Numéro 110 - 22 novembre 2021
Ratification de l'entente de principe par les travailleurs du
SCFP Nouveau-Brunswick
Félicitations pour la défense des droits des travailleurs et des droits de tous!
Les pratiques d'intervention policière racistes ciblent les travailleurs migrants
• Le Tribunal des droits de la personne de l'Ontario entendra une cause de discrimination raciale
La défense des droits et de la dignité des travailleurs de l'industrie du spectacle
• Les acteurs en quête d'emplois
Ratification de l'entente de principe par les travailleurs du
SCFP Nouveau-Brunswick
En conférence de presse le 19 novembre, le Syndicat canadien de la
fonction publique Nouveau-Brunswick (SCFP NB) a donné les résultats du
vote sur l'entente de principe entre le syndicat et le gouvernement de
la province. Le président du SCFP NB, Steve Drost, a annoncé que 10
des 11 sections locales représentées par
l'équipe de négociation centralisée du syndicat dans cette dispute avec
le gouvernement ont ratifié l'entente de principe.
Les travailleurs de la section locale 1253, qui représentent des
travailleurs de l'éducation, tels que les chauffeurs d'autobus
scolaires, gardiens d'école et autres ont rejeté l'entente parce qu'ils
demandent une protection plus claire de leur régime de retraite dans la
lettre d'entente qui a été signée entre le syndicat et le gouvernement
dans le
cadre de cette négociation. Le gouvernement essaie de transformer leur
régime de retraite à prestations déterminées en régime à risques
soi-disant partagés dans lequel les travailleurs peuvent subir des
coupures de prestations de retraite si le régime est déclaré
sous-financé. La porte-parole de la section locale a dit que les
travailleurs appuient
l'entente sur les salaires qui a été conclue mais veulent une plus
grande certitude en ce qui concerne leurs pensions. Ils veulent
retourner négocier avec le gouvernement et le SCFP NB s'est engagé à les
appuyer dans leur démarche.
L'entente sur les salaires
Au nom du SCFP, Steve
Drost a révélé l'entente sur les salaires qui fait
maintenant partie de la convention collective. Les travailleurs et
travailleuses recevront une augmentation de salaire de 2 % par année
pour un contrat de 5 ans, à laquelle s'ajoute une augmentation de 0,25 $
de l'heure. Cela équivaut
environ à une augmentation de 3 % par année. Le montant de 0,25 $ a un
impact différent selon le niveau de salaire des travailleurs. Pour les
travailleurs les moins payés, qui sont nombreux dans le syndicat comme
ils le sont dans l'ensemble des travailleurs du secteur public de la
province, ce montant contribue à une
augmentation globale d'environ 17 % sur 5 ans, alors que pour les
travailleurs en haut de l'échelle salariale, l'augmentation globale est
d'un peu plus de 14 %. Les augmentations sont rétroactives jusqu'à la
date où les conventions collectives ont expiré, il y a deux à trois ans
de cela. Depuis environ 15 ans, les gouvernements successifs de la
province ont imposé des gels salariaux combinés à des augmentations
de 1 %,
ce qui est très en dessous de l'augmentation du coût de la vie. Cet
achat à très bas prix de la capacité de travailler des travailleurs des
services publics a appauvri les travailleurs et aggravé le problème
d'attraction et de rétention de la main d'oeuvre dans les services
publics et de migration des travailleurs hors de la province. Il a
laissé dans les
coffres du gouvernement plus de fonds pour ses stratagèmes pour payer
les riches.
En plus, la convention prévoit que les travailleurs occasionnels
seront maintenant payés le même salaire horaire que les travailleurs
réguliers qui font le même travail qu'eux. Selon le syndicat, jusqu'à
présent, par décision du gouvernement, ils étaient payés environ 80 % du
salaire horaire des travailleurs réguliers. Cette correction
signifie que l'augmentation salariale des occasionnels sera
d'environ 30 %.
Selon le syndicat, le fait d'avoir obtenu des augmentations
salariales est le point culminant de la campagne de 15 ans des
travailleurs du secteur public pour briser le mandat de gels salariaux
des gouvernements. Il estime que cette entente pourra servir de point
d'appui aux milliers de travailleurs du secteur public qui doivent
renouveler leurs conventions
collectives dans un avenir rapproché.
Résoudre la crise d'attraction et de rétention
Tout en appréciant l'arrêt du recul salarial qui a été accompli par
la mobilisation des travailleurs et de l'ensemble de la population, les
intervenants à la conférence de presse ont clairement indiqué que le
problème d'attraction et de rétention de main-d'oeuvre et celui de la
garantie des services publics de qualité à la population demeurent
entiers.
