Le Syndicat des Métallos rejette le projet de loi 59
En conférence de presse le 23 mars dernier, les
représentants du Syndicat des Métallos qui
travaillent dans les mines des régions de la
Côte-Nord, du Nord-du-Québec et de l'Abitibi ont
vivement dénoncé les reculs en prévention et la
déresponsabilisation du système devant les
victimes d'accidents et de maladies
professionnelles et ceux qui en sont morts. Le
directeur québécois des Métallos, Dominic Lemieux,
a annoncé que le Syndicat des Métallos rejette
complètement le projet de loi comme étant
inacceptable et encore pire que le statu quo
actuel de la vieille loi.
« Aujourd'hui, le projet
de loi affaiblit les mécanismes de prévention en
enlevant les exigences minimales, en confiant aux
seuls patrons le soin de décider du programme de
prévention et des mesures qui en découlent. Il
pousse l'odieux jusqu'à priver de soins et de
soutien les travailleurs accidentés et victimes de
maladies professionnelles. Ce n'est pas une
modernisation, on nous ramène 40 ans en
arrière alors que l'attention est ailleurs, à
cause de la pandémie », a dit Dominic
Lemieux.
Des dirigeants et dirigeantes de syndicats locaux
du secteur minier de la région ont parlé de façon
éloquente contre les reculs imposés par le projet
de loi.
« La réalité du terrain, ce sont les travailleurs
qui la vivent, les mesures sont mieux adaptées et
l'adhésion des travailleurs est plus forte quand
les travailleurs sont impliqués dans les
décisions. Tout le monde est perdant à laisser
l'employeur décider seul. Ça va finir par des
morts et encore plus d'accidents », a dit
Nadine Joncas, représentante en prévention à la
mine d'ArcelorMittal du Mont-Wright à Fermont.
En Abitibi, où la mine Westwood a eu son lot
d'accidents graves ces dernières années avec cinq
effondrements qui ont emprisonné des travailleurs
sous terre et un décès en 2017, le président
de la section locale 9291 à la mine Westwood,
André Racicot, le doyen des Métallos en santé et
sécurité a dénoncé fermement le projet de loi 59 :
« On dit dans les mines que les lois et règlements
ont été écrits avec le sang des mineurs. Ces
reculs vont amener un relâchement et encore plus
de drames . » Il a aussi dénoncé le fait que
les travailleurs blessés ou malades auront aussi
plus de mal à se faire indemniser, notamment pour
faire reconnaître une surdité professionnelle, ce
qui fait que des milliers de travailleurs seront
privés d'appareils auditifs, alors que le travail
leur aura volé leur ouïe.
Le président de la section locale 9449 des
Métallos à la Mine Raglan (Glencore), Éric Savard,
a dit que l'abaissement du minimum de prévention
et les embûches plus grandes à l'indemnisation ne
vont qu'enhardir les grandes minières mondiales
comme Glencore. « Les compagnies mondiales sont
vraiment puissantes, a-t-il dit. La lutte
juridique s'enclenche parfois avec elles, et elle
est très lourde, les compagnies sont puissantes.
Alors, avec un petit groupe de travailleurs contre
une compagnie mondiale, on sait que les batailles
ne sont pas toujours égales. » Couper le
minimum de protection légale aux travailleurs,
comme le fait le projet de loi, est la dernière
chose à faire, a-t-il dit.
Dominic Lemieux a conclu la conférence de presse
en saluant les représentants Métallos qui se
dévouent corps et âme à la santé et à la sécurité
des travailleurs sur le plancher et sous terre.
On peut visionner la conférence de presse en
cliquant ici
(Photo : Métallos)
Cet article est paru dans
Numéro 25 - 7 avril 2021
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