Forum ouvrier

Numéro 78 - 17 novembre 2020

Projet de loi 47 de l'Alberta, Loi de 2020 sur la sécurité et la réduction des formalités administratives

Bâtissons la résistance aux attaques contre la santé et la sécurité des travailleurs

Les faits saillants de la nouvelle Loi sur la santé et la sécurité du travail du projet de loi 47

Mort tragique d'un travailleur sur le pipeline Trans Mountain
Le contrôle des travailleurs sur les enjeux de santé et sécurité est
essentiel
- André Vachon


Projet de loi 47 de l'Alberta, Loi de 2020 sur la sécurité et la réduction des formalités administratives

Bâtissons la résistance aux attaques contre la santé et la sécurité des travailleurs


Les travailleurs de l'Alberta viennent appuyer les travailleurs d'hôpitaux. Une des nombreuses actions contre les compressions et la restructuration du gouvernement Kenney,
le 5 novembre 2020.

Le 5 novembre, le gouvernement Kenney a présenté le projet de loi 47, la Loi de 2020 pour assurer la sécurité et éliminer la bureaucratie, à l'Assemblée législative de l'Alberta. Le projet de loi 47 apporte des modifications importantes à la Loi sur l'indemnisation des travailleurs accidentés et comprend une toute nouvelle Loi sur la santé et la sécurité au travail.

Le projet de loi 47 est la dernière d'une série d'attaques contre les travailleurs et leurs organisations de défense par l'adoption de lois. Tout en disant reconnaître la sécurité et les droits des travailleurs, le projet de loi 47 abaisse considérablement les obligations de l'employeur, prive les travailleurs du droit de choisir leurs propres représentants en santé et sécurité, vide de leur substance les comités mixtes de santé et de sécurité aux places de travail, impose de nouvelles définitions du travail dangereux et ouvre la porte à la discrimination par les employeurs contre les travailleurs qui refusent un travail dangereux.

Ce projet de loi est présenté à un moment où la COVID-19 se propage partout en Alberta à un rythme alarmant, comme c'est le cas dans tout le pays. Il y a eu 1 026 nouveaux cas de COVID-19 le 14 novembre en Alberta. Plusieurs, sinon la plupart des plus grandes places de travail, dont beaucoup ont des logements pour les travailleurs (comme les campements industriels des secteurs des ressources), connaissent des éclosions. C'est le cas notamment de la plupart des hôpitaux d'Edmonton et de Calgary, d'un grand nombre d'établissements de soins de longue durée et de résidences pour personnes âgées, de sites d'exploitation des sables bitumineux, d'entrepôts, de sites manufacturiers et de raffineries de pétrole. Les syndicats qui représentent les travailleurs de la santé et des centaines de médecins dénoncent cette situation, expriment leur inquiétude et font des propositions concrètes au gouvernement pour reprendre le contrôle de la situation.

Cela en dit long sur la nature du gouvernement Kenney qui, au milieu d'une pandémie dans laquelle les travailleurs de tous les secteurs s'acquittent de leurs responsabilités envers la société au péril de leur vie, met en place des mesures extraordinaires pour priver les travailleurs de tout mot à dire pour faire en sorte que leurs endroits de travail soient salubres et sécuritaires. Ce n'est pas une question que Jason Kenney se montre irresponsable et joue du violon pendant que la province brûle. C'est un cas où le gouvernement travaille activement à supprimer les pompiers. C'est le facteur humain, la mobilisation de tous pour faire face à la crise, et en particulier de la classe ouvrière, qui est décisif. Plus les travailleurs prennent les devants dans la lutte pour des solutions, plus ils apprécient leur capacité à diriger et c'est cette participation et cette conscience qui sont la cible des mesures gouvernementales.

Le gouvernement Kenney continue d'utiliser la crise comme prétexte pour une attaque après l'autre contre les droits des travailleurs. Il voit la pandémie et la crise économique en Alberta comme une occasion de détruire tous les arrangements qui donnent aux travailleurs un mot à dire sur les questions qui les touchent profondément. Les actions récentes des travailleurs de la santé et leur résistance largement appuyée par le public montrent clairement que l'Alberta n'appartient pas aux riches et que le peuple n'accepte pas la criminalisation des travailleurs qui défendent leurs droits et les services publics.

