Forum ouvrier

Numéro 25 - 7 avril 2021

Le droit des travailleurs de décider des conditions
de santé et sécurité

La lutte contre le projet de loi de démantèlement du régime de santé et sécurité du travail au Québec


Manifestation contre le projet de loi 59, le 23 mars 2021 (CSN)

Le Syndicat des Métallos rejette le projet de loi 59
« Ce projet de loi signifie moins d'accès aux traitements et moins d'accès
aux indemnités »
- Entrevue avec Félix Lapan

En Inde
Le mouvement des fermiers toujours solide - J. Singh


Le droit des travailleurs de décider des conditions de santé et sécurité

La lutte contre le projet de loi de démantèlement du régime de santé et sécurité du travail au Québec

Les travailleurs continuent d'exprimer leur opposition au projet de loi 59 du gouvernement du Québec, Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail. Les organisations de travailleurs des différents secteurs de l'économie prennent la parole pour s'opposer à la fois au contenu du projet de loi et à la manière utilisée pour le faire adopter.

Le projet de loi 59 a été conçu par quelques ministres du Cabinet qui ont rencontré pendant des mois une poignée de personnes à huis clos. Les conditions de travail, la sécurité, la vie et les emplois de ceux qui sont affectés par les changements ne sont pas les mêmes que celles des gens qui dictent les changements qui doivent être faits. Ce n'est pas juste, du point de vue du principe démocratique. Le gouvernement a déposé le projet de loi en octobre 2020, puis a tenu à la fin janvier 2021 quelques jours d'auditions pour la forme. L'objectif de ces auditions tenues pour la forme était de dire que les personnes concernées avaient eu la possibilité de donner leur avis. Le ministre du Travail a parlé de parvenir à un consensus entre les « partenaires ». Sa conception de qui sont les « partenaires » peut à juste titre être qualifiée de frauduleuse.

Le projet de loi compte plus de 300 articles. Le 10 mars, le ministre a déposé plus de 100 amendements. Le projet de loi est actuellement étudié article par article par la Commission de l'économie et du travail de l'Assemblée nationale, composée de représentants des partis qui y siègent. Le comité votera sur le projet de loi tel qu'amendé. Une fois ce processus terminé, le projet de loi reviendra à l'Assemblée nationale pour y être adopté.

Le gouvernement prétend que sa consultation préalable avec des individus triés sur le volet est un processus modernisé malgré le fait que les travailleurs accidentés et les organisations concernées par la santé et la sécurité ne sont pas ceux qui président aux changements.

Le projet de loi réduit ou supprime l'accès aux traitements pour blessures et maladies, à l'assistance médicale, à la réadaptation et à l'indemnisation, le tout au nom d '« économiser de l'argent » pour ceux qui achètent la capacité de travail des travailleurs, dont les plus puissants sont les intérêts privés mondiaux qui forment des cartels et des coalitions pour faire adopter une législation qui les favorise. Le projet de loi concentre en outre toute la prise de décision sur les programmes de prévention, les programmes de santé, les heures allouées au travail des représentants en prévention, l'organisation des comités de santé et sécurité et ainsi de suite, entre les mains des employeurs, éliminant l'espace légal qui existait auparavant et permettait aux organisations et aux représentants des travailleurs de dire leur mot jusqu'à un certain point.

Les travailleurs considèrent à juste titre ce projet de loi comme un abus de pouvoir majeur qui ne doit pas passer. Les travailleurs doivent avoir un mot décisif à dire dans la détermination des conditions de santé et de sécurité dans lesquelles ils travaillent. Forum ouvrier appuie la revendication des travailleurs du Québec que ce projet de loi doit être jeté aux poubelles et que le régime de santé et de sécurité doit être basé sur les revendications et les droits des travailleurs.

(Photos : UTTAM)

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Le Syndicat des Métallos rejette le projet de loi 59

En conférence de presse le 23 mars dernier, les représentants du Syndicat des Métallos qui travaillent dans les mines des régions de la Côte-Nord, du Nord-du-Québec et de l'Abitibi ont vivement dénoncé les reculs en prévention et la déresponsabilisation du système devant les victimes d'accidents et de maladies professionnelles et ceux qui en sont morts. Le directeur québécois des Métallos, Dominic Lemieux, a annoncé que le Syndicat des Métallos rejette complètement le projet de loi comme étant inacceptable et encore pire que le statu quo actuel de la vieille loi.

