Les travailleurs de site
d'enfouissement du Nouveau-Brunswick
Forum ouvrier félicite les travailleurs
du site d'enfouissement Red Pine, membres de la
section locale 4193 du Syndicat canadien de
la fonction publique (SCFP), et leurs alliés au
Nouveau-Brunswick et au pays pour avoir surmonté
le lockout de 24 semaines[1]. Le président
de la section locale 4193 du SCFP Serge Plourde a
annoncé que ses 23 membres sont sortis de ce
conflit le 28 juillet la tête haute et avec
une convention collective qui ne contient aucune
des concessions anti-ouvrières que les
représentants gouvernementaux régionaux ont tenté
d'extorquer.
Le lockout a débuté le 23 février et a
immédiatement été dénoncé de toutes parts dans le
nord du Nouveau-Brunswick. Les membres de la
section locale 4193 ont organisé de nombreux
événements dans la communauté et lancé une
pétition nationale exigeant Justice ! Non au
recours aux briseurs de grève ! Non aux
concessions antiouvrières !
Le 30 juillet, le président Serge Plourde a
dit à Media Co-op du Nouveau-Brunswick : «
L'équipe de négociation du syndicat n'a accordé
aucune concession à la table et a obtenu des
clauses bonifiées ainsi qu'une augmentation de
salaire. »
L'employeur, la Commission des services régionaux
Chaleur (CSRC), avait demandé des modifications à
la convention collective actuelle qui auraient mis
fin aux libérations syndicales payées et détérioré
les clauses touchant aux congés de maladie. Les
modifications antiouvrières aux congés de maladie
étaient un coup particulièrement bas dans le
contexte de la pandémie de la COVID-19.
La CSRC a fait l'objet d'énormes pressions de la
part des résidents de toute la région et a
éventuellement dû retirer sa demande de
modifications aux libérations syndicales. Les deux
côtés ont accepté une révision du libellé des
clauses sur les congés de maladie et une
augmentation salariale. La nouvelle convention
collective s'applique rétroactivement à partir de
décembre 2017 jusqu'à décembre 2022.
Le président Serge Plourde a dit : « Le fait
de forcer l'employeur à retirer son exigence de
modifications aux libérations syndicales est une
victoire importante, car ces libérations sont
nécessaires pour se défendre contre les attaques à
venir de la province contre les syndicats. C'est
un message clair que les syndicats vont défendre
les droits de leurs membres. C'est un moment
gagnant pour tout le monde. »
Le nouvel arrangement a été négocié quelques
jours après que 120 membres de la communauté
se sont rassemblés à Allardville le 14
juillet pour exprimer leur appui indéfectible aux
membres de la section locale 4193 et dénoncer
la CSRC pour avoir recours à un lockout et à des
briseurs de grève pour tenter d'imposer ses
concessions antiouvrières. Plusieurs participants
ont ensuite marché jusqu'à la barrière du site
d'enfouissement où, ensemble, ils ont fait
connaître leur revendication, que le personnel du
site d'enfouissement public soit formé de
travailleurs locaux syndiqués ayant un droit de
chapitre collectif sur leurs conditions de vie et
de travail.
Selon Media Co-op du Nouveau-Brunswick, le
président Serge Plourde a affirmé que « tout le
mérite de la victoire va au solide appui des
membres de la communauté locale ainsi que des
syndicats locaux et de leurs dirigeants partout
dans la province et au pays, y compris les
dirigeants nationaux du SCFP. Au cours du conflit,
des membres de la communauté ont fait salle comble
lors des nombreuses réunions publiques en appui
aux travailleurs. [...] Plourde a remercié tous
les membres de la communauté locale et les
syndicats locaux qui ont manifesté leur appui et
recueilli des dons pour la nourriture et les fonds
nécessaires pour tenir le coup tout au long du
conflit, ce qui a permis de tenir bon sur les
lignes de piquetage jusqu'à la fin. »
Les travailleurs de la section locale 4193 du SCFP
remercient les communautés d'Allardville et
St-Sauveur pour leur appui durant le lockout, 30
juillet 2020.
Sur le site Web du SCFP, on rapporte les paroles
du président Plourde : « Depuis six mois, nos
membres ont tenu le coup face à un lockout sans
précédent dans l'histoire du Canada, et nous avons
gagné parce que nous avons refusé d'accepter moins
que ce que nous avons. Le fait de se tenir et de
s'appuyer entre nous, sans oublier l'appui de
notre communauté et de nos confrères et consoeurs
syndicaux partout au Nouveau-Brunswick et au
Canada, c'est ça qui nous a permis de passer à
travers cette lutte difficile. »
Pendant six mois, la CSRC a remplacé les membres
de la section locale 4193 par des briseurs de
grève sur le site d'enfouissement. Elle a demandé
et obtenu une injonction injuste pour limiter le
nombre de personnes sur la ligne de piquetage du
syndicat à un maximum de six en tout temps. Elle a
exigé le droit de s'ingérer dans les affaires
syndicales et de saper les clauses de congés de
maladie. En dépit des obstacles, les travailleurs
du site d'enfouissement Red Pine d'Allardville en
sont sortis avec une victoire contre les
concessions et avec un syndicat local plus fort
que jamais et plus uni avec la communauté et les
autres travailleurs et alliés partout au pays.
Félicitations aux membres et à la direction de la
section locale 4193 et à tous ses
alliés !
Note
1. Vous pouvez trouver les
articles du Forum ouvrier sur la lutte de
la section locale 4193 ici :
- «
Des travailleurs mis en lockout en dépit de
l'état d'urgence » - 27 mars 2020
« Des
actions antiouvrières inacceptables des élites
dirigeantes- Pierre Chénier » -27 mars 2020
« Les
travailleurs du site d'enfouissement
d'Allardville, au Nouveau-Brunswick, continuent
de demander une convention collective acceptable
» - 19 mai 2020
Cet article est paru dans
Numéro 53 - Numéro 53 - 6 août 2020
Lien de l'article:
La persistance des travailleurs à défendre leurs droits l'emporte! Félicitations!
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