Le refus de mobiliser les travailleurs, les tactiques de choc et stupeur, et l'utilisation de pouvoirs arbitraires ne vont pas maintenir l'économie en marche. Ce qu'il faut, c'est mobiliser les travailleurs à chaque place de travail pour mettre en oeuvre les mesures nécessaires. Qu'une « rupture brutale » ait lieu ou non, la lutte contre le coronavirus ne peut réussir sans la participation active des travailleurs à la prise de décision. L'expérience vécue montre que cette lutte ne peut pas être laissée entre les mains des employeurs ou d'un gouvernement qui considère que sa seule responsabilité est de payer les riches.

Les travailleurs exigent que leurs voix soient entendues sur les questions de santé et de sécurité, en particulier lorsqu'il s'agit d'un virus qui ravage les travailleurs et les communautés du monde entier. Les travailleurs industriels et en soins de santé se battent pour rendre les places de travail sécuritaires. Les travailleurs des services essentiels se sont battus pour assurer la sécurité de chacun, en risquant leur propre santé et leur vie même pour le faire. Partout où les mesures proposées par les travailleurs ont été mises en oeuvre, elles ont été efficaces et là où le gouvernement et les employeurs ont refusé de répondre aux demandes raisonnables des travailleurs, les résultats ont été désastreux.

Ce sont les travailleurs et leurs collectifs qui se sont battus pour des équipements de protection individuelle appropriés, pour une distanciation physique sur les lieux de travail, des congés de maladie payés pour les travailleurs en arrêt de travail à cause de la COVID-19, des règles pour interdire le déplacement d'un site à l'autre pour empêcher que la COVID-19 se propage d'une résidence de personnes âgées à une autre, pour des effectifs suffisants dans les soins de santé et les soins aux aînés, pour des salaires adéquats et un travail à temps plein afin que les travailleurs n'aient pas à travailler à plusieurs emplois, et plus encore. Les travailleurs et leurs collectifs se sont battus pour avoir le droit d'utiliser leur jugement professionnel pour décider des mesures nécessaires et pour faire partie de la prise de décision. Ils ont résisté aux pressions des employeurs pour qu'ils viennent travailler en violation des directives de la santé publique.

Dans une société moderne, la responsabilité des gouvernements est de protéger le corps politique et tous ses membres, et d'insister pour que les employeurs fassent de même. Chaque collectif et individu dans la société a droit à cette protection basée sur des normes établies scientifiquement, y compris les connaissances et l'expérience collectives de la société et des travailleurs. Le même devoir incombe à chaque membre et collectif de la société. Le projet de loi 47 montre le genre de combat auquel les travailleurs sont confrontés.

(Photos : FO, Radical Citizen Media, FTQ.)

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Les faits saillants de la nouvelle Loi sur la santé et la sécurité du travail du projet de loi 47

Le projet de loi 47, Loi de 2020 sur la sécurité et la réduction des formalités administratives a passé l'étape de la première lecture à l'Assemblée législative de l'Alberta le 5 novembre 2020. Ce projet de loi apporte des changements importants à la Loi sur l'indemnisation des travailleurs et comprend une Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) entièrement nouvelle.

Tous ces changements représentent un danger pour la santé et la sécurité des travailleurs et du peuple albertains. Leur but premier est de s'assurer que les gouvernements et les employeurs ne rendent pas de comptes en ce qui concerne leurs obligations et leurs responsabilités comme ils sont censés le faire dans une société moderne.

Les principaux changements à la LSST touchent à la responsabilité des employeurs, au fonctionnement des comités mixtes de santé et de sécurité au travail et au droit de refuser un travail dangereux.

Première partie – Les obligations générales

L'obligation des employeurs envers les gens vivant à proximité d'un lieu de travail a été modifiée, rendant plus difficile de rendre un employeur responsable pour les impacts négatifs sur la santé et la sécurité.

Dans la section du projet de loi qui établit la responsabilité des employeurs de fournir une formation adéquate, il n'est plus stipulé que cette formation doit avoir lieu avant qu'un travailleur :

a) commence à entreprendre une tâche

b) entreprenne une nouvelle activité de travail, utilise un nouvel équipement ou entreprenne de nouvelles procédures ou

c) soit muté vers une autre région ou un autre endroit de travail.

