19 février 2020
Tous en appui à la
grève des travailleurs
de l'éducation à l'échelle de l'Ontario
Laissez votre marque
sur la grève provinciale des travailleurs de
l'éducation! Portez le rouge vendredi!
- Laura Chesnik -
• La
lutte des éducateurs pour leurs conditions de
travail a établi une nouvelle norme -
Enver Villamizar
• Les défis qui nous
attendent - Mira Katz
• Journée d'action en
Ontario en appui aux enseignants en grève
- Les étudiants disent non
• Forum communautaire de
Windsor sur l'apprentissage en ligne
À titre d'information
• Les syndicats de
l'éducation de l'Ontario font entendre leur voix
lors des consultations prébudgétaires
Tous en appui à la grève des
travailleurs de l'éducation à l'échelle de
l'Ontario
- Laura Chesnik -
Le vendredi 21
février, près de 200 000 enseignants et
travailleurs de l'éducation de 72 conseils
scolaires et d'environ 5000 écoles tiendront une
action commune pour dire non ! à la tentative
du gouvernement de dicter des mesures qui
s'attaquent aux conditions de travail, qui sont
les conditions d'apprentissage des étudiants. Les
enseignants et les travailleurs de l'éducation
organisent une journée de débrayage dans tout
l'Ontario. Ils sont membres de l'Association des
enseignantes et des enseignants franco-ontariens
(AEFO), de la Fédération des enseignantes et des
enseignants de l'élémentaire de l'Ontario (FEEO),
de l'Association des enseignantes et des
enseignants catholiques anglo-ontariens (OECTA) et
de la Fédération des enseignantes-enseignants des
écoles secondaires de l'Ontario (FEESO).
Le gouvernement Ford a perdu la bataille de
l'opinion publique dans son effort pour s‘attaquer
aux programmes sociaux en ciblant les travailleurs
de l'éducation. Il s'apprête néanmoins à publier
un budget dont il espère se servir pour prétendre
une fois de plus qu'il doit retirer des fonds des
programmes sociaux et les utiliser pour payer les
riches en remboursant la dette et les déficits, et
en finançant une nouvelle infrastructure de
transport. Il répète une fois de plus le point de
vue intéressé que l'éducation est un coût et que
limiter les augmentations de salaire est la seule
façon de maintenir les normes qui existent encore
en éducation, sans parler de les améliorer, ce qui
est pourtant nécessaire.
En novembre 2019, le gouvernement a adopté
la Loi 124, la Loi de 2019 visant à
préserver la viabilité du secteur public pour
les générations futures pour tenter de
dicter les paramètres des négociations avec tous
les travailleurs du secteur public en imposant une
limite de 1 % aux nouvelles
augmentations de salaire. C'est une attaque contre
tous les travailleurs de la part d'un gouvernement
qui essaie de dépeindre ceux qui créent la valeur
par leur travail comme un coût et un fardeau pour
l'économie qui doit être écrasé par la loi, tandis
que tous les fonds publics sont placés à la
disposition des manoeuvres pour payer les riches.
En 2018-2019,
le gouvernement ontarien a payé 12,4
milliards de dollars aux sociétés prêteuses rien
qu'en intérêts sur la dette provinciale. Au lieu
de développer les revenus publics et de recouvrer
parmi les riches la valeur créée par les services
publics qu'ils consomment, le gouvernement Ford
s'attaque aux travailleurs et aux jeunes. À cet
égard, l'action commune des éducateurs exprime en
réalité la conscience de la classe ouvrière de
l'Ontario qu'elle n'est pas un coût mais qu'elle
crée la valeur dans l'économie et a le droit de
décider de son utilisation.
Tous les travailleurs de la province, qu'ils
travaillent en éducation ou non, sont invités à
laisser leur marque le 21 février à la
défense des droits des enseignants et des
travailleurs de l'éducation.
Cela exprimera la conscience des Ontariens à la
défense du droit à l'éducation et du droit des
travailleurs à avoir leur mot à dire sur la
direction de l'économie et en particulier les
services publics et les programmes sociaux dont
nous dépendons tous. Où que vous soyez, portez le
rouge le vendredi 21 février en signe de
participation à cette lutte pour prendre vos
affaires en main ! Joignez-vous aux lignes de
piquetage si vous le pouvez, et montrez que les
travailleurs de l'Ontario ne font qu'un !
