Forum ouvrier

Numéro 12 - 1er mars 2021

Tous avec les fermiers indiens!

La lutte des fermiers indiens pour décider de ce qui advient de leurs produits


Réunion de village à Ganganagar, au Rajasthan, en février 2021

Les manifestations pour l'abrogation des lois anti-fermiers se poursuivent
Les Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce Canada sont solidaires des fermiers indiens
Lettre des organisations de fermiers des États-Unis


Tous avec les fermiers indiens!

La lutte des fermiers indiens pour décider
de ce qui advient de leurs produits


Mahapanchayat (réunion de village élargie) à Barnala, au Pendjab, le 21 février 2021

La lutte des fermiers en Inde entame maintenant son quatrième mois depuis que des centaines de milliers de fermiers ont convergé aux frontières autour de Delhi en décembre 2020.

Les mahapanchayats (réunions de villages élargies) se poursuivent dans différentes parties de l'Inde. Les mahapanchayats sont convoquées lorsque des problèmes sérieux affectent tous les villages et les communautés. Les Panchayats, Khaps, (conseils) sont des formes anciennes qui datent d'avant l'État colonial moderne et les systèmes de gouvernements de partis. Un orateur à l'une des mahapanchayats a fait remarquer que leurs conseils remontent à l'époque du Raja Harshvardhana au VIIe siècle. D'autres rappellent que leur conseil est même encore plus ancien. À la fin des années cinquante au Pendjab, des Mahapanchayats se sont tenus pour interdire que la dot soit prise par la famille du marié. Leurs décisions ont été appliquées pendant plusieurs années.

Dans ces mahapanchayats, des milliers de fermiers discutent de leur détermination à continuer la lutte pour l'abrogation des lois anti-fermiers et pour garantir en loi l'octroi de prix minimums en appui aux fermiers. Ils discutent aussi de plusieurs autres questions, par exemple de comment les partis de l'élite dirigeante, qui se disent politiques, les ont divisés sur la base du parti, de la religion, de la caste et d'autres aspects d'un ordre du jour de division. Lors d'une de ces réunions, une jeune fermière a dit que dans le passé, les brahmanes avaient l'habitude de dire qu'il fallait passer par leur médiation pour connaître Dieu. Maintenant, a-t-elle dit, les partis politiques prétendent que nous devons les mettre au pouvoir pour obtenir que quelque chose soit fait. Ils sont devenus les nouveaux brahmanes et la majorité d'entre eux sont dirigés par des brahmanes, a-t-elle ajouté.

Parlant de la façon dont Modi a utilisé le mot Andolanjeevi (agitateur professionnel), un des orateurs a fait rire tout le monde en disant que, si l'on adopte la définition de Modi, Hanuman a été le plus grand Andolanjeevi. Cela se réfère à l'histoire de Ram, le roi d'Ayodhaya, dont l'épouse a été enlevée par le démon Ravana, le roi de Lanka. Hanuman a allumé la queue de Ravana et a mis le feu à Lanka.

La revendication la plus importante qui a émergé dans ce mouvement est le Faslan De Faisle Kisan Karuga, la prise de décision par le fermier sur ce qui advient de son produit. Chaque mahapanchayat affirme cette revendication avec force. Au Pendjab, les discussions sur cette revendication se tiennent depuis un bon moment. En 2008, elle a été discutée lors de la Conférence mondiale du Pendjab tenue au Jalandhar. Environ au même moment, la revendication a été soulevée à Gujarat sous la forme d'un appel au contrôle par la communauté des ressources du Gujarat. Le mouvement Narmada l'a aussi soulevée sous le titre de Hamare Gaon Mein Hamara Raj – Notre pouvoir dans notre village. Dans les régions tribales, il a pris la forme de Pathalgarhi, une autre revendication qui reflète la conscience qui émerge que les producteurs devraient prendre les décisions au sujet de la production et que c'est ainsi que devrait fonctionner en pratique la démocratie.

Qui décide, et qui établit l'ordre du jour sont devenus des enjeux centraux du XXIe siècle. L'élite dominante et les partis cartellisés disent que c'est à eux que revient de décider ce qui advient de toutes les ressources naturelles et humaines de la société. Les parlements, les législatures, les appareils judiciaires et les gouvernements ont tous comme rôle de mettre en oeuvre un ordre du jour de l'élite dirigeante. Le peuple, quant à lui, se soulève et affirme son droit de décider, qui a été usurpé par les partis qui ont formé des cartels pour maintenir le peuple hors du pouvoir dans l'État et les institutions du gouvernement. La déclaration des mahapanchayats est que Faslan De Faisle Kisan Karuga constitue une revendication cruciale d'une humanité qui est marginalisée des décisions qui l'affectent. Les fermiers veulent mettre fin à cette marginalisation et affirmer leur droit de décider.

