Numéro 80 - 8 septembre 2021
75e anniversaire de la section
locale 1005 du Syndicat des Métallos
Félicitations aux Métallos de
Hamilton et à la section locale 1005 pour leur
lutte pour les droits de toutes et tous
Nouvelle-Écosse
• Postes Canada s'attaque
aux chauffeurs de camions de livraison du
Cap-Breton
Provocations
du gouvernement contre les travailleurs du
secteur public
du Nouveau-Brunswick
• Les travailleurs
tiennent des votes de grève à la défense de
leurs droits
Manitoba
• Le gouvernement retire
cinq projets de loi antisociaux
Tout en
oeuvre pour renverser l'offensive antisociale
• Le Conseil du Trésor
s'attaque aux infirmières de Barrie en Ontario
• Criminalisation des
travailleurs de la santé et tentatives de nous
diviser en camps pour ou contre
75e anniversaire de la section
locale 1005 du Syndicat des Métallos
Le 2 septembre, la section locale 1005
du Syndicat des Métallos a commémoré la fondation
de la section il y a 75 ans au parc Sam
Lawrence à Hamilton Mountain. Sam Lawrence était
le maire de Hamilton en 1946 et il avait appuyé la
grande grève de 1946. Les travailleurs ont
choisi des chandails orange pour la commémoration
et le défilé de la fête du Travail de cette année,
en appui à la mobilisation des peuples autochtones
pour que « chaque enfant compte ».
Nouvelle-Écosse
Gordie MacDonald, le président de la section
locale 117 du Syndicat des travailleurs et
travailleuses des postes au Cap-Breton en
Nouvelle-Écosse rapporte que Postes Canada
congédie présentement des chauffeurs de la section
locale et en embauche de nouveaux. Treize
chauffeurs à Sydney et dans la région, un à
Antigonish et plusieurs autres à St-Stephen, au
Nouveau-Brunswick, ont reçu un avis comme quoi
leurs emplois ont été éliminés. Un des chauffeurs
livrait des colis pour Postes Canada depuis trente
ans.
En 2018, les chauffeurs ont mené une lutte
pour améliorer leurs conditions d'emploi et ont
obtenu des améliorations à leurs salaires et
conditions de travail. Postes Canada veut
congédier les travailleurs pour se venger de leur
grève et pour ramener leurs conditions d'emploi au
niveau de 2018, ou plus bas encore. Ils
étaient payés 14,30 dollars l'heure
en 2018 et ont réussi à augmenter ce montant
de 2 dollars l'heure et à récupérer leurs
congés payés, leur paie de vacances et d'autres
avantages sociaux.
Postes Canada dit qu'il a le droit d'attaquer les
travailleurs parce qu'ils ont le statut de
travailleurs contractuels sans les mêmes droits de
sécurité d'emploi qu'ont les travailleurs qui sont
des employés réguliers de la société. Postes
Canada change simplement de propriétaire du
soi-disant contrat et s'attaque aux travailleurs.
Les propriétaires du nouveau contrat n'apportent
rien à Postes Canada puisque le travail est
essentiellement la responsabilité des travailleurs
de livraison eux-mêmes. Voilà la farce répugnante
qui fait en sorte que les travailleurs sont
considérés comme jetables pour être remplacés par
des versions moins dispendieuses par le biais de
méthodes corrompues comme une sous-traitance qui
n'a pas sa place dans un pays moderne.
La section locale 117 du STTP exige que les
travailleurs ne soient pas congédiés et qu'ils
soient plutôt engagés directement par Postes
Canada en tant que travailleurs des postes, ce qui
est la seule chose juste à faire. Les travailleurs
de livraison doivent avoir les mêmes salaires,
avantages sociaux et régimes de retraite que
les autres travailleurs de Postes Canada. C'est
une solution qui est juste.
Le recours par de grandes sociétés comme Postes
Canada à la sous-traitance est une forme de
corruption antiouvrière qui doit cesser. Gordie
MacDonald a dit à CBC qu'à chaque fois que les
contrats « changent de mains », le syndicat
doit se battre pour les travailleurs. C'est bien
possible que ces travailleurs n'obtiennent jamais
de sécurité d'emploi ou de régime de retraite.
L'élite dirigeante aimerait que tous les
travailleurs se retrouvent dans cette position
d'insécurité et de vulnérabilité et sans droits
afin de pouvoir mieux les exploiter et les
attaquer impunément, comme ils le font dans cette
situation. Cela ne doit pas passer !