« Ce n'est qu'un début, a dit Steve Drost. Les gens comprennent
leur valeur. Nous avons une pénurie de main-d'oeuvre. Cela n'a pas
résolu le problème de l'attraction et de la rétention qui est une crise
dans de nombreux secteurs, le transport, l'éducation, les soins de
santé, les maisons de retraite, les travailleurs sociaux, partout. C'est
un bon
début et nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir. Le meilleur
plan de relance pour le Nouveau-Brunswick est d'investir dans les
services publics. »
Il a indiqué que tout comme l'action collective des travailleurs a
été la clé pour s'attaquer au mandat de gels salariaux, l'action
collective est au centre pour forcer le gouvernement à investir
massivement dans les services publics et veiller au bien-être de ceux
qui assurent la prestation des services.
Forum ouvrier félicite les travailleurs du secteur public du
Nouveau-Brunswick et leur organisation de défense et les résidents du
Nouveau-Brunswick qui ont énergisé la province et montré de manière si
claire qu'on défend l'intérêt public en défendant les droits des
travailleurs. Ils ont tenu bon et ont mobilisé avec succès la population
pour dénoncer la répression et la criminalisation par l'État d'une juste
lutte qui bénéficie à toute la société. Les travailleurs et la
population du Nouveau-Brunswick de même que du Québec et du Canada
réclament une solution prosociale pacifique à la crise des services
publics qui repose sur les revendications et les solutions de ceux qui
livrent les
services.
Les pratiques d'intervention policière racistes ciblent les travailleurs migrants
À partir du lundi 22 novembre, le Tribunal des droits de la personne de
l'Ontario entendra les requêtes de 54 travailleurs agricoles migrants
qui accusent la police provinciale de l'Ontario (OPP) de discrimination
raciale en violation de leurs droits en vertu du Code des droits de la personne de l'Ontario
Le Réseau des droits des migrants indique :
« En octobre 2013, à la suite d'une agression sexuelle
survenue près
de la communauté de Bayham, en Ontario, l'OPP a procédé à une récolte
d'ADN pour examiner les échantillons de près de 95 travailleurs
agricoles migrants travaillant dans la région.
« L'OPP semble avoir mené son enquête en négligeant complètement la
description détaillée du suspect qu'elle a obtenue de la victime. Les
échantillons d'ADN ont été prélevés sur des hommes indo-caribéens et
afro-caribéens de la Jamaïque et de Trinidad. Ils avaient entre 22 et 68
ans, leur taille variait entre 5 pieds et 2
pouces et 6 pieds et 6 pouces, et leur poids entre 110 et 328 livres.
D'autres caractéristiques spécifiques à l'agresseur n'ont pas été prises
en compte. Les travailleurs ont été ciblés uniquement sur la base de la
couleur de leur peau et de leur statut en tant que travailleurs
agricoles migrants.
« Cinquante-quatre des travailleurs agricoles migrants qui ont été
ciblés se sont mis ensemble pour faire une requête conjointe d'atteinte
aux droits de la personne auprès du Tribunal des droits de la personne
de l'Ontario. À 10 heures lundi, les requêtes seront étudiées. Les
demandeurs feront valoir que la récolte d'ADN et la façon dont
l'intervention s'est déroulée constituaient de la discrimination raciale
en violation de leurs droits en vertu de l'article 1 du Code des droits de la personne de l'Ontario.
« Il s'agit du premier cas de droits de la personne de
cette nature au Canada par lequel des allégations de profilage racial et
de discrimination systémiques par la police envers des travailleurs
agricoles migrants sont examinées. On estime que ce procès démontrera
non seulement les vulnérabilités inhérentes auxquelles les travailleurs
sont
exposés en vertu du Programme des travailleurs agricoles saisonniers,
mais comment ces vulnérabilités ont été exploitées par la police
lorsqu'elle a procédé à la récolte d'ADN en 2013. »
Pour suivre les procédures sur Zoom, cliquez ici.
La défense des droits et de la dignité des travailleurs de l'industrie du spectacle
Dans la plupart des pays, les acteurs doivent passer une audition
pour trouver du travail. Le processus est le suivant : le
producteur du film contacte les directeurs de casting avec une liste de
personnages. Le département du casting envoie cette liste aux agents
artistiques.
Les agents soumettent les acteurs de leur liste pour la distribution
de chaque rôle et si le bureau de distribution artistique choisit un de
leurs acteurs pour l'audition, celui-ci est contacté par son agent.
