Numéro 19 - 19 mars 2021
Privatisation de l'infrastructure
publique
La Banque de l'infrastructure du
Canada et les stratagèmes pour payer les riches
La destruction par les gouvernements de
l'industrie forestière et de l'environnement
naturel
• Pas de retour en arrière
- un changement de paradigme en gestion
forestière - Peter Ewart
Un appel à
étendre le droit de rappel des enseignants de
Vancouver
• Un rassemblement
vigoureux à Vancouver en appui aux enseignants
de l'École internationale des langues du Canada
- Entrevue avec Jean Ardila
Privatisation de l'infrastructure
publique
Le gouvernement Trudeau soutient que tous les
prêts de la Banque de l'infrastructure du Canada
(BIC) pour les travaux publics doivent comprendre
une entente pour céder le contrôle local et les
revenus futurs à un partenariat public-privé
(PPP). Cette exigence de privatisation est encore
une autre manoeuvre pour payer les riches. Pour
les monopoles et les cartels, les PPP sont une
source garantie de profits sans risques et un pas
de plus vers un plus grand contrôle de l'économie.
La BIC a présentement 35 milliards de
dollars qui sont disponibles pour le développement
et l'entretien d'infrastructures, dont les
municipalités, le Québec, les provinces et les
territoires ont grandement besoin. Le diktat de
Justin Trudeau de former un « partenariat »
avec de puissants intérêts privés si les
gouvernements locaux veulent un prêt de la BIC
ouvre la porte à la privatisation de travaux
publics actuels et à venir, et à la perte de
revenus et de contrôle que cela entraîne.
En pratique, la privatisation des travaux publics
voudra dire que des intérêts privés exproprieront
sous forme de profit une partie de la nouvelle
valeur créée par les travailleurs du secteur
public. Cette valeur ajoutée expropriée échappera
au secteur public et il en sera de même pour son
contrôle. Par le biais des PPP, la richesse
sociale et le contrôle de l'économie deviennent
encore plus concentrés dans les mains d'une
poignée d'oligarques mondiaux.
L'entreprise publique, y compris
l'infrastructure, devrait être une source majeure
de revenu pour les gouvernements. Avec l'adoption
du néolibéralisme, la privatisation s'impose
partout et les gouvernements cherchent du revenu
ailleurs, habituellement dans une imposition
régressive des particuliers et des frais
d'usagers, et en imposant des compressions dans
les programmes sociaux et les services publics. Ce
qui est criminel, c'est que les autorités
publiques d'une économie moderne dans un pays
aussi vaste que le Canada n'ont pas besoin de
financement privé pour de futurs projets publics.
Elles peuvent emprunter de l'argent des banques et
du trésor publics avec l'unique engagement de
rembourser ces sommes empruntées sur la base de la
future valeur produite par les travailleurs dans
la construction de ces projets.
La pression de Justin Trudeau pour privatiser
l'infrastructure de Mapleton
Certaines municipalités, bien qu'ayant
grandement besoin d'investissements publics pour
l'infrastructure publique, sont réticentes
lorsqu'il s'agit de « former des partenariats avec
les entreprises privées » au sein de PPP,
malgré l'insistance du gouvernement Trudeau. De
nombreuses études ont démontré que les PPP
engendrent un fardeau sur les finances publics et
une perte de contrôle local.
Comme plusieurs autres municipalités, le canton
de Mapleton, en Ontario, a un besoin urgent
d'améliorer sa station d'épuration des eaux usées.
La BIC, qu'on pourrait appeler la Banque de la
privatisation, a offert un prêt de 20
millions de dollars pour financer le projet, tout
en soutenant qu'un PPP devait prendre le contrôle
des aqueducs. Même avant que l'entente ne soit
conclue, le gouvernement Trudeau annonçait que le
« projet pilote » de l'infrastructure de
Mapleton – le prêt de la BIC et le PPP – était le
nouveau modèle à suivre pour les autres
municipalités. L'arrangement financier prévoyait
permettre au « partenaire » privé PPP
d'exproprier un certain profit à partir de la
vente de l'eau de la municipalité et d'obtenir le
contrôle de sa gestion. Il en résulterait des
pertes de revenu annuelles pour les aqueducs
publics locaux et moins de contrôle pour opérer
des changements. Après avoir étudié le prêt de la
BIC et l'offre de PPP, le canton de Mapleton a
annoncé qu'il trouverait les fonds par ses propres
moyens, vraisemblablement par une obligation
municipale, ce qui serait moins onéreux et, en
plus, le service public de la municipalité
pourrait continuer d'en assumer le contrôle. Il a
donc annulé l'entente de PPP de la BIC, mais non
sans avoir à défrayer 367 000 dollars en
frais juridiques liés à la rupture de ce contrat
et cela, sans aucune offre d'aide du gouvernement
fédéral.
