Forum ouvrier

19 février 2020

Tous en appui à la grève des travailleurs
de l'éducation à l'échelle de l'Ontario

Laissez votre marque sur la grève provinciale des travailleurs de l'éducation! Portez le rouge vendredi!

La lutte des éducateurs pour leurs conditions de travail a établi une nouvelle norme - Enver Villamizar
Les défis qui nous attendent - Mira Katz
Journée d'action en Ontario en appui aux enseignants en grève - Les étudiants disent non
Forum communautaire de Windsor sur l'apprentissage en ligne

À titre d'information
Les syndicats de l'éducation de l'Ontario font entendre leur voix lors des consultations prébudgétaires


Tous en appui à la grève des travailleurs de l'éducation à l'échelle de l'Ontario

Laissez votre marque sur la grève provinciale des travailleurs de l'éducation! Portez le rouge vendredi!

Le vendredi 21 février, près de 200 000 enseignants et travailleurs de l'éducation de 72 conseils scolaires et d'environ 5000 écoles tiendront une action commune pour dire non ! à la tentative du gouvernement de dicter des mesures qui s'attaquent aux conditions de travail, qui sont les conditions d'apprentissage des étudiants. Les enseignants et les travailleurs de l'éducation organisent une journée de débrayage dans tout l'Ontario. Ils sont membres de l'Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), de la Fédération des enseignantes et des enseignants de l'élémentaire de l'Ontario (FEEO), de l'Association des enseignantes et des enseignants catholiques anglo-ontariens (OECTA) et de la Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l'Ontario (FEESO).

Le gouvernement Ford a perdu la bataille de l'opinion publique dans son effort pour s‘attaquer aux programmes sociaux en ciblant les travailleurs de l'éducation. Il s'apprête néanmoins à publier un budget dont il espère se servir pour prétendre une fois de plus qu'il doit retirer des fonds des programmes sociaux et les utiliser pour payer les riches en remboursant la dette et les déficits, et en finançant une nouvelle infrastructure de transport. Il répète une fois de plus le point de vue intéressé que l'éducation est un coût et que limiter les augmentations de salaire est la seule façon de maintenir les normes qui existent encore en éducation, sans parler de les améliorer, ce qui est pourtant nécessaire.

En novembre 2019, le gouvernement a adopté la Loi 124, la Loi de 2019 visant à préserver la viabilité du secteur public pour les générations futures pour tenter de dicter les paramètres des négociations avec tous les travailleurs du secteur public en imposant une limite de 1 % aux nouvelles augmentations de salaire. C'est une attaque contre tous les travailleurs de la part d'un gouvernement qui essaie de dépeindre ceux qui créent la valeur par leur travail comme un coût et un fardeau pour l'économie qui doit être écrasé par la loi, tandis que tous les fonds publics sont placés à la disposition des manoeuvres pour payer les riches.

En 2018-2019, le gouvernement ontarien a payé 12,4 milliards de dollars aux sociétés prêteuses rien qu'en intérêts sur la dette provinciale. Au lieu de développer les revenus publics et de recouvrer parmi les riches la valeur créée par les services publics qu'ils consomment, le gouvernement Ford s'attaque aux travailleurs et aux jeunes. À cet égard, l'action commune des éducateurs exprime en réalité la conscience de la classe ouvrière de l'Ontario qu'elle n'est pas un coût mais qu'elle crée la valeur dans l'économie et a le droit de décider de son utilisation.

Tous les travailleurs de la province, qu'ils travaillent en éducation ou non, sont invités à laisser leur marque le 21 février à la défense des droits des enseignants et des travailleurs de l'éducation.

Cela exprimera la conscience des Ontariens à la défense du droit à l'éducation et du droit des travailleurs à avoir leur mot à dire sur la direction de l'économie et en particulier les services publics et les programmes sociaux dont nous dépendons tous. Où que vous soyez, portez le rouge le vendredi 21 février en signe de participation à cette lutte pour prendre vos affaires en main ! Joignez-vous aux lignes de piquetage si vous le pouvez, et montrez que les travailleurs de l'Ontario ne font qu'un !

