Forum ouvrier

Numéro 31 - 22 avril 2021

Le budget fédéral

Camouflage des stratagèmes pour payer les riches et désinformation de la lutte pour les droits

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Le droit à des services de garde d'enfants
L'ampleur de la décrépitude des libéraux


Le budget fédéral

Camouflage des stratagèmes pour payer les riches et désinformation de la lutte pour les droits

Les conditions à l'échelle du pays et dans le monde sont telles que des millions de personnes réfléchissent à la nécessité d'une nouvelle direction de l'économie qui sert le peuple et non les riches. Elles aspirent à des projets d'édification nationale qui placent le pouvoir décisionnel entre les mains du peuple et non dans celles d'intérêts privés étroits.

Le lundi 19 avril, le gouvernement fédéral libéral a présenté un budget de 724 pages qui énonce des plans pour payer les riches, une escroquerie après l'autre. Les sommes censées être allouées aux programmes de service de garde d'enfants ou aux soins de longue durée représentent une part relativement petite du budget et doivent être dépensées sur plusieurs années. La plupart de ces dépenses sociales sont une dépense pour l'avenir ou qui dépendent de la participation des provinces et les chances sont minces qu'elles soient réalisées.

Pour saisir quelles sont les priorités réelles du gouvernement libéral, il est important d'examiner ce qui entre en vigueur immédiatement. À cet égard, le budget est un exercice visant à masquer les escroqueries pour payer les riches. Il est écrit de façon à faire de la désinformation, donc de la destruction, pour nuire au mouvement des travailleurs, des femmes, des jeunes et des peuples autochtones du pays, qui est imprégné de la compréhension que la lutte pour leur vie est une lutte pour les droits. Les tactiques libérales illustrent le cynisme de la classe dirigeante qui croit que le peuple est naïf et peut être forcé au silence pendant qu'elle contrôle la concurrence pour le pouvoir entre les partis cartellisés en satisfaisant les oligopoles qui demandent des escroqueries pour payer les riches.

Une des mesures immédiates que contient le budget a été annoncée par le gouverneur de la Banque du Canada le 21 avril. La banque centrale va continuer d'acheter les obligations du gouvernement au rythme de 3 milliards de dollars par semaine, et la fin de cette pratique n'est pas en vue, a dit le gouverneur. Cette pratique porte le nom d' « assouplissement quantitatif ». Le gouverneur a tenu à dire que cette pratique, qui a cours depuis le début de la pandémie, est maintenant « mieux maîtrisée » et que cela marque un grand progrès. Le fait que depuis avril 2020, la Banque du Canada a injecté 5 milliards de dollars par semaine dans les revenus du gouvernement et que ce montant est maintenant réduit à 3 milliards est censé être rassurant bien que cela n'ait pas de sens. Cela révèle la vraie nature de l'économie qui paie les riches dans laquelle aucun argent n'est disponible pour des investissements en éducation ou en santé, ou pour faire des transferts adéquats aux provinces pour des programmes sociaux.

Les 3 milliards de dollars alloués dans le budget sous prétexte de rectifier la situation désastreuse dans les soins de longue durée seront peut-être dépensés ou non lors des trois ou quatre prochaines années et seront ultimement remis aux monopoles privés qui profitent des besoins des aînés en soins. Par contre, l'injection de trois milliards de dollars par semaine dans l'économie pour satisfaire les intérêts privés continue chaque semaine sans relâche, et cela depuis le début de la pandémie, et va continuer indéfiniment en autant que l'élite dirigeante est concernée. Le fardeau de payer pour cette pratique de manipulation de la banque centrale, en plus des emprunts en cours aux prêteurs d'argent étrangers, va retomber sur les épaules des travailleurs qui doivent produire cette valeur pour les décennies à venir. Une préoccupation immédiate est le fait que ceci s'accompagne de toutes sortes de changements structurels qui placent la prise de décision directement entre les mains des intérêts privés étroits et des ministres qui ont recours à des pouvoirs de prérogative pour anoncer des règlements et imposer des mesures qui empêchent les travailleurs de lutter collectivement pour leurs droits.