« Aujourd'hui, le projet de loi affaiblit les mécanismes de prévention en enlevant les exigences minimales, en confiant aux seuls patrons le soin de décider du programme de prévention et des mesures qui en découlent. Il pousse l'odieux jusqu'à priver de soins et de soutien les travailleurs accidentés et victimes de maladies professionnelles. Ce n'est pas une modernisation, on nous ramène 40 ans en arrière alors que l'attention est ailleurs, à cause de la pandémie », a dit Dominic Lemieux.

Des dirigeants et dirigeantes de syndicats locaux du secteur minier de la région ont parlé de façon éloquente contre les reculs imposés par le projet de loi.

« La réalité du terrain, ce sont les travailleurs qui la vivent, les mesures sont mieux adaptées et l'adhésion des travailleurs est plus forte quand les travailleurs sont impliqués dans les décisions. Tout le monde est perdant à laisser l'employeur décider seul. Ça va finir par des morts et encore plus d'accidents », a dit Nadine Joncas, représentante en prévention à la mine d'ArcelorMittal du Mont-Wright à Fermont.

En Abitibi, où la mine Westwood a eu son lot d'accidents graves ces dernières années avec cinq effondrements qui ont emprisonné des travailleurs sous terre et un décès en 2017, le président de la section locale 9291 à la mine Westwood, André Racicot, le doyen des Métallos en santé et sécurité a dénoncé fermement le projet de loi 59 : « On dit dans les mines que les lois et règlements ont été écrits avec le sang des mineurs. Ces reculs vont amener un relâchement et encore plus de drames . » Il a aussi dénoncé le fait que les travailleurs blessés ou malades auront aussi plus de mal à se faire indemniser, notamment pour faire reconnaître une surdité professionnelle, ce qui fait que des milliers de travailleurs seront privés d'appareils auditifs, alors que le travail leur aura volé leur ouïe.

Le président de la section locale 9449 des Métallos à la Mine Raglan (Glencore), Éric Savard, a dit que l'abaissement du minimum de prévention et les embûches plus grandes à l'indemnisation ne vont qu'enhardir les grandes minières mondiales comme Glencore. « Les compagnies mondiales sont vraiment puissantes, a-t-il dit. La lutte juridique s'enclenche parfois avec elles, et elle est très lourde, les compagnies sont puissantes. Alors, avec un petit groupe de travailleurs contre une compagnie mondiale, on sait que les batailles ne sont pas toujours égales. » Couper le minimum de protection légale aux travailleurs, comme le fait le projet de loi, est la dernière chose à faire, a-t-il dit.

Dominic Lemieux a conclu la conférence de presse en saluant les représentants Métallos qui se dévouent corps et âme à la santé et à la sécurité des travailleurs sur le plancher et sous terre.

On peut visionner la conférence de presse en cliquant ici

(Photo : Métallos)

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Ce projet de loi signifie moins d'accès aux traitements et moins d'accès aux indemnités

Félix Lapan est un organisateur communautaire avec l'organisation de défense des travailleurs accidentés, l'Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades (UTTAM).

Forum ouvrier s'est entretenu récemment avec lui sur les conséquences qu'aura le projet de loi 59 du gouvernement du Québec sur ces personnes s'il est adopté. L'entrevue étant assez longue, nous reproduisons dans ce numéro la première partie sur les conséquences en ce qui concerne le droit à la reconnaissance des maladies professionnelles, à l'assistance médicale, aux traitements et à la réadaptation. Nous publierons la partie sur l'impact sur le droit aux indemnités dans un numéro ultérieur.

Forum ouvrier : Quelles seront les conséquences selon l'UTTAM du projet de loi 59 du gouvernement Legault sur les travailleuses et travailleurs accidentés ou malades s'il est adopté ?

Félix Lapan : De façon générale, ce projet de loi signifie moins d'accès aux traitements et moins d'accès aux indemnités pour les travailleurs accidentés.

Par exemple, le projet de loi va rendre plus difficile la reconnaissance de plein de maladies du travail ; il attaque le droit à l'assistance médicale, le droit aux traitements, médicaments, orthèses, prothèses qu'on peut avoir de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) et il attaque le droit à la réadaptation pour les travailleurs et travailleuses qui ont des séquelles permanentes.

