée colombienne a attaqué les manifestants à plusieurs reprises. Le 19 mars, l'escadron mobile anti-perturbations (ESMAD) et l'armée nationale ont ouvert le feu sur des manifestants à La Augustina, au sud de Cali, blessant au moins trois personnes, a informé le CRIC. Selon l'organisation, les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes, des grenades, des balles et des armes à courte et à longue portée sur les participants à la marche.

Le président colombien Iván Duque tente actuellement de modifier et d'affaiblir les Accords de paix par le biais d'un processus législatif. Il a indiqué qu'il ne rencontrerait pas les représentants des plus de 5 000 marcheurs jusqu'à la réouverture de l'autoroute. La présidente du CRIC, Aida Quilcue, a répondu : « Nous avons été clairs. Si vous nous dites quand le président arrivera, nous envisagerons d'ouvrir la route. »

« À ce jour, plus de 35 affaires pénales ont été rapportées, incluant contre la détention de 13 manifestants », a déclaré le CRIC dans un communiqué. Au moins 10 membres de la communauté autochtone ont été assassinés par les forces de l'État qui en ont blessé 15 autres.

La Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme écrit dans son rapport annuel publié récemment que la Colombie avait connu une recrudescence de la violence l'année dernière.


Le 24 mars 2019 à Alto Putumayo

Selon les statistiques de la police nationale, en 2018, 49,5 % des municipalités ont signalé une augmentation des taux d'homicides par rapport à 2017. Par exemple, dans les municipalités de San Jose de Ure, dans le département de Cordoba, et Barrancas, dans le département de La Guajira, les taux d'homicides ont augmenté respectivement de 1 473 % et 880 %. La commissaire des Nations unies a observé qu'en 2018, le nombre de massacres avait augmenté de 164 % par rapport à 2017, passant de 11 à 29 cas. En 2018, ces cas étaient concentrés à Antioquia, Cauca, Norte de Santander et Caqueta. Davantage de cas d'assassinat de défenseurs des droits de l'homme ont été signalés dans les trois premiers départements.

Le ministre de la Défense, Guillermo Botero, a contesté le rapport des commissaires aux droits de l'homme. Selon Botero, l'affirmation de l'ONU selon laquelle 29 massacres auraient eu lieu en 2018, ce qui représente une augmentation de 164 % par rapport à l'année précédente, est fausse. Le ministère de la Défense a annoncé que 78 personnes avaient été tuées dans des massacres en 2018, soit une augmentation de 37 % par rapport à l'année précédente, mais n'a jamais révélé les statistiques de décembre.

« Le HCDH observe que 93 % des cas qu'il a suivis concernaient des régions pour lesquelles des causes structurelles étaient liées à un manque persistant d'accès aux droits de la population - principalement à la justice et aux droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux », indique le rapport.

Les causes structurelles mentionnées ci-dessus découlent en grande partie de la présence faible, voire inexistante, de l'État dans certaines zones rurales, comme l'a reconnu le président Duque dans son discours inaugural. Ils résultent également de retards importants dans la mise en oeuvre de l'accord de paix, notamment en ce qui concerne la réforme rurale et la substitution des cultures illicites. Afin de limiter les risques pour les défenseurs des droits humains, l'État devrait maintenir sa présence, notamment par l'intermédiaire des autorités civiles, reconnaître et promouvoir la participation de la société civile avec toutes les garanties d'association, de réunion et d'expression, et accélérer la mise en oeuvre de l'accord de paix dans les régions concernées, qui soutiendraient le travail des défenseurs en développant l'espace civique.

Le rapport critiquait en particulier le gouvernement actuel pour sa résistance persistante à la création de la Juridiction spéciale pour la paix (JEP), qui vise à traduire en justice les coupables de crimes de guerre commis au cours de plus d'un demi-siècle de conflit armé.

Le parti de Duque, le Centre démocratique dirigé par l'ancien président Alvaro Uribe, est opposé au processus de paix.

(Source : TeleSUR)

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Cuba

La politique extérieure de la Révolution cubaine
est une seule

Le président du Conseil d'État et du Conseil des ministres, Miguel Diaz-Canel Bermudez, a souligné que le contexte actuel représente un énorme défi pour notre pays, lors d'une réunion tenue le 18 mars avec le conseil d'administration élargi du ministère des Relations extérieures (MINREX), au cours de laquelle il a procédé au bilan du travail accompli par cet organe en 2018.