Les municipalités espéraient que la BIC
proposerait une alternative à la méthode
habituelle de financer les investissements en
infrastructure par des obligations municipales
obtenues auprès de prêteurs privés. Cependant, la
condition du gouvernement Trudeau voulant que le
prêt de la BIC soit jumelé avec un PPP était
toujours le même pacte avec le diable, quoique
sous une autre forme.
Les obligations municipales des prêteurs d'argent
privés mondiaux siphonnent les municipalités
depuis des décennies. Même devant cette impasse,
certaines municipalités, dont Mapleton, préfèrent
faire un pacte avec un diable qu'ils connaissent
plutôt qu'avec des PPP parasitaires. Ainsi, elles
conservent au moins un semblant de contrôle local
et les études confirment que la perte éventuelle
de revenus due aux paiements d'intérêts était
moins élevée qu'avec les PPP.
On peut se demander pourquoi une institution
publique fédérale, la BIC, exigerait d'une autre
institution publique, une municipalité, qu'elle
s'engage envers des partenaires privés mondiaux
alors qu'il serait possible d'en arriver à une
entente qui ferait en sorte qu'il n'y aurait
aucune dette envers les prêteurs privés et aucune
perte de contrôle local et de futurs revenus.
Pourquoi la BIC n'offrirait-elle pas aux
municipalités des prêts sans intérêt, exigeant
uniquement des frais administratifs et le futur
remboursement du principal lorsque
l'infrastructure nouvelle ou restaurée
commencerait à produire de la valeur ?
Évidemment, pour qu'un tel
arrangement fonctionne sans perte pour le
gouvernement fédéral, celui-ci devrait lui-même
arrêter d'emprunter aux prêteurs privés et adopter
la pratique digne d'un gouvernement moderne qui
est de se prêter lui-même de l'argent qu'il
rembourserait ou de renflouer ses coffres sur la
base de la valeur produite par l'éventuel
développement de l'économie. Mais une telle
direction viendrait à l'encontre de l'exigence
néolibérale voulant que tout projet économique,
tant privé que public, doit servir les intérêts
privés de l'oligarchie mondiale et concentrer la
richesse sociale et le pouvoir dans les mains de
quelques-uns.
Ce que les Libéraux de Justin Trudeau et la BIC
appellent leur « modèle de financement
novateur » n'est autre chose qu'une manoeuvre
pour payer les riches, pour céder les fonds et les
projets publics à de puissants intérêts privés.
Même les 35 milliards accordés à la BIC comme
fonds de démarrage laissent songeur puisqu'ils
proviennent du revenu général du gouvernement, qui
est renfloué grâce à des emprunts sans précédent
des prêteurs mondiaux.
Par le biais de ces emprunts gouvernementaux à
des intérêts privés et la prolifération de PPP,
les fonds publics pour les programmes sociaux et
l'infrastructure et tout revenu public subséquent
sont engloutis dans les coffres des riches. Les
déficits et la dette nationale augmentent et les
experts et les analystes médiatiques sèment la
panique et exigent des compressions aux programmes
sociaux, de nouveaux frais d'usager toujours plus
élevés pour les services publics et une plus
grande imposition des particuliers.
C'est ainsi que le contrôle local
d'infrastructures publiques créées après des
années d'édification nationale se désagrège à la
suite de la destruction nationale par des
oligarques mondiaux qui s'immiscent dans chaque
cellule de l'économie et siphonnent de plus en
plus de valeur pour garnir leurs coffres. Il
s'ensuit que les autorités publiques locales et le
peuple se retrouvent avec moins d'argent pour les
travaux publics et les programmes sociaux, et
moins de contrôle sur leur vie, s'enfonçant dans
un gouffre qui s'approfondit à leurs dépens.
