4 avril, 2020
Préoccupations des personnes
handicapées pendant la COVID-19
Besoin immédiat d'action
gouvernementale en appui aux
personnes ayant une invalidité et recevant des
soins à domicile
- Barbara Biley -
• Entrevue
avec Paul Gauthier, directeur de la Société du
Centre de ressource d'allocation individualisée
de la Colombie-Britannique
• L'aide financière
d'urgence du gouvernement de la
Colombie-Britannique laisse encore les gens sur
l'aide au revenu et aux personnes handicapées en
dessous du seuil de pauvreté
Préoccupations des personnes
handicapées pendant la COVID-19
- Barbara Biley -
Le gouvernement de la Colombie-Britannique a
répondu à la crise qui sévissait dans les
établissements de soins de longue durée avant la
pandémie de la COVID-19 mais s'est retrouvé sous
les feux des projecteurs en raison du nombre de
ces établissements où la pandémie s'est déclarée
et du taux élevé de mortalités dues à la COVID-19.
Une ordonnance émise le 26 mars par l'Agent
provincial de la santé stipule que les
travailleurs ne doivent travailler que dans un
seul établissement de soins de longue durée. Mais
il faut davantage de mesures, y compris des
garanties d'accès à l'équipement de protection
individuelle, des services de garderie pour les
travailleurs, etc., et ceux-ci et les syndicats de
la santé continuent de lutter pour obtenir le
nécessaire.
De toutes les mesures prises par les
gouvernements provincial et fédéral, la situation
extrêmement difficile des personnes ayant une
invalidité et recevant des soins à domicile a été
totalement négligée. En Colombie-Britannique, il
n'y a pas de directive quant aux mesures requises
pour la protection de la santé et du bien-être des
travailleurs des soins à domicile ni des gens
soignés. Le résultat est que partout dans la
province, malgré la myriade de protocoles,
certains travailleurs disent qu'ils n'ont reçu
aucune instruction sur comment procéder pour
assurer leur propre protection ou celle des
patients dont les services sont fournis par les
autorités de la santé publique ainsi que par les
nombreuses agences qui fournissent des services à
but lucratif.
En plus des
gens qui reçoivent des soins à domicile par le
biais des autorités de la santé ou d'agences
privées, il y a plus de 1 200 personnes
ayant une invalidité et d'un âge avancé qui
reçoivent une allocation du gouvernement pour
embaucher, former et gérer leurs fournisseurs de
soins. Dans certains cas, l'individu soigné est
l'employeur, et parfois c'est la famille de la
personne soignée. Le programme d'allocation du
gouvernement provincial est Choix en appui à
une vie autonome (CSIL). Plusieurs personnes ont
besoin des services d'un préposé aux soins 24
heures sur 24 et dans la plupart des cas ils
vont embaucher plusieurs préposés, lesquels
travaillent pour plus d'un employeur dont, entre
autres, les employeurs de CSIL, les agences, les
autorités de la santé et les établissements de
soins de longue durée. L'ordonnance qui a été
émise par l'Agent provincial de la santé ne tient
pas compte des travailleurs de soins à domicile ni
des employeurs de CSIL, ce qui a créé une grande
confusion. L'une des cinq autorités de la santé,
Island Health, a fait parvenir une lettre aux
employeurs de CSIL sur l'Île de Vancouver laissant
entendre que l'ordonnance prévoyant « un
employeur unique » sur les établissements de
soins de longue durée s'appliquera aussi aux
employeurs et aux employés de CSIL. La lettre dit:
« Island Health requiert de l'information sur
votre personnel pour que nous puissions compiler
les données et fixer un plan pour affecter le
personnel à un seul site. [...] C'est
l'information que nous vous demandons afin
d'appuyer nos efforts visant à limiter et réduire
la mobilité des travailleurs d'un site à l'autre
au cours de la présente urgence de la santé
publique et en raison des graves risques que les
travailleurs pourraient courir en voyageant d'un
site à l'autre s'ils ont été exposés à
l'infection. » Ni l'Agent provincial de la
santé ni aucune autre autorité de la santé n'a
communiqué avec les employeurs de CSIL. Les
travailleurs qui ont reçu la consigne de choisir «
un site » s'ils travaillent dans les soins de
longue durée ne savent pas s'ils pourront
continuer de travailler dans les soins à domicile
ou pour un employeur de CSIL s'ils choisissent un
établissement de soins de longue durée comme leur
« seul site ».