La pièce maîtresse du budget, les services de garde d'enfants, en est un exemple. On prétend que son objectif est de libérer les femmes afin qu'elles rejoignent la main-d'oeuvre active dans les conditions de la pandémie. Son objectif réel est de détourner l'attention du fond du problème en ce qui concerne ce programme et tout le reste du budget.

L'essence de l'affirmation du gouvernement qu'il veille sur l'économie est de satisfaire l'obsession des oligarques en ce qui concerne le taux de participation au marché du travail de tous les travailleurs et de faire en sorte qu'ils ne luttent pas pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail. C'est la raison pour laquelle le budget entreprend de réduire les prestations de pandémie des travailleurs à partir de juin et les élimine complètement à partir de septembre. Afin d'augmenter le taux de participation des femmes au marché du travail, la grande entreprise recherche une forme de service de garde d'enfants aux frais d'usager « abordables ». Le budget comprend des graphiques qui montrent que les garderies du Québec à 10 dollars par jour ont rapidement amélioré le taux d'activité des femmes de 4 % et rapidement dépassé la moyenne du pays après leur introduction en 1997, lorsque le tarif était de 5 dollars par jour. Faire la même chose à l'échelle du Canada vise à aider la grande entreprise et les employeurs gouvernementaux et non les femmes en soi, qui devront encore se débrouiller pour trouver des places et s'assurer que les conditions sont réglementées et que des conditions de travail et des salaires adéquats y sont en vigueur. L'élite d'affaires demande que les provinces suivent l'exemple du Québec et égalent l'offre fédérale avec des fonds publics équivalents pour subventionner les services de garde privés, ou « réglementés », comme aiment à les qualifier les libéraux.

http://www.pmlq.qc.ca/images/2012/Mouvementetudiant/120722-ManifDehorsNeoLoberaux/120722-pancartes/120722-Pancarte-Educationpriorite.jpgLes jeunes ont bien vu que le budget n'aborde pas la crise de l'éducation postsecondaire en investissant dans l'éducation. La privatisation de l'éducation postsecondaire élimine les normes d'idées éclairées et de culture au profit de la formation de cadres pour les grands intérêts d'affaires aux dépens de ceux qui sont formés. Le nord de l'Ontario souffre des attaques des prêteurs d'argent et du gouvernement contre l'Université Laurentienne. Les jeunes partout au pays sont ou bien exclus de l'éducation postsecondaire ou ils accumulent un énorme fardeau de dettes. Les occasions existent pour ceux qui sont capables de participer à la concurrence féroce pour les emplois, lesquels ne sont pas considérés comme un droit, mais un privilège accordé à ceux qui gardent le silence au sujet des conditions de travail marquées par l'exploitation, en particulier aux endroits de travail non syndiqués qui sont la majorité.

L'élite riche manipule également la discussion au sujet d'un programme d'assurance-médicaments et la nécessité d'une solution centrée sur l'humain qui ne paie pas les riches et ne met pas le Canada en banqueroute. Les plaintes voulant que les libéraux fédéraux ne fournissent pas dans ce budget l'assurance-médicaments si nécessaire sonnent creux parce que pendant la pandémie les libéraux ont introduit la vaccination de type assurance-médicaments pour la COVID-19 afin de payer les riches. Ils versent aux grandes entreprises pharmaceutiques étrangères des milliards de dollars pour des vaccins pour la COVID-19 qui pourraient très bien être développés et produits au moyen d'entreprises centrées sur l'humain au Canada qui garantissent que la valeur nouvelle que les travailleurs produisent est réinvestie dans une véritable assurance-médicaments pour tous qui ne paie pas les riches. La situation est si scandaleuse que les négociations et les contrats avec les grandes entreprises pharmaceutiques pour acheter des vaccins contre la COVID-19 sont considérés comme une information classifiée ultra-secrète.