Deuxième partie – Les comité de santé et de sécurité,
les représentants et les programmes

La LSST requiert que des comités mixtes de santé et de sécurité au travail soient établis aux endroits de travail qui comprennent plus de 20 travailleurs. Sur les sites qui ont entre 5 et 19 travailleurs, il doit y avoir un représentant à la sécurité. La loi actuelle prévoit une sélection de représentants des travailleurs selon les statuts syndicaux lorsque les travailleurs sont syndiqués, ou une sélection par les travailleurs là où il n'y a pas de syndicat. Le projet de loi confère à l'employeur le pouvoir de nommer les « représentants des travailleurs » après avoir consulté le syndicat, s'il y en a un.


Le projet de loi ne stipule plus que les employeurs doivent consulter ou coopérer avec le comité mixte de santé et de sécurité au travail ou le représentant en santé et sécurité, selon le cas. L'évaluation des risques est maintenant contrôlée par l'employeur et non par le comité mixte. Les comités mixtes de santé et de sécurité n'ont plus le mandat de développer et promouvoir des mesures de protection de la santé et de la sécurité des personnes sur les lieux de travail et de vérifier l'efficacité de ces mesures. Ils n'ont plus le mandat de développer et promouvoir des programmes d'éducation et d'information sur des questions de santé et de sécurité, ni d'inspecter fréquemment les chantiers ou de participer aux enquêtes en cas d'incidents et de blessures graves sur le lieu de travail.

Les devoirs qui demeurent attribués aux comités mixtes de santé et de sécurité privent ceux-ci de tout rôle significatif dans les prises de décisions. Les employeurs contrôlent tout : ce sont eux qui nomment les « représentants des travailleurs », qui font les évaluations de risques, les inspections d'accidents ou d'accidents évités de justesse, qui déterminent ce qui advient des recommandations et quelle éducation et quelle information l'employeur doit fournir aux travailleurs.

Troisième partie – Le droit de refuser un travail dangereux

En 2014, lorsque Jason Kenney était ministre fédéral de l'Emploi et du Développement social, il a apporté des changements au Code canadien du Travail qui ont maintenant été incorporés dans la nouvelle Loi sur la santé et la sécurité du travail de l'Alberta. Le premier changement est une nouvelle définition de ce qui constitue un danger. La loi actuelle stipule qu'un travailleur « peut refuser de travailler ou de faire un travail particulier dans un lieu de travail s'il croit, pour des motifs raisonnables, qu'il existe une situation dangereuse sur le site ou que le travail constitue un danger pour la santé et la sécurité du travailleur ou qu'il constitue un danger pour un autre travailleur ou une autre personne ». Le projet de loi 47 remplace « danger » par « risque disproportionné » (« undue hazard » en anglais) qui est défini comme étant « un risque qui est une menace grave et immédiate à la santé et la sécurité d'une personne ».

Il n'y a pas de définition de ce qui pourrait être considéré comme « grave ». En outre, le rajout de « menace immédiate » permettrait aux employeurs de contester un refus de travailler là où le travailleur est exposé à des produits chimiques ou d'autres substances pouvant provoquer le cancer, des maladies pulmonaires ou d'autres conditions graves, constituant un danger pour la vie ou mortelles, ou un refus de travailler sans avoir l'équipement de protection individuelle adéquat.

En vertu de la loi actuelle, l'employeur doit remédier aux conditions dangereuses sur-le-champ, ou mener une inspection en présence du travailleur et d'un représentant du comité mixte de santé et de sécurité ou d'un autre travailleur choisi par le travailleur, en autant qu'il est sécuritaire et raisonnablement pratique de le faire.

Avec le projet de loi, les employeurs sont toujours obligés de faire une inspection, mais ils ne sont plus obligés de le faire en présence du travailleur ou d'un représentant du travailleur. Le travailleur en question pourrait ne jamais savoir si l'inspection a eu lieu.