Il est inadmissible que le gouvernement
provincial n'ait pas tenu compte des citoyens de
la Colombie-Britannique ayant une invalidité,
surtout ceux qui gèrent leurs propres soins, mais
a plutôt laissé proliférer la désinformation et la
mésinformation et n'a pas communiqué avec la
Société du Centre de ressource d'allocation
individualisée de la Colombie-Britannique (IFRC).
Cette organisation a été mise sur pied par les
employeurs de CSIL -- des individus et des
familles de personnes ayant une invalidité et de
personnes âgées qui reçoivent du financement de
CSIL -- pour les aider à réussir grâce au
programme de CSIL et aux autres programmes de
financement individualisé disponibles en
Colombie-Britannique.
En ce moment, alors que la discussion se
développe sur le rationnement des soins advenant
que la pandémie fasse déborder encore plus le
système de santé et sa capacité de fournir les
soins nécessaires à tous, les personnes ayant une
invalidité sonnent l'alarme. Les défenseurs de ces
personnes, y compris les personnes ayant une
invalidité, font valoir que même en temps dit «
normal », la question de l'Aide médicale à
mourir est soulevée auprès des personnes ayant une
invalidité, alors que personne n'oserait soulever
la question auprès de quiconque vivant une
situation différente.
Un de ces défenseurs est Paul Gauthier, le
directeur exécutif de l'IFRC. Dans une
conversation avec Forum ouvrier au sujet
du très réel danger auquel sont confrontées
aujourd'hui les personnes ayant une invalidité,
Paul a dit : « Je suis outré et consterné à
chaque fois que dans le système on se met à parler
si rapidement d'aide médicale à mourir. La plupart
des personnes avec une invalidité qui choisissent
l'aide médicale à mourir le font parce qu'elles ne
reçoivent pas l'appui nécessaire et qu'elles ne
veulent pas être un fardeau pour leur famille ni
pour la société, et ce qui finit par se produire
c'est que l'aide médicale à mourir devient la
seule alternative. Je pense que de plus en plus de
personnes commencent à utiliser cette option parce
que le système ne fournit pas suffisamment
d'heures de soutien à domicile pour que les gens
puissent vivre, pas seulement pour se lever et se
coucher le soir, mais aussi pour la qualité de vie
dont ils ont besoin durant une journée.». Les
Canadiens, pas seulement ceux qui ont une
invalidité et leurs défenseurs, rejettent cette
idée qu'un être humain puisse être un «
fardeau » pour le système de santé, que
certaines vies sont moins précieuses que d'autres
et que certaines personnes sont dispensables. Les
aînés, les adultes et les enfants avec des
problèmes de santé chroniques et des handicaps
physiques et de développement ont droit aux
meilleurs soins de santé que la société puisse
dispenser.