L'éducation est un droit !
Les travailleurs ne sont pas un coût de production !
Qui décide ? À nous de décider !
Prenons nos affaires en main !

(Photos: FO, Megan Simon)

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La lutte des éducateurs pour leurs conditions de travail a établi une nouvelle norme


Les présidents des quatre syndicats ontariens de l'éducation tiennent une conférence de presse
commune après le discours du ministre de l'Éducation Stephen Lecce au Canadian Club, le 12 février 2020.

Le débrayage commun appelé par les quatre syndicats de l'éducation en Ontario est le résultat du travail inlassable des travailleurs de l'éducation pour défaire les tentatives de diviser leurs rangs. Depuis 2012, lorsque le gouvernement libéral ontarien de Dalton McGuinty a entrepris de jouer les syndicats les uns contre les autres, une scission ouverte a été créée entre les directions des syndicats de l'éducation. Cette approche a été utilisée par les gouvernements successifs pour faire accepter à un des syndicats de l'éducation un cadre général pour une convention collective provinciale, qu'il peut ensuite imposer aux autres malgré les conditions de travail et les réalités différentes qui existent à l'échelle de la province et dans les conseils scolaires.

Le gouvernement libéral de Kathleen Wynne a alors imposé une négociation provinciale qui a encore aggravé la situation en éliminant par la loi une grande partie de la prise de décision locale dans les négociations. La combinaison des méthodes de diviser pour régner et de l'élimination de la prise de décision locale visait à éliminer la capacité de l'ensemble des enseignants et des travailleurs de l'éducation d'exprimer leur détermination à améliorer le système d'éducation plutôt que d'accepter sa détérioration au nom du maintien du statu quo.

Depuis 2012, et surtout depuis mars 2019, des efforts concertés ont été faits à la base pour surmonter les divisions, sur la base que l'éducation est un droit et que, peu importe à quel conseil quelqu'un appartient ou quelle est sa catégorie d'emploi, les éducateurs sont unis à la défense de leur droit à l'éducation et de leur droit de déterminer leurs salaires et conditions de travail. Ont fait partie de ces efforts l'appel à élire une enseignante comme candidate indépendante comme façon de parler en son nom et de prendre en main ses affaires maintenant, de même que la formation de groupes d'organisation communs sur les médias sociaux auxquels tous les éducateurs peuvent se joindre, sans égard à leur affiliation syndicale, et dans lesquels ils peuvent s'informer de ce qui se passe et planifier des actions ensemble. Cela a inclus l'établissement de formes de médias tel que le balado l'Éducation est un droit dans lequel les éducateurs peuvent discuter des problèmes en éducation et de ce qui peut être fait pour les résoudre au-delà de l'appartenance syndicale de chacun.

Ce travail continu à la base a produit un niveau d'unité nouveau une fois que les grèves des travailleurs de l'éducation ont débuté en octobre 2019 avec les actions de grève du zèle du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Bien que le SCFP ait été le premier à signer une convention avec le gouvernement, que le gouvernement souhaitait utiliser pour montrer que les travailleurs acceptent son diktat d'une limite de 1 % sur les nouvelles augmentations de salaire, cela n'a pas réussi à diviser les éducateurs. En fait, cela a réaffirmé le besoin d'actions unies. Lors des négociations du SCFP, les éducateurs ont commencé à considérer les actions de chacun comme leurs propres actions. Ils l'ont exprimé de multiples façons, par exemple lorsque le personnel scolaire de différents syndicats a porté les mêmes couleurs et a donné des cartes, de la nourriture et d'autres cadeaux pour que tous voient que chacun mène la même lutte.

Une fois que les grèves tournantes des syndicats représentant les enseignants et les travailleurs de l'éducation ont commencé, cette unité a atteint de nouveaux niveaux. Ce qui a débuté comme des grèves tournantes de chaque syndicat est devenu des actions de grève presque quotidiennes de l'ensemble des travailleurs de l'éducation qui considèrent toutes ces actions comme les leurs. Les exemples sont nombreux d'unité aux endroits de travail entre membres de tous les syndicats. Lorsqu'un syndicat déclenchait une grève tournante, les travailleurs qui n'étaient pas en grève se joignaient à leurs lignes de piquetage, amenant de la nourriture et d'autres formes d'appui à l'heure du lunch ou avant et après l'école pour exprimer leur unité. Parfois, lorsque les journées de grève de différents syndicats ont eu lieu la même journée, les lignes de piquetage ont été fusionnées et l'infrastructure comme les tentes et les systèmes de son a été partagée.