L'éducation est un
droit !
Les travailleurs ne sont pas un coût de
production !
Qui décide ? À nous de décider !
Prenons nos affaires en main !
- Enver Villamizar -
Les présidents des quatre syndicats ontariens de
l'éducation tiennent une conférence de presse
commune après le discours du ministre de
l'Éducation Stephen Lecce au Canadian Club,
le 12 février 2020.
Le débrayage commun appelé par les quatre
syndicats de l'éducation en Ontario est le
résultat du travail inlassable des travailleurs de
l'éducation pour défaire les tentatives de diviser
leurs rangs. Depuis 2012, lorsque le
gouvernement libéral ontarien de Dalton McGuinty a
entrepris de jouer les syndicats les uns contre
les autres, une scission ouverte a été créée entre
les directions des syndicats de l'éducation. Cette
approche a été utilisée par les gouvernements
successifs pour faire accepter à un des syndicats
de l'éducation un cadre général pour une
convention collective provinciale, qu'il peut
ensuite imposer aux autres malgré les conditions
de travail et les réalités différentes qui
existent à l'échelle de la province et dans les
conseils scolaires.
Le gouvernement
libéral de Kathleen Wynne a alors imposé une
négociation provinciale qui a encore aggravé la
situation en éliminant par la loi une grande
partie de la prise de décision locale dans les
négociations. La combinaison des méthodes de
diviser pour régner et de l'élimination de la
prise de décision locale visait à éliminer la
capacité de l'ensemble des enseignants et des
travailleurs de l'éducation d'exprimer leur
détermination à améliorer le système d'éducation
plutôt que d'accepter sa détérioration au nom du
maintien du statu quo.
Depuis 2012, et surtout depuis
mars 2019, des efforts concertés ont été
faits à la base pour surmonter les divisions, sur
la base que l'éducation est un droit et que, peu
importe à quel conseil quelqu'un appartient ou
quelle est sa catégorie d'emploi, les éducateurs
sont unis à la défense de leur droit à l'éducation
et de leur droit de déterminer leurs salaires et
conditions de travail. Ont fait partie de ces
efforts l'appel à élire une enseignante comme
candidate indépendante comme façon de parler en
son nom et de prendre en main ses affaires
maintenant, de même que la formation de groupes
d'organisation communs sur les médias sociaux
auxquels tous les éducateurs peuvent se joindre,
sans égard à leur affiliation syndicale, et dans
lesquels ils peuvent s'informer de ce qui se passe
et planifier des actions ensemble. Cela a inclus
l'établissement de formes de médias tel que le
balado l'Éducation est un droit dans
lequel les éducateurs peuvent discuter des
problèmes en éducation et de ce qui peut être fait
pour les résoudre au-delà de l'appartenance
syndicale de chacun.
Ce travail continu à la base a produit un niveau
d'unité nouveau une fois que les grèves des
travailleurs de l'éducation ont débuté en
octobre 2019 avec les actions de grève du
zèle du Syndicat canadien de la fonction publique
(SCFP). Bien que le SCFP ait été le premier à
signer une convention avec le gouvernement, que le
gouvernement souhaitait utiliser pour montrer que
les travailleurs acceptent son diktat d'une limite
de 1 % sur les nouvelles augmentations
de salaire, cela n'a pas réussi à diviser les
éducateurs. En fait, cela a réaffirmé le besoin
d'actions unies. Lors des négociations du SCFP,
les éducateurs ont commencé à considérer les
actions de chacun comme leurs propres actions. Ils
l'ont exprimé de multiples façons, par exemple
lorsque le personnel scolaire de différents
syndicats a porté les mêmes couleurs et a donné
des cartes, de la nourriture et d'autres cadeaux
pour que tous voient que chacun mène la même
lutte.
Une fois que les
grèves tournantes des syndicats représentant les
enseignants et les travailleurs de l'éducation ont
commencé, cette unité a atteint de nouveaux
niveaux. Ce qui a débuté comme des grèves
tournantes de chaque syndicat est devenu des
actions de grève presque quotidiennes de
l'ensemble des travailleurs de l'éducation qui
considèrent toutes ces actions comme les leurs.
Les exemples sont nombreux d'unité aux endroits de
travail entre membres de tous les syndicats.