Le 28 mars, l'Association des employeurs de
CSIL (ACE) a écrit au ministère de la Santé
demandant que celui-ci :
1. Clarifie la situation et communique aux
autorités de santé respectives et à la communauté
de CSIL les répercussions et le contenu des
ordonnances de notre agent provincial de la santé
en lien avec les soins communautaires de la
Colombie-Britannique ;
2. Habilite les individus du programme CSIL à
embaucher immédiatement des membres de la famille
pendant cette pandémie ;
3. Suspende provisoirement l'exigence d'obtenir
l'autorisation préalable avant d'avoir recours à
des agences pour trouver du personnel
d'urgence ;
4. Veille à ce qu'il y ait suffisamment
d'approvisionnements en équipement médical -
masques, gants, désinfectant, produits de
nettoyage - pour les employeurs de CSIL à risque
élevé et leur personnel et que les dépenses pour
ces approvisionnements et/ou équipements médicaux
soient accessibles et suppléés d'allocations
courantes ou supplémentaires de CSIL ;
5. Veille à ce que les employeurs de CSIL aient
accès aux allocations supplémentaires des
autorités de santé respectives pour gérer les
situations urgentes d'embauchage par exemple
lorsqu'un membre du personnel ne peut se présenter
au travail ;
6. Veille à ce que les employeurs de CSIL
puissent demander à leurs employés qui le veulent
de les accompagner lorsqu'ils sont
hospitalisés ;
7. Veille à ce que l'Association des employeurs
de CSIL soit inclue dans tout processus
décisionnel qui touche aux employeurs de
CSIL ;
Le ministère de la Santé et les autorités de la
santé doivent immédiatement mettre ces
revendications en oeuvre.
Paul Gauthier est le directeur de la Société
du Centre de ressource d'allocation
individualisée de la Colombie-Britannique
(IFRCS) qui a été créée pour aider les personnes
à réussir grâce au programme Choix en appui à
une vie autonome (CSIL) et d'autres programmes
de financement individualisé en
Colombie-Britannique. Le Centre appuie les
personnes et les familles de personnes
handicapées et d'aînés dont le financement
provient du gouvernement provincial pour les
soins à domicile. Pour plus
d'informations : www.ifrcsociety.org/.
Le 22 mars 2020, Paul Gauthier s'est
entretenu avec Forum ouvrier.
Forum ouvrier : Quel est
l'impact de la pandémie et des mesures prises par
le gouvernement pour les personnes
handicapées ?
Paul Gauthier : Il s'agit
d'une discussion importante. Il existe de
nombreuses communautés vulnérables, les
autochtones, les femmes victimes de violence, les
personnes âgées et autres. Le gouvernement répond
à certaines d'entre elles mais il n'y a pas eu un
mot sur ce qui se passe en ce qui concerne les
personnes handicapées. Les personnes handicapées
ont des besoins spécifiques, notamment les besoins
de jeunes handicapés, des besoins différents pour
des personnes qui ont des handicaps physiques et
des troubles de développement, mais en fin de
compte, il y a beaucoup de traits communs autour
des soins physiques, du soutien émotionnel et
autres. Nous sommes préoccupés par l'annonce
récente du gouvernement selon laquelle les
travailleurs qui oeuvrent dans un établissement ne
sont pas autorisés à travailler dans un autre
établissement, sans aucune indication claire et
précise de ce que cela signifie.
Je crains que, tout à coup, quelqu'un qui
travaille peut-être avec moi, parce que je suis
moi-même en fauteuil roulant, et qui travaille
dans un établissement où il consacre plus
d'heures, me dise « Paul, je suis désolé, je ne
peux plus venir t'aider, » Tout à coup, ma
personne du matin n'est plus disponible. Et cela
se produit en un clin d'oeil, n'est-ce pas ?
Donc ce qui se passe pour nous, les personnes
handicapées qui avons obtenu un financement par le
biais du programme CSIL, où les fonds nous
parviennent directement, en tant qu'employeur,
n'avons même pas la possibilité de réagir. Nous
recevons un appel téléphonique, de nombreuses
personnes commencent à recevoir des appels
téléphoniques de leurs travailleurs leur disant «
Mon autre employeur m'a dit que je devais choisir
celui pour lequel je travaillerai. » Pour
l'instant, l'attention se porte sur la question de
travailler d'un établissement à un autre
établissement. L'ordonnance ne dit pas que vous ne
pouvez pas travailler avec un client privé, un
employeur privé techniquement parlant. Elle ne
nous concerne pas encore. C'est peut-être
l'intention mais je ne crois pas que c'était
l'intention. Ils s'inquiètent en ce moment des
mouvements d'un établissement à un autre
établissement. En ce qui concerne les travailleurs
de la santé, je ne pense pas que nous devrions
leur dire « ne va pas au travail ». Nous
devons nous assurer qu'ils ont les masques, les
gants, tout l'équipement dont ils ont besoin et
une formation sur le lavage des mains, des choses
comme ça.