Les jeunes de l'Inde, les fils et les filles des fermiers et d'autres travailleurs ont montré de quoi ils sont capables et ont été aux premières lignes de la lutte avec leurs parents et leurs grands-parents pour ce qu'ils appellent leur droit d'être. Selon la désinformation que fait l'élite dirigeante et ses médias, les jeunes sont devenus des toxicomanes ou des carriéristes. Les jeunes ont réduit ces mensonges en miettes. Les paroles d'une des chansons à laquelle le mouvement a donné naissance célèbrent la jeunesse : Zindabad Ni Juaniye, Maan Tere Te Saara Hi Punjab Karda (Vive les jeunes, le Pendjab est fier de vous !).

Les partis cartellisés qui forment l'opposition officielle essaient de torpiller le mouvement des fermiers. Ils se joignent aux efforts de l'élite dirigeante de le diviser en tenant leurs propres rassemblements. Ils prononcent des discours à l'allure militante au parlement et à l'extérieur du parlement. Ils se sont souvenus tout à coup des fermiers contre qui ils ont agi depuis 74 ans. Mais les fermiers ne se laissent pas tromper par eux. Ceci révèle la lutte que se mènent différentes sections de l'élite dirigeante, font-ils remarquer, alors qu'ils s'en tiennent à leurs revendications.

Le mouvement des fermiers en Inde inspire les fermiers en Europe, au Canada et dans d'autres pays. En France et en Allemagne, les fermiers protestent contre l'agriculture aux engrais chimiques qui est promue par les entreprises qui dominent ce qu'on appelle l'agroalimentaire. Ils soulèvent la bannière d'une agriculture durable.

Haut de page


Les manifestations pour l'abrogation des lois anti-fermiers se poursuivent 


Une protestation Rail Roko bloque la voie ferrée à Mansa, le 18 février 2021.

Tout au long du mois de février, les fermiers ont mené plusieurs actions partout en Inde contre les réformes agricoles mandatées par les entreprises agroalimentaires mondiales, et exigent toujours l'abrogation des trois lois adoptées à toute vapeur par le gouvernement indien en septembre 2020.

Les fermiers préparent de la nourriture
pour les passagers dont les trains
sont bloqués par les protestations.

Le 6 février, les fermiers partout en Inde ont bloqué des voies ferrées et des autoroutes pendant quatre heures pour protester contre les lois anti-fermiers que le gouvernement a adoptées pour voler les terres des fermiers et les donner aux grandes sociétés privées. Des cuisines communautaires (Langar) ont été organisées pour subvenir aux besoins des voyageurs dans les trains et sur les autoroutes.

Le 18 février, les fermiers se sont rassemblés aux stations de chemin de fer dans tout le pays et ont bloqué les voies lors d'une protestation nationale 'rail roko' de quatre heures contre les lois agricoles.

Le 23 février a été célébré l'anniversaire de Chacha Ajit Singh, l'oncle de Bhagat Singh, dirigeant du mouvement des fermiers appelé Pagdi Sambhal contre les Britanniques en 1907, ainsi que celui de Swami Sahajanand Saraswati, qui était aussi un dirigeant des fermiers à l'époque. Ce mouvement avait mené à l'abrogation de lois anti-fermiers britanniques. 

Le 24 février a été souligné en tant que journée contre la répression par les fermiers partout en Inde pour contester les arrestations et la violence déployée contre eux et leurs dirigeants, leurs alliés et les enfants par la police et d'autres agences de l'État.


Journée de protestation contre la répression, le 24 février 2021

Le 26 février a été célébré en tant que Journée des jeunes fermiers. À cette occasion, les jeunes fermiers et d'autres jeunes ont été les maîtres d'oeuvre des manifestations exigeant l'abrogation des lois antifermiers. En date du 26 février, les manifestations des fermiers aux frontières autour de Delhi en étaient à leur 93e jour et se sont propagées dans toutes les régions de l'Inde. Des rassemblements ont lieu dans diverses régions du pays. Des fermiers ont l'intention d'organiser un cortège de tracteurs jusqu'à Kolkata et ont organisé des mahapanchayats au Bengale. Le 27 février, l'anniversaire du Guru Ravidass a été célébré.