En ce qui concerne les victimes de maladies professionnelles, il y a des obstacles qui sont créés pour les surdités professionnelles et les victimes d'intoxication au plomb. Cela sera beaucoup plus difficile de faire reconnaître une surdité professionnelle et une intoxication au plomb.[1] Par ailleurs, on donne un pouvoir réglementaire à la CNESST pour ajouter des obstacles à toutes les maladies professionnelles, ce qui nous inquiète profondément. D'ailleurs dans le document du ministère du Travail sur les prévisions d'impacts du projet de loi, on prévoit des millions de dollars d'économies à cause des maladies refusées, en particulier les surdités professionnelles. En déposant son projet de loi, le ministre du Travail l'a d'ailleurs vanté comme une mesure qui va produire 4,3 milliards de dollars « d'économies » sur 10 ans pour les employeurs qui assurent le financement de la Commission par leurs cotisations.

Donc, pour les victimes de maladies professionnelles, il y a une réduction de l'accès aux traitements et indemnisations du régime.

Une fois qu'on a une lésion reconnue, en maladie ou en accident, la nouvelle loi attaque aussi le droit à l'assistance médicale. On change des éléments dans ce que comprend l'assistance médicale. Il y a un article présentement dans le régime actuel qui dit que l'assistance médicale est essentiellement à la charge de la CNESST. La Commission paie à 100 % les médicaments, orthèses, prothèses et toute une liste de traitements en clinique privée. Le projet de loi 59 vient changer cet article, l'article 194 de la Loi sur les accidents de travail et les maladies professionnelles (LATMP), qui dit que l'assistance médicale est à la charge de la commission, qu'aucun frais ne peut être demandé à un travailleur pour de l'assurance-médicale dont il a besoin pour sa lésion. Le projet de loi supprime cet article et on dit que la CNESST va pouvoir adopter un règlement pour faire payer une partie des frais d'assistance médicale aux travailleurs. En ce qui concerne les médicaments, et cela est une première dans l'histoire du régime, avec ce règlement, ils ne paieront plus tous les médicaments.

Selon le projet de loi, on va payer seulement les orthèses et prothèses qui vont être prévues à un règlement, donc on va en enlever. La CNESST applique déjà des politiques internes qui limitent l'accès à l'assistance médicale, même si la loi ne le prévoit pas, et elle est donc souvent renversée par les tribunaux. Maintenant, ce ne sera plus seulement une politique interne mais un règlement. Est-ce que le règlement va être qu'ils remboursent les médicaments à 80 % comme c'est le cas d'un assureur privé, ou alors est-ce qu'il y aura des médicaments qui seront exclus du régime, on ne le sait pas. Le lendemain de l'adoption de la loi, la CNESST pourra publier son règlement dans la Gazette officielle et préciser comment l'accès à l'assistance médicale sera limité. Tout ce qu'on enlève de la loi et qu'on met dans des pouvoirs réglementaires à la CNESST, est désormais hors de notre contrôle. Ils peuvent changer n'importe dans les règles du jeu sans passer par un débat à l'Assemblée nationale, sans passer par l'adoption d'un projet de loi. Un règlement est publié dans la Gazette officielle, on a 45 jours pour faire des commentaires, après cela le règlement entre en vigueur par un arrêté du Cabinet.

Il y a beaucoup de choses qui passent ainsi de la loi à un pouvoir réglementaire à la CNESST. Le projet de loi 59 va faire passer la liste des maladies professionnelles qui sont protégées par la loi dans un règlement que la CNESST peut modifier à sa guise. Les obstacles qu'ils mettent à la reconnaissance de la surdité professionnelle et à l'intoxication au plomb, ils pourraient les mettre pour plein d'autres maladies. Ils viennent de mettre un taux de plombémie, qui n'a rien à voir avec la science, qu'il va falloir atteindre pour faire reconnaître une intoxication au plomb. Ils pourraient faire la même chose pour plein de métaux, à peu près tous les métaux, un paquet de substances toxiques. Tout à coup la CNESST devient le législateur.

On a un régime d'indemnisation qui est censé réparer les lésions professionnelles et leurs conséquences et mettre maintenant une partie des coûts de la réparation sur les travailleurs et travailleuses accidentés c'est inacceptable.