Dans un cas, afin de démontrer leur appui à leurs collègues employés de soutien en grève, tous les autres travailleurs de l'école ont amassé des dons pour « adopter » leurs collègues en grève pendant une journée et ils ont fourni un montant égal à l'indemnité de grève que ceux-ci reçoivent de leur syndicat. Ces actions expriment le sentiment des travailleurs de l'éducation que cette lutte est une et qu'ils ne se laisseront pas diviser. Bref, ce qui se passera le 21 février est le reflet de ce que les enseignants et les éducateurs veulent depuis 2012, un front uni pour affirmer les droits de tous les travailleurs de l'éducation.

Peu importe ce qui peut se passer maintenant dans les négociations, une nouvelle norme vient d'être établie qui ne sera pas oubliée et qui est de bonne augure pour l'avenir. C'est cette unité d'action que la classe dirigeante craint le plus. Sans doute va-t-elle redoubler ses efforts pour imposer de nouvelles divisions ou, si cela échoue, avoir recours à la force en adoptant une loi de retour au travail. Quelles que soient les tentatives du gouvernement, l'unité d'action vient d'atteindre un nouveau niveau et cela va guider les travailleurs de l'éducation dans les dures luttes qui s'annoncent.


Les travailleurs en éducation font du piquetage alors que le ministre de l'Éducation
prononce un discours devant le Canadian Club, à Toronto, le 12 février 2020.

(Photos: OSSTF, ETFO, K. MacMahon, cathymai, D. Murton)

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Les défis qui nous attendent

L'élite dirigeante en Ontario cherche continuellement à créer les conditions pour criminaliser les enseignants et les travailleurs de l'éducation en les blâmant pour les problèmes auxquels les parents et les étudiants font face dans le système d'éducation. Elle cherche aussi à briser l'unité dans l'action des enseignants et des travailleurs de l'éducation de l'Ontario. Comme on le voit à sa position envers l'opposition résolue des peuples autochtones à ce que d'autres décident de ce qui se passe sur leur territoire, l'élite dirigeante ne permettra à aucun pouvoir autre que le sien d'affirmer son droit de décider de ce qui se passe d'une manière qui favorise ses intérêts privés. Face à des divergences politiques et à une opposition unie du peuple, elle recourt à des menaces et impose le diktat plutôt que de négocier et de chercher des solutions politiques qui pourraient harmoniser les intérêts individuels et collectifs de manière à ouvrir la voie vers l'avant.

Un éditorial récent du National Post intitulé « Il est temps de mettre fin au droit de grève des enseignants » a directement appelé le gouvernement de l'Ontario à mettre fin au droit de grève des éducateurs au moyen d'une loi. L'article exprime la frustration de la classe dirigeante envers les enseignants et les travailleurs de l'éducation qui refusent d'accepter les attaques contre leurs conditions de travail dont ils disent clairement qu'elles sont les conditions d'apprentissage des étudiants :

« Tous les gouvernements, peu importe leur couleur politique, ont subi leur censure au cours des 30 dernières années pour ne pas avoir apprécié, accommodé et indemnisé leurs membres, semble-t-il, à la hauteur qu'ils réclamaient comme leur dû. Libéraux, conservateurs, néodémocrates, peu importe, c'est toujours la même chose : un problème survient, que les chefs syndicaux condamnent comme une insulte à leur profession, une attaque contre les étudiants et une menace mortelle pour l'avenir de l'éducation. »

Au lieu de reconnaître qu'elle doit investir dans l'éducation publique de façon continue et constante et récupérer ces investissements auprès des riches qui en bénéficient, la classe dirigeante n'est pas capable de comprendre pourquoi, malgré ses tentatives pour diviser et régner sur les enseignants, les travailleurs de l'éducation et leurs syndicats, ceux-ci ne vont pas se soumettre de plein gré au programme néolibéral de réduction et de restructuration de l'éducation pour payer les riches par la privatisation et d'autres stratagèmes.