La promesse électorale de Justin Trudeau
s'envole en fumée
Lors de l'élection fédérale de 2015, le
Parti libéral de Justin Trudeau s'était engagé à
ce que la BIC vienne en aide aux municipalités
pour construire et entretenir leurs
infrastructures défaillantes. Justin Trudeau n'a
jamais mentionné que les prêts de la BIC seraient
conditionnels à des obligations envers les PPP
permettant de céder le contrôle et l'argent à des
intérêts privés mondiaux. Après l'accession au
pouvoir de son parti, il a fait appel à Larry
Fink, un des principaux oligarques du cartel
d'investissement BlackRock, et à d'autres
oligarques de cet acabit, qui ont exercé des
pressions et organisé pour ouvrir les
municipalités et d'autres secteurs de l'économie
aux investisseurs mondiaux. Ils ont insisté qu'un
PPP devait être lié à chaque prêt de la BIC, ce
que le gouvernement Trudeau a accepté. Ces
exigences et autres mesures de destruction
nationale vont à l'encontre de l'édification
nationale et du droit du peuple de contrôler
l'économie et toutes les questions qui affectent
sa vie.
La
BIC offrait l'occasion de tenter quelque chose de
différent, une agence publique de financement sans
liens directs avec les prêteurs privés et leurs
versements d'intérêts faramineux à la suite des
emprunts du gouvernement fédéral et aux
obligations municipales. Une telle direction
ferait en sorte que les travaux publics seraient
financés par les emprunts gouvernementaux sans que
ne s'en mêlent les cartels privés, que ce soit
sous forme de prêteurs d'argent ou de PPP. Le
contrôle et le profit de l'infrastructure réalisée
resteraient dans les communautés et engendreraient
un plus grand revenu pour les municipalités et des
frais d'usager réduits pour le peuple. Cette
nouvelle direction ne devait pas se matérialiser
et, en fait, le gouvernement ne fait qu'aggraver
la situation.
Les voix pour une nouvelle direction pour
l'économie et l'édification nationale
s'amplifient. À qui l'économie ? Au
peuple ! Qui décide ? Le peuple !
Qui contrôle ? Le peuple ! Joignez-vous
à la discussion et au mouvement pour une nouvelle
direction de l'économie.
La destruction par les
gouvernements de l'industrie forestière et de
l'environnement naturel
- Peter Ewart -
Les effets des changements climatiques sur les
forêts, les paysages, les emplois et les
communautés de la Colombie-Britannique sont de
plus en plus évidents dans toute la province, y
compris l'infestation par des insectes comme le
dendroctone du pin (qui a entraîné la mort de
millions d'hectares de forêt de pins de la région
intérieure de la Colombie-Britannique), les graves
incendies de forêt, les sécheresses, les
inondations et d'autres problèmes. L'épidémie de
dendroctone du pin, à elle seule, a entraîné la
perte de milliers d'emplois forestiers et la
fermeture de dizaines d'usines, et les changements
climatiques ont d'autres effets négatifs sur les
forêts et l'économie.
En réponse à ces menaces, le gouvernement
provincial a publié une « Évaluation stratégique
des risques climatiques » en
juillet 2019 qui a identifié 15 risques
climatiques, dont plusieurs « ont le potentiel de
créer des effets catastrophiques pour les
communautés de la Colombie-Britannique[1].
»
Cependant, l'évaluation des risques du
gouvernement comporte un trou béant. Malgré une
abondance de preuves, il n'a pas tenu compte de
l'impact de la coupe à blanc des forêts et des
autres pratiques actuelles de gestion forestière
sur la gravité et la fréquence d'au moins 9
des 15 risques climatiques identifiés. Pour
combler cette lacune, le Sierra Club BC a commandé
un rapport du scientifique forestier Dr Peter Wood
intitulé « Forêts intactes, communautés en
sécurité » et qui a pour objectif d'évaluer «
le rôle que la gestion forestière peut jouer dans
l'atténuation ou l'aggravation de ces risques[2]. »
Le rapport du Sierra Club
de la Colombie-Britannique commence par noter
qu'au cours du siècle dernier, « les forêts de la
Colombie-Britannique ont été exploitées à un
rythme insoutenable » et que, par conséquent,
« seulement 3 % des forêts anciennes à
haute productivité de la Colombie-Britannique
restent intactes ». Ces forêts anciennes «
créent leur propre microclimat frais et humide à
mesure qu'elles vieillissent, ce qui aide à
prévenir les incendies de forêt ». La canopée
élevée et complexe des arbres crée de l'ombre et
capture la brume côtière, « permettant la création
de lits de mousse profonds et d'une végétation
luxuriante de sous-bois avec de la biomasse en
décomposition », qui peuvent tous abaisser
les températures printanières de ces forêts
jusqu'à 2,5 degrés.