Relever le défi avec « fermeté et intelligence pour éviter l'isolement, sans céder sur les principes ou les positions », tel a été l'appel lancé par le président cubain. « Tout ce que nous pouvons faire dans les domaines diplomatique, économique et communicationnel joue un rôle crucial à cet égard », a-t-il rappelé.

Diaz-Canel a partagé des réflexions sur plusieurs aspects de la politique internationale étroitement liés à la région de Notre Amérique, où l'on assiste à la mise en place d'une stratégie capitaliste coloniale et néolibérale marquée par un retour à la doctrine Monroe, au milieu de laquelle le blocus économique contre Cuba s'est renforcé, surtout dans le domaine financier.

Dans ce contexte, le rôle joué par le Minrex, protagoniste de batailles importantes en 2018, dans lesquelles le peuple cubain a été représenté, est essentiel, a-t-il signalé. « Chaque fois que nous remportons une victoire diplomatique au niveau international, les gens la vivent avec émotion, comme une victoire du pays », a affirmé le président.

Dans les moments actuels — a-t-il commenté — où nous revenons à l'époque de l'affrontement, où de nouveaux dangers à affronter surgissent, il est urgent de mieux nous préparer chaque jour. Dans ce contexte, cet organisme a su ajouter le talent des fonctionnaires les plus expérimentés à la formation d'une génération de jeunes diplomates dotés de compétences élevées et d'un engagement révolutionnaire exemplaire.

Ensemble, nous nous devons de défendre l'héritage du commandant en chef de la Révolution cubaine dans le domaine des relations extérieures et tout ce que cela représente, a-t-il souligné, avec l'engagement de suivre une politique extérieure indépendante, anti-impérialiste et contre-hégémonique, basée sur l'amitié et la solidarité internationales, et en faveur de la sécurité et de la paix mondiale.

« Que nul ne se fasse d'illusions sur le changement de génération que connaît graduellement le pays, sous la conduite du Parti communiste et de son premier secrétaire, le général d'armée Raul Castro Ruz. Il n'y aura aucun changement dans la politique extérieure de Cuba. La politique extérieure de la Révolution cubaine reste la même, et elle le restera, nous devons tous y contribuer », a indiqué Diaz-Canel.
« Plusieurs hommes illustres de la nation comme Alejo Carpentier, Fernando Ortiz et Raul Roa ont occupé des fonctions dans ce ministère. Ici, il y a beaucoup d'hommes et d'oeuvres à honorer », a-t-il souligné. Et d'ajouter que « le meilleur hommage que l'on puisse leur rendre est précisément de relever les défis et de les surmonter. En 60 ans de diplomatie révolutionnaire, cet organisme a obtenu des résultats et un prestige incontestables. »

Il a souligné la nécessité de continuer à travailler avec l'émigration cubaine à l'étranger, et pas seulement aux États-Unis. Notre pays a été formé « à partir de l'immigration et du métissage et nous ne pouvons ignorer les nombreux Cubains qui vivent à l'étranger, fiers et nostalgiques de leur Patrie. » En ce sens, il a insisté pour qu'une politique d'immigration soit élaborée pour inviter chacun à contribuer au développement et à la défense de la Patrie autant que possible. « Nul besoin d'être d'accord sur tout, mais nous pouvons nous rassembler », a indiqué le président.

Il a fait observer que les services consulaires fournis par cette institution ont un fort impact, tant sur l'ensemble de la population vivant à Cuba que sur les Cubains vivant à l'étranger qui, a-t-il souligné, doivent se voir offrir des services de qualité, un traitement et un professionnalisme toujours plus performants.

Le président Diaz-Canel a également insisté sur les idées essentielles qui caractérisent la gestion gouvernementale et qui doivent également prévaloir dans le travail quotidien du ministère.

Une fois de plus, les réflexions ont porté sur des questions cardinales telles que la nécessité d'une administration publique plus efficace ; les qualités qui doivent caractériser les cadres, quel que soit leur contexte de travail ; la culture du détail ; comment travailler avec un personnel qualifié ; et la sensibilité nécessaire pour éliminer les obstacles et les bureaucratismes, comme il se doit dans tous les organismes, afin d'assouplir les formalités et offrir des réponses adéquates à certaines préoccupations.

La communication sociale doit figurer parmi les principales lignes d'action, a-t-il signalé. « Construire une stratégie de communication sociale plus cohérente et plus active entre tous » est un autre grand défi à relever.