Célébration du Yuva Kisan Diwas, la Journée des jeunes fermiers à la frontière de Singhu
avec Delhi, le 26 février 2021

Pendant ce temps, les villages ont déclaré qu'ils entretiendront les champs et s'occuperont des tâches agricoles des fermiers qui participent à la manifestation aux abords de Delhi. Les conducteurs de moissonneuses-batteuses ont annoncé qu'ils vont récolter les champs de ceux qui manifestent. Les fermiers sont prêts à tenir le coup pendant longtemps. Ils ont annoncé que, si nécessaire, ils renonceront à une récolte.

Les membres de l'industrie du film et du cinéma du Pendjab ont annoncé qu'ils lanceraient l'appel à leurs admirateurs à participer à des dharnas (sit-in) dans les mois d'été à venir. D'autres organisations se sont engagées à faire don de générateurs et de glacières. L'amour social exprimé partout est extraordinaire. Sa puissance est partagée par la diaspora à des milliers de kilomètres.

Deux jeunes femmes, Nodeep Kaur et Disha Ravi, incarcérées pour avoir appuyé les fermiers, ont déclaré qu'elles n'arrêteront pas d'appuyer le mouvement, peu importe la pression exercée sur elles. Les deux ont maintenant été libérées sous caution. Les gens partout en Inde saluent leur courage et leur esprit. Plusieurs jeunes fermiers qui avaient été arrêtés sous de fausses accusations ont aussi été libérés sous caution. Certains ont raconté comment ils avaient été torturés et menacés par la police qui tentait de leur arracher des aveux comme quoi ils avaient été engagés par quelqu'un pour participer à la manifestation. Ils ont expliqué comment ils avaient dit à la police que c'était leur décision de participer et qu'ils retourneraient manifester, peu importe les tortures que la police leur ferait subir. Ils ont dit que dès leur libération, ils allaient retourner directement prendre part aux manifestations.

Une fermière dont le fils de 20 ans a été abattu par balles par la police quelques jours auparavant a dit qu'elle, sa famille ainsi que tous les fermiers allaient se battre jusqu'au bout. Elle a appelé les jeunes à se joindre à leurs parents et leurs grands-parents en redoublant d'ardeur, car l'heure était aux grands sacrifices pour sauver leurs terres, leurs foyers et leurs maisons.

Aux manifestations, des discussions très informatives ont lieu. Un des orateurs a souligné comment l'Inde a été forcée de signer l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce et comment l'Organisation mondiale du commerce avait exercé de la pression sur le gouvernement pour qu'il retire les prix minimaux de soutien. La Banque mondiale a aussi menacé de retirer un prêt si les lois agricoles ne sont pas adoptées.

Un autre fermier a expliqué ce qu'est l'agriculture contractuelle. Il a dit que c'est ainsi que les entreprises chercheront à contrôler le prix des intrants et que les fermiers vont signer le contrat pour acheter tous les intrants des entreprises pour ensuite vendre leurs produits à ces mêmes entreprises en vertu des termes du contrat. Tout litige sera sans recours juridique. L'entreprise achètera les produits à un prix donné, les entreposera et les vendra à des prix de 20 à 30 fois plus élevés. Il a donné l'exemple des patates. La compagnie achète des patates à 5 roupies le kilogramme, mais vend en retour un sac de croustilles aux fermiers, fabriqué avec une seule patate, pour 20 roupies, ce qui revient à payer 200 roupies pour un kilo de patates. Un autre fermier a donné l'exemple des choux-fleurs, expliquant qu'Ambani paie 5 roupies l'unité, mais, après les avoir entreposés et mis en emballage, les vend en retour au prix de 200 roupies l'unité. Un des fermiers a aussi expliqué ce qu'était la nouvelle Loi de l'eau. Les eaux souterraines sur les terres n'appartiendront plus aux fermiers. Elles seront données en contrats aux entreprises pour les « purifier » puisqu'elles auraient été « polluées par les fermiers ». Ceux-ci devront par conséquent verser à la compagnie une redevance pour puiser l'eau de leur propre terre pour des besoins d'irrigation ou pour boire.

Les fermiers ont aussi fait valoir qu'ils avaient été leurrés par toutes les institutions et les partis au sujet de la Révolution verte et maintenant ils souffrent des conséquences telles que l'empoisonnement de leurs terres, de leurs cours d'eau, l'endettement et le suicide. Cette fois, ils ne s'y laisseront pas prendre, ont-ils dit.

Aux États-Unis, plus de 85 syndicats de fermiers ont exprimé leur appui à la lutte des fermiers de l'Inde. Dans une récente déclaration, ils ont appuyé toutes les revendications des fermiers indiens, rappelant leur propre expérience face à ces entreprises et soulignant comment les politiques du gouvernement fédéral avaient été dévastatrices pour les fermiers américains.