Il est urgent que le gouvernement distribue ces
fournitures aux travailleurs de la santé. Les
personnes handicapées ont demandé au gouvernement
de l'aide pour obtenir des masques, des gants, un
désinfectant pour les mains car cela est
nécessaire. Et ce n'est pas seulement nécessaire à
cause de la COVID-19. Beaucoup de personnes
handicapées en ont réellement besoin pour
commencer leur routine de soins personnels. Et
puis tout à coup, il n'y en a plus. Quelque chose
doit être fait et cela doit être fait maintenant
pour les personnes handicapées qui embauchent
elles-mêmes, afin qu'elles puissent protéger leurs
travailleurs et qu'elles puissent se protéger. Je
suis vraiment inquiet à ce sujet. Je suis
préoccupé par ce genre de direction mais je veux
également m'assurer que le gouvernement est un peu
plus souple envers les personnes handicapées sur
la façon dont elles choisissent peut-être
d'utiliser une partie des montants d'argent de la
CSIL afin que cela les aide à donner à leur
personnel ce dont il a besoin. Il existe des
règles très strictes sur ce qui est autorisé ou
non.
FO : Peux-tu en donner un
exemple ?
PG : Je pense qu'en cas
d'urgence, les personnes handicapées doivent
pouvoir embaucher les personnes dont elles ont
besoin pour obtenir du soutien. Dans le cadre du
programme CSIL, vous êtes autorisés à embaucher
des membres de votre famille, mais pour ce faire,
vous devez suivre tout un processus pour permettre
à votre mère de travailler pour vous, votre mari
ou votre femme. Dans ces circonstances, il devrait
y avoir un moyen de permettre que cela se passe
tout simplement automatiquement pendant cette
pandémie. Dans de nombreux cas, la raison pour
laquelle la personne reçoit du soutien est que la
famille n'est pas en mesure de le faire. Les
familles doivent travailler et il y a trop souvent
de la pression sur les familles pour qu'elles
fournissent des soins. Nous voyons beaucoup de cas
comme cela quand il s'agit de personnes qui
deviennent handicapées à la suite d'un accident de
voiture. Vous êtes marié et on s'attend à ce que
le mari ou la femme s'occupe de l'individu, ce qui
cause tant de problèmes sociaux. Les conjoints ne
devraient pas être forcés. Que ce soit ou non un
bon plan, cela devrait être laissé à eux de le
déterminer. Dans ces circonstances, les règles
devraient être assouplies.
Je pense que le gouvernement doit également
comprendre que restreindre les préposés aux soins
de santé à un seul employeur affecte non seulement
leur moyen de subsistance mais aussi le bien-être
et la sécurité de ces deux ou trois clients
individuels pour lesquels ils travaillent. Nous
devons trouver des moyens d'assurer la santé et la
sécurité du personnel soignant tout en veillant à
ce que les personnes vulnérables ne meurent pas
pour d'autres raisons.
FO : Le système ne
fonctionnait pas adéquatement pour répondre aux
besoins de tous et chacun en temps «
normal ». Est-il exact de dire que lorsque
vous traversez une crise, vous ne partez pas d'une
situation sécuritaire , vous partez d'une
situation qui est déjà dangereuse ?