L'article recourt ensuite à des calomnies, insinuant que les éducateurs sont des moutons forcés de suivre les diktats des « patrons des syndicats » par crainte de représailles :

« Les enseignants eux-mêmes sont peut-être des professionnels dévoués, profondément préoccupés par les élèves et respectueux de l'apprentissage, mais ils ont depuis longtemps cédé à leurs syndicats l'autorité en ce qui concerne les conventions collectives. Les demandes d'autorisation de débrayages pour tout problème présentement jugé intolérable sont approuvées à une écrasante majorité. Ceux qui peuvent avoir des doutes personnels savent qu'il vaut mieux ne pas contester les pouvoirs en place. »

Cela se produit en même temps que le gouvernement de l'Ontario a utilisé sa majorité pour essayer d'éliminer les syndicats d'étudiants des universités et des collèges parce qu'il estimait qu'ils étaient dirigés par des « marxistes fous ». La classe dirigeante ne peut comprendre que les enseignants et les travailleurs de l'éducation eux-mêmes sont en fait ceux qui se sont battus pour s'assurer que leurs syndicats n'acceptent pas la dégradation de leurs conditions de travail ou des accords secrets qui divisent le mouvement dans son ensemble. Ce fut le cas en 2014, par exemple, lorsque les libéraux de l'Ontario ont imposé des conventions collectives aux travailleurs de l'éducation par voie législative, puis ont demandé à l'un des présidents des syndicats de l'éducation de se présenter comme candidat libéral à une élection partielle après avoir conclu un accord avec le gouvernement qui, selon lui, était « le meilleur possible » dans les circonstances. Les membres du syndicat ont fait tout en leur pouvoir pour que le président ait à rendre des comptes, de concert avec le gouvernement libéral minoritaire soutenu par les progressistes-conservateurs à l'époque, le mettant à genou dans cette élection partielle.

Le fait que des appels soient lancés pour éliminer le droit de grève des travailleurs de l'éducation montre clairement que la classe dirigeante ne veut pas négocier et n'a pas tiré les leçons de ses erreurs. Au lieu de cela, elle veut que le gouvernement Ford soit l'instrument pour rendre le diktat permanent en éliminant le droit de grève. Les travailleurs doivent s'y opposer fermement en se tenant aux côtés des éducateurs dans leurs actions de grève pour montrer que rien d'autre qu'une résolution négociée ne sera accepté.

(Photos : FO, FEESO, ETT)

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Journée d'action en Ontario en appui
aux enseignants en grève

Au cours des derniers mois, les enseignants et le personnel de l'éducation de la province ont mené des actions contre les compressions budgétaires du gouvernement Ford. En tant qu'étudiants, nous avons vu nos enseignants et notre personnel de l'éducation braver le froid et faire entendre toutes nos voix grâce à des rassemblements et des actions collectives soutenues. Malgré les moyens de pression, les négociations n'ont pas encore eu lieu et Stephen Lecce, le ministre provincial de l'Éducation, n'a même pas daigné se présenter à la table de négociation. Nous avons vu et ressenti les effets de ces compressions et nous ne pouvons nous contenter de rester les bras croisés face à cette lutte pour l'éducation.

C'est pourquoi ce vendredi 21 février, nous tiendrons une journée d'action à l'échelle de la province pour nous unir en tant qu'étudiants et être solidaires de nos enseignants et de notre personnel éducatif en grève. L'équipe Les étudiants disent non a créé un guide de l'organisateur [cliquer ici] pour que vous puissiez tous savoir quelles mesures vous pouvez prendre dans votre communauté et comment nous pouvons avoir un impact énorme ce vendredi ! Assurez-vous d'inscrire votre école sur notre formulaire d'inscription [cliquer ici] afin que nous puissions faire un suivi de toutes les actions des élèves qui ont lieu ce jour-là.