Gordie MacDonald a dit que les restrictions de la
santé publique dues à la COVID-19 ont fait en
sorte qu'un grand nombre de personnes sont restées
à la maison, ce qui a créé une énorme augmentation
des livraisons pour les entreprises, et la
pandémie se poursuit. « Il y a un an, nous les
appelions des héros », a-t-il dit des
chauffeurs. « Nous les appelions des travailleurs
de premières lignes. Nous les vantions et les
placions sur un piédestal mais aujourd'hui, Postes
Canada a décidé qu'il allait les mettre à la porte
pour épargner quelques dollars sur leur
dos. »
« Nous tentons vraiment d'éviter tout arrêt de
travail illégal en ce moment », a dit Gordie
MacDonald. « Ils veulent leurs emplois. Ils
veulent continuer de faire le même travail. »
Forum ouvrier appuie les travailleurs de
livraison de la section locale 117 du STTP.
Appelez ou envoyez un courriel à Postes Canada et
exigez que les congédiements soient renversés, que
la sous-traitance des emplois cesse et que les
travailleurs soient embauchés de façon permanente
avec les mêmes salaires, avantages sociaux et la
même sécurité d'emploi que ceux des travailleurs
réguliers des postes.
Provocations du gouvernement
contre les travailleurs du secteur public du
Nouveau-Brunswick
Conférence de presse pour dénoncer les demandes de
concessions du gouvernement,
le 3 septembre 2021 à Fredericton
Le 3 septembre, le Syndicat canadien de la
fonction publique-Nouveau-Brunswick (SCFP-NB) a
annoncé que le gouvernement a rejeté
catégoriquement les revendications des
travailleurs pour des salaires qu'ils jugent
acceptables afin de mettre fin à leur
appauvrissement continu et de s'attaquer au
problème de rétention et de recrutement dans le
secteur public.
Les équipes de négociation du syndicat et du
gouvernement se sont récemment rencontrées pendant
cinq jours à une table de négociation centralisée
au sujet des revendications de 22 000
membres. Le gouvernement a rejeté les demandes des
travailleurs pour une augmentation salariale
significative. Le SCFP rapporte que le
gouvernement a persisté à offrir des salaires
inacceptables et que son offre était valide
seulement si les travailleurs faisaient des
concessions sur d'autres sujets.
Le gouvernement a offert une augmentation
de 1,25 % par an sur un contrat de
quatre ans et de 2 % par an pour les
deux années suivantes si le syndicat acceptait un
contrat de six ans. L'offre est semblable à celle
que les infirmières représentées par le Syndicat
des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick
ont massivement rejetée il y a quelques semaines.
Cette offre est bien inférieure à l'inflation et
constitue une véritable réduction de salaire, ce à
quoi les travailleurs du secteur public sont
confrontés depuis au moins 15 ans. Les
gouvernements successifs ont imposé des gels et
des plafonds salariaux. Le président du SCFP-NB,
Steve Drost, a déclaré aux médias que des années
d'augmentations salariales qui n'ont pas suivi le
coût de la vie ont forcé de nombreux employés du
secteur public à accepter un deuxième emploi ou à
quitter complètement leur emploi. D'autres
n'arrivent pas à payer les loyers qui augmentent
beaucoup plus vite que leurs salaires, a-t-il
ajouté.
Entretemps, le gouvernement a subordonné son
offre à des concessions en matière de pensions,
d'indemnités de départ et de transfert de certains
postes syndiqués à des postes de direction. Le
gouvernement a demandé que les membres de
certaines sections locales abandonnent leur régime
de retraite à prestations déterminées pour un
modèle à risques partagés. Il a également demandé
que l'indemnité de départ prévue par la convention
collective de certaines sections locales soit
éliminée pour les nouveaux travailleurs. Le
président du SCFP-NB, Steve Drost, a expliqué que
ces indemnités de départ ont été négociées dans le
passé en échange de la renonciation des
travailleurs à des augmentations de salaire. Lors
d'une conversation avec Forum ouvrier, il
a qualifié la position du gouvernement d'«
inacceptable, d'une approche de diviser pour
régner et d'une insulte aux travailleurs ».
Le 3 septembre, le gouvernement a quitté la
table de négociation, calomniant les travailleurs
en disant que ce sont eux qui ne veulent pas
négocier et qui nuisent aux contribuables du
Nouveau-Brunswick. Étant donné que ce sont les
stratagèmes du gouvernement pour payer les riches
qui nuisent aux contribuables et minent les
services publics, ces arguments sont méprisables.
Le gouvernement veut avoir les coudées franches
pour privatiser davantage les soins de santé et
les services publics afin d'enrichir des intérêts
privés étroits. En défendant leurs demandes, les
travailleurs défendent le droit public.
