Un appel à étendre le droit de
rappel des enseignants de Vancouver
Un
rassemblement vigoureux à Vancouver en appui aux enseignants de
l'École internationale des langues du Canada
- Entrevue avec Jean Ardila -
Jean Ardila est directeur de l'unité
numéro 1 de négociation de l'Association des
employés de l'éducation et de la formation
professionnelle (ETEA).
Forum ouvrier : Nous sommes
ici devant l'École internationale des langues du
Canada (ÉILC) à Vancouver où il y a eu un
rassemblement très réussi ce matin. Quelles sont
les demandes des enseignants de l'ÉILC ?
Jean Ardila : Je suis
enseignant à l'ÉILC Vancouver depuis 17 ans.
Je suis le directeur de l'unité de
négociation 1 qui représente les enseignants
ici. Nous avons organisé le rassemblement
aujourd'hui pour dire à l'ÉILC de prolonger le
droit de rappel pour ses enseignants. Outre les
anciens et actuels enseignants de l'ÉILC, des
collègues d'autres écoles et d'autres
sympathisants étaient également présents.
Jean Ardila s'adresse au rassemblement
de l'ÉILC à Vancouver le 16 mars.
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Nous voulons que l'ÉILC accepte d'étendre nos
droits de rappel aussi longtemps qu'il le faudra
pour que l'école redevienne pleinement
opérationnelle. Dans notre contrat, nous prévoyons
un rappel de 12 mois, car notre industrie est
quelque peu cyclique et, historiquement, il y a un
ralentissement des inscriptions de novembre à mars
et les enseignants peuvent être mis à pied pendant
plusieurs mois. Ce langage n'était pas destiné à
traiter des circonstances extraordinaires causées
par la pandémie. Environ 99 % de nos
étudiants sont des étudiants internationaux qui
suivent des cours d'immersion et se préparent à
entrer dans des écoles postsecondaires au Canada
ou ailleurs. En raison des restrictions de voyage,
les inscriptions ont baissé
d'environ 90 %. Certains de nos
enseignants ont déjà été licenciés fin 2019
ou début 2020, comme d'habitude, donc
leurs 12 mois sont déjà expirés et ils ont
été licenciés. Fin avril, nous pourrions
perdre 31 enseignants. Nous avions 77
enseignants au début de la pandémie.
FO : Quelle a été la réponse à
votre campagne ?
JA : Aujourd'hui était notre
première manifestation en présentiel. Nous avons
une merveilleuse campagne de médias sociaux en
ligne avec une pétition sur change.org et une page
Facebook, « Friends of ILSC Teachers
Vancouver », où de nombreux enseignants et
étudiants de longue date, certains datant
de 20 ans, publient des photos et des
messages d'appui. Les orateurs présents au
rassemblement d'aujourd'hui ont souligné que nous,
les enseignants, avons été le principal facteur du
succès de l'ÉILC en tant qu'école de langue
anglaise de premier plan en Amérique du Nord.
L'école a été fondée à Vancouver et c'est notre
travail qui a permis à l'école de s'étendre à
Toronto, puis à Montréal, aujourd'hui en Australie
et en Inde.
FO : Quelle est la situation
dans les autres écoles ?
JA : Toutes les autres écoles
de langues de Vancouver avec des contrats avec
l'ETEA ont des droits de rappel étendus. À
Toronto, en juin dernier, l'ÉILC a accepté
d'étendre les droits de rappel de nos collègues
qui sont membres de la Fédération des enseignantes
et des enseignants des écoles secondaires de
l'Ontario. Ce que nous demandons, c'est une
prolongation jusqu'à ce que les étudiants
internationaux puissent revenir au pays par avion
et que les choses reviennent à la façon dont elles
étaient à l'école.
FO : Que demandez-vous à la
communauté de faire pour vous appuyer ?
JA : Nous
qualifions ce que fait l'ÉILC d'opportunisme
COVID. Nous sommes des enseignants qui sommes ici
depuis 10 à 18 ans ou plus. Nous en
sommes à notre septième convention collective et,
parce que nous nous sommes défendus, nous avons
cinq à six semaines de congés payés et de bons
avantages sociaux. Nous avons un niveau de
rémunération à 10 échelons et beaucoup sont
au plus haut niveau. En licenciant les
enseignants, l'école veut éliminer tout cela. Ils
ont dit au syndicat par écrit et ont dit aux
enseignants qui sont licenciés qu'ils pouvaient
présenter une nouvelle demande d'emploi et
recommenceraient, avec une période de probation,
un salaire d'entrée et des avantages sociaux
d'entrée. Avec notre campagne, nous affirmons nos
droits en tant que travailleurs, en tant
qu'enseignants de cette école et appelons l'ÉILC à
faire ce qui est juste.
Le 17 mars, nous avons une médiation
informelle sous les auspices de la Commission des
relations de travail de la Colombie-Britannique
pour entendre la plainte du syndicat selon
laquelle l'entreprise viole l'article 54 de
la Loi sur les relations de travail, qui
l'oblige à négocier un plan de réajustement et à
agir de bonne foi. Nous verrons si l'ÉILC a
entendu notre message ou si nous avons encore du
travail à faire.
Nous voulons que les gens continuent de signer et
de faire circuler la pétition et ce qui est
affiché sur la page Facebook et nous tiendrons
tout le monde informé des développements et des
actions futures.
Pour appuyer les enseignants de l'ÉILC
- Signez
et faites circuler la pétition.
- Visitez et affichez sur les pages Facebook
ou Instagram
des Amis des enseignants de l'École internationale
des langues du Canada à Vancouver.
Cet article est paru dans
Numéro 19 - 19 mars 2021
Lien de l'article:
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