PG : Tout à fait, et je pense
que nous devons examiner de plus près d'autres
choses comme l'Aide médicale à mourir, le suicide
médicalement assisté. C'est mentionné beaucoup
trop tôt aux personnes handicapées. Je pense que
de plus en plus de personnes commencent à utiliser
cette option parce que le système ne fournit pas
suffisamment d'heures de soutien à domicile pour
que les gens puissent vivre, pas seulement pour se
lever et se coucher le soir, mais aussi pour la
qualité de vie dont ils ont besoin durant une
journée. Avec les soins à domicile, quelqu'un qui
utilise un respirateur peut vivre une très bonne
vie maintenant. Dans le passé, une personne sous
respirateur devait se trouver dans un
établissement de soins prolongés et être soignée
par des infirmières. Maintenant, quelqu'un sur un
respirateur peut être dans la communauté pour
vivre pleinement, être engagé, mobilisé, mais il a
besoin de quelqu'un 24 heures par jour avec
lui. C'est la réalité et les travailleurs
devraient être payés à un taux raisonnable pour
être présents durant ces 24 heures. Le
gouvernement doit prendre des mesures pour veiller
à ce que toute nouvelle mesure prenne en compte et
garantisse les soins dont les personnes
handicapées ont besoin.
FO : Outre l'interdiction pour
les préposés aux soins de travailler pour plus
d'un employeur et l'impact que cela peut avoir sur
les personnes handicapées et comment y remédier,
avez-vous d'autres suggestions ? Par exemple,
des travailleurs qui ne sont pas en mesure de
travailler actuellement, comme les travailleurs de
garderies, parce que leurs lieux de travail sont
fermés, peuvent-ils être mobilisés ?
PG : Oui. L'une des choses qui
figure en bonne place sur ma liste est que ces
gens-là seraient en mesure de bien travailler avec
bon nombre de nos employeurs qui sont sur le
programme CSIL et qui chercheront plus d'aidants
naturels. De nombreuses personnes handicapées
n'ont pas besoin de beaucoup de soins médicaux
importants. Beaucoup d'entre elles sont des gens
comme moi qui peuvent verbaliser comment faire mes
soins personnels, me nourrir, etc. Je peux leur
dire quoi faire. Il y a tellement de travailleurs
dans le secteur de l'hôtellerie qui travaillent
sur des bateaux de croisière, des choses comme ça,
tant de travailleurs qualifiés incroyables qui
pourraient si bien travailler avec nous.
Franchement, les personnes handicapées aiment
pouvoir avoir un travailleur avec qui elles
peuvent simplement parler et avec qui elles
peuvent converser pendant qu'ils s'occupent de
prodiguer des soins, discuter de ce qui se passe
dans le monde. Ils devraient suivre toutes les
techniques de lavage des mains et toutes ces
choses, peut-être porter un masque. Cela revient
aux employeurs sur le programme CSIL de veiller à
ce que toutes ces choses se passent avec quelqu'un
qui n'a peut-être pas l'expérience d'être un
aide-soignant.
S'il-vous-plaît publier mon courriel
(paul@ifrcsociety.org) pour les personnes qui
recherchent un autre travail, qui sont ouvertes à
travailler avec des personnes handicapées et à
aider à la fois à prodiguer des soins personnels
tels que le bain et la douche, aider à la
préparation des repas et un peu d'entretien
ménager. Tant qu'elles seront ouvertes à apprendre
comment prodiguer des soins personnels, quand
quelqu'un est tout nouveau, nous sommes prêts à
expliquer les choses en détail.
(Photos: IFRC)
- Yi Nicholls -
Le 2 avril, le ministre du Développement
social et de la Réduction de la pauvreté de la
Colombie-Britannique, Shane Simpson, a annoncé que
le gouvernement provincial fournirait un «
supplément de crise » de 300 $ par mois
pendant trois mois pendant la pandémie de la
COVID-19. Simpson a déclaré que le supplément ira
à 205 000 Britanno-Colombiens recevant
une aide au revenu, aux personnes handicapées et
à 58 000 personnes âgées à faible
revenu. Cela représente un total de 78
millions de dollars, sur un montant de 1,1
milliard de dollars que la province a désigné dans
les mesures de soutien financier (annoncées
le 23 mars), pour venir en aide aux personnes
dont les revenus ont été touchés, pour l'aide au
loyer, pour une pause dans le paiement des prêts
étudiants et pour l'aide aux personnes incapables
de payer leurs factures mensuelles.