La fête du Travail a marqué la fin de la campagne
de 100 jours du SCFP-NB pour obtenir la
satisfaction de leurs revendications salariales.
Plus de 22 000 travailleurs vont organiser
des votes de grève dans les semaines à venir à
travers la province.
Forum ouvrier soutient pleinement la
lutte des travailleurs du secteur public du
Nouveau-Brunswick pour des salaires et des
conditions de travail qu'ils jugent acceptables.
La défense de la dignité du travail par les
travailleurs est une défense du public et de son
droit à des services publics modernes de qualité.
L'insensibilité du gouvernement au problème de la
rétention et du recrutement dans le secteur public
et des travailleurs qui quittent le secteur et
même la province montre qu'il considère les
travailleurs comme jetables, ce qui met en danger
les travailleurs et le public. Mettons tout en
oeuvre pour appuyer la juste lutte des
travailleurs du secteur public du
Nouveau-Brunswick.
Manitoba
Le jour de l'assermentation de Kelvin Goertzen
en tant que premier ministre par intérim du
Manitoba, celui-ci a annoncé que cinq projets de
loi antisociaux qui avaient été déposés à
l'Assemblée législative à la session du printemps
avaient été retirés.
Kelvin Goertzen prend la relève de Brian
Pallister qui a démissionné en tant que chef du
Parti conservateur au pouvoir. La prochaine
élection provinciale aura lieu dans deux ans et
Kelvin Goertzen conservera son poste de premier
ministre jusqu'à ce qu'il soit remplacé par un
nouveau chef conservateur. La date du choix du
nouveau chef conservateur n'a pas été annoncée.
Les
cinq projets de loi avaient été reportés à la
session d'automne de l'Assemblée législative. Ils
ont suscité une vaste opposition alors que les
travailleurs, les activistes environnementaux et
d'autres étaient déterminés à les faire retirer.
La législation retirée comprend les projets de
loi 16, 35, 40, 57 et 64.
Le projet de loi 16 aurait retiré le droit
des travailleurs d'obtenir une convention
collective réglée par un arbitre indépendant
après 60 jours de grève ou de lockout.
Le projet de loi 40 aurait ouvert toute
grande la porte à la privatisation à grande
échelle de la vente de boissons alcoolisées au
Manitoba.
Le projet de loi 35 aurait permis au cabinet
provincial plutôt qu'à la Régie des entreprises de
service public de fixer les tarifs d'électricité.
Le projet de loi 64 aurait aboli les
commissions scolaires élues.
Le projet de loi 57, Loi sur la
protection des infrastructures critiques,
aurait préparé le terrain pour une criminalisation
tous azimuts des travailleurs, des
environnementalistes, des défenseurs de la justice
sociale, des peuples autochtones et de tous ceux
et celles luttant pour leurs droits, sous prétexte
d'empêcher toute « interférence » dans
l'infrastructure critique. La définition
d'infrastructure critique dans la législation est
tellement vaste qu'elle criminalisait le droit de
s'exprimer et d'organiser, que ce soit par rapport
aux oléoducs, aux chemins de fer, aux résidences
de soins palliatifs et de toute infrastructure
dont l'usage ou la présence « contribue de façon
importante à la santé, à la sécurité et au
bien-être économique des Manitobains ».
Bien que les projets de lois aient été retirés,
rien ne garantit qu'ils ne seront pas déposés à
nouveau plus tard alors que le gouvernement
poursuit son parcours antisocial de
restructuration et continue de tout céder aux
intérêts privés étroits et de criminaliser toute
opposition. Les Manitobains ne sont pas restés
passifs depuis que les projets de loi ont été
déposés et ils restent vigilants.
Tout en oeuvre pour renverser
l'offensive antisociale
Le Conseil du Trésor de l'Ontario a invoqué la
loi antiouvrière 124 pour déclarer invalide
et rejeter une première convention collective
conclue entre l'Hôpital Royal Victoria à Barrie et
les professionnelles de la santé de l'Association
des infirmières et infirmiers de l'Ontario (AIIO).