La plupart des auditions sont des « auditions Zoom » ou des
bandes enregistrées et réalisées par les acteurs. Les auditions Zoom
sont organisées par les directeurs de distribution des rôles. Dans le
cas d'une bande enregistrée, l'acteur se filme et envoie sa cassette
d'audition à son agent. Ces cassettes d'audition sont généralement
réalisées
au domicile de l'acteur et parfois dans un studio professionnel.
L'industrie du cinéma est très organisée et tout est fait pour
répondre aux besoins des producteurs. Les acteurs, comme tous les
travailleurs du cinéma, n'ont pas leur mot à dire. Il en va de même pour
les auditions. Refuser une audition est très mal vu par les agents et
les responsables de distribution des rôles et un acteur peut être mis
sur une
liste noire pour avoir agi de la sorte.
Les acteurs ont besoin des auditions et ils n'aiment pas dire non
même si c'est le seul moyen dont ils disposent pour se protéger.
Une enquête menée en 2016 par l'ACTRA (Alliance des artistes
canadiens du cinéma, de la télévision et de la radio) a montré que le
salaire annuel moyen d'un acteur était de 15 000 dollars et
que 20 % des membres de l'ACTRA ne gagnent rien annuellement.
On demande aux acteurs de passer des auditions dans des délais très
courts, parfois en seulement vingt-quatre heures. Cela signifie que le
travail créatif de l'acteur est réduit au minimum et que tous les
efforts sont consacrés à la mémorisation du texte.
En Grande-Bretagne, la situation est similaire et un code de pratique
pour les auditions sur cassettes a été élaboré, pour aborder les délais
irréalistes et les exigences du scénario pour les acteurs et favoriser
un meilleur environnement de travail.
Quatre grands organismes du secteur se sont réunis pour la première
fois afin de créer ces lignes directrices. Equity, la Casting Directors'
Guild, la Co-operative Personal Management Association et la Personal
Managers' Association ont élaboré et publié le code, et se réuniront
régulièrement pour contrôler son efficacité.
Les points clés comprennent la limitation du nombre de pages que l'on
peut demander aux acteurs d'apprendre pour une cassette enregistrée ou
une audition Zoom, ainsi que des délais d'exécution minimums et des
engagements à informer les acteurs s'ils ont réussi ou pas l'audition.
Un nombre important d'artistes-interprètes ayant répondu à une
enquête de British Equity ont déclaré qu'on leur avait demandé de
réaliser des auditions en moins de 24 heures, certains devant
produire des cassettes enregistrées en moins de cinq heures. Des acteurs
ont également déclaré avoir dû apprendre jusqu'à 50 pages pour une
seule audition.
La section A28 de l'Accord de production indépendante entre
l'Alliance des artistes canadiens du cinéma, de la télévision et de la
radio (ACTRA) et l'Association canadienne des producteurs de médias
(CMPA), traite des auditions et des entrevues. La clause A2801,
Auditions, stipule que « les interprètes ne seront pas tenus d'apprendre
du
matériel spécial ou des lignes parlées ou des activités
spéciales ».
Même si cette clause est en vigueur, les acteurs canadiens ont
l'habitude d'apprendre leur texte et la plupart d'entre eux se sentent
obligés de le faire en pensant que cela augmentera leurs chances
d'obtenir un rôle.
Ces dernières années, depuis la pandémie, les studios qui produisent
du contenu en continu ont réalisé des profits records et s'empressent de
produire de plus en plus de contenu. La production atteint des sommets
au Canada et dans d'autres pays. Cette quantité et cette pression pour
produire rapidement forcent les acteurs à passer des auditions
en peu de temps et en faire beaucoup.
Un plus grand nombre d'acteurs auditionnent pour le même rôle, car
les producteurs peuvent maintenant faire défiler les propositions sur un
appareil à la recherche d'un acteur qui leur convient. Cela signifie
que le travail de l'acteur n'est pas examiné attentivement, ce qui
ajoute de l'humiliation à sa vie de travail comme acteur.
Le bureau de distribution des rôles a le pouvoir sur les acteurs, et
il peut donc demander n'importe quoi aux acteurs qui font des bandes
enregistrées, y compris un bon éclairage, un bon fond, de bons lecteurs
et que les acteurs aient mémorisé leur texte. Cela signifie que le
fardeau des auditions repose désormais sur les épaules des acteurs.
Souvent, il est difficile pour un acteur de trouver quelqu'un pour
lire avec lui pour une bande enregistrée car les auditions sont données
avec un avis très court.
L'ACTRA est en train d'élaborer son propre guide et d'insérer de
nouvelles clauses dans l'accord afin de mieux protéger les acteurs qui
font des bandes enregistrées.
(Pour voir les articles individuellement, cliquer sur le titre de l'article.)
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