Lorsqu'un syndicat déclenchait une grève
tournante, les travailleurs qui n'étaient pas en
grève se joignaient à leurs lignes de piquetage,
amenant de la nourriture et d'autres formes
d'appui à l'heure du lunch ou avant et après
l'école pour exprimer leur unité. Parfois, lorsque
les journées de grève de différents syndicats ont
eu lieu la même journée, les lignes de piquetage
ont été fusionnées et l'infrastructure comme les
tentes et les systèmes de son a été partagée.
Dans un cas, afin de démontrer leur appui à leurs
collègues employés de soutien en grève, tous les
autres travailleurs de l'école ont amassé des dons
pour « adopter » leurs collègues en grève
pendant une journée et ils ont fourni un montant
égal à l'indemnité de grève que ceux-ci reçoivent
de leur syndicat. Ces actions expriment le
sentiment des travailleurs de l'éducation que
cette lutte est une et qu'ils ne se laisseront pas
diviser. Bref, ce qui se passera le 21
février est le reflet de ce que les enseignants et
les éducateurs veulent depuis 2012, un front
uni pour affirmer les droits de tous les
travailleurs de l'éducation.
Peu importe ce qui peut se passer maintenant dans
les négociations, une nouvelle norme vient d'être
établie qui ne sera pas oubliée et qui est de
bonne augure pour l'avenir. C'est cette unité
d'action que la classe dirigeante craint le plus.
Sans doute va-t-elle redoubler ses efforts pour
imposer de nouvelles divisions ou, si cela échoue,
avoir recours à la force en adoptant une loi de
retour au travail. Quelles que soient les
tentatives du gouvernement, l'unité d'action vient
d'atteindre un nouveau niveau et cela va guider
les travailleurs de l'éducation dans les dures
luttes qui s'annoncent.
Les travailleurs en éducation font du piquetage
alors que le ministre de l'Éducation
prononce un discours devant le Canadian Club, à
Toronto, le 12 février 2020.
(Photos: OSSTF, ETFO, K.
MacMahon, cathymai, D. Murton)
- Mira Katz -
L'élite dirigeante en Ontario cherche
continuellement à créer les conditions pour
criminaliser les enseignants et les travailleurs
de l'éducation en les blâmant pour les problèmes
auxquels les parents et les étudiants font face
dans le système d'éducation. Elle cherche aussi à
briser l'unité dans l'action des enseignants et
des travailleurs de l'éducation de l'Ontario.
Comme on le voit à sa position envers l'opposition
résolue des peuples autochtones à ce que d'autres
décident de ce qui se passe sur leur territoire,
l'élite dirigeante ne permettra à aucun pouvoir
autre que le sien d'affirmer son droit de décider
de ce qui se passe d'une manière qui favorise ses
intérêts privés. Face à des divergences politiques
et à une opposition unie du peuple, elle recourt à
des menaces et impose le diktat plutôt que de
négocier et de chercher des solutions politiques
qui pourraient harmoniser les intérêts individuels
et collectifs de manière à ouvrir la voie vers
l'avant.
Un éditorial récent
du National Post intitulé « Il
est temps de mettre fin au droit de grève des
enseignants » a directement appelé le
gouvernement de l'Ontario à mettre fin au droit de
grève des éducateurs au moyen d'une loi. L'article
exprime la frustration de la classe dirigeante
envers les enseignants et les travailleurs de
l'éducation qui refusent d'accepter les attaques
contre leurs conditions de travail dont ils disent
clairement qu'elles sont les conditions
d'apprentissage des étudiants :
« Tous les gouvernements, peu importe leur
couleur politique, ont subi leur censure au cours
des 30 dernières années pour ne pas avoir
apprécié, accommodé et indemnisé leurs membres,
semble-t-il, à la hauteur qu'ils réclamaient comme
leur dû. Libéraux, conservateurs, néodémocrates,
peu importe, c'est toujours la même chose :
un problème survient, que les chefs syndicaux
condamnent comme une insulte à leur profession,
une attaque contre les étudiants et une menace
mortelle pour l'avenir de l'éducation. »
Au lieu de reconnaître qu'elle doit investir dans
l'éducation publique de façon continue et
constante et récupérer ces investissements auprès
des riches qui en bénéficient, la classe
dirigeante n'est pas capable de comprendre
pourquoi, malgré ses tentatives pour diviser et
régner sur les enseignants, les travailleurs de
l'éducation et leurs syndicats, ceux-ci ne vont
pas se soumettre de plein gré au programme
néolibéral de réduction et de restructuration de
l'éducation pour payer les riches par la
privatisation et d'autres stratagèmes.