Le budget fédéral suit la même vieille direction en ce qui concerne la situation désastreuse qui règne dans le secteur des soins de longue durée. Au lieu de bâtir un système centré sur l'humain sans les vautours du profit privé, le budget les récompense en leur versant 3 milliards de dollars bien qu'ils aient échoué misérablement à veiller sur ceux dont ils ont la charge. Le budget aligne seulement quelques mots vagues à l'effet que l'argent permettra de « faire appliquer les normes relatives aux soins de longue durée et d'apporter des changements permanents ». Plusieurs se demandent ce que sont ces normes. Jusqu'à maintenant, les gouvernements ont autorisé des normes qui ont causé une misère sans précédent et la mort. Le pays a besoin d'une nouvelle direction vers des soins de longue durée centrés sur l'humain pour tous ceux qui en ont besoin, une direction humaine et éclairée et non une affaire pour remplir les poches des oligarques.

Le budget ne mentionne pas les choses que les travailleurs réclament, comme les congés de maladie payés. Les travailleurs et leurs organisations font valoir depuis longtemps qu'il s'agit d'un programme social « qui va de soi » dans une société moderne. Sans ce programme, tout discours sur un contrôle de la propagation de la COVID-19 n'a aucun sens.

Les fonds réguliers pour les forces armées, l'activité de la police et la bureaucratie gouvernementale sont tous incorporés dans le budget comme si cela allait de soi. Sont aussi « incorporés » sans discussion les paiements de transfert inadéquats en santé et en éducation au Québec, aux provinces et aux territoires. Pendant ce temps, le gouvernement fédéral conclut directement des ententes d'affaires avec les fournisseurs de soins de santé et les banques, éliminant les autorités compétentes afin que leur pouvoir soit le seul pouvoir qui contrôle la prise de décision.

Le budget ne comprend que des énoncés de politique et des mots pour aborder les problèmes sérieux auxquels sont confrontés les peuples autochtones. C'est semblable à tout ce que les gouvernements ont fait pendant des décennies sans qu'il y ait d'amélioration significative. Ce sont des paroles en l'air alors que la situation des peuples autochtones continue de s'aggraver. C'est inacceptable.

Le problème de la corruption d'un gouvernement qui emprunte des fonds à des prêteurs mondiaux n'est pas abordé. Le fait que le gouvernement emprunte de sources privées est simplement escamoté avec des phrases joviales selon lesquelles les taux d'intérêt sont bas et l'économie va croître, ce qui va ramener la prospérité. L'emprunt à des sources privées permet aux prêteurs de s'empiffrer pendant les prochaines décennies de la valeur nouvelle que les travailleurs produisent. Le déficit est de 354,2 milliards de dollars pour l'année fiscale en cours et de 154,7 milliards pour la prochaine année fiscale. À la fin de cette deuxième année fiscale, la dette fédérale devrait dépasser 1,2 billion de dollars. Une grande partie de cet argent emprunté sera consacrée aux nombreux stratagèmes pour payer les riches que le budget comprend et aux nombreux autres qui vont inévitablement surgir quand les oligarques vont réclamer de l'argent pour « créer ou sauver des emplois ». En ce moment, personne ne peut prédire la direction que va prendre la pandémie et ce qui sera nécessaire pour finalement la contrôler. Une chose constante que le peuple peut prédire c'est que le gouvernement va continuer de payer les riches.

Une autre chose constante que le peuple peut prédire est qu'il va continuer de lutter pour ce qui lui revient de droit jusqu'à ce qu'il réussisse à renverser la situation et que la crise soit résolue à son avantage et non à l'avantage des riches. Pour changer les choses, un point de départ est de cesser les emprunts aux prêteurs privés. Loin d'adopter cette mesure, le gouvernement fédéral et la ministre des Finances sont des maîtres dans l'art de trouver de nouvelles façons de payer les riches ! Ils assimilent la prospérité des riches à celle de la société bien que les intérêts de la société soient foulés au pied. Ceci doit être dénoncé.

Tous les paiements aux riches doivent cesser et cet argent doit plutôt être consacré à l'établissement d'entreprises publiques centrées sur l'humain et sur la mobilisation de millions de travailleurs pour les faire fonctionner et produire de cette façon la valeur nouvelle pour le bien commun et non pour les riches.