En effet, les forêts anciennes agissent comme des
éponges géantes, « absorbant et retenant
facilement l'eau, protégeant la neige de la fonte,
puis libérant lentement l'eau sur une longue
période ». Cela a conduit certaines forêts
pluviales tempérées à ne plus subir d'incendies de
forêt depuis plusieurs milliers d'années. Même
dans les forêts plus sèches et plus sujettes aux
incendies de forêt de la région intérieure de la
Colombie-Britannique, des microclimats sont créés
qui retiennent l'humidité plus longtemps. Une
étude américaine a révélé que « des niveaux plus
élevés de protection des forêts étaient associés à
des valeurs de gravité des incendies plus faibles,
même si cela était également associé à des niveaux
plus élevés de biomasse et de charge de
combustible ». En plus d'être plus
résistantes au feu, les forêts anciennes et
intactes sont moins sujettes à la sécheresse que
les forêts plus jeunes et, par conséquent, les
écosystèmes « contiennent des niveaux élevés de
biodiversité, de complexité structurelle et de
développement des sols ».
Le rapport soutient que la coupe à blanc détruit
le microclimat forestier existant et expose le sol
forestier à une lumière directe accrue du soleil,
ce qui entraîne des températures plus extrêmes et
l'assèchement des débris ligneux. Pas moins
de 40 à 60 % de la biomasse d'une
forêt sont laissés pour compte sous forme d'arbres
coupés et même d'arbres entiers. Malgré la
réglementation, ces matériaux peuvent souvent
rester au sol pendant des années. Tous ces déchets
secs et inflammables aggravent sérieusement les
risques d'incendie de forêt, tout comme la vitesse
du vent qui est connue pour augmenter après la
coupe à blanc.
Les forêts de seconde pousse présentent également
un risque, car elles sont plus inflammables que
les anciennes et ces jeunes arbres sont plus
rapprochés les uns des autres. Les risques sont
accrus étant donné que la réglementation
forestière exige qu'après la coupe à blanc, les
entreprises forestières fassent l'épandage sur les
aires de coupe de bois des herbicides comme le
glyphosate qui tuent les essences de bois dur
comme le tremble et le bouleau. Ces bois durs sont
moins inflammables que les essences de résineux
et, s'ils ne sont pas enlevés, peuvent servir à «
bloquer » efficacement les feux de forêt[3].
Avant la
colonisation, les peuples autochtones utilisaient
fréquemment le feu comme outil pour réduire les
risques d'incendies de forêt et maintenir la
biodiversité, ainsi que pour cultiver des plantes
médicinales et alimentaires. Le rapport souligne
que, bien que les régimes de feux puissent jouer
un rôle important « dans le maintien de la santé
de l'écosystème pour de nombreux types de
forêts », ils devraient avoir lieu en
collaboration avec les décideurs autochtones et
bénéficier de l'incorporation de leurs
connaissances traditionnelles dans la gestion des
incendies de forêt.
La coupe à blanc, en particulier sur les pentes
raides, a également une incidence sur la capacité
d'un bassin hydrographique à modérer le débit de
l'eau et peut entraîner une grave érosion, des
inondations et des glissements de terrain.
L'inondation massive de la communauté de Grand
Forks en 2018 en est un exemple récent. La
dégradation de l'approvisionnement en eau de la
communauté est un autre résultat de la coupe à
blanc, comme cela s'est produit dans la ville de
Peachland, dans le sud de la région intérieure.