L'article recourt ensuite à des calomnies,
insinuant que les éducateurs sont des moutons
forcés de suivre les diktats des « patrons des
syndicats » par crainte de
représailles :
« Les enseignants eux-mêmes sont peut-être des
professionnels dévoués, profondément préoccupés
par les élèves et respectueux de l'apprentissage,
mais ils ont depuis longtemps cédé à leurs
syndicats l'autorité en ce qui concerne les
conventions collectives. Les demandes
d'autorisation de débrayages pour tout problème
présentement jugé intolérable sont approuvées à
une écrasante majorité. Ceux qui peuvent avoir des
doutes personnels savent qu'il vaut mieux ne pas
contester les pouvoirs en place. »
Cela se produit en
même temps que le gouvernement de l'Ontario a
utilisé sa majorité pour essayer d'éliminer les
syndicats d'étudiants des universités et des
collèges parce qu'il estimait qu'ils étaient
dirigés par des « marxistes fous ». La classe
dirigeante ne peut comprendre que les enseignants
et les travailleurs de l'éducation eux-mêmes sont
en fait ceux qui se sont battus pour s'assurer que
leurs syndicats n'acceptent pas la dégradation de
leurs conditions de travail ou des accords secrets
qui divisent le mouvement dans son ensemble. Ce
fut le cas en 2014, par exemple, lorsque les
libéraux de l'Ontario ont imposé des conventions
collectives aux travailleurs de l'éducation par
voie législative, puis ont demandé à l'un des
présidents des syndicats de l'éducation de se
présenter comme candidat libéral à une élection
partielle après avoir conclu un accord avec le
gouvernement qui, selon lui, était « le meilleur
possible » dans les circonstances. Les
membres du syndicat ont fait tout en leur pouvoir
pour que le président ait à rendre des comptes, de
concert avec le gouvernement libéral minoritaire
soutenu par les progressistes-conservateurs à
l'époque, le mettant à genou dans cette élection
partielle.
Le fait que des appels soient lancés pour
éliminer le droit de grève des travailleurs de
l'éducation montre clairement que la classe
dirigeante ne veut pas négocier et n'a pas tiré
les leçons de ses erreurs. Au lieu de cela, elle
veut que le gouvernement Ford soit l'instrument
pour rendre le diktat permanent en éliminant le
droit de grève. Les travailleurs doivent s'y
opposer fermement en se tenant aux côtés des
éducateurs dans leurs actions de grève pour
montrer que rien d'autre qu'une résolution
négociée ne sera accepté.
(Photos : FO, FEESO, ETT)
- Les étudiants disent non -
Au cours des
derniers mois, les enseignants et le personnel de
l'éducation de la province ont mené des actions
contre les compressions budgétaires du
gouvernement Ford. En tant qu'étudiants, nous
avons vu nos enseignants et notre personnel de
l'éducation braver le froid et faire entendre
toutes nos voix grâce à des rassemblements et des
actions collectives soutenues. Malgré les moyens
de pression, les négociations n'ont pas encore eu
lieu et Stephen Lecce, le ministre provincial de
l'Éducation, n'a même pas daigné se présenter à la
table de négociation. Nous avons vu et ressenti
les effets de ces compressions et nous ne pouvons
nous contenter de rester les bras croisés face à
cette lutte pour l'éducation.
C'est pourquoi ce vendredi 21 février, nous
tiendrons une journée d'action à l'échelle de la
province pour nous unir en tant qu'étudiants et
être solidaires de nos enseignants et de notre
personnel éducatif en grève. L'équipe Les
étudiants disent non a créé un guide de
l'organisateur [cliquer
ici] pour que vous puissiez tous savoir
quelles mesures vous pouvez prendre dans votre
communauté et comment nous pouvons avoir un impact
énorme ce vendredi ! Assurez-vous d'inscrire
votre école sur notre formulaire d'inscription [cliquer
ici] afin que nous puissions faire un suivi
de toutes les actions des élèves qui ont lieu ce
jour-là.