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Le droit à des services de garde d'enfants

La pandémie a mis en lumière les failles du système actuel de services de garde d'enfants subventionnés par les coffres du gouvernement, mais réclamant quand même de lourds frais d'usager. Les services de garde à 10 dollars par jour du Québec sont présentés comme un meilleur système, mais à quel point le système est inadéquat n'est pas discuté. C'est un système qui est fortement critiqué parce qu'il ne fournit pas aux travailleuses et travailleurs des services de garde les conditions, la formation et le salaire dont ils ont besoin et qu'ils revendiquent. En plus, il ne produit pas suffisamment d'espaces et force les familles à ajouter leur nom à une liste d'attente après l'autre pour un espace en garderie. Les ressources humaines sont gaspillées dans des calculs d'impôt compliqués et on n'aborde pas le diktat du chacun pour soi qui prévaut malgré l'existence de ce système de garderies. Les éclosions de la COVID-19 dans les centres de la petite enfance au Québec sont aussi devenues une autre cause d'anxiété.

Les cercles d'affaires ont été saisis de consternation devant le fait que l'économie, certains secteurs en particulier, n'auront pas assez de travailleurs pour combler la demande dans la période qui vient. Ils affirment que la pandémie a fait chuter le nombre de travailleurs immigrants et de travailleurs temporaires étrangers que les entreprises réclament de façon régulière. Les plus grands intérêts privés sont néanmoins autorisés à faire venir des travailleurs à contrat sans restriction. En plus, de nombreuses femmes ont dû se retirer de la force de travail active pour s'occuper de leurs enfants, soit par manque de places en garderie, ou qu'elles sont trop chères ou que les enfants se sont fait imposer l'apprentissage en ligne et ont besoin de supervision.

Les milieux d'affaires veulent plus de femmes dans la force de travail. Afin de combler cette demande, l'élite s'est rendue compte qu'une forme de services de garde va lui permettre de ramener les femmes au travail. Bien sûr cependant, l'élite d'affaires refuse de payer pour la valeur que les travailleuses et les travailleurs des services de garde et de l'apprentissage préscolaire produisent et ceci est un problème sérieux. Elle veut que le paiement provienne des revenus en impôt touchés par le gouvernement et des frais d'usager et non par un échange adéquat pour la valeur qu'elle reçoit et consomme des travailleuses qui sont libérées et peuvent travailler pour eux et des futurs travailleurs dont on aura pris soin et qu'on aura éduqués socialement.

http://www.pmlq.qc.ca/images/2016/secteurpublic/CPE_en_Peril/CPE-En-Peril-2-CP.jpgPayer moins cher pour les services de garde d'enfants est un besoin urgent pour les familles qui ne sont pas capables de payer les frais exorbitants qu'elles doivent payer à l'heure actuelle pour ces services. Cependant, ce serait une sérieuse erreur de croire que dans les conditions d'une offensive antisociale brutale dont l'objectif est la privatisation et le démantèlement de tous les services publics, des services publics seront créés. C'est comme croire que les établissements privés pour les aînés prennent soin des aînés.

Il doit y avoir un système de garde d'enfants et d'apprentissage préscolaire centré sur l'humain qui étend le droit à l'éducation pour tous de la naissance au décès. Cela requiert une pensée nouvelle afin d'établir l'unité entre l'objectif et la pratique de servir le peuple et non les oligarques. La construction d'un système éducation et de garde d'enfants centré sur l'humain requiert une infrastructure physique et des travailleurs et des éducateurs formés.

Bâtir l'infrastructure pour servir le nouveau requiert des entreprises de construction centrées sur l'humain dans lesquelles la valeur que les travailleurs produisent est réinvestie dans le système pour le bien commun au lieu d'être emprisonnée dans les coffres des oligarques mondiaux. Former les travailleuses et travailleurs des services de garde et de l'apprentissage préscolaire avec les compétences nécessaires requiert une infrastructure d'éducation. Garder les travailleuses et les travailleurs requiert des conditions de travail et des salaires qui garantissent leur engagement continu envers le travail.