Un travailleur qui refuse un travail dangereux peut se voir obligé de rester au travail pour qu'on lui assigne d'autres tâches, à condition qu'il n'y ait pas de baisse de salaire. Mais un employeur peut aussi décider de renvoyer un travailleur chez lui et n'est pas tenu de le rémunérer. Cette disposition permet à l'employeur de punir le travailleur, et de décourager les autres de refuser de travailler dans des conditions dangereuses. La loi actuelle interdit à l'employeur d'agir de façon discriminatoire envers un travailleur qui refuse un travail dangereux. Le projet de loi change cette disposition par l'expression « action disciplinaire ». C'est très différent. Quel travail et quel quart de travail un travailleur se fera assigner, se faire renvoyer à la maison sans paie, se faire refuser une promotion, sont toutes des mesures discriminatoires que l'employeur pourra maintenant imposer au travailleur en vertu du projet de loi 47.

Si un travailleur invoque son droit de refuser un travail dangereux, l'employeur peut assigner un autre travailleur s'il dit que les lieux ont été inspectés et qu'il n'y a pas de risque disproportionné. Si l'employeur confie à un autre travailleur le travail qu'un autre a refusé de faire parce qu'il le jugeait dangereux, le projet de loi fait en sorte que l'employeur n'est plus obligé d'informer le deuxième travailleur de son droit de refuser un travail dangereux.

En outre, l'employeur ne serait plus tenu d'informer le comité mixte de santé et de sécurité ou le représentant en sécurité le plus tôt possible.

Le projet de loi 47 incorpore aussi un autre changement que Kenney a apporté au Code canadien du Travail lorsqu'il était ministre fédéral de l'Emploi et du Développement social. Ce changement autorisait le ministre à refuser de mener une enquête sur une plainte qu'il jugeait sans mérite ou de mauvaise foi. Dans la nouvelle LSST, on affirme : « Un agent peut refuser d'enquêter sur une plainte s'il [un agent de santé et de sécurité au travail - Note de FO] estime que la plainte n'est pas fondée, ou qu'elle est frivole, insignifiante ou vexatoire, déposée pour des motifs inappropriés, ou qu'elle constitue un abus de procédure. »

Le projet de loi 47 ajoute une clause qui stipule que les agents doivent refuser d'accepter une plainte déposée par un travailleur qui est « lié » par une convention collective. En d'autres mots, le gouvernement n'assume aucune responsabilité et considère que c'est par la procédure syndicale de règlements de griefs que les mesures prises par un employeur contre un travailleur pour avoir refusé un travail dangereux doivent être contestées.

Enfin, s'il est déterminé qu'un travailleur a reçu une mesure disciplinaire parce qu'il a refusé de faire un travail dangereux, les sommes que l'employeur doit verser en salaires ou en avantages sociaux perdus sont réduites du montant représenté par les salaires ou les avantages sociaux que le travailleur aurait gagnés ailleurs.

Le projet de loi 47 est une attaque contre les travailleurs qui sont aux premières lignes de défense contre la COVID-19 et qui défendent la santé et la sécurité des travailleurs et de toute la société en tout temps. C'est une attaque lâche contre les droits des travailleurs et ce projet de loi doit être abrogé immédiatement.

(Photos : LML, AFL)

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Mort tragique d'un travailleur sur le pipeline Trans Mountain

Le contrôle des travailleurs sur les enjeux
de santé et sécurité est essentiel

Le 27 octobre, Samatar Sahal, âgé de 40 ans, un travailleur de la construction de pipeline chez SA Energy, a perdu la vie lors de la construction du pipeline Trans Mountain sur un chantier à l'ouest d'Edmonton. Il a été coincé et écrasé par une lourde et grosse traverse lors du démontage d'un caisson de tranchée et il est décédé sur les lieux. Forum ouvrier exprime ses sincères condoléances à la famille, aux amis et aux collègues de M. Sahal. Samatar Sahal laisse le souvenir d'un ouvrier hautement qualifié, d'un homme humble et d'un mari et père de quatre enfants dévoué.

Samatar Sahal

À la suite de la mort de M. Sahal, la Régie de l'énergie du Canada (REC) a ordonné à Trans Mountain de « veiller à ce que la société contractante, SA Energy Group, cesse immédiatement de se servir des caissons de tranchée jusqu'à ce qu'elle ait démontré qu'ils peuvent être utilisés, assemblés et désassemblés en toute sécurité. En outre, Trans Mountain doit analyser les causes fondamentales du décès, puis déterminer et appliquer des mesures correctives et préventives ».