En tant qu'étudiants, nous DEVONS défendre notre
éducation, nos enseignants et notre personnel,
pour notre avenir et pour chacun d'entre nous.
Nous ne pouvons plus rester assis sur la clôture
pendant que le gouvernement tente de nous
dépouiller d'une éducation publique de qualité.
Alors, ce vendredi, rassemblez vos amis et
RIPOSTONS ! Dansez, faites de l'art, chantez
et refusez de plier ! Organisons-nous !
#studentssayno #cutshurtkids #prioritizeeducation
#nocutstoeducation
Pour plus d'information, cliquer
ici
Les étudiants participent à la journée de grève
rotative de la FEESO et
à la grève provinciale de l'AEFO, le 13
février 2020.
Forum communautaire de Windsor
sur
l'apprentissage en ligne
Forum communautaire sur l'apprentissage
en ligne
Samedi 29
février, de 14 h à 16 h
Downtown Windsor Business Accelerator
1501, avenue Howard, Windsor
Facebook
Enseignants pour un éveil global - Forum pour la
justice sociale et le balado l'Éducation est un
droit organisent une table ronde sur le
plan du gouvernement de l'Ontario de rendre
obligatoires des cours d'apprentissage en ligne
pour l'obtention d'un diplôme d'études
secondaires. Le discours principal, « La promesse
impossible de l'apprentissage en ligne »,
sera prononcé par Beyhan Farhadi, Ph.D., qui a
fait une recherche sur la relation entre
l'apprentissage en ligne et l'inégalité en
éducation au Conseil scolaire du district de
Toronto. Les panélistes comprendront notamment un
étudiant, un enseignant en apprentissage en ligne
et un éducateur du Michigan.
Cliquer pour agrandir
À titre
d'information
Les syndicats de l'éducation de l'Ontario font
entendre
leur voix lors des consultations prébudgétaires
Les syndicats de l'éducation de l'Ontario ont
participé aux consultations prébudgétaires
de 2020 pour l'Ontario pour dénoncer la
gravité des compressions dans le financement de
l'éducation publique, qui seront mises en oeuvre
au cours des prochaines années et qui, si elles ne
sont pas annulées, auront de graves répercussions
sur la qualité de l'éducation en Ontario. Ils ont
rejeté la déformation que fait le gouvernement des
finances de la province et ont évoqué les
répercussions négatives des compressions sur le
financement des programmes sociaux, non seulement
pour l'éducation, mais pour les personnes les plus
vulnérables dans tous les domaines.
Voici des extraits des mémoires soumis par trois
syndicats de l'éducation aux consultations
prébudgétaires de 2020 pour l'Ontario :
La Fédération des enseignantes-enseignants
des écoles secondaires de l'Ontario (FEESO)
La FEESO représente plus de 60 000
membres, dont des enseignants et plus de 15
000 travailleurs de l'éducation dont des
aide-enseignants, des intervenants auprès des
enfants et des jeunes, des éducateurs de la petite
enfance, des psychologues, des secrétaires, des
orthophonistes, des travailleurs sociaux, du
personnel de conciergerie et d'autres travailleurs
employés dans les écoles anglophones et
francophones du primaire et du secondaire de
l'Ontario de même que dans le secteur
universitaire.
L'introduction du mémoire de la FEESO souligne
que :
« Le Bureau de la responsabilité financière de
l'Ontario (BRF) a publié un rapport le 26
septembre 2019, décrivant le fait alarmant
que la croissance prévue des dépenses du ministère
de l'Éducation était bien en deçà des facteurs de
coût de l'éducation (population d'âge scolaire et
inflation) au cours des quatre prochaines années.