Un système de garde d'enfants et d'apprentissage préscolaire centré sur l'humain pourrait devenir un exemple et un catalyseur pour réaliser le rêve du droit à l'éducation pour tous et même du droit au logement pour tous. Cela pourrait être le résultat de la création d'entreprises publiques permanentes de construction centrées sur l'humain à l'échelle du pays pour construire et entretenir l'infrastructure sans que des oligarques accaparent la valeur nouvelle que produisent les travailleurs de la construction et les autres travailleurs.

Seules les actions collectives concertées des familles et des communautés pour affirmer leur droit à des services de garde d'enfants vont fournir au peuple ce dont il a besoin. Le peuple canadien doit établir les normes et s'assurer qu'elles sont mises en oeuvre. Toute autre approche revient à marquer le pas et les Canadiens ne peuvent pas se le permettre.

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L'ampleur de la décrépitude des libéraux

Lorsque le gouvernement précédent de Stephen Harper a commencé à écrire des lois ou des budgets gigantesques comprenant des centaines de pages et tout un ordre du jour caché, les libéraux ont crié au meurtre. Aujourd'hui, ils trouvent commode de faire la même chose.

On lit dans un reportage de la CBC : « [...] en 2015, le gouvernement Harper a inclus une clause dans une loi budgétaire qui réécrivait de façon rétroactive la loi canadienne sur l'accès à l'information afin de protéger la GRC d'une accusation du commissaire à l'information du Canada d'avoir détruit des données du registre des armes à feu avant que la loi éliminant le registre des armes à feu ne soit adoptée par le Parlement.

« Dans sa plate-forme de campagne de 2015, le parti libéral a fermement critiqué cette pratique, disant que le gouvernement Harper 'a eu recours aux projets de lois omnibus pour empêcher le Parlement d'examiner et de débattre comme il se doit les propositions'.

« 'Nous allons changer le règlement de la Chambre des communes pour mettre fin à cette pratique antidémocratique ', avaient promis les libéraux de Justin Trudeau.

Les documents budgétaires comprennent, entre autres choses, « des changements à la Loi électorale du Canada, de nouvelles règles pour les pensions des juges, l'autorisation rétroactive aux Premières Nations de reporter des élections pendant la pandémie, de nouveaux pouvoirs pour le ministre de l'Immigration pour émettre des instructions dans le cadre du système Entrée express pour les demandeurs de résidence permanente ».

« Le budget de 2021 propose d'apporter des modifications à la Loi électorale du Canada afin de préciser que la formulation ou la publication de fausses déclarations sur un candidat, sur un candidat éventuel ou sur un chef de parti constituerait une infraction seulement si la personne ou l'entité sait que cet énoncé est faux. », lit-on dans le budget. Cela fait référence à la dispute entre les partis cartellisés sur la question d'inclure ou non l'idée que la personne qui fait une fausse déclaration doit savoir qu'elle est fausse pour que son geste constitue une infraction. Rien de tout cela ne contribue à élever le niveau du discours politique au pays mais, au contraire, c'est un moyen de régler ses comptes avec des rivaux ou de nettoyer « discrètement » les pratiques corrompues qui existent au sein des institutions démocratiques libérales.

Les médias ont tout de suite souligné que la pratique du gouvernement précédent de Stephen Harper d'inclure des éléments non budgétaires dans un budget est une nouvelle normalité sans même nous dire ce que cela signifie pour le corps politique. Ce qu'ils considèrent comme étant normal est censé demeurer non défini, mais son contenu antisocial est évident. Le budget, les commentaires des partis cartellisés de l'opposition et les reportages médiatiques et les expressions d'appui de la grande entreprise peuvent tous être décrits comme une tentative d'empêcher toute discussion sur quoi que ce soit de rationnel, surtout sur ce qui peut être fait différemment. Tout ceci est un exercice pour garantir que la mainmise des riches sur le pouvoir demeure intacte.

Il n'y a rien de « normal » pour une société d'assimiler la prospérité des riches à celle de la société qui est en train de s'enfoncer à cause de la négation du facteur humain/conscience sociale. Pour que les ressources humaines et naturelles de la société soient consacrées au bien-être du peuple, on ne peut permettre que l'objectif des riches pour l'économie soit maintenu.

(Source : cbc.ca)

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