En tant qu'étudiants, nous DEVONS défendre notre éducation, nos enseignants et notre personnel, pour notre avenir et pour chacun d'entre nous. Nous ne pouvons plus rester assis sur la clôture pendant que le gouvernement tente de nous dépouiller d'une éducation publique de qualité. Alors, ce vendredi, rassemblez vos amis et RIPOSTONS ! Dansez, faites de l'art, chantez et refusez de plier ! Organisons-nous !

#studentssayno #cutshurtkids #prioritizeeducation #nocutstoeducation

Pour plus d'information, cliquer ici


Les étudiants participent à la journée de grève rotative de la FEESO et
à la grève provinciale de l'AEFO, le 13 février 2020.

(Photos : Students Say No !, J. Lynn, Marc K-B.)

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Forum communautaire de Windsor sur
l'apprentissage en ligne

Forum communautaire sur l'apprentissage en ligne
Samedi 29 février, de 14 h à 16 h
Downtown Windsor Business Accelerator
1501, avenue Howard, Windsor
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Enseignants pour un éveil global - Forum pour la justice sociale et le balado l'Éducation est un droit organisent une table ronde sur le plan du gouvernement de l'Ontario de rendre obligatoires des cours d'apprentissage en ligne pour l'obtention d'un diplôme d'études secondaires. Le discours principal, « La promesse impossible de l'apprentissage en ligne », sera prononcé par Beyhan Farhadi, Ph.D., qui a fait une recherche sur la relation entre l'apprentissage en ligne et l'inégalité en éducation au Conseil scolaire du district de Toronto. Les panélistes comprendront notamment un étudiant, un enseignant en apprentissage en ligne et un éducateur du Michigan.

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À titre d'information

Les syndicats de l'éducation de l'Ontario font entendre
leur voix lors des consultations prébudgétaires

Les syndicats de l'éducation de l'Ontario ont participé aux consultations prébudgétaires de 2020 pour l'Ontario pour dénoncer la gravité des compressions dans le financement de l'éducation publique, qui seront mises en oeuvre au cours des prochaines années et qui, si elles ne sont pas annulées, auront de graves répercussions sur la qualité de l'éducation en Ontario. Ils ont rejeté la déformation que fait le gouvernement des finances de la province et ont évoqué les répercussions négatives des compressions sur le financement des programmes sociaux, non seulement pour l'éducation, mais pour les personnes les plus vulnérables dans tous les domaines.

Voici des extraits des mémoires soumis par trois syndicats de l'éducation aux consultations prébudgétaires de 2020 pour l'Ontario :

La Fédération des enseignantes-enseignants
des écoles secondaires de l'Ontario (FEESO)

La FEESO représente plus de 60 000 membres, dont des enseignants et plus de 15 000 travailleurs de l'éducation dont des aide-enseignants, des intervenants auprès des enfants et des jeunes, des éducateurs de la petite enfance, des psychologues, des secrétaires, des orthophonistes, des travailleurs sociaux, du personnel de conciergerie et d'autres travailleurs employés dans les écoles anglophones et francophones du primaire et du secondaire de l'Ontario de même que dans le secteur universitaire.

L'introduction du mémoire de la FEESO souligne que :

« Le Bureau de la responsabilité financière de l'Ontario (BRF) a publié un rapport le 26 septembre 2019, décrivant le fait alarmant que la croissance prévue des dépenses du ministère de l'Éducation était bien en deçà des facteurs de coût de l'éducation (population d'âge scolaire et inflation) au cours des quatre prochaines années. Cela signifie que, par rapport à l'année scolaire 2018-2019, malgré une augmentation globale du financement disponible pour les conseils scolaires, il y aura beaucoup moins de financement par élève, par rapport aux années précédentes, pour fournir une éducation de haute qualité à une population en croissance. En fait, selon la note du gouvernement (2019 : B14), le financement par élève est déjà en baisse de 54 $ par élève au cours de la première année d'un plan pluriannuel de compressions importantes. »