Diaz-Canel a souligné l'importance de préparer la presse pas seulement sur les grands enjeux et de continuer à gagner du terrain sur la scène des réseaux sociaux, où il est vital d'« évaluer ce que nous réussissons et ce qui nous manque », pour améliorer l'efficacité de nos messages. Cette réalité virtuelle a un impact énorme qui ne saurait être ignoré, a-t-il dit.

De même, il a insisté sur l'importance de l'informatisation, tant des processus internes de l'organisme que de ceux menés avec la population, où le rôle des systèmes nationaux doit être renforcé.

Par ailleurs, il a mis l'accent sur la recherche scientifique en tant qu'outil essentiel pour aider à démêler les complexités qui existent aujourd'hui dans diverses questions liées aux relations internationales, telles que les tendances actuelles en matière de droits humains, de migration et de droit du travail, entre autres.

Le président cubain a souligné l'exercice législatif intense qui nous attend pour garantir les dispositions appelées à soutenir la Constitution, dont les projets doivent commencer à être élaborés au sein des différents organismes en fonction de leurs compétences.

Compte tenu du rôle important du ministère des Relations extérieures dans l'accompagnement des efforts économiques du pays sur la scène politique internationale, Diaz-Canel a évoqué plusieurs des tâches prioritaires pour le pays, telles que la recherche d'une plus grande efficacité des investissements ; la nécessité de promouvoir les chaînes de production avec les investissements étrangers, les exportations, le tourisme et le secteur non gouvernemental de l'économie ; explorer et tirer parti de toutes les possibilités de financement dans le monde ; défendre la production nationale et exiger une meilleure qualité des services.

Pour conclure, il a qualifié de critique l'analyse à laquelle il a procédé, où des propositions concrètes ont été formulées sur la réalité dans laquelle nous vivons. Nous avons « une diplomatie mûre et révolutionnaire, héritière des idées de José Marti, de Fidel et de Raul, et nous avons devant nous d'importants défis à relever en première ligne de combat », a-t-il affirmé.

Le travail à l'étranger doit être intégral

En procédant à une évaluation des principaux aspects qui ont marqué la politique extérieure de notre pays en 2018, le chef de la diplomatie cubaine Bruno Rodriguez Parrilla a évoqué les nombreux défis auxquels l'organisation doit faire face, compte tenu de la complexité de la situation internationale et des perspectives pour la prochaine période.

Au cours de la réunion, à laquelle ont également participé Ricardo Cabrisas Ruiz, vice-président du Conseil des ministres, Rodrigo Malmierca Diaz, ministre du Commerce extérieur et des investissements étrangers, ainsi que d'autres dirigeants du Parti et du gouvernement, il a été souligné que l'année dernière Cuba a poursuivi une « politique extérieure de paix, de coopération et de solidarité, de défense du droit international, en faveur d'un développement équilibré et durable, et de la promotion de relations économiques plus justes pour les pays en développement ».

L'année 2018 a été considérée comme une période difficile en termes de relations bilatérales avec les États-Unis par plusieurs des participants au débat, au cours duquel il a été convenu que cette question concerne étroitement toute la sphère politique et diplomatique du ministère. La victoire historique remportée à l'Assemblée générale des Nations unies face au blocus économique, commercial et financier a également été soulignée, victoire qui confirme une nouvelle fois le soutien écrasant de la communauté internationale au projet de résolution exigeant la fin de cette politique hostile.

De nouveaux défis se posent au pays dans le contexte actuel marqué par l'intensification de la traque, de la part du gouvernement des États-Unis, de nos transactions financières à l'étranger, ont convenu les participants.

Au niveau régional, la solidarité de Cuba avec la révolution bolivarienne et l'engagement de notre politique étrangère en faveur de l'unité des forces progressistes et des mouvements sociaux en Amérique latine et dans les Caraïbes ont été ratifiés.

Plusieurs intervenants ont estimé qu'aujourd'hui, une action de politique extérieure ne peut être conçue que si elle est précédée par une campagne de communication. Le défi actuel imposé par les réseaux sociaux, où il est nécessaire de lutter avec toujours plus d'intensité, fait la différence avec d'autres époques.

Les participants à la réunion ont également salué l'engagement du ministère dans la formation des nouvelles générations qui étudient à l'Institut supérieur des Relations internationales « Raul Roa Garcia ».

Nous devons tous défendre Cuba, a-t-il été souligné à la réunion. D'où la nécessité de réaliser un travail de plus en plus intégral dans tous les domaines de la politique extérieure cubaine, de discuter avec tous les secteurs et de créer des liens avec tous les interlocuteurs.

(Granma, 18 mars 2019)

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