Au Pakistan, inspirés par le mouvement des fermiers en Inde, les fermiers ont organisé un cortège de tracteurs contre les prix élevés. Depuis longtemps les petits fermiers et les fermiers marginalisés manifestent dans des endroits comme Ukara contre leur paupérisation.

L'élite dirigeante et ses mentors et alliés étrangers perçoivent l'Inde comme un pays foisonnant de ressources qu'il faut extraire, emballer et vendre sur le marché mondial pour le profit maximum. Ils ne voient pas l'Inde comme un pays de plus d'un milliard de personnes ayant des réclamations légitimes sur la société qui doivent être satisfaites. Les intérêts d'affaires convoitent la terre sans se reconnaître d'obligations. L'État et le gouvernement indiens néocoloniaux facilitent ce pillage de la terre, peu importe le parti au pouvoir. Tout comme c'est le cas avec le vol des terres en Europe, dans les Amériques, en Australie et en Afrique, l'élite dirigeante a recours à l'État pour voler les terres de centaines de millions de fermiers par le biais de lois d'entreprises anti-fermiers. Les fermiers décrivent ces lois comme étant leur arrêt de mort.

Le gouvernement indien mène une guerre d'attrition, de désinformation, de diversion et de déception. Il espère que les fermiers s'épuiseront et que leur lutte s'essoufflera. Au cours des 70 dernières années, il a eu recours à la violence communale et à une alliance gauche-libérale pour attaquer les luttes du peuple à chaque moment crucial. Que ce soit dans les années 1960, pendant l'Urgence des années 1970, dans les années 1980 et 1990, l'alliance gauche-libérale, au nom du sécularisme, a volé au secours de l'élite dirigeante. Maintenant les partis gauche-libéraux comme le Congrès, le Parti communiste de l'Inde et le Parti communiste de l'Inde (marxiste) ont perdu toute crédibilité. Le Parti Aam Aadmi n'a pas de présence nationale. Le BJP est discrédité et les scissions au sein du parti sont nombreuses.

Quelle arme l'élite dirigeante utilisera-t-elle pour attaquer le mouvement des fermiers qui est devenu un large mouvement populaire contre l'élite dirigeante et ses mentors étrangers ? Certains analystes suggèrent que l'élite dirigeante aura de plus en plus recours à la « politique » des assassinats, de la criminalisation, de la répression, de l'anarchie et de la violence à la suite des élections au Bengale et dans le Tamil Nadu en avril. Le peuple devra faire preuve d'une grande vigilance, disent-ils. D'autres suggèrent que peu importe que le mouvement populaire l'emporte ou qu'il soit réprimé, l'État central est devenu un immense aspirateur qui siphonne les ressources et est devenu la prison de toutes les nations, nationalités et peuples de l'Inde. Il tombera au cours des prochaines décennies sous le coup des luttes du peuple, donnant naissance à plusieurs États autonomes et indépendants sur le sous-continent, comme il est arrivé à la suite de l'effondrement de l'Union soviétique. Cela va engendrer une fédération ou une confédération de l'Asie du Sud. Quoiqu'il en soit, une chose est certaine : la situation fait naître la possibilité de grandes transformations et que le peuple s'investisse du pouvoir de décider, mais aussi de dévastation et de destruction à une échelle sans précédent si la question de l'activation du facteur humain/conscience sociale sous la forme d'une raison d'État et d'un gouvernement axés sur l'être humain n'est pas résolue.

Haut de page


Les Travailleurs unis de l'alimentation et
du commerce Canada sont solidaires
des fermiers indiens

Dans une déclaration publiée le 12 février, les Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce Canada déclarent que leurs syndicats « sont fiers de soutenir les Kisans et les travailleurs et les travailleuses agricoles de toute l'Inde dans leur appel pour des lois agricoles durables et équitables qui favorisent la sécurité alimentaire et les droits des travailleur(euse)s dans le pays ».

La déclaration se poursuit ainsi :

« Au cours des derniers mois, des Kisans, des travailleur(euse)s agricoles, des journalistes et des sympathisant(e)s de toute l'Inde, y compris des syndicalistes, comme Nodeep Kaur, ont été enlevé(e)s et agressé(e)s pour avoir simplement exercé leurs droits. Ils et elles ont protesté contre trois nouvelles lois que le gouvernement a adoptées de manière non démocratique qui visent à déréglementer l'agriculture et qui écraseront dans les faits les agriculteur(trice)s marginaux(ales), connu(e)s sous le nom de Kisans.