L'érosion et les glissements de terrain ont
bouleversé et dégradé l'eau de Peachland pendant
des mois, qui était auparavant fournie par
filtration naturelle. En conséquence, la ville a
été obligée de payer 24 millions de dollars
pour une usine de traitement des eaux. En vertu de
la loi canadienne, les communautés n'ont pas le
droit à l'eau potable et « les sociétés
forestières ne sont pas légalement tenues de tenir
compte des impacts en aval comme les inondations
lorsqu'elles récoltent des arbres dans les bassins
versants ». Cette exemption légale demeure en
vigueur lorsque l'exploitation forestière sur les
pentes et à proximité des bassins versants
communautaires augmente. À cet égard, pour voir
toute l'étendue de l'exploitation forestière dans
toute la province, consultez : les cartes «
Seeing Red » sur le site Web de Conservation
North[4].
Parmi ses mesures recommandées, le rapport du
Sierra Club de la Colombie-Britannique appelle à
la participation des décideurs autochtones à un
processus de gouvernement à gouvernement ainsi
qu'à la révision de toutes les lois en utilisant
comme référence la Loi sur la Déclaration sur
les droits des peuples autochtones de la
Colombie-Britannique. Il recommande
également une « approche des impacts
cumulatifs » qui prend en compte l'impact des
opérations forestières, ainsi que des secteurs
minier, agricole et d'autres secteurs industriels.
Il appelle à la protection immédiate de la petite
quantité de forêts anciennes intactes qui
subsistent et à la gestion des forêts de seconde
venue pour restaurer la résilience et se rétablir
grâce à l'exploitation sélective, à l'éclaircie, à
l'élimination des broussailles et à de nouveaux
systèmes de sylviculture comme alternatives à la
coupe à blanc. Tout cela « améliorera la capacité
totale de transport de carbone de ces forêts et
leur rôle dans la lutte contre les changements
climatiques ».
Surtout, le rapport recommande de s'éloigner d'un
paradigme centré sur le bois et de privilégier la
santé des écosystèmes et la biodiversité (avec le
bois comme l'un des nombreux avantages), et que
cette hiérarchisation soit inscrite dans la
législation.
En examinant le rapport, une chose est claire.
Nous avons besoin de forêts saines pour qu'il y
ait des emplois sûrs et des communautés stables,
ainsi que pour réaliser les nombreuses
utilisations et valeurs de la ressource
forestière. Atteindre ces objectifs est possible,
mais cela nécessite une nouvelle direction.
Notes
1. Ministère
de l'Environnement et de la Stratégie sur les
changements climatiques de la
Colombie-Britannique. « Preliminary strategic
climate risk assessment for British Columbia -
summary of results ». Juillet 2019.
2. Wood,
Peter. « Intact forests, safe
communities », Sierra Club BC,
février 2021.
3. Stop the Spray
BC.
4. Conservation
North.
Un appel à étendre le droit de
rappel des enseignants de Vancouver
- Entrevue avec Jean Ardila -
Jean Ardila est directeur de l'unité
numéro 1 de négociation de l'Association des
employés de l'éducation et de la formation
professionnelle (ETEA).
Forum ouvrier : Nous sommes
ici devant l'École internationale des langues du
Canada (ÉILC) à Vancouver où il y a eu un
rassemblement très réussi ce matin. Quelles sont
les demandes des enseignants de l'ÉILC ?
Jean Ardila : Je suis
enseignant à l'ÉILC Vancouver depuis 17 ans.
Je suis le directeur de l'unité de
négociation 1 qui représente les enseignants
ici. Nous avons organisé le rassemblement
aujourd'hui pour dire à l'ÉILC de prolonger le
droit de rappel pour ses enseignants. Outre les
anciens et actuels enseignants de l'ÉILC, des
collègues d'autres écoles et d'autres
sympathisants étaient également présents.