Pour les trois prochains mois, ceux qui reçoivent
de l'aide au revenu de base recevront
maintenant 1 060 $ et ceux qui
recevront de l'aide aux personnes handicapées
recevront 1 428 $. Un parent seul avec
deux enfants handicapés
reçoit 1 609 $ par mois, pour un
total de 1 909 $ avec le supplément. Il
est à noter que le supplément d'urgence laisse
encore les personnes qui reçoivent une aide au
revenu et aux personnes handicapées sous le seuil
de pauvreté, que le gouvernement de la
Colombie-Britannique fixe à un revenu
de 1 666,66 $ par mois pour une
personne seule. Outre ceux qui reçoivent un revenu
et une aide aux personnes
handicapées, 250 000 autres
Britanno-Colombiens vivent sous le seuil de
pauvreté.
Le gouvernement de la Colombie-Britannique a mis
fin aux récupérations pour les personnes qui
reçoivent un revenu ou une aide aux personnes
handicapées qui sont admissibles à la nouvelle
prestation canadienne d'intervention d'urgence
de 2 000 $. Cependant, il ne permet
pas aux personnes handicapées d'être admissibles à
la subvention COVID-19 de 500 $ pour
aider les locataires.
Cette situation soulève la question clé de savoir
pourquoi, dans une société moderne, la direction
de l'économie ne peut pas être organisée de façon
à garantir que les plus vulnérables de la société
puissent avoir les moyens de vivre dans la
dignité. Aussi, cela montre qu'il ne s'agit pas
d'une question d'urgence à court terme et que le
peuple doit s'organiser pour un changement
fondamental dans la direction de la société.
Cela souligne également la nécessité que les
travailleurs fassent valoir leurs réclamations à
la société, en particulier en période de crise,
afin que les gouvernements ne puissent pas
abandonner leur responsabilité sociale. Le
supplément d'urgence temporaire de 300 $
par mois n'aurait probablement pas été obtenu sans
l'intervention de divers organismes de défense des
droits et de défense des droits humains qui,
le 20 mars, ont émis sept mesures d'urgence
par l'intermédiaire de la Coalition pour la
réduction de la pauvreté en Colombie-Britannique.
Ces demandes sont les suivantes :
- Fournir une augmentation mensuelle importante
et immédiate des taux de revenu et de rentes
d'invalidité en Colombie-Britannique, pour une
distribution immédiate.
- Mettre fin à toutes les récupérations des
revenus reçus et non reçus des bénéficiaires de
l'aide au revenu et aux personnes handicapées afin
de permettre aux gens de conserver autant de
revenus que possible.
- Offrir un soutien financier provincial à ceux
qui ne sont pas admissibles aux prestations
d'assurance-emploi.
- Instaurer un moratoire provincial sur toutes
les expulsions de locataires. (Le gouvernement de
la Colombie-Britannique a annoncé une telle mesure
le 23 mars.)
- Saisir des hôtels, auberges et autres refuges
disponibles dans toute la province pour fournir à
ceux qui sont sans abri et à ceux qui sont
hébergés dans des conditions dangereuses et
surpeuplées un endroit sûr pour vivre et un accès
à des services sanitaires pendant au moins trois
mois, avec planification en place pour assurer la
transition vers des maisons viables à long terme
par la suite.
- Organiser et financer un système de livraison
de nourriture à domicile d'urgence administré par
la province, en collaboration avec les
municipalités, pour les ménages à faible revenu
isolés à la maison en raison des conditions de
santé existantes, de l'âge et du risque général
d'infection, et augmenter le financement des
organismes communautaires de première ligne sans
but lucratif qui offrent des programmes de repas
en Colombie-Britannique pour les aider à acheter
ce dont ils ont besoin.
- Établir une période de six mois d'allègement de
l'intérêt et des conditions de remboursement pour
tous les titulaires de prêts étudiants de la
province à compter de tout de suite. (La province
a annoncé le 23 mars qu'elle gèlerait les
paiements de prêts aux étudiants de la
Colombie-Britannique pendant six mois.)
(Pour voir les articles
individuellement, cliquer sur le titre de
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