« En outre, les nouvelles lois sur l'agriculture plongeront les travailleur(euse)s agricoles dans une plus grande pauvreté. Même avec des prix garantis pour les récoltes, les travailleur(euse)s agricoles étaient déjà incapables de gagner un salaire équitable et décent pour leur travail. En fait, les réformes entraveront la capacité des travailleur(euse)s agricoles à exercer leur droit à la liberté d'association et violeront davantage les normes internationales du travail que l'Inde s'est engagée à respecter en tant que membre de l'Organisation internationale du travail.

« En réponse aux manifestations, la police d'État a lancé de violentes attaques contre les manifestant(e)s. Des Kisans, des journalistes et des syndicalistes qui ont été enlevé(e)s par la police sont torturé(e)s et agressé(e)s sexuellement dans les prisons. Le gouvernement indien a depuis instauré des coupures de connexion à Internet et des mesures de répression des médias sociaux pour empêcher les journalistes de couvrir les événements.

« Les TUAC Canada sont unis aux défenseurs nationaux et internationaux des travailleur(euse)s, tels que l'Union internationale des travailleurs de l'alimentation, de l'agriculture, de l'hôtellerie-restauration, du tabac et des branches connexes (UITA) (en anglais seulement), pour des réformes agricoles progressistes en Inde qui protègent également les droits des travailleur(euse)s agricoles et des travailleur(euse)s agricoles migrant(e)s dans le pays.

« En tant qu'organisation défendant les droits des travailleur(euse)s de l'alimentation, nous dénonçons les violentes attaques contre les manifestant(e)s et exprimons avec force notre soutien aux Kisans et aux travailleur(euse)s agricoles en Inde et à leurs appels collectifs et urgents à la justice. »

(TUAC)

Haut de page


Lettre des organisations de fermiers des États-Unis

Une lettre ouverte écrite par 87 organisations de fermiers aux États-Unis appuie la lutte des fermiers indiens. La lettre mentionne à propos des fermiers indiens :

« Leur cri de ralliement est d'abroger les trois lois injustes qui ont été adoptées à leur insu ou sans consultation. Nous étendons notre solidarité à d'innombrables agriculteurs qui défendent pacifiquement et avec audace leurs droits et leur dignité, avec d'autres agriculteurs du monde entier. »

Les organisations des fermiers soulignent que l'une des principales revendications du mouvement est que les agriculteurs reçoivent un prix minimum de soutien (MSP) – actuellement assuré pour quelques cultures seulement – pour tous les produits, y compris les légumes, notent les syndicats. Les organisations soulignent qu'il s'agit d'un moyen important d'assurer aux agriculteurs un juste prix pour leurs récoltes. Elles déclarent :

« Les États-Unis ont été l'un des principaux opposants à l'utilisation limitée par l'Inde du MSP devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Les États-Unis, avec l'Australie, le Canada et les alliés européens, ont affirmé que le MSP de l'Inde fausse les échanges. »

La lettre poursuit :

« L'ère Reagan a aggravé la crise agricole grâce à des changements délibérés de politique fédérale, avec une érosion systématique des prix de parité et d'autres efforts de déréglementation. 'Devenez grand ou quittez' a été le mantra de notre gouvernement. Les agriculteurs qui ont les moyens de se consolider ont été récompensés pour la culture de produits issus de la monoculture. Les nations autochtones et les producteurs traditionnels ainsi que les petits agriculteurs qui ont toujours pratiqué ou sont passés à une agriculture agroécologique diversifiée ont effectivement subventionné le secteur agricole américain. Il est rare que ces producteurs alimentaires gagnent leur vie sans revenu supplémentaire. Sans surprise, les suicides à la ferme en Amérique rurale sont 45 % plus élevés que parmi le reste de la population. [...]

« Alors que le secteur agricole américain reçoit un soutien excessivement important par rapport à de nombreux pays, l'accès à ce soutien reste inéquitable. En particulier, les producteurs noirs, autochtones, latino-américains, des pays de l'Asie-Pacifique et les autres peuples de couleur, qui ne disposent pas d'un régime foncier sûr et sont concentrés dans les secteurs des légumes et de l'élevage à petite échelle, ont été historiquement exclus. Tout le soutien va vers les grandes exploitations agricoles agro-industrielles au lieu des agriculteurs familiaux indépendants dont nous amplifions la voix. [...]

« Nous avons un grand respect pour la lutte unifiée que les agriculteurs et les ouvriers agricoles de Samyukt Kisan Morcha ont établi, et nous les appuyons. »

(thewire.in)

Haut de page


(Pour voir les articles individuellement, cliquer sur le titre de l'article.)

PDF

NUMÉROS PRÉCÉDENTS | ACCUEIL

Site web : www.pccml.ca   Email : forumouvrier@cpcml.ca