Le scénario qu'on voit présentement avec le règlement sur l'assistance médicale est le même scénario qui était dans les cartons de la CSST en 2012, avec le projet de loi 60 en 2012 qui prévoyait des enveloppes forfaitaires de traitement, tant d'argent pour telle ou telle maladie, et la personne est traitée jusqu'à ce que le montant soit dépensé. [Le projet de loi 60 est mort au feuilleton lorsque le gouvernement du Québec a appelé une élection générale - note de FO] On va se retrouver possiblement avec un règlement du même genre.

FO : On remarque aussi dans le projet de loi l'élimination pure et simple de la réadaptation physique.

FL : Oui, il y a une attaque également au droit à la réadaptation. La loi actuelle prévoit 3 types de réadaptation avec des programmes spécifiques. La réadaptation est pour les travailleurs qui ont des séquelles permanentes. Il y a la réadaptation physique, sociale et professionnelle.

La réadaptation physique est constituée notamment de traitements après la consolidation d'une lésion, des traitements pour quelqu'un qui a des séquelles permanentes. Ce ne sont plus des traitements pour guérir, mais pour contrôler et soulager la douleur, réduire les conséquences d'une perte de qualité de vie. Le projet de loi abolit purement et simplement la réadaptation physique. Autrement dit, les traitements médicaux, la physiothérapie, l'ergothérapie ou même la psychothérapie dans les cas de lésions psychologiques ne devront viser que la guérison ou le retour au travail. Une fois qu'un travailleur a des séquelles permanentes de sa lésion qui nuisent à sa qualité de vie, cela n'est plus important selon le projet de loi. C'est ça la logique. Il y a des limitations aussi à ce qu'on peut recevoir en fait de réadaptation sociale et professionnelle. La réadaptation sociale concerne des mesures de réadaptation comme l'aide à domicile ou l'aide à l'entretien à domicile, alors que la réadaptation professionnelle concerne des mesures comme la formation pour une réorientation professionnelle. Dorénavant, le projet de loi prévoit une liste fermée pour les mesures couvertes alors que présentement la liste est assortie du mot « notamment » ce qui ouvre l'espace à d'autres mesures.

Pour nous, ces attaques aux droits des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades sont inacceptables et profondément inquiétantes.

Note

1. L'atteinte auditive causée par le bruit est l'une des maladies professionnelles nommées expressément par la Loi sur les accidents de travail et les maladies professionnelles. Actuellement, la seule condition pour bénéficier de la présomption pour cette maladie est d'avoir exercé « un travail impliquant une exposition à un bruit excessif ». Avec les amendements apportés au projet de loi 59, il faudra désormais démontrer une exposition à un seuil de plus de 85 décibels pendant huit heures par jour, sur une période d'au moins deux ans, par des moyens de preuve spécifiés par le règlement.

Une nouvelle condition est aussi imposée pour la reconnaissance de l'intoxication au plomb. La seule condition présentement est d'avoir exercé un travail impliquant l'utilisation, la manipulation ou une autre forme d'exposition au plomb ou à ses composés. Le projet de loi ajoute maintenant la condition d'avoir « une plombémie dont la valeur est égale ou supérieure à 700 g/L (microgrammes par litre de sang) ».

(Photos : UTTAM)

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En Inde

Le mouvement des fermiers toujours solide


Fermeture totale de l'Inde le 26 mars

Le mouvement des fermiers de l'Inde s'approfondit et s'élargit. Le 26 mars, l'Inde a été totalement fermée. Le 5 avril, tous les godowns (un type d'entrepôt) de la Société alimentaire de l'Inde ont été encerclés dans 736 districts de l'Inde, parce que les représentants exigent une copie des certificats de revenus fonciers (LRC) avant d'acheter les produits. C'est un autre moyen de harceler les fermiers. Les jeunes ont organisé un immense rassemblement à Sangrur, au Pendjab, où des milliers de fermiers se sont réunis et auquel des dirigeants des fermiers se sont joints. Le rassemblement a été un rapport sur les développements et un bilan des derniers neuf mois. On a parlé des problèmes qui se sont manifestés à chaque étape, et la discussion a porté sur comment la démocratie de masse avait résolu chacun d'eux. La discussion a été franche, ouverte et productive.


La fermeture du terminal Hind s'est poursuivie jusqu'au 31 mars.