« Au-delà de l'éducation », la FEESO souligne que « les dépenses pour les programmes dans leur ensemble en Ontario sont déjà les plus faibles au Canada » et ajoute que « le BRF a calculé que les dépenses de programmes seront encore réduites de 10 % au cours des cinq prochaines années pour payer les réductions d'impôts qui n'ont pas encore été annoncées. En même temps, le gouvernement de l'Ontario perçoit le revenu total par personne le plus bas. Cette combinaison exerce une pression considérable sur les programmes en Ontario et aura sans aucun doute un impact négatif sur les résultats scolaires des étudiants, ce qui va à son tour affaiblir la population active de l'Ontario et, en fin de compte, notre économie. » [1]

La Fédération des enseignantes et enseignants
de l'élémentaire de l'Ontario (FEEO)

La FEEO compte environ 76 000 membres, dont 73 % sont des enseignants, 26 % des enseignants occasionnels et les autres du personnel de soutien professionnel ou de soutien éducatif, des éducateurs de la petite enfance accrédités, etc.

Dans son mémoire, soumis le 23 janvier, la FEEO déclare que le gouvernement se base sur un récit de déficits gonflés pour justifier des compressions importantes dans les dépenses publiques et conteste l'affirmation du gouvernement que le déficit provincial hérité du gouvernement précédent s'élève à 15 milliards de dollars (ensuite révisé à 14,5 milliards de dollars).[2] La réalité est que l'Ontario dépense moins par habitant dans les programmes publics que toute autre province ou territoire du Canada. En outre, l'examen des finances provinciales du BRF a révélé que le déficit provincial pour 2018-2019 est plus proche de 7,4 milliards de dollars, soit environ la moitié du déficit annoncé par le gouvernement.

La FEEO souligne aussi que « le gouvernement a choisi de diaboliser les éducateurs et les organisations qui les représentent, et de fouler aux pieds leur droit à la négociation collective libre et équitable garantie par la Charte canadienne des droits et libertés. L'imposition unilatérale de limites à l'indemnisation introduite en dehors du processus de négociation collective par l'adoption de la Loi 124 a montré aux Ontariens que le gouvernement ne respecte pas les droits des travailleurs et qu'il n'est pas intéressé à des négociations de bonne foi. »

L'Association des enseignantes et des enseignants
catholiques anglo-ontariens de l'Ontario (OECTA)

L'OECTA représente 45 000 enseignants employés par le Conseil scolaire catholique anglophone de l'Ontario. Ils enseignent à temps plein, à temps partiel ou occasionnellement dans les écoles élémentaires et secondaires ou dans les programmes de formation continue.

L'OECTA déclare fort justement dans son mémoire que le gouvernement « induit les Ontariens en erreur en gonflant radicalement le déficit provincial ». L'OECTA écrit : « Les marques de commerce de l'approche gouvernementale - l'austérité budgétaire, les prises de décisions désordonnées et les déclarations fausses ou trompeuses faites publiquement - n'ont été nulle part plus apparentes que dans l'éducation. »

« Le gouvernement affirme régulièrement avoir investi 700 millions de dollars dans l'éducation cette année. » L'OECTA écrit : « Mais près de 690 millions de dollars sont destinés au soi-disant fonds de protection contre l'attrition, qui est une solution à court terme destinée à masquer la perte de postes d'enseignants qui est le résultat de l'augmentation prévue de la taille des classes par le gouvernement et de l'apprentissage en ligne obligatoire durant les quatre prochaines années, jusqu'aux prochaines élections [...] »

« La vérité est que la subvention de base par élève pour l'enseignement primaire et secondaire a été réduite de plus de 600 millions de dollars. De plus, le financement des programmes et du soutien aux élèves vulnérables a été réduit de 230 millions de dollars [...] »

« Ce n'est tout simplement pas possible de réduire les dépenses en éducation, en santé, dans les services sociaux et d'autres domaines sans nuire au bien-être des individus et des familles [...] Tout en reconnaissant les préférences idéologiques du gouvernement, nous continuerons de souligner que son mandat et sa responsabilité sont d'assurer la santé et la prospérité à long terme de tous les Ontariens. » [3]

Notes

1. Mémoire de la FEESO

2. Mémoire de la FEEO

3. Mémoire de l'OECTA

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