Le droit des travailleurs de
décider des conditions de santé et sécurité
La
lutte contre le projet de loi de démantèlement du
régime de santé et sécurité du travail au
Québec
- Pierre Chénier -
Les travailleurs continuent d'exprimer leur
opposition au projet de loi 59 du
gouvernement du Québec, Loi modernisant le
régime de santé et de sécurité du travail.
Les organisations de travailleurs des différents
secteurs de l'économie prennent la parole pour
s'opposer à la fois au contenu du projet de loi et
à la manière utilisée pour le faire adopter.
Le projet de loi 59 a été conçu par quelques
ministres du Cabinet qui ont rencontré pendant des
mois une poignée de personnes à huis clos. Les
conditions de travail, la sécurité, la vie et les
emplois de ceux qui sont affectés par les
changements ne sont pas les mêmes que celles des
gens qui dictent les changements qui doivent être
faits. Ce n'est pas juste, du point de vue du
principe démocratique. Le gouvernement a déposé le
projet de loi en octobre 2020, puis a tenu à
la fin janvier 2021 quelques jours
d'auditions pour la forme. L'objectif de ces
auditions tenues pour la forme était de dire que
les personnes concernées avaient eu la possibilité
de donner leur avis. Le ministre du Travail a
parlé de parvenir à un consensus entre les «
partenaires ». Sa conception de qui sont les «
partenaires » peut à juste titre être qualifiée de
frauduleuse.
Le projet de loi compte
plus de 300 articles. Le 10 mars, le
ministre a déposé plus de 100 amendements. Le
projet de loi est actuellement étudié article par
article par la Commission de l'économie et du
travail de l'Assemblée nationale, composée de
représentants des partis qui y siègent. Le comité
votera sur le projet de loi tel qu'amendé. Une
fois ce processus terminé, le projet de loi
reviendra à l'Assemblée nationale pour y être
adopté.
Le gouvernement prétend que sa consultation
préalable avec des individus triés sur le volet
est un processus modernisé malgré le fait que les
travailleurs accidentés et les organisations
concernées par la santé et la sécurité ne sont pas
ceux qui président aux changements.
Le projet de loi réduit ou supprime l'accès aux
traitements pour blessures et maladies, à
l'assistance médicale, à la réadaptation et à
l'indemnisation, le tout au nom d '« économiser de
l'argent » pour ceux qui achètent la capacité
de travail des travailleurs, dont les plus
puissants sont les intérêts privés mondiaux qui
forment des cartels et des coalitions pour faire
adopter une législation qui les favorise. Le
projet de loi concentre en outre toute la prise de
décision sur les programmes de prévention, les
programmes de santé, les heures allouées au
travail des représentants en prévention,
l'organisation des comités de santé et sécurité et
ainsi de suite, entre les mains des employeurs,
éliminant l'espace légal qui existait auparavant
et permettait aux organisations et aux
représentants des travailleurs de dire leur mot
jusqu'à un certain point.
Les travailleurs considèrent à juste titre ce
projet de loi comme un abus de pouvoir majeur qui
ne doit pas passer. Les travailleurs doivent avoir
un mot décisif à dire dans la détermination des
conditions de santé et de sécurité dans lesquelles
ils travaillent. Forum ouvrier appuie la
revendication des travailleurs du Québec que ce
projet de loi doit être jeté aux poubelles et que
le régime de santé et de sécurité doit être basé
sur les revendications et les droits des
travailleurs.
Cet article est paru dans
Numéro 25 - 7 avril 2021
Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/FO2021/Articles/FO06251.HTM
Site Web: www.pccml.ca
Email: redaction@cpcml.ca
|