L'ordonnance exigeait également de Trans Mountain de confirmer qu'elle a un processus pour former les travailleurs sur l'utilisation sécuritaire des caissons de tranchée sur toute la longueur du projet, et de confirmer qu'elle dispose des inspecteurs et de la capacité de surveillance nécessaires pour superviser adéquatement les activités à risque élevé du projet d'agrandissement du réseau de Trans Mountain (TMX), et pour corriger les lacunes relevées.

Santé et sécurité au travail de l'Alberta mène une enquête, alors que la part de la responsabilité de la REC est de surveiller les mesures de sécurité pour le projet d'agrandissement du TMX.

La directive de la REC soulève de nombreuses questions, sans parler du fait que le gouvernement fédéral se parle à lui-même, puisqu'il détient 100 % du TMX. Pourquoi faut-il la mort d'un travailleur pour que la REC demande si les mesures de sécurité et la formation appropriées sont en place ? Comment justifie-t-elle l'émission de permis de construction et ne se pose que maintenant de telles questions ? Pourquoi les travailleurs des pipelines sur d'autres sites sont-ils traités comme des spectateurs et non comme des participants actifs à l'enquête et que des embargos sur l'information sont imposés ?

Lorsqu'un décès survient sur un chantier de construction, les travaux s'arrêtent et Santé et sécurité au travail impose un « black-out » sur les informations liées à l'incident. Des années peuvent s'écouler avant qu'un rapport ne soit publié, de sorte que les travailleurs sont également privés d'informations qui pourraient être inestimables pour rendre leur propre endroit de travail plus sécuritaire.

Les travailleurs n'ont pas la possibilité d'apporter à l'enquête nos vastes connaissances collectives, y compris l'expérience des accidents précédents et des « quasi-accidents ». Personne ne demande notre avis sur les causes et les mesures possibles à prendre pour prévenir de telles tragédies. Nous sommes ceux qui avons les deux pieds à terre, littéralement. Nous passons notre vie sur les chantiers et notre contribution est cruciale si nous voulons gérer efficacement la sécurité au travail.

La construction est un métier dangereux, et la construction de pipelines en particulier. Les travailleurs doivent composer avec des emprises étroites, des espaces exigus, de nombreux véhicules, des équipements très lourds et d'énormes joints de tuyaux. On s'attend à ce que les équipages parcourent une certaine distance chaque jour, nous sommes donc souvent en déplacement. Nous devons faire face à des conditions météorologiques et climatiques changeantes, à des terrains différents chaque jour et à de fréquents changements de personnel. En conséquence, le potentiel d'accidents et de décès est très élevé.

Dans l'état actuel des choses, les employeurs sont autorisés à utiliser des pratiques dangereuses jusqu'à ce que le taux de mortalité et d'accidents les oblige à apporter des changements. Cela doit cesser. Il est inacceptable qu'il faille la mort d'un travailleur, et parfois de nombreux décès, pour que les pratiques soient jugées dangereuses ou même qu'une enquête sérieuse ait lieu.

Les entrepreneurs ne cessent de répéter que les employés sont leur principale préoccupation, mais ils nous considèrent en réalité comme remplaçables. Quelqu'un est tué ? Tragique ! Mais nous trouverons un remplaçant. Les travailleurs continuent d'être blessés, estropiés, mutilés et tués et nous ne cessons de réagir aux accidents et incidents. Grâce à nos efforts collectifs, nous avons mis fin à de nombreuses méthodes et procédures de travail dangereuses, mais la quête du profit et le manque de contrôle des travailleurs demeurent et créent des ravages.

Le projet de loi 47 aggraverait la situation. C'est inacceptable. Nous devons exercer beaucoup plus de contrôle sur ces conditions de travail qui ont un effet si profond sur nos vies. La formation de tous ceux qui sont impliqués est absolument cruciale. Les travailleurs peuvent, dans certaines circonstances, déterminer que certains projets ne peuvent être exécutés sans perte de vies humaines et doivent donc être modifiés, voire abandonnés, jusqu'à ce qu'ils puissent être réalisés en toute sécurité. Le contrôle des questions de santé et de sécurité est un élément essentiel pour établir une nouvelle direction de l'économie.

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