Jean Ardila s'adresse au rassemblement
de l'ÉILC à Vancouver le 16 mars.
|
Nous voulons que l'ÉILC accepte d'étendre nos
droits de rappel aussi longtemps qu'il le faudra
pour que l'école redevienne pleinement
opérationnelle. Dans notre contrat, nous prévoyons
un rappel de 12 mois, car notre industrie est
quelque peu cyclique et, historiquement, il y a un
ralentissement des inscriptions de novembre à mars
et les enseignants peuvent être mis à pied pendant
plusieurs mois. Ce langage n'était pas destiné à
traiter des circonstances extraordinaires causées
par la pandémie. Environ 99 % de nos
étudiants sont des étudiants internationaux qui
suivent des cours d'immersion et se préparent à
entrer dans des écoles postsecondaires au Canada
ou ailleurs. En raison des restrictions de voyage,
les inscriptions ont baissé
d'environ 90 %. Certains de nos
enseignants ont déjà été licenciés fin 2019
ou début 2020, comme d'habitude, donc
leurs 12 mois sont déjà expirés et ils ont
été licenciés. Fin avril, nous pourrions
perdre 31 enseignants. Nous avions 77
enseignants au début de la pandémie.
FO : Quelle a été la réponse à
votre campagne ?
JA : Aujourd'hui était notre
première manifestation en présentiel. Nous avons
une merveilleuse campagne de médias sociaux en
ligne avec une pétition sur change.org et une page
Facebook, « Friends of ILSC Teachers
Vancouver », où de nombreux enseignants et
étudiants de longue date, certains datant
de 20 ans, publient des photos et des
messages d'appui. Les orateurs présents au
rassemblement d'aujourd'hui ont souligné que nous,
les enseignants, avons été le principal facteur du
succès de l'ÉILC en tant qu'école de langue
anglaise de premier plan en Amérique du Nord.
L'école a été fondée à Vancouver et c'est notre
travail qui a permis à l'école de s'étendre à
Toronto, puis à Montréal, aujourd'hui en Australie
et en Inde.
FO : Quelle est la situation
dans les autres écoles ?
JA : Toutes les autres écoles
de langues de Vancouver avec des contrats avec
l'ETEA ont des droits de rappel étendus. À
Toronto, en juin dernier, l'ÉILC a accepté
d'étendre les droits de rappel de nos collègues
qui sont membres de la Fédération des enseignantes
et des enseignants des écoles secondaires de
l'Ontario. Ce que nous demandons, c'est une
prolongation jusqu'à ce que les étudiants
internationaux puissent revenir au pays par avion
et que les choses reviennent à la façon dont elles
étaient à l'école.
FO : Que demandez-vous à la
communauté de faire pour vous appuyer ?
JA : Nous
qualifions ce que fait l'ÉILC d'opportunisme
COVID. Nous sommes des enseignants qui sommes ici
depuis 10 à 18 ans ou plus. Nous en
sommes à notre septième convention collective et,
parce que nous nous sommes défendus, nous avons
cinq à six semaines de congés payés et de bons
avantages sociaux. Nous avons un niveau de
rémunération à 10 échelons et beaucoup sont
au plus haut niveau. En licenciant les
enseignants, l'école veut éliminer tout cela. Ils
ont dit au syndicat par écrit et ont dit aux
enseignants qui sont licenciés qu'ils pouvaient
présenter une nouvelle demande d'emploi et
recommenceraient, avec une période de probation,
un salaire d'entrée et des avantages sociaux
d'entrée. Avec notre campagne, nous affirmons nos
droits en tant que travailleurs, en tant
qu'enseignants de cette école et appelons l'ÉILC à
faire ce qui est juste.
Le 17 mars, nous avons une médiation
informelle sous les auspices de la Commission des
relations de travail de la Colombie-Britannique
pour entendre la plainte du syndicat selon
laquelle l'entreprise viole l'article 54 de
la Loi sur les relations de travail, qui
l'oblige à négocier un plan de réajustement et à
agir de bonne foi. Nous verrons si l'ÉILC a
entendu notre message ou si nous avons encore du
travail à faire.
Nous voulons que les gens continuent de signer et
de faire circuler la pétition et ce qui est
affiché sur la page Facebook et nous tiendrons
tout le monde informé des développements et des
actions futures.
Pour appuyer les enseignants de l'ÉILC
- Signez
et faites circuler la pétition.
- Visitez et affichez sur les pages Facebook
ou Instagram
des Amis des enseignants de l'École internationale
des langues du Canada à Vancouver.
(Pour voir les articles
individuellement, cliquer sur le titre de
l'article.)
PDF
NUMÉROS PRÉCÉDENTS
| ACCUEIL
Site web : www.pccml.ca
Email : forumouvrier@cpcml.ca
|