Cela signifie que, par rapport à l'année
scolaire 2018-2019, malgré une augmentation
globale du financement disponible pour les
conseils scolaires, il y aura beaucoup moins de
financement par élève, par rapport aux années
précédentes, pour fournir une éducation de haute
qualité à une population en croissance. En fait,
selon la note du gouvernement (2019 : B14),
le financement par élève est déjà en baisse
de 54 $ par élève au cours de la
première année d'un plan pluriannuel de
compressions importantes. »
« Au-delà de l'éducation », la FEESO
souligne que « les dépenses pour les programmes
dans leur ensemble en Ontario sont déjà les plus
faibles au Canada » et ajoute que « le BRF a
calculé que les dépenses de programmes seront
encore réduites de 10 % au cours des
cinq prochaines années pour payer les réductions
d'impôts qui n'ont pas encore été annoncées. En
même temps, le gouvernement de l'Ontario perçoit
le revenu total par personne le plus bas. Cette
combinaison exerce une pression considérable sur
les programmes en Ontario et aura sans aucun doute
un impact négatif sur les résultats scolaires des
étudiants, ce qui va à son tour affaiblir la
population active de l'Ontario et, en fin de
compte, notre économie. » [1]
La Fédération des enseignantes et enseignants
de l'élémentaire de l'Ontario (FEEO)
La FEEO compte environ 76 000 membres,
dont 73 % sont des
enseignants, 26 % des enseignants
occasionnels et les autres du personnel de soutien
professionnel ou de soutien éducatif, des
éducateurs de la petite enfance accrédités, etc.
Dans son mémoire, soumis le 23 janvier, la
FEEO déclare que le gouvernement se base sur un
récit de déficits gonflés pour justifier des
compressions importantes dans les dépenses
publiques et conteste l'affirmation du
gouvernement que le déficit provincial hérité du
gouvernement précédent s'élève à 15 milliards
de dollars (ensuite révisé à 14,5 milliards
de dollars).[2]
La réalité est que l'Ontario dépense moins par
habitant dans les programmes publics que toute
autre province ou territoire du Canada. En outre,
l'examen des finances provinciales du BRF a révélé
que le déficit provincial pour 2018-2019 est
plus proche de 7,4 milliards de dollars, soit
environ la moitié du déficit annoncé par le
gouvernement.
La FEEO souligne aussi que « le gouvernement a
choisi de diaboliser les éducateurs et les
organisations qui les représentent, et de fouler
aux pieds leur droit à la négociation collective
libre et équitable garantie par la Charte
canadienne des droits et libertés.
L'imposition unilatérale de limites à
l'indemnisation introduite en dehors du processus
de négociation collective par l'adoption de la
Loi 124 a montré aux Ontariens que le
gouvernement ne respecte pas les droits des
travailleurs et qu'il n'est pas intéressé à des
négociations de bonne foi. »
L'Association des enseignantes et des
enseignants
catholiques anglo-ontariens de l'Ontario (OECTA)
L'OECTA représente 45 000 enseignants employés
par le Conseil scolaire catholique anglophone de
l'Ontario. Ils enseignent à temps plein, à temps
partiel ou occasionnellement dans les écoles
élémentaires et secondaires ou dans les programmes
de formation continue.
L'OECTA déclare fort justement dans son mémoire
que le gouvernement « induit les Ontariens en
erreur en gonflant radicalement le déficit
provincial ». L'OECTA écrit : « Les
marques de commerce de l'approche gouvernementale
- l'austérité budgétaire, les prises de décisions
désordonnées et les déclarations fausses ou
trompeuses faites publiquement - n'ont été nulle
part plus apparentes que dans l'éducation. »
« Le gouvernement affirme régulièrement avoir
investi 700 millions de dollars dans
l'éducation cette année. » L'OECTA
écrit : « Mais près de 690 millions de
dollars sont destinés au soi-disant fonds de
protection contre l'attrition, qui est une
solution à court terme destinée à masquer la perte
de postes d'enseignants qui est le résultat de
l'augmentation prévue de la taille des classes par
le gouvernement et de l'apprentissage en ligne
obligatoire durant les quatre prochaines années,
jusqu'aux prochaines élections [...] »
« La vérité est que la subvention de base par
élève pour l'enseignement primaire et secondaire a
été réduite de plus de 600 millions de
dollars. De plus, le financement des programmes et
du soutien aux élèves vulnérables a été réduit
de 230 millions de dollars [...] »
« Ce n'est tout simplement pas possible de
réduire les dépenses en éducation, en santé, dans
les services sociaux et d'autres domaines sans
nuire au bien-être des individus et des familles
[...] Tout en reconnaissant les préférences
idéologiques du gouvernement, nous continuerons de
souligner que son mandat et sa responsabilité sont
d'assurer la santé et la prospérité à long terme
de tous les Ontariens. » [3]
Notes
1. Mémoire de la FEESO
2. Mémoire de la FEEO
3. Mémoire de l'OECTA
(Pour voir les articles
individuellement, cliquer sur le titre de
l'article.)
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