L'AIIO
a dénoncé la décision, la déclarant « une journée
dévastatrice pour le monde du travail en
Ontario ». La présidente de l'AIIO, Vicki
McKenna, IA, a dit le 2 septembre que « le
Conseil du Trésor a informé l'AIIO et l'Hôpital
Royal Victoria à Barrie qu'il rejette une
exemption à sa loi sur les restrictions
salariales, la Loi 124, une exemption que les deux
parties ont requise. Le gouvernement Ford va
encore plus loin et déclare maintenant qu'un
arrangement librement négocié ne respecte pas
l'objectif de sa loi probablement
anticonstitutionnelle. L'AIIO croit qu'il s'agit
d'une expression de plus de l'absence de respect
et du mépris de son gouvernement envers les
professionnelles de la santé, qui sont en majorité
des femmes, et ceci confirme notre position que la
Loi 124 s'ingère dans le droit de libre
négociation collective, qui est un argument clé de
la contestation constitutionnelle de la loi par
l'AIIO. »
La présidente Vicki McKenna a dit : « Cette
lutte n'est pas terminée et nous allons continuer
de revendiquer que le gouvernement ontarien
respecte le droit des professionnelles de la santé
à leur rémunération bien méritée, durement gagnée
et librement négociée. »
Forum ouvrier dénonce la criminalisation
des luttes et des revendications des travailleurs.
Les infirmières ont entièrement le droit de
négocier des salaires et des conditions de travail
avec leurs employeurs et de décider librement si
un arrangement négocié est acceptable ou non.
Les infirmières et les autres travailleurs de la
santé sont le pilier de notre lutte collective
contre la pandémie. Cette décision rétrograde et
la Loi antiouvrière 124 dans son ensemble
sont antisociales. Le gouvernement réactionnaire
de Doug Ford a adopté la Loi 124 en 2019
pour s'attaquer directement au droit des
infirmières autorisées, à tout le personnel
infirmier et aux professionnelles de la santé de
négocier des salaires et des conditions de travail
avec leurs employeurs. La loi impose un plafond
d'augmentation de salaires équivalent
à 1 % de la rémunération totale annuelle
pendant trois ans. La loi supplante même les
décisions des arbitres. L'AIIO écrit : « À
cause de la Loi 124, l'arbitre qui a émis
récemment la nouvelle convention collective des
membres du secteur hospitalier a dit clairement
que ses mains étaient liées par la Loi 124 en
ce qui a trait aux questions monétaires. »
La Loi 124 et l'attaque contre les
infirmières de Barrie démontrent que le
gouvernement de l'Ontario est antisocial et qu'il
sert les intérêts privés étroits. Tout
gouvernement ou toute institution de l'État qui
pense pouvoir attaquer la classe ouvrière en toute
impunité n'est pas apte à gouverner.
Dans cette élection fédérale, le Parti
marxiste-léniniste du Canada a mis de l'avant un
programme qui déclare ouvertement : « Défendons la
dignité du travail ! Oui à la négociation,
non au diktat ! Défendons les réclamations
que les travailleurs sont en droit de faire à la
société ! Non à la criminalisation des luttes
et des revendications des
travailleurs ! »
Notre sécurité est dans notre lutte pour les
droits de toutes et tous !
Le premier ministre du Québec, François Legault,
a commencé son point de presse du 7 septembre
en disant qu'il aimerait parler aux Québécois
d'éducation, d'économie, de projets, mais qu'il
n'a d'autre choix que d'écarter ces sujets « si
nous ne gérons pas collectivement la quatrième
vague ».
Soulignons tout d'abord que rien n'est géré
collectivement dans le secteur public. Travaillant
dans le secteur public en tant qu'enseignante, la
seule chose qui est collective ce sont les diktats
de ce gouvernement qui nous frappent
collectivement, auxquels nous nous opposons, et
ce, depuis bien avant la pandémie.
Quand François Legault et son ministre de la
Santé disent qu'« on ne peut pas accepter qu'il y
ait des travailleurs qui mettent des personnes
vulnérables à risque » et que leur conclusion
est de suspendre sans solde les travailleuses et
travailleurs de la santé qui ne sont pas vaccinés
à partir du 15 octobre, il s'agit d'un geste
de plus de la gouvernance par décret. Cela n'a
rien à voir avec les efforts et les demandes des
travailleurs du secteur public pour contrôler la
pandémie et avec leur besoin d'avoir les
conditions de travail et le matériel adéquats pour
traiter et guérir les personnes malades.
Le
gouvernement attise les passions et les médias
monopolisés se relaient pour créer un sentiment
d'hystérie et de confusion. C'est d'une grande
irresponsabilité.
Ce sera encore entre les mains de la population
du Québec de refuser de se diviser en camps
adverses, entre pour ou contre le vaccin
obligatoire, et de maintenir qu'une discussion
publique basée sur la science qui nous informe et
nous éduque collectivement est ce qui permet de
prendre une décision éclairée pour le bien-être de
tous. Cela démontre aussi que notre sécurité
repose sur les efforts des travailleurs et du
peuple pour décider des arrangements qui sont
nécessaires pour garantir la santé de tout le
monde.
Signé : Une enseignante de l'Est de
Montréal
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