Un baba (grand-père/aîné respecté) a dit que c'était malheureux que les fermiers et le Pendjab aient été divisés sur la base de lignes de partis. Il a dit « : J'ai été un membre fondateur du Syndicat des fermiers du Pendjab en 1972. Mais par malheur, notre syndicat a été divisé en plus de 30 organisations. Je remercie Modi d'avoir créé les conditions qui nous rassemblent tous, peu importe nos affiliations politiques et religieuses, Nous avons développé l'unité dans l'action contre les lois anti-fermiers. »

Un jeune dirigeant étudiant a dit : « Notre combativité était devenue ankylosée. Nous avons parlé de la combativité des Gurus, de Dulla Bhatti, Banda Bahadur Singh, Bhagat Singh et d'autres, mais n'étions pas conscients des plans fomentés contre le peuple par des politiciens aux propos mielleux du Parti Akali, du Parti du Congrès, du Parti Aam Admi, du Parti communiste de l'Inde (marxiste) et d'autres. C'est grâce aux fermiers et à leurs fils et filles qu'ils se sont unis, qu'ils ont décortiqué le sens de ces lois et uni tout le peuple. Maintenant, c'est une lutte à finir contre ceux qui veulent voler nos terres. C'est un assaut des entreprises pour saisir nos terres, notre nourriture et tout ce dont nous avons besoin. »

Un autre baba a fait rire tout le monde. Il a demandé aux gens de l'auditoire de lever la main s'ils avaient l'intention de léguer, de leur vivant, leur terre à leurs fils. Personne n'a levé la main. Il a dit : « Si nous ne nous battons pas, les entreprises viendront voler nos terres que vous ne voulez même pas donner à vos fils. Vous serez réduits à l'état d'esclaves et de mendiants. »

Un jeune chanteur a exprimé la détermination des fermiers dans un poème :

Jadon Tain Mod Di Ni Kaale Kanoon Diliye
Hik Te Teri Tractor Chahrd Ke Baithange

(Tant que vous n'abrogerez pas les lois anti-fermiers
Nous maintiendrons les tracteurs sur votre poitrine, Oh Delhi)

Un jeune fermier a dit qu'il était diplômé en droit, avait voyagé partout dans le monde pour rendre visite à des membres de sa famille, et travaillait maintenant sur la terre avec sa famille. Il a dit que nous avons développé notre propre vision d'une nouvelle société Sarbat Da Bhala (le Bien-être de tous) basée sur les enseignements de nos Gurus, Bhagats, Sufis, Ghadari Babas et l'expérience des peuples du monde. Nous sommes parfaitement capables de bâtir notre propre avenir. Il a dit que des « dirigeants » autoproclamés prétendent que les fermiers sont la « force motrice » alors qu'eux-mêmes sont la « force dirigeante ». Ils disent que les fermiers doivent être dirigés par eux. Mais nous sommes nos propres dirigeants et sommes tout à fait qualifiés pour résoudre les problèmes de la société. Nous en avons plus qu'assez de ceux qui veulent « nous diriger ». Méfiez-vous de tels « dirigeants », a-t-il dit.

Un cortège d'un des dirigeants légitimes des fermiers a été attaqué à Rahastan par des individus tirant des coups de feu et des roches. Les fermiers ont bloqué plusieurs autoroutes. Quatre personnes liées au Parti Bharatiya Janata (BJP) ont été arrêtées. Plusieurs actions sont prévues, organisées par les fermiers et d'autres travailleurs dans les prochains jours. Le 10 avril, l'autoroute KMP —- en périphérie de Delhi —- sera bloquée pendant 24 heures. Le 13 avril, la création du Khalsa en tant que force contre l'oppression sera aussi célébrée. Le même jour, l'anniversaire du massacre de Jalianwala Bagh sera commémoré. Le 14 avril, à l'occasion de l'anniversaire de naissance de B.R. Ambedkar, la violation des droits par le gouvernement et ses lois draconiennes seront mises en lumière à l'occasion du Jour de la Constitution. Le Premier Mai sera célébré sur les sites des manifestations. Une marche sur le Parlement dans la première semaine de mai est en train d'être organisée par les fermiers et les travailleurs de toute l'Inde.

Fermeture totale de l'Inde le 26 mars






(Photos ; Bku Ekta Urgrahan, C. Singh, M. Punia, S. Malik, R. Schachbush)

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