L'ampleur de la décrépitude des libéraux

Lorsque le gouvernement précédent de Stephen Harper a commencé à écrire des lois ou des budgets gigantesques comprenant des centaines de pages et tout un ordre du jour caché, les libéraux ont crié au meurtre. Aujourd'hui, ils trouvent commode de faire la même chose.

On lit dans un reportage de la CBC : « [...] en 2015, le gouvernement Harper a inclus une clause dans une loi budgétaire qui réécrivait de façon rétroactive la loi canadienne sur l'accès à l'information afin de protéger la GRC d'une accusation du commissaire à l'information du Canada d'avoir détruit des données du registre des armes à feu avant que la loi éliminant le registre des armes à feu ne soit adoptée par le Parlement.

« Dans sa plate-forme de campagne de 2015, le parti libéral a fermement critiqué cette pratique, disant que le gouvernement Harper 'a eu recours aux projets de lois omnibus pour empêcher le Parlement d'examiner et de débattre comme il se doit les propositions'.

« 'Nous allons changer le règlement de la Chambre des communes pour mettre fin à cette pratique antidémocratique ', avaient promis les libéraux de Justin Trudeau.

Les documents budgétaires comprennent, entre autres choses, « des changements à la Loi électorale du Canada, de nouvelles règles pour les pensions des juges, l'autorisation rétroactive aux Premières Nations de reporter des élections pendant la pandémie, de nouveaux pouvoirs pour le ministre de l'Immigration pour émettre des instructions dans le cadre du système Entrée express pour les demandeurs de résidence permanente ».

« Le budget de 2021 propose d'apporter des modifications à la Loi électorale du Canada afin de préciser que la formulation ou la publication de fausses déclarations sur un candidat, sur un candidat éventuel ou sur un chef de parti constituerait une infraction seulement si la personne ou l'entité sait que cet énoncé est faux. », lit-on dans le budget. Cela fait référence à la dispute entre les partis cartellisés sur la question d'inclure ou non l'idée que la personne qui fait une fausse déclaration doit savoir qu'elle est fausse pour que son geste constitue une infraction. Rien de tout cela ne contribue à élever le niveau du discours politique au pays mais, au contraire, c'est un moyen de régler ses comptes avec des rivaux ou de nettoyer « discrètement » les pratiques corrompues qui existent au sein des institutions démocratiques libérales.

Les médias ont tout de suite souligné que la pratique du gouvernement précédent de Stephen Harper d'inclure des éléments non budgétaires dans un budget est une nouvelle normalité sans même nous dire ce que cela signifie pour le corps politique. Ce qu'ils considèrent comme étant normal est censé demeurer non défini, mais son contenu antisocial est évident. Le budget, les commentaires des partis cartellisés de l'opposition et les reportages médiatiques et les expressions d'appui de la grande entreprise peuvent tous être décrits comme une tentative d'empêcher toute discussion sur quoi que ce soit de rationnel, surtout sur ce qui peut être fait différemment. Tout ceci est un exercice pour garantir que la mainmise des riches sur le pouvoir demeure intacte.

Il n'y a rien de « normal » pour une société d'assimiler la prospérité des riches à celle de la société qui est en train de s'enfoncer à cause de la négation du facteur humain/conscience sociale. Pour que les ressources humaines et naturelles de la société soient consacrées au bien-être du peuple, on ne peut permettre que l'objectif des riches pour l'économie soit maintenu.

(Source : cbc.ca)


Cet article est paru dans

Numéro 31